Iris on Rainy Days (FR) : Exécution - La veille au soir

From Baka-Tsuki
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Chapitre 3 — Exécution[edit]

« Je suis vraiment heureux de t’avoir rencontrée. » (Volkov Galosh)

La veille au soir[edit]

— Tout est fin prêt.

À deux heures du matin, assise à côté de la table comme à son habitude, Lilith parle à voix basse, mais avec détermination.

Depuis deux jours, nous organisons des points stratégiques la nuit.

Le sujet est notre plan d'évasion.

— On va... vraiment le faire demain ?

La « mise à mort » a eu lieu hier après-midi, et c'est dans la nuit qui suit que nous avons décidé de nous évader. Pour moi, envisager une évasion si rapidement est un peu trop précipité.

Lilith dit alors :

— On ne peut pas attendre plus longtemps. ... Qui sait quand la prochaine est prévue ?

— Pas faux...

Mais un inexplicable malaise persiste en moi.

— Est-ce que cette voiture est déjà apparue avant ?

— Aucune idée, répond-elle en secouant la tête légèrement, C'est la première fois que je la voyais. ... C'est pareil pour toi, Volkov ?

Lilith se tourne vers lui, qui acquiesce alors silencieusement.

Je demande à nouveau :

— Pourquoi ne pas avoir opté pour une maintenance ? Ils n'étaient pas obligés de les détruire comme ça...

— L'argent, ma grande, l'argent. Comparé aux frais de maintenance, en acheter un d'occasion revient bien moins cher.

Lilith m'a donné une réponse simple et claire. Je ne peux alors que répondre dans son sens :

— ... Je vois.

Lilith répète ensuite les mêmes mots :

— Quoi qu'il en soit... On ne peut pas attendre plus longtemps.

À ce moment-là, elle me dévisage pendant quelques instants, avant de regarder en direction de Volkov.

Ah, alors c'est pour ça.

Elle fait ça pour Volkov et moi.

Moi, qui suis faite à partir de camelotes, et Volkov, qui a un temps de réponse lent. Si jamais il y avait une nouvelle « mise à mort », ceux qui seront le plus en danger sont sans conteste nous deux. Lilith ne pense donc pas à sa propre sécurité, mais plutôt, elle ne veut pas risquer de nous perdre.

— Au sujet du plan d'évasion de demain...

Lilith résume point par point en repartant du début.

— Suite à notre discussion d'hier, nous devons trouver la réponse à deux questions, « comment » et « quand »... Tout d'abord, examinons notre plan d'évasion.

Lilith se met ensuite à fouiller dans les déchets, puis place un bout de métal tordu et quelques vis sur la table.

— Ça, c'est le chantier. Ce côté-là, c'est « l'estomac », et là, c'est les « intestins ».

Tout en parlant, Lilith déplace les objets qu'elle a ramassés de façon à dessiner un schéma simple du chantier.

— Il y a du courant à haute tension qui circule en haut du grillage, alors c'est impossible de passer par là. Ce qui ne nous laisse donc que deux autres options. Soit on passe par « l'estomac », avant de s'enfuir en longeant la côte ; soit on traverse les « intestins », où on se retrouvera dans les plaines. Je pense que vous le savez déjà, mais la première solution est bien trop dangereuse, il y a peu d'endroits où se cacher le long de la côte, alors on risque de se faire tirer dessus très rapidement.

Lilith mime un pistolet avec ses doigts, tout en les pointant sur sa tempe.

— Par conséquent, il ne nous reste donc plus que les « intestins ». L'objectif sera de voler le camion servant au transport des déchets, avant de se diriger vers la ville pour se fondre parmi les autres véhicules.

— Une seconde. Qui va conduire le camion volé ?

— C'est évident, moi, bien sûr.

— Hein ? Tu sais conduire ?

— Dans le précédent chantier, je conduisais divers véhicules. Je sais même conduire une pelleteuse et une grue.

— Lilith- pas de- permis.

— La ferme, Volkov.

Après avoir renvoyé dans les cordes Volkov qui vient de l'interrompre, Lilith reprend ses explications.

— Voici les étapes...

Lilith explique les étapes de notre plan d'évasion les unes après les autres. J'ai la tête qui tourne à cause de son idée. C'est un plan osé qu'aucun robot normal n'aurait jamais pu imaginer, un plan qui ridiculiserait les humains.

Néanmoins, une question me turlupine sur le plan de Lilith.

— On ne peut pas... fuir tous ensemble ?

— Hein ? s'exclame Lilith en clignant des yeux de surprise.

— Ce que je veux dire, c'est, vu que nous nous évadons, pourquoi ne pas prendre-

— C'est impossible.

Lilith secoue la tête immédiatement.

— Pourquoi ?

— Tu te rends compte qu'il y a plus de quatre-vingt robots ici ? Quoi qu'on en dise, c'est beaucoup trop. En plus, je ne pense pas qu'ils arriveront à suivre le plan à la lettre, dit Lilith froidement.

Pour elle, en se fiant à son expérience, un plan d'évasion a plus de chances de réussir en petit nombre, et il n'y a aucun précédent d'un grand nombre de robots réussissant à s'enfuir ensemble.

Cependant, j'hésite toujours à l'idée d'abandonner les autres. Sûrement parce que j'ai de la peine pour eux, ayant passé ces trois derniers mois à leurs côtés. Mais aussi parce que l'impitoyable mise à mort hante mon esprit.

Après ça, je me mets à penser au Professeur, au fait qu'elle faisait toujours tout son possible pour aider des robots. C'est vrai, si c'était elle, elle-

Je me décide alors à donner mon ressenti.

— Lilith.

— Oui ?

— Mais on peut au moins essayer ça, pas vrai ?

Ma suggestion est en fait un « compromis ». Après l'avoir entendue, Lilith se met à rouspéter avec un visage anxieux.

Il faut dire que mon idée est très puérile.


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