Iris on Rainy Days (FR) : Désassemblage - J-7

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Chapitre 1 : Désassemblage

Iris on Rainy Days p012.jpg

« À ce soir ! Et rentrez tôt ! » (Iris Rain Umbrella)

Désassemblage : J-7

Au centre de la Place de la Fontaine Vénus, se tient la statue d'une éblouissante déesse.

Elle a des membres élancés, une peau aussi blanche que la soie et des formes divines. Aujourd'hui, la déesse arbore un doux sourire, tout en observant silencieusement la foule avoisinante.

La cité d'Ovale fut à une époque le théâtre d'une guerre sanglante. Tandis que la majeure partie de la ville avait été réduite à néant, seule la statue de la déesse avait miraculeusement survécu sans la moindre égratignure. Depuis ce jour-là, elle était devenue un symbole d'espoir et de renaissance, tout en étant considérée comme le bien culturel le plus important de notre pays.

Bordant la statue d'un mètre soixante-dix, des pétales d'eau de toutes les couleurs jaillissent de la fontaine. Sur les bancs couleur thé qui sont disposés autour de cette fontaine, des vieillards discutent ensemble, des enfants jouent et des amoureux se déclarent mutuellement leur flamme. Cet harmonieux paysage semble tout droit sorti d'une peinture.

Elle y ressemble vraiment.

J'entends un début de grincement, et j'ajuste les pupilles de mon système visuel. Après avoir fixé mon regard sur la statue blanche de la déesse, je soupire brièvement.

La statue ressemble au Professeur. Le Professeur est l'une des meilleures chercheuses en robotique au monde, le docteur Wendy von Umbrella. Je suis fière d'elle : elle est grande, belle et voluptueuse, elle a les cheveux noirs, et porte des lunettes aux montures argentées élégantes qui lui vont à ravir.

Tout en pensant à la silhouette du Professeur, je suis en train de fixer la statue de la déesse, le regard vide, jusqu'à ce qu'une odeur aigre-douce de cigarette cerceau se mette à flotter dans l'air. Je commence à tourner la tête, pour vérifier d'où provient l'odeur.

Assis sur un banc, un homme d'âge moyen portant un costume bleu foncé fume une cigarette cerceau. Il est en train de lire le numéro du jour du Daily Ovale, mais maintenant il a commencé à regarder dans ma direction de temps à autre. J'esquisse alors un doux sourire pour le saluer, et il détourne timidement le regard.

D'ailleurs, les cigarettes cerceaux sont des produits utilisés pour arrêter de fumer. Leur forme est comme leur nom l'indique ronde et elles font la taille du cercle dessiné en joignant son index avec son pouce. Quand on en sort une pour fumer, la cigarette en forme d'anneau s'allonge immédiatement, et on peut alors allumer le bout de celle-ci.

Même si elle sert de substitut au tabac pour les fumeurs souhaitant arrêter, ces derniers temps, de plus en plus de fumeurs en achètent juste parce qu'ils aiment son odeur. La plus populaire des cigarettes cerceaux est celle qui combine deux petits cercles, lui conférant la forme d'un huit. Ce type de cigarette peut être séparé en deux, avec une partie pour fumer et l'autre pour les cendres.

Je connais tout ça grâce au Professeur Umbrella qui raffole de ce genre de cigarettes cerceaux.

Mhhh.

Je redirige mon regard en direction de la statue de la déesse, avant de soudainement me poser une question. La statue ressemble beaucoup au Professeur. Mais j'ai la sensation qu'il lui manque « quelque chose ». À chaque fois que je la vois, j'ai ce sentiment de désordre en moi.

Au moment où cette question futile est en train de faire surface dans mon esprit, le temps est écoulé.

Dans cinq minutes, on ne pourra plus rentrer à la maison à l'heure prévue.

La voix électronique et inorganique de mes circuits mentaux commence à me demander de me dépêcher de rentrer à la maison.

D'accord, il est bientôt temps d'y aller.

Après avoir tourné le dos à la place, je commence à me diriger rapidement vers la maison. Le panier de courses dans ma main droite est rempli d'ingrédients pour le dîner de ce soir, et un poisson La Bier argenté est attaché à mon dos, attirant le regard des passants à sa vue. Leur surprise est tout à fait naturelle, dans la mesure où il est étonnant de voir une fille d'un mètre cinquante-cinq porter un long poisson d'un mètre de long. Mais dès qu'ils se rendent compte que je suis en fait un robot, je peux lire sur leur visage comme de la compréhension.

Différencier humains et robots est très simple. Ceux qui ont une antenne ronde sur les oreilles (elle ressemble vraiment à une oreillette) sont des robots, et ceux qui n'en ont pas sont des humains. « C'est le robot d'Umbrella ! » — une voix se transmet distinctement à mon système auditif. Alors, je souris à la personne. Même si les robots domestiques n'ont rien d'inhabituel, comme le Professeur est très connu, on me remarque souvent quand je marche dans la rue.

Après avoir marché dix minutes depuis la Place de la Fontaine, j'arrive à la maison. Tout en regardant la porte bleue couverte de lierre, je dis : « Numéro d'identification HRM021-a, Iris Rain Umbrella. Je suis rentrée. » Juste après que la voix a dit « Identification terminée, veuillez entrer », la grande porte s'ouvre silencieusement.

La maison des Umbrella est un grand manoir. Il y a là une cour de la taille de trois parcs, et le large bâtiment principal a une taille comparable à celle des manoirs des administrateurs. Le mur extérieur en briques rouges permet aux gens de comprendre la grandeur de l'histoire et des traditions de la famille Umbrella.

Après être entré dans le manoir, on tombe immédiatement sur un somptueux hall. Les rayons du soleil entrant par les puits de lumière traversent les chandeliers, se diffusant en rayonnements colorés. Le tapis étendu sur le sol est dans le même style que celui des vieux châteaux. De grandes peintures sont accrochées aux murs. Chacune d'entre elles vaut suffisamment à elle seule pour vivre dans le luxe.

Une fois le couloir au sol merveilleusement brillant traversé, je commence par ranger le poisson dans le congélateur. Je me sens alors beaucoup mieux après ça, et je me mets à marcher en direction de la pièce la plus à l'ouest de l'étage — la salle de recherches. Cette salle est remplie de matériaux et d'outils, l'endroit, propre mais frais, est comme un champ enneigé un jour d'hiver.

Après m'être assise sur le lit blanc crème près du mur, je commence par vérifier mon état.

Niveau de batterie à 82,50%, déchets corporels à 1,73%. Le niveau d'énergie est plus que suffisant pour travailler, mais le Professeur m'a ordonné de me recharger. Alors c'est ce que je vais faire.

Une fois les deux tubes longs et fins stérilisés avec un produit chimique, j'ouvre les caches sur mes poignets, où se trouvent les prises. Si je fais une erreur en cours de route, l'huile noire pourrait se répandre partout dans la pièce ; alors je dois faire attention.

J'insère ensuite un tube dans ma main droite puis dans la gauche, avant de presser le bouton de la machine. Du courant électrique et de l'huile lubrifiante affluent lentement par la prise à mon poignet droit. Au même moment, les déchets brunâtres de mon corps sont aspirés via mon poignet gauche.

Les manuels d'introduction à la maintenance de robot disent généralement que ce système est similaire aux intraveineuses chez les humains. Par contre, ce système excrète et nettoie l'intérieur du corps, donc c'est finalement plus proche d'une dialyse artificielle que d'une intraveineuse.

Tout en rechargeant ma batterie, je lève les yeux au plafond, fixant les tôles de métal. Leur surface brillante reflète tout mon corps.

Il y a techniquement peu de différences de sexe chez les robots, mais il semblerait que je sois une fille. Mon âge a été défini à quinze ans. J'ai des yeux bleus avec de délicats sourcils et des cheveux bordeaux légèrement ondulés arrivant à hauteur d'épaule. La longueur de mes membres est similaire à celle de ceux du Professeur, et mon visage est très joli, exactement comme le Professeur — je le sais parce que le Professeur est toujours en train de me complimenter à ce sujet — ce n'est pas simplement mon avis.

Le costume de bonne que je porte a été conçu dans un style conte de fée. Une coiffe de bonne flotte légèrement sur ma tête, tandis que la coupe du tablier met en valeur la courbe de ma poitrine. La robe couleur pêche serre au niveau des hanches, bien qu'elle soit assez large en elle-même, et elle fait penser à une robe de mariée. Où est-ce que le Professeur a acheté un costume aussi adorable ? Même maintenant, cela demeure un mystère.

Douze minutes et une seconde plus tard, le rechargement est terminé. Niveau de batterie à 99,93%, déchets corporels à 0,02%.

Bien, niveau cible atteint.

Je descends du lit, avant de quitter la pièce. Ma destination suivante est la cuisine, parce qu'il faut que je prépare le dîner.

Dans la grande cuisine qui n'a rien à envier aux restaurants étoilés, je commence par préparer un ragoût Bill La Bier. Il y a tout un tas de marmites, d'éviers et de cuisinières ici, mais je cuisine toujours dans la partie gauche de la cuisine. Le Professeur est très riche et elle pourrait engager une dizaine, voire une vingtaine de grands chefs, mais elle ne l'a jamais fait jusqu'à maintenant. Sans parler de cuisinier, elle n'a même pas engagé d'autre domestique et je dois donc m'occuper seule de l'ensemble du manoir Umbrella. Je ne peux que faire de mon mieux, en complétant assidûment, les unes après les autres, les tâches ménagères comme la cuisine, la lessive et le ménage.

Je découpe rapidement le poisson La Bier et récupère les morceaux de chair couleur pêche.

200,0025 grammes.

Tout en me basant sur la recette trouvée par mes circuits mentaux, je termine la préparation du ragoût Bill La Bier. Soit dit en passant, le « La Bier » est une race de poisson très proche du saumon, alors que « La Bier » est en fait le nom d'une personne. La légende veut qu'un pêcheur du nom de La Bier ait jadis attrapé un énorme poisson La Bier, et qu'il lui ait fallu une nuit entière pour le découper. Il le cuisina en le coupant en gros morceaux, avant de faire mijoter ces derniers avec des épices — telle est l'origine du ragoût La Bier. Cela peut paraître être un plat simple, mais si on veut bien faire les choses, cela demande un peu de doigté. Par exemple, il faut surveiller le feu de près et patiemment retirer la mousse.

Depuis le moment où j'ai empoigné le couteau de cuisine, vingt-sept minutes et douze secondes se sont écoulées et mon travail est terminé. Je range les aliments restants dans le réfrigérateur. Le Professeur a peu de visiteurs, alors ces restes vont vraisemblablement se gâter là. Avec la grande quantité d'ingrédients achetés et l'immense cuisine, le manoir Umbrella gaspille généralement beaucoup.

Tandis que je me plaignais d'une petite voix, une voix électronique résonna dans ma tête.

Le professeur Wendy von Umbrella est rentrée.

— Elle est rentrée !

Je me rue hors de la cuisine, avant de traverser le hall et ouvre violemment les portes donnant vers l'extérieur. Ma robe virevoltant dans le vent, je me mets à courir dans la cour avant.

Professeur ! Professeur ! Professeur !!!

La personne en train de franchir le portail est une grande femme aux cheveux noirs portant une veste aussi légère qu'un cygne, et est d'une beauté sans égale malgré le fait qu'elle ne semble pas maquillée — mon Professeur marche lentement dans ma direction. Et puis, elle me fait soudain un signe de la main.

Sans faire attention à l'utilisation de la batterie, je cours de toutes mes forces vers le Professeur. Je suis en train de courir à une vitesse de cent mètres en neuf secondes, avant de freiner d'urgence trois mètres devant le Professeur. Je ne transpire pas, pas plus que je ne suis essoufflée, mais mon corps est en train de dégager de la chaleur telle une cuisinière en marche, comme s'il s'était allumé. L'image du Professeur tourbillonne dans mes circuits mentaux.

— Bon retour, Professeur !

J'ouvre mes bras tout en rayonnant pour accueillir chaleureusement le retour du Professeur. Bien que j'en fasse un peu trop, c'est juste une façon de montrer mon amour pour le Professeur.

Le Professeur me regarde, avec un doux sourire. Elle éteint le feu de sa cigarette cerceau et range le cendrier. Mon système olfactif détecte une odeur aigre-douce après ça.

— Je suis rentrée, Iris. Est-ce que tu as encore été sage, aujourd'hui ?

C'est une voix assez grave, cool et calme pour une femme. Les lunettes à monture argentée sur son nez rendent son visage avisé encore plus frappant.

— Oui ! Iris a encore été très, très sage aujourd'hui !

— Ah bon ? Et le dîner ?

— J'ai préparé ce que je vous avais dit, un ragoût La Bier !

— Quelle bonne petite.

Le Professeur tend sa main droite vers moi.

voilà, c'est pour bientôt !

J'attends joyeusement ce moment.

La main du Professeur touche légèrement le haut de ma tête. Elle fait un léger mouvement, quoi qu'un peu rude pour caresser mes cheveux bordeaux.

C'est véritablement un moment de bonheur sans égal.

Je ressemble vraiment à un chaton qu'on caresse, tout en faisant des bruits appréciateurs avec ma gorge. J'apprécie le plaisir du contact avec la douce main du Professeur, et le doux parfum âpre du tabac qui me chatouille le nez.



L'heure du dîner est toujours le moment le plus tendu de la journée pour moi.

Le Professeur se sert lentement un morceau de poisson La Bier de la casserole. Elle utilise ensuite un petit couteau pour couper le poisson, pique sa fourchette dedans et l'avale avec ses lèvres roses.

Comme elle est en train de mâcher, le visage du Professeur bouge légèrement. Je la regarde, légèrement inquiète.

Alors, Professeur ? Est-ce que c'est bon ? Hmmm ? Alors ?

Je répète cette question plusieurs fois dans mon cœur, en attendant la réponse du Professeur.

— Hmmm....

Le Professeur se tortille le cou. Alors, mes circuits mentaux se refroidissent soudainement. Pour faire l'analogie avec les humains, c'est comme si un frisson m'avait parcouru le dos.

— E-E-Euuuuuh, y-y-y-y a-t-il un problème ?

Je lance ma question en un rien de temps, tout en me sentant un peu prise de vertige. Pour moi, Iris Rain Umbrella, fière de mes talents pour les tâches ménagères, qu'on me dise que ma cuisine n'est pas bonne reviendrait à remettre en question mon existence même.

— Pour tout te dire.....

Le Professeur lève l'un de ses magnifiques sourcils, tout en parlant avec un ton manifestement contrarié.

— Ou-Oui ?

J'attends nerveusement sa réponse.

Cependant, la bouche du Professeur s'incurve alors, un sourire se dessinant sur son visage. Puis, elle dit soudainement :

— C'est vraiment bon.

Je suis sous le choc, et ne peut m'empêcher de prononcer un bête « .... Hein ? ».

— Ah...... Hein ? Vous ne détestez donc pas...

— Non, c'est vraiment succulent. Et la cuisson est particulièrement réussie.

— ..............

— Oh ? Que t'arrive-t-il, Iris ? Pourquoi restes-tu sans voix ?

On peut dire que le Professeur est une S. Le S de SM. Une sadique. Elle utilise toujours ces pièges classiques sur moi. En fait, ça doit déjà être la vingt-quatrième fois. Le malheur pour les robots, c'est qu'ils peuvent même se souvenir du nombre exact de fois que ce genre de choses arrive.

— Franchement, Professeur ! Ne vous avais-je pas dit d'arrêter avec ces blagues ?

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De colère, je jette alors la serviette vers le Professeur.

— Allons bon, quel gâchis.

— Dois-je vous rappeler que c'est le ragoût qui va être du gaspillage ? Vous m'avez demandé d'acheter un poisson entier, qu'est-ce que vous avez l'intention de faire avec tout ça ?!

Le Professeur me répond alors simplement, avant de continuer à manger :

— Je le finirai en deux jours.

— Vous mentez toujours... lui rétorqué-je.

Puis je roule en boule la dernière serviette et la jette en direction du Professeur, celle-ci atterrissant sur son bras.

— Hmm, c'est vraiment bon. Iris, tu es vraiment un cordon bleu.

Le Professeur continue délibérément ses compliments, avant de porter un nouveau morceau de poisson La Bier à ses lèvres. Même si je me sens d'une certaine façon frustrée, le fait de voir le Professeur apprécier le ragoût fait naître une pointe de satisfaction dans mon cœur.

Après le dîner, le Professeur va aux toilettes. Et tandis que je fais la vaisselle, je me remémore les puérilités du Professeur, en riant par moment, en étant fâchée à d'autres, mais au final un sourire fait quand même surface sur mes lèvres.

Aujourd'hui, le Professeur est toujours aussi belle, aime taquiner les gens, est gentille et me caresse les cheveux.

Mmmm, en ce moment je suis sans voix de satisfaction.

La paisible nuit se déroule lentement, et c'est l'heure d'aller se coucher. J'enfile mon pyjama préféré avec des motifs de fleurs dessus, puis toque à la porte de la chambre du Professeur.

— Professeur, je m'excuse de vous déranger.

Je pénètre dans la pièce. Comme d'habitude, le Professeur porte un pyjama mauve ample au niveau de la poitrine et est couchée dans son lit. Elle a une cigarette cerceau à la bouche. Le doux parfum âpre se mélange à une légère odeur de menthe, et le tout flotte dans l'air avec la fumée. Le slogan de la publicité télévisée est « Le goût du premier amour » et je trouve ça vraiment pertinent. C'est vrai — c'est vraiment le cas pour moi. L'amour entre le Professeur et moi — j'ai vraiment envie de ressentir ça, moi aussi, mais je suis la seule à être amoureuse ici, le Professeur est toujours calme.

Je sais que ces sentiments sont futiles, alors c'est mieux que je fasse attention.

— Professeur, ça ne se fait pas de fumer au lit.

— Ce n'est pas interdit par la loi.

— Et ça pourrait causer un incendie.

— J'ai jamais entendu parler de cergarette provoquant un incendie.

Le Professeur regarde ensuite en direction du plafond, tout en continuant à fumer sa cigarette. Ah, c'est vrai, « cergarette » est un autre nom pour cigarette cerceau.

— Les données nationales indiquent que huit incidents de la sorte sont à déplorer cette année.

Je me place de façon déterminée devant les yeux de la Professeur, en la regardant de haut. La fumée brûle presque mes yeux.

— Combien de fois c'est arrivé à Ovale ? Le Professeur continue de fumer.

— ....... Zéro.

— Alors ça ira.

— Mais vous ne pouvez pas vous servir de ça comme excuse, Professeur.

J'arrache de façon obstinée la cergarette de la bouche du Professeur.

— Ah, rends-moi ça !

La Professeur se redresse, en tendant sa main jusqu'à mon coude.

Pour me venger de la blague du Professeur pendant le dîner, je cours dans la chambre tout en tenant la cergarette. Le Professeur se lève du lit, puis se met à me poursuivre. Je me cache derrière les tables et les chaises pour qu'elle ne puisse pas m'attraper. Même si c'est puéril, cela reste un plaisir indéniable.

Après avoir joué deux petites parties de chat dans la pièce, le Professeur dit :

— Il est temps d'aller se coucher.

Puis elle enlève ses lunettes. Elle me regarde avec des yeux brillant tel un miroir multicolore. Le Professeur est une belle femme avec ses lunettes, et elle l'est toujours même après les avoir enlevés.

Ah.

La statue de la déesse ne porte pas de lunettes.

— Qu'y a-t-il ?

Le Professeur me fixe du regard depuis son lit. Je lève les yeux tout en exprimant mes pensées :

— Le Professeur est vraiment... faite pour porter des lunettes et fumer des cergarettes.

— Hein ? Pourquoi tu dis ça ?

— Non, c'est juste ce que je pense... Sinon Professeur, je peux ?

Cette question sous-entendait : « Est-ce que je peux me glisser dans votre lit ? »

— Mais bien entendu.

Le Professeur soulève alors sa couverture et me fait signe de m'approcher. Je dis « Dans ce cas... », avant de m'allonger à côté du Professeur. Après ça, je me roule en boule et lève la tête en direction du Professeur.

Nous sommes vraiment très près l'une de l'autre, et je peux voir mon reflet dans ses pupilles.

— Bonne nuit, Professeur.

J'enfouis ensuite ma tête contre la large et douce poitrine du Professeur. Elle est douce et je peux sentir un doux parfum émaner de son corps.

Elle m'enlace alors doucement, tout en me caressant les cheveux. Puis, elle me dit « Bonne nuit, Iris » avant d'embrasser mon front.

Après être en passée en mode veille, je pénètre dans le monde d'Orphée.

Ce fut une belle journée, une fois encore.


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