Amaryllis au Pays de Glace : Prologue
Prologue[edit]
Le soleil brillait dans le petit jardin de la garderie.
— Allons, cesse de pleurer, Fû, d'accord ?
Je faisais de mon mieux pour réconforter la fille qui pleurait à chaudes larmes.
Hélas, peu importe mes efforts, elle ne s'arrêtait pas.
— Yû ! Excuse-toi !
— J'ai rien fait de mal. Yû se mit à faire la moue.
Le caïd de la garderie ne pouvait pas encadrer Fû pour une raison ou une autre.
— C'est sa faute de toute façon, elle a pas voulu me passer la balle !
— Mais c'est elle qui jouait avec la première. Pourquoi tu la lui as arraché des mains ?
— Je lui ai demandé de me la prêter, mais elle a pas voulu.
— Alala...
Le balle bleue ciel roula jusqu'à mes pieds, poussée par la légère brise.
— Fû, tiens, ta balle.
— Ouuaaah !
— Yû, excuse-toi.
— Je veux pas.
(Bon... Qu'est-ce que je fais maintenant ?)
(J'adore vraiment les enfants, mais je sais vraiment plus quoi faire là.)
(Que faire ? Que faire...?)
Alors que je ne savais plus quoi faire...
— Allons bon, que se passe-t-il ici ?
La balle continua à rouler, et l'homme qui la ramassa esquissa son habituel sourire avenant.
— Principal...!
— Beau travail, me consola le principal tout en souriant.
Les rides sur son visage s'accentuèrent alors qu'il caressa la tête de Yû et Fû.
— Tu veux jouer avec cette balle ? demanda-t-il tendrement, ce à quoi Fuu acquiesça.
— Tu veux jouer avec cette balle ?
Yû fut également interrogé de la même façon, et il acquiesça à son tour avec un visage intrigué.
— Je vois, je vois.
Le principal acquiesça avant de faire tournoyer la balle rapidement sur le bout de ses doigts. La balle bleue ciel vibrait tout en virevoltant sur son index. Yû et Fû écarquillèrent les yeux en voyant ça.
— Puisque c'est comme ça...
Les yeux du principal se mirent à briller juste avant que celui-ci place une manchette sur la balle.
— ... je vais « couper la poire en deux ».
Un siècle s'est écoulé depuis.
Aujourd'hui encore, je me rappelle de cette scène comme si c'était hier.
Un ciel bleu, intensément bleu, un soleil chaleureux, une garderie dorée aveuglante, le visage espiègle du principal, et les enfants au regard brillant.
Le temps passa, le principal décéda, Yû, Fû et les autres enfants devinrent des adultes. Ils continuèrent à vieillir et finirent par mourir à leur tour.
Dans ce monde, je suis la seule à savoir tout ça. Ces souvenirs ne disparaîtront jamais.
Au dernier moment, avant que ma conscience ne s'en aille, je me suis soudain demandée.
(Ah, principal, cher principal...)
(Est-ce qu'on peut dire que le « coupage de poire en deux » a été un succès ?)
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