Apprendre le japonais avec OreImo : Première Phrase Couleur

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La première phrase

Le premier paragraphe du premier chapitre (qui n'est en fait qu'une seule phrase) est plein à craquer de grammaire japonaise basique, et est un excellent exemple de phrase japonaise classique.


学校から帰宅すると、妹がリビングで電話をしているところだった

Gakkou kara kitaku suru to, imouto ga ribingu de denwa wo shite iru tokoro datta


Vocabulaire :

学校gakkou – école
帰宅kitaku – retour à la maison
リビングribingu – salon
電話denwa – téléphone
ところtokoro – lieu, endroit, scène


En fait, il y a tellement de choses à voir pour comprendre cette phrase qu'on va la scinder en deux parties.

Première partie – Gakkou kara kitaku suru to

Le premier élément inconnu que nous rencontrons dans cette partie de la phrase est le mot kara.

Nouvel objet grammatical – la particule kara

La particule kara est principalement utilisée dans deux cas. Quand elle est après une proposition relative, elle transforme cette relative en cause, et se traduit par parce que. Cependant, nous attendrons d'être confrontés à ce cas pour en discuter plus en détails.

Le deuxième cas est utilisé pour indiquer l'origine d'une action ou d'où une chose vient. Par exemple, vous l'utiliseriez si vous voulez dire que quelque chose vient d’autre part. Là où vous utiliseriez le from anglais, vous pouvez la plupart du temps utiliser le kara japonais. Par exemple, Wine is made from grapes (Le vin est fait avec du raisin) et From my point of view (De/Depuis mon point de vue) se traduiraient avec la particule kara.

Cette particule vient après le mot qu'elle modifie, alors même si vous dites Je rentre du magasin en français, kara viendrait après le mot magasin.

Donc dans notre cas, l'action que fait Kyousuke vient de l'école. Ainsi,

gakkou kara = de l'école

Mais que fait-il de l'école ? Eh bien pour comprendre, nous avons d'abord besoin d'une leçon (que vous attendiez avec impatience) sur les verbes japonais.


Nouveaux objets grammaticaux – les verbes en -ru

Nous rencontrons ici notre premier verbe. Si les particules sont responsables de la moitié de la difficulté que vous pouvez avoir en apprenant le japonais, alors les verbes et leurs conjugaisons constituent la deuxième moitié. En français, quand on parle de la forme “standard” d'un verbe, on parle de l'infinitif de ce verbe. En japonais, cette forme “standard” est ce que j'appelle la "forme en -ru".

Appeler cela "forme en -ru" peut induire en erreur, puisque certains verbes ont leur forme “standard” qui finit par une autre syllabe, comme -ku, ou -mu. Cependant, les verbes japonais se terminent plus souvent par -ru que par une autre syllabe, donc il est plus pratique d'utiliser "forme en -ru". Gardez simplement en tête que si vous voyez un mot qui finit par la lettre -u, il est fort probable qu'il s'agisse d'un verbe.

Seule, la forme en -ru d'un verbe se traduit par ce verbe à un temps présent ou futur. Par exemple, la forme en -ru de manger est taberu, et la phrase

Ore ga taberu

peut se traduire par Je mange, Je vais manger, Je mangerai, ou dans certains cas Je mangerais. Notez qu'il y a plusieurs interprétations possibles ici, et ce n'est qu'en vous référant au contexte que vous saurez laquelle est la bonne. C'est une autre difficulté dans l'apprentissage du japonais – étant une langue plus contextuelle que le français, les traductions précises seront souvent très dépendantes du contexte. En fait, la forme en -ru est si ambiguë du fait du nombre de traductions possibles qu'elle est souvent appelée "temps non passé" pour simplifier.

Si cette phrase commençait par ashita, qui signifie demain,

Ashita, ore ga taberu

se traduirait par Demain, je mangerai. Ici, le sens de taberu est clair ; c'est du futur.

Il y a trois catégories de verbes. Les verbes sont classés ainsi pour que chaque verbe d'une même catégorie se conjugue généralement de la même façon que les autres. Il est donc important de savoir dans quelles classes les verbes se répartissent :

  1. Les verbes Godan – Les verbes godan ont une forme en -ru qui finit par autre chose que par -eru ou -iru. Aruku (Marcher), oyogu (nager), warau (rire), et hashiru (courir) en sont quelques exemples. Malheureusement, il y a quelques verbes godan qui ont une forme en -ru se terminant par -eru ou -iru. Par exemple, kaeru (retourner quelque part) est un verbe godan, même s'il se termine par -eru. C'est un des cas spéciaux dont vous devriez garder une trace.
  2. Les verbes Ichidan – Ces verbes ont leur forme en -ru qui finit toujours soit en -eru, soit en -iru. Ce qui est génial avec les verbes ichidan, c'est qu'ils sont extrêmement faciles à conjuguer – il suffit d'enlever la terminaison -eru ou -iru du verbe et de la remplacer par la terminaison appropriée – mais on verra cela un peu plus tard. Taberu (Manger) et miru (voir) sont deux verbes ichidan. En général, la plupart des verbes qui finissent en -eru ou en -iru appartiennent à cette catégorie, mais rappelez-vous qu'il y en a quelques-uns qui sont des verbes godan.
  3. Les verbes irréguliers – Rassurez-vous, il n'y a que deux verbes irréguliers en japonais. Les formes en -ru de ces verbes sont suru (faire) et kuru (venir). Ces verbes sont aussi très communs et donc très importants, alors vous devriez retenir leurs conjugaisons.

Et dans notre cas, le verbe fait partie de la troisième catégorie, suru. Il veut dire faire, et est placé juste après le nom kitaku, qui signifie retour à la maison. Qu'est-ce que cela veut dire ?


Nouveaux objets grammaticaux – les verbes suru

L'une des utilités principales du verbe irrégulier suru est de transformer un nom en verbe. Pour faire court, nous allons nous référez à ces verbes en utilisant "verbes suru", puisque la construction X suru signifie simplement faire X. Un exemple bien connu pour illustrer ceci est le verbe benkyou suru. Le mot benkyou est la traduction de études, donc benkyou suru signifie faire des études, ou plus simplement étudier.

Dans notre cas, le verbe suru est kitaku suru. Kitaku signifie Retour à la maison, donc kitaku suru se traduit par rentrer à la maison. D'où est-ce qu'il peut bien rentrer ? On le sait déjà, ça ! Gakkou kara (De l'école).

Pour résumer, nous avons traduit :

Gakkou kara kitaku suru = Rentre (à la maison est sous-entendu ici) de l'école

La dernière chose qui devrait nous inquiéter est l'étrangeté qui se trouve à la fin de cette partie de phrase.


Nouvelle tournure grammaticale – la particule to précédée par un verbe suru

To est une particule qui a beaucoup d'usages différents. Ici, nous avons affaire à un cas précis. Quand cette particule vient après une forme en -ru, elle nous indique que ce qui se passe juste après l'action de la forme en -ru a été terminé. En gros, elle se traduit par quand ou par si. Souvent, cela implique que ce qui vient après le to est arrivé à cause de l'action qui précède le to, comme dans Quand il pleut, je suis trempé. Dans notre cas, l'interprétation est assez facile, et la phrase devient

Gakkou kara kitaku suru to = Quand je suis rentré de l'école

On peut donc s'attendre à ce que la deuxième moitié de la phrase nous dise ce qui s'est passé lorsque Kyousuke est rentré de l'école.

Comment je sais que Quand je suis rentré de l'école est correcte, et pas Si je suis rentré de l'école ? Je ne le sais pas. En fait, j'ai un peu triché, et connaissant la fin de la phrase, je sais qu'il faut la traduire avec quand. Mais sans plus de contexte, to pourrait aussi bien se traduire par quand que par si.


Remarque – “Et le sujet ?”

Il y a un point important à souligner ici, c'est que je suis parti du principe que je est le sujet de cette phrase. En français, on ne peut pas former de phrase sans en définir explicitement le sujet (hors exception). Je rentre de l'école est une phrase complète, tandis que Rentre de l'école non (à l'indicatif tout du moins) – le sujet doit être présent. Mais dans notre phrase japonaise, il n'y a pas de sujet, ce qui est visible à l'absence de particule de sujet ga (ou wa). Pourquoi je sais que le sujet est je ?

Pour être honnête, je n'en sais rien.

Si on se fie seulement à ce bout de phrase, le sujet n'est pas forcément je. Il pourrait très bien être il, ma mère ou encore Cet alien venu de Pluton, je n'en saurais strictement rien. Mais avec le contexte, il est clair que la seule interprétation rationnelle de cette phrase est que c'est je, celui qui rentre chez lui. Toute autre proposition serait incohérente.

On arrive ainsi à un point important de la langue japonaise – le japonais est très contextuel. Fréquemment, vous tomberez sur des phrases où certaines choses seront omises, et ce sera à vous de comprendre le sens de ces phrases grâce au contexte. Ici, l'omission du sujet n'est pas très grave ; nous rencontrerons plus tard des phrases beaucoup plus ambiguës qui demandent une certaine réflexion afin d'arriver à une traduction correcte.


Cela conclue la traduction de cette première moitié de phrase. Maintenant, voyons ce qui s'est passé quand je suis rentré de l'école.


Deuxième partie – imouto ga ribingu de denwa wo shite iru tokoro datta


Ce projet est actuellement en pause car son auteur n'a plus assez de temps à lui consacrer.


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