Fate/stay night ~French~ プロローグ1日目.ks

From Baka-Tsuki
Revision as of 22:34, 20 March 2009 by Subete (talk | contribs) (notes)
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Equipe de traduction

Traducteur :

Bejarid

Correcteurs :

Subete
Lonelyknight

Texte original

Anglais


Mémo techniques

Bug des voix : Page 134, 201


Notes du Traducteur

Pour ma part la traduction est terminée, et va partir en beta-test (rescriptage et test en jeu) sous peu.

Mais cela n'empêche pas de corriger les fautes d'ortho restantes (oui il en reste -_-) et de faire un peu d'adapt (=localisation) car c'est rescriptable et recompilable (dans les archives du jeu) en quelques secondes, du moment qu'on respecte les Règles de Traduction.


Notes des Correcteurs

(me trompe à chaque fois dans les numéros ^^)



page 191 : tu ne remplaces pas les "stab" ?

  • Euh... Si, faut que je le fasse. Mais j'ai aucune idée de par quoi/comment le remplacer... Slash ? C'est anglais aussi...
  • faut chercher des listes d'onomatopées avec leurs équivalents anglais, vais réfléchir...
  • Effectivement, et ça sera à ajouter dans la page Notes de Traduction d'ailleurs =)


page 213 : "qui a atteint le royaume des esprits en tant qu'humain" : "qui a atteint le niveau d'Esprit quand il était humain" ?

  • Hum... Ca veut dire quelque chose "le niveau d'Esprit" pour toi ? Pour moi c'est du chinois, d'où mon adapt.
  • Je dirais que Rin donne la dafinition d'un eirei : un humain, mort (et donc fantôme vu qu'il est revenu), mais qui, grâce à ses actions quand il était vivant (et donc humain), est devenu un eirei (esprit/âme héroïque). Non ? Après, faut réussir à bien le dire ^^ (à moins que je sois complètement hors-sujet...)
  • Ouais. J'ai aussi voulu dire ça, mais c'est pas simple de définir les âmes héroiques... IMO on peut se prendre longtemps la tête sur cette phrase ^^ Tu remarque une faute particulière ou c'est pour la forme que tu veux changer ?
  • Disons qu'à moins de savoir de quoi il retourne, il est impossible de comprendre cette phrase. Après, ce que j'ai proposé n'était pas mieux, mais c'était aussi pour dire qu'il fallait essayer de la retravailler. Là aussi, vais essayer de réfléchir ^^

Texte à traduire

  • page0|&f.scripttitle
 Ce fut un coup semblable à l'éclair.
 La pointe d'une lance jaillit pour me transpercer le coeur.
 Essayer de l'éviter serait inutile.
 Car l'éclair est invisible pour l'oeil humain.
 Mais...
 L'éclair qui essaie de me transpercer...
 ...est repoussé par le clair de lune qui tente de me protéger.
  • page1|
 Dring, un bruit agréable.
 Non, le bruit en face de moi est plus accablant que l'acier.
 L'armure qu'elle porte n'a rien d'élégante, rude comme une froide nuit.
 Ce bruit n'avait rien d'agréable.
 C'était simplement le son de l'acier.
 Mais ce chevalier est suffisamment ravissant pour changer ce bruit en un charmant tintement de cloche.
  • page2|
 "[line3]Je vous le demande. Êtes-vous mon Master ?"
 Elle parle d'une voix qui éclairait même les ténèbres de la nuit.
  • page3|
 "Je suis venue en réponse à votre invocation.
  À compter de maintenant, mon épée sera vôtre et votre destin sera lié au mien. Désormais, notre contrat est scellé."
  • page4|
 Oui, le contrat était scellé.
 Quand elle m'a désigné comme étant son Master...
 Je suis sûr d'avoir juré de l'aider moi aussi.
  • page5|
 Le clair de lune continue d'illuminer les ténèbres.
 Comme s'il suivait l'exemple de ce chevalier, le silence retombe sur la remise.
  • page6|
 Le temps s'est arrêté.
 La scène dure moins d'une seconde.
 Mais...
 Je suis sûr que le souvenir de cette scène restera vivant même après ma mort.
  • page7|
 Le visage légèrement incliné.
 Les yeux verts, sereins.
 L'instant devient une éternité.
 La tenue bleue reflétant l'étreinte du vent.
  • page8|
     [line4]Une pâle lumière bleue filtre à l'intérieur.
            La chevelure dorée resplendit dans le clair de lune.
  • page9|
       Cette histoire eut lieu il y a dix ans.
  • page10|
 Je regarde quelqu'un que je connais très bien.
 Un homme grand avec un visage aux traits marqués, qui dans mes souvenirs n'avait jamais fait la moindre plaisanterie, me caresse la tête.
 Non, ce n'est pas tout à fait vrai.
 Je suppose qu'il ne sait pas quelle force y mettre. Donc pour être plus précis, il me saisit la tête et la balance à droite, à gauche.
  • page11|
 On pouvait s'y attendre.
 Après tout, c'était la première fois qu'il me caressait la tête.
  • page12|
 "Je vais devoir y aller maintenant. Tu sais ce que tu as à faire maintenant, n'est-ce pas?"
 Je réponds à la voix grave avec un poli "oui".
 L'homme me caresse la tête encore une fois, la relâche, puis se lève.
 Et ce fut tout.
 Si j'avais su qu'il s'agissait là de nos derniers moments ensemble, j'aurais voulu le faire rire avec mes meilleures plaisanteries.
 Je m'étais beaucoup entraînée aux plaisanteries, dans l'espoir de faire apparaître un sourire sur son visage grave.
 Vous pouvez deviner ma tristesse de n'avoir jamais pu les lui dire.
 "Reste sous la protection de l'Association le temps que tu grandisses. Je te laisse décider ce que tu feras après ça. Tu seras certainement capable de prendre soin de toi."
 Même s'il disait cela, je savais qu'il était inquiet.
 Il me parla des joyaux familiaux, les joyaux hérités du maître, et comment m'occuper de l'atelier.
 Alors qu'il me parlait de tout ce que j'ignorais jusqu'alors, je compris cela même si je n'étais qu'un enfant.
 [line3]C'était comme si...
 Il n'allait pas revenir.
 Une guerre avait commencé.
 Non pas une guerre entre pays, mais une guerre entre individus.
 Une guerre entre seulement sept personnes.
 Pour une telle situation, le mot guerre n'est pas le plus approprié, sauf s'il s'agit d'un conflit entre mages.
 Les sept mages, chacun venant d'une faction différente, commencent à se battre pour d'inconnues raisons, s'entre-tuant par d'inconnus moyens.
  • page13|
 L'homme qui se tenait devant moi était l'un d'entre eux.
 Lui aussi devait tuer, ou être tué.
 Et il savait mieux que moi que ce temps était proche.
  • page14|
 "Rin, le Saint Graal réapparaîtra à l'avenir. C'est notre devoir en tant que Tohsaka de l'obtenir. Plus important, si tu veux être un mage, tu ne peux l'éviter."
  • page15|
 Une nouvelle fois,
 il caressa ma tête, et partit.
 C'était la fin.
 C'était la dernière fois que je voyais cet homme, qui se lança dans la guerre du Saint Graal en tant que Maître, et périt. L'homme qui était mon professeur autant que mon père.
  • page16|
        "Prenez soin de vous, père."
  • page17|
 Je le regarde partir poliment.
 Je savais que j'étais sur le point de pleurer, mais je ne versai aucune larme.
  • page18|
 Je l'aimais.
 Il était un bon père et un grand mage.
 Parmi les mages, il n'y a que des gens obstinés.
 Même dans le monde entier, je doute qu'il y ait meilleur caractère que le sien.
 Il m'enseignait comme un professeur et m'aimait comme un père.
  • page19|
 C'est pourquoi je décidai...
 De choisir mon avenir en accord avec ce qu'il me confia en dernier.
  • page20|
 '[line4]Rin, le Saint Graal réapparaîtra à l'avenir.
 C'est notre devoir en temps que Tohsaka de l'obtenir. Plus important, si tu veux être un mage, tu ne pourras l'éviter.[line4]'
 À la fin, il me laissa ces mots en tant que mage, et non en tant que père.
 C'est ce qui, à ce moment, détermina mon avenir.
 "[line4]Très bien. Je vais faire de mon mieux pour être un véritable mage"
 Rien de plus naturel pour un étudiant que de suivre les mots de son professeur.
 Depuis lors, après tours et détours, moi, Tohsaka Rin, mûris.
 Cela fait maintenant dix ans depuis le jour d'hiver qui vit mon père partir en guerre.
 Ce n'est pas vraiment que j'attendais ce moment, mais maintenant je suis impatiente.
 C'est normal après tout.
 L'évènement que je n'avais jamais oublié est sur le point de commencer[line4]
 "Mmm…"
 Quelque chose est en train de sonner.
 Dring. Driiing.
 "Tais-toi… Arrête-toi."
 Le bruit ne s'arrête pas.
 Il sonne bruyamment comme si j'étais son ennemi.
  • page21|
 "Quoi ?... Oh allez, je me suis couchée tard la nuit dernière, encore un peu..."
 Il devrait me laisser dormir un peu plus.
 Non, il doit me laisser dormir plus longtemps.
 J'avais décrypté le testament de mon père jusqu'à tôt ce matin, et j'avais utilisé trop d'énergie magique.
 En d'autres termes, mon esprit et mon corps sont totalement épuisés.
  • page22|
 "Ah, vraiment[line4]t'es du genre têtu toi."
 Dring. Driiing. Dring. Driiing.
 Le réveil ne parle pas ma langue.
 Alors pourquoi la sonnerie semble me dire "Tu vas être en retard" ?
  • page23|
 "En retard... Être en retard n'est pas bien..."
 Bien que cela dépende de la situation.
 Je suis une bonne élève, mais peut-être que je pourrais arriver au dernier moment aujourd'hui, juste aujourd'hui.
  • page24|
 "Ah oui... J'ai réglé le réveil trente minutes en avance, donc je devrais pouvoir dormir encore trente minutes..."
 [line4]Hein ?
 Il n'y a pas quelque chose d'étrange ?
  • page25|
 "Réglé trente minutes en avance... ?"
 Je regarde le réveil, somnolente.
 L'aiguille des heures pointe exactement sur sept.
 Je me lève habituellement à six heures et demie, donc les trente minutes d'avance sont déjà passées.
 Ah, mais pourquoi je n'arrive pas à réfléchir quand je me réveille.
  • page26|
 "Mmm..."
 Je fixe le réveil des yeux plusieurs secondes.
 L'éteignant, je décide de sortir du lit.
  • page27|
 Passant par le couloir froid, j'entre dans le salon, tout aussi froid.
 Il est sept heures du matin du dernier jour de janvier.
 La ville de Fuyuki est de coutume assez chaude l'hiver, mais ce matin est aussi froid que dans n'importe quel ville.
 Je peux même voir mon souffle, et en plus, il n'y a personne d'autre dans la maison pour la réchauffer.
  • page28|
 "Chauffage, chauffage..."
 Allumant le chauffage, je me dirige vers la salle de bains.
 Par un temps comme ça, vivre seul est désagréable.
 S'il y avait quelqu'un pour se lever avant moi, le salon serait réchauffé maintenant.
  • page29|
 Je me lave le visage au lavabo.
 Je brosse mes cheveux longs et je finis de me préparer.
 Un matin froid, un lavabo froid.
 Le seul avantage est que l'eau froide achève de vous réveiller.
  • page30|
 Je lie mon ruban, et me voilà prête.
 Tout ce qu'il me reste à faire est de petit-déjeuner puis de partir.
 À l'horloge, il n'est que sept heures et quelques, j'en suis un peu confuse.
  • page31|
 "Eh bien, je n'aurai pas à courir finalement."
 Encore que je ne ferais jamais quelque chose d'aussi ridicule que de courir jusqu'à l'école de toute manière.
 C'est une habitude pour la famille Tohsaka de toujours agir avec flegme et élégance.
  • page32|
 Prendre une telle habitude montre en effet que ma famille est issue de la haute société.
 Posséder cette vieille maison à l'occidentale en est la preuve et, de plus, la famille Tohsaka est une lignée de sorciers capables d'utiliser les pouvoirs de la 'Magie'.
 Pour le côté historique, notre famille compte une longue histoire.
  • page33|
 "Enfin, ce n'est pas quelque chose dont je peux me vanter."
 En fait, je ne peux pas en parler du tout.
 [line3]Oh, à propos. Moi, Tohsaka Rin, suis un mage[line3]
 Qui puis-je bien impressionner de cette façon ?
  • page34|
 La 'Magie' est ce qu'elle semble être... magique.
 Ça ne me dérange pas si vous pensez à des choses comme 'abracadabra' ou autre.
 Vous pouvez simplement nous voir comme des gens réalisant d'étranges choses en lançant des sortilèges.
  • page35|
 [line3]Oh, ce n'est pas comme si nous volions dans le ciel sur des balais ou si nous faisions apparaître des étoiles dans le ciel d'un mouvement de la main.
 Bon, nous pourrions faire ça, mais nous ne nous ennuyons pas avec des choses aussi futiles.
 Nous sommes en fait des hérétiques qui nous cachons du reste du monde.
 Il nous est interdit de nous révéler, et même si nous le pouvions, nous serions plutôt chez nous, étudiant la magie.
  • page36|
 D'ailleurs, le mot 'sorcier' est très trompeur.
 Pour être précis, il n'y a que cinq sorciers au monde.
 Les choses que personne ne peut faire, les choses au-delà de la science moderne... Ceux qui peuvent réaliser de tels ‘miracles' sont ceux que nous appelons sorciers.
  • page37|
 Les miracles qui ne sont jamais achevés, malgré le temps et les efforts... C'est ce que nous appelons sorcellerie.
 Les choses qui sont mystérieuses, mais achevables avec du temps et des efforts... C'est ce que nous appelons magie.
 C'est pourquoi ce que je fais est nommé magie plutôt que sorcellerie.
 Ce n'est pas simple, mais c'est comme cela que ça marche, il faut l'accepter.
  • page38|
 Pour être honnête, le monde moderne ne reconnaît pas l'existence de la magie.
 Comme nous croyons, contrôlons et étudions des choses immesurables, notre existence est incompatible avec le monde moderne.
 Cela est insensé.
 Aller dans une école normale et devenir un adulte normal vous rendra bien plus heureux que les études de magie.
  • page39|
 La technologie humaine est formidable.
 En quelques centaines d'années, elle a surpassé la magie.
 Rien n'est impossible pour l'homme.
 Des miracles, autrefois possibles uniquement grâce à la magie, sont maintenant de simples outils.
  • page40|
 [line3]Mais la magie garde quelques avantages.
 Tout comme certaines choses ne sont possibles que grâce à la science,
 d'autres ne sont possibles que grâce à la magie.
 C'est le chef de la famille Tohsaka qui autrefois avait dit que si la science est dirigée vers l'avenir, la magie elle, est dirigée vers le passé.
 Quelque chose à propos du passé et du futur qui se terminent au même point, que tout s'achemine vers le point zéro.
 Enfin, laissons là ces difficiles discussions. Elles attendront que mon âge en soit aux palabres autour d'un feu de cheminée.
  • page41|
 Finissant mon petit-déjeuner, je prends mon sac.
 "[line3]Ah oui. Je devrais prendre le pendentif."
 Je n'avais pas vraiment envie de l'emmener à l'école, mais le laisser ici serait du gâchis.
  • page42|
 "Cet objet est vieux d'une centaine d'années après tout. Il est de loin le plus puissant joyau de cette demeure."
 Et c'est peu de le dire. Il est vraiment incroyable.
 Je l'avais trouvé après avoir décodé le testament de mon père la nuit dernière. Il contient l'équivalent de dix années de ma propre énergie magique.
 Le testament disait que c'était un héritage de famille, et cela pourrait bien être le cas.
  • page43|
 Nous, mages de la famille Tohsaka, sommes spécialisés dans la transformation d'énergie. Nous plaçons notre énergie magique dans des joyaux chaque fois que nous avons du temps libre.
 Pour représenter ça simplement, les joyaux sont des balles, et nous des pistolets.
 La seule chose que je peux dire avoir reçu de mon père est le Symbole Magique de la famille Tohsaka, incrusté sur mon bras gauche.
 Il s'agit de la preuve de succession, cela ressemble à un tatouage qui condenserait toute la magie héritée de la famille Tohsaka.
  • page44|
 "Ça n'a pas encore commencé, mais cela ne fait pas de mal d'être prudente."
 Je mets le pendentif, qui est également un souvenir de mon père en fait, dans ma poche.
  • page45|
 "C'est uniquement en dernier recours. Il n'y a pratiquement rien d'impossible avec l'énergie contenue à l'intérieur."
 Il est sept heures et demie.
 Je ferais mieux de partir ou bien je vais être en retard pour l'école.
  • page46|
 "Schließung. Verfahren Drei."  {"Fermeture. Méthode Trois."}
 Je prononce rapidement quelques paroles chargées d'énergie magique.
 Étant un mage, je ne peux laisser ma demeure sans protection.
 Quand bien même il n'y ait jamais eu aucun voleur, enfant perdu, ni chat errant.
 Et je ne pense pas non plus que mes voisins passeraient me saluer.
  • page47|
 "Bah, je m'en moque. Mais même pas un chat errant ? Qu'est-ce que cela veut dire ?"
 Je lève les yeux vers cette bâtisse où j'ai grandi, si familière après toutes ces années.
 Fuyuki est certainement une ville étrange, avec de nombreuses maisons occidentales de ce côté-ci, et une zone truffée de demeures de style japonais juste derrière l'intersection.
  • page48|
 J'imagine que c'est parce que beaucoup d'étrangers sont venus vivre ici il y a longtemps, mais c'est étrange, je ne vois pas beaucoup d'étrangers dans le quartier.
 Il y a bien le cimetière des étrangers dans la nouvelle cité de l'autre côté de la rivière, mais il ne s'agit que des tombes de la première génération de famille.
  • page49|
 "Peut être que le sol japonais ne leur convenait pas."
 J'irai à l'église demander au prêtre à l'occasion.
 Il en connaît un rayon sur ce genre de choses ennuyeuses.
  • page50|
 "[line3]Hum ?"
 Marchant dehors, je sens quelque chose d'étrange.
  • page51|
 "Que se passe-t-il ? C'est plus silencieux qu'à l'accoutumée..."
 C'est étonnamment silencieux, sans l'agitation matinale habituelle.
 À sept heures et demie, la rue devrait être pleine d'étudiants allant à l'école et de gens se rendant au travail.
  • page52|
 "Bah, je suppose qu'il y a des jours comme ça parfois."
 Peut être que tout le monde dort aujourd'hui.
 Il fait inhabituellement froid aujourd'hui, tout le monde est donc sans doute resté au chaud sous ses couvertures.
  • page53|
 "Hum... tout de même..."
 Il est étrange que je n'aie vu aucun étudiant jusqu'à maintenant.
 À sept heures et demie, on devrait pouvoir voir des gens en uniforme un peu partout.
 Mais je suis seule au portail de l'école, et il semblerait que les clubs sont seulement en train de commencer leur entraînement matinal.
 En d'autres mots, la seule explication est...
  • page54|
 "Oh, Tohsaka ? Tu es bien matinale aujourd'hui."
 "C'est bien ce que je pensais…"
 Avec un léger soupir je me retourne vers la fille qui s'est adressée à moi.
 "Salut. Il fait vraiment froid ce matin, hein ?"
 Cette fille, qui parle si familièrement, est Mitsuzuri Ayako.
 Elle est ma camarade en classe 2-A, et les histoires à son sujet ne manquent pas.
  • page55|
 "Bonjour Mitsuzuri-san. Excuse-moi pour cette abrupte question, mais peux-tu me donner l'heure ?"
 "Hein ? Il est presque sept heures. Tu es encore endormie ?"
  • page56|
 Elle agite sa main devant moi, se demandant si je vais bien.
 Elle est l'une des rares personnes à savoir que je ne suis pas une personne du matin.
 Donc elle pense que je ne suis pas encore bien réveillée.
  • page57|
 "Je suppose que les horloges chez moi ont une heure d'avance. Toutes.
  Pas seulement mon réveil, mais même l'horloge murale."
 Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
 Père les a truquées pour qu'elles deviennent folles quand le pendentif est extrait de son socle ?
  • page58|
 "Tohsaka ?"
 "Ne t'inquiète pas, ce n'est rien. À part ça, tu continues toujours ton entraînement matinal ?"
 "Ouais. Le club de tir à l'arc a beaucoup d'étudiants à problèmes, et un bon membre nous a quitté. Je dois donc arranger ça pour attirer les premières années qui arrivent en avril"
  • page59|
 "Je vois. Il y a toujours de quoi s'occuper, là-bas."
 "Tu dis ça comme si tu n'étais pas concernée... Oh, tu veux venir ? Les mecs vont adorer si tu viens les regarder."
 "[line4]Le club de tir à l'arc, hein ?"
  • page60|
 J'ai trois connaissances dans le club de tir à l'arc.
 L'une d'elles est Ayako, la personne devant moi en ce moment, et les deux autres je ne leur ai qu'un peu parlé.
 Même si pour l'une de ces deux dernières personnes, le mot connaissance ne suffit pas vraiment...
 Je suis devenue amie avec Ayako parce que je regardais souvent le club de tir à l'arc de loin.
  • page61|
 "D'accord. Je viens, si tout ce que j'ai à faire c'est de regarder. Je n'ai rien d'autre à faire aussi tôt de toute façon."
 "Super, alors allons-y tout de suite."
  • page62|
 L'imposant stand de tir à l'arc est l'un des points remarquables de notre école.
 Peut-être le directeur est juste un amateur de tir à l'arc, mais ce bâtiment est extravagant pour un simple club scolaire.
  • page63|
 "Allez rentrons, il reste encore du temps avant l'entraînement, alors faisons-nous un peu de thé à l'intérieur."
 Heureuse pour je ne sais quoi, Ayako m'entraîne à l'intérieur par la main.
 C'est une de ses mauvaises habitudes. Elle se comporte comme un garçon dès qu'elle exprime ses vrais sentiments.
  • page64|
 Comme Ayako l'avait dit, il n'y a personne.
 Pendant que nous prenons le thé, nous nous préparons aux cours de la journée.
 Un thé chaud est vraiment agréable dans un environnement ouvert en plein hiver.
  • page65|
 "Bon, je vais aller droit au but. Comment ça se passe pour toi, Tohsaka ? Tu as trouvé un compagnon sérieux ?"
 Et voilà.
 Comme il n'y a personne dans les environs, Ayako ne se gêne pas pour me poser une question ridicule.
  • page66|
 "Eh bien, c'est une façon de demander pour le moins directe.
  Au ton de ta voix, on dirait que tu as trouvé toi ?"
 "Sans commentaire. Je ne dirai rien avant que tu ne m'aies répondu. Alors ? En voyant ton visage épuisé, il semble que j'ai mis dans le mille."
  • page67|
 "Sans commentaire non plus... Même si ça ne doit guère te tromper. Malheureusement, rien n'est fait de mon côté.
  Et pour toi ? Je ne pense pas que tu aies le temps de prendre ça à la légère."
  • page68|
 "C'est vrai, mais ce n'est pas facile pour moi. Je pourrais en prendre un dès maintenant, mais ce n'est pas aussi simple, n'est-ce pas ? Notre futur dépend de ce choix, alors je ne peux pas choisir à la légère."
 "Je vois. Tu ne veux pas choisir hâtivement et perdre contre moi ?"
  • page69|
 "Bien sûr que non. Le plus important pour moi est que tu perdes. Ce que j'obtiens ne vient qu'après.
 Elle rit franchement.
  • page70|
 "[line4]Eh bien. Nous sommes vraiment pareilles, toutes les deux."
 "Ouais. Quand on s'est rencontré je t'ai prévenu non ? Sur le genre de relation que nous aurions."
 En effet, elle l'avait fait.
 Je fus assurément surprise quand dès la première rencontre elle me dit "On va sûrement finir avec une relation de type 'tuer ou être tuée' ".
  • page71|
 En d'autres mots, "Aussi unis serons-nous contre les autres, jamais nous ne serons amies".
 J'étais d'accord avec elle sur ce point, c'est pourquoi nous avons eu une relation amie-ennemie pendant deux ans.
  • page72|
 "À propos, pourquoi parlons-nous de ça ?"
 "Pourquoi ? C'est toi qui as commencé à en parler, Tohsaka.
  Tu disais que quelque chose n'allait pas si une femme n'avait jamais eu de petit ami, alors nous avons décidé de voir qui d'entre nous pourrait trouver un petit ami avant la troisième année."
 "Ah oui. Un donnant-donnant, je suppose. Et nous avons dit que la perdante obéirait à la gagnante un jour durant c'est cela ?"#
  • page73|
 "Ouais. Même les gamins ne font plus ce genre de promesse de nos jours, mais ce n'est pas comme si nous étions de mauvaises perdantes.
  Quel que soit le résultat, la perdante suivra les ordres du vainqueur sans rechigner. Je suis impatiente rien que d'y penser !"
  • page74|
 Ayako rit.
 Franchement.
 Elle prend ça très au sérieux. Mitsuzuri Ayako est une personne avec qui il est difficile de traiter.
  • page75|
 Quoique je suis également impatiente de battre Ayako... On peut dire qu'il n'est facile de traiter avec aucune de nous deux.
  • page76|
 "Je vois. Mais, Mitsuzuri-san, même si cela ne pose pas de problème de s'amuser ainsi, tu devrais faire attention à ne pas te tromper d'objectif. Tu sais que ce n'est pas le seul objet de ce concours, n'est-ce pas ?"
  • page77|
 "Je sais, je sais. Je ne peux appeler ça une victoire totale tant que tu n'es pas jalouse de ma relation.
  Mais c'est bien le principal problème pour nous. Peu importe que nous trouvions un bon mec, ça ne sert à rien si nous n'arrivons pas à l'aimer."
  • page78|
 Ayako soupire pesamment.
 D'après ce que j'ai entendu, Mitsuzuri Ayako est connue pour détester les hommes.
 Toutefois, les rumeurs ne sont jamais exactes. Comme c'est elle qui a suggéré ce concours, plutôt que de détester les hommes, je pense qu'elle n'a juste pas eu de chance.
 [line3]Mais, ceci mis de coté...
  • page79|
 "Hé, qu'est-ce que tu entends par 'nous' ?
  Que cela soit clair, je n'ai pas un coeur glacé comme le tien. Je n'aurais aucun problème à aimer un homme."
  • page80|
 "Oh, ça c'est un mensonge. Ou bien tu te trompes toi-même. Mais il n'y a aucune chance que tu puisses être intéressée par un mec.
  Tu as repoussé toutes les déclarations qui t'ont été faites. Si tu avais été le moins du monde intéressée, tu aurais au moins essayé de sortir avec eux. Mais tu t'es toujours bornée à refuser, ça veut forcément dire que tu n'es pas intéressée par les hommes."
  • page81|
 "Tu ne réfléchis pas assez loin. Et si j'avais déjà quelqu'un que j'aime ?"
 "Wow, super cette réponse ! J'aime ça, c'est si romantique."
  • page82|
 Ayako approuve de la tête, sans se moquer de moi.
 Son air dit clairement "ça serait génial si c'était le cas."
 Pfff.
 Je ne peux vraiment rien lui cacher.
  • page83|
 "Surement oui, je pense la même chose."
 Bref, c'est exactement comme elle le dit.
 Je sais moi-même à quel point je suis froide.
  • page84|
 "Je l'admets. Je ne connais rien à tout ce qui touche à l'amour ou aux relations."
 "Exactement. C'est toi qui as dit que nous étions pareilles.
  Oh, il est déjà sept heures. Laissons là ces petits secrets. On ne sait jamais quand quelqu'un arrivera, et nous devons apparaître comme des élèves modèles."
 "Hé, je ne savais pas que tu avais de bonnes manières comme ça. Oui, ça valait le coup de se lever tôt pour voir ça."
  • page85|
 "Hé, ce n'est rien à côté de toi. Tes règles de vie en société sont à un tout autre niveau des miennes. Tu te caches si bien derrière qu'on dirait une toute autre personne."
 Ayako soupire exagérément.
 Nos tasses de thé sont maintenant vides, et c'est à mon tour d'en faire.
  • page86|
 "Alors, pourquoi tu ne rejoins pas un club, Tohsaka ? Et je ne veux pas t'entendre dire que tu n'as aucune aptitude athlétique. Je n'ai toujours pas digéré d'avoir perdu contre toi dans tous les tests physiques l'année dernière."
  • page87|
 "Ah ? Pourtant tu m'as battue en capacité pulmonaire. Oh, et aussi en poids."
 "Ahahaha! Génial, je suis trois kilos plus lourde que toi!
  Hé, être plus lourde n'est pas quelque chose dont je peux être fière, petite maligne !"
 Ayako frappe la table de la main.
  • page88|
 "Fais attention, tu aurais pu renverser le thé, Mitsuzuri-san. Tu es la capitaine, alors tu devrais traiter cet endroit avec attention."
 "Tais-toi. Je suis d'abord ta rivale avant d'être la capitaine de ce club.
  Donc forcément, quand il n'y a pas de membre du club dans le coin, je suis à ta poursuite."
  • page89|
 Ayako me regarde, les yeux rétrécis.
 Cette fille a son propre sens de la beauté, et elle dit tout le temps :[r]
 "Les gens élégants se doivent de pratiquer quelques arts martiaux."
  • page90|
 C'est une personne intrépide et rompue à la plupart des arts martiaux.
 Elle a rejoint le club de tir à l'arc sans aucune expérience et maintenant elle en est la capitaine comme si c'était tout naturel.
 Elle est sans doute dans le top trois des personnes de l'école à qui vous ne devriez sous aucun prétexte désobéir.
  • page91|
 "Ah, ça n'est pas un problème d'abandonner ton titre de capitaine s'il n'y a aucun membre du club aux alentours ?"
 "Pas du tout. Je ne suis la capitaine que de nom, la seule chose que je peux faire est de gérer les problèmes.
  Il y a de meilleurs membres que moi, donc je ne suis pas vraiment un digne capitaine."
  • page92|
 "Ah bon ? Pourtant Fujimura-Sensei qualifie tes capacités de remarquables."
 "Hu... Eh bien, si elle dit ça, ça me redonne un peu confiance. Ouais, je suppose que ça n'apportera rien de continuer à penser à des gens qui ne viendront plus. Oui, si Fujimura-sensei le dit, je devrais peut-être prendre le rôle de capitaine plus au sérieux."
  • page93|
 "Bien parlé. À propos, c'est l'heure pour les membres du club d'arriver, non ? Je vais y aller, mais toi tu vas rester jouer ton rôle de bon capitaine."
 "Quoi ? Tu ne restes pas regarder ?"
 "Je ne comprends pas. Regarder à distance ne pose pas de problème, mais les étrangers au club ne doivent pas rester dans le stand de tir, non ?"
  • page94|
 Juste au moment où je me lève, quelqu'un entre dans le stand.
  • page95|
 "Bonjour, capitaine."
 "Ah, salut Matou. Tu es seule ce matin ?"
 "Oui... Je suis désolée de ne pouvoir faire plus."
 "Non, c'est pas grave. S'il ne veut pas venir, on ne va pas le forcer."
 Ayako s'adresse au membre du club qui vient juste d'entrer.
  • page96|
 "Sur ce, je vais y aller. À plus tard, Mitsuzuri-san."
 "Ouais, à la prochaine, Tohsaka."
 "Merci d'être venue, Tohsaka-senpai."
 "Merci. Prends soin de toi, Sakura."
  • page97|
 Je quitte le stand en essayant de ne pas les interrompre.
 "Ah, Tohsaka, bonjour. Pour pouvoir te voir dès le matin, la chance doit certainement me sourire."
 Pas à moi. Je suis tombée sur quelqu'un que je n'avais pas envie de voir.
  • page98|
 "Bonjour, Matou-kun. Tu es matinal aujourd'hui."
 "Bien évidemment. En tant que capitaine, je me dois de donner l'exemple."
 Ce mec souriant est Matou Shinji, de la classe 2-C.
 C'est le vice-capitaine du club de tir à l'arc et la moitié des filles de l'école sont folles de lui.
  • page99|
 C'est une sorte d'idole, mignon, intelligent, sociable et gentil avec les filles.
 Je ne suis pas très au courant de ce genre de chose, donc j'ai entendu ça de mes camarades de classe.
  • page100|
 "Vraiment ? Je suis désolée de gâcher ta bonne humeur, mais tu as oublié un mot, Matou-kun. C'est un mot important, alors tu ne devrais pas l'omettre."
 "Hum ? Que veux-tu dire par oublier un mot ?"
 "Tu as oublié le 'vice-' de vice-capitaine. Tu devrais y faire attention, vice-capitaine. Cela ne fait pas de différence que tu sois vice-capitaine ou capitaine, mais si tu t'appesantis dessus, les gens croiront que cela t'ennuie, tu ne crois pas ?"
  • page101|
 "...
  Tu as raison. Je ferai attention à l'avenir. Merci, Tohsaka."
 "Je n'ai rien fait pour mériter tes remerciements, mais bon, ça ne me gêne pas si tu penses cela."
 Enchaînant un au revoir, je quitte le stand.
  • page102|
 "Attends un peu. Tu es venue pour regarder, non ? Alors tu pourrais rester et regarder. Tu es vraiment la bienvenue ici."
 "Je ne préfère pas. Je ne voudrais pas interrompre l'entraînement matinal."
 "Ne t'inquiète pas pour ça. Si quelqu'un t'importune, je le jetterai dehors, alors entre un moment."
 "Je viens de dire que je ne voulais pas déranger...
  Et puis, ce n'est pas comme si j'étais attirée par le tir à l'arc.
  Ça ne m'intéresse pas de voir s'entraîner des gens que je ne connais pas."
  • page103|
 "Oh ? Alors tu n'es pas intéressée par le tir à l'arc ?
  Oh... C'est donc pour ça que tu nous regardais après les cours."
 ......
 Je ne sais pas à quelle raison il pense, mais indubitablement, il n'a rien compris du tout.
  • page104|
 "[line3]Oh, alors tu savais, Matou-kun ?"
 "Oh oui, nos yeux se sont croisés de nombreuses fois. À chaque fois que je tirais, tu me regardais, n'est-ce pas ?
  Je voulais t'appeler, mais il y a des règles, tu sais ? Nous n'avons pas le droit d'élever la voix sur le champ de tir."
  • page105|
 Apparemment heureux, Shinji se rapproche de moi.
 Son sourire affiche un sentiment de supériorité.
  • page106|
 "Il semble que j'avais mal compris. Je croyais que tu appréciais le tir à l'arc... Mais ça ne t'intéresse pas, n'est-ce pas ? Alors pourquoi regardais-tu le stand de tir ?"
  • page107|
 "[line8]"
 Ah, je comprends maintenant.
 Oui, la conversation a clairement pris cette direction.
  • page108|
 "Peux-tu t'écarter, Matou-kun ? Je n'aime vraiment pas les gens qui s'approchent si près de moi."
 "Hum ? Qu'y a-t-il, Tohsaka ?"
  • page109|
 "J'abandonne, tu n'as vraiment pas l'air de vouloir saisir.
  Ce n'est pas mon style mais on n'y peut rien... Je vais t'expliquer de façon à ce que tu puisses comprendre.
  Écoute bien, Matou-kun. Je disais que j'avais encore moins d'intérêt pour toi que pour le tir à l'arc. Et puis, je ne savais même pas que tu étais dans le stand, alors ce n'est pas maintenant que je vais commencer à te regarder."
  • page110|
 "[line3]Q-Que dis-tu !"
 Comme si je l'avais rendu furieux, il tend brusquement sa main vers moi.
 Je l'évite facilement, et lui tourne le dos.
  • page111|
 "Au revoir, Matou-kun. Il est bon d'avoir un peu d'ego, mais tu ne devrais pas le laisser trop grandir."
 "Tohsaka, tu... !"
 Il semble vouloir en dire plus, mais il n'a pas l'air prêt à crier ou à me courir après.
  • page112|
 ...Bah, il ne fait que se donner de grands airs.
 Dommage qu'il ne soit pas un peu plus mature, il ne causerait pas autant de soucis à son entourage.
  • page113|
 Depuis l'arrière de l'école où est situé le stand de tir, j'entre dans l'édifice de l'école.
 Il est sept heures passé, mais je ne vois personne dans le couloir.
  • page114|
 "Oh, mais c'est Tohsaka-san."
 "Bonjour, Fujimura-sensei."
 "Oui, bonjour Tohsaka-san. Je suis heureuse que tu me salues correctement."
  • page115|
 Cette étrange femme semble sur le point de pleurer de bonheur.
 Cela peut être dur à croire mais cette personne exagérément amicale et enjouée est un professeur de cette école.
  • page116|
 "Euh, Sensei... Il y a des façons de vous saluer incorrectement ?"
 "Oui, bien sûr qu'il y en a. Les premières années me saluent toujours correctement, mais les plus âgés ne m'appellent jamais par mon nom. Ne copie pas leur mauvaise habitude, d'accord ?"
  • page117|
 "Euh... Je ne comprends pas vraiment, mais je ne serai jamais impolie avec vous, Sensei."
 "Bien, bien ! Ah, si seulement tout le monde pouvait être aussi gentille que toi, Tohsaka-san."
  • page118|
 Fujimura-sensei me fait au revoir de la main et s'éloigne.
 Heureusement, ce n'est pas mon professeur principal.
 Fujimura-Sensei enseigne l'anglais.
 Elle a une apparence très aimable, mais elle est ceinture noire de kendo, et j'ai entendu dire qu'elle était respectée en tant que "Tigre de Fuyuki" à l'époque où elle était étudiante.
  • page119|
 Mais c'est étrange...
 Un tigre ne devrait-il pas être craint, plutôt que respecté ?
 Apparemment de bonne humeur, Fujimura-Sensei se dirige vers le stand de tir à l'arc.
 Pour certaines raisons, elle a la charge du club de tir à l'arc et non du club de kendo.
  • page120|
 Il est presque sept heures et demie.
 On peut voir quelques étudiants dehors, occupés par leurs activités de club, mais il n'y a aucun signe de présence dans le bâtiment.
 Sauf que...
 "[line4]Arg, Tohsaka."
 Je tombe sur quelqu'un qui me salue grossièrement.
  • page121|
 "Oh, Président des élèves. Es-tu en train de patrouiller dans l'école, si tôt le matin ? Ou bien peut-être t'occupes-tu des salles des clubs ? Non pas que cela me pose problème, mais tu es vraiment diligent."
 "Huh ! Et toi que prépares-tu ? Tu ne fais partie d'aucun club à ma connaissance, alors que fais-tu ici ?"
 "Je suis là sans raison particulière. Je ne me lève pas aussi tôt que ta famille le préconise."
  • page122|
 "......"
 Le président des élèves n'a vraiment pas l'air heureux de me voir.
 Il semble que je sois son ennemie.
 Même si je ne sais pas du tout pourquoi.
 Peut-être est-ce juste parce que j'ai dit "laissons tomber les temples, c'est ennuyant" à une réunion pour préparer le voyage scolaire.
  • page123|
 "Laisse-moi te poser une question, Tohsaka. Es-tu restée à l'école tard dans la nuit, récemment ?"
 "Non, pas du tout. Tu devrais savoir que je rentre toujours directement chez moi, Ryudou-kun."
 "Évidemment. Cela fait partie de mon rôle, alors bien sûr que je connais les habitudes de chacun."
  • page124|
 "Parfait. Alors tu n'avais même pas besoin de demander, non ? Je ne sais pas pourquoi tu poses la question, mais est-ce bien de t'en remettre à des gens extérieurs au conseil des étudiants ?
  Tu devrais collecter tes informations toi-même. Ne compte pas sur des étrangers comme moi."
 "Ne te moque pas moi ! Comment pourrais-tu être une personne étrangère ?
  Ne pense pas que j'ignore ce que tu as fait à notre trésorier, espèce de fourbe !"
  • page125|
 "Oh mais tu te trompes. Je n'ai fait que vérifier combien chaque club recevait car Mitsuzuri-san me l'avait demandé.
  Je trouve tout à fait normal que les étudiants s'intéressent à l'utilisation leur argent."
 "Comment peux-tu trouver 'tout à fait normal' de traumatiser notre trésorier au point qu'il soit dispensé d'école pendant une semaine ? Comme toujours, je suis ébahi par ta façon de penser."
  • page126|
 "Par la tienne aussi. Tu devrais surveiller tes subordonnés.[l]
  Il n'est pas très équitable de favoriser les clubs non sportifs."
 "Je le sais parfaitement. C'est bien pour ça que j'ai l'intention de gérer ça moi-même[line4]"
  • page127|
 "Issei, les réparations sont finies."
 [line4]Et alors.
 Un gars que je ne pensais pas trouver ici apparaît.
  • page128|
 "Ah, désolé Emiya. C'est moi qui t'ai demandé de m'aider, mais il semble que ce soit toi qui aies fait tout le travail. Pardonne-moi."
 "Ne t'inquiète pas pour ça. Alors, où est le prochain ? Il ne reste pas beaucoup de temps."
 "Oui, la salle audiovisuelle est la prochaine. Ça ne marchait pas très bien depuis un moment, mais ça a fini par mourir."
 "Ça ne peut pas être réparé si c'est mort. Ça serait plus rapide de le changer."
  • page129|
 "C'est vrai, mais ça nous aiderait que tu jettes un oeil. Ça peut paraître mort à nos yeux, mais seulement en panne aux tiens."
 "Je vois. Alors, allons voir."
  • page130|
 Le président des élèves s'éloigne avec cette personne.
 "[line8]"
 Mes pensées étaient suspendues durant ce soudain échange.
  • page131|
 Cet individu, avec clé anglaise et clé à écrous en mains, se retourne comme s'il se souvenait de quelque chose.
 "Tu es en avance, Tohsaka."
 Et là-dessus, il repart.
  • page132|
 C'était supposé être un salut ?
 L'étudiant que le président a appelé "Emiya" s'éloigne rapidement.
 Emiya... c'est sûrement Emiya Shirou, de la classe 2-C.
  • page133|
 "Euh, oui mais..."
 Comment puis-je dire ça ?
 Il est difficile de dire si un gars avec une clé anglaise à la main est utile ou effrayant.
  • page134|
 Il est sept heures et demie du matin, et il n'y a personne dans la classe 2-A.
 "Bon, je n'ai qu'à étudier seule."
 Je m'assois à mon bureau et sors quelques problèmes de maths.
 Il reste trente minutes avant le début des cours... Je vais sans doute m'ennuyer en attendant que mes camarades arrivent.
  • page135|
 La quatrième heure se termine et la pause déjeuner, bruyante comme à son habitude, commence.
 Notre école a une cafétéria, mais la moitié des étudiants reste manger en classe.
  • page136|
 En fait, la plupart d'entre eux sont des étudiantes.
 La nourriture servie à la cafétéria est plutôt passable, alors les filles ont tendance à l'éviter, et le résultat est que...
 "Ah, euh, Tohsaka-san...! Vou-voudrais-tu déjeuner avec nous...!?"
 Les filles finissent par manger ensemble comme ça...
  • page137|
 "Merci, Saegusa-san, mais j'ai peur de devoir manger à la cafétéria aujourd'hui. J'ai trop dormi ce matin, et je n'ai pas eu le temps de me préparer un déjeuner."
 "Oh, alors c'est ça... Je suis désolée de t'avoir invitée sans m'être rendu compte de ça. Je t'embête, hein ?"
  • page138|
 Saegusa-san baisse le regard, comme si elle s'excusait.
 Elle est l'une des plus calmes de cette classe déjà calme, et c'est une personne bienveillante qui se préoccupe de moi sans que j'en connaisse la raison.
  • page139|
 "Mais non tu ne m'embêtes pas. Ça s'est juste passé comme ça aujourd'hui, mais ne t'inquiète pas pour ça. N'hésite pas à me redemander demain."
 Je lui souris de bon coeur.
  • page140|
 "Oh, d'accord. Mais il semblerait que même à toi il arrive de trop dormir de temps en temps."
 Mon sourire a dû la rassurer puisqu'elle me sourit également maintenant.
  • page141|
 "[line8]"
 Son sourire est mignon.
 Saegusa Yukika-san n'est pas la plus belle personne qui soit, mais son sourire réchauffe le coeur de tout le monde autour d'elle.
  • page142|
 "Oui, c'est vrai. J'essaie de le cacher, mais en fait je dors beaucoup. Je ne suis dans aucun club car je n'arrive pas à me lever le matin."
 L'expression de Saegusa-san montre sa surprise.
 Sa présence me détend mais je ne peux me permettre de bavarder comme ça.
 Si je continue à parler à quelqu'un comme elle, je vais finir par révéler ma véritable nature.
  • page143|
 "Bien, je vais à la cafétéria. Bon appétit, Saegusa-san."
 "Merci. Toi aussi, Tohsaka-san."
 Nous échangeons un cordial au revoir et elle retourne auprès de son groupe de camarades.
  • page144|
 Il semble qu'elle mange avec Makidera-san et Himuro-san.
 Ah oui, Saegusa-san est la manager de l'équipe de course à pied.
 Makidera et Himuro-san en sont les meilleurs espoirs.
 Makidera est une amie, j'ai fait quelques fois du lèche-vitrines avec elle, mais je ne connais pas vraiment Himuro-san.
  • page145|
 "Oh, tu t'es fait jeter, Yukicchi ? Ne te l'avais-je pas dit que Tohsaka n'avait pas apporté son déjeuner ? Si tu veux manger avec elle, il faudrait aussi que tu lui prépares son déjeuner."
 "...Maki, ne pourrions-nous pas simplement aller à la cafétéria, nous aussi ?"
  • page146|
 "Impossible. Il n'y a pas assez de place pour ceux qui apportent leur repas. Et même, si nous nous asseyions à côté de Tohsaka, le regard des garçons sera insupportable.
  Comme pendant les dernières vacances ! Nous voulions traîner ensemble, mais elle prenait toute l'attention pour elle seule. Ne haïssez-vous pas les personnes qui exhibent leur beauté comme ça ?"
  • page147|
 Makidera parle sans réfléchir pendant que les autres filles se pressent autour du bureau de Saegusa-san.
 En contraste avec ses remarques désagréables, c'est une vraie beauté japonaise, ravissante en kimono.
  • page148|
 "Makidera. Je pense que Tohsaka peut t'entendre."
 Contrairement à la bruyante Makidera, Himuro est du type froid, impassible.
  • page149|
 "Ah, zut, Tohsaka a entendu ça ? Arg, elle me fusille du regard...!"
 "Euh, j-je ne pense pas qu'elle te regarde vraiment..."
  • page150|
 "Si elle le fait. Elle est effrayante quand elle sourit comme ça. Allez ! On plaisante Tohsaka ! Ne fais pas ta tête de mule, d'accord ? Je t'ai acheté un taiyaki, tu te souviens ?"
 Elle agite ses baguettes en gonflant ses joues.
 La rumeur disant que cette fille collectionne les carillons éoliens donne un aperçu de la complexité de ce monde.
  • page151|
 ...De toute façon, il n'est pas bon pour Saegusa-san que cela continue.
 Elle est en train de paniquer, voyant Makidera continuer à me parler désagréablement.
  • page152|
 "Ne t'inquiète pas pour ça, Saegusa-san.[l]
  Et puis, Makidera-san ? C'est moi qui ai payé, et c'était des crêpes, pas des taiyaki. Tu devrais arranger cette habitude de changer les faits, ou je me devrai de reconsidérer les choses la prochaine fois."
 "Ugh. Ce sourire est vraiment terrifiant."
 Makidera se cache derrière le couvercle de sa boîte repas.
 Disant au revoir à ces trois-là, je sors de la classe.
  • page153|
 Je ferme la porte derrière moi.
 Et alors...
 "Bah, arrête ton char ! Il n'y a pas de grosse différence entre une crêpe et un taiyaki, ça reste des pâtisseries enroulées !"
 Jamais aucune fille ne devrait dire ce genre de chose.
  • page154|
 "...Ta-Taiyaki et crêpes, pareils...!?"
 Est-ce vraiment une fille ? Toutes les pâtisseries sont donc identiques pour elle ?
 Peut-être que son sens gustatif ne peut faire la différence entre une crêpe à 500 yen et un taiyaki à 80 yens, mais...
 Mais pourquoi tu... J'aurais pu économiser 420 yen si je t'avais acheté un simple taiyaki !
  • page155|
 "Hé, pourquoi je m'énerve pour ça ?"
 Je dois encore être fatiguée de la nuit dernière.
 La cafétéria demanderait trop d'efforts, je vais juste m'acheter une boisson et un sandwich, et aller manger sur le toit.
  • page156|
 Je m'achète mon déjeuner, et me dirige vers le toit désert.
 C'est un endroit commode pour être tranquille, car aucun étudiant ne vient ici pendant l'hiver.
 Il y fait froid, mais c'est un faible prix à payer pour pouvoir manger sans s'inquiéter du regard des autres.
  • page157|
 "Bon, il ne me reste plus qu'à manger."
 Je commence par mon sandwich à la tomate et ma boisson chaude au citron.
 C'est un déjeuner simple, mais le goût est largement compensé par la tranquillité du lieu et le silence.
  • page158|
 "[line5]Ouf."
 J'ai fini mon sandwich et ma boisson.
 Je suis un peu fatiguée...
 Ce n'est pas un équilibre facile à maintenir que d'être une bonne élève tout en essayant de ne pas être trop sociable.
  • page159|
 C'est ma vanité... non, ma conviction, qui me pousse à être la numéro un, autant scolairement que physiquement.
 Si je dois être une étudiante, je dois être la meilleure, il est impensable pour moi de déshonorer le nom des Tohsaka.
 C'est pourquoi je suis une étudiante parfaite, dépourvue de défaut, sous tous les angles.
  • page160|
 Mais dans le même temps, je mène une dangereuse vie de mage, et je ne dois donc pas m'associer avec les gens normaux.
 Normalement, les mages dont l'identité est découverte n'ont d'autre choix que d'éliminer le témoin.
 Je n'ai aucune envie de faire ça...
 Donc fatalement, ma vie sociale n'est que l'ombre d'une vraie.
  • page161|
 Je sors seulement les week-ends avec Makidera, et j'essaye de refuser les invitations des personnes amicales comme Saegusa-san.
 Même en étant la meilleure étudiante de l'école, j'essaye de ne pas devenir trop importante pour quiconque.
 Cependant, quand je suis fatiguée comme ça, ça me fait penser que cette vie est plutôt ennuyeuse.
  • page162|
 "Oh, il est déjà l'heure ?"
 Je finis ma boisson chaude au citron et me lève.
 Je devrais suspendre ma sentimentalité et redevenir la Tohsaka Rin habituelle une fois que j'aurai descendu ces escaliers[line4]
  • page163|
 "Le cours est fini. Ceux qui sont de corvée, remplissez le cahier de classe et vérifiez que tout est verrouillé.
  Ceux qui n'ont pas d'activité de club doivent rentrer chez eux rapidement."
  • page164|
 Le professeur principal de la classe 2-A sort après avoir répété son discours habituel.
 Aussi loin que je m'en souvienne, ce discours n'a jamais changé.
  • page165|
 "Tohsaka, tu rentres déjà ?"
 "Oui. J'ai eu un petit différend avec Matou-kun ce matin, donc je préfère rentrer avant que cela ne devienne ennuyant."
 "Haha, c'était donc ça. Matou était de mauvaise humeur ce matin, alors je me doutais que tu avais dû le moucher."
 "Ah, j'espère que je ne t'ai pas causé d'ennuis au moins, Mitsuzuri-san ?"
 "Pas vraiment. Il est normal pour Matou de tourmenter les étudiants plus jeunes, donc je pense que ce genre de choses ne lui fait pas de mal."
  • page166|
 "Je vois, c'est parfait alors. J'essayerai d'arranger ça à l'avenir."
 "Ouais ! Ne te laisse pas intimider et reviens nous voir!"
  • page167|
 Je rentre directement chez moi.
 Ce n'est pas que j'évite le club de tir à l'arc ou le conseil des étudiants, mais je n'ai pas de temps à leur consacrer ces derniers jours.
 Dès que je quitte l'école, Tohsaka Rin n'est plus une lycéenne.
 Le reste de la journée n'appartient pas à l'élève.
 À la place, je dois devenir un mage de la famille Tohsaka[line3]
  • page168|
 De retour chez moi, je suis accueillie par la lumière clignotante de mon répondeur.
 "[line3]Il est rare pour moi d'avoir des messages. Il s'agit de... Ah je m'en doutais, c'est toi, Kirei."
 Je sais déjà ce qu'il va me dire, mais ça m'inquiétera quand même si je ne l'écoute pas.
 Quand j'appuie sur le bouton lecture, j'entends une voix familière.
  • page169|
 "C'est moi. Je suis sûr que tu le sais, mais demain est la date limite, Rin.
  Cela va me poser problème si tu prends ça à la légère. Il ne reste que deux places.
  Je dois m'assurer que tous les Masters soient prêts rapidement."
 Ce prêtre ne montre aucune pitié en allant droit au but.
  • page170|
 "Si tu veux abandonner ton droit à être Master, contacte-moi aujourd'hui. Cela prend du temps d'affecter un mage remplaçant."
 Menteur. Quelqu'un comme toi peut arranger un remplacement en un rien de temps.
  • page171|
 "Tu as déjà les marques du Sort de Commande. Invoque ton Servant et active ton Sort de Commande au plus vite.
  À moins, bien sûr, que tu ne souhaites pas prendre part à la Guerre du Saint Graal. Si tu tiens à la vie tu ferais alors mieux de rapidement courir à l'église."
  • page172|
 Le message se termine ici.
 Ses propos sont concis.
 Il me dit que si je veux combattre, je dois être prête d'ici demain et que si je ne compte pas combattre, je suis une nuisance et je devrais me retirer sur le champ.
  • page173|
 "Humf, je le savais déjà sans que tu me le dises."
 Bah, de toute façon c'est comme ça.
 Aujourd'hui est réellement la dernière limite.
 Heureusement, j'ai pu décoder le message de mon père la nuit dernière.
 Mes préparatifs sont donc terminés.
 Tout ce qu'il reste à faire est[line3]oui, obtenir la qualification pour participer à ce combat...
  • page174|
 "La Guerre du Saint Graal... un combat à mort pour le seul et unique Saint Graal. Un rituel qui date de plus de deux cents ans, hein ?"
 Les mages participant à la Guerre du Saint Graal sont appelés Masters.
 Il ne s'agit pas vraiment d'un rang, il indique plutôt qu'il est "un de ceux qui contrôlent".
  • page175|
 La condition pour participer à la Guerre du Saint Graal :
 Invoquer un familier appelé Servant, et former un contrat avec lui.
 Qu'importe quel puissant mage peut être une personne, elle ne sera pas considérée comme Master avant d'avoir un Servant sous ses ordres.
  • page176|
 Les Servants sont très différents des familiers classiques.
 La manière de les invoquer et de les contrôler est également différente.
 Un mage qui planifie de participer à la Guerre du Saint Graal prépare en général un catalyseur pour invoquer un Servant, mais...
  • page177|
 "...Vraiment, j'aurais aimé que père me laisse quelque chose en connexion avec Saber."
 Je n'ai rien qui ait une quelconque "connexion".
 Je peux invoquer un Servant.
 Si je le voulais, je pourrais en invoquer un tout de suite et former un contrat avec lui.
 La terre sacrée de cette ville est sous notre juridiction.
 En tant qu'héritière de la famille Tohsaka qui a veillé sur cette terre à travers les générations, je ne perdrai pas contre un mage venu de l'extérieur.
  • page178|
 Mais ceci dit… je pense qu'on ne peut sortir en mer sans compas. Ou alors devrais-je laisser les choses aux bons soins de la chance ?
  • page179|
 "...Les Servants sont attirés par les symboles.
  Si vous voulez invoquer un puissant Servant, vous avez besoin de quelque chose qui a une connexion avec ce Servant."
 En d'autres mots, une épée, une armure, un talisman, un os dudit Servant ou quelque chose de ce genre... Un objet extraordinaire.
  • page180|
 "J'espérais qu'il y aurait quelque chose comme ça dans le testament de père, malheureusement... Bon, il s'agit quand même d'un sacré atout, mais..."
 Le pendentif que j'ai trouvé la nuit dernière dans le sous-sol est un des meilleurs artefacts dans sa catégorie.
 Il est extraordinaire en lui-même.
 Il est extraordinaire, mais il ne m'aidera pas à invoquer un Servant.
  • page181|
 "Bah ! Ce n'est pas grave. Je peux le faire sans l'aide de ce genre de choses. Après tout, il ne peut exister d'autre Master capable d'invoquer Saber à part moi."
  • page182|
 [line3]Très bien, c'est décidé.
 Je ne veux pas faire râler Kirei plus longtemps en reportant encore ça, et ça ne me ressemble pas d'attendre la dernière seconde.
 Je n'ai plus qu'à essayer.
 Je vais exécuter l'invocation cette nuit avec toute ma puissance et obtenir Saber par la force !
  • page183|
 Tard dans la nuit.
 L'horloge est sur le point de sonner deux heures.
 C'est le meilleur moment pour mon énergie magique.
 Le maximum de mon énergie magique est atteint à exactement deux heures du matin.
 Puisqu'il s'agit de ma seule et dernière chance, je ne peux me permettre aucune erreur.
  • page184|
 "[line3]Procéder par élimination, placer quatre marques et les entourer par le cercle d'invocation... Bien."
  • page185|
 Je grave un cercle sur le sol de la cave.
 Vous n'avez pas besoin d'une incantation de grande envergure pour invoquer un Servant.
 Les Servants sont appelés par l'intermédiaire du Saint Graal.
 Le rôle du Master étant de garder le Servant dans ce monde et de lui fournir assez d'énergie magique pour subsister, le Saint Graal se charge de l'invocation.
  • page186|
 "Fer et argent élémentaire. Pierre fondatrice et Grand duc des pactes. Par mon ancêtre le grand maître Shveinorg.
  Ici est un mur pour les vents venant d'en-haut. Que les quatre portes se ferment, qu'apparaisse la couronne. Que les trois routes rejoignent leur royaume."
  • page187|
 Calme, je continue avec toute ma concentration.
 Je trace le cercle magique, normalement dessiné de sang, avec mes joyaux fondu.
 J'utilise la moitié des joyaux que j'ai économisés, donc je ne peux me permettre d'échouer pour des raisons financières également.
  • page188|
 "Ferme-toi. Ferme-toi. Ferme-toi. Ferme-toi. Ferme-toi.
  Chacun répété cinq fois.
  Suffisent pour mettre fin à l'enfermement."[l]
 ...Il est presque deux heures du matin.
 Achevant le cercle magique hérité de la famille Tohsaka, je fais face avec tout mon pouvoir.
 "Anfang."
 Je touche l'interrupteur sans forme enfoui en moi.
 Je ressens un changement comme si le contenu de mon corps avait été transformé.
 Les nerfs ordinaires se convertissent en circuits émetteurs d'énergie magique.
 À partir de là, Tohsaka Rin n'est plus humaine.
 Je suis devenue une partie de l'outil permettant l'accès au pouvoir mystique.
  • page189|
 Je me mets à fondre, à commencer par l'extrémité de mes doigts.
 Non, je suis en train d'être remplie depuis le bout de mes doigts.
 Le mana qui me remplit est si concentré que les sens originels de mon corps sont noyés.
 En somme, être rempli revient à être détruit.
  • page190|
 "[line12]"
 L'énergie qui me remplit est une énergie magique pure provenant de l'air.
 Elle est absorbée par mon corps, qui est devenu un circuit, et transformée en une forme différente d'énergie magique.
 Le corps d'un mage n'est rien d'autre qu'un circuit.
 Un circuit pour connecter le spirituel et le réel.
 Nous appelons le résultat de ceci, les événements mystiques que l'on rend réels, la magie.
  • page191|
 Mon corps est brûlant.
 Une illusion de moi-même s'affublant de cornes.
 Une illusion d'ailes poussant sur mon dos.
 Une illusion d'écailles apparaissant sur mes mains.
 Une sensation de flottement.
 Je commence à transpirer.
 Stab, stab. Des épées sont plantées dans mon corps.
  • page192|
 C'est la douleur provoquée par mon corps humain se rejetant lui-même en tant que Circuit Magique.
 Qu'importe quel puissant mage vous êtes, un humain reste un humain.
 Cette douleur est inévitable quand on utilise la magie dans un corps humain.
  • page193|
 Mais je ne peux pas m'arrêter là.
 À la fin de cette douleur, à la limite de la destruction, se trouve le lieu de "connexion".
 "[line12]"
 ...Une douleur court à travers mon bras gauche.
 Le Symbole Magique commence de lui-même à m'aider, avec pour résultat de malmener encore davantage mes nerfs.
  • page194|
 Le mana collecté dans mon sang :
 Si c'était du fer en fusion, alors le Symbole Magique lui-même serait un nerf fait d'épines.
 Cela court à travers mon corps comme un mille-pattes armé de griffes acérées[line3]
  • page195|
 "[line12]"
 Je me perds dans cette douleur.
 Dans le même temps, je sens que j'ai atteint mon objectif.
 Mes trop sensibles oreilles distinguent toujours le bruit de l'horloge dans le salon.
 Encore dix secondes avant que deux heure du matin ne sonne.
 Le pouvoir en moi est parfait et sans défaut.
  • page196|
 "[line3]Je déclare."
 Commençons.
 Je prends le mana que j'ai absorbé et je le transforme en une énergie magique 'fixée'.
 Et maintenant...
 Il ne me reste plus qu'à déverser l'énergie magique contenue en moi pour lancer la machine appelée cercle d'invocation...
  • page197|
 "[line4]Je déclare.
  Que ton corps sera à mes ordres, que ton épée décidera de mon sort.
  Entends l'appel du Saint Graal. Si cette invitation t'es agréable et raisonnable, réponds à mon appel."
  • page198|
 Ma vue s'obscurcit.
 Le 5ème élément, présumé invisible aux yeux humains, est devant moi.
 Ainsi, de peur d'en être détruite, ma vue s'occulte d'elle-même.
  • page199|
 "Je signe ici le pacte.
 Je suis celle qui deviendra la vertu de l'au-delà.
 Je suis celle qui dispersera le vice de l'au-delà.
 Toi qui par le pouvoir du nom des Trois Grands Mots détient les Sept Cieux.
 Apparais en ce cercle d'inhibition, ô gardien de l'équilibre...!"
  • page200|
 "[line3]Parfait !"
 Si parfait que je me sens tel un pêcheur qui attraperait une baleine à l'aide d'une simple canne à pêche !
  • page201|
 J'ai sans aucun doute tiré la carte la plus forte !
 Zut, je n'en peux plus d'attendre que ma vision revienne.
 Ma vision devrait revenir d'ici quelques secondes et je pourrai enfin voir le Servant invoqué, juste en face de moi...
  • page202|
 [line3]Rien.
  • page203|
 "Hein ?"
 Rien de rien.
 Aucun changement.
 J'ai déchaîné autant d'éther et rien ne s'est formé.
 Et de plus...
 J'ai entendu une explosion provenant du salon.
  • page204|
 "POURQUOI !?"
 Je cours.
 Je cours à en perdre haleine sans réfléchir.
 Je monte quatre à quatre l'escalier menant au salon.
  • page205|
 "La porte... est cassée !?"
 La porte du salon est tordue.
 La poignée n'est plus d'aucune utilité.
 La porte refuse de s'ouvrir, que je la tire ou la pousse.
 "Rah, hors de mon chemin, toi !"
 Dans un craquement, je brise la porte donnant sur le salon d'un coup de pied.
  • page206|
 "......"
 Et.
 À l'instant où je rentre dans le salon, je comprends tout.
  • page207|
 Le salon est sans dessus dessous.
 Il est couvert de gravats, sans doute tombés du plafond, et, assis là-dessus, se trouve un homme à la posture arrogante.
 "......"
 Sans doute possible, il s'agit de la cause de cette pagaille.
  • page208|
 "......"
 Mais il y a une chose plus importante qui attire mon attention.
 L'horloge murale continue d'égrener le temps, ayant échappé à la destruction.
 ...Cela me rappelle quelque chose.
 Oui, c'est ça. Maintenant que j'y pense, toutes les horloges de cette maison se sont retrouvées avec une heure d'avance.
 En d'autres mots, il n'est qu'une heure du matin en ce moment.
 De fait, mon maximum d'énergie magique ne sera atteint que dans une heure.
  • page209|
 "Je l'ai encore fait..."
 La plupart du temps, je peux faire les choses comme tout le monde, mais j'ai hérité d'une malédiction.
 Elle me fait faire les plus grosses bêtises aux moments les plus importants....
  • page210|
 "...Bon, ce qui est fait est fait. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même."
 Je suis en colère après ma propre stupidité.
 Énervée, je lance un regarde furieux à l'homme assis là, l'air suffisant.
  • page211|
 "Alors ? Tu es quoi, toi ?"
 "Ce sont vos premiers mots ? Et bien, je suis tombé sur un terrible Master."
 L'homme vêtu de rouge hausse exagérément les épaules.
 "Je suis peut-être le moins bien loti de tous" ajoute-t-il.
 Je dois répondre...
 Ce gars a l'air d'avoir un esprit retors.
  • page212|
 "[line6]"
 Mais ça serait le Servant ?
 Puisqu'ils appelaient ça un familier, je pensais qu'il s'agissait de quelque chose d'étrange, mais il ressemble à un humain.
  • page213|
 ...Non, c'est faux.
 D'ici, je peux déjà dire que cette chose a une quantité monstrueuse d'énergie magique.
 Il ne faut pas se laisser berner par cette apparence.
 C'est certainement un être bien au-delà de l'homme, un "fantôme" qui a atteint le royaume des esprits en tant qu'humain.
  • page214|
 "[line6]"
 Je ne peux pas rester pensive comme ça.
 Cette chose est mienne.
 Donc, je dois changer ma façon de penser.
  • page215|
 "[line3]Juste pour être sûre, tu es mon Servant, n'est-ce pas ?"
 "C'est ce que je voudrais bien savoir. Êtes-vous mon Master ? C'est la première fois que je suis invoqué si brutalement, et pour être honnête, je ne saisis pas bien la situation."
  • page216|
 "C'est la première fois pour moi également. Je vais devoir refuser ce genre de question."
 "Je vois. Mais quand je suis apparu, vous n'étiez pas en face de moi. Expliquez-moi donc ce qu'il se passe."
 "Tu es sérieux ? Ne te moque pas de moi, tu n'es pas un oisillon qui détermine qui est son Master au moment où il ouvre les yeux tout de même."
  • page217|
 Le Servant inconnu fronce les sourcils.
 C'est une réponse plutôt vague, et je ne peux dire s'il est fâché de ma réprimande ou s'il est impressionné par sa justesse.
  • page218|
 "Peu importe. Ce que je veux savoir est si tu es mon Servant, et celui de personne d'autre.
  Tant que ceci n'est pas clarifié, je n'ai aucune obligation de répondre à tes questions."
 "C'est ce que vous dites après avoir raté votre invocation ? Dans pareil cas, je pense qu'il y a d'autres choses que vous pourriez demander."
  • page219|
 "Bien sûr que non, il n'y a rien d'autre. Nous devons clairement établir qui est le Master en premier lieu."
 "[line3]Hum."
 Le Servant hausse un sourcil.
 Peut-être à cause de l'invocation imparfaite, cet individu n'essaye même pas de cacher son irritation envers moi.
  • page220|
 "Hmm. Alors on doit établir qui est le Master en premier, c'est ça ? Vos actions sont vraiment maladroites, mais vos paroles sont pleines de bon sens.
  [line3]Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous. Tant que nous n'aurons pas défini qui est le plus fort, et qui est le plus faible, il sera difficile de s'entendre."
 Le Servant me regarde d'une manière explicite, allongé sur les décombres.
  • page221|
 "Qui est le plus faible, dis-tu...?"
 "Oui. Je suis un Servant, donc je reconnaîtrai la relation Master-Servant. Mais c'est seulement sur le papier, d'accord ?
  Qui est supérieur et est-ce que l'autre mérite de combattre à ses côtés, ça, c'est une autre histoire.
  [line3]Alors ? Êtes-vous un mage qui mérite d'être mon Master, jeune demoiselle ?"
  • page222|
 Le Servant se met à sourire.
 Il dévaste ma maison, me tape déjà sur les nerfs en se comportant comme s'il était roi, et en plus maintenant il me demande si je mérite d'être son Master...!?
  • page223|
 "[line3]Je ne t'ai pas demandé ton avis.
  Je t'ai seulement demandé si tu étais mon Servant ou non !"
 Je le regarde droit dans les yeux
 Je ne perdrai pas contre quelqu'un qui me regarde avec une telle condescendance.
  • page224|
 "Ah, je comprends, je comprends. Alors vous posez une question si évidente qu'elle ne mérite même pas réponse ? Quel courage. C'est le parfait état d'esprit pour un Master, mais...."
 "C'est-pour-quoi, tu ne dois pas inverser les rôles...!
  C'est le devoir d'un invocateur de confirmer ça en premier. Alors réponds-moi maintenant. Tu es mon Servant, non !?"
 J'avance d'un pas, prête à attaquer.
  • page225|
 "[line3]Hum. Vous êtes une jeune demoiselle obstinée. Cette discussion ne nous mènera nulle part.
  ...Bon, on dirait que je n'ai pas le choix. Disons que je suis votre Servant. Dans ce cas, seriez-vous mon Master ? C'est juste une hypothèse."
  • page226|
 "É-évidemment...! Si tu es le Servant que j'ai invoqué, qui serait donc ton Master à part moi...!?"
 J'arrive plus ou moins à me calmer, et je regarde ce fruste individu.
  • page227|
 "Oh, je vois. Bien, pour l'instant, supposons que c'est le cas.
  Alors, où est la preuve que vous êtes mon Master ?"
 Le Servant énonce cette sottise en souriant.
 Il doit sûrement penser que je vais paniquer à propos de cette preuve.
  • page228|
 "Ici. C'est une preuve que je suis ton Master, non ?"
 "Hm ?"
 Je lui montre le Sort de Commande sur le dessus de ma main droite.
 Hé, ne crois pas que je suis totalement ignorante.
 Mon père parlait beaucoup des Masters, donc je connais les Sorts de Commandes.
  • page229|
 "Alors, satisfait ? As-tu encore d'autres réclamations ?"
 Je place la preuve que je suis un Master juste devant lui.
 Le Servant au milieu des décombres a l'air confus, puis...
 "...Ahhh, non mais vraiment. Êtes-vous sérieuse, jeune demoiselle ?"
 Son visage s'assombrit de mécontentement.
  • page230|
 "Co.. comment ça, si je suis sérieuse ?"
 "Cette façon de penser. Vous êtes un Master si vous avez un Sort de Commande ? Un Sort de Commande n'est qu'un outil pour diriger le Servant.
  C'est n'importe quoi, vous agissez comme un Master juste à cause de ça ?
  Ce que je voulais voir était si vous méritiez que je place ma loyauté en vous."
  • page231|
 "Ah... Euh..."
 C-C'est vrai mais... Le Sort de Commande est un peu une preuve qu'on est un Master quand même.
  • page232|
 "Alors quoi? Je ne suis pas apte à être Master ?"
 "C'est ce que je pense, mais ça ne se passe pas comme ça. Puisque vous avez le Sort de Commande, vous devez être mon invocateur. Cela paraît incroyable, mais il semblerait réellement que vous soyez mon Master."
 Il donne un haussement d'épaules exagéré.
  • page233|
 "......"
 [line3]Ça n'est pas bon.
 Je sens la colère monter, je ne vais pas pouvoir me contrôler encore longtemps.
  • page234|
 "Ce n'est pas de gaieté de coeur, mais je le reconnais.
  Vous êtes mon Master à partir de maintenant. Néanmoins, j'ai des conditions. Dès à présent, j'ignorerai votre opinion. Je déciderai seul comment combattre, et vous suivrez mes plans.
  C'est le maximum que je puisse accepter. Ça ne vous dérange, n'est ce pas, jeune demoiselle ?"
  • page235|
 "[line8]"
 Hum, je pense que c'est comme ça, Père.
 J'atteins mes limites.
  • page236|
 "Je vois... Tu n'acceptes pas de bon coeur, soit, mais que veux-tu dire par ignorer mes opinions ? Tu es mon Servant, non ?"
 Je pose la question avec une voix tremblante, au cas où.
 Il y a la solution du Sort de Commande, c'est donc mon dernier avertissement, le meilleur compromis que je puisse faire.
  • page237|
 Et là-dessus...
 "Oui, mais de nom. Donc, officiellement, je vous obéirai. Mais c'est moi qui combattrai. Vous pouvez vous cacher au sous-sol et y attendre la fin de la Guerre du Saint Graal.
  De cette façon, même une personne inexpérimentée comme vous pourrait survivre."
 Il me dit qu'il n'espère rien de moi, l'air dédaigneux.
  • page238|
 "...!"
 "Hm, vous êtes fâchée ? Non, je respecte votre position, bien sûr. Je suis appelé pour mener mon Master à la victoire après tout.
  Ma victoire est vôtre, et vous obtiendrez tout ce que je gagnerai dans ce combat. Vous n'avez donc pas à vous plaindre, non ?"
 "[line4]Je..."
  • page239|
 "Vous ne devriez pas être capable d'utiliser le Sort de Commande de toute manière.
  Laissez-moi m'occuper de tout cela. Inquiétez-vous seulement de votre propre sécuri...té... ?!"
 "J'en ai assez[line4] !
  Très bien, si c'est ce que tu veux, je vais l'utiliser !"
  • page240|
 "Anfang... !"
 Je ne me retiendrai plus maintenant. Je n'aurai pas de compassion pour un gars retors comme lui... !
  • page241|
 "Que... vous n'allez pas... !?"
 "Et si, exactement, grossier personnage !
 "Vertrag...! Ein neuer Nagel Ein neues Gesetz Ein neues Verbrechen[line3]!"
 (J'appelle le Sort de Commande ! Par l'autorité du Saint Graal, applique la loi d'obéissance à cet individu, mon Servant !)
  • page242|
 "Imbé...! Attendez, êtes-vous folle, Master !? Qui utiliserait un Sort de Commande pour quelque chose comme ça...!"
 "Tais-toi !
  Que ça soit clair, tu es mon Servant ! Tu dois obéir au moindre de mes ordres, compris !?"
 "Q-Quoi...!?"
  • page243|
 [line3]Le symbole sur ma main droite palpite.
 Les trois Sorts de Commande.
 L'essence même de la Guerre du Saint Graal, les trois droits à l'obéissance absolue du Servant, est maintenant utilisé.
  • page244|
 "Mais vous ne réfléchissez donc même pas !? Employer le Sort de Commande pour quelque chose d'aussi général... !"
 Bah ! C'est trop tard maintenant.
 Enfin, je n'espérais pas ça non plus...
 Je me hais tellement, je souhaiterais mourir.
 Me précipiter et utiliser un Sort de Commande aussi important pour ce genre de chose... !
  • page245|
 [line3]Alors.
 Quittant le salon en ruine, nous nous rendons dans ma chambre.
 Devant moi se tient le Servant qui devrait faire montre de "l'obéissance absolue" du Sort de Commande.
 Il est bien là, mais...
  • page246|
 "Je vois... Je comprends votre personnalité maintenant, Master."
 Qu'est-ce que c'est que cette "obéissance absolue" ?
  • page247|
 "Juste pour confirmation... Comprenez-vous à quel point le Sort de Commande est important, Master ?"
 "J-Je sais. C'est le droit de donner trois ordres au Servant, non ? Pourquoi cette question ?"
  • page248|
 "Hum... Écoutez, le Sort de Commande force le Servant à agir selon un ordre.
  Cela ne sert pas seulement à contraindre une action, mais aussi à renforcer une action.
  • page249|
  Par exemple, je ne peux pas me téléporter instantanément quelque part. Mais si vous me commandez d'y 'aller' en utilisant un Sort de Commande alors, pourvu que nous ayons assez d'énergie magique, une telle chose devient possible.
  C'est cela que signifie l'obéissance inconditionnelle. Il s'agit de trois cristallisations d'une puissante magie qui permet à un Servant de surpasser les limites de ses propres capacités, même s'il ne peut les contrôler. Enfin, il n'en reste plus que deux maintenant."
  • page250|
 "Je-Je sais ça! C'est bon, il nous en reste deux. Et puis l'ordre que je t'ai donné n'est pas inutile non plus."
  • page251|
 "Hum... C'était effectivement une erreur de ma part.
  Le Sort de Commande marche mal pour les ordres étendus.
  Sur les ordres étendus ou à effets longs comme 'protège-moi de ça' ou 'gagne cette bataille', la puissance du Sort de Commande faiblit. La force dure longtemps, mais comme la douleur associée est faible, certains Servants seront capables de désobéir.
  • page252|
  Au contraire, un seul ordre simple comme 'assène ton prochain coup avec toute ta force' ou 'ne casse pas ce verre' est absolu, et même les plus puissants Servants auront du mal à désobéir.
  Alors... Vous devinez sans doute ce que je vais dire ensuite, Master."
  • page253|
 "Bien sûr que je comprends ! Tu dis qu'un ordre étendu ou à effet long est inutile, c'est ça ?
  Si l'effet est faible, les Servants peuvent agir contre. Il est plus utile de donner un seul ordre absolu, hein ?"
  • page254|
 "C'est ça. Fondamentalement, le Sort de Commande est un moyen d'accomplir des miracles au-delà de notre portée. L'utiliser sottement pour ordonner des choses accessibles par d'autres moyens est impardonnable.
  C'est ce qu'était votre précédent Sort de Commande. La question de mon obéissance pouvait être résolue par la discussion. Commander quelque chose comme 'Obéis à chacun de mes ordres' est impossible, même avec une centaine de Sorts de Commande."
  • page255|
 "Ugh... Alors, le Sort de Commande que je viens d'utiliser n'a servi à rien ?"
 "Normalement, la réponse aurait été oui... Mais il semble que vos compétences de mage soient à un niveau complètement différent."
 "...?"
 Est-il heureux ou ennuyé ?
 Le Servant a un sourire aux lèvres en même temps qu'il soupire.
  • page256|
 "À un niveau complètement différent... se pourrait-il que....
  Hé, toi. Dis-moi comment tu te sens en ce moment, honnêtement."
 J'ai un bon pressentiment, alors je lui demande franchement.
  • page257|
 "Oui, c'est ce que j'entendais par 'erreur'.
  Le Sort de Commande aurait dû changer mon état d'esprit en 'bon, je respecterai un peu les opinions de mon Master'.
 Mais en ce moment, je sens un grand poids derrière vos mots. Si je suis en désaccord avec vous... Oui, c'est comme si je perdais un rang.
  Au final, mon corps me semble plus lourd lorsque je vais contre votre volonté."
 Le Servant hausse ses épaules comme pour dire que c'était un fardeau.
  • page258|
 "[line3]Alors..."
 Cela veut dire que le Sort de Commande n'était pas inutile, et qu'il fonctionne en ma faveur ?
 Mais ce gars parle d'une manière aussi sarcastique qu'avant, et il n'a pas l'air affaibli du tout.
 De plus, même s'il est affaibli quand il s'oppose à moi, je doute de jamais pouvoir faire le poids contre lui...
  • page259|
 "Je retire ce que j'ai dit auparavant, Master.
  Vous êtes jeune, mais vous êtes un mage remarquable.
  C'était une erreur de vous traiter comme une enfant et d'essayer de vous garder en dehors des combats. Je m'excuse pour mon impolitesse."
 Il ajuste sa posture et incline sa tête poliment.
  • page260|
 "Hé att[line arrête ça. Nous nous sommes disputés, mais les deux parties sont généralement en tort dans ce genre de chose..."
 "Je vois. Il est bon que vous compreniez cela."
 "Tu es rapide pour changer d'attitude toi, hein ?"
 « Hé bien, c'était certes une erreur, mais ce n'est pas une erreur désagréable. Puisque vous êtes plutôt douée, je n'ai aucune objection à votre implication dans cette bataille."
  • page261|
 "Heu...?"
 Hum... Il semble en train de dire qu'il a trouvé un puissant Master...
 "Alors même sans Sort de Commande, tu m'acceptes en tant que Master ?"
  • page262|
 "Naturellement. Ce n'était pas clair avant car je venais d'être invoqué, mais maintenant, nous sommes complètement connectés. Si vous êtes vraiment un mage, vous devriez être capable de sentir la connexion du contrat."
  • page263|
 "Du contrat...?"
 Hum, maintenant qu'il en parle, je ressens quelque chose d'étrange.
 On dirait que des nerfs, auparavant reliés en moi, sont à présent dirigés vers l'extérieur.
 Et avec ça, une partie de mon énergie magique s'écoule en l'homme en face de moi.
  • page264|
 "Ah oui. Les Servants sont appelés par le Saint Graal, mais ce qui les maintient en ce monde est..."
 "Oui, le pouvoir de son Master. Les Servants restent dans ce monde en recevant l'énergie magique de leur Master."
  • page265|
 "L'énergie que vous fournissez est suffisante. Cela aurait pu poser problème au vu de votre expérience, mais vos compétences sont remarquables.
  Un mage normal serait épuisé par l'invocation d'un Servant, mais vous êtes toujours pleine d'énergie.
  Le Sort de Commande plus tôt, et cette quantité d'énergie magique... vous êtes définitivement un mage de première classe."
 "...! Humf ! Faire mon éloge maintenant ne t'apportera rien."
 Un peu embarrassée, je détourne mon regard.
  • page266|
 Je n'espérais pas vraiment ça...
 Je le force à m'obéir avec le Sort de Commande, mais pour un Servant, un être supérieur aux humains, accepter en toute sincérité que je sois son Master...
  • page267|
 "Alors ? Quel Servant es-tu ?"
 Je rassemble mes idées et en arrive finalement à ce sujet.
 "Vous ne pouvez le dire en me voyant, hein ? Voilà qui est excellent."
 ......
 Non, je m'étais trompée, à l'instant.
 Ce gars ne fait que se moquer de moi.
  • page268|
 "Très bien, voici une question de ton Master.
  Tu n'es pas Saber, n'est-ce pas ?"
 "Je suis désolé, mais je n'ai pas d'épée."
  • page269|
 "[line8]"
 C'est ce que je pensais.
 C'est naturel, pourtant. J'ai manqué l'heure, le cercle d'invocation n'a pas fonctionné, et j'ai même invoqué le Servant au mauvais endroit.
 Tout est bien trop maladroit pour appeler Saber, le meilleur Servant.
  • page270|
 "Quel gâchis. Utiliser tous ces joyaux, et ne pas appeler Saber... C'est affligeant."
 "Humf. Excusez-moi de ne pas être Saber !"
 "Hein ? Oh, bon, c'était une grosse erreur et je la regrette, mais ce n'est pas ma faute, donc..."
 "Ouais, l'Archer n'est pas aussi tape-à-l'oeil.
  Très bien, je vous ferai regretter cette méprise plus tard. Et alors, je n'accepterai aucune excuse."
  • page271|
 "Quoi ?"
 Voilà qui est inattendu.
 Le Servant inconnu semble vexé de ma fixation sur Saber.
  • page272|
 "Tu es fâché, Archer?"
 "Je le suis. Mais observez bien, je vous montrerai quel point vous êtes chanceuse."
  • page273|
 Archer proteste, les yeux rétrécis.
 Il prend un air menaçant, mais son comportement paraît puéril et innocent.
 En fait...
 Il pourrait être un garçon assez charmant.
  • page274|
 "D'accord. Alors sois sûr de me le faire regretter plus tard, Archer.
  Dans ce cas, je m'excuserai sincèrement."
 "Oui, et n'oubliez pas, Master. Appréciez la valeur de celui que vous avez invoqué et soyez-en reconnaissante.
  Toutefois, même si vous vous excusez à ce moment-là, je ne serai sans doute pas satisfait."
 Archer sourit encore.
 Hum, peut-être qu'il a bien un esprit tordu après tout.
  • page275|
 "Bien, bien. À part ça, quel esprit héroïque es-tu ?"
 "[line"
 Archer ne répond pas.
 Son attitude sarcastique disparaît, et il fronce les sourcils l'air soucieux.
  • page276|
 "Archer ? Ton maître te pose une question, alors tu devrais écouter."
 "C'est... un secret."
 "Hein... ?"
 "Je ne peux pas dire qui je suis, car[line3]"
 "Attention. Si c'est pour une raison idiote, je vais me fâcher."
  • page277|
 "[line7]C'est que..."
 Oh, encore cette grimace.
 Archer doit être vraiment troublé pour ouvrir la bouche comme s'il préférerait ne rien dire.
 "[line3]C'est parce que... je ne sais pas moi-même."
 Attends, c'est quoi cette histoire... ?
  • page278|
 "Quoiiiiii ?! Tu te moques de moi !?"
 "Ce n'est pas pour vous offenser, Master.
  Mais c'est le résultat de votre invocation ratée. Il semblerait que ma mémoire soit confuse. Je sais qui je suis, mais des choses comme mon nom ou mes origines sont très vagues... Enfin, ce ne sont que des choses insignifiantes, inutile de s'en inquiéter."
  • page279|
 "Que je ne m'en inquiète pas ?... Bien sûr que ça m'inquiète !
  Je ne peux pas connaître ta force si je ne sais pas quel esprit héroïque tu es !"
 "Oh, mais ce n'est pas un problème. Il n'y a aucun problème."
 "Aucun, tu dis ? Comment je peux élaborer un plan quand je ne connais pas la force de mon partenaire ?! Il n'y a aucun moyen de combattre comme ça !"
  • page280|
 "Que racontez-vous ? Je suis le Servant que vous avez invoqué. Je suis donc nécessairement le plus fort."
 Simplement.
 Le chevalier rouge me regarde avec une confiance et une foi absolues.
  • page281|
 "Que..."
 Mes pensées s'arrêtent.
 Il n'y a aucune malice dans ses mots.
 Il a une plus grande estime pour ma puissance que je n'en ai moi-même, alors que nous venons tout juste de nous rencontrer.
  • page282|
 "[line8]"
 Mon visage est en feu.
 Je suis vraiment en train de rougir.
 Pourquoi suis-je si faible contre les choses inattendues ?
  • page283|
 "Bon, ça ira... Ça ne fera pas de différence puisque personne ne connaît ta véritable identité. On dit bien que pour tromper ses ennemis, il faut d'abord tromper ses alliés..."
 Je dis ça pour cacher mon embarras, fuyant le regard d'Archer.
 Et puis je pourrai mesurer ses capacités plus tard.
 Pour l'instant, j'ai une autre priorité.
  • page284|
 "J'ai compris. Je ne te poserai plus de question sur ton identité pour l'instant.
  Bien, Archer, voilà ta première mission."
 "Déjà ? Vous êtes agressive.
  Donc, quel est l'ennemi[line3]"
 Alors qu'il demande ça, je jette un balai et une pelle à poussière devant lui.
  • page285|
 "[line3]Hum ?"
 "Occupe-toi de la salle au rez-de-chaussée, je te prie. Tu as créé cette pagaille, alors sois responsable et nettoie-la."
 "[line6]"
 Il reste sans réaction pendant dix secondes.
 Après avoir retrouvé ses esprits, il prend le balai, prêt à émettre une contestation.
  • page286|
 "Attendez. Que croyez-vous que soit un Servant ?"
 "Un familier, non ? Il est un peu insolent, donc il est difficile à contrôler."
 "[line8]"
 Archer rumine ses mots.
 Je n'ai pas l'intention de faire marche arrière, et j'ai un atout.
  • page287|
 "Objection. Je refuse de tels ord[line3]"
 "Vraiment ? C'est un ordre de ton Master. Ton corps n'est-il donc pas alourdi quand tu vas contre la volonté de ton Master ?"
 "Hum."
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 "Bah, je suis sûre que ce n'est rien pour toi, mais cette punition continuera tant que tu n'auras pas nettoyé le salon. Cela ne risque-t-il pas d'être dangereux de combattre dans ces conditions à partir de demain ?"
 "Grrr."
 Il grommelle quelques secondes en serrant le balai.
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 Le Servant en manteau rouge, Archer, ferme les yeux, consterné.
 "Bien compris. Puissiez-vous finir en enfer, Master."
 Il répond à ma demande élégamment.
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 Bon.
 Il se fait tard, alors je ferais mieux de me coucher.
 Je pourrai décider quoi faire de lui quand je me réveillerai.
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 [line3]Le jour de vérité se rapproche.
 Cette nuit est le préambule du chemin y menant.
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 Il y en a six maintenant, en m'incluant.
 Une fois que le dernier aura invoqué son Servant, le septième qui n'est pas encore Master, la Guerre du Saint Graal commencera.
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 Nous y sommes presque.
 La bataille que j'ai attendue dix années est sur le point de commencer...
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