Baka to Test to Shôkanjû:Tome 1 Question 3

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La Troisième Question

BTS vol 01 037.jpg

Veuillez traduire la phrase suivante en Japonais :

Voici la bibliothèque que ma grand-mère utilisait régulièrement.


Réponse de Himeji Mizuki :

« これは私の祖母が愛用していた本棚です. »

Voici la bibliothèque que ma grand-mère utilisait régulièrement.

Commentaire du professeur :

Correct. Vous devez travailler très dur !


Réponse de Tsuchiya Kouta :

« これは »

Voici

Commentaire du professeur :

Vous ne pouvez traduire que "Voici" ?


Réponse de Yoshii Akihisa :

« ☆●◆∇┐♪*× »

Commentaire du professeur :

Veuillez répondre à la question dans un langage humain.



Déclarer la guerre à la Classe A.

Cette suggestion semblait trop irréaliste pour la Classe F.

« C’est impossible de gagner ! »

« Je ne veux pas d’un matériel encore plus mauvais. »

« Je suis satisfait tant que Himeji est ici. »

Des cris comme ceux-là emplissaient la salle.

Enfin, même un aveugle pouvait voir la différence entre les capacités de combat des Classes A et F.

Cela fait quatre ans que l’Académie Fumitzuki a adopté un système d’évaluation non-limité à 100 points. Avec ce système, les étudiants répondent à autant de questions que possible en une heure. Ainsi, il n’y a pas de limite au score que peut obtenir un étudiant. Il peut augmenter indéfiniment, seulement limité par l’intelligence de l’étudiant.

De plus, il y a un "Système d’invocation de Shoukanjuu[1]", qui fut créé accidentellement en combinant science et pouvoir surnaturel. Sous la supervision d’un professeur, les étudiants peuvent invoquer leurs créatures, dont le pouvoir est fonction des résultats de leurs invocateurs respectifs, pour les faire se battre contre celles des autres. La moyenne générale est plutôt basse, et ce fut donc le dernier système inventé pour encourager les étudiants à travailler. Avec ce système comme base, les étudiants sont autorisés à mener une guerre inter-classes appelée "Guerre du test d'invocateur" (?) dans laquelle les créatures des étudiants s’affrontent.

Les résultats des tests sont très importants dans cette guerre, et la différence de résultats entre la Classe A et la Classe F est énorme. Si nous fonçons tête baissée, un étudiant de la Classe A pourrait probablement en battre trois de la Classe F à la fois. En fait, si l’étudiant est assez doué il pourrait se faire quatre ou cinq des nôtres à la fois.

« Nous allons gagner c’est sûr. Non. Je vais vous montrer que nous gagnerons. »

Bien qu’il sache que la différence de capacités de combat qui nous sépare est énorme, Yuuji déclara quand même avec confiance que nous gagnerions.

« Tu dois te foutre de nous. »

« C’est impossible, non ? »

« Comment peux-tu être si sûr de toi ? »

Des objections s’élevèrent de tous les coins de la salle.

Peu importe comment tu le vois, ce n’est pas une guerre qui peut être gagnée. Je ne peux toujours pas me dire autre chose, alors que j’ai promis à Yuuji que nous mènerions cette guerre ensemble. Mais même si c’est impossible, je n’abandonnerai pas !

« Bien sûr, j’ai ma théorie. Nous avons de puissants éléments qui aideront à gagner. »

Toute la classe s'emporta lorsque Yuuji eut dit ça.

Nous est-il possible de gagner ? Alors que nous sommes la Classe F, la pire classe de première année ?

« Laissez-moi vous expliquer. »

Mon mauvais ami[2] se tenait derrière le pupitre et nous montrait un sourire audacieux, nous dominant de sa hauteur.

« Kouta, arrête de t’allonger sur le tatami pour mater les sous-vêtements de Himeji. Viens ici un moment. »

« ! » (Secoue la tête)

« Quoi ?! »

Tsuchiya Kouta secouait désespérément sa tête et ses mains, essayant de montrer qu’il n’avait pas commis un tel crime. Himeji mit les deux mains sur sa jupe et se cacha ; le garçon cacha les marques que le tatami avait laissées sur son visage et marcha vers l'estrade.

Il était tout simplement extraordinaire. C’était la seule personne assez éhontée pour oser utiliser une pose aussi peu valorisante pour mater les dessous des filles ; il était bien plus brave que moi, qui ne pouvais penser qu’à utiliser de petits miroirs pour mater.

« Tsuchiya Kouta. Ce type est le fameux "Muttsurini[3]". »

« ! » (Hoche vivement la tête)

Tsuchiya Kouta n’était peut-être pas un nom connu, mais il n’en était pas de même pour "Muttsurini". Ce nom était respecté et craint par les étudiants, et méprisé et dédaigné par les étudiantes.

« C’est lui LE Muttsurini... »

« Comment est-ce possible ? Muttsurini ressemblerait à ÇA ? »

« Mais voici la preuve. Il matait effrontément ! »

« Eh bien, il n’a pas usurpé son nom ! »

Avec un regard affligé, il cachait de sa main la marque faite par le tatami sur son visage. J’avais entendu dire qu’il n’admettait jamais ses actes quelles que soient les circonstances. Enfin, un témoignage oculaire vaut mieux que dix rumeurs.

« ? »

Des points d'interrogations semblaient flotter au-dessus de la tête de Himeji.

Se pourrait-il qu’elle ne sache pas d’où vient le surnom "Muttsurini" ? Devrais-je le lui expliquer ?

« Himeji ne doit pas être oubliée. Tout le monde doit savoir à quel point elle est douée. »

« Oui ? Vous parlez de moi ? »

« Ouais, tu es le pilier de la stratégie ; j’attends ta performance avec impatience ! »

Si nous allions vraiment commencer la Guerre d'invocation par épreuve, personne ne serait plus digne de confiance qu’elle.

« Tu as raison ! Nous avons Himeji de notre côté ! »

« Si elle est là, nous ne perdrons pas face aux nerds de la Classe A. »

« Rien d'autre ne compte tant qu’elle est là. »

Qui est-ce ? Qui est la personne qui continue d’envoyer des doux mots à Himeji ?

« Nous avons aussi Kinoshita Hideyoshi. »

Kinoshita Hideyoshi, bien que ses résultats ne soient pas exceptionnels, restait célèbre en tant que star du club de théâtre, pour avoir une sœur jumelle, etc.

« Ooooh... »

« C’est le... de Kinoshita Yuuko... »

« Bien sûr, je donnerai le meilleur de moi-même. »

« Je sais que tu es un type qui ne dit que ce qu’il pense vraiment. »

« Est-ce que Sakamoto n’était pas appelé "le jeune prodige" quand il était en primaire ? »

« Est-ce que cela veut dire qu’il ne s’est pas senti bien pendant le test de niveau, comme Himeji ? »

« Alors nous avons deux personnes du niveau de la Classe A dans notre classe. »

Nous pourrions être en mesure de gagner ! Surtout avec ce genre d'atmosphère !

C’est vrai : d’une certaine façon, le moral de la classe atteignait des sommets.

« Et zussi, nous avons Yoshii Akihisa. »


Silence total.


Et puis le moral a dramatiquement chuté.

Quoi ?! Est-ce que mon nom est aussi destructeur ? Pourquoi l’avait-il cité ?!

« Attends une seconde, Yuuji ! Pourquoi mentionner mon nom maintenant ?! On n’en a pas besoin ! »

« "Yoshii Akihisa" ? Qui est-ce ? »

« Jamais entendu parler. »

« Tu vois ! Le super moral est parti. Je ne suis pas comme vous autres ; je suis juste un gars normal. Traitez-moi normalement... Attends, pourquoi ce regard ? C’est pas ma faute si le moral a chuté ! »

*Soupir*. Même si quelqu’un dans la classe avait entendu parler de moi, ça n'aurait de toute façon pas été en bien. Vu que personne ne me connait en premier lieu, je n’ai pas besoin d’aggraver les choses.

« Si vous ne savez pas, alors laissez-moi vous le dire ! Il porte le titre de "Punishment Bearer"[4]. »

Oh, non, il l’a dit.

« Est-ce que ce n’est pas un autre mot pour "idiot" ? »

Quelqu’un dans la classe avait exprima une douloureuse opinion.

« N-non ! C’est juste un petit surnom pour un espiègle adolescent de seize ans. »

« Oui, c’est un autre mot pour "idiot". »

« Pourrais-tu ne pas acquiescer si sûrement, idiot de Yuuji ! »

"Punishment Bearer" était un titre donné aux élèves ayant des problèmes dans leurs scolarités. J’étais l’un d’entre eux. Mais c’était seulement parce que je n’étais pas doué pour les études !

« Excusez-moi. Pouvez-vous me dire ce que cela signifie exactement ? »

Himeji, apparemment confuse, avait penché la tête d’un côté. Vu qu’elle une élève qui était toujours en haut du classement, il était normal qu’elle ne soit pas familière avec ce titre.

« Pour faire simple, ce sont des élèves qui font des petits boulots pour les professeurs. Leurs créatures ont le privilège de pouvoir toucher des objets physiques, et elles peuvent aider au travail. »

Il avait raison. Normalement, une créature ne peut toucher aucun objet normal. Elle ne peut toucher ou interagir qu’avec d’autres créatures. Les créatures sont comme des fantômes. Le sol de l’école a été spécialement créé pour que ces créatures puissent se tenir dessus.

Mais ma créature était différente. Tout comme l’avait dit Yuuji, c’était une créature spéciale qui pouvait toucher des objets physiques. « Oh, Je vois, c’est merveilleux ! J’ai entendu dire que les créatures n’étaient pas que mignonnes mais aussi incroyablement puissantes. Une créature capable de toucher des objets c’est plutôt pratique. »

Himeji me regardait avec un regard plein d’admiration et de respect. Pour dire la vérité, ça me mettait légèrement mal à l’aise.

« Ha ha, ce n’est rien de spécial ! » dis-je en secouant les mains.

En fait, ce n’était vraiment rien de spécial. Si je pouvais commander ma créature librement, ça aurait été une capacité merveilleusement utile. Même une créature relativement faible, invoquée par quelqu’un avec un faible score comme le mien, avait plus de pouvoir que ne pouvait en rêver un humain. Le pouvoir de détruire des rochers comme du papier. Malheureusement, je n’ai jamais pu en tirer un quelconque bénéfice, c'est même complètement l'inverse.

La créature ne pouvait être utilisée que sous la supervision d’un professeur, et les professeurs ne me permettaient de l’invoquer que lorsqu’ils en avaient besoin pour du travail pénible : ça c’était la vérité. Et pour moi il n’y avait absolument aucun bénéfice. Vu qu’elle ne peut être invoquée que sous la supervision d’un professeur, je n’ai quasiment aucune chance de m’en servir pour mes propres intérêts.

De plus, La santé et la force de la créature sont directement reliées aux miennes. Par exemple, si ma créature fait le tour de l’école en portant un objet lourd, je serais fatigué. Si l’objet lourd tombe sur la jambe de ma créature durant le travail, j’aurais mal. Non seulement on m’empêchait de m’en servir pour mes intérêts mais en plus la souffrance du travail m’était transférée. C’était une punition totale.

Par conséquent, être un "Punishment Bearer" n’était pas une source de fierté, et ne rendait en rien les choses plus pratiques. C’était seulement une punition pour les élèves ayant des mauvaises notes et peu de volonté d’étudier, et c’est pourquoi c’est un synonyme d’idiot…

« Attends un peu ; vu qu’il est le 'Punishment Bearer', alors s'il se fait battre durant la guerre, il en souffrira, non ? »

« C’est vrai ! Nous perdrions instantanément un homme. »

Ils avaient compris. C’était pour ça que je voulais éviter de me battre. Si ma créature se faisait battre, je souffrirais avec elle !

« Ne vous inquiétez pas pour ça. Une existence inutile comme la sienne est plus un handicap qu’un atout. »

« Yuuji, ça n’aide pas du tout. »

« Quoi qu’il en soit, pour montrer notre force, je prévois de conquérir la classe D en premier. »

« Quoi !? Tu ne peux pas juste m’ignorer comme ça ! »

Bien que nous nous tenions si proches l’un de l’autre, ma haine ne pouvait pas l’atteindre !

« Tout le monde est insatisfait de la situation actuelle, n’est-ce pas ? »

« Nous voulons les tables et chaises de luxes de la Classe A, pas les chabudai[5] ! »

« Bien sûr ! »

« Alors vous tous, prenez vos stylo ; nous préparons la bataille ! »

« Uuuooo... ! »

« U-uuuooo... »

Prise dans l’élan surprenant de la classe, Himeji leva aussi ses petits poings. Je ressentais le besoin de la protéger, mais en fin de compte, ce serait probablement elle qui me protégerait.

« Akihisa, pars déclarer la guerre à la Classe D. Tu dois réussir, même si ça doit te coûter la vie. »

Quelle détermination ! Si c’était si important, pourquoi ne le faisait-il pas lui-même ?

« Ne vont-ils pas tabasser le messager d’une classe inférieure ? »

« Ne t’en fais pas, ils ne te blesseront pas si tu agis comme si on t'avait forcé à y aller. »

« Vraiment ? »

« Bien sûr ! Qui penses-tu que je sois ? »

Une réponse impossible à réfuter.

Ça devait être vrai. Bien que Yuuji aime plaisanter, ce n’était pas un menteur.

« Tu n'as rien à craindre. Crois-moi, je ne mentirais jamais à un ami. »

Un sentiment encourageant.

J'avais toujours l'impression qu’il me cachait quelque chose, mais je devais le faire. Je n’avais pas d’autre choix.

« OK, laisse-moi faire. »

« Je compte sur toi. »

La classe m'encouragea avec un tonnerre d’applaudissements. Je quittai la salle de classe et me dirigeai vers la classe D dans une atmosphère émouvante et solennelle.



« J’ai été roulé ! »

Je m’échappais dans le couloir, courant pour ma vie. Finalement je plongeai, roulai, et rampai jusque dans la salle de classe. J-Je m’étais presque fait tuer ! Ces bâtards de la Classe D ! S’ils m’avaient attrapé, ils m’auraient tué ! Je m’effondrai sur le sol, à bout de souffle, et regardais Yuuji.

« Comme je le pensais. »

Comment peux-tu le dire si calmement ? Bâtard, je vais te mettre en pièces !

« Qu’est-ce que tu veux dire par "Comme je le pensais" ?! Tu savais que ça arriverait ?! »

« Bien sûr. Sinon comment pourrais-je être le leader de cette classe ? »

« Au moins, sens-toi coupable ! »

Bien que je l’aie connu le printemps dernier, il y avait des choses chez lui que je n’arrivait tout simplement pas à comprendre.

« Yoshii, tu vas bien ? »

Himeji accourut vers moi quand elle a vu mes vêtements en lambeaux.

« Ouais, je vais bien. Ce ne sont que quelques coupures et égratignures. »

Shimada est venue aussi. Les soins de mes camarades m’aidaient à supporter mon immense souffrance.

« Je vois, c’est bien... Il y a toujours des endroits que je peux taper. »

« Ahh ! Laisse-moi tranquille ! Je vais mourir ! »

Je tenais ma poitrine avec mes mains et je roulais sur le sol, agonisant. Même si c’est une fille, Shimada ne doit pas être prise à la légère.

« Ne faites pas attention à lui, on a une réunion maintenant. »

Yuuji ouvrit la porte et sortit de la salle. Il cherchait sûrement une salle pour tenir sa réunion. Ne pourrais-tu pas montrer un peu d’intérêt pour tes amis ? En y repensant, Yuuji était-il vraiment un ami ? Ce n’était pas la première fois que je me le demandais, je devais y penser au moins une fois par jour.

« Fais-le-moi savoir si c’est toujours douloureux plus tard. »

Himeji dit cela, et suivit rapidement Yuuji.

« Ça fait toujours mal ? »

Un type avec un petit corps semblable à celui d’une jeune fille, Hideyoshi, tapa sur mon épaule et s’en alla.

« ... » (Bruits de pas)

Muttsurini frotta son visage et se dirigea vers moi.

« Hé, Muttsurini, est-ce que les marques du tatami sont parties ? »

« ... » (Secoue la tête)

« Ne te fatigues pas à le nier, je sais que c’est toi. »

« ... » (Secoue la tête à nouveau)

"En un sens, C’est plutôt impressionnant que tu puisse toujours le nier."

« ... » (Secoue la tête à nouveau)

« De quelle couleur sont-ils ? »

« Bleu ciel. »

Il répondit instantanément.

« Muttsurini, t’es vraiment à la hauteur de ta réputation. »

« ... » (Secoue la tête à nouveau)

Et juste quand j’avais une bonne discussion avec le pervers de la classe,

« Yoshii, tu dois venir aussi. »

Shimada m’attrapa le poignet de force et me traîna dehors.

Et dire que je pensais avoir une chance de glander...

« Oui, oui, oui. »

« Une seule fois suffit. »

« Oui, madame. »

« Un jour, je vais te Das Brechen... Attends, comment on le dit en japonais... ? »

La bouche de Shimada ralentit subitement.

C’était quoi Das Brechen ? C’est de l’allemand, non ?

« ... "Briser". »

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La voix de Muttsurini sortit de non-loin.

« C’est ça. Je dois te briser. »

« Me "briser" ? Tu ne devrais pas utiliser des mots comme "entrainer" or "ou éduquer" ? »

« Bon alors je ferais un compromis, et utiliserais Züchtigung à la place. »

« ... Je ne sais pas ce que ça veut dire. »

« En Japonais, je pense que ça donne... "Torturer" ? »

« C’est encore pire. »

« Ah bon ? »

Pourquoi elle n’utilise que des mots comme ceux-là, et pas de normaux ?

« D’ailleurs, Muttsurini, comment connais-tu le mot "briser" en allemand ? »

« ... J’ai appris de la vie normale et des principes. »

Quel genre de principes quelqu’un comme toi peut avoir ? Et quels principes t’ont fait apprendre des mots comme "torture" ?

« Muttsurini, tu ne changeras jamais ! Ton cerveau est riche en connaissances sur le sexe, mais pauvre dans tout le reste. »

« ... » (Continue de secouer la tête)

Nous avons continué notre discussion inutile tandis que nous marchions dans l’école. Yuuji, qui ouvrait la marche, avait déjà atteint le dernier étage. Il ouvrit la porte, et sortit sous le soleil.

Le soleil était éblouissant, brillant dans un ciel sans nuages.

Les rayons aveuglants du soleil et le vent printanier obligeaient tout le monde excepté Muttsurini à se couvrir les yeux. Muttsurini n’en avait pas besoin puisqu’il était occupé à regarder la jupe d’Himeji soulevée par le vent.

« Akihisa, tu as déclaré la guerre, n’est-ce pas ? »

Yuuji s’assit sur les escaliers en face de la clôture d’acier.

« En gros je leur ai surtout dit que nous allions attaquer cet après-midi. »

« Donc ne devrions-nous pas déjeuner d’abord ? »

« C’est vrai. Akihisa, peux-tu s’il te plaît manger normalement aujourd'hui ? »

« Si ça t'inquiète vraiment, alors donne-moi un peu de pain. »

J’étais quelqu’un qui ne pouvait jamais rien faire entrer dans son estomac. Rien excepté les sentiments, bien sûr.

« Huh ? Yoshii ne déjeune pas d'habitude ? »

Himeji me regardait incrédule. Sa vie doit être normale et planifiée. Et il semble qu’elle ait bien grandi grâce à ça.

« Bien sûr que je déjeune ! »

« Est-ce qu'on peut vraiment appeler ça "déjeuner" ? »

Yuuji entra dans la conversation.

« Qu’est-ce que tu essayes de dire ? »

« Eh bien, je veux dire, ta nourriture principale n’est-elle pas simplement… de l’eau et du sel ? »

Yuuji avait l’air affligé et compatissant.

C’était rude. Je ne peux pas laisser passer ça !

« Je mange du sucre aussi ! »

« Yoshii. "Manger" n'est pas le terme le plus adapté quand on parle d’eau et de sucre. »

« C’est vrai. Tu devrais plutôt dire "lécher". »

Tout le monde me regardait avec une étrange gentillesse, mais qui ne me mettait pas à l’aise.

« Tu aurais dû réfléchir et économiser pour ta nourriture. Ça t’apprendra ! »

« C’est parce que j-j’ai à peine assez pour mes dépenses quotidiennes ! »

En fait, mes parents travaillent outremer, donc je vivais seul. Bien sûr ils m’envoyaient de l’argent tous les mois... C’est juste que j’en dépensais la plupart en jeux et en mangas. Les hobbies, ça coûte cher !

« Euh, si tu veux, je peux te préparer ton déjeuner. »

« Hein ? »

Ces mots gentils sortirent si soudainement que je ne pouvais m’empêcher de penser que j’avais mal entendu quelque chose.

Un déjeuner ? Fait par une fille ? Fait main ?

« Vraiment ? Ça fait tellement longtemps que je n’ai rien mangé d’autre que de l’eau et du sucre. »

« Bien sûr. Si ça te va, je commence demain. »

« C’est super, Akihisa. Un repas fait main avec amour, n’est-ce pas ? »

« Ouais ! »

Dans une telle situation, je devais montrer honnêtement que j’étais heureux. Même si les taquineries de Yuuji étaient déplaisantes.

« ... Haha. Mizuki, tu es si gentille, faire des repas SEULEMENT pour Akihisa. »

Je n’étais pas sur de comprendre pourquoi Shimada utilisait une voie ennuyée et disait des choses aussi méchantes. Et si Himeji répondait, « Alors je ne le ferais pas » ou quelque chose comme ça ? Comment me dédommageras-tu ?

« Ah, non ! En fait, je peux en faire un pour chacun... »

« On peut en avoir aussi ? Vraiment ? »

« Oui, si ça ne vous gêne pas. »

Ohhh, même Yuuji en aura un. Elle était trop gentille. Cependant, j’étais un peu déçu de ne pas être le seul à en profiter.

« ... » (Hoche la tête)

« ... J'ai hâte de voir tes talents de cuisinière ! »

Maintenant Himeji doit préparer le repas de six personnes, elle incluse. Ça doit être fatiguant.

« D'accord, alors j’apporterai le repas de tout le monde à l’école. »

Même dans une telle situation, elle ne montrait jamais un brin de réticence sur son visage.

« Himeji, tu es si gentille. »

Ça venait du fond de mon cœur. C’était vraiment difficile de ramener six repas à l’école. Je ne pouvais simplement pas comprendre ça.

Quelle personne attirante et altruiste !

« N-non, pas vraiment... »

« Je dis ça avec un peu de retard, mais quand je t’ai vue pour la première fois en classe, je crois que j- »

« Hé, Akihisa, si tu te prends un râteau maintenant, tu n’auras pas de repas demain. »

« ... j'ai pensé avoir déjà dû te rencontrer avant. »

J’ai évité de me prendre un râteau avec succès. Par chance, j’ai réussi à changer « je suis tombé amoureux de toi » avant d’avoir fini ma phrase. Mon jugement était simplement génial.

« Akihisa, seul un pervers déclarerait tout haut ses sentiments. »

Maintenant je haïssais mon jugement.

« Akihisa, parfois tu fais des choses que j’arrive à peine à imaginer. »

« Mais... un repas avec amour... »

Mais c’était seulement pour me sauver d’une mort par inanition. Tout était de la faute de ma pauvreté !

« Assez de bla-bla ! On reprend les discussions à propos de la guerre ! »

Oh, c’est vrai. J’avais complétement oublié pourquoi on été venus ici.

« Yuuji, j’ai une question. Pourquoi la classe D ? Si on se bat dans l’ordre, notre première cible devrait être la classe E. Et si on veut en finir une bonne fois pour toutes, ne devrait-on pas choisir la classe A ? »

« Maintenant que tu le dis, tu as totalement raison ! »

« C’est vrai, mais j’ai un plan différent. »

Yuuji hocha la tête avec audace.

« Un plan ? »

« Bien que mon plan soit plus profond que ça, la raison pour laquelle nous n’attaquons pas la classe E est simple : ce ne serait qu’une perte de temps. »

« Hein ? Mais ils sont mieux classés que nous, non ? »

Étant donné que le regroupement par classes est basé sur les résultats, alors bien sûr la classe E doit être meilleure que nous, la classe F, non ? Pourquoi a-t-il dit que les affronter ne valait pas le coup ?

« Ha, c’est vrai si on se fie aux résultats du test de niveau, mais la situation actuelle est différente. Regarde : qui se trouve autour de toi ? »

« Euh... »

Je fis ce qu’avait dit Yuuji et ai regardé les gens qui m'entouraient. Hmm, qui avons-nous là... ?

« Deux jolies filles, deux idiots, et un pervers silencieux. »

« Qui sont ces jolies filles dont tu parles ? »

« Quoi ? Yuuji, tu réagis à la mention des jolies filles ? »

« ... » (Visage qui rougit)

« Muttsurini, pas toi aussi ? Que devrais-je faire ? Je ne peux pas penser pour vous tous. »

« Que tout le monde se calme ! Laisse Muttsurini l'endurer. »

« C’est... c’est vrai. »

« Attends une minute. Avant de continuer cette réunion, je tiens à souligner que de jolies filles affectent l’esprit des gens. »

« Bref... »

Yuuji s’éclaircit la gorge, et continua son explication. Essayait-il d’ignorer mon existence ?

« Si Himeji peut se battre avec nous, la classe E ne fait pas le poids, même de front avec la simple force brute. Vu que notre cible finale est la classe A, il est inutile de perdre notre tant à combattre la classe E. »

« Alors on s’en prend à la classe D de front ? »

« Nous ne sommes pas absolument certains de gagner. »

« Si c’est le cas, nous devrions cibler la classe A depuis le début. »

Ma cible était la classe A, pas la D. Ma raison de faire cette guerre était différente de celle de Yuuji.

« C’est parce que c’est notre première bataille. Vous voulez un grand combat et attirer l’attention, n’est-ce pas ? De plus, c’est ce dont vous avez besoin pour battre la classe A. »

Était-ce le plan pour gagner contre la classe A ? Mais Yuuji se gardait toujours les détails.

« Ex... Excuse-moi ! »

Ce n’était pas souvent que Himeji parle fort. Que se passait-il ?

« Himeji ? Qui a-t-il ? »

« Euh, ça... ce dont tu parlais à l’instant c’est la Guerre d'invocation par épreuve dont Yoshii et Sakamoto discutaient plus tôt, n’est-ce pas ? »

« Oh, tu parles de ça. À l’instant, Akihisa est venu me parler à propos de comment tu- »

« Donc c’est mauvais ! »

Pour empêcher Yuuji de continuer son discours inutile, j’ai élevé la voie à dessein.

« Si nous ne pouvons battre la classe D, alors tout ce que nous avons dit plutôt n’a aucun sens. »

Faisant face à mes doutes, Yuuji éclata de rire.

« Avec votre aide à tous, nous pouvons très bien les battre. »

Gagner contre la classe D ? Avec notre aide ? Dans la guerre ?

C’était un étrange sentiment.

Ces mots nous ont donné le courage de prendre notre élan. Même si la situation semblait désespérée, nous nous sentions revitalisés et confiants.

Les mots de Yuuji semblaient avoir quelque pouvoir magique.

« Super. Il semble que ça devienne intéressant ! »

« Ramenons ces nerds de la classe A sur Terre ! »

« ... » (Félicite)

« Je... Je ferai de mon mieux. »

Battre la classe A.

Ça peut sembler fou, cela pourrait être un rêve qui ne deviendrait jamais réalité.

Mais si nous ne faisons jamais rien, les rêves ne deviennent jamais réalité.

Vu que nous sommes tous coincés dans la même classe, ce n’était pas si mal d’essayer de travailler dans un but commun.

« Très bien, laissez-moi vous expliquer la stratégie pour la bataille ! »

Nous sommes restés sur le toit, appréciant l'agréable vent qui soufflait, et écoutant la stratégie censée pouvoir nous amener à la victoire.


Notes de traduction

  1. "Créature invoquée"
  2. Bien que "mauvais ami" ne sonne pas spécialement bien, Akihisa veut dire ici qu’il pense que Yuuji est une personne horrible à avoir comme ami.
  3. Dérivé de "muttsuri" ("pervers silencieux"), et jeu de mots avec le nom Mussolini.
  4. "Kansatsu Shobunsha", littéralement "une personne punie et sous surveillance".
  5. Table en bois très basse, trouvable dans les maisons traditionnelles japonaises


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