Maoyuu Maou Yuusha 01 : Parchemin 01

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Parchemin 01 : « Sois mien, Héros. » « Je refuse ! »


- Au cœur du château du Maou, dans la salle du trône


*Grincement*

Héros : « … »

Yo-

Héros : « C’est… »

Héros : (Où… Où est le Maou ?)

Yo-

Héros : (Pourquoi personne ne garde un château aussi grand ? Il n’y a même pas un seul soldat… Ce serait un piège ? Même si c’est le cas, je prendrai la tête du Maou… comme ça… je n’aurai aucun regret…)

Yo-

Maou : « Bonjour. »

Héros : « Hein ? »

Maou : « J’ai dit "Bonjour", Héros. »

Héros : « Quoi ? Qui êtes-vous ? »

Maou : « Je suis la Maou… cela te semble si étrange ? Tu… ne savais pas ? »

Héros : « P-P-Pourquoi est-ce que le Maou est une femme ? »

Maou : « Oh, c’était cela. Je n’y peux rien, c’est un titre traditionnel. »

Héros : « C’est sûrement un piège pour me faire baisser ma garde ! Montre ta vraie forme, Maou ! »

Maou : « Hé ! Je suis la vraie Maou. C’est bien moi. Je suis la quarante-troisième Maou, surnommée "Œil de Rubis". »

Héros : « Quoi ?! »

Maou : « Tu me crois maintenant ? Regarde, le sceau est juste là… »

Héros : « N’exhibe pas ta poitrine ainsi ! »

Maou : « Ce n’est pas le cas, je te montre juste la preuve. »

Héros : « Tais-toi ! Tu essaies juste de me tenter ! »

Maou : « Mais je n’ai rien fait… »

Yo-

Héros : (Eh mince. Même si c’est le cas, je n’ai pas le choix, que ce soit un piège ou non. J’ai déjà décidé de vaincre le Maou pour sauver tout le monde. C’est vrai, il faut que je le fasse ! Je dois battre ce… type !)

Héros : « Prépare-toi, Maou ! »

Maou : « Bon, reprenons depuis le début – Bonjour. »

Héros : « Gh… Cette situation commence à m’exaspérer… »

Maou : « Hm… Tu ne suis pas du tout. Essayons autre chose alors… Comment vas-tu ? »

Héros : « Qu… Quel est le but de tout ceci ? »

Maou : « J’ai attendu tellement longtemps, plus que tu ne pourrais le croire. J’ai toujours, toujours attendu que le Héros apparaisse et j’ai impatiemment attendu le moment où je pourrais converser avec lui. »

Héros : « Hein… ? »

Maou : « Cela m’attriste vraiment que l’on ne puisse même pas se saluer, mais c’est ainsi. Viens, il est temps de poser pied sur scène et de lever le rideau. Nous allons jouer le premier… ou peut-être le dernier acte du Héros et du Maou. Héros, je peux enfin te dire les mots que je gardais dans mon cœur toutes ces années. »

Héros : « Tu… Qu’est-ce que tu racontes, Roi Démon ! »

Maou : « Sois mien, Héros ! »

Héros : « Je refuse ! »

Yo-

Maou : « Quoi que je fasse ? »

Héros : « Ne dis pas d’âneries ! Est-ce que tu sais combien de pays tu as détruit ?! »

Maou : « Tu veux parler du Pays de la Forêt ? »

Héros : « Les ténèbres ont recouvert le ciel, le peuple souffre de la pauvreté… »

Maou : « C’est parce que vous avez déforesté le pays pour faire du charbon avec le bois. Une pollution environnementale[1] en a résulté et a causé tout cela.

Héros : « Une pollution environnementale… ? »

Maou : « Ah. C’est vrai, tu ne comprends pas encore ? »

Héros : « N’essaie pas de me distraire ! Le ministre du Pays de la Cloche a été possédé ! Ose me dire que ce n’était pas l’œuvre des démons ! »

Maou : « Ce n’était pas plutôt parce que le ministre s’est laissé submerger par l’avidité et qu’il a essayé en vain de créer un harem composé de belles princesses ? Quand il a été démasqué, il a rejeté la faute sur les démons. Ce n’est pas ce que les humains font toujours quand leurs mauvaises actions sont dévoilées ? »

Héros : « Tu oses essayer de me tromper… C’est impardonnable… »

Maou : « Je n’essaye pas de te tromper. »

Héros : « Et la guerre des Royaumes du Sud ? J’étais sur le champ de bataille, j’ai vu un nombre incalculable d’humains se faire tuer par les armées démoniaques ! »

Maou : « Et ? »

Héros : « Quoi ? Tu es le Maou qui a envahi le Monde des Humains, je ne te pardonnerai jamais ! »

Maou : « Nos visions de qui a envahi qui semble assez différente. Même si j’aurais quelque chose à dire là-dessus… peu importe, il est vrai qu’il y a une guerre. »

Héros : « Tu es du côté du mal ! »

Maou : « Tu peux dire que je suis le mal – dans ce cas, après m’avoir tuée, tu iras aussi tuer toute la famille royale des Royaumes du Sud, bien entendu. »

Héros : « Quoi ? Tu es le seul mal ici ! »

Maou : « Es-tu en train de dire que les humains ne tuent pas les démons ? Les démons sont le mal, les humains sont le bien. Qui en a décidé ainsi ? »

Héros : « … »

Maou : « Dans ce cas, dire « Je suis la Justice ! », ou « Je suis Dieu », ou « Je suis un Gundam », ou autre chose suivant ce principe, doit te rendre la vie bien plus facile en tant que Héros… »

Héros : « Tais-toi ! »

Maou : « C’est parce que je tiens à toi que je vais couper court à ce sujet. »

Héros : « Arrête de me dire de telles absurdités ! »

Maou : « Tiens, regarde ces données. »

Héros : « Qu’est-ce que c’est… Ce n’est pas du parchemin[2] ? C’est fin, blanc et lisse… »

Maou : « C’est du papier d’impression[3]. Ne te préoccupe pas d’une chose aussi insignifiante, ce qui importe est ce qui y est écrit. »

Héros : « Hm… Explosion de la demande[4]… Employer[5] ? La courbe ? Les tendances de consommation[6]… La dépendance économique ? »

Maou : « Est-ce que tu comprends ? »

Héros : « Qu’est-ce que c’est ? Un rituel démoniaque ? »

Maou : « Non. C’est l’étude économique des bénéfices[7] de guerre portés par un énorme marché[8] de consommation. »

Héros : « … des bénéfices ? »

Maou : « Exactement. »

Héros : « Quels bénéfices y a-t-il à faire la guerre ? Vous, démons, vous avez envahi le Monde des Humains afin de tous les exterminer. Tu veux me tromper, Maou ! Tout ceci n’est que mensonges ! »

Maou : « Héros… »

*Le fixe du regard*

Héros : (Wow… Pourquoi est-ce que le Maou est une femme, et une vraie beauté en plus ! C’est… C’est ridicule !)

Maou : « Si tu dois te battre malgré tout, alors je te ferai face. »

Héros : « ! »

Maou : « S’il n’y a pas d’autres moyens, je te donnerai aussi ma vie. »

Héros : « Alors je vais prendre ta tête de suite ! »

Maou : « Dans ce cas, tu dois au moins m’écouter pendant une demi-journée. »

Héros : « … »

Maou : « Parce que… cette occasion est une chance qui ne se reproduira plus. »

Héros : « Mmh… Très bien, parle. Mais souviens-toi que si je trouve quoi que ce soit de suspect, je prendrai ta tête à tout moment. »

*Épée du Héros se met à briller*

Maou : « Je comprends. Je vais maintenant commencer les explications. Tout d’abord, porte ton attention à la première page des données que tu tiens dans tes mains.

*Pages qui tournent*

Héros : « C’est un schéma… »

Maou : « On appelle cela un graphique… C’est une représentation visuelle qui recense les dépenses et la prospérité du Continent Central ces quinze dernières années et qui les affiche pour une compréhension plus aisée. »

Héros : « … C’est impossible. »

Maou : « Je ne mens pas. Regarde la deuxième page, elle combine les données de différentes enquêtes. »

Héros : « La guerre est la raison d’un grand nombre de morts… »

Maou : « Depuis que la guerre a commencé, la population du Monde des Humains a continuellement augmenté. »

Héros : « Peu importe comment on y regarde, c’est étrange ! La guerre apporte un grand nombre de morts, comment est-ce que la population pourrait augmenter ?! »

Maou : « Eh bien, ce serait logique en temps normal. Mais ce n’est pas le cas de ce monde avant la guerre. Avant cette guerre – cette période qui a duré quelques centaines d’années – la cause principale de décès chez les humains était la faim et la maladie. »

Héros : « La maladie et la faim ne sont pas quelque chose que les humains peuvent contrôler, on peut dire que c’est un test que les Esprits envoient aux humains. Ne le compare pas à l’invasion des démons ! »

Maou : « Peut-être que la faim et la maladie ne peuvent être évités. Mais cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas être conquis, ni que les humains ne peuvent pas les vaincre. »

Héros : « C’est… »

Maou : « Après que la guerre ait commencé, les morts causées par ces deux facteurs ont décru de 60%. »

Héros : « Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Est-ce que c’est parce que les Esprits ont vu la menace que représentait les démons pour l’humanité et nous ont accordé leur Bénédiction ? »

Maou : « J’ai vécu longtemps, mais je n’ai toujours pas vu le moindre Esprit… La raison est simple : la création du Conseil de Crise du Continent Central. »

Héros : « … ? »

Maou : « En d’autres mots, afin de se défendre contre les êtres démoniaques, les rois du Monde des Humains ont formé une alliance. »

Héros : « Et alors ? Pourquoi le nombre de morts diminuerait… ? »

Maou : « Parce que les pays qui ont de la nourriture en abondance en envoient aux pays dans le besoin. De plus, les pays avancés en médecine et en agriculture envoient des experts pour éduquer les pays pauvres. »

Héros : « Tout cela est donc dû à l’effort des humains ! »

Maou : « Mais pour accomplir cela, les humains ont dû aller en guerre contre les êtres démoniaques avant de devoir faire une chose aussi simple. Ce n’est pas si impressionnant quand l’on y pense. »

Héros : « … »

Maou : « Ne sois pas frustré, ce n’est pas bien différent pour les démons ! »

Héros : « … Vraiment… ? »

Maou : « C’était une époque pleine de tensions. La société des démons est tribale, avec de puissants chefs de tribu et une noblesse[9] de terres qui se disputent le pouvoir et causent de nombreux carnages lors de leurs conflits. »

Héros : « … »

Maou : « Ainsi, la guerre sauva à la fois le Monde des Humains et le Monde des Démons. »

Héros : « … »

Maou : « Ne te mords pas les lèvres si fort, elles vont saigner. »

Héros : « Ne me touche pas ! »

Maou : « Sauf si tu me le demandes, je me retiendrai de te toucher. »

Héros : « … ? »

Maou : « Comprends-tu ce que j’essaye de te dire ? »

Héros : « … la guerre avait une raison de commencer… du moins c’est ce que sous-entendent les résultats. »

Maou : « Je suis soulagée que tu sois d’accord. »

Héros : « Mais cela ne veut pas dire qu’elle doit continuer et il n’y a aucune raison suffisante pour déclencher une guerre en premier lieu. Tu es une criminelle de guerre. Arrête-la maintenant et rends-toi. »

Maou : « Hm… »

Héros : « D’après ce que tu viens de me dire, je comprends que tu n’as pas commencé cette guerre par intérêt personnel. Je témoignerai en ta faveur, alors rends-toi. »

Maou : « Ce n’est pas aussi simple. »

Héros : « Pourquoi ? »

Maou : « Il y a deux raisons à cela. Peux-tu aller à la page 6 ? »

*Pages qui tournent*

Maou : « Ce sont les rapports qui relient le marché de consommation des Royaumes du Sud et les flux de marchandises[10] concernant le Continent Central. »

Héros : « Les flux de marchandises… ? »

Maou : « Pour simplifier, il s’agit du transport des matériaux comme la nourriture, les vêtements, les choses nécessaires au quotidien, les armes, les métaux et le bois. »

Héros : « Les Royaumes du Sud épuisent leurs matériaux rapidement ? »

Maou : « Oui. La guerre consomme une grande quantité de ressources. »

Héros : « … Mais alors comment les Royaumes du Sud peuvent s’offrir tout cela ? »

Maou : « Hm ? »

Héros : « Si tu veux acheter quelque chose d’important, tu dois bien payer pour l’avoir, non ? »

Maou : « Hm, tu as remarqué le point sensible. Beau travail ! »

Héros : « Ne me touche pas ! »

Maou : « J’ai tendu la main sans m’en rendre compte. Je t’assure que je ne te toucherai pas sans ta permission. Je suis une personne qui respecte les contrats. »

*Réprime son désir*

Héros : « Alors comment peuvent-ils acheter ? »

Maou : « Grâce aux fonds de guerre versés par le Continent Central. »

Héros : « … ? »

Maou : « Non plus ? En d’autres mots, le monde entier soutient financièrement les Royaumes du Sud en temps de guerre. »

Héros : « Je vois… les humains ont bon cœur après tout. Comprends-tu maintenant, Maou ? Voilà la bonté des humains. »

Maou : « Toutefois, la plus grande partie de cet argent a été utilisée pour acheter des biens au Continent Central. Cela signifie qu’ils donnent aux gens une allocation pour qu’ils achètent les produits du Continent Central. »

Héros : « … ? »

Maou : « À ce niveau, cela devient un peu plus difficile à expliquer… disons qu’économiser de l’argent peut donner un sentiment de ‘’richesse’’, cela ne donne pas ‘’l’abondance’’ pour autant. Pour cela, il faudrait prêter ou dépenser de l’argent, établissant ainsi un flux stable d’argent et de biens. »

Héros : « … tu es sûre que tu n’essaies pas de me tromper ? »

Maou : « Fondamentalement, c’est ainsi que cela fonctionne : n’essaies pas de tout faire tout seul, coopère plutôt avec des personnes possédant différentes compétences. En théorie, on ne peut qu’y gagner. Marchande le blé, le sel, le bois, le métal et bien d’autres encore, sois reconnu dans tout le pays et tu auras alors l’abondance. »

Héros : « Dis de cette manière, je peux comprendre le plus gros. C’est un peu comme le marché de la Place Royale, non ? »

Maou : « Hm, c’est tout à fait cela. »

Héros : « Mais c’est pourtant différent, non ? »

Maou : « Qu’est-ce qui diffère ? »

Héros : « Le Continent Central envoie des fonds aux Royaumes du Sud qui sont en guerre. Au final, ces… flux de marchandises ? Même s’ils fonctionnent, l’argent qu’ils envoient reste à eux. »

Maou : « Oui. »

Héros : « Donc au final, aucun des deux n’a échangé quoique ce soit. »

Maou : « C’est pourtant le cas. »

Héros : « Les pays du Continent Central n’ont rien reçu du sud. Donc c’est une donation purement altruiste. C’est une preuve de bonté, non ? »

Maou : « Les Royaumes du Sud ont donné au Continent Central la ‘’sécurité’’. Ils gagnent de l’argent du Continent Central pour leurs sacrifices dans cette guerre visant à défendre le Monde des Humains. Tu l’as vu toi-même, n’est-ce pas ? Est-ce que le monde entier est entraîné dans la guerre ? »

Héros : « … »

Maou : « De nouveaux modèles de chars, des lumières vives, de riches plantations,… N’y a-t-il plus aucun pays de ce monde qui fait la fête à la nuit tombée ? N’est-il plus possible de voir des nobles ivres dans les vignobles ? »

Héros : « … tu n’as pas tort. Cela n’a pas encore totalement disparu. »

Maou : « C’est le cas actuellement. La société humaine dépend de son grand marché de consommation et de la protection que leur apportent les Royaumes du Sud. »

Héros : « Dépend… ? »

Maou : « Oui, dépend. Elle s’effondrerait sans. »

Héros : « Mais il y a énormément de gens qui ne peuvent pas se battre. Voilà pourquoi ils ne peuvent qu’accepter la protection des chevaliers des Royaumes du Sud et pourquoi ils leur envoient de la nourriture et d’autres marchandises en remerciement. Quel mal y a-t-il à cela ! »

Maou : « Je n’ai pas dit que c’était mal. Si tu me dis que ce n’était pas par bonté ni sur un plan émotionnel, je ne te contredirai pas car c’est la vérité. D’un autre côté, sur le plan économique, les flux de marchandises et les transferts de fonds[11] seraient inexistants sans ce marché. Ce problème s’est déjà étroitement lié à la politique et à la structure sociale. »

Héros : « Inexistants… »

Maou : « C’est bien cela. C’est écrit dans les notes. Perdre un tel consommateur affecterait grandement la production de Continent Central, surtout les forgerons et les constructeurs de navires. Le contrecoup causerait la mort de centaines de milliers de vies. »

Héros : « Comment est-ce possible… »

Maou : « Mais ce sont là les paroles des Maou. Elles pourraient être fausses. »

Héros : « Est-ce que ce sont des mensonges ? »

Maou : « Je les crois vraies. Il est peut-être possible d’éviter ces problèmes, mais je ne vois pas comment. »

Héros : « … »

Maou : « Ainsi, ces flux de marchandises et la dépendance à cette structure économique sont une des deux raisons principales. »

Héros : « Qu’est-ce qu’il peut y avoir de plus ? »

Maou : « L’autre raison est plus simple à expliquer. »

Héros : « … »

Maou : « L’explication est peut-être simple, mais cela ne veut pas dire que le problème en lui-même est simple aussi. »

Héros : « Quelle est cette raison ? »

Maou : « Le Monde des Humains s’est uni grâce à la guerre contre les forces démoniaques. Non seulement cela a augmenté les flux de marchandises, mais la science médicale s’est aussi répandue. La maladie et la famine ont régressé, n’est-ce pas ? »

Héros : « Oui, c’est vrai. »

Maou : « C’est la première partie de l’explication. Le flux de matériaux a augmenté. Par le passé, si un pays qui possédait la moitié de sa population mourant de faim se trouvait près d’un pays possédant de grosses productions de nourriture, aucun des deux pays n’aurait aidé l’autre, n’est-ce pas ? »

Héros : « Oui… »

Maou : « De plus, même si on dit que les flux de marchandises ont augmenté, la production de blé n’a pas connu la même croissance. »

Héros : « … ? »

Maou : « Tu ne comprends pas… Cela signifie qu’il y a toujours des personnes qui meurent de faim. »

Héros : « Oui. Durant mon périple, je suis passé par de nombreux villages où des enfants mouraient de faim. »

Maou : « Dans ce monde, s’il n’y a plus « ceux qui meurent à la guerre », que se passera-t-il ? Une fois cette longue guerre terminée, il y aura des dizaines de milliers de personnes au Continent Central qui ne connaîtront rien d’autre que le maniement de l’épée. Ils seront toujours en vie et auront besoin de nourriture. La population a augmenté, mais la production de nourriture n’a pas suivi cette croissance. Ce monde vient tout juste de découvrir l’assolement[12]. »

Héros : « Comment est-ce… »

Maou : « C’est la vérité. »

Héros : « Mais, mais… »

Maou : « Par ailleurs, pourquoi es-tu venu seul ? »

Héros : « … Hein ? »

Maou : « Nous sommes dans le château du Roi Démon après tout. Il est vrai que j’ai retiré la garde, mais venir ici n’est pas rien. Que tu puisses atteindre cet endroit est une anomalie en soi, ou bien tu peux dire que c’est un miracle grotesque. »

Héros : « De quoi tu parles ? »

Maou : « C’est le travail de l’armée de terminer une guerre, non ? N’es-tu pas le Héros ? »

Héros : « Je suis le Héros, c’est mon devoir. »

Maou : « Tuer l’ennemi seul, n’est-ce pas le travail d’un assassin ? »

Héros : « … »

Maou : « Je pense… que les rois humains le savent aussi ; si la guerre se termine, que ce soit par une victoire ou une défaite, la race humaine sera anéantie. »

Héros : « … »

Maou : « C’est pourquoi ils t’ont envoyé seul. »

Héros : « … »

Maou : « Ce ne sont que mes pensées, même si la situation avec les démons n’est pas bien différente. Peut-être le sais-tu déjà, même si les démons sont un terme général pour nous désigner, nous avons de nombreux problèmes internes… les sociétés tribales auront souvent leur pouvoir partagé entre les individus les plus forts, mais dans un même temps, les tribus les plus faibles se retrouvent exploitées. Il y a aussi des tribus qui aiment simplement le chaos, mais les tribus fortes sont toutes très combatives et très portées sur leur tribu. »

Héros : « C’est donc cela… »

Maou : « En effet. Et moi… comme tu peux le voir, je ne suis pas particulièrement forte, mais plutôt douce et faible, n’est-ce pas ? »

Héros : « Utilises-tu la magie pour te battre ? »

Maou : « Eh bien, je peux utiliser la magie, mais ce n’est rien en comparaison des grands magiciens. »

Héros : « Alors comment es-tu devenue Maou ? »

Maou : « En saisissant la bonne faiblesse et le bon moment. Pour la plupart, ce n’était que par chance : ma tribu est pleine d’énergumènes passant de nombreuses années à se terrer dans les zones les plus reculées du Monde des Démons pour leurs recherches. Ma spécialité est l’économie. »

Héros : « L’économie ? »

Maou : « La croissance de la culture dans le Monde des Humains est assez dure à croire… »

Héros : « Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens un peu vexé. »

Maou : « Mais les démons ne peuvent pas vraiment rire des humains… une fois la guerre finie, même si les démons gagnaient, le résultat serait encore plus chaotique qu’avant. Un futur terrifiant commencerait, où les démons se disputeraient les esclaves[13] composant le Monde des Humains. Les tribus dirigeantes se battraient pour prendre le contrôle des royaumes humains et en faire leurs colonies[14]. De nombreuses tribus riches aimant la guerre utiliseraient leurs richesses pour forcer les tribus plus faibles à les servir, formant de grandes armées pour unifier la société des démons. Mais le Monde des démons devenant plus chaotique qu’il ne l’est à présent, ce ne serait pas une chose aisée. Encore plus de sang serait versé. »

Héros : « Coloniser ? »

Maou : « Cela signifie régner sur la terre d’autres personnes et en tirer tous les bénéfices que l’on désire. »

Héros : « Ce… ne doit pas arriver. »

Maou : « Si les humains gagnaient, ils prendraient le contrôle du Monde des Démons et feraient de même. »

Héros : « Les humains ne… »

Maou : « … »

Héros : « … »

Maou : « Tu ne peux pas dire qu’ils ’’ne feront pas une chose pareille’’, n’est-ce pas ? »

Héros : « … »

Maou : « Ah, de nombreux mondes furent détruits ainsi. »

Héros : « D’autres mondes ? »

Maou : « Oui, mais il s’agit des recherches de notre tribu, ne t’y attarde pas. Mais je… je veux voir quelque chose de jamais vu auparavant. »

Héros : « … »

Maou : « Si tu étais à ma place, je suis sûre que tu comprendrais. »

Héros : « Comprendre… quoi ? »

Maou : « Je ne peux pas l’expliquer correctement avec des mots. »

Héros : « Tu es une érudit, non ? »

Maou : « Une érudit… ? Ah, oui, je suppose que l’on peut dire cela. »

Héros : « Alors tu peux m’expliquer. »

Maou : « Hm… C’est-à-dire que… »

Héros : « … »

Maou : « T’es-tu déjà demandé ‘‘qu’y a-t-il de l’autre côté de cette colline ?’’ ou as-tu déjà pensé ‘‘où va me mener ce bateau ?’’ et t’en exciter ? »

Héros : « Hm… Oui, à plusieurs reprises. »

Maou : « Tu vois ? C’est parce que tu es le Héros. »

Héros : « Pourquoi es-tu si heureuse tout à coup ? »

Maou : « Je veux voir ces choses. »

Héros : « … tu veux devenir un Héros ? »

Maou : « Presque, mais non. Réfléchis-y, je ne suis pas seulement une érudit, je suis aussi une Maou. »

Héros : « … »

Maou : « Même si ce travail n’est pas jovial, j’ai mes responsabilités et je ne veux pas confier ce fardeau à une autre personne. Je ne suis pas le Héros. Je ne veux pas perdre mon temps à rêver de ‘‘je veux être un Héros’’, mais je veux voir ce qui n’a jamais été vu. »

Héros : « … »

Maou : « Alors je vais le redire, ‘’Sois mien, Héros’’. Afin de chercher ce qui n’a jamais été vu, sois mes yeux, ma lumière, mon épée. »

Héros : « Je refuse. »

Maou : « Non ? »

Héros : « Non. »

Maou : « Vraiment ? »

Héros : « Vraiment. »

Maou : « Il n’y a aucun moyen de te faire changer d’avis ? »

Héros : « Aucun. »

Maou : « … »

Héros : « … il n’y en a vraiment aucun ! C’est la vérité ! »

Maou : « Je suis sûre que si. »

Héros : « Guh, pourquoi me regardes-tu avec ces yeux de chien battu ! Ce n’est pas une digne d’une érudit ! »

Maou : « Je suis une érudit, mais aussi une économiste. Une économiste n’abandonne jamais. Pour le futur, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. »

Héros : « Pourquoi agis-tu plus en Héros que moi ? »

Maou : « Dans certaines histoires, les protagonistes marchandent ‘la moitié du monde’ pour leurs négociations. »

Héros : « Ha ha… »

Maou : « Tu n’as pas l’air intéressé. »

Héros : « Quel Héros serait intéressé par une telle chose ? Si c’était le cas, il ne mériterait pas d’être un Héros et devrait plutôt retourner s’entraîner. »

Maou : « Oui, les histoires confirment tes propos. »

Héros : « C’est l’évidence même ! »

Maou : « Je le pense aussi. De toute façon, les Maou n’ont pas le contrôle du Monde des Démons. Il ne leur appartient pas et s’ils daignaient donner la moitié à quelqu’un d’autre, que ce soit économiquement ou politiquement, n’importe qui se poserait des questions sur la validité du contrat. »

Héros : « C’est parce qu’ils se servent de telles supercheries que les Héros refuseraient. »

Maou : « Tu as raison. »

Héros : « Alors même si tu me proposais la moitié du Monde des Démons, je continuerais de refuser. Prendre la terre des autres ne me plait pas. De toute façon, comment un Héros pourrait être corrompu[15] ou influencé par des richesses ? Les humains se suffisent de nourriture pour remplir leur estomac et d’un toit pour dormir. »

Maou : « En d’autres mots, c’est l’esprit spartiate[16] du pauvre. »

Héros : « Ce n’est pas parce que tu es la Maou que tu peux me traiter de pauvre ! »

Maou : « Quoiqu’il en soit, je ne prévois pas de céder[17] des terres pour marchander. »

Héros : « Ah ? Et pourquoi cela ? »

Maou : « Pour les générations futures, diviser les terres ne causerait pas des problèmes qu’à cause de la fierté des tribus, cela embraserait aussi les braises du conflit. Même si cette négociation est importante, je ne prévois pas de planter les graines du désastre pour le futur. »

Héros : « Hmm… C’est vrai ? »

Maou : « Oui, c’est vrai. De toute façon, la moitié du monde n’est pas adéquat pour commencer. Cela redessinerait les mêmes frontières qu’auparavant. »

Héros : « Que veux-tu dire ? »

Maou : « Je veux dire que ‘’diviser le monde’’ est le vrai problème. Au final, ne changerions-nous pas simplement ‘’l’opposition entre les humains et le Monde des Démons’’ en ‘’opposition entre les terres du Héros et les terres du Maou’’ ? »

Héros : « Ah… c’est vrai. »

Maou : « Tu vois ? Si nous procédons ainsi, la guerre recommencera. Ce genre de marché n’est pas la solution, cela ne fait que gagner du temps. »

Héros : « Oui. »

Maou : « Alors ce genre d’idée doit être oublié. »

Héros : « Ainsi, les négociations ont échoué. Cela fait une demi-journée déjà… même si je n’ai plus envie de t’affronter… tu es plutôt raisonnable, Maou. »

Maou : « Non, j’ai une proposition. »

Héros : « Encore une ? »

Maou : « Te donner la moitié seulement est trop avare. Je te donnerai tout. »

Héros : « Quoi ? »

Maou : « Je te donnerai tout. Mais les terres ne m’appartiennent pas. Je te veux, Héros. Le prix le plus important que je puisse te donner, c’est moi-même. Je n’ai que moi. C’est la seule chose que je puisse t’offrir de mon plein gré. Je t’en prie, Héros, sois mien. »

Héros : « … tu… tu… »

Maou : « Tu as l’air idiot avec la mâchoire pendue comme cela. »

Héros : « Tu… Qu’est-ce que tu racontes ! »

Maou : « C’est une offre de négociation. »

Héros : « Tu te rends compte de ce que tu dis ? »

Maou : « J’en suis consciente. »

Héros : « Tu… tu es sérieuse ? »

Maou : « Je le suis. »

Héros : « Tu devrais réfléchir avant de parler ! Réfléchis… réfléchis… réfléchis à ce que tu dis ! Tu es la Maou ! »

Maou : « Pourquoi es-tu aussi choqué ? J’ai entendu dire que dans le Monde des Humains, une fois quinze ans atteints, les fils de fermiers et les filles d’aubergistes s’éclipsent ensemble pour parler d’amour et se faire de douces promesses. »

Héros : « N’écoute pas ce genre de choses ! »

Maou : « Pour être précise, je l’ai lu dans des livres. Mais même si j’ai beaucoup lu sur le sujet, je ne comprends pas les émotions car je n’en ai jamais fait l’expérience. C’est une des ‘’choses que je n’ai jamais vues’’. »

Héros : (Se rend-elle compte de ce qu’elle dit…)

Maou : « On considère qu’une proposition est bonne quand celui qui la fait a déjà atteint un dixième de l’objectif final. Je n’aurais jamais cru dire un jour quelque chose comme ‘‘je t’offre ma pureté’’. Cette précieuse expérience me rend nerveuse. J’ai le cœur qui bat fort à présent. »

Héros : « Tu m’as pourtant l’air bien calme. »

Maou : « C’est toujours non ? »

Héros : « N… Non ! »

Maou : « Un non définitif ? »

Héros : « Dé… dé… dé… »

Maou : « On dirait qu’il y a encore moyen de négocier. »

Héros : « Ne t’approche pas ! »

Maou : « Tant que tu ne m’y autorises pas, je ne te toucherai pas parce que je suis extrêmement timide. »

Héros : « Tu disais que tu croyais au respect des contrats tout à l’heure ! »

Maou : « C’est la vérité. C’est simplement un acte pour couvrir ma ‘‘timidité’’. »

Héros : « Pourquoi est-ce que je me retrouve dans cette situation gênante ! »

Maou : « Héros. »

Héros : « Quoi ? »

Maou : « Hm, c’est difficile à expliquer. »

Héros : « Tu n’étais pas éloquente pourtant quand tu parlais de tous ces futurs sinistres ? »

Maou : « C’est parce qu’il s’agissait de mon domaine d’expertise. »

Héros : « Ton domaine d’expertise ne serait pas un peu lugubre ? »

Maou : « L’économie est une guerre où le sang n’est pas versé. »

Héros : « C’est effrayant. C’est la première fois que je me dis qu’un Maou incapable de se battre est effrayant. »

Maou : « Je ne voulais pas t’effrayer… Si je t’ai rendu confus, je m’en excuse. »

Héros : « … »

Maou : « Laisse-moi me vendre un peu. »

Héros : (… elle prend les rênes.)

Maou : « Il y a de nombreux avantages à m’avoir. »

Héros : « Comme ? »

Maou : « Je sais gérer des comptes. Je peux t’assurer la perfection. »

Héros : « Je me demandais bien ce que tu allais me dire. Il ne s’agit donc que de comptes… »

Maou : « Et aussi… »

Héros : « ? »

Maou : « Nous pourrions atteindre l’autre côté de cette guerre. »

Héros : « Ne disais-tu pas que c’était impossible ? »

Maou : « Bien sûr, cela ne peut être fait dans l’immédiat, les rois humains ne l’accepteraient pas. Même si je me rendais, ils me tueraient en secret. Le Monde des Démons couronnerait un nouveau roi et les humains s’en féliciteraient sûrement. C’est à quel point cette guerre est devenue importante pour la société humaine. Même si c’est regrettable pour le Héros. »

Héros : « … »

Maou : « Mais c’est pour cela que si nous pouvions obtenir une ‘’fin différente’’, pas seulement moi, mais trois mille mondes[18] verraient ‘’ce qui n’a jamais été vu’’. »

Héros : « … »

Maou : « Alors ? »

Héros : « Tu… »

Maou : « Hm ? »

Héros : « Tu es vraiment la Maou ? »

Maou : « Oui, c’est bien moi. »

Héros : « As-tu pensé à cela depuis tout ce temps ? »

Maou : « Si le travail de l’armée est de terminer la guerre, alors le devoir d’un roi est de trouver un moyen de la finir. »

Héros : « Pour cela… tu as besoin de moi… n’est-ce pas ? »

Maou : « Hm, oui. On peut dire cela. »

Héros : « … »

Maou : « Non, ne te méprends pas, je t’en prie. Je te désire vraiment, Héros. J’aimerais qu’on puisse ensemble faire une ballade de l’autre côté de bon matin. La comptabilité est aussi vraie. Si le besoin s’en fait, je peux aussi faire des bilans[19] et gérer des salaires[20]. Est-ce suffisant ? Toujours pas ? Alors… même si la qualité du produit n’est pas exceptionnelle, je suis de très bonne compagnie ! Je suis une Maou calme. Même si tu me laisses dans une pièce, je ne serai pas une gêne. Mes qualités de gestion ne sont pas parfaites, mais c’est inclus dans le contrat ! »

Héros : « Pourquoi es-tu aussi agitée ? »

Maou : « Pour être sûre de ne pas te tromper, je dois te dire que ne suis pas bonne cuisinière. La cuisine est une science, n’est-ce pas ? Et comme je manque de compétences pour faire des techniques compliquées comme la suspension colloïdale ou l’émulsion, il est dur pour moi de répondre à ce genre de demandes. »

Héros : (Elle s’enfonce de plus en plus…)

Maou : « Et aussi... Regarde, tout le monde dit que je manque de beauté et de courbes pour pouvoir attirer un homme adulte… d’abord parce que je manque d’exercices, puis parce que je manque de nutriments corrects… »

Héros : « Vraiment ? Ce… ce n’est pas vrai. »

Maou : « C’est à cause de cette tenue que la maid-en-chef m’a préparé… elle cache tous les défauts. Comme mes bras rondelets, tu ne peux pas les voir. »

Héros : « Ne fais pas cette tête, je t’en prie. On dirait que tu es sur le point de pleurer ! »

Maou : « Mais je suis grosse ! »

Héros : « Non, tu… es très bien… surtout au niveau de la poitrine et du reste. »

Maou : « Non, c’est faux. N’essaye pas de me calmer. Et je ne suis pas très belle, désolée pour cela. Penses-y. C’est une longue tradition de ma tribu de placer l’intelligence au-dessus de l’apparence physique… »

Héros : « Ah bon ? »

Maou : « C’est parce que nous sommes une tribu excentrique qui ne s’inquiète pas des apparences. Si seulement j’avais fait plus attention à mes vêtements et à mon corps quand j’étais jeune – même si cela doit bien faire 150 ans – alors je n’aurais pas à affronter la peur du rappel de produit[21] dans cette négociation qui n'apparaît qu’une fois dans une vie… »

Héros : « Tes choix de mots sont assez difficiles à comprendre. »

Maou : « Le monde est rempli de choses trop difficiles à comprendre. »

Héros : « C’est vrai. »

Maou : « Quoiqu’il en soit, ce produit n’a sûrement pas l’apparence extérieure pour te satisfaire, mais avec mes connaissances en économie… mes connaissances… ce n’est pas vrai, ce ne sont que des connaissances ! N’ai-je rien d’autre dont je pourrais être fière ? »

Héros : « … »

Maou : « Ce que je pourrais mentionner d’autre, c’est ma loyauté. Je suis issue d’une race ancienne, née d’une famille d’érudits et je suis une fervente défenseur du respect des contrats. Envers celui à qui je me lierai, une fois le contrat établi, il sera profondément ancré dans mon âme, inflexible au passé comme au présent et sûrement plus fort que l’acier. Je me lierai à lui. Que ce soit dans la maladie ou la santé, je resterai à tes côtés… je peux te le jurer. »

Héros : « … »

Maou : « Qu’en penses-tu ? Devenir mien n’est pas une si mauvaise chose, si ? Je ne serai pas avide, tant que nous pourrons aller ‘‘de l’autre côté de la colline’’, je serai satisfaite. »

Héros : « … »

Maou : « Héros… ? »

Héros : « Dis-moi, Maou. »

Maou : « Hmm ? »

Héros : « Si… je dis bien ‘’si’’. Si jamais je t’appartiens… beaucoup de sang pourrait être versé. »

Maou : « … oui. »

Héros : « Il faudra tuer, n’est-ce pas ? »

Maou : « Oui… je ne vais pas te mentir. »

Héros : « La sang coulera-t-il à flot ? »

Maou : « Le sang coulera jusqu’à ce que tout prenne fin. Je ne peux te garantir que nos mains ne seront pas entachées. Que ce soit toi ou moi, nous devrons sûrement faire des choses horribles. »

Héros : « Je… vais devenir un traître ? »

Maou : « Ton identité sera cachée. Je mets mon honneur en jeu sur ce point, je préserverai la légende du Héros. Je peux te l’assurer, parce que le Héros est l’espoir de l’humanité. »

Héros : « Est-ce que nous devons obligatoirement aller ‘’l’autre côté de la colline’’ ? »

Maou : « … pas vraiment. Continuer la guerre et la consommation et chercher une paix sanglante, reste un des choix que ce monde a à nous offrir. »

Héros : « Mais cela causerait d’innombrables sacrifices, non ? À la fin… la guerre continuerait, même si je devais mourir ou que tu mourrais. »

Maou : « Tu n’es pas obligé de salir tes mains. »

Héros : « Pourquoi, tu ne veux pas faire de contrat avec moi ? »

Maou : « Je ne veux pas te forcer, parce que c’est… la conversation la plus importante au monde. »

Héros : « … »

Maou : « Les choses acquises par la force ne dureraient pas une seule nuit. »

Héros : « Tu mets vraiment en haute estime l’honneur. »

Maou : « Cela n’a rien à voir avec le bien ou le mal, c’est une théorie des jeux[22], une étude économique prouvée. »

Héros : « … »

Maou : « En d’autres mots, pour surmonter une situation désespérée, coopérer est nécessaire afin d’atteindre une relation stable. »

Héros : « D’accord, je t’appartiendrai. »

Maou : « Vraiment ? »

Héros : « Vraiment… ah, il faut que je dise une chose avant. »

Maou : « ? »

Héros : « Je ne fais pas cela pour ta poitrine. »

Maou : « Est-ce que cette graisse est si bien que cela ? »

*Se pelote les seins*

Héros : « Ne te pelote pas ! »

Maou : « Héros. »

Héros : « Oui, Maou ? »

Maou : « … »

*Remue sur place*

Héros : « ? »

Maou : « J’aimerais te toucher. Puis-je… ? »

Héros : « … »

Maou : « Tu n’as pas confiance ? »

Héros : « C’est juste que le ton de ta voix est devenu respectueux tout d’un coup. Cela m’a surpris. »

Maou : « Rien qu’un peu, cela me suffit. Puis-je toucher… si cela ne te dérange pas ? Je… Je n’ai rien en tête ! Si tu veux m’enfermer, c’est bon aussi. Parce que je suis une Maou qui respecte les contrats. »

Héros : « D’accord, j’ai compris… approche. »

Maou : « … »

*Effleure prudemment*

Héros : « Tes mains sont froides. »

Maou : « C’est froid ? Je suis désolée. »

Héros : « Non, c’est agréable. »

*L’enlace*

Maou : « Le Héros est mien. »

Héros : « Je t’appartiens. »

Maou : « Le contrat est scellé. »

Héros : « Le contrat est scellé. »

Maou : « Je suis si heureuse. »

*Sourit et le serre fort*

Héros : « … tu… tu peux me lâcher maintenant. »

Maou : « Mais euh… tu as dit que je pouvais te toucher. »

Héros : « C’est… hm, est-ce vraiment bon… et d’ailleurs, que comptes-tu faire en premier ? »

Maou : « En parlant de cela… commençons déjà par manger. »

Héros : « On dirait que ce sera un long périple. »

Maou : « Tu ne veux plus accepter ? »

Héros : « Du tout, je suis habitué à voyager. Est-ce que cela ira pour toi ? »

Maou : « Bien sûr. Je vais… je veux dire, je ne te quitterai jamais. »

Héros : « Bien sûr. Tu dois respecter le contrat. »

Maou : « Bien sûr… allons chercher ‘‘l’autre côté de la colline’’ dans ce vaste monde ! »



Fin du parchemin 01.

Références[edit]

  1. Pollution environnementale: Lors de la croissance de l’industrie minière, de nombreux types de polluants ont été créés, nuisant au corps humain. Il y eu un incident au Moyen Âge : des polluants ont fui d’une vieille mine, contaminant les personnes qui vivaient en aval.
  2. Parchemin: Fabriqué en utilisant de la peau d’animaux (particulièrement du mouton), à laquelle on a enlevé la fourrure, puis que l’on a ramolli et étiré pour servir de support à l’écriture. Les parchemins pouvaient être reliés en volumes, mais le prix était extrêmement cher.
  3. Papier d'impression: Le papier fut inventé au 2ème siècle av. J-C. en Chine, puis fut importé en Europe au 12ème siècle. Comparé au parchemin cité précédemment, le papier n’est pas seulement fin et flexible, il est aussi facile à préserver.
  4. Explosion de la demande: La demande se réfère au désir d’acheter quelque chose en ayant les capacités financières pour. Par exemple, « Je n’ai pas d’argent, mais je veux acheter la dernière console de jeux » n’est pas une demande, tandis que « Je veux l’acheter et j’ai l’argent pour » est une demande. Quand la demande augmente soudainement en une courte période de temps, on appelle cela une explosion de la demande.
  5. Employer: Désigne l’action de donner de l’argent en échange de services. L’employeur a l’obligation d’accorder de l’argent pour les services rendus, tandis que l’employé a l’obligation de réaliser entièrement le travail qui lui a été demandé.
  6. Tendances de consommation: Se réfèrent à un client (personne payant pour des biens ou des services) désirant dépenser ou garder son argent. Où et quels personnes dépensent de l’argent y sont aussi inclus.
  7. Bénéfices: En termes d’économie, les bénéfices se rapportent à la satisfaction des clients vis-à-vis des biens ou des services. D’un autre côté, les choses qui sont plus communes (comme l’eau) se vendront à faible prix malgré la satisfaction apportée. En d’autres mots, il n’est pas possible de déterminer la valeur basée sur les bénéfices.
  8. Marché: Lieu où les biens sont achetés et vendus. En économie, tous les marchés mondiaux sont regroupés en un énorme marché hypothétique où les statuts et les variations sont étudiés.
  9. Noblesse: Familles possédant des terres et y gouvernant leurs sujets tout en ayant le pouvoir de rassembler leur propre armée.
  10. Flux de marchandises: Il est impossible de gagner de l’argent si les biens sont stockés sans jamais y toucher. Les biens doivent donc être transportés jusqu’à leur nouveau propriétaire. Ce sont les flux de marchandises.
  11. Transfert de fonds: Ne pas utiliser l’argent pour payer directement, mais échanger un certain montant de fonds d’un endroit à un autre au même moment afin de prévenir le risque lié au transport d’une très grosse somme d’or sur une longue distance. Au Moyen-Âge, l’Église a fait de nombreux bénéfices en se servant de cette méthode.
  12. Assolement: Division des terres d’une exploitation agricoles en parties distinctes consacrées chacune à une culture donnée pendant une saison culturale.
  13. Esclave: Personne qui devient la propriété d’une autre personne. Ils doivent obéir aux ordres de la personne qui les possèdent, que ce soit pour travailler ou être vendus. Les esclaves ne sont pas autorisés à avoir de possessions personnelles la plupart du temps. Dans l’Empire Romain, ils pouvaient parfois racheter leur liberté à force de travail.
  14. Colonie: Terre que l’on gouverne en plus de son propre pays. Se réfère tout particulièrement à la période après les campagnes navales débutées au 17ème siècle, les pays européens ayant gagné de nombreuses terres en envahissant l’Asie et l’Afrique. Les personnes colonisées furent discriminées, vivant sous la pression des conquérants.
  15. Corrompre: Donner quelque chose à quelqu’un afin d’obtenir des bénéfices personnels. Se réfère en temps normal aux fonctionnaires du gouvernement ou aux personnes étant au pouvoir, mais le Héros dit que l’action d’offrir des terres est de la corruption en soi.
  16. Esprit spartiate: Refréner ses désirs et ne pas chercher la richesse, mais vivre dans la pauvreté avec des principes. Quand Maou dit que le Héros a un esprit spartiate, elle se réfère à sa simplicité et à son ignorance de comment réduire les pertes.
  17. Céder: Donner des parts de terres à un autre pays. Se produit après les batailles ou une fois la guerre terminée, un camp offre des terres à l’autre camp. Céder des territoires mène souvent à la séparation des habitants et de leur patrimoine, leur faisant perdre leur foyer ancestral et causant ainsi de longs conflits.
  18. Trois mille mondes: Le principe des Trois mille mondes en un instant de vie, ou « ichinen sanzen », est l’un des principes les plus profonds du bouddhisme. Il offre une vision synthétique de la façon dont se manifeste une vie individuelle, dans ses multiples facettes et potentialités.
  19. Bilans: Données regroupant les revenus actuels d’une affaire, de terrains, de constructions ou de biens (tout ce qui est possédé par l’entreprise, y compris les dettes (somme étant due)).
  20. Salaire: Argent reçu en travaillant.
  21. Rappel de produit: Reprendre des biens qui ont déjà été vendus. Les produits rappelés peuvent être retournés au client après réparation ou échangés pour de nouveaux produits. Il y a de nombreux fonctionnement. Cela se produit en temps normal quand un ou des problèmes sont découverts sur un certain produit.
  22. Théorie des jeux: Une idée mathématique née au 20ème siècle qui consiste à examiner de nombreux joueurs et les actions qu’ils font afin d’atteindre leur but. Utilisée spécialement dans l’ingénierie et l’économie.
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