No Game No Life:Volume 06 FR

From Baka-Tsuki
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Illustrations couleur[edit]


Prologue — Dialogue d’Ouverture[edit]

Partie 1[edit]

— Durant mon enfance, le monde me semblait très simple.

Il n’y avait aucune compétition qui ne pouvait être remportée et le dur labeur rapportait toujours ses fruits. Tout était possible.

C’était le raisonnement d’un enfant stupide et ignorant.

Regarder le monde avec des yeux aussi purs et innocents, était-ce un tort ?

… Était-ce véritablement un tort… ?

…………––––––––


Dans une chambre étroite, illuminée d’une faible lumière, un garçon prit une pièce d’échecs. Une seule personne se trouvait dans la chambre.

Mais le garçon fixa attentivement quelqu’un qu’il savait avoir vu, dans les profondeurs de l’obscurité, et se mit à réfléchir.


Un jeu, après tout, ce n’est qu’un divertissement pour enfant.

Seul dans la pièce, le garçon s’imagina un adversaire d’une force parfaite, et avec précaution, il posa sa pièce sur l’échiquier, comme il l’avait fait d’aussi loin qu’il puisse s’en souvenir.

À l’extérieur de la chambre ne se trouvaient qu’horreur et anxiété… Le désespoir se nourrissait de l’incertitude du lendemain et rendait les nuits encore plus glaciales.

L’intérieur de la chambre constituait un monde totalement différent. La faible lumière se reflétait dans une chaleur qui se propageait.

Pièce en main, le garçon se plongea une nouvelle fois dans ses pensées.


— Lorsqu’une personne devient adulte, elle perd naturellement son intérêt pour les jeux.

Pourquoi cela ? Parce qu’ils n’ont plus le temps ?

Parce que le monde n’était pas aussi simple que les jeux ?

Quelle que soit la raison, en grandissant, les jeux deviennent inévitablement des gamineries…

Mais le garçon n’avait jamais songé à cela auparavant.

Il posa sa pièce sur le plateau après avoir mesuré le pour et le contre de son coup.


— Livré à lui-même, c’était un garçon qui jouait inlassablement à des jeux.

Quand bien même son entourage s’était mis à le regarder bizarrement au fur et à mesure qu’il grandissait, le garçon continuait de jouer.

Parce qu’il ne comprenait pas le sens caché derrière ces regards étranges. Mais aussi parce que 『Ilson adversaire』 apparaissait dans le noir tant qu’il plissait les yeux vers l’obscurité.

Visiblement du même âge que le garçon, 『Il』 arborait un sourire audacieux.


— Le garçon pensa : 『Il』 est très fort.

『Il』 était toujours en avance sur le garçon, et le résultat était toujours le même : une défaite assurée.

Comme si c’était simplement normal. Comme s’il n’avait aucune chance de gagner dès le début.

Et en ressentant cet… amusement irrésistible, le garçon 『le』 défia à nouveau.

Pour son entourage, le garçon était toujours seul, mais à ses yeux, ils étaient bien deux. C’est tout.

Dans les sombres profondeurs, « il » ne parlait jamais.

Mais « il » recherchait avidement les coups qui surpassaient ceux du garçon, le coup le plus adéquat.

Des coups encore plus pertinents. Une tactique encore plus exeptionnelle ! Une stratégie encore plus sophistiquée !!

『Il』 jubilait dans l’obscurité, et le garçon lui renvoya le même sourire audacieux.

… Pour les autres, le garçon était seul, mais il s’en fichait.

Le monde était simple et pur. Victoire, défaite ou égalité, voilà tout ce qu’il existait.

Puis, indépendamment du résultat – même s’il finissait toujours par perdre – le garçon se mettait à réfléchir à comment décrocher la victoire pour la prochaine fois.

C’était 『le monde du garçon』.


Seulement, le 『monde』 était cruellement en train de saccager son 『monde à lui』.

— Sans prévenir. La chambre obscure se retrouva éclairée par une lumière éblouissante, et le garçon se tourna vers la fenêtre.

Le ciel nocturne, normalement écarlate, s’était entièrement blanchi.

Alors que ses parents débarquèrent dans la chambre en criant et en attrapant sa main, le garçon, d’une extrême lenteur, regarda « cela ».

C’était comme si le ciel et la terre étaient connectés par un pilier de lumière.

Pendant que ses parents le portaient, hurlant quelque chose, leurs visages pâles, le garçon tendit rapidement son bras.

— Le vainqueur n’avait pas encore été annoncé.

— Le garçon s’agrippa brusquement au plateau qu’il utilisait pour 『l’』affronter, puis…

Quand il releva la tête, une lumière à en brûler la rétine était sur le point de lui tomber dessus.

–––––––…………


— Ils avaient raison : Le monde n’était pas aussi simple que les jeux.

Au beau milieu d’une odeur extrêmement épouvantable, le garçon prit conscience de cela.

Après s’être dégagé des bras calcinés de sa mère qui s’était mise au-dessus de lui, il regarda aux alentours.

Ses cinq sens étaient déraisonnablement mis à l’épreuve au sein de 『son propre monde』…

Sa bouche était pleine de sang frais. Son nez détectait l’odeur de la chair carbonisée. Ses oreilles n’entendaient qu’un silence abyssal. Sa peau ressentait une chaleur torride.

Puis, ses yeux virent que le monde avait drastiquement changé. Le moindre signe de vie avait disparu.

Les décombres, les nuages de poussière, la terre qui s’était retournée. Tel était le spectacle qui s’étendait jusqu’à l’horizon.

Le garçon leva ensuite ses yeux en direction du ciel.

Parmi la canopée écarlate qui donnait l’impression d’être sur le point de s’effondrer à tout instant, la destruction se déchaînait.

Les Dieux se battaient pour des chamailleries puériles, sans la moindre attention pour l’humanité se trouvant en dessous.

Et telles étaient les « conséquences » :

Non seulement le petit monde à l’intérieur de la maison du garçon fut oblitéré, mais également le monde de tous les autres.


… En effet, ils avaient raison : Le monde n’était pas aussi simple que les jeux.

Parce qu’il n’y a aucune règle à suivre. Aucune. Pas une pour sanctionner ceux qui violaient les droits d’autrui.

Non, même depuis le début… Soudainement, le garçon se leva.

À travers un écran de fumée et de poussière, le garçon aperçut une silhouette atterrir debout sur un tas de débris.

La silhouette n’avait pas du tout remarqué la présence du garçon, mais elle finit fortuitement par ressentir son regard posé sur elle.

— Le garçon regarda le destructeur qui leur avait tout pris et se mit à penser :

Ouais, l’humanité n’est même pas considérée comme des « joueurs » à 『leurs』 yeux.

Son monde, leur monde, avait été aisément réduit en poussière.

À travers les flammes et la poussière, la forme de la silhouette était à peine reconnaissable, mais…

« … »

Après avoir confirmé que leurs regards s’étaient croisés, le garçon lui tourna le dos et traina son pied derrière lui.

Ignorant le regard qu’il ressentait sur son dos, il s’éloigna aussi loin que possible… jusqu’à un endroit éternellement lointain, dans le but de survivre.

Le garçon agrippait son plateau avec tellement de force qu’il aurait pu se briser. Ce jour-là, le garçon devint un 『adultehomme』.

Ce monde est chaotique. Dénué de destin. Rempli de circonstances hasardeuses. Déraisonnable, absurde, insensé. Au beau milieu de tout cela, qui pourrait trouver… le temps de jouer à des jeux…

Partie 2[edit]


Six mille ans s’étaient déjà écoulés depuis que l’interminable Grande Guerre avait déchiré le ciel et la terre en morceaux et assassiné la planète.

Depuis le conflit pour la 『position du Dieu Unique』 qui donnait le droit absolu de dominer le monde.

Un monde dans lequel le Dieu qui avait réclamé cette position par défaut – Tet – avait mis en place les 『Dix Commandements』.

Un monde sur un plateau où la force des bras était interdite et où toutes disputes étaient réglées par des jeux : Disboard.

Dans ce monde, à l’ouest de la Lucia se trouvait une ville : Elchea, capitale de la « Fédération Provisoire » d’Elchea.

À peine quelques mois plus tôt, cette ville était plongée dans le désespoir et courait à sa perte. C’était la dernière ville des Imanity, la race classée à la seizième place des 【Exceeds】.

Mais la situation changea subitement.

Après le couronnement de nouveaux Rois, Elchea devint rapidement la capitale d’une nation qui avait fusionné avec trois pays et quatre races :

L’Union Orientale : le pays des Thérianthropes composé de nombreuses îles.

Océania : le pays sous-marin où vivent en symbiose les Seirènes et les Dhampires.

Avant Heim : la cité céleste occupée par les Flügels.

L’Avenue Centrale de la capitale était désormais animée et pleine de vie.

Des marchands et des agriculteurs qui venaient de gagner – ou de perdre – de vastes ressources. Des artisans qui achetaient des biens. Tout le monde sans exception se déplaçait à pied ou à cheval, marchandant dans un tumulte de voix qui se chevauchaient sans cesse.


— Un monde où tous les conflits étaient résolus par des jeux. En effet, cela semble assez simple.

Mais les réformes étaient toutes trop rapides. Les Imanity avaient englouti d’autres races avec de nombreux pays, les faisant adhérer de force.

Quoi qu’on en dise, il était difficile de croire à autre chose qu’une 『politique d’agression』.

Annoncer que c’était une fédération, unie dans la coopération… était bien trop gentillet.

En temps normal, cela plongerait l’administration dans un chaos complet entraînant des luttes incompréhensibles entre les différents pays et races.

En temps normal, une telle situation était vouée à arriver… si ce n’était pas pour les 『Rois』, Sora et Shiro.

Ils avaient gagné des jeux internationaux, pariant le territoire de leur pays, et par-dessus tout, ils avaient déclaré que ce serait une invasion totale et complète sans verser la moindre goutte de sang et où personne ne serait désavantagé.


Dans les rues empruntées par de nombreux passants, on pouvait même facilement repérer quelques Thérianthropes.

C’était le fruit de l’idée folle et ridicule d’établir une fédération interraciale parmi les grands murs séparant les différentes races des 【Exceeds】.

Leur plan progressait lentement mais sûrement, et cela en était la preuve.

Le monde était en train de changer… juste ici, avec Elchea en son centre.

De ce fait, des gens se sentaient probablement anxieux à ce sujet. Mais, en même temps… ces personnes ressentaient de l’excitation dans leurs cœurs et leurs yeux s’étaient mis à briller.

« La révolution du monde »… Ils étaient en train d’y assister.


… Bien, revenons-en au sujet pour nous remettre légèrement sur les rails.

Comme mentionné précédemment, le Dieu Unique avait instauré les 『Dix Commandements』 qui obligeaient tous les conflits à être résolus par des jeux.

Mais au sujet du Dieu Unique, Tet… que faisait-il habituellement ? Comment un Dieu Unique pratiquement omnipotent et omniscient vivait-il ?

Aujourd’hui, je vais vous offrir un moment privilégié et vous en parler.

En ce moment même, dans une allée d’Elchea, se faisant toucher par la brindille d’une jeune Thérianthrope…

« … Hé, hého, hého… Tu es en train de clamser, dess ? »


— Le Dieu Unique était vautré sur le sol.

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« … M-Maintenant que j’y pense… les Imanity… meurent s’ils ne mangent pas, pas vrai… ? »

« Moi aussi, dess. Tu es stupide, dess ? »

Pendant que la jeune fille lui faisait des reproches avec des yeux innocents, Tet encore plus frotta sa tête contre le sol.

La Thérianthrope à la fourrure noire et aux oreilles de fennec était Hatsuse Izuna.

Originellement l’ambassadrice de l’Union Orientale résidant à Elchea, elle était actuellement un partenaire de jeu des deux rois d’Elchea… pardon, leur conseillère.

Tout en se faisant tapoter par Izuna, Tet se mit à réfléchir.

Bien que ce fût la première fois qu’il essaya de devenir un Imanity, il n’aurait vraiment pas dû essayer.


— Alors, que faisait donc le Dieu Unique dans un tel endroit ?

En fait, il était juste en train de tuer le temps. Parce que le Dieu Unique était déjà sur le point de mourir d’ennui.

Vous aurez beau dire « Je suis le Dieu Unique » autant que vous le voudrez, mais observer le monde entier de loin, de très loin, devient vite très ennuyeux.

Sans ajouter qu’il était le « Véritable Dieu des Jeux ». Il était évident qu’il mourait d’envie de jouer à des jeux de temps en temps.

Donc, pour empêcher que les gens découvrent son existence, il se déguisait lui-même en la race de l’endroit où il voulait aller et limitait ses pouvoirs.

Voyager avec modération à travers le monde puis revenir chez lui une fois qu’il avait accumulé suffisamment d’expérience… c’était la vie quotidienne du Dieu Unique, Tet.

Aujourd’hui, sur un coup de tête, il avait décidé d’aller rendre visite à Sora et Shiro.

『Je passais par là, héhé. ♪』

— C’était son intention, mais il semblait qu’avant de pouvoir passer, il allait trépasser.

Il était devenu un Imanity, avait marché pendant quelques jours sans manger sans raison particulière, et regardez-le maintenant. Tet ne pouvait être qu’impressionné par la fragilité de cette race qui défiait toute imagination… Le Dieu Unique était très affalé… ou plutôt très affamé…


« … Prends ça et bouffe-le, dess. »

En disant cela, Izuna tendit à Tet le poisson qu’elle venait d’acheter.

Tet regarda Izuna comme s’il se trouvait en présence d’une déesse et demanda :

« Je… Je peux ? »

« … Dépêche-toi, dess. Ou je risquerais de changer d’avis, dess. »

Évitant délibérément de regarder le poisson, Izuna était en train de baver en même temps qu’elle parlait, mais elle réussit à se retenir.

« … On m’a dit qu’on allait faire un long voyage, donc je devais aller acheter quelque chose à manger, dess. »

Tet vit l’énorme sac en cuir sur le dos d’Izuna qui était en train de chuchoter.

« … C’est pour tout le monde ? »

« … ? C’est la portion d’Izuna. Tout le monde achète sa propre nourriture, dess. »

C’est bien une Thérianthrope. Il semblait qu’ils avaient besoin d’autant de calories pour maintenir leurs aptitudes physiques.

« Je t’en donne qu’un petit bout, dess. Parce qu’avec 300 yens, je n’ai pas pu acheter beaucoup à manger, dess. »

— Tet comprit qu’elle voulait dire 300 pièces d’or, mais il ne fit pas de réflexion.

Il accepta avec gratitude la charité de la déesse, mais…

« Mais je n’ai rien à t’offrir en échange… Oh, je sais, et si on jouait à un jeu ? »

En réponse à la proposition de Tet qui était en train de mordre dans le poisson cru, les oreilles d’Izuna frétillèrent en émettant un « piu~ ».

Et si on jouait à un jeu ?

— En entendant les mots de Tet, son sixième sens de Thérianthrope se déclencha.

« … Tu dois être… très fort, hein, dess ? »

« Huhuhu, je ne veux pas me vanter, mais je n’ai jamais perdu qu’une seule fois depuis ma naissance ♪ »

« Un match ! Un match, dess ! »

––––––…………

« Pourquoi… Pourquoi je ne peux pas gagner, dess !? »

— Après une heure de jeux de cartes ininterrompue, Izuna totalisait « 9 défaites et 0 victoire ».

« Hahaha~ ♪ Si tu ne peux pas gagner contre ces deux personnes, alors il est impossible que tu puisses me battre. ☆ »

« Ces deux personnes. Tu connais Sora et Shiro, dess ? »

… Bien vu.

Tet s’empressa de rire intérieurement, et en regardant la « jeune philosophe » qui se tenait devant lui, il suggéra :

« … Que dis-tu de ça ? Je vais te raconter une histoire pendant qu’on joue. »

« … Tu vas distraire l’attention d’Izuna en parlant, dess. Sora fait toujours ça, dess. »

« Hahaha, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas un problème, je gagnerai de toute façon, tu sais ! ☆ »

« … Te battre, je dois absolument te battre, dess. »

Cela dit, elle se concentra comme si elle essayait de voir à travers ses cartes.

« Tu peux dire ce que tu veux, dess. Izuna va vraiment gagner, dess. »

En entendant la déclaration d’Izuna, Tet se mit à regarder vers l’horizon et un sourire apparut sur son visage.

« Mais cette histoire, tu sais, ce n’en est pas une que tu peux entendre tous les jours… Je te préviens, je suis sûr que tu ne l’as encore jamais entendue. »

« … Je ne t’entends pas, dess. »

Elle l’entendait parfaitement… Tet pouffa de rire, essayant de cacher son sourire.

« Ça me va aussi, oui, peu importe. Après tout… c’est un mythe qui n’est jamais raconté. »

— Et se remémorant une partie de ses souvenirs inspirés par l’apparence de la Thérianthrope assise devant lui, le Dieu Unique commença sa narration… Il y a fort fort longtemps…


« Selon les dires, il existait une stupide, stupide… grande guerre… »

Chapitre 1 – 3-1 = Sans Espoir[edit]

Partie 1[edit]


— Il était dit qu’à l’époque, quelque chose qu’on appelait le « Soleil » existait.


Dégageant de rayonnantes flammes blanches, éclaircissant et colorant le ciel d’un bleu translucide… telle était la légende.

On racontait que la 『Grande Guerre』 entre les dieux et les créations avait mis la terre à feu et à sang et masqué le ciel dans des nuages de cendres.

Le ciel rempli de cendres et l’afflux de Forces Astronomiques, à savoir les Corridors d’Esprits, entrèrent en conflit, émettant alors de la lumière qui donna au ciel sa couleur rouge.

Cette rougeur couvrit tous les territoires en même temps que les tueries persistaient. Ou peut-être étaient-ce les lamentations et le sang de la planète elle-même…

Dans tous les cas, la seule chose qui descendait de ce ciel était… d’iridescentes cendres turquoise.

————......


Ivan fronça les sourcils et observa l’obscur horizon écarlate.

La 『cendre noire』 laissait échapper de la lumière turquoise en s’amassant sur le sol.

Ivan se rappela vaguement toutes les connaissances auxquelles les humains pouvaient faire appel.

Il était dit que la lumière turquoise correspondait au scintillement des esprits, autrement invisible pour l’œil humain. Il était dit que le ciel semblait rouge à cause de la polarisation de la lumière ou quelque chose dans le genre, et que la véritable couleur des esprits était translucide…

Quant à pourquoi ce miroitement était visible par les humains, qui ne possédaient pas de Corridors d’Esprit… Apparemment, c’était la dernière lumière émise par les esprits – lorsqu’ils rentraient en contact avec la poussière – en mourant.

— Les 『Cadavres d'Esprits』.

Pour la majorité des espèces vivantes, les humains inclus, ils constituaient un poison mortel.

S’ils se posaient sur votre peau, vous brûleriez à cet endroit. S’ils rentraient en contact de vos yeux, seule la cécité vous attendrait. S’ils parvenaient dans votre bouche, vos entrailles se dissoudraient.

On les désignait par le terme 『Cendre Noire』 malgré son éclat turquoise, car sa nature symbolisait la mort elle-même.

Ou peut-être que cette chose était clémente en fait…

Un masque anti-poussières couvrait sa tête. Il était vêtu d’une armure en fourrure pour résister au froid. Si quelqu’un retirait tout son équipement et qu’il touchait le sol recouvert de 『MortCendres Noires』, il tomberait dans un sommeil éternel.

Il voulait se reposer. Il avait travaillé non-stop depuis le matin. Son corps était complètement engourdi. Il voulait boire un bol de soupe chaude, se débarrasser des cendres, se blottir dans la poitrine de sa femme et dormir. Mais il ne pouvait le faire, donc à la place, il pourrait simplement…

Ce genre de tentation fit trembler Ivan, coupant complètement ses pensées. Une personne qui naissait dans ce genre de monde n’avait aucune raison de survivre ou de mourir…


« Ivan. La cendre noire te monte à la tête ? »

Stimulé par le murmure de son compagnon, Ivan cligna des yeux à plusieurs reprises, et regarda sur le côté, vers ses deux partenaires.

« … C’était juste une petite pause, Alei. Je commence à me faire vieux. »

« Si tu deviens vieux, alors c’est pareil pour nous tous, non ? », gloussa Alei.

Ivan rétorqua ironiquement au jeune garçon qui avait un an de moins que lui.

« Prépare-toi. Un jour, tu constateras que tu ne pourras pas faire les choses stupides dont tu avais l’habitude… Il en va de même pour toi aussi, Riku. »

En disant cela, Ivan fit face à Riku[1], leur chef.

Avec un visage d’adolescent caché derrière son masque et ses lunettes, c’était le plus jeune des trois.

La seule chose qui transperçait ses lunettes de protection était ses yeux noirs… aussi noirs et ternes que l’abysse elle-même.

« Merci pour le conseil. Donc, si ta "Pause" est finie… Reprenons. »

— En avançant sous la couverture des rochers, ils se glissèrent sur leurs mains et jambes, protégés par les peaux de bêtes qui les recouvraient.

Leurs membres étaient engourdis et leurs ventres vides… Tout cela dans le but de ne pas être repéré par l’『Ennemi』. Pour survivre. Et, pour parvenir jusqu’ici.

Ivan hocha la tête et observa le pied de la colline en silence.

Comme prévu, il y avait un énorme cratère… et une montagne d’acier y reposait en son centre.

Partie 2[edit]


C’était la carcasse d’un dirigeable, un avion fait d’acier construit par les Nains pour voyager dans le ciel.

Un vestige des 『escarmouches』 fracassantes des dernières semaines. Le groupe de Riku était venu pour fouiller parmi les décombres à la recherche de ressources.

En se glissant dans une des fissures du blindage qui semblait donner accès à l’intérieur, Ivan demanda à Riku :

« … La boussole d'esprits ? »

« Inutile. Trop de 『Cendres Noires』. Elle tourne éperdument avec tous les cadavres. »

Ivan lâcha un rire dans son coin. À cause de cela, ils avaient une assurance en moins pour leurs vies.

La boussole d'esprit, elle combinait du pyroxène, qui réagissait aux fortes émissions d’esprits, avec de l’obsidienne.

C’était un outil que Riku et sa sœur avaient développé pour détecter les larges quantités d’esprits présentes dans le corps des dieux et de 『ces monstresleurs partisans』. La boussole pointait alors dans leur direction, mais pour le moment, elle était complètement inutile.

Ils ne pouvaient donc désormais se reposer que sur leurs cinq sens pendant leur expédition.

Contre des monstres aux capacités hors du commun, les humains étaient complètement dépassés… Ce n’en était même plus drôle.

Oui, pas drôle du tout. Le visage impassible, Riku donna un ordre :

« … Restez attentif. On entre. »

Ivan et son autre compagnon, Alei, hochèrent la tête avant de se faufiler dans l’épave.

Balayant les cendres qui s’étaient accumulées, s’asseyant un moment pour savourer sa chance d’avoir pu rester en vie jusque-là…

… Concentre-toi !

Ivan se fit une réflexion.

Restant calme, masquant sa respiration, et même son pouls – devenant aussi insignifiant qu’un grain de poussière, mais tout en aiguisant ses sens pour qu’il ne néglige pas lui-même le moindre grain de poussière – il commença à étudier le dirigeable.

— Le danger était plutôt modéré.

La ligne de front s’était déjà déplacée bien loin d’ici, laissait derrière cet endroit qui faisait office de montagne d’ordures laissées à l’abandon.

Mais dire que cet endroit était "sûr" serait de la complaisance. Des monstres auraient pu s’être éloignés du champ de bataille.

Ou même des créatures des autres races qui vagabondaient sans aucun lien avec la guerre.

Ou encore, si, à tout hasard, un des Nains qui était posté dans ce dirigeable avait survécu…

Même s’il se trouve dans un état proche de la mort, ça en sera fini pour nous.

— C’était leur réalité. Une réalité choquante et absurde.

Un seul mot prononcé par un Nain muni d’un catalyseur suffisait pour réduire en cendres des centaines d’humains.

Voilà ce à quoi ils faisaient face. Ce dont ils se cachaient pour survivre. Et aussi…


« Ivan, regarde ! J’ai touché le gros lot !! »

En entendant un cri de joie derrière lui, Ivan leva sa tête et se retourna.

À quelques mètres de lui, Alei lui faisait des signes de sa main droite avec enthousiasme, ses yeux brillant d’excitation.

« Viens ici. C’est incroyable ! »

Ivan regarda Alei avec nonchalance pendant un instant, puis reporta son attention vers Riku qui se tenait à côté de lui.

« … »

Riku resta silencieux, levant lentement sa main… et fit un signe pour signifier qu’il allait égorger quelqu’un.

C’était suffisant pour que l’expansif Alei en ait le souffle coupé et se mette à trembler.

« Dé… Désolé. Mais, mais, venez voir ça. »

Au premier regard, l’objet qu’Alei avait trouvé ressemblait à une petite boîte. Un puzzle fait de plusieurs blocs superposés de façon complexe.

Mais lorsqu’Alei le prit dans ses mains pour le serrer et le faire tourner, il se mit à émettre une lueur prismatique…

« Mais c’est… ! »

Devant la carte à grande échelle projetée dans les airs, même Ivan ne put cacher sa stupéfaction et laissa échapper un cri de surprise.

« Est-ce que c’est… la carte du monde !? »

« Oui, la dernière édition en plus ! »

— Une carte du monde. Bien qu’ils aient collecté des données en effectuant leurs propres mesures, la carte qu’ils avaient dessinée n’atteignait qu’un certain degré de précision.

Par contre, la carte projetée dans les airs affichait les continents du monde et les océans sans omettre le moindre détail. Dans ce monde où la topologie pouvait changer à tout instant à cause de la guerre, c’était vraiment…

« … Ce n’est pas tout », murmura doucement Riku.

« Elle révèle leur stratégie et leurs positions actuelles. On dirait qu’une partie est codée, mais je peux lire le langage des Nains. C’est pas un problème. »

« Ha, haha ! »

L’agitation d’Alei était compréhensible, et même Ivan lâcha un sourire.

Avec ces données, prédire l’état actuel de la guerre était désormais chose possible.

S’ils pouvaient deviner quelles seront les futures zones de conflit, ils pourraient même être capables de prévoir un endroit relativement en sécurité pour vivre ! Devant cette découverte monumentale, la voix de Riku se relaxa.

« Ivan, Alei, comparez et modifiez les parties droites et gauches de la carte que nous avons actuellement. Je m’occupe de recopier leur stratégie et leurs positions. »

« Jurer sur les dernières volontésAshieit ! »

À cet ordre, Ivan et Alei ne purent cacher leur excitation et répondirent en unisson avec un serment envers ceux qui étaient morts avant eux, ceux qui leur avaient transmis leur détermination dans la mort – J’accepteAshieit.

Sortant le papier, l’encre et les outils de mesure de leurs sacs, ils se mirent au travail.

En vitesse, mais avec précision, ils recopièrent la carte. Mais une pensée traversa Alei, et il s’exprima :

« Dis, Riku, on ne peut pas simplement ramener le dispositif de projection ? »

Riku releva lentement sa tête pendant qu’Alei continua :

« Ça ne serait pas mieux de cette façon ? Ça ne sera pas un fardeau vu sa taille et nous n’aurons pas à gâcher du papier et à perdre du temps… »

« Non. On ne peut ramener aucune chose nécessitant des esprits pour fonctionner. Magne-toi de recopier. »

« Non, mais, au vu de sa… »

« Alei. »

D’une voix aussi tranchante qu’un couteau, Riku le stoppa net.

« … Si tu veux mourir, dis-le-moi… J’exaucerai ton vœu. »

Dénué de toute expression, ses yeux remplis d’une noirceur meurtrière ne reflétant aucune lumière, Riku grogna.

« On n’a pas besoin qu’un monstre détecte des esprits avant de faire un cratère dans notre village. »

« … J-J’ai compris… J’ai bien compris… Désolé… »

Se tassant devant l’assurance de Riku, Alei secoua sa tête.

« M… Mais, tu n’as pas besoin d’être autant en colère, pas vrai… ? »

« Alei, ce que Riku a dit… c’est notre règle. Tu l’as oubliée ? »

Ivan l’interrompit, le visage sévère. Alei déglutit et récita :

« "Nous n’existons pas. Nous ne devons pas exister, et donc, nous ne sommes pas perçus"… »

« Tu vois, tu t’en souviens. Ça demande peut-être du boulot de recopier une carte, mais ça ne vaut pas le coup de mourir pour, pas vrai ? »

« … Désolé. »

Alei murmura des excuses.

À ce moment, une lente et lourde vibration surgit du sol.

« … ! »

Instantanément, comme s’ils s’étaient déjà mis d’accord, ils se baissèrent tous les trois et s’engouffrèrent dans l’ombre.

Partie 3[edit]


— Faisant de son mieux pour calmer ses violents battements de cœur.

Retenant son souffle en se tassant, Ivan se tourna vers Riku qui lui aussi était caché.

Riku sortit un petit couteau de son gant et fit sans hésitation une incision à la pointe de son index.

… C’est bien notre Riku…

Riku pressa ses nerfs exposés contre le sol. En utilisant son doigt pour recueillir des informations venant de plus bas, il porta son autre main à son oreille.

Regarder était hors de question. Exposer son visage serait suicidaire.

Mais poser son oreille sur le sol était aussi hors de question. Ils en avaient besoin pour les sons provenant des niveaux supérieurs.

Riku combina donc ces deux méthodes rationnelles pour analyser les données répandues par l’『Ennemi』.

Les vibrations et le son seuls étaient suffisants pour se faire une idée détaillée selon leur intensité et leur rythme. Léchant ses lèves sous son masque à esprit, Ivan se concentra sur les signes de main de Riku.

… À environ trente baies[2], bipède, seul, lourd et lent… Attends, tu déconnes ?

D’après les gestes de Riku, l’『Ennemi』 mesurait approximativement "Six mètres".

Trois fois la taille d’un humain, se déplaçant lentement… il était donc en train de rechercher quelque chose… ?

Le dos d’Ivan était recouvert de sueurs.

Puis, un beuglement strident ébranla l’environnement.


Putain de merde ! Un Démonia !!

Il le savait sans attendre la gestuelle de Riku.

Un de ces monstres créés par la mutation du Phantasme appelé 『Roi Démon』 ou quelque chose de ce genre.

Ces monstres étaient retardés mentalement. On pouvait dire que c’était des bêtes auxquelles on avait donné une demi-cervelle.

Ils possédaient une force effroyable combinée à la notion de savoir ce qu’était une proie – une intelligence pitoyable en échange d’un instinct de prédateur silencieux. Et ce Démonia, qui se baladait dans une place comme celle-ci, devait faire partie des créatures les plus inférieures parmi cette race. Peut-être un ogre ou un troll… Alors, les humains avaient-ils la capacité de le combattre ?

Non. Évidemment que non.

En effet, c’était irréalisable. Peu importe à quel point un Démonia pouvait être faible, il réduirait quand même un être humain en tas de viande d’une pichenette.

Les monstres ne manifestaient pas d’instincts bestiaux comme la prudence ou les embuscades parce qu’ils n’en avaient pas besoin.

Ils ont remarqué, avec leur intelligence enfantine, qu’ils étaient forts et qu’ils pouvaient résoudre tous les problèmes par la force brute.

Avec les armes que le groupe avait en main… non, peu importe à quel point ils auraient pu être bien préparés, il était impossible pour un humain de tuer le moindre Démonia.

Et ce serait inutile.

Même s’ils parvenaient à abattre un seul Démonia… quelles en seraient les implications ?

Et si un Démonia avec une intelligence 『Supérieure』 le remarquait et venait à considérer les humains comme une 『Menace』 ?

— L’humanité, impuissante, se ferait exterminer. Par conséquent, il n’y avait qu’une chose à faire désormais. Courir.

Aucune autre alternative ne méritait d’être considérée.

… « Nous n’existons pas. Nous ne devons pas exister, et donc, nous ne sommes pas perçus »…

Les Humains ne pouvaient pas se défendre. Ils devaient jouer le rôle des 『Proies』. Et donc… Ivan les vit venir… les prochains mots de Riku en même temps qu’il se tournait lentement vers lui :

« Ivan, c’est un ordre. », annonça Riku.

« Meurs ici. »

« Jurer sur les dernières volontésAshieit. Laisse-moi faire. »

Souriant ironiquement, Ivan y consentit sans hésitation.

Ivan enfonça son sac dans les mains d’Alei et commença à marcher vers l’avant avec nonchalance.

« H-Hé… »

Ivan fit un sourire rassurant à Alei qui avait pris le sac, les mains chevrotantes.

« Tu sais ce qu’il en est, Alei. Ici, l’un d’entre nous doit être sacrifié. »

Oui, une personne devait faire office de leurre pendant que les deux autres s’échappaient. C’était leur unique choix.

Trente baies, une distance qu’un humain pouvait parcourir en 8 secondes.

Pour avoir rencontré un Démonia à une distance aussi critique, ils n’avaient pas d’autres choix pour fuir.

S’ils tentaient de fuir tous les trois, ils se feraient attraper et annihiler dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, ils se feraient traquer jusqu’au village… L’ennemi était au moins à ce point malin.

Riku devait avoir considéré 『Qui』 et 『Où』 le sacrifice devait avoir lieu… et cela, seul.

« On ne peut pas se permettre de perdre Riku, et, Alei, tu es encore jeune. Facile de choisir qui doit être éliminé. »

« Mais, ça ne… ! »

Ivan sourit chaleureusement. Il desserra le bandeau sous son menton et retira son masque à esprit.

« Ivan… !? »

L’air frais soufflant sur sa peau allégea étrangement sa tension.

Le vent lui fit se sentir bien en même temps qu’il balayait sa sueur et l’odeur suffocante de la peau de bête.

« T’en fais pas pour moi. 『Pour protéger mes amis et ma famille』… Ça c’est une raison qui mérite qu'on se sacrifie, pas vrai ? »

En disant cela, Ivan offrit son masque à Alei dont les épaules tremblaient.

« … Putain. Merde. MERDE ! »

Tapotant l’épaule de son ami et allié de longue date, Ivan se retourna.

Regardant dans les yeux noirs de Riku au travers de ses lunettes, il s’exprima :

« À la revoyure, Riku. Prends soin de ma famille, de mon enfant. »

Riku ne fléchit pas.

Sans détourner son regard, il fit face à Ivan honnêtement, lui répondant d’un hochement de tête.

« Ouais, compte sur moi. »

« Désolé. »

Surpris par les mots d’Ivan, Riku demanda d’un air dubitatif :

« … Pourquoi devrais-tu t’excuser ? »

« Désolé. »

Ivan se contenta de se répéter.

« Tu sais, Ivan. Tu… »

Alei s’adressa au dos de son camarade d’une voix tremblante, mais Ivan s’éloigna en faisant un signe au-dessus de son épaule, comme s’il était trop embarrassé pour les regarder.

« Alei, prends soin de Riku pour moi… Bien, il est temps de mourird’y aller. »

Partie 4[edit]


Alei et Ivan sortirent simultanément des ombres, mais dans des directions différentes.

En contraste au trot silencieux et maîtrisé de Riku et d’Alei, Ivan sprinta comme un fou bruyamment.

Lorsque la bête rugit, Ivan jeta un léger coup d’œil derrière lui tout en maintenant sa vitesse.

Il vit l’ennemi, qui l’avait remarqué, donner un coup de pied dans des restes d’acier en se dirigeant vers lui.

— L’『Ennemi』 était énorme. Tout comme Riku l’avait supposé, il était au moins trois fois plus grand qu’un humain.

Ses muscles se gonflèrent sous sa fourrure noire. Une dent protubérante et irrégulière provenant de sa bouche séparait sa tête en deux.

Lorsque ce cauchemar se mit à le poursuivre sans prêter attention à son entourage, Ivan se mit à ricaner.

Derrière la bête, dans la direction opposée, Riku et Alei se dépêchaient de s’éloigner aussi vite que possible.

Le monstre avait été trop distrait par l’agitation d’Ivan pour les remarquer…

« Ha-haaa ! »

Trouvant cela soudainement amusant, Ivan laissa échapper un cri triomphant. Gardant l’attention de la bête sur lui, il accéléra.

L’opération appât était un succès. Maintenant, il avait juste besoin d’attirer ce monstre aussi loin que possible.

Autant viser le meilleur résultat possible, pas vrai ? Après tout… ce serait la dernière mission de sa vie.


— Oui, sa mission s’arrêtait là.

Courir simplement comme un fou aussi longtemps qu’il le pouvait, une tâche simple.

« Je suis désolé Riku… de devoir te laisser avec tout ce poids. »

Riku, qui était comme un petit frère pour lui, se verrait confier des missions bien plus douloureuses, bien plus exigeantes, bien plus difficiles.

Lui par contre, dans quelques minutes – ou même secondes – sera en paix…

« Ouais, c’est vraiment honteux… Mais, je compte sur toi… Putain. »

— Les yeux noirs de Riku, à l’image de l’obscurité, émergèrent dans son esprit. Même lorsqu’il avait rendu à Ivan son regard, ils ne reflétaient… toujours rien.

Aucune peur, aucun doute, aucune détresse. Ni tristesse ni douleur ne s’y trouvaient. C’était pour cette raison qu’Ivan lui faisait confiance.

Il avait sacrifié sa vie sur les ordres d’un garçon plus jeune que lui.

Parce qu’il faisait confiance à cette personne aux yeux noirs pour disposer de sa propre vie comme un déchet si nécessaire…

Il lui faisait confiance pour qu’il fasse bon usage de cette vie bien mieux que quiconque. Mais…

« Je sais que cela pourrait te peser sur la conscience… mais Riku, je ne peux compter sur personne d’autre que toi. »

C’est pourquoi il s’était spontanément excusé. Pour avoir laissé à Riku une raison de mourir…

Ce n’est pas comme s’il voulait mourir. À leur village, sa magnifique femme et sa merveilleuse fille attendaient son retour.

Il voulait s’échapper d’une certaine manière pour éprouver un bonheur simple avec sa famille.

— Mais alors… en quoi cela serait vraiment différent d’être enterré dans la cendre turquoise et d’errer dans la mort ?

« Aah. Aaaah… !! »

Pathétique, pensa Ivan.

Il n’aurait pas pu être plus pathétique, abandonnant le choix d’un tel bonheur à ce moment. Il ne le voulait pas. Cette fin était la dernière chose qu’il souhaitait. Il ne voulait en aucun cas mourir sans aucune raison, sans le moindre sens.

« Désolé. Je suis vraiment désolé ! Mais, s’il te plaît, pardonne-moi… »

— Vivre dans un monde en ruines, insensé et affreux

Naître sans raison, pour vivre dans la peur, pour trouver un petit peu de bonheur, seulement pour le voir se déchirer en morceaux. Pour être massacré.

Quelle raison y avait-il pour continuer de vivre dans un monde où ce cycle se répétait sans fin ?

— La réponse à cette question lui avait été donnée par ce garçon, Riku.

Vivre pour protéger les amis de quelqu’un, la famille de quelqu’un, et – pour le bien de celui qui verra la fin de la Guerre – mourir.

C’était fantastique. C’était parfait. Il pouvait difficilement y avoir de meilleure justification pour donner une raison à son existence.

N’était-ce pas une mort sublime ? Bien sûr que si, crie-le et vois par toi-même.

« Je ! Je vais mourir pour protéger mes amis et ma famiiiille !! »

Tu vois… ? Pour qui, pour quoi, après quoi doit-on s’incliner !?

Une odeur putride. Il comprit qu’une mort inévitable pour les humains l’attendait.

« Ha, haaa ! Hé, Riku ! Cette ère prendra fin un jour, pas vrai ? »

Aucune réponse. Mais ce n’était pas comme s’il en attendait une.

— Pour commencer, 『Un jour』 était un concept étranger pour Ivan.

Ce monde était trop cruel pour y associer l’espoir.

Ce monde était trop hostile pour le luxe du désespoir.

Le passé et le futur étaient hors de portée et ne concernaient en aucun cas les personnes vivant dans ce présent.

Tout ce qu’une personne pouvait faire, tout ce qu’elle pouvait se permettre, était d’écrire le présent, raconter l’histoire du moment, avec toutes vies restantes. Même si cela pouvait être facilement balayé en un instant d’un simple caprice d’une personne, n’importe où.

« Ahh… »

La seule chose qu’il restait à faire était de continuer de courir, frénétiquement, comme cela.

« Ah… Ah aaaaahhh aaaah ! »

Toujours vers l’avant. En criant que tu étais là.

Si tu tombais sur le chemin, il suffisait de passer le fardeau à quelqu’un d’autre.

« Aaaaaaaaaaaahhhhh ahhhh aaaaaaaaaahhh aaah !! »

C’était tout ce que les humains pouvaient…

« Aaah… ah… »

Le cri s’arrêta.

Partie 5[edit]


… C’était l’époque de la 『Grande Guerre』.

Les humains étaient fragiles et impuissants. Ils devaient vivre en tant que 『Race』, et non en tant qu’individus.

Personne ne pouvait se permettre d’émotion individuelle. Un signifiait tous. Tout le monde devait travailler pour la communauté.

En ce sens, ils étaient constamment forcés de choisir des options qui n’étaient peut-être pas les meilleures, mais les plus efficaces.

Utilisant toute leur ingéniosité et leur intelligence, les humains survécurent… non, continuèrent de fuir.

Recouvert de boue et de cendres, piétinant les moindres petites joies, laissant derrière des cadavres… jusqu’au jour où tout s’arrêtera.

Avec cette stratégie, ils sacrifiaient une personne pour en sauver deux, se débarrassaient de la minorité au profit de la majorité.

Même si cela signifiait devoir abandonner quelqu’un, ils privilégiaient la survie des villageois.

Ils n’avaient pas le luxe du choix. Celui qui avait insisté sur ces règles… était Riku lui-même.

Il était trop tard pour la culpabilité ou les regrets. Mais… sans regarder derrière lui ou ralentir, lorsqu’il arriva en sécurité dans les bois, soudainement…

« … ! »

Un sentiment d’écœurement frappa Riku.

Le visage de cet homme devint graduellement de plus en plus flou dans sa mémoire. Un sentiment insoutenable de vide et un violent dégoût s’imprégnèrent de lui simultanément. Ivan – âgé d’un an de plus que lui – avait été un homme brave, prévenant et serviable. Parmi la génération de Riku, on ne trouvait personne qui ne lui était pas redevable. Il avait eu le coup de foudre pour sa femme et était resté plutôt timide jusqu’à leur mariage…

Tout cela.

Déjà de lui-même.

Il s’en rappela en employant le passé.

« Riku… Hé, Riku ! »

Alei, les larmes maculant encore les coins de ses yeux, agrippa les épaules de Riku et les secoua violemment.

« Essaye pas de tout prendre sur toi… tu vas imploser ! »

Mais Riku maintint son regard – dénue de lumière – de fantôme…

« Quand ça arrivera, quelqu’un prendra le relai. »

À ces mots, prononcés d’un ton détaché, Alei se tut.

Jugeant que personne ne les chassait, ils se remirent en route.

Leurs pas étaient lourds lorsqu’ils prirent la direction de la colonie… et pas seulement à cause de l’accumulation des cendres.

C’était ce qu’ils avaient laissé derrière eux. Ce qu’on leur avait confié. Ce qu’ils devront endurer…

« … Dis, Riku. Cette époque… Un jour… Elle se finira un jour, pas vrai… ? »

Ils ne le savaient pas. C’était la même question qu’avait hurlée Ivan pendant les dernières secondes de sa vie.

Riku ne répondit rien, et regarda à la place le ciel rouge où dansaient les cendres turquoise.

Puis quelque chose lui traversa l’esprit, des mots que quelqu’un avait prononcés : 『Il y aura toujours un lendemain』.

En regardant les morceaux de détritus tomber du ciel dans leur faible lueur turquoise, s’entassant silencieusement…

« Ouais, elle se terminera. »

S’il n’avait pas cette mentalité, s’il n’y croyait pas, en ce moment même…

… le poids le ferait tomber à genoux.

Partie 6[edit]


L’expédition avait duré quatre jours.

Leur destination de retour, la 『Colonie』, se trouvait au-delà de l’étendue sauvage où tombaient les cendres turquoise, dans un coin perdu encore plus en profondeur que les bois enneigés.

Au pied d’un rocher aiguisé comme un rasoir se trouvait une grotte cachée. Au premier regard, elle ressemblait au nid d’une bête sauvage.

Mais une fois à l’intérieur, on découvrait quelques piliers dégradés et de nombreuses lampes suspendues ici et là.

Riku retira l’une de ces lampes et l’alluma avec la poudrière qu’il sortit de sa poche avant.

La faible lueur orangée les guida dans la cave, jusqu’au bout du tunnel qui avait été creusé.

En avançant, soucieux d’éviter les pièges pour repousser les bêtes errantes, ils virent une paroi construite avec de solides rondins.

C’était une porte, créée dans le but de bloquer les éventuels loups ou ours qui auraient traversé pièges.

Bien sûr, si un intrus appartenait à une 『Autre race』, de telles choses étaient inefficaces.

Riku s’approcha et frappa à la porte avec un certain rythme, puis il attendit.

Rapidement, la porte grinça lentement en s’ouvrant à l’intérieur, et un garçon portant une peau de bête jeta un coup d’œil dehors.

« Content de vous revoir. Bon boulot à vous. »

Riku et Alei hochèrent simplement la tête en passant la porte.

« … Où est Ivan-san ? »

Riku secoua sa tête en silence.

Le garde prit une inspiration, comme s’il essayait de retenir quelque chose, et répéta à Riku.

« Bon boulot… à vous. »

Au-delà de la porte, la grotte s’agrandissait.

À ce moment-là, elle servait de cachette pour près de 2000 personnes.

L’eau de source qui jaillissait des profondeurs de la grotte réglait les besoins en eau, et une enclave en plein air permettait d’élever du bétail.

L’enclave possédait deux entrées, l’autre menant à une crique connectée à la mer depuis laquelle ils pouvaient récolter du sel et des poissons.

Pour des humains, qui seraient condamnés s’ils rencontraient 『N’importe quoi』 à l’extérieur, cela constituait un habitat relativement sûr.

L’épaisse couche de pierre pouvait tout au plus supporter l’impact d’une balle perdue provenant d’un champ de bataille.

— Bien sûr, cela pouvait être une évaluation bien optimiste du village.

Riku emprunta les escaliers en bois et rentra dans la colonie.

Les résidents travaillant dans la place le remarquèrent et tournèrent leurs regards dans sa direction, et parmi eux, une fille se précipita dans sa direction.

Elle était petite et mince, mais ses cheveux vifs et ses yeux bleus débordaient de vie même dans la grotte.

En l’approchant, elle hurla :

« T’en a mis du temps ! À quel point tu voulais m’inquiéter, p’tit frère !? »

« Crois-le ou non, on a fait au plus vite. »

Riku répondit brusquement et lâcha le chargement de son sac sur le sol.

« Coron, il s’est passé quelque chose depuis notre départ ? »

« Appelle-moi Onee-san ! Combien de fois je vais devoir te le répéter, espèce de… »

En boudant et en le sermonnant, la fille du nom de Coron hocha vigoureusement sa tête.

« Bon, peu importe. Il n’y a rien d’important à signaler. Maintenant, tu comptes retirer ce manteau et cette peau dégoutante ? J’irai les emmener au lavage ! »

Retirant la poussière de la tête de Riku sans réserve, Coron insista :

« Toi aussi, Alei. Merci pour tout ce que tu as fait ! »

Coron prit le manteau de Riku et son équipement en s’adressant à Alei qui se tenait derrière lui. Elle remarqua ensuite qu’il manquait une personne qui devait être présente.

Avant qu’elle puisse le demander, Alei lui répondit.

« … Ivan est mort. »

Coron resta abasourdie en même temps qu’une voix s’éleva d’un coin de la place.

« Papa ! »

Riku se tourna pour voir une petite fille courir vers lui et trébucher sur elle-même. En la voyant, Alei haleta.

La fille qui s’était épuisée en venant vers eux, voyant Riku, fit un sourire rayonnant et cria :

« Où est Papa !? »

« … »

Riku ne répondit pas.

Des cheveux brillants et des yeux bleus, tout comme son père – la fille d’Ivan.

« … Nonna. »

« Riku, Riku. Où est Papa ? »

Nonna reposa sa question, tirant sur les vêtements de Riku.

Cependant, derrière son visage joyeux, elle se sentit un peu mal à l’aise.

« Tu vois, Nonna… »

Alei ouvrit difficilement sa bouche pour lui répondre, mais Riku l’arrêta d’un geste.

De même, Coron essaya de s’interposer entre son petit frère et Nonna, mais Riku la fusilla du regard.

Il toucha sa poitrine pour vérifier.

— C’était bon. Il était verrouillé.

De son ton glacial habituel, Riku lui annonça la nouvelle.

« Ivan… Ton Papa ne reviendra pas. »

–––––––.

La fille écarquilla les yeux comme si elle n’avait pas compris, mais lorsque Riku s’éloigna, elle chancela en arrière.

De grosses larmes commençaient à sortir du coin de ses yeux, et ses lèvres se mirent à trembler.

« … Pourquoi… ? »

« … »

« Papa m’a promis qu’il reviendrait ! Papa m’a dit "Soit une bonne fille et attends-moi" ! Nonna a été une bonne fille… J’ai tenu ma promesse ! Alors pourquoi… ? Pourquoi Papa ne revient pas !? »

« … Parce qu’il est mort. »

« MENTEUR !! »

Le hurlement de Nonna résonna en écho dans la grotte.

« Papa… m’a dit qu’il reviendrait, il me l’a promis ! »

Combien de temps cela faisait-il ? se demanda vaguement Riku.

Combien de temps depuis qu’une voix aussi attristée ne parvient plus à le toucher le moins du monde ?

« Ivan a essayé de tenir sa promesse. Mais nous sommes tombés sur un Démonia, et il l’a attiré et est resté derrière. »

« Je me fiche de tout ça ! Pourquoi Papa ne reviendra pas !? »

— Nonna avait raison, pensa Riku.

Pourquoi et pour qui son père était mort ne lui était d’aucune importance. Son papa adoré ne revenait pas. Aucune explication ne pourrait y changer quelque chose.

« Papa disait que l’humanité gagnerait ! »

« C’est le cas. C’est ce pour quoi Ivan s’est battu, avec tout ce qu’il avait. Il s’est battu pour nous protéger, pour que nous puissions tous gagner. »

Combien de temps cela faisait-il ? se demanda vaguement Riku.

Combien de temps depuis qu’il était capable de mentir avec autant d’insouciance ?

Le petit visage de Nonna se plissa.

« Ce n’est pas gagner ! Si tu appelles ça gagner… »

« Nonna ! »

Une voix tranchante ainsi qu’une main tendue couvrirent les mots que la fille allait prononcer.

— 『Ça aurait été mieux si Riku était mort.』

La jeune femme morne, la mère de Nonna, autrefois la femme d’Ivan, apparut de nulle part.

Sympathiquement, elle pressa sa main sur la bouche de sa fille et regarda le visage de Riku.

Voyant que ses yeux ne contenaient ni haine ni rancœur, Riku toucha rapidement sa poitrine de nouveau.

— Tout va bien. C’est bon.

« Riku… »

Marta, la mère de Nonna, prononça son nom d’une voix rauque.

Je suis désolé, était sur le point de dire Riku, mais il ravala ses morts.

« … Ivan a servi d’appât pour nous permettre de nous échapper. Sans cela, on serait tous morts, et il pensait fermement que si l’on parvenait à ramener ce qu’on a découvert, cela vous protégerait, toi et Nonna. »

« … Merci, Riku. »

Marta marmonna en pleurs.

Elle hocha légèrement sa tête, puis reparti dans le village, sa fille à moitié orpheline dans ses bras.

Une fois hors de vision, Coron murmura comme si elle faisait une prière :

« … Ivan. C’était une bonne personne. »

— Oui, c’était un grand homme. Et la femme qu’il avait choisie était une femme fantastique.

Elle n’avait proféré aucune insulte, aucune plainte, et elle ne le laissa pas paraître. Elle l’a simplement cru.

Leur enfant, par contre, était une fille intelligente qui savait lire entre les lignes.

Elle avait dévisagé Riku pour lui faire comprendre ce qu’il était…

— Un "Menteur".

« Riku ! »

Soudainement, Coron l’enlaça avec une force qui le déstabilisa.

« Bon retour parmi nous. C’est une bénédiction que tu ailles bien… »

« … Ouais… je suis de retour. »

Ensuite, Coron changea délibérément de sujet avec exagération.

« Biiien, bien, bien ! Il est temps pour vous de prendre un bain. Je vais le préparer ! »

« Un bain ! »

Alei se réjouit, mais Riku fronça les sourcils et grogna.

« On peut se contenter de s’essuyer. Pas besoin de gâcher des ressources. »

« O, Nee, San, te dit d’aller prendre un bain ! Tu empestes là ! »

Coron se plaignit, reniflant ses propres vêtements comme si elle s’inquiétait que l’odeur s’attache à elle. Riku soupira, mais s’y dirigea en trainant des pieds.

Lorsqu’ils sortirent de la place et entrèrent au bout du couloir, un vieil homme le repéra et l’appela.

« Hé, Riku ! Cette chose inutile fonctionne enfin ! »

« Simon, comment oses -tu !! Pourquoi tu lui as dit !? J’espérais pouvoir le surprendre ! »

« Fonctionne… Tu parles du télescope ? »

Riku en resta bouche bée, et Coron en profita pour bomber fièrement sa poitrine.

« Uhum, À quoi tu t’attendais venant de moi ? »

« Comment dire, tu avais bien expliqué le principe, Coron… mais je n’avais toujours aucune idée de comment le mettre en pratique. »

Guidé par Simon, Riku monta les escaliers menant à l’atelier construit dans une crevasse horizontale de la grotte. En son centre, un objet cylindrique y était installé.

Il y a un an de cela, ils l’avaient récupéré des débris d’un tank appartenant aux Nain – un télescope à très longue portée.

Sur le chemin du retour, il s’était cassé en deux au milieu, ne devenant qu’un débris…

Riku demanda :

« Vous êtes surs qu’il n’utilise pas d’esprits ? »

« Ouais, rassure-toi. C’est une version améliorée de celle que tu fabriquais. En gros, il utilise de nombreux disques en verre empilés ensemble d’une manière complexe. Laisse-moi te le dire, j’ai dû travailler pour obtenir des lentilles avec les bons ratios ! »

« Je vois. Deux d’entre nous sont morts pour le récupérer. Nous devons en faire bon usage. »

Coron était présente lorsqu’ils l’avaient récupéré.

C’était elle qui l’avait identifié comme étant un télescope à très longue distance et suggéré de le ramener, et c’était Riku qui avait approuvé ce choix.

Puis – pour échapper à la menace d’un Thérianthrope qu’ils avaient croisé sur le chemin du retour – ils avaient dû sacrifier non pas une, mais deux personnes.

Malgré cela, Simon intervint chaleureusement :

« Avec ça, le nombre d’expéditions diminuera. Pense à quel point ils seraient heureux de l’entendre ! »

« … Ouais, c’est vrai. »

— C’était un mensonge.

Riku savait à quel point Coron avait travaillé pour réparer ce télescope.

Mais ce n’était qu’un effet placebo. Les humains avaient beau être aussi prudents que possible, si jamais ils décidaient vraiment de les trouver, ils le feraient en un rien de temps.

Et encore, même maintenant, il était hautement possible que ce lieu se fasse accidentellement annihiler.

— Tout comme son lieu de naissance l’avait été, et l’endroit où il avait été élevé.

Consciente des pensées qui tourmentaient Riku, Coron dit gaiement :

« Ça sera beaucoup plus simple pour anticiper une attaque. Si on sait à l’avance qu’un danger arrive, on aura le temps de s’échapper, pas vrai ? ♪ Il va falloir réfléchir à comment on va s’en servir, tu sais ! Allez, on y va ! »

Ils quittèrent tous les deux l’atelier. Se dirigeant vers sa chambre qui se trouvait dans la zone, Riku demanda :

« Et les autres expéditions ? »

« Ils sont tous revenus en toute sécurité. Ton équipe est celle qui s’est aventurée le plus loin, du coup tout le monde est revenu. ♪ »

« Ouais, à une erreur près de ma part. »

Le visage impassible, et pas particulièrement ironique, de Riku fit hésiter Coron.

« M-Mais ! Vous avez dû ramener quelque chose de valeur, pas vrai ? »

« Dans les ruines d’un dirigeable nain, on pense avoir trouvé la carte du monde actuel. »

« … ! Vraiment !? C’est une grosse trouvaille ! »

Riku hocha la tête en réponse à la voix enthousiaste de Coron.

« Avec des indications d’où se trouvent leurs effectifs et de leurs stratégies, le tout expliqué en langage des Nains. Mais une partie est codée. Il va me falloir du temps pour la comprendre, alors laisse-moi seul pendant un moment. »

À ces mots, l’expression de Coron devint complexe.

« … Hmm. Mais d’abord, prends vraiment un bon bain, OK ? Tu schlingues vraiment là. »

En pinçant son nez, Coron lui tourna le dos et se mit à partir. Riku laissa échapper un soupir.


— En entrant dans son étroite chambre, Riku ferma la porte.

Il y avait déjà peu d’espace à l’origine, ayant été creusé dans la grotte, mais les très nombreux livres qui s’y étaient entassés rendaient l’atmosphère encore plus oppressive.

Au beau milieu se dressait une petite table pour manger. Au bout se trouvait un bureau pour faire de la cartographie, et la paillasse qui lui était adjacente lui servait de lit.

Il déposa la lanterne sur son bureau, retira son sac et aligna les différents objets qu’il avait obtenus, la star du lot étant trois feuilles de parchemin, celle qu’ils avaient recopiée ensemble.

Il les déploya à la lumière de la lanterne. Aucun oubli, aucune tache… ce qui signifiait qu’Ivan n’était pas mort en vain.

… Riku expira profondément et regarda autour de lui.

Il était seul. Sa chambre était suffisamment loin de celles de ses voisins, et la porte était épaisse.

Après avoir fini sa 『Routine habituelle』, Riku prit une profonde inspiration et toucha sa poitrine…


— Avec un *clic*, il ouvrit son 『Verrou』.

Partie 7[edit]


« Qu’est-ce que tu veux dire par… PAS EN VAIN !? PUTAIN D’HYPOCRITE !! »


Il frappa ses poings contre la table, s’écorchant au passage.

La carte du monde actuel. Les positions des camps. La stratégie des Nains.

Oui, génial ! Une énorme trouvaille. Elle pourrait même décider du destin de toute la colonie.

Ils avaient désormais une idée d’où se trouvaient les ressources et les bases ennemies. Ils seront capables d’éviter de mettre le pied à l’aveugle sur un champ de bataille impliquant les autres races.

Cinq années de périlleuses 『Expéditions』 juste dans l’espoir de trouver une telle chose.

Drastiquement Au début, ils avaient cartographié la zone environnante. Puis, une esquisse de la carte du monde. À force de l’actualiser, elle commença à refléter les zones dangereuses et les ressources potentielles.

Ce ne fut que depuis récemment qu’elle révéla son utilité. À présent, en incorporant les informations qu’ils venaient de ramener, la fiabilité de leurs cartes venait d’augmenter drastiquement.

— Mais combien de personnes ont dû mourir pour ces cartes ?

Riku connaissait la réponse à cette question. Il se souvenait de leurs visages. Il pouvait même réciter leurs noms.

Si vous vouliez vraiment le savoir, il pouvait même vous raconter quand ils étaient morts, où, et pour quelle raison. Quarante-sept personnes… non, il y en avait une de plus désormais, donc quarante-huit.

— À chacune d’elles, Riku leur avait donné le même ordre : 『Meurs』.

Parfois directement. Parfois indirectement. Mais qu’importe qui en donnait l’ordre, Riku était celui qui tirait les ficelles.

— Un pour tous. Sacrifier une personne pour en sauver deux.

— Si cela met en danger les autres, abandonnez votre vie avant que cela n’arrive.

Celui qui avait instauré ces règles, montré à tout le monde comment sortir de leur situation désespérée, n’avait été personne d’autre que Riku lui-même…

Mais…

« Si ça continue… où cela va-t-il nous mener ? »

Tuer un pour deux. Tuer deux pour quatre. Cumulez le tout et on atteignait quarante-huit.

La population actuelle de la colonie qui avait survécu grâce à ces sacrifices… était d’un peu moins de 2000.

Alors, Riku, voyons ce que tu as à dire. Jusqu’où comptes-tu continuer ça ?

Jusqu’à ce jour, pas vrai… celui où tu auras tué 『999 pour 1001』 ?

Ou alors… jusqu’à ce qu’『Il ne reste qu’une personne』 ?

« … Ha… ha, hahahahaha… ! »

Et tu as le culot de dire à une fille qui vient de perdre son père que c’est une 『victoire pour l’humanité』 avec cette bouche !

De tromper tout le monde en prétextant que tout cela est inévitable, que ces sacrifices sont nécessaires ; de les démoraliser ! Et même toi, tu t’accroches à ces mensonges, tu enfermes ton cœur et tu te convaincs de ce en quoi tu dois croire.

— Cela lui donna envie de vomir. La folie du dégoût qu’il exprimait envers lui-même lui écorchait la gorge. Tu n’as pas honte ? Ou tu l’as oubliée ? Jusqu’où tu comptes tomber ? Enculé…

« Hff !… Hff, hff… »

… Avant qu’il ne s’en rende compte, la table était cassée.

Des fragments de bois s’étaient logés dans les poings qu’il avait utilisés pour frapper la table, répandant du sang.

Il reprit subitement son calme après cette colère soudaine. Ses pensées calmes réprimandèrent son cœur.

Tu es content maintenant ? – Ouais, comme si j’allais être content.

Tu vas pleurer ? – Ouais, comme si ça allait changer quelque chose.

Alors tu as fini ? – Ouais, c’est bon, connard.


Il n’avait aucun droit pour pleurer. Si quelque chose devait couler, ce devrait être du sang.

Cela lui convenait bien mieux. Ce bâtard, ce fils de pute, ce menteur hypocrite.

— Plutôt qu’un liquide noble comme les larmes, du sang sur ses mains lui convenait bien mieux.

Il ferma ses yeux, porta sa main à sa poitrine, et l’imagina.

— *Clic*.

Accompagné d’un lourd retentissement, il ferma le 『Verrou』, et c’était tout.

Comme d’habitude. Comme prévu. Trompeur. Calculateur et calme. Le donneur d’espoir.

『Riku』 – « l’adulte » au cœur d’acier – était de nouveau opérationnel.

Ayant fermé son corps et apaisé son esprit, Riku ouvrit lentement ses yeux.

Puis, à la vue du bazar devant lui, de la table tachée de sang, il soupira.

« … Les arbres ne poussent pas sur des pierres… Et merde… Je fais quoi maintenant ? »

En retirant les éclats de bois de sa main, il grogna. Aucune douleur, comme si ses sens s’étaient figés en même temps que son cœur.

« … J’imagine que je n’ai aucune excuse à cela… non, attends. Si je l’utilise comme feu de bois, ça éliminera les preuves et ça augmentera nos ressources. D’une pierre deux coups. Je pourrais très bien manger par terre… »

Partie 8[edit]


— De l’autre côté de la porte.

Adossée au mur, Coron, le visage baissé, avait tout entendu.

… C’était coutumier. C’était pour cela qu’elle le laissait seul.

C’était son moment à lui pour délivrer son cœur. De sorte qu’il puisse accepter d’avoir sacrifié… tué Ivan. Un rituel… qui lui était nécessaire. Sans cela, il deviendrait fou.

— Ou peut-être était-il devenu fou depuis longtemps…

« … »

Coron ne pouvait rien dire… C’était la seule chose qu’elle pouvait faire, l’écouter de l’autre côté de la porte.

Ce garçon de 18 ans, si jeune qu’on devrait le traiter comme un garçon.

Cette situation, celle dans laquelle il s’était vu confier le destin et les décisions à prendre d’une colonie de deux mille individus, était anormale. Mais… il n’y avait personne d’autre.

Pour guider ces deux mille personnes qui avaient perdu espoir. Pour prendre les choix difficiles mais nécessaires.

Qui d’autre pouvait encaisser la détermination de leurs prédécesseurs, de la volonté des survivants, et continuer d’avancer ? Qui pouvait endurcir son cœur de cette façon ?

— Personne d’autre que Riku.

S’ils le perdaient, ils en seraient réduits à trembler dans la peur de mourir comme des 『Proies』.

Des animaux complètement inutiles et dénués de sens… Même Coron le savait.


— La Grande Guerre 『Interminable』.

Ce n’était pas une hyperbole. La guerre en était au point où personne ne se souvenait de quand elle avait commencé.

À chaque fois que les humains fondaient un semblant de civilisation, elle se faisait éliminer comme de la mauvaise herbe… Une tradition orale bien trop pathétique et absurde pour la considérer comme de l’Histoire. Ils la décrivaient simplement, calmement, en se tenant aux faits, comme l’éternité.

Un monde où le ciel était inaccessible et où la terre était dévastée, tous deux baignant dans la couleur du sang, démuni de nuit ou de jour.

N’ayant même plus de calendrier commun, ils en avaient oublié la signification de voir le temps passer.


Dans cette ère stagnante où la terre et le ciel, trempés dans la 『MortCendre Noire』, était saccagés par encore plus de violence… les humains restaient impuissants.

Faire un pas à l’extérieur du village revenait à tendre son coup autour de la faux de la Faucheuse.

Même une rencontre malchanceuse avec un animal sauvage devenait une invitation pour la mort.

La vue des dieux et des leurs créations – les 『Autres races』 – annonçait la destruction.

Le moindre projectile perdu ou contrecoup d’une explosion causait l’annihilation de villages, de villes, de civilisations entières.

… Interminable. Interminable, interminable.

Interminable, interminable, interminable, interminable… telle était le cycle de la mort de de la destruction de ce monde.

Si l’enfer existe, c’est cela, pensa Coron… et pourtant, l’humanité y vivait toujours.

— Personne ne voulait mourir sans raison.

— Leurs 『Cœurs』 n’accepteraient pas que leur existence ait été vaine.

Rester sain d’esprit dans un monde comme celui-ci… pouvait-on même de rester sain d’esprit ?

Partie 9[edit]


— Il y a cinq ans.

La colonie qui avait accueilli Riku, la maison de Coron, avait été prise dans une confrontation entre des Flügels et des Dragonias et s’était fait effacer.

Les adultes qui étaient autrefois leurs dirigeants moururent tous, et, écrasés par le désespoir, pleurant et sanglotant, les survivants étaient parvenus jusqu’à une grotte.

Ignorant ceux qui étaient acculés par la tristesse, un enfant d’alors 13 ans inspecta la grotte et déclara :

« C’est un bon endroit. Ça pourrait être notre prochain village. »

Devant des gens qui avaient tout perdu il y a à peine quelques heures, il avait dit 『prochain』, comme c’était évident.

Des rugissements se firent entendre.

Pour quoi faire ? crièrent-ils.

Pour autant que ça les concerne, c’est comme si nous n’existons pas à leurs yeux, disent-ils en pleurant.

À ces arguments, bien trop logiques pour croire à un désespoir hystérique, le garçon répliqua sans cligner des yeux :

« C’est vrai. Ce n’est pas "comme si" nous『 n’existons pas』. Nous 『n’existerons pas』. »

Le garçon expliqua alors comment ils allaient procéder.

« Nous n’existons pas, nous ne pouvons pas exister, donc nous devrions devenir imperceptibles… Nous devrions devenir des 『Fantômes』 »

Son regard noir était encore plus sombre que les profondeurs de la grotte.

« Nous devrions utiliser tous les moyens à notre disposition pour fuir, pour nous cacher, et pour survivre… et cela jusqu’au jour où quelqu’un y assistera... assistera à la fin de la Guerre. »

S’ils ne pouvaient rien faire, ils pourraient au moins porter les espoirs de leurs prédécesseurs.

S’ils ne pouvaient rien faire, ils pourraient au moins donner une chance aux générations suivantes.

« Jurer sur les dernières volontésAshieit. À tous ceux capables de dire cela et d’aller jusqu’au bout des choses… suivez-moi ! »

— Treize ans.

Les paroles d’un enfant qui avait vu par deux fois sa maison se faire détruite de façon insensée résonnèrent lourdement en écho dans la grotte.

À ces yeux sans âmes dont la vie n’avait aucune signification, ses mots leur avaient transmis une raison de vivre… et une raison à leur mort.

Partie 10[edit]


Il s’était passé cinq ans depuis que le Riku de treize ans avait été désigné comme dirigeant d’une population excédant deux mille vies.

Depuis cette année-là, le nombre de morts s’élevait à présent à… quarante-huit. Coron pensa – C’est incroyablement peu..

Mais Riku ne le voyait pas ainsi. Même si c’était le cas, la responsabilité d’ordonner leurs morts l’aurait écrasé.

Les quarante-huit disparus avaient tous perdu leurs vies dans des 『Expéditions』.

Pour une colonie forte de 2000 personnes, il aurait été normal que plus du double meure chaque année rien qu’à cause du manque de nourriture.

Et si une autre race venait à les repérer, des centaines, des milliers, mourraient en un battement de cil.

Pour ne comptabiliser que quarante-huit victimes en cinq ans, ce nombre révélait à lui seul les compétences de Riku.

— Voilà pourquoi ils lui faisaient confiance.

— Voilà pourquoi ils reposaient leur vie sur ses épaules.

Mais… ils l’oubliaient de temps en temps. Et lorsqu’ils s’en souvenaient, ils se sentaient coupables, offrant des remerciements et des excuses. Et là, c’était au tour de Marta de s’en souvenir.

— Riku était pareil, la faux de la faucheuse était prête à trancher son cou. Et à ce cou, 2000 personnes y étaient suspendues.

——......


Lorsque Riku sortit de sa chambre, Coron fit de son mieux pour prétendre ne pas avoir remarqué la blessure à son poing.

« Riku, tu es vraiment incroyable… Tu fais vraiment tout ce que tu peux. Nee-san peut le garantir… »

« … Garde tes mots réconfortants. Je vais aller le prendre, ce bain. »

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Les yeux de Riku ne reflétaient toujours rien. Incapable de le supporter, Coron l’enlaça.

Il atteignait ses limites. Être le guide qui assurait la santé mentale de deux mille personnes dans ce monde… était chose impossible. À ce rythme-là, son petit frère, Riku, finirait définitivement par craquer !!

« Hé… Coron. »

« … C’est Coron-ne[3]… Qu’y a-t-il ? »

« Quand finira-t-elle ? Cette époque. »

Dans le passé, quelqu’un lui avait dit : 『la pluie finira toujours par s’arrêter』 et que 『l’aube viendra toujours après la nuit』.

Mais y avait-il un humain ayant assisté à la dernière fois où la tempête de cendres turquoise s’était arrêtée ?

Qui avait vu par-delà ce ciel, obscurci par la poussière, jusqu’au soleil ?

Oui, cela arriva un jour… ça ne pouvait être éternel, mais…

A l'échelle humaine, cette guerre… elle ne pouvait être qu’éternelle.

Partie 11[edit]


« Ils se demandèrent donc : Quand… Hé, que, qu-qu-qui… !? Qu-Qu-Qu’est-ce qui ne va pas !? »

Tet, qui avait raconté tout cela en jouant avec des yeux lointains, venait de pousser un cri de panique.

« C-C’est pas du jeu, dess… Me raconter une histoire aussi triste, snif, pour faire pleurer Izuna de sorte que je ne gagne pas, dess. »

« D-D-Désolé ! C’était peut-être un peu trop sombre !! »

Mais alors que Tet s’excusait auprès d’Izuna chez qui de grosses larmes coulaient les unes après les autres, il se mit à penser :

L’empathie de pleurer ouvertement en entendant cette histoire, c’est vraiment remarquable.

Pour tout dire, s’il venait à raconter cette histoire à d’autres races, le mieux auquel il pouvait s’attendre était de se faire rejeter avec un 『Bien sûr』.

Même maintenant, 6000 ans plus tard, les différentes races avaient encore des comptes à rendre les unes avec les autres.

Une fille qui pouvait s’attrister devant cette histoire et la qualifier de triste… c’était « sans aucun doute une enfant ».

« Désolé. Mais tout cela est vrai… C’était ainsi que le monde fonctionnait lors de la 『Grande Guerre』. »

« … Ivan, est mort, dess… »

« Oui, il est mort. L’Imanity, sans les 『Dix Commandements』, pouvait mourir d’une pichenette d’un Démonia, non… »

Il baissa légèrement de ton et continua :

« Même d’une simple morsure d’un Thérianthrope… Ce sont les créatures les plus faibles de cette planète. »

« … !! Izuna ne ferait jamais ce genre de… »

Chose… était-elle sur le point de dire, mais Tet fut impressionné qu’elle ait ravalé ses mots.

Non… elle ne pouvait pas dire avec certitude qu’elle ne le ferait 『Jamais』. Cette jeune fille était très franche et intelligente.

Était-ce si différent de ce qu’elle avait fait à Elchea dans des jeux ? Elle l’avait vu. Elle avait bien senti que c’était absurde. Que c’était mal.

« … Ce genre de chose est mauvais, dess… N’importe quoi, dess… »

« Oui… c’est vrai. Ce monde était fou. »

Exactement. Véritablement. Proprement. Il était absurdement déraisonnable.


Si un enfant trouvait cela 『Naturel』… ce serait abject.

« Mais, attends ! Personne n’aime les histoires aussi sombre, pas vrai~ ♪ Pourquoi ne pas sauter des passages~ ☆ »

Dans le but de pimenter l’atmosphère oppressante, Tet essuya les larmes d’Izuna :

« As-tu déjà entendu parler… des Ex-Machinas ? ♪ »

« … À la dixième position des 【Exceeds】… Les Ex-Machinas, dess… Ne te moque pas de moi, dess. »

« Tu es vraiment intelligente~ ☆ Tu as travaillé dur. C’est bien, c’est bien ! »

Tout en apaisant Izuna qui reniflait, Tet continua de jouer avec dextérité et ajouta :

« Oui, les Ex-Machinas… Une race de machines vivantes. Créés par un Ancien Dieu "Inactif" depuis bien longtemps… Un Ancien Dieu vieux au point d’avoir été oublié par les Ex-Machinas eux-mêmes. »

« … Papy m’a parlé d’eux, dess. Il disait qu’ils ne tombaient jamais deux fois dans le même piège, et que pendant la guerre, les seuls capables de… "Déicide" ? … étaient les Flügels et les Ex-Machinas, dess. Donc… »

Oui, c’est bien ce qu’il avait dit, Izuna continua :

« 『Va surtout pas les faire chier』, dess. »

« Dix sur dix~ !! Laisse-moi continuer de te caresser. »

Tet afficha un grand sourire sur son visage et il passa en mode *mofumofu mofumofu*[4].

« Donc, oui, les Ex-Machinas… Un jour, Riku tomba sur l’un d’entre eux… »

Ssshhh ! Izuna sursauta comme un chat et s’éloigna instantanément de Tet.

« … Ouais, donc, Riku, face à face avec le terrible Ex-Machina, se fit soudainement attaquer. À une vitesse bien trop rapide pour que les sens d’un Imanity puissent réagir, tu comprends. »

« J-Je, j-je croyais que tu avais dit que tu arrêterais de parler de ce genre de chose, dess ! »

« Eh~ ? J’ai simplement dit que personne n’aimait les histoires aussi sombres, donc que j’allais sauter des passages. »

« Je ne peux pas t’entendre, je ne peux pas t’entendre, dess !! »

« Tu peux te couvrir les oreilles autant que tu le veux, mais ça ne fonctionnera paaas. L’Ex-Machina avait frappé Riku avec 『Pseudépigraphe[5] : Lames de la forêtRauvu-Pocrifen』. C’est une arme destinée à reproduire un sort Elfique qui lançait de nombreuses aérolames[6] qui réduisaient tout en miettes ! »

« Hyaaaaaaaah !? »

« La cendre noire elle-même fut emportée en même temps que le manteau et l’équipement de Riku furent hachés en morceaux et emportés dans les airs… »

« Aaaaah~, aaaaah~ j’entends rien, dess. Je n’entends rien, dess ! »

« Et alors… elle s’approcha des restes en miettes de Riku qui gisait sur le sol et… »

« NYAHHHHHH~ AHHHH !! »


« … l’embrassa et lui dit 『Nii, je n’en peux plus, fais de moi une femme』~ ☆ »

… ?

« T-Tu ne viens pas de dire qu’il avait était découpé en morceaux ? Dess. »

« Oh, j’ai dit que son équipement et son manteau avaient été réduits en miettes, Riku-dono était in☆demne~ »

Pour la toute première fois de sa vie… Izuna ressentit l’envie de frapper quelqu’un.


Chapitre 2 – 1×1 = Sans But[edit]

Partie 1[edit]


… Bien, résumons la situation.

Je m’appelle Riku, 18 ans, puceau… Quoi ? Vous avez un problème !?

— Non.

Non, non, non, non, la question qui a surgi dans mon cerveau en pleine activité doit… attends, attends… du calme ! Ressaisis-toi.

Je ne comprends pas la situation, mais ça veut dire que c’est pire que tout ce que j’avais anticipé.

Assigne des priorités aux questions… Que s’est-il passé ? Que se passe-t-il ? Que va-t-il se passer ? C’est tout. Tout d’abord, vérifier l’état du 『Verrou』 de ton cœur.

… C’est bon. Il est encore fermé après tous ces drôles d’événements, mais de peu. Puis comprends ce qu’il se passe en une seconde, non, un millionième de seconde, sinon…

« … 【Évaluation】 Traitement de la situation actuelle… »

Peu importe ce que cette fille nue qui te chevauche – ce monstre déguisé – va te faire, tu seras foutu ! Réfléchis plus vite, arrête le temps…

Partie 2[edit]


Depuis la colonie, Riku s’était dirigé à cheval vers l’est, vers la direction indiquée par la carte des Nains.

Il devait s’y trouver des ruines d’une vieille cité Elfique, détruite par une unique attaque d’un Flügel[7]. Les informations concernant les Elfes étaient très sophistiquées, et surtout de grande valeur.

Il avait exploré le champ de bataille, mais n’y avait trouvé rien d’utile, et les informations qu’il était parvenu à rassembler étaient insuffisantes.

Après tout, ces enfoirés n’utilisaient pas d’outils. Pas la peine de s’intéresser à la magie qui ne nécessitait pas de catalyseur.

Mais au fil du chemin, la chute de Cendres Noires se fit de plus en plus intense, forçant Riku à prendre refuge dans un petit monument proche. C’est à ce moment qu’il en repéra un, un membre d’une 『Autre race』.

Elle avait l’apparence d’une jeune fille nue avec des parties mécaniques visibles… une 『Ex-Machina』.

Une des pires races. Mais ça allait. Probablement.

Riku tenta de l’ignorer et continua d’avancer.

— L’instant d’après, il était à terre.

Tout son équipement s’était fait éliminer avec la Cendre Noire elle-même, et on l’avait poussé contre le sol, visiblement.

Il était complètement incapable de dire ce qu’il venait de se passer… mais il semblait qu’il n’était pas encore mort.

En tout cas, il était désormais torse nu, son dos pressé contre le sol, après quoi l’Ex-Machina se baissa vers lui et s’exprima.

« Nii, je n’en peux plus. Fais de moi une femme. »

——

… Des troubles de la mémoire ?

Il se trouvait à terre. Il était parfaitement plausible qu’il se soit cogné la tête.

Mais si sa mémoire était bien fiable, cette ligne avait été prononcée d’un ton monotone dénué d’émotion, après quoi, soudainement…

Son innocence, ses lèvres furent volées.


… C’est tout ce à qu’il avait pu déduire. Cela répondait à la première question, 『Que s’était-il passé ?』.

À présent, il s’attaquait à la seconde question, 『Que se passe-t-il ?』, mais…

« 【Erreur】 … Compréhension, impossible. »

L’Ex-Machina, toujours au-dessus du corps de Riku, murmura cette déclaration sans émotion et avec un visage inexpressif qui seyait à une machine.

Huhu, pas mal du tout mon gars, se complimenta Riku intérieurement.

Il avait réussi avec succès à se retenir d’ouvrir la bouche et le réflexe de la repousser grâce à sa mentalité et à son expérience.

Tous deux voulaient lui faire crier 『C’est plutôt à moi de dire ça, abrutie ! 』.


— Les 『Ex-Machinas』. Une race très particulière même au sein des monstres impliqués dans la Guerre.

Tout d’abord, c’était une race de machines, même pas d’être vivant, qui fonctionnait en étant connectée à des 『Clusters[8]』.

Cela signifiait qui si l’un d’entre eux vous trouvait, la race vous avait trouvé. Faire face à l’un d’entre eux signifiait faire face à la race entière.

Une des raisons pour laquelle cette race était considérée comme extrêmement spéciale était due à leur façon de se battre.

Que ce soit la magie d’un Elfe, les armes à esprits des Nains ou même le souffle d’un Dragonia… les Ex-Machina les reproduisaient et les utilisaient contre eux en retour.

Tout au long de la Guerre, leur stock d’armement continua d’augmenter, et en théorie… ils étaient capables de devenir de plus en plus force indéfiniment. C’était la pire des races.

Néanmoins, ils avaient aussi une autre particularité.

— « Ils n’attaquaient jamais les premiers. »

En cas d’attaque, ils répliquaient, mais tant qu’on ne les provoquait pas, ils n’engageaient pas le combat. C’est du moins ce qu’on en disait.

Pour cette raison, les écritures des Nains les décrivaient en les appelant 『les intouchables』.


— C’était cette connaissance qui avait fait taire Riku.

S’il venait à dire quelque chose de déplacé, il pourrait être perçu comme étant un 『Ennemi』, et la race humaine entière se ferait exterminer.

Du coup, « Que se passe-t-il » !? Qu’est-ce qu’elle me veut celle-là !?

Une situation qui contredisait les informations dont il était au courant à de multiples niveaux le fit s’énerver contre lui-même.

Ils n’engagent pas le combat. Il avait donc supposé qu’il devait l’ignorer et partir… mais regardez le résultat.

Même après avoir assemblé toutes ses informations, Riku se trouva toujours incapable de comprendre la situation ou de bouger, jusqu’à ce que…

*Suu*, la peau pressée contre lui se détacha, bien que la jeune fille mécanique continuait de le chevaucher.


« 【Hypothèse】 Valeurs des paramètres du fantasme, invalides ? »

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Devant cette question complètement inattendue… il y eut un moment d’indécision.

Les humains étaient des fantômes. Ils n’existaient pas. Ils ne devaient pas exister. Ils étaient imperceptibles… Devait-il s’abstenir de répondre et rester muet… ?

« … Ce n’est même pas une question de si ça me plaît ou non. Qui t’a donné mon consentement pour me voler mon innocence ? »

« Non », cette chose avait répondu en utilisant le « Langage Humain ».

Cela confirmait que, au strict minimum, l’existence de la race humaine était reconnue.

Rien que cela le refroidit d’un coup, mais de là à l’ignorer… Un refus de répondre et les humains pourraient être considérés comme 『Hostiles』.

Prends les choses comme elles viennent.

Tant que la situation ne devient pas plus claire, ne fais rien de toi-même.

Ne semblant pas intéressé de répondre à son accusation, toujours sans expression, la créature continua de parler d’un ton plat.

« 【ChargementLaden[9]】 Phrase 072 — 『C-Ce n’est pas comme si je voulais le faire. C’était un accident. C’est ça, un accident.』 »

… Avec sa prononciation dénuée de sentiment, et avec son 『Nii』 de tout à l’heure, les pensées de Riku s’arrêtèrent nettes.

C’est quoi ce bordel ?

« … 【Confirmation】 Aucune réaction du sujet au niveau de sa température, de son pouls ou de ses organes reproducteurs. »

« Pourrais-tu ne pas espionner les réactions physiques des gens ? »

Luttant pour garder son calme, Riku claqua de la langue en découvrant une nouvelle information fâcheuse :

Il pouvait lire ses réponses physiologiques. La probabilité qu’un 『Mensonge』 le catégorise comme un ennemi était… très élevée.

Qu’elle soit ou non consciente de ces appréhensions de la part de Riku, la fille mécanique continua son interrogatoire.

« 【Doute】 Les humains interrogés devraient manifester de l’excitation sexuelle. Données incorrectes ? »

« … Euh, ouais. J’imagine que ça dépend d’une personne à un autre. »

— Il ne pouvait pas mentir. Mais il ne comprenait pas son objectif. Il n’arrivait pas à saisir la situation.

De ce fait, s’il pouvait lire ses réactions physiologiques, il devrait être conscient d’à quel point il était terrifié. Que voulait-il au juste… ?

« 【Requête】 Unité pas jugée sexuellement excitante, ou "attractive" ? »

Ayant déjà du mal à réfléchir, cette question extraordinairement difficile lui donna le vertige.

Une calamité qui annonçait l’annihilation s’il venait à s’y opposer venait de lui poser une question qui serait suffisamment épineuse même posée par un humain… et il ne pouvait se permettre de mentir.

… Riku se prépara et lança un regard sérieux vers l’Ex-Machina qui le chevauchait.


— Elle ressemblait beaucoup à une jeune humaine d’une dizaine d’années. Ses cheveux noirs contrastaient avec sa peau blanche et ses yeux rubis. Elle était indiscutablement belle… ou le serait, si ce n’était pas pour les parties mécaniques qui dépassaient un peu partout et ses deux câbles en forme de queue.


« D’un point de vue objectif, je pense que tu es jolie. Mais en terme d’excitation, je préfèrerais quelqu’un de mon espèce, et tu sembles un peu trop jeune. »

… Alors ? Il n’avait pas menti et ne l’avait pas critiqué… N’était-ce pas une réponse parfaite, pour un puceau ?

Tandis que Riku était fier de lui, l’Ex-Machina enchaîna immédiatement.

« 【Doute】 Utilisateur sans expérience sexuelle compte choisir cette personne ? »

« Tu insinues qu’un puceau n’a pas le droit de choisir… ? »

————.

Pendant cet échange, les pensées de Riku se stabilisèrent vu qu’il commençait à saisir la « Situation ».

Leur conversation jusqu’à maintenant lui avait suscité des doutes. S’il avait raison…

« Pour commencer… Puis-je savoir désormais ce que tu veux ? »

— autant lui demander. Il était conscient que poser une question avec négligence pouvait être dangereux, mais…

Au vu de ce qu’il pouvait prédire des informations qu’il avait rassemblées jusqu’à maintenant, ne pas le faire résulterait en une crise absolue.

L’Ex-Machina répliqua immédiatement et calmement.

« 【Réponse】 Analyse du langage unique aux humains désirée. »

« … Le langage unique ? »

Riku le répéta, espérant que, d’une certaine façon, sa prédiction soit fausse.

Mais l’Ex-Machina hocha simplement la tête et répondit mécaniquement :


« 【Affirmation】 Langage unique du 『Cœur』. »

————.

« 【Confirmation】 "Ne faire qu’un"… langage unique impliquant un contact épidermique. Acte supposé échanger leurs 『Cœurs』, ce dont manquent les Ex-Machinas. Analyse indique que l’unité peut charger le 『Cœur』 si l’acte est émulé… Données incorrectes ? »

Bon sang. Les mauvais pressentiments finissent toujours par se vérifier, se mit à rire Riku silencieusement.

Depuis le moment où il s’était fait tacler, il avait réfléchi à comment il pourrait se tuer pendant que cette chose ne regardait pas…

Mais voilà qu’elle s’était mise à parler la langue humaine, fait des suppositions (bien qu’incorrectes) sur l’activité de la sexualité humaine, et mesurait même ses réponses physiologiques.

Vu ce que cela révélait, Riku se moqua de lui pour s’être inquiété de lui avoir répondu.

Tout ce qui concernait les humains n’était qu’un prétendu secret. Cela n’avait pas d’importance s’ils étaient ou non au courant de l’existence des humains.


— Ils nous ont observés. Probablement depuis un bon moment.


« Eh bien, tu vois, si échanger ses "cœurs" était aussi simple que "ne faire qu’un" physiquement, nous, humains, aurions bien moins de problèmes entre nous. »

Regardant l’Ex-Machina qui semblait prendre en considération sa réponse, Riku trouva que ses pensées étaient claires au point qu’il était difficile de croire à quel point elles avaient été désordonnées.

Pour une quelconque raison, les humains avaient attiré l’attention de la pire des races, et avaient été placés en observation… sous une étude intense.

Alors que l’humanité se bernait comiquement en pensant qu’ils étaient cachés, ils étaient en réalité surveillés.

Qu’importe la raison pour laquelle ils avaient été repérés, la situation était pour le meilleur et pour le pire, pas vrai ?

Une race que toutes les autres craignaient les observait. C’était suffisant pour justifier la destruction de l’humanité.

— Alors que faire ? Bah, comme d’habitude.

Peut-être pas le meilleur coup, mais certainement le plus réalisable. Rien de plus.

Plaçant sa main sur sa poitrine, Riku récita son incantation habituelle.

Mais cette fois, c’était légèrement différent… Scelle-le. Scelle-le, verrouille-le, et oublie-le.

Oublie complètement que cette immonde machine s’était débarrassée d’humains comme pour faire du dépoussiérage… les envoyant au-delà de l’oubli.

Sacrifie tes sentiments, abandonne ta mémoire, oublie ta peur, tes doutes, ta panique. Deviens un fantôme.

Il y avait deux objectifs : Trouver la vérité et « l’inciter ».

Il prit une profonde respiration. Tu es en 『bons termes』 avec cette machine… « crois-y ».

Berne tes organes. Trompe ta mémoire. Attache-la, enchaîne-la… et place le 『Verrou』.

Je peux le faire ? Bien sûr que tu le peux, 『Riku』, petit enfoiré.

S’il veut vraiment analyser le 『Cœur』, cela signifie qu’il n’en possède pas.

Manipuler une personne sans cœur devrait être bien plus simple que de tromper des humains.

Et toi, petite enflure, tu es un petit connard qui le fait aussi naturellement que respirer.

J’ai raison… ? Alors il n’y a aucun problème.

Il est plus facile de tromper quelqu’un sans cœur qu’un autre humain.

— *clic*

De nombreuses fois plus lourd que d’habitude, le son du verrou se fermant lui fit ouvrir ses yeux.

— Devant lui, avec de longs cheveux noirs… se trouvait une « fille[10] ».

Après une longue réflexion, cette « fille » arriva à une conclusion erronée.

« … 【Compréhension】 Interprétation de "ne faire qu’un" comme une métaphore pour la procréation correcte. 【Requête】 Engager la procréation avec… »

« Hmm. Je refuse. J’ai le droit de répondre ça ? »

Un rejet presque catégorique. Des mots qui pouvaient aisément être interprétés comme hostiles.

Mais son inconscient rationnel insistait, C’est bon, l’incitant à ajouter :

« Comment espères-tu que j’abandonne ma virginité à quelqu’un qui n’est même pas humain ? Et puis… »

— Il extraira les informations dont il avait besoin.

« Les Ex-Machinas sont tous reliés à leur cluster ou je ne sais quoi, pas vrai ? Désolé, mais je ne suis pas exhibitionniste. »

À savoir…

« 【Refus】 Unité a été déconnectée du 『Cluster』. »

— Oui, cette information-là.

Il l’avait prédit, mais il ne pouvait se permettre de se laisser s’emporter…

« Hein ? Pourquoi ? »

Réponds de façon appropriée. Sois confus. Demande pourquoi. Même si tu peux le deviner.

« 【Réponse】 Unité… a tenté d’analyser si les Ex-Machina possédaient un 『Cœur』, une 『Identité』 ou une 『Âme』. »

— C’était une réponse prévisible, vu que l’on parlait d’une machine.

« 【Résultats】 Apparition de nombreuses inconsistances logiques menant à la déconnexion de l’unité et à son abandon. »

Le paradoxe d’autoréférence.

Riku confirma enfin la raison pour laquelle cet Ex-Machina agissait de façon aussi imprévisible.

— Elle était cassée.

C’était vraiment commode. Il était encore trop tôt pour se relaxer, mais le pire des scénarios commençait à s’éloigner.

Très bien, 『Riku』, vous partagez une 『Relation Amicale』, pas vrai ? C’est ta chance pour montrer ton inquiétude, pas vrai ?

« Quoi ? Mais ça veut dire… que tu… »

Alors que Riku fronçait ses sourcils et déversait sa sympathie, la « jeune fille » hocha la tête avec affirmation.


« 【Conclusion】 Utilisateur autorisé à souiller l’unité autant qu’il le veut. Bien que l’unité n’a pas de trou. »

« Je ne veux pas le faire ! Attends, tu n’en as pas… !? »

Aussi inexpressive que jamais, elle inclina sa tête sur le côté et proposa une suggestion.

« 【Proposition】 Utilisateur peut ramener l’unité à la 『Colonie』 et de la souiller à sa convenance. »

« Là n’est pas la question… Hé. »

— « Fin de l’investigation »

Elle était au courant pour la colonie, mais cela n’a pas d’importance.

Les autres races pouvaient découvrir leur village quand ils le souhaitaient.

— Ils le savaient.

Ce qu’il voulait confirmer était qu’elle ne cacherait pas le fait qu’elle était au courant pour la colonie.

Cela laissait « deux » possibilités.

Mais les deux ne posaient pas de problème. Maintenant qu’il avait toutes les données dont il avait besoin, pour créer le 『personnage』 qu’elle voulait.

Une fois encore, il s’imagina entre ce *clic*.

C’était ce qu’il voulait… le 『Riku』 qui donnait l’impression d’avoir un 『Cœur』 bien que ce dernier soit verrouillé.

Visiblement inconsciente de ce à quoi pensait Riku, la jeune fille hocha la tête sérieusement, comme si elle avait compris.

« 【Compréhension】 Utilisateur trouve l’unité pas attractive et rejette la procréation. »

« Aah, tu n’as vraiment rien compris, tant pis… »

La jeune fille hocha une fois de plus la tête et se retira du corps de Riku.

Le Riku libéré se redressa lentement pendant que la fille s’assit en face de lui.


« 【Proposition】 Jouer à un jeu. »

« … Quoi ? »

« 【RésoudreLösen】 – Jeu 001 『Échecs』. »

Puis, dans la paume de la jeune fille s’étendit – non, sur le sol en dessous – la silhouette d’un jeu d’échecs vraisemblablement dessiné par la lumière sur une toile apparut, puis se solidifia.

Cette salope, pensa Riku en regardant le déploiement de l’armement de l’Ex-Machina.

« 【Concours】 Si l’unité gagne, exige que l’utilisateur ramène l’unité au village et engage l’acte de reproduction. »

« … Et si je gagne ? »

« 【Réponse】 Utilisateur autorisé à ramener l’unité au village et à engager l’acte de reproduction. »

« C’est exactement la même chose, hé !? »

Riku se mit instinctivement à crier pendant que l’expression inorganique de son adversaire se teinta d’une couleur devant son magnifique stratagème.

Mais en même temps, Riku pensa : C’est ma chance.

« Bon, d’accord, c’est bon. J’accepte ton défi, mais dans d’autres conditions. » « Hmm, cependant… tant pis. J’accepte ton défi, mais je demande un changement dans les conditions. »


Peut-être pas le meilleur coup, mais le plus réalisable…

L’esprit de Riku, marchant main dans la main avec la mort, formula instantanément de multiples stratégies.

Il avait soutiré un maximum d’informations en un minimum de coups. Il devait exploiter complètement la situation avec celui-ci.

Bien, jusqu’où peux-tu aller ? Voyons voir ce que tu vaux, charlatan.

« Si je gagne, j’exige que tu prétendes ne m’avoir jamais vu et que tu restes à l’écart de ma 『Colonie』. »

Alors qu’il disait ça, Riku savait au fond de lui que gagner à ce jeu était 『Impossible』.

Si les Ex-Machinas étaient des machines possédant un pouvoir d’analyse – de traitement – aussi grand que ce qu’en disaient les rumeurs, ils devraient s’être approprié le jeu d’échecs.

La fille hocha la tête et répondit.

« 【Accepté】 Condition acceptée. Condition en cas de victoire de l’unité inchangée. »

— Oui, elle l’a accepté. Mais le problème ne se 『trouvait pas là』.

« Non, il va falloir la changer, elle aussi. »

Parce que…

« Le 『Cœur』 auquel tu t’intéresses ne peut pas être analysé à travers l’acte de reproduction. »

« … »

Riku examina la jeune fille stupéfaite avec nonchalance.

Il existait deux raisons concevables pour que cette chose ait pu mentionner la 『Colonie』.

Soit elle évoquait simplement les faits… soit elle essayait de l’avertir dans un autre but.

Il ne savait pas quelle en était la raison, mais il pouvait potentiellement l’identifié en fonction de si oui ou non elle accepterait ses conditions .

Si elle avait un autre but, elle accepterait de les changer. Autrement, son plan tomberait à l’eau.

Était-il vraiment possible de faire en sorte qu’une Ex-Machina – une machine – puisse montrer sa main en la déstabilisant ? Mais la jeune machine, toujours inexpressive, écarquilla les yeux et demanda :

« … 【Stupéfaction】… 【Question】 Quelle est la méthode d’analyse ? »

Est-ce que par hasard… elle avait vraiment simplement mentionné les faits… ?

Le meilleur scénario possible, la probabilité la plus souhaitable, celle qui la rendait la plus suspecte… Mais si, hypothétiquement, tout ce qu’elle avait dit était vrai et qu’il jouait ses cartes comme il fallait, il pouvait sceller la chose et l’exploiter .

« Si tu gagnes, je te laisserai rester à mes côtés jusqu’à ce que tu comprennes ce qu’est le 『Cœur』. »

« … 【Question】 Est-ce que rester avec l’utilisateur permettra l’analyse du 『Cœur』 ? »

Bien, il est temps de convaincre une machine intelligente avec la plus réaliste, la plus plausible logique détraquée.

« Le "Cœur" n’est pas quelque chose de physique. »

« … »

« Ce sont des mots sous-entendus. C’est quelque chose que nous ressentons en nous comprenant. Si tu peux t’en sortir sans révéler que tu es une Ex-Machina, sans jamais me quitter – en d’autres mots, si tu peux continuer de communiquer sans être rejetée – cela prendra du temps, mais tu devrais être capable de l’analyser. »

« … »

L’Ex-Machina resta silencieuse et regarda dans les yeux de Riku.

Ces yeux rouges rendirent Riku certain qu’elle était en train d’『Analyser』 la véracité de ses mots.

Mais c’était futile. Il n’avait pas prononcé le moindre mensonge.

… Après une profonde réflexion, la jeune fille hocha la tête comme si elle était convaincue.

« 【Acceptation】 Que le jeu com… »

— Il semblait que le pire des scénarios avait été évité. Tout du moins, vouloir cela était…

« Ah, avant cela, laisse-moi ajouter une autre condition. »

— Il sourit avec audace, changeant d’attitude.

« Je vais mourir de froid. Tu peux me fournir des vêtements pour remplacer ceux qui tu as découpés ? »

Avec de la morve en train et ses dents en train de claquer, Riku la supplia.

Partie 3[edit]


— La partie fut à sens unique.

Sans jamais voir un chemin vers la victoire, Riku perdit en tout juste 29 coups. Comme prévu.

« Fait chier, t’as gagné… Et merde, va falloir que je te ramène à la 『Colonie』 du coup. »

Il n’y avait aucune chance qu’il puisse battre une machine possédant une très grande puissance de calcul pour trouver le coup parfait.

Et c’était pour cette raison qu’il avait proposé des conditions favorables pour le perdant.

« … »

Avec un sourire – sans oublier de feindre du remord – Riku se leva et observa la petite Ex-Machina.

— Miraculeusement, tout s’était plutôt bien déroulé comme il l’entendait.

Il n’était toujours pas vraiment sûr de ses intentions, mais utiliser une stratégie de haut niveau contre de simples humains n’avait pas de sens.

Si c’était juste une excentrique qui s’était prise d’intérêt pour les humains – impliquant que ce n’était pas le cas des autres Ex-Machinas – ils ne devraient pas attirer l’attention des autres races.

Cela étant dit, ce jeu n’entraînait aucune obligation. Il était trop tôt pour…


— On pouvait dire que c’était un miracle que son plan se déroule sans problème.

« 【Question】 Quelle est la raison pour montrer du remord ? »

« Quoi ? »

Pendant un instant, il retint son souffle.

Avait-elle vu au travers de sa 『Prestation』 ? se demanda-t-il… Non, c’était impossible.

Il avait parfaitement scellé ses sentiments pour incarner un personnage. Même Riku pouvait difficilement dire qu’il jouait un rôle. Mais si elle avait vu au travers ses 『Véritables pensées』, alors…

Regardant dans les yeux méfiants de Riku – ses yeux noirs supposés incapables de refléter quoi que ce soit – la jeune machine annonça avec nonchalance :


« 【Conclusion】 Présence du 『Cœur』 confirmée. Sujet jugé digne pour poursuivre l’analyse. »


— Riku ne comprit pas ce qu’elle voulait dire par là.

Mais l’expression de cette Ex-Machina semblait presque dévoiler un sourire subtil… Était-ce son imagination ?

« … Aah, maintenant que j’y pense, on ne s’est pas encore présenté. »

Cela lui avait pris du temps pour le constater. Ça lui avait complètement échappé vu l’enchaînement de ces événements fatigants.

« Euh, je m’appelle Riku. Et tu es… ? »

« 【Réponse】 … Üc207Pr4f57t9. »

« … Ah ? Hein, quoi ? C’est… ton nom ? »

« 【Affirmation】 Numéro d’identification de l’unité, synonyme de 『Nom』 ? »

« … Écoute, si tu veux communiquer et être compris dans la colonie, tu devrais choisir un nom plus humain ou… »

La fille considéra sa suggestion un instant, puis :

« 【Question】 Le 『Nom』 est un identifiant arbitraire de l’unité ? »

« Euh… ouais, j’imagine. »

La fille se mit alors à beaucoup réfléchir au point qu’un grincement se fit entendre.

Soudainement, elle se passa ses doigts dans ses cheveux et prononça son nom.


« 【Réponse】 『Schwarzer[11]』 »

« Ce n’est pas facile à prononcer, pas facile à comprendre, et ça ne ressemble pas à un nom. Rejeté pour ces trois non. 『ShuViSchwi』 fera l’affaire. »

Riku refusa sa proposition. Peut-être était-il en train de l’imaginer, mais…

« … 【Enigme】 Choix arbitraire corrigé… 【Réfutation】 Utilisateur aurait dû m’appeler comme il voulait depuis le début. »

… elle donnait l’impression de bouder tout en « protestant ».

— Je dois me faire des idées, se dit Riku.

« Parfait, pour résumer. Je vais t’emmener à la colonie… mais quelques détails avant cela. »

Il leva un doigt et annonça minutieusement :

« Tu ne peux pas analyser le cœur si les autres découvrent que tu es une Ex-Machina. Ils seront tous terrifiés et ne voudront pas communiquer avec toi. »

« Les Ex-Machinas sont incapables d’avoir une compréhension mutuelle du cœur. Est-ce parce qu’ils en ont peur, ils craignent d’avoir une compréhension mutuelle ? »

« … 【Cohérence】 »

Avec le hochement de tête de l’Ex-Machina qui s’appelait désormais Schwi, Riku continua.

« Donc, maintenant que tu possèdes un nom, peut-on fixer ta façon de parler qui hurle "Je suis une machine" ? »

« … 【ChargementLaden】 Personnalité virtuelle 1610… »

Schwi leva les yeux, semblant perdue dans ses pensées pendant un instant, et dit :


« … Hé hé hé, alors~ Onii-chan ❤ Celle-là me va biiiien ? »


« Tu te fiches de moi ? Rejeté. »

Elle avait juste repris sa voix monotone, et s’était forcée d’ajouter un accent dessus. Riku rejeta cette voix sur le champ.

« … 【Réfutation】 Unité a consacré d’importantes ressources pour la choisir… »

« Tu crois que je peux simplement saluer tout le monde et leur dire que j’avais en fait une petite sœur ? »

« … 【Requête】 Fournis le scénario optimal. »

Riku pensa que Schwi était peut-être bien en train de bouder finalement, mais il mit ça de côté pour y réfléchir sérieusement.

Pour être honnête, il s’était enfui pendant cinq jours sans prévenir Coron. Et il allait maintenant ramener une fille chez eux.

— Le scénario le plus plausible était…

« … Très bien, tu es une survivante qui a tout perdu dans les flammes de la guerre. »

« … »

« Tu es timide, tu ne parles pas beaucoup, mais lorsque c’est le cas, tu le fais petit à petit en marmonnant. Ce serait la galère s’ils venaient à te poser des questions sur ton passé. Ne dis rien de plus que nécessaire. Plus de débuts de phrase qui font penser à un robot… Ça te va ? »

Schwi absorba tous les mots de Riku un par un, comme si elle les mâchait.

« … Hmm. »

Une bonne dizaine de secondes avait dû s’écouler.

Après une longue réflexion, l’Ex-Machina – Schwi – hocha la tête.


Avec cela, son expression mécanique, précédemment inorganique et sans émotion, refléta une légère ombre. Rapidement, elle ouvrit sa bouche.

« … D’ac-cord… Comme… cela ? »


——.

Son imitation incroyablement naturelle d’un humain – et même l’expression qui allait avec – laissa Riku abasourdi pendant un instant.

« … Hé… tu es en train… de jouer un rôle ? »

C’était comme si elle s’était transformée.

Si ce n’était pas pour ses parties mécaniques visibles, même Riku aurait été dupé en pensant qu’elle était humaine.

C’était vraiment anormalement normal, cela semblait lui rappeler quelque chose…

Mais Schwi secoua sa tête.

« … Jouer un rôle ? Non… j’ai identifié… émulé… une personnalité, pour être compatible avec les valeurs spécifiées… »

Riku ne comprit pas ce qu’elle voulait dire, mais il avait bien reconnu qu’on ne la prendrait sûrement pas pour une machine de cette façon. Maintenant, la prochaine étape…

« OK, et si tu te mettais à porter quelques vêtements. Enfin. »

— Ouais. Peu importe à quel point elle pouvait maintenir les apparences à travers ses mots et ses expressions, les humaines ne se baladaient pas nues.

« Cache tes parties mécaniques. Porte une capuche pour celles de ta tête. Écoute bien, ne va pas montrer ton corps aux autres, d’accord ? »

Schwi répliqua d’un hochement de tête.

« … Hmm. Je ne le montrerai, seulement, qu’à Riku… »

« J’ai l’impression que le message n’est pas bien passé, mais… d’accord. Disons cela. »

En prenant du recul, il pouvait prévoir la commotion qui l’attendait chez lui.

Toujours plutôt anxieux à ce sujet, Riku décida d’abandonner l’idée de se diriger vers les ruines de la ville et retourna plutôt vers la colonie.

En portant un cadeau difficilement escompté.

Partie 4[edit]


« … Riku, on est, arrivés… ? »

« Ahhh. Franchement, t’es pas croyable. »

— En réalité, c’était Riku qui s’était fait porter.

En à peine quelques heures, Schwi avait parcouru une distance qui aurait dû prendre cinq jours pour un cheval à pleine vitesse. Lorsqu’ils arrivèrent à la colonie, Schwi déposa Riku.

La différence absurde de capacité entre leur race le fit passer de la stupéfaction au dégoût, et il grogna.

« Tes mouvements… t’es sure qu’ils n’utilisent pas d’esprits ? »

« J’en suis… sure. Schwi est un 『Analyste[12]Prüfer』… Mes capacités sont en dessous… de la moyenne, pour un… Ex-Machina. »

C’était en dessous de la moyenne… eh. Et sans utiliser d’armement.

« Si je pouvais utiliser les armements… quelques minutes… auraient suffi… »

— En mettant de côté cette affirmation astronomique de côté…

Le challenge commençait maintenant, Riku le rappela à Schwi d’un regard.

Les oreilles mécaniques et les pièces métalliques sur sa tête qui le classifiaient directement comme Ex-Machina, quoi qu’on puisse en dire, n’étaient pas détachables. Ils les avaient donc en quelque sorte recouverts en produisant une robe avec un grand capuchon large. Mais…

« Le plus dur reste ces queues qui dépassent de ta robe… »

« … Ce ne sont pas, des queues… Ce sont des nerfs virtuels connectés au Corridor d’Esprits… »

« Non, je veux dire… laisse tomber, mais tu ne peux pas les enrouler ou faire quelque chose pour les cacher ? »

Les deux câbles indépendants qui gesticulaient, quoi qu’en dise son propriétaire, étaient évidemment des queues.

« … Je ne peux pas… C’est… la source d’alimentation de Schwi… C’est la deuxième fois, que je te le dis… »

Ouais, j’ai compris. Riku soupira.

À l’origine, lorsqu’ils étaient en train de se préparer à habiller Schwi en humaine, elle avait indiqué que ce serait simple s’ils utilisaient des esprits grâce à un dispositif de déguisement.

Mais ce serait problématique si on détectait l’usage d’esprits dans la colonie. Ils durent donc se résoudre à ces absurdes idioties…

Apparemment, elle puisait son énergie dans l’environnement grâce à ses queues – ou dans son langage, ses nerfs virtuels connectés au Corridor d’Esprits.

C’était similaire au fait de manger pour un humain. Cela n’ « utilisait » pas d’esprits, mais cela les « consommait ».

De ce fait, il n’y avait aucun signal d’utilisation d’esprits. Mais selon elle, elle n’avait pas d’autre choix que de les exposer.

Riku se tira les cheveux et cracha sous le coup de la frustration :

« Aah, écoute… Oublie ça, on dira juste que ce sont des 『Accessoires』. Laisse-moi te le redire une fois de plus… s’ils découvrent que tu n’es pas humaine, tu ne seras pas capable d’analyser le 『Cœur』, d’accord ? Garde ça en tête et fais de tout ton possible pour agir comme une humaine. »

« … Hmm, compris… »

Renouvelant leur détermination, ils entrèrent dans la grotte et empruntèrent l’étroit tunnel.

À la porte, le garçon dont c’était le tour de garde…

« Oh, Ri… »

… commença à l’appeler, mais Riku s’empressa de tendre son index pour le faire taire.

« B-Bon boulot… tout le monde s’inquiétait pour toi. »

Le garde, répondant dans un murmure, remarqua Schwi aux côtés de Riku, et son expression se troubla.

*Chut*, indiqua Riku avec le même geste avant de passer la porte.

Comme Riku montait les escaliers sur la pointe des pieds, en cachant sa présence, Schwi demanda :

« … Riku, a peur… à cause de Schwi ? »

« Ouais, entre autres. Mais là, ce qui me… »

Riku s’arrêta au milieu de sa phrase. Aussi vite qu’il se retourna, il s’empressa de couvrir son visage…


« RIIIIIIIIIIIIIIKUUUUUUUUUUUUU ! »


Au moment même où ce cri retentit, la tête protégée de Riku – non, son abdomen – reçut un bon coup de genou de la part de Coron qui s’était ruée vers lui.

Incapable de produire le moindre son, Riku commença à se tordre de douleur en s’effondrant.

Mais Coron ne sembla pas l’entendre de cette oreille, et l’attrapa par son col et lui cria :

« J’y crois pas !! T’es parti cinq jours sans prévenir personne. Qu’est-ce que tu… ? »

Comme Coron lui criait dessus tout en le secouant violemment, Riku, n’ayant pas le temps de répliquer, avait de l’écume qui lui sortait de la bouche.

— Et d’un coup.

Coron s’arrêta soudainement…

« Qui est cette fiiille ? Elle est trop mignoooonne ! ❤ »

Se débarrassant de Riku, Coron se rua sur Schwi pour lui faire un câlin et envoya un sourire moqueur à Riku qui toussait vigoureusement.

« Hé, Rikuuu, tu aurais dû nous le dire si tu comptais tu trouver une femme ! ♪ »

« Coron, est-ce que tout va bien dans ta tête ? Quel idiot partirait pendant cinq jours de nos jours pour se trouver une… »

Riku répondit en plissant les yeux, mais Coron lui donna un coup de coude et continua.

« Ooh allez, fais pas le timide ! ♪ De nos jours, la première priorité est de faire des enfants ! La seconde de manger ! Les troisièmes, quatrièmes et cinquièmes sont de faire des enfants ! »

Et toi alors ?

Riku se retint tout juste de prononcer ces mots à voix haute.

« Mais Riku, tu n’y avais jamais porté d’intérêt. Tout le monde s’inquiétait ! Je ne vais pas vous embêter, alors prenez un bain ensemble, et comme ça vous allez délicieusement, délicieusement… »

« … Arrête ça. »

Alors que Coron rentrait avec répétition son index dans le cercle qu’elle avait formé avec son autre main, Riku se prit la tête dans ses mains.

« Écoute… Le bon sens ne te dit pas que c’est une survivante d’un autre village ? »

— Comme si elle était enfin réveillée, Coron se figea d’un coup. Affichant une expression sournoise, elle demanda :

« … Vraiment ? »

Dès qu’il prononça ses mots, Riku pensa, Merde, mais avait-il le choix ?

Désormais, il n’avait pas d’autre choix que d’y aller jusqu’au bout. Il s’y prépara lorsqu’il ouvrit la bouche.

« … J’ai déchiffré sur la carte des Nains qu’il y avait un conflit à deux jours et demi d’ici à cheval. Il devait y avoir un petit village dans les alentours, donc je suis parti le vérifier. »

— Ce n’était pas un mensonge.

D’après la carte, un village avait disparu dans le conflit opposant les Nains aux Démonias.

Mais cela s’était passé il y a 『Deux ans』.

Étant donné que la seule personne de la colonie capable de lire le langage des Nains était Riku, il y avait peu de chance qu’il se fasse prendre.

Mais ça ne serait pas suffisant pour satisfaire Coron…

« D’accord, mais ça veut pas dire que tu devais y aller seul, pas vrai ? »

Riku, s’attendant à cette réponse, secoua la tête.

« Ça aurait été trop dangereux si quelqu’un s’était trouvé avec moi. Mais si je t’avais dit que je partais seul… »

« Je t’aurais arrêté, évidemment !! Ce genre de chose te ressemble bien, Riku… mais pense un peu à ta sœur. Combien de trous comptes-tu me faire dans mon estomac ? »

Coron le regarda avec un air implorant.

Remarquant que les coins de ses yeux étaient rouges et ébouriffés, Riku ressentit un poids lourd sur sa conscience.

Il regretta de tout son cœur de l’avoir sérieusement inquiétée… mais il ne pouvait toujours pas lui dire la vérité.

Coron soupira comme si elle avait abandonné, puis se retourna pour s’adresser à la nouvelle arrivante.

« Désolée. Tu as dû en voir de toutes les couleurs… Comment t’appelles-tu ? »

« … Schwi… »

Comme spécifié, comme configuré, Schwi se comporta timidement lorsqu’elle répondit en se cachant derrière Riku.

Mm-hmm. Mm-hmm. Coron sourit et hocha la tête devant cette réaction avant de continuer.

« Mais rassure-toi ! Tu es en sécurité ici. Riku est là pour toi. Je me demande comment vous vous êtes rencontrés !? ♪ »

Riku pensa sûrement que cette question avait été posée en toute innocence.

C’était seulement par curiosité, pour faire avancer la conversation. Ou peut-être était-elle suspicieuse de voir à quel point Schwi était resté calme pour quelqu’un qui venait de perdre son village.

Schwi ne sut pas quoi répondre pendant un moment, et Riku lui lança un regard pour lui indiquer 『Continuer de répondre』.

Mais… il n’y avait aucune chance qu’une Ex-Machina comme elle puisse saisir ce qu’il voulait dire.


« … En embrassant… Schwi…. et en demandant… de se reproduire. »


— Bien, voici la question :

Qui comprendrait cette déclaration comme étant 『C’est Schwi qui a demandé de se reproduire avec Riku』 ?

Et donc Coron, d’un pas lourd et net en avant…

« Si tu veux le faire… »

… lui lança une gauche droit dans son plexus solaire, avec un cri qui fit trembler la grotte…

« … commence au moins par te réfugier en premier ! »

… et moissonna la conscience du jeune homme.

Partie 5[edit]


— Après qu’il ait découvert une jeune survivante d’un village détruit, il lui avait immédiatement proposé de s’accoupler.

Cette rumeur se propagea plus vite que la vitesse du son, si bien que dans toute la colonie, tout le monde ne parlait que de cela.


« Non, Riku-san a raison. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. »

« Pas du tout. Riku-kun devrait d’abord obtenir son consentement. »

« Non, attends… Tu ne sais même pas si elle était consentante ou non, pas vrai ? »

« On sait d’elle qu’il lui a demandé, pas vrai ? Comment peux-tu… »


« C’est bizarre. »

Pour commencer, toute cette histoire était étrange… et surtout le fait qu’aucun d’entre eux ne mentionnait l’âge de Schwi.

Tout était bizarre. Ou peut-être était-ce lui qui l’était ?

On raconte que le chaos de la guerre conduit à l’insanité. Il était clair que tous ces gens n’allaient pas bien du tout…

Riku traversa toute une galerie de regards – parfois respectueux, parfois malveillant – pour arriver jusqu’à sa chambre.

Puis, d’une voix presque inaudible, il murmura à Schwi qui marchait à ses côtés :

« Dis, toi là, épargne-moi s’il te plaît… »

« … De quoi ? »

Ne comprenant visiblement pas ce qu’elle avait de mal, Schwi lui lança un regard interrogateur.

« Pour commencer, tu voulais en savoir plus sur mon 『Cœur』, hein ? Ce qui veut dire que tu étais en train de me séduire, pas vrai ? »

Il se rappela du moment où elle l’avait appelé 『Onii-chan』 quand ils s’étaient rencontrés.

« Tu n’aurais pas pu prendre te donner une apparence plus mature ? »

Alors que Riku se plaignait que si elle l’avait fait, ils n’auraient pas été dans une telle situation, Schwi cligna des yeux d’un air absent.

« … Je suis supposée ressemble… à ce que les humains mâles… à ce que Riku… aime. »

« Commence pas à me traiter de pédophilelolicon. J’aime, tu sais, de glamoureuses… »

« Menteur. »

Schwi lui rétorqua catégoriquement et continua.

« … Si c’était vrai, tu n’aurais aucune raison, pour ne pas passer à l’acte de reproduction… avec cette humaine nommée Coron. »

Oula, pensa Riku.

Il venait d’être mécaniquement jugé comment étant un lolicon, et Coron avait servi d’argument pour le mettre en évidence. Qui devrait-il tuer ?

« … En premier lieu, tous les humains mâles préfèrent… les jeunes filles. »

« Arrête de déconner, ne généralise pas. Les humains ont chacun leur préf… »

« … Faux… Biologiquement parlant, les jeunes individus… capables de procréer, ont l’avantage. Point. »

Celle-là

Peut-être était-ce son imagination, mais il avait l’impression que l’Ex-Machina, qui n’était pas supposée posséder de sentiment, le prenait de haut tout en lui faisant la leçon.

« … SchwiUn Ex-Machina n’est pas subjective… Les humains préfèrent les jeunes femmes, capables de procréer… Ce sont des faits. »

« … Je ne sais pas ce que je vais faire de toi… »

Le visage fatigué et avec toutes sortes de regards dirigés sur son dos, Riku parvint enfin à rejoindre sa chambre.

... Cette sensation d’être très éloigné des autres n’était que le fruit de son imagination, n’est-ce pas ?

Partie 6[edit]


— Ce fut une longue… très longue journée.

Finalement, Riku n’avait pas réussi à trouver ce pour quoi il était parti, malgré qu’il fût à moitié certain que cela le tuerait, et à la place, il était revenu avec…

« … C’est… la chambre… de Riku ? »

Une bombe à retardement ayant l’apparence d’une jeune machine, dont les intentions étaient inconnues, inspecta sa chambre avec curiosité.

« Surprise de voir qu’elle est bien lugubre ? »

« … Surprise… Vraiment, exceptionnelle… »

Riku eut un rire intérieur en songeant qu’une machine pouvait faire preuve d’ironie ou de flatterie.

Il atteignit ce que Coron avait dû préparer, à savoir un repas posé sur un drap au sol.

Il sentit le besoin de remplir son estomac aussi vite que possible et de s’endormir.

« … Que, fais-tu… ? »

« J’imagine qu’Ex-Machina-sama n’y est pas familière, mais les humains meurent s’ils ne mangent pas. »

En levant sa fourchette à sa bouche, Riku lui lança ses mots d’un ton fatigué.

« Donc je vais juste manger un peu et me reposer… Fais ce que tu veux. »

« … Hmm, compris… Je vais faire quelque chose… »

La fille regarda attentivement un par un ce qui se trouvait dans la chambre de Riku – les cartes, les outils de mesure et ainsi de suite – mais soudainement :

« … Riku, jouons… à un jeu. »

« … Pourquoi ? »

Figé avec sa fourchette en main, Riku regarda Schwi qui pointait vers l’étagère.

À cet endroit se trouvait… l’échiquier qu’il avait porté au commencement de tout, quand sa maison avait été détruite.

En le regardant avec une expression lugubre, Riku cracha.

« Non, merci. J’ai joué avec toi tout à l’heure parce que je n’avais pas le choix. Les jeux ne sont qu’un passe-temps stupide pour enfants. »

« … ? Pourquoi ? »

« Parce que la réalité n’est pas aussi simple que les jeux. »

Il n’y avait ni règles, ni victoires, ni défaites.

On vivait ou on mourait. C’est tout. Dans ce monde…

« On n’a ni le temps ni l’énergie à gâcher pour des distractions inutiles pour enfant comme des jeux. »

« … Et si ce n’était pas, inutile ? »

Pendant qu’il ne regardait pas, l’échiquier était ouvert et Schwi commença à y placer les pièces.

« … Si tu bats Schwi… Je donnerai à Riku… les informations qu’il veut. »

« Quoi ? »

« … Comme l’origine du commencement, de la Grande Guerre… les facteurs requis pour qu’elle se termine… et cetera… »

Telle était sa proposition, mais Riku la rejeta.

« Ah… ridicule. »

Pourquoi la Guerre avait commencé ? Comment elle se finirait ? Personne ne s’en souciait.

La Guerre était éternelle. Qu’importe la raison qui l’avait causée, quelle différence cela ferait sur le fait qu’elle faisait toujours rage ?

Et comment elle se terminerait ? Si quelqu’un en avait été capable de le faire, elle se serait terminée depuis bien longtemps.

Qui pourrait croire que de simples humains soient capables d’accomplir quelque chose que même les bâtards qui détruisaient la terre en étaient incapables ?

En conséquence, Riku conclut, Ça ne vaut pas la peine de le savoir. Des espoirs mèneraient à un désespoir encore plus grand.

Un jour… un jour elle prendra fin. Il n’y avait aucune preuve du contraire, donc les gens ne pouvaient pas nier le fait qu’il y avait de l’『Espoir』.

Mais si on leur en donnait la preuve et que celle-ci était contestée…

— Dans ce monde en déclin où régnait la dévastation, ce monde en ruine complètement saccagé, ce serait plus que suffisant pour donner un dernier coup fatal aux vies fragiles des humains. Donc…

« Aucun intérêt, et je n’ai pas besoin de le savoir. S’il y a bien quelque chose que je voudrais connaître… »

Riku plissa les yeux en pointant sa fourchette vers Scwhi.

« … c’est comment survivre, rien de plus. »

— Un des vecteurs qui a poussé l’humanité au bord de l’extinction.

« Le savoir des Ex-Machinas, les mathématiques, la conception… Si je gagne, donne-les-moi. »

Il mettrait cela au service de l’humanité. Pour survivre. Pour le bien du lendemain… non, pour 『Maintenant』.

« … Hmm… D’accord… »

Comme Schwi hocha la tête, quelque peu triste, Riku continua.

« Bien, et si je perds ? »

Mécanique et calculatrice, elle devait avoir quelques exigences.

Schwi répondit sans ménagement à la question de Riku.

« … 『Communication』… »

Elle regarda droit dans les yeux noirs de Riku.

« … Je veux comprendre le 『Cœur』… la définition du 『Cœur』, comme tu le sais… Je demande… cette information. »

« Je ne t’ai pas dit que c’est quelque chose qui ne peut être compris qu’en saisissant des mots non formulés ? »

« … Hmm, c’est pourquoi, je demande, à ce que tu essayes… de communiquer, avec moi… par des mots non formulés… »

« … Très bien. »

Riku posa son repas sur le côté, s’assit devant l’échiquier, et commença.

En regardant le plateau pour la première fois depuis des années, Riku le contempla sérieusement.

Battre la force de calcul pour parvenir au meilleur coup… ?, pensa Riku. C’était impossible.

Mais le comportement de Schwi, son manque de compréhension du cœur, son incapacité à lire entre les lignes… cela prouvait véritablement que 『Il y avait des facteurs qu’elle ne pouvait pas calculer』.

S’il ne se focalisait que sur le plateau, il ne pourrait pas gagner.

Mais il était probable que des manœuvres psychologiques puissent fonctionner.

« … Échec. »

Comme Schwi tomba la tête la première dans un simple piège de Riku, il se sentait désormais confiant de son évaluation.

« … Échec. »

Mais Schwi le prit immédiatement en compte, comme pour dire Tu ne m’auras pas deux fois de cette façon.

C’était simplement la nature de sa race. Et maintenant ? C’était simple. Il n’avait qu’à changer constamment de stratégie sans utiliser le même piège deux fois.

S’il venait à y incorporer les techniques pour la guider, l’attirer et la manipuler, le nombre de stratégies était… 『Infini』.

Si tu peux compter jusqu’à l’infini… alors essaye donc, Ex-Machina !!

Sa fatigue oubliée, les pensées de Riku rugirent, quand soudainement…


« … Riku, est en train de rire… »

« Quoi… ? »

Revenant à lui, Riku ouvrit ses yeux et toucha lentement ses lèvres.

— C’était vrai. Les coins de sa bouche étaient remontés, et ses yeux s’écarquillèrent.

N’ayant visiblement pas du tout remarqué que Riku s’était figé, Schwi joua son tour en posant une pièce.

« Tu ne, le fermes pas… pendant un jeu… pas vrai ? »

Ta gueule. Ne pose pas de question, ne l’écoute pas, fais la sourde oreille. Quelque chose au fond de lui se mit à crier, mais…

« … De quoi… parles-tu… ? »

« … De ton 『Cœur』… »

——— *cl*.

« … La survie des humains, dans ce monde… est biologiquement… une anormalité… »

————— … *ic*.

« … La cause… le 『Cœur』 de Riku… est ce que… je veux… »

« Hé. »


———— Quelque part dans le corps de Riku ————

—————— Quelque chose fit un bruit ——————


« Tu te fous de moi ? »


———— Et se brisa.

Riku ne s’en souvint pas. Avant qu’il ne le sache, ses doigts avaient agrippé la gorge de Schwi avec suffisamment de force pour les briser.

Mais cela ne signifiait rien pour une Ex-Machina. Ses yeux de verre plongeaient simplement dans les siens…

— dans lesquels elle était clairement reflétée.


« … Je ne pensais pas que c’était possible, mais tu ne comprends vraiment pas ta situation ? »

Riku ne le comprit que trop tard. Ouais, je vois maintenant.

Ses innombrables sentiments et souvenirs qu’il avait scellés, enchaînés et enfermés quand il avait rencontré cette machine à tuer

Dégoût rage mécontentement haine malice rancœur rancœur rancœur rancœur rancœur rancœur douleur… Tout cela s’était empilé indéfiniment, faisant pression sur le 『Verrou』 de ses sentiments, de son souvenir, et de son cœur qui avait été restreint par-delà la raison.

— Jusqu’à ce qu’enfin, il fasse un bruit de ferraille, craque, et se brise.

Sa raison demanda : C’est quoi cette chose ? Oh, c’est un de ces bâtards qui piétinent des humains .

Ses sentiments s’interrogèrent : Comment t’as pu rester calmer devant cette chose ?

Ouais, sans déconner, haha, quand j’y pense « calmement », tu as raison.

« Vous nous avez défoncés, pris tout ce qu’on a, l’avez refait sans arrêt, et après qu’est-ce que tu demandes… ? 『Hé, les humains, ça vous fait quoi ?』 Haha ! Tu veux savoir ce qu’il y a dans nos 『Cœurs』 ? Ouais, je vais te l’dire. »


« ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE !! »


— Les os de ses doigts se mirent à crier. Continue comme ça, et tes doigts vont vraiment se briser.

Quelque part dans son esprit, quelqu’un lui demanda À quoi ça servira ?

Mais sa raison et ses sentiments lui répondirent en unisson Ta gueule, je m’en fous !.

« Ha, hahaha, hahahahahahahahahaha ! »

Comment pouvait-il ne pas rire ? Pour la toute première fois, sa raison et ses émotions s’étaient mises d’accord sur quelque chose !!

Alors il n’y avait aucune raison pour qu’il se retienne.

Riku dit à ses doigts qu’il se fichait qu’ils se brisent, et hurla à Schwi :

« Tu sais combien de personnes sont mortes à cause de vous, bâtards !? COMBIEN DE PERSONNES VOUS AVEZ TUÉES !? COMBIEN DE PERSONNES… »

Ont dû être tuées de mes mains… ?

« … Dé… solée… »

Schwi marmonna doucement pendant que Riku hurlait.

Est-ce quelque chose pour lequel tu peux juste t’excuser… ? Riku ouvrit sa bouche pour le crier, mais elle toucha ses joues.

« … J’ai fait, pleurer Riku… donc, Schwi a estimé, que ce que je t’ai dit, était horrible… »

— …Quoi… ?

Au toucher de la main de Schwi, couverte des larmes sur ses joues, Riku ouvrit ses yeux.

« Déterminé que… le 『Cœur』… de Riku… veut tuer Schwi… »

Les mots qui suivirent plongèrent l’esprit de Riku dans le vide.

« … Schwi, a été… déconnectée… »

Impliquant qu’il n’y avait aucun risque que les autres Ex-Machinas l’apprennent, Schwi ouvrit calmement sa poitrine et, dans le labyrinthe d’une machinerie complexe, elle pointa vers une pièce qui luisait faiblement.

« … Tout ce que tu as à faire, enfoncer cette fourchette, dedans… et Schwi… mourra. »

Comme si elle était troublée par le choix de ses mots, elle prit une expression abasourdie et se corrigea.

« … ? Mourir… ? Je ne suis pas, vivante… Arrêt définitif… échec, irréparable… Anéantie ? »

Bien trop terre à terre et bien trop naturellement, elle continua.

« … Schwi… veut voir le …『Cœur』 de Riku… donc… c’est bon… »

Avec cela, comme si c’était la seule chose à faire, elle fit face à son image qui se reflétait dans les yeux noirs du garçon avec un cœur, Riku…

— auquel elle "demanda" :

« … Est-ce que tu… vas tuer Schwi… comme ton cœur le veut ? »

———— Haha…

— Tu déconnes, Riku.

Renoncer à tes responsabilités encore une fois… À quel point tu comptes te rabaisser, petit merdeux de bon à rien ?

Bien sûr, si tu demandes d’où tout a commencé, c’est la 『Grande Guerre』 que ces bâtards continuent.

Mais les quarante-huit personnes qui sont mortes… Chad, Anton, Elmer, Cory, Dale, Siris, Ed, Darrell, Dave, Laks, Vin, Eric, Charlie, Thomson, Shinta, Yann, Zaza, Zargo, Clay, Goro, Peter, Arthur, Morg, Kimmy, Datt, Ceril, Vigi, Volly, Ken, Savage, Leroy, Popo, Couthon, Lut, Shigure, Shao, Ulf, Balto, Asso, Kenwood, Peyl, Ahad, Hound, Balrof, Masashi, Memegan, Karim… et enfin Ivan.

Celui qui leur a dit de mourir.

Peu importe ce qu’on pourrait dire.

C’est toi, Riku !!


— *peng*

Riku la laissa partir et Schwi tomba pour se rassoir sur le sol.

Incapable de supporter ses yeux de verre qui le regardaient, Riku lui tourna le dos.

« … Je vais me coucher. »

Sur cette brève déclaration, il se laissa tomber sur son lit de paille. Doucement, il entendu la voix perplexe de Schwi.

« … Pourquoi… ne pas m’avoir tuée… ? »

« Je ne sais pas ! Pourquoi tu m’le demandes ? Merde ! Je t’en prie, ferme-la !! »

Pourquoi ne l’avait-il pas tuée ? Il pouvait lister autant de raisons qu’il le voulait.

— Comme, crois pas que je suis comme vous autres.

— Ou, est-ce que ça ramènera ceux qui sont morts ?

— Ou, qu’est-ce que ça résoudrait ?

S’il voulait simplement rejeter ses responsabilités et faire de la rhétorique, il pouvait en énumérer autant qu’il en voulait.

Mais cela le répugnait. Il n’avait aucun droit de parler en leur nom, au nom des morts.

Parce que, pour le petit minable qu’il était, il pouvait dire aux gens de mourir, mais il ne pouvait tuer personne de ses propres mains sales.

« … Je suis… désolée… »

Pour quoi ? Mais il semblait qu’elle s’était méprise une fois de plus sur les intentions de Riku.

En entendant Schwi s’excuser, sa voix teintée d’un obscur sens de regret, Riku fut une fois de plus assailli par un profond dégoût envers lui-même, comme si ses entrailles se renversaient.

J’en peux plus… Je ne sais rien… C’est trop pour moi…

« Reste où je peux te voir. Si jamais tu venais à blesser quelqu’un dans la colonie… »

« … Hmm… Je sais… »

Devant son hochement, si obéissant qu’il lui donna à réfléchir, Riku sentit son corps lui peser encore plus.

… Qu’est-ce que j’essaye de faire… ?

Il prit les devants et se posa cette question, mais il avait le sentiment qu’il connaissait déjà la réponse.

— Il considéra qu’il était déjà brisé depuis bien longtemps.

Peu importe les calculs qui auraient pu être fait, pour faire face à un Ex-Machina – un des coupables qui amenaient les humains vers la destruction – et réussi à se fourvoyer en croyant qu’ils étaient 『en bons termes』…

— S’il pouvait y parvenir, c’est qu’il n’était même plus humain.

Comparé à cette machine, qui restait debout et confuse comme si elle s’inquiétait pour lui, il était de loin celui qui ressemblait le plus à une machine.

Et pour la machine qu’il était, il continuait de l’『Évaluer』.

En y pensant rationnellement, j’aurais dû la tuer tout de suite.

Il y avait trop d’incertitudes. Il n’y a aucune preuve qu’elle est vraiment déconnectée.

Aurais-je pu la tuer pour commencer ? Était-elle en train de bluffer ? En train d’essayer de tester quelque chose ?

Mais, Riku se demanda, avais-je considéré ces facteurs avant de la laisser ?

Non. Il avait seulement… senti que ce n’était pas bien. Il ne savait même pas ce qu’il ne l’était pas.

S’il devait le dire… ce serait tout. Toutes ces merdes clochaient.

« Le 『Cœur』 humain, c’est ça… ? C’est moi qui voudrais le connaître… Merde… »

« … ? Riku… ? »

Sur le point de fermer ses yeux, Riku entendit la voix confuse de Schwi l’appeler.

La fatigue et l’engourdissement saisirent sa conscience sans rien lui demander et l’emportèrent dans l’obscurité…

Partie 7[edit]


— *boom boom*. Sa conscience refit lentement surface lorsqu’elle entendit le cognement à la porte.

« Riku~ ♪ Je sais que tu dois être fatigué, mais j’ai… »

En même temps qu’elle prononça ces mots, la porte s’ouvrit légèrement…

« Oula ! ❤ Vraiment désolée ! Nee-chan peut-être stupide parfois. Prenez votre temps~ ♪ »

Des bruits de pas s’éloignèrent en même temps que la porte se referma.

Hein ?

Décidant qu’il devait probablement comprendre ce qu’il se passait, Riku rassembla son énergie pour ouvrir ses lourdes paupières…

« … »

« … »

… et eut un contact visuel avec Schwi qui se trouvait au-dessus de lieu, sous la couverture, et qui le regardait.

« … Puis-je savoir pourquoi tu te trouves au-dessus de moi ? »

— Combien de temps avait-il dormi ? Non, ça n’avait pas vraiment d’importance.

Après qu’ils venaient tout juste de discuter de s’il allait ou non la tuer, qu’est-ce qu’elle… ?

« … Riku m’a dit, de rester, là où tu pourrais… me voir… mais, ensuite, Riku a, fermé ses yeux… »

Et voilà. Semblant plutôt fière d’elle – probablement l’imagination de Riku – elle continua :

« .. J’ai projeté, le sens non exprimé… de 『À un endroit où Riku peut te voir』… comme 『un endroit où Riku en est conscient』. »

« Hein ? Et donc ? »

« … Le sens du toucher est actif… même en dormant… J’ai déterminé que cela suffirait pour en être『Conscient』. »

Apparemment très confiante en sa conclusion, elle le regarda vaguement comme pour dire, Félicite-moi d’avoir saisi les intentions abstraites d’un humain.

Riku fronça bien ses sourcils.

« J’entendais juste sors pas de cette chambre. Tu comprends ? »

« … Ne comprends pas. »

Schwi écarquilla ses yeux ronds et murmura :

« … Fermer, les yeux… est incompatible… avec le paramètre… 『où Riku peut me voir』… »

Schwi sembla perplexe lorsque la voix de Coron les interrompit :

« Ah, oui ! Ehh~ Désolée de vous interrompre pendant que vous le faites, mais~… »

« On ne le fait pas. Qu’est-ce que tu veux ? »

« Ah, eh bien, tu vois… Je pensais que vous devriez peut-être prendre un bain ! Et particulièrement Schwi, elle a dû traverser de nombreuses épreuves. Si tu veux, je pensais que Nee-san pourrait aider Schwi à se laver~ ♪ »

À cela, Riku jeta un regard à Schwi.

— 『Réponds-lui de façon adéquate cette fois.』

Comme si elle avait bien saisi ses intentions cette fois, Schwi hocha fermement la tête et répondit :

« Riku a dit… de ne pas montrer, le corps de Schwi… à d’autres personnes. »


— J’aurais peut-être vraiment dû la tuer finalement.

Cela traversa rapidement l’esprit de Riku, mais la réponse de Coron contenait un ton narquois.

« Ahhhh~ Vraiment ♪ Alors tu l’as déjà apprivoisée, eh ? Pour mon petit frère, tu te mets incroyablement vite à l’ouvrage. ❤ »

« Coron… allez. S’il te plaît, ferme-la un p… »

« Alors prends soin de Schwi~ J’ai déjà fait sortir tout le monde de la salle de bain, alors c’est le moment ou jamais ! »

« Arrête de faire ça ! »

Coron, qui laissait juste dépasser ses mains à travers la porte et qui enfonçait l’index de sa main droite dans le cercle que formait sa main gauche, s’enfuit comme le vent.

Le Riku épuisé et sa cavalière, Schwi, restèrent derrière.

« Tu comptes bientôt bouger de là ? »

« … Hmm. »

Alors que Schwi se dégagea de lui, Riku réfléchit à sa situation.

... Il était inutile d’en dire plus.

Il avait été désormais établi qu’il était un lolicon qui s’était fait une réfugiée de guerre.

Mais… Il décida que c’était toujours mieux que si les gens apprenaient qu’il avait ramené une Ex-Machina.

« … T’as pas de problème avec la nourriture, les bains et ce genre de choses ? »

Pour garder son identité d’Ex-Machina secrète, il allait falloir qu’elle imite les humains, mais…

« … Tu veux dire, je peux agir, comme… une humaine ? »

« Toi… Comment ça se fait que tu comprends ce que je veux dire maintenant et pas… ? »

Riku se demanda si elle le faisait exprès, mais comme il était incapable de déterminer le cheminement de pensées des Ex-Machinas, il décida de reporter cette question à plus tard.

« … Je ne demande pas… de nourriture. Il n’y a pas besoin, de gâcher… des ressources, qui sont précieuses pour les humains… »

Est-ce qu’elle mesurait leurs circonstances ? Ou… Non, il ne le savait pas… Ajourné.

« Mais si tu ne manges rien, les gens te suspecteront. Disons juste que tu ne manges pas beaucoup. Tu peux manger, pas vrai ? »

« … Hmm. Mais seulement la décomposer… aucune utilité… »

« Je mangerai moins pour y pallier. La situation de notre réseau de nourriture ne changera pas, donc… »

Ne laissant pas le temps à Schwi de rétorquer, Riku enchaîna avec le point suivant.

« Et pour l’eau ? »

« … Aucun, problème… Schwi, imperméable, antigel, ignifugé, pare-balle, anti-poussière, anti-explosion, anti-sort, anti-esprit… »

« Vous êtes vraiment des absurdités. Donc pour le bain, on va juste prétendre… »

« … Mais… aucune fonction… antifouling[13]. »

« Alors que tu es anti-explosion ? Ce n’est pas ce qu’on appelle un défaut de conception ? »

« … Si l’usage d’esprits, était disponible… utilisation, de l’outil d’autonettoyage… mais Riku a dit, de ne pas le faire… »

Schwi réfuta avec une expression (apparemment) boudeuse.

« Merde, j’imagine qu’il va falloir y aller franco. Profitons du malentendu de Coron et du fait que personne ne sera là… »

« … Et… Riku nettoiera… Schwi… »

Schwi hocha fermement la tête et lorsqu’elle déclara cela, Riku porta une main à sa tête.

« D’où tu tiens ça… ? Tu n’es pas une enfant, pas vrai ? Tu y vas toi-même. »

Mais Schwi leva ses doigts pour pointer des problèmes très logiques.

« … Premièrement, si personne, n’est là… et que Schwi se baigne… il est plus efficient… que Riku se baigne en même temps. »

——.

« … Deuxièmement, Schwi ne peut pas nettoyer, toutes ses pièces… sans l’outil d’autonettoyage… Encore jamais lavée, moi-même. »

Et…

« … Troisièmement, la raison… pour refuser… de se baigner avec Schwi. En fin de compte l’attirance sexuelle, pour mon apparence très jeune… »

« D’accord, c’est bon… Allons-y. »

En donnant un coup son corps lourd qui se plaignait de son manque de sommeil, Riku se leva.

— Il n’y avait aucune chance qu’il puisse remporter une discussion logique face à une machine.

Partie 8[edit]


Une pierre rouge brûlante avait été déposée dans un chaudron rempli d’eau.

La petite salle de bain se retrouva immédiatement plongée dans une chaude et épaisse vapeur. L’étiquette voulait qu’on utilise cette vapeur pour provoquer de la sueur pour se débarrasser de la crasse avant de rentrer dans le bain pour se rafraichir.

Mais la sueur ne faisait pas partie des fonctions de Schwi, donc Riku utilisa un chiffon et l’eau tiède du chaudron pour nettoyer la boue et la poussière qui s’étaient collées sur ses parties mécaniques.

En l’observant de plus près, il resta sans voix devant la complexité de son corps.

Il avait déjà vu toutes sortes d’équipements Nains qui manipulaient les esprits mécaniquement, mais en voyant les parties intérieures – l’équipement – de Schwi, il ne pouvait même pas deviner ce qui le permettait.

Mais c’était comme cela qu’il sut que son corps était redoutablement sophistiqué.

« … Riku… a un fétiche, pour les machines… ? »

« Pourquoi est-ce qu’une machine aussi sophistiquée que toi ne formule que des hypothèses à côté de la plaque et possède des connaissances aussi douteuses… ? »

Schwi répondit au ton chagriné de Riku comme pour se défendre.

« … Je suis incapable, de projeter… les pensées humaines… à cause du 『Cœur』… une singularité de calcul. »

Ayant atteint une impasse, seul le son de l’eau qui s’écoulait était audible. Pour briser ce silence (peut-être), Schwi suggéra soudainement :

« … Riku, jouons… à un jeu. »

« Dans le bain ? Pour quoi faire ? »

« … Parce que… 『Je m’ennuie』… ? »

Schwi mentionna un concept qu’elle ne comprenait clairement pas avec un ton interrogatif, ce qui fit rire Riku.

« Eh bien, pourquoi pas… mais tu ne peux pas utiliser d’esprit, d’accord ? Donc pour le plateau… ? »

Comme si elle s’y était préparée – enfin, non, c’était probablement son intention depuis le début – Schwi sortit l’échiquier caché dans sa vieille robe.

« … Ha, bien. Mais on jouera pendant que je te nettoie les cheveux, donc il n’y aura pas de limite de temps, d’accord ? »

Avec un soupir, Riku sourit honteusement et posa sa main sur le pion blanc…


——..........

« … Mhhgn… Dis donc, toi, je lave tes cheveux en même temps, alors vas-y doucement. »

Tout en frottant ses cheveux avec sa main gauche, Riku retourna son cerveau dans tous les sens au point qu’il ne pouvait pas le croire et grogna.

À cela, Schwi, lentement et doucement, murmura :

« Dé… solée… »

« … Pour quoi ? »

Non, il se savait, mais il se haïssait lui-même pour ça. Il plaisanta :

« J’ai analysé les informations après cela… »

Mais Schwi, incapable de comprendre les subtilités du 『Cœur』, exprima son regret.

« … Un agresseur, qui interroge une victime, au sujet du 『Cœur』… était illogique. Aucun résultat, ou donnée valide… »

Agresseur et victime… Riku fut surpris d’entendre ces termes sortir de la bouche d’une simple machine.

En même temps, pour une raison inconnue, il ressentit du dégoût envers lui-même pour avoir pensé 『Simple machine』 et essaya de le couvrir.

« Je vois… mais le plus important est ce qu’ils appellent faire preuve d’"insensibilité". »

« … ? Schwi n’est pas humaine… mais mes données… "remontent à un système nerveux"… »

« Ce n’est pas ce que je veux dire… »

Riku soupira avec un sourire pendant que Schwi continua sérieusement.

« … Cela, dit… Schwi n’a pas, de motif ultérieur… »

« … »

« … Schwi veut, vraiment… comprendre le cœur de Riku… C’est, la vérité… »

Juste son imagination ? Ce n’était pas le cas, décida Riku.

En répondant à la Schwi démoralisée qui parlait d’un – triste – ton hésitant, il soupira.


« N’y fais pas attention… J’étais juste un tout petit peu trop émotif moi-même. »

C’est bizarre, mais… Riku réexamina les sentiments qu’il était incapable de retenir.

Ce qu’il avait fait ne pourra jamais être justifié. Il ne le savait que trop bien.

Quoi qu’il en soit, c’était un fait pur et dur qu’elle faisait partie des oppresseurs de l’humanité… S’excuser auprès d’elle ?

C’était complètement absurde. Mais, pensa-t-il. Ne pas s’excuser serait encore plus absurde.

— En vérité, il devait admettre que quelque chose n’allait pas chez lui.

En temps normal, il pouvait se contrôler, mais à ce moment, il ne le pouvait soudainement plus.

Ce ne pouvait pas être dû à quelque chose que Schwi avait dit. Alors pourquoi… ?

Pendant que Riku luttait pour donner du sens à cela, Schwi lui demanda d’un coup :


« … Est-ce mal… d’être émotionnel ? »

« Ouais. Devenir émotionnel, comme se laisser emporter par la colère et te frapper, ne résoudra rien. »

« Mais Riku voulait… frapper Schwi… »

« … C’était juste une façon de parler. Attends, c’était le cas ? Honnêtement, je sais pas trop moi-même. »

Une fois encore, leur conversation s’arrêta. Le son de l’eau de ses gouttes, la chaude vapeur, tout cela lui allégea la tête…

Le silence continua pendant un moment, jusqu’à ce qu’il soit à nouveau interrompu par Schwi.

« … Riku, pourquoi… fermes-tu… ton 『Cœur』 ? »

« Écoute, toi, t’es vraiment désolée ? Tu sais ce qu’est le tact ? »

Il commença à crier, mais en voyant les yeux rouges et en verre de Schwi plongés dans les siens, il s’arrêta.

Une machine sans 『Cœur』 (en mettant de côté le fait de savoir si c’était vraiment le cas ou non) ne voudrait pas faire de mal.

… Quelque chose lui dit qu’elle voulait vraiment en savoir plus sur lui.

Pas le Riku rationnel, calculateur, froid et menteur.

Mais le précieux sujet d’observation, à savoir le 『Véritable Riku avec un cœur』.

— *clic*

— Sentant son 『Verrou』 s’ouvrir, il soupira.

« … Parce que c’est le seul moyen pour que je survive dans ce monde… »

S’il fermait les yeux, il pouvait voir ce qui se trouvait au-delà de la grotte, comme si c’était gravé dans ses paupières.

— Le ciel rouge en feu, la terre recouverte d’une mort turquoise, et cela continuait bien au-delà de l’horizon.

Là où sortir sans un masque était suffisant pour mettre fin à une vie. Un monde de morts…

— Ou peut-être un monde qui était déjà mort.

« … C’est, la faute, de Schwi et des autres races… ? »

« … Je ne sais pas… »

Riku n’en savait vraiment pas plus. Non, en réalité…

« Peu importe à qui revient la faute… C’est simplement ce à quoi on doit faire face. Pour qu’un humain puisse exister dans ce monde, il doit sceller son 『Cœur』 sans quoi… sans quoi ils se brisent. Dans un monde comme ça… C’est juste absurde. »

« … Absurde… absurde. Qu’est-ce qui est absurde… ? »

Quoi ?

Riku était presque sur le point de se moquer de ce que Schwi avait murmuré légèrement, mais…

Ah, c’est vrai, réalisa-t-il. Si on y réfléchissait logiquement, ça n’avait rien d’absurde.

C’était juste…

« Les forts survivent, les faibles meurent. Sans signification ni raison. C’était comme ça que le monde est fait… Je pense que trouver cela 『Absurde』 fait du 『Cœur』 ce qu’il est… Enfin je ne sais pas vraiment. »

Presque résigné, Riku continua de laver les cheveux de Schwi.

« … Je veux en savoir plus… sur le 『Cœur』 de Riku… mais… », murmura Schwi.

« … Ne veux pas… blesser Riku… Que devrais-je… faire ? »

… ?

La façon dont elle lui avait posé cette question le rendant un peu perplexe, Riku demanda :

« Pourquoi tu t’inquiètes pour moi ? Si tu veux simplement comprendre le 『Cœur』, alors tu peux juste continuer comme tu l’avais fait… »

« … Je, suis… désolée… »

« … Ah, j’essaye pas de tout remettre sur le sujet. Mais c’est vrai, non ? Pourquoi devrais-tu t’en soucier… ? »

Elle ne devrait pas. Si c’était quelqu’un d’autre, elle pourrait s’inquiéter d’être incapable de communiquer avec.

Mais elle n’avait pas à se soucier de lui. En vérité, le pousser lui ferait ressortir ses « véritables Intentions »…


« … Je, ne sais pas. »

Riku fronça les sourcils vers la première réponse ambiguë de la machine.

« … Je, ne sais pas. Mais, je veux éviter, de blesser… Riku… »

« Oh~ Tu veux dire que ton sujet a besoin d’être dans un état aussi naturel que possible pour que tu puisses obtenir des données exactes ? »

En la taquinant à moitié, Riku lui délivra cette conjecture de sa voix la plus rationnelle et bureaucratique, mais…

« … Non… Ce n’est, pas ça… Et je ne, sais pas pourquoi… mais… »

Pour une raison inconnue, Schwi baissa les yeux et répondit d’une voix subtilement tremblante.

« … C’était… vraiment, désagréable… »

----

Ses doutes se transformèrent en conviction. Le jugement de Riku lorsqu’il avait rencontré Schwi était tout à fait correct.

Cette Ex-Machina, Schwi, était cassée. Clairement hors service.

Ce qu’elle venait de dire, qu’elle le sache ou non, était clairement une affirmation qu’elle avait été 『Blessée』.

— Une machine ? Une qui affirmait d’elle-même qu’elle ne connaissait pas le 『Cœur』 ?

« Hé, à l’origine, ton Cluster t’a déconnecté… et t’a abandonné, pas vrai ? »

« … Hmm. »

Il en avait même entendu les raisons, les détails. Elle avait causé un paradoxe d’autoréférencement, une rupture de logique.

Était-elle vraiment elle-même ? Qu’est-ce qui l’avait fait devenir ce qu’elle est ? Sans le 『Cœur』 confus d’un humain, le problème serait difficile à éviter.

Elle avait été abandonné – c’était méchant à dire, mais – ce n’était pas étonnant. Pourtant…

« Donc tu veux analyser le 『Cœur』, quoi qu’il en coûte, de sorte que tu puisses revenir dans ton Cluster. Mais quelle différence ça fait si tu blesses… ? »

« … ? Je n’essaye, pas… de revenir ? »

— Gné ?

« Euh, attends… Mais alors, qui t’a donné l’ordre d’analyser le 『Cœur』 ? »

« … ? C’était, mon propre choix… Intéressée… »

« "Intéressée"… Hé, ce sentiment, c’est le 『Cœur』, non ? »

Schwi se figea devant le marmonnement perplexe de Riku.

« … ? … … ? … Je, ne sais pas. »

« Pardon ? Quoi ? »

« … Je ne, sais pas… C’est, logique. Mais, ce ne semble pas, être important, pour moi… Pourquoi ? »

« C’est à moi que tu le demandes ? »

L’expression de Riku se tordit involontairement devant la requête impassible de Schwi. Soudainement, cette dernière…

« Liste, de réponses possibles… »

« … Peu importe ; tant que Riku est là ; aucun intérêt ; inutile ; aucune importance ; aucune relation ; rejet de la synchronisation ; Prioriser l’analyse ; Prioriser la compréhension sur l’analyse… 【ErreurÉchec】 【ErreurContradiction】 【ErreurIllégal】 【ErreurÉchec】 【ErreurContradiction】… »

« H-hé. Hé, hé, hé ! De la fumée est en train de sortir, hé ! »

Voyant Schwi laisser échapper du gaz avec un sifflement, Riku perdit son sang-froid.

— Mais cela ne dure que quelques secondes. Schwi se retourna, regarda Riku, et hocha une fois la tête.

« Conclusion : Ne veux pas revenir… apparemment. »

« T’es plutôt hésitante. »

« … Ne peut pas… identifier l’origine… mais apparemment, ne le veux pas. »

« Vraiment hésitante. »

Trouver cela de plus en plus drôle, Riku sourit et se répéta, seulement pour entendre :

« … En, tout cas… Échec et mat. »

Ah.

« Toi alors… J’étais complètement distrait par cette conversation. Encore une fois. »

« … Hmm. »

Après tout cela, le visage de l’Ex-Machina qui hocha la tête fit réfléchir Riku.

Est-ce possible de créer un sourire aussi innocent grâce à des calculs et en l’imitant… ?

« … En tout cas. »

Changement de sujet. Riku soupira d’un air fatigué.

« Tes cheveux… ils sont putain de longs. Ça en finit jamais. Je vais finir par m’évanouir à cause de la chaleur. »

« … Si c’est mieux, court… Les couper… ? »

« Non non, c’est bon… Tu ne comprends vraiment rien… »

En grommelant, Riku se dit à lui-même… Je sais.

Après tout, elle était une Ex-Machina capable de tuer un humain sans même y penser. Tout comme les autres races, elle avait piétiné ses pairs on ne sait combien de fois.

Il ne pouvait en aucun cas relâcher sa vigilance. Sa raison lui cria. Mais… alors pourquoi ?

La fille qui continuait de réfléchir à la taille de ses cheveux ne semblait pas du tout logique.

Spontanément, il sourit légèrement…

Partie 9[edit]


Combien de temps s’était-il écoulé depuis l’arrivée de Schwi dans la colonie ?

Il était impossible de lire précisément puisqu’ils ne possédaient pas de calendrier exact, mais d’après Schwi, cela faisait 『à peu près un an』.

Riku pensa que le temps était passé vite. En considérant que simplement survivre quelques jours ressemblait à une éternité…

« … Hé, combien y a-t-il d’Anciens Dieux ? »

Jouant aux échecs avec Schwi dans son étroite chambre, Riku posa sa joue contre une de ses mains avec colère.

« … En théorie, il y en a un nombre 『Infini』… Proportionnel, au nombre de concepts… mais dans la plupart des cas… leurs conditions d’activation, n’ont pas été satisfaites. »

Riku fronça les sourcils face à la réponse obscure et au coup de Schwi.

Avec un soupir pour son gambit qui contrait et détruisait la stratégie orthodoxe qu’il avait envisagée, il commença à concocter un nouveau plan et continua.

« Donc, les Anciens Dieux… Il y a le 『Dieu de la Guerre』, le 『Dieu de la Forêt』 et les autres, c’est ça ? »

Pendant que Riku se fit la remarque – Non pas qu’ils fassent vraiment quelque chose de différent des autres. C’est juste la guerre – Schwi hocha la tête.

« … Le premier est Artosh… le créateur, des Flügels… Le suivant est Kainas… le créateur, des Elfes. »

Mais Riku l’interrompit.

Une repartie à la fois orale et sur le plateau. Comme le coup banal qu’il avait prévu s’était immédiatement fait contrer, Riku se souvient de quelque chose : le sentiment d’essayer encore et encore, faisant ce qui semblait être les meilleurs coups encore et encore… et se faire surpasser.

… Le garçon avec un sourire intrépide, celui qu’il avait vu enfant dans la pénombre, celui qu’il ne pouvait jamais battre…


« Dis, il n’y a pas de Dieu des Jeux, hein ? »

— C’était juste une pensée passagère. Ce n’est pas comme s’il y avait quelque chose à son sujet, mais Schwi répondit sérieusement.

« … Il y en a un. Mais… Son 『Essence Divine』 n’a pas été confirmée… Supposition, conditions d’activation, non satisfaites. »

En à peu près un an, il avait parcouru un bon chemin pour s’habituer à discuter avec Schwi. Riku se mit à rire intérieurement.

Il ne connaissait pas les détails, mais en gros, c’était comme ça : Les Anciens Dieux étaient des « concepts ». Tant que le concept de jeux existait, le dieu des jeux existait de façon catégorique.

Mais la présence de l’activation des conditions – de son 『Essence Divine』 – déterminait si oui ou non le dieu était réel.

« Autrement dit… tu dis qu’il n’est pas dans les parages. Du moins, pas pour le moment… »

Échec et mat. Ajoutant un autre signe pour comptabiliser sa défaite, Riku soupira et se leva.

« Tu sais, j’étais en train de penser à te dire ça depuis un moment, mais tu n’as pas besoin de parler comme ça quand nous sommes seuls. »

« … Hmm… mais c’est comme si… mon noyau qui prononce mes pensées, avait été modifié de façon irréversible… apparemment. »

« Hmm. Et en langage humain ? »

« … Impossible de revenir à l’originale, apparemment. »

Tu es vraiment hésitante. Il la taquina comme d’habitude, avec désinvolture et en souriant, puis ils quittèrent la chambre ensemble.


— L’atmosphère de la colonie qu’ils virent en marchant avait changé.


En regardant Schwi qui se trouvait à côté de lui, Riku l’admit. Depuis qu’elle les avait rejoints, les moyens à leur disposition s’étaient grandement diversifiés.

Grâce à son aide pour les parties calculatoires et de conception, quand bien même on ne lui avait rien demandé, la précision de leurs mesures et de leurs outils de détection s’était améliorée. Le télescope de Coron pouvait désormais voir bien plus loin, et leur méthode d’élevage peu efficace avait quelque peu progressé.

Le besoin de réaliser des reconnaissances avait drastiquement diminué, et constituer une réserve de nourriture était désormais chose réalisable. À cause de cela…

« Yo ! Riku. Je vois que tu passes encore du bon temps avec ta femme dans ta chambre, hein ? »

« Je t’ai déjà dit que c’est pas ma femme, le chauve ! Passer donc ta vie à regarder au travers de ce télescope ! »

« Schwi-chan~ Merci de toujours jouer avec les enfants~ »

Clairement, la colonie comptait plus de sourires.

Tant qu’elle était là, ils pouvaient vivre sans craindre la mort.

Mais devant cette scène, le visage de Riku s’assombrit légèrement.

— Il savait que ce n’était qu’une paix temporaire, le calme avant la tempête.


Ces 『Bons instants』 éphémères disparaîtront comme de la poussière à cause d’un caprice inconscient d’un de ces soi-disant dieux au-dessus d’eux.

Peut-être qu’oublier cela était une bénédiction, de pouvoir vivre plongé dans une tranquillité temporaire.

Mais cette tranquillité disparaîtrait. Peut-être demain, peut-être aujourd’hui… ou même maintenant.

Schwi et lui leur donnaient-ils trop d’espoir ? Riku fronça ses sourcils. Mais qu’étaient-ils supposés faire ?

Prétendre qu’ils ne voyaient pas le désespoir, croire qu’ils étaient en sécurité ici, et vivre jusqu’à ce que la Guerre prenne fin ?

Riku y réfléchit. Pour lui, c’était impossible…


« Hé, général ! Arrête de jouer avec l’entrejambe de ta femme une seconde, et viens me donner un coup de main avec cette fuite d’eau ! »

« … Hmm~ si tu veux que je te frappe, dis-le. Je te prêterai mes 『Poings』 comme tu le souhaites. »

Comme Riku se releva ses manches avec un sourire tendu, se dirigeant vers l’endroit d’où provenait la voix, Schwi se retrouva seule, derrière, à attendre le retour de Riku comme si elle avait pris racine.

« Schu~wi~chan~ ♪ »

Se retrouvant brusquement enlacée, Schwi se retourna sans un mot. Une Coron souriante se trouvait là.

« Que fais-tu~ toute seule~ ? Tu n’es pas avec Riku ? »

« … Riku, ne m’a pas dit… de, le suivre… »

« Wahaaaa ! Schwi-chan, pourquoi ne pas oublier donc cet homme et m’épouser !? Quel genre de mari stupide laisserait une aussiiiiii jolie femme derrière lui ? *frotte* *frotte* *frotte* *frotte* »

« … Riku, n’est pas… stupide… »

Coron plissa ses yeux devant la moue de Schwi.

« Dis, Schwi-chan. Je sais que c’est bizarre venant de sa sœur, mais… »

« … Riku a dit … 『Ce n’est pas vraiment ma sœur, alors ignore-la』… »

« Ahahaha~ ♪ … Je vais devoir lui en coller une tout à l’heure~ ♪ En tout cas ! »

Éclaircissant lourdement sa gorge pour faire diversion, Coron demanda sans ménagement :

« Schwi-chan, qu’est-ce qui t’a attirée chez Riku~ ? »

« … Attirée… ? »

« Oh, toi~ Je te demande ce qui a fait que tu l’『Aimes』~ Allez, tu le sais bien~ ❤ »

— Soudainement, Schwi prit conscience qu’elle était 『Nerveuse』.

Elle ne savait pas pourquoi. Elle avait pensé qu’elle s’était habituée à agir comme une humaine.

Mais maintenant, derrière l’attitude bienveillante de Coron, elle sentit qu’elle se faisait tester d’une certaine façon.

Elle y réfléchit profondément.

Pour commencer, elle avait encore à peine réussi à analyser le 『Cœur』. Par conséquent, son analyse du sentiment 『Aimer』 était aussi incomplète, indéfinie, donc…

« … Je, ne sais pas… »

— Schwi décida de répondre honnêtement.

« … J’étais intéressée… par le 『Cœur』… de Riku… par ses 『Sentiments』 »

Le jour de sa première rencontre avec Riku traversa le noyau de la mémoire de Schwi.

Quelque chose enfoui dans les yeux de Riku… avait généré en elle une pensé qu’aucun Ex-Machina ne devrait avoir.

Une『erreur de logique menaçant l’intégrité du cluster』 qui avait provoqué sa déconnexion. C’était…

« … Oh~, hmm hmm~ ♪ Alors c’est donc ça~ ♪ »

Coron, comme si elle rassemblait toutes les pièces ensemble, le 『définit』 simplement.

« En fait~ Tu veux dire que c’était le coup de foudre, pas vrai ? »

Quoi ?

« Hmm hmm. ♪ Ce Riku. Il n’est pas si intelligent, et sa personnalité est parfois, tu sais… »

Coron hocha la tête devant la Schwi figée dont les yeux étaient écarquillés, et annonça avec un sourire :

« Si tu as vu au travers de son 『vrai cœur』et que tu es tombée amoureuse de lui… Ouaip, je peux te confier mon petit frère en toute sécurité. ♪ »

« … »

Coup de foudre. Un autre concept à analyser , pensa la Schwi fatiguée.

Aimer. Apprécier. L’affection. Aucun d’entre eux n’avait été complètement analysé, et maintenant venait s’ajouter l’entrée 『Coup de foudre』, qui impliquait une occurrence instantanée. Était-il possible qu’elle ne serait jamais capable d’analyser le 『Cœur』 pour le reste de son existence ?

« Hé, Coron. Quel genre de chose douteuse tu lui enseignes encore ? »

Ayant réglé ses affaires, Riku fit face à Coron.

« Tu es vraiment un petit frère insolent. Insolant et irrespectueux, je le dis !! Quand ai-je déjà… ? »

« Tu lui as dit que je préférais les grosses poitrines et tu lui fais mettre deux précieuses miches de pain sur sa poitrine… Tout va bien dans ta tête ? »

« Quel insolent ! Je ne pouvais pas avoir plus raison ! Cette fille va devenir ma petite sœur un jour, tu sais ? Donc il faut que je t’aider à mener une vie sexuelle variée et… »

« On y va. On risque d’attraper sa stupidité. Ne t’approche plus d’elle. »

« … Le niveau intellectuel, est quelque chose… de contagieux… ? »

Schwi fut stupéfaite de découvrir ces nouvelles données tandis que Riku la tira par la main pour l’empresser de le suivre.

« Eh ? Riku, où vas-tu ? »

« Il serait temps que je lui apprenne comment récolter de la nourriture, pas vrai ? Je vais lui montrer comment utiliser l’équipement de reconnaissance et les autres trucs. »


— C’était bien sûr un mensonge. Une Ex-Machina pouvait abattre un Démonia à mains nues.

De plus, l’âge de Schwi – le nombre d’années depuis sa manufacture – était d’environ 211 ans selon elle.

Il avait besoin de la mobilité de Schwi pour aller confirmer quelque chose. Il ne pouvait simplement pas dire cela à Coron.

« Je risque de revenir tard, mais on n’ira pas bien loin. »

— Coron frappa dans ses mains avec un sourire éloquent.

« Ahhh… Vous voulez le faire dans la verdure  ? ❤ »

« Coron, tu devrais vraiment te faire changer ton cerveau. »

« Oh, mais vu la couleur du ciel, je devrais plutôt dire, le faire en zone rouge !? Dans tous les cas, il va faire froid, allez faites en sorte… »

« Ta gueule. On y va, "Schwi". »

Riku s’en alla de mauvaise humeur… Il ne l’avait probablement pas remarqué. Seules Schwi et Coron l’avaient relevé.

Et particulièrement Schwi…


C’était la première fois que Riku l’appelait par son nom.

Ses pensées furent ensevelies sous des erreurs inconnues. Elle détecta une augmentation de température…

Mais Schwi attacha le terme 『Priorité Absolue』 à cet instant et – sans savoir pourquoi – le sauvegarda et protégea son contenu.

Partie 10[edit]


Reposant son pied sur terre pour la première fois après plusieurs heures, Riku pensa : C’est vraiment plus facile avec l’aide de Schwi.

Il lui aurait fallu cinq jours à cheval pour parcourir la même distance, en craignant de mourir à chaque instant, distance sur laquelle Schwi l’avait porté en une demi-journée.

« … Voilà donc la cité détruite des Elfes… »

C’était l’endroit que Riku avait tenté d’atteindre de lui-même il y a un an de cela.

Les structures uniques faites d’arbres s’étaient effondrées sur toute une ligne. Les immondes cicatrices de brûlure étaient toujours présentes, bien que les ruines fussent recouvertes d’un tapis de fleurs et de plantes, leur donnant l’image d’un élégant jardin.

Le ciel était maculé de la couleur du sang, et la terre était souillée par le poison de la cendre noire. Pourtant, dans ce monde de mort, il apparaissait que la capitale détruite bénéficiait toujours de la protection d’un Ancien Dieu. C’était bien une capitale construite par les Elfes, les créations de Kainas, se dit Riku avec un sourire ironique.

Après avoir marché pendant un moment, ils s’arrêtèrent à leur destination. Parmi les ruines en cendres, devant le seul bâtiment qui avait encore conservé sa forme originale, Riku demanda :

« C’est… une bibliothèque ? »

« … Probablement… Comparé, aux autres installations… et au degré de ravage dans la cité… Ici, les dégâts sont mineurs… »

C’était donc le bâtiment qui avait été défendu en priorité lors de l’attaque du Flügel.

Cela pouvait signifier que c’était un refuge, une sorte de centre de recherche, ou… un entrepôt.

« … Je vois. C’est vraiment probablement une bibliothèque ou quelque chose du genre. »

Ne trouvant rien ressemblant à une porte, ils se glissèrent entre deux arbres connectés pour y rentrer, où ils trouvèrent…

L’intérieur de cette drôle d’architecture était rempli de choses dont l’utilité n’était pas évidente.

L’une d’entre elles semblait ressembler à… une étagère ?

Mais elle était étonnamment vide. On aurait dit plus ou moins que tout avait été emporté… mais ce n’était pas un problème.

« Après tout, les informations dont ils n’ont pas besoin nous seront utiles… »

Avec cela, Riku commença à fouiller parmi les quelques bouts de papier restants et les livres endommagés.

« … Riku, peut lire le langage des Elfes… ? »

Schwi posa sa question à Riku qui parcourrait rapidement les livres.

« Nain, Elfe, Démonia, Fée, Thérianthrope… dans quelle langue tu veux que je te réponde ? »

Schwi s’étonna de la réponse nonchalante de Riku.

« … Pourquoi, autant… »

« Il faut au moins ça pour survivre. Les informations que je galère à récupérer seraient inutiles si je ne pouvais pas les lire. »

L’expression de Riku était étrangement sévère, sans pour autant être furieux ou odieux.

— Schwi connaissait bien cette expression, ces yeux.

C’était le comportement que Riku adoptait lorsqu’il voulait à tout prix la battre aux échecs.

« Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas comme si les humains venaient de se faire continuellement détruire pour l’éternité. Nous avons utilisé tous les moyens auxquels on a pu penser – oral ou écrit – pour transmettre les traits, les langages, et les coutumes des autres races. Et cela jusqu’à aujourd’hui. »


Dans ces yeux noirs qui ne reflétaient rien, qui parlaient de la faiblesse des humains, de leur fragilité, de leur incapacité à faire autre chose que courir – plus profondément, bien au-delà – se trouvait la chose même que Schwi voulait connaître, la qualité qui défiait les apparences.

— L’existence qui demandait Ne sous-estime pas les humains : le 『Cœur』.


« … Ah… Riku, Riku… »

Riku, qui avait apparemment littéralement scanné toute la zone, leva les yeux vers Schwi qui lui donnait des petits coups de coude.

Le balancement et le bruit des fondations qui se frottaient. Le cri strident d’un acier épais résonna fortement dans toute la salle. Comme Riku resta ahuri, Schwi le rassura.

« … Souterrain, dissimulé… par un sort… C’est creux… Il y a un sous-sol… Regarde. »

En la voyant pencher tranquillement sa tête tout en soulevant une porte en acier dix fois plus grande qu’elle, le visage de Riku se raidit…


——......

Une fois que Schwi confirma l’absence de signe de vie, ils descendirent les escaliers. Puis…

« … C’est quoi ce bordel ? »

Riku ne put s’empêcher d’exprimer sa perplexité devant la vue impénétrable qui s’étalait au-delà de la longue cage d’escalier souterraine.

Un hall spacieux avec d’énormes colonnes érigées et alignées en son centre.

Les piliers possédaient une forme étrange, et d’innombrables motifs rouges étaient gravés sur leurs surfaces.

« … Cent quatre-vingt-six… Les motifs sont, les sceaux de protection du Dieu Kainas… ? Non. »

Comptant instantanément leur nombre, puis essayant d’analyser les motifs, Schwi pencha sa tête sur le côté.

« … Aucune correspondance, avec mes données… sur les sceaux, sorts, utilisés par les Elfes… ? »

« Bah, ils ont dû essayer de mettre point une nouvelle connerie dont même toi ne connais pas l’existence. Plus rien ne peut me surprendre maintenant, même s’ils explosaient cette putain de planète... Mais avant cela… »

Dans la perspective d’un humain, exploser la planète ou détruire un continent n’avait pas de grande différence.

« Avant cela… » Riku dépoussiéra le piédestal sous l’une de ces colonnes bizarres et lu sur une pancarte :

« — 『Preuve de Conception du Réacteur Protection Divine Absolue par le VideAaka-shi-anse』… Schwi, ça te dit quelque chose ? »

« … Aucune donnée… Aucune donné sur les Elfes, utilisant des objets… ou des catalyseurs, pour utiliser la magie… du tout. »

Je vois. Riku ne comprit pas, mais son instinct parla pour lui.

« Dans tous les cas, on peut pas rester ici trop longtemps. Je sais pas s’il y en a, mais on va regarder si jamais ils ont laissé des traces à ce sujet et on se tire. »

Schwi hocha la tête et recueillit habilement le reste des documents. Le regard de Riku se posa sur l’un d’entre eux.

« … Même les noms des 『Développeurs』 sont codés ? C’est quoi ce truc… ? »

En regardant le registre codé, Riku sentit son corps sauter.

Partie 11[edit]


Riku et Schwi avaient l’intention de ne rester que brièvement et de s’en aller rapidement, mais…

« Que dire… ? J’imagine qu’on peut pas se déplacer au milieu de ça. »

À peine avaient-ils quitté la bibliothèque – ou plutôt la base de recherche secrète – pour partir des ruines, qu’ils rencontrèrent une 『Tempête Mortelle』.

C’était un phénomène durant lequel de fortes précipitations de cendres noires finissaient par former un vortex turquoise.

Si vous rentriez dedans, quoi que vous fassiez, les cadavres d’esprits pénètreront votre équipement et vous contamineront.

Ils se dépêchèrent de retourner dans les ruines.

« … Riku, que fais-tu habituellement… dans ces moments-là ? »

Schwi posa sa question en même temps qu’ils se réfugièrent dans une petite pièce au niveau du sol de l’institut de recherche.

« Il n’y a rien à faire. Se retrancher dans une cave, des ruines, ou creuser un trou si besoin, et attendre que ça passe. »

Riku soupira. Les tempêtes mortelles n’étaient pas si rares que cela. D’après son expérience personnelle, elle durait habituellement quelques heures. Une journée tout au plus. Il s’était déjà recroquevillé dans un petit trou et attendu un jour entier plus d’une fois ou deux. La question était : est-ce que cette place était plus sure qu’un trou ?

« Et toi, Schwi ? Tu peux détecter des signes de vie ? »

« … Bloqué, par les Cadavres d’esprits… Équipement d’observation à distance, presque… totalement, inefficace… »

« Hmm… Mais d’un autre côté, ça veut dire qu’on est en quelque sorte en sûreté. »

En bref, la 『Tempête mortelle』 les aidait à se cacher.

Ils ne pouvaient pas sortir de toute façon, et ce serait dangereux de faire usage de la grande vitesse de Schwi sans pouvoir utiliser sa fonction de détection à grande distance.

Du coup, Riku demanda :

« Hé, Schwi, je parie que tu as apporté le jeu d’échecs, hein ? »

« … »

Ayant reçu l’instruction de voyager léger, Schwi avait peut-être dû penser qu’il allait la réprimander.

« … Je suis, désolée… »

S’excusant en cachant son visage, elle sortit timidement l’échiquier de son sac à dos.

Cette vue – une Ex-Machina qui craignait la colère d’un humain – était étrangement amusante, et Riku en rit.

« Je ne plains pas… C’est pas comme si on avait autre chose à faire jusqu’à ce que la tempête passe, alors pourquoi ne pas jouer ? »

« … ? Vraiment… ? »

Semblant à la fois surprise et secrètement ravie, Schwi mit en place les pièces.

En fixant l’échiquier, Riku songea aux résultats de ses matches contre Schwi pendant l’année qui s’était écoulée.

— Cent quatre-vingt-deux défaites, zéro victoire.

Sans même parler de gagner, il n’avait même jamais décroché une égalité contre Schwi.

Mais à quelques reprises, il avait réussi à lui marcher sur les pieds avec des tactiques qui l’avaient surprise.

Ce qui veut dire, pensa-t-il, que 『ce n’est pas impossible』.

— Devant le sourire intrépide que Riku afficha sans s’en apercevoir, Schwi demanda soudainement :

« Riku, pourquoi… continues-tu de jouer, alors que… tu ne peux pas gagner ? »

« Hein ? En voilà une drôle de question ! C’est pas toi qui m’as dit que tu me donnerais les informations que je veux si je gagnais ? »

« … Menteur… Riku n’a pas pu… ne pas… le remarquer… »

Oui, c’était impossible. Riku était quelqu’un de trop minutieux.

« … J’ai… déjà… donné… toutes les informations, que Riku, voulait… »

Un silence lourd tomba sous les rafales de vent.

« … Riku… Vraiment incroyable… Très travailleur. »

« Garde tes mots réconfortants. »

Réagissant à une déclaration étrangement proche d’une de celles que Coron avait déjà faites, Riku employa la même réponse.

C’était tout. La conversation s’arrêta là. Du moins, c’est ce que Riku pensa, mais…

« … Réconfortants… ? Non… C’est juste, un fait… »

Schwi riposta d’un air déconcerté.

Puis Riku vit quelque chose d’inhabituel, ses yeux s’écarquillèrent.

L’expression clairement confuse, incertaine de si elle devait continuer ou non, Schwi ajouta :

« … La survie des humains, dans ce monde… est biologiquement… une anormalité… »

C’était les mots de Schwi d’il y a un an, lorsque Riku avait perdu son sang-froid et l’avait attrapée.

Tout en sachant que ses mots avaient blessé Riku, elle continua.

« Ce qui a rendu cette an… correction, exploit… possible… est le 『Cœur』 de Riku… la volonté. »

Elle regarda droit dans ces yeux noirs qui ne reflétaient rien.

« … Quoi que… Riku en pense… Ce ne sont que des 『Faits Objectifs』… »

« Hein, donc en d’autres mots, quoi ? Je perds pathétiquement à chaque fois, mais l’assurance d’Ex-Machina-sama que je contribue à l’humanité en faisant cela ? »

« … Je ne suis pas… Ex-Machina-sama… mais c’est ce que j’ai déterminé. Cependant… »

Complètement honnête, les yeux de verre de Schwi se verrouillèrent sur ceux de Riku.

« … tu ne peux pas l’accepter… »

« Bien sûr que je ne peux pas. Qu’y a-t-il de si génial à survivre dans… ? »

« Non… »

Schwi avait atteint sa conclusion et l’interrompit pour dire ce qu’elle avait à dire.

« … Je ne le… savais pas avant… mais… »

Maintenant si, déclara Schwi en regardant dans les yeux de Riku.


« … Riku, tu ne veux pas… que quiconque… meure… peu importe la personne. Même si c’est quelqu’un… qui détruit les humains… comme Schwi. »


« … !! »

Le visage de Riku se déforma sévèrement.

Schwi ne savait toujours pas la raison pour laquelle Riku ne l’avait pas tué à ce moment-là.

Le critère que Riku lui-même avait indiqué ne pas comprendre, ne pouvait, à l’époque, être saisi par Schwi.

Mais c’était comme cela… précisément pour cela qu’elle pouvait en être certaine.

« … C’est le 『Cœur』… C’est ma projection… définition. »

« … »

Alors que Riku s’assit silencieusement, les yeux baissés, Schwi alla plus loin.

« … Je suis certaine… que Riku, est incroyable… mais Riku, ne l’acceptera pas. »

Oui, la raison étant…

« … Parce que tu ne veux pas, être accepté… Parce que tu ne peux pas, te l’avouer… »

————

————————

Dans la pièce où seul le vent résonnait, un rire éclata. Riku releva tout doucement sa tête, son menton posé sur sa main.

— Avec des yeux reflétant clairement Schwi, il répondit :

« Je suis vraiment énervé… J’ai jamais réalisé à quel point c’était ennuyant d’avoir une personne autour de soi qui ne dit que ce qu’est logique… »

« Je suis, désolée. »

« T’excuse pas… Je suis un crétin qui s’énerve quand on me critique. »

Oui, Riku le reconnut, avec un soupir tel qu’il aurait pu emporter son âme.

Ahhh, c’était littéralement un 『Échec et mat』.

C’était ce que cela signifiait d’être incapable de répondre, de ne même pas pouvoir se plaindre.

Le 『Verrou』 de son cœur avait été ouvert de force. Même s’il essayait de jouer les durs maintenant, il n’en serait que plus pathétique.


« Ouais, t’as raison… Je ne veux pas qu’on m’accepte comme le bâtard que je suis… »

Courir et s’enfuir, vivre et survivre… Quel était l’intérêt ?

Mais. Dans ce cas. Que pouvait-il faire d’autre… !?

Riku leva ses yeux vers le plafond, s’appuya contre le mur, et marmonna comme pour se repentir…

« … Hé, mais alors je suis censé faire quoi ? Faire quoi… pour me pardonner ? »

Il avait abandonné des vies qui étaient irremplaçables, en sortant du jeu à chaque fois.

Il en avait tué un pour en sauver deux, tué deux pour en sauver quatre.

Il s’était dupé pour penser que c’était la seule solution.

— En ayant continué cela, encore et encore, comment pouvait-il s’accepter ? Riku le lui demanda honteusement, en l’implorant, mais elle rencontra son regard et lui renvoya sa question.

« C’est ce que je veux savoir… Le 『Cœur』 de Riku, que… dit-il… ? »

« Haha, je te le demande précisément parce que je ne sais pas. Comment peux-tu faire ça… ? »

Mais, Schwi persista malgré que Riku ait baissé son regard avec un sourire forcé.

« Peu importe la réponse… Je… t’aiderai… »

« … Pourquoi… »

La réponse de Schwi fut catégorique, comme si la réponse était évidente.

« Je t’ai dit… que je resterais avec toit… jusqu’à ce que je comprenne… le 『Cœur』… »

Haha… Très rassurant

« Cela, dit… »

Schwi prit une pièce de l’échiquier.

« … Échec et mat. »

« Schwi… C’était pas le moment parfait pour que je décroche au moins une égalité ? Apprends à lire entre les lignes. »

« … ? … Il y avait… un script… ? »

Riku lâcha un sourire devant ce genre de réponse typique et regarda par la fenêtre.

La pluie s’était déjà calmée.

Depuis la fenêtre, probablement grâce à la protection du 『KainasDieu de la forêt』, on ne pouvait voir que des fleurs et des arbres florissants brillamment, sans aucun signe de la tempête mortelle qui était passée.

À la place, les étincelants pétales de fleurs tourbillonnaient pour danser dans le vent – bien que quelqu’un haïssait l’admettre – semblaient…

« … Magnifiques… »

Riku se tourna pour regarder celle qui lui avait volé sa réplique, la fille mécanique avec des sentiments bien plus humains que les siens.

Fascinée, ses yeux brillaient en suivant les pétales virevoltants. Ces yeux rouge clair reflétaient toute la scène exactement comme elle l’était…

« Schwi. »

Pendant qu’elle se retourna lentement, Riku l’interrogea sur l’histoire qu’il avait autrefois considérée comme insignifiante.


« La raison de la Guerre et les conditions pour qu’elle prenne fin… dis-les-moi. »

Partie 12[edit]


Ensemble, Riku et Schwi traversèrent la cité en ruines des Elfes au milieu des pétales qui virevoltaient, comme s’ils se trouvaient dans un jardin.

La cendre noire avait été emportée par la tempête mortelle, mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne recommence à tomber. Ils ne pouvaient pas rester trop longtemps… mais Riku se mit à réfléchir à l’histoire que Schwi lui avait racontée.


« Le trône du Dieu Unique… Le 『Graal étoiléSuniaster』… Hmm. »

Une Guerre qui déterminait le plus grand des dieux, celui qui règnerait sur tous les dieux et les esprits – le 『Dieu Unique』.


Un dispositif conceptuel qui accordait le contrôle absolu – le 『Graal étoiléSuniaster』.

Tels étaient la raison et les objectifs de cette Guerre. Quant aux moyens… pour l’amour du ciel…


« Dis, Schwi. Je peux te poser une question de plus ? »

Non, me dites pas que, pensa Riku, mais il demanda quand même.

« … Est-ce qu’il… est possible que personne n’ait remarqué qu’il y a une autre méthode ? »

« … Une autre… méthode… ? »

Voyant Schwi écarquiller les yeux, Riku grogna intérieurement.

Je vois. Alors même Schwi ne comprend pas qu’on peut le faire de cette façon, hein. Non, peut-être parce que c’est Schwi – parce qu’elle est forte – qu’elle ne peut pas voir quelque chose d’aussi simple ?


« … Dis, Schwi. C’est bien de ne pas être "seul", pas vrai ? »

« … ? Riku, n’a pas toujours… été "seul" ? »

« Non… Je luttais comme un idiot pour me cacher tout seul derrière une façade, mais… »

Riku sourit et remit son masque à particule.

Son expression était désormais masquée. À travers ses lunettes, Schwi pouvait tout de même voir clairement ses yeux noirs pétiller fortement.

« Je commence à sentir que, avec toi, on pourrait faire des choses marrantes dans ce monde. »

« … Marrantes ? Schwi… ne comprend pas les blagues… »

En caressant la tête de Schwi qui avait baissé la tête en s’excusant, Riku sourit ironiquement.

« C’est justement ça qui est aussi marrant chez toi… Et toi, Schwi ? Tu t’ennuies avec moi ? »

« Non. »

Schwi répondit immédiatement avec un ton sérieux.

« Vraiment ? Je veux pas me vanter, mais je suis un crétin, tu sais ? Peut-être que tu n’as pas compris ce que ça signifie de… »

« Si je n’étais pas intéressée, par Riku… Je ne me serais pas fait déconnecter… pour être ici. »

Encore une fois, sa réponse fut immédiate et impassible, mais aussi plus agressive cette fois, ce qui fit donc réfléchir Riku.

Schwi a dit de demander à mon 『Cœur』 quoi faire. Et que peu importe la réponse, elle m’aidera… Alors, je pourrais vraiment demander – Qu’est-ce que je veux faire ? – et suivre honnêtement ce qui s’en suivra… non ?

« … Oui, c’est… ça… »

Schwi regarda dans les yeux de Riku pendant qu’il mesurait ses options.

« … J’étais… intéressée… par ces yeux-là … de Riku. »

« Vraiment ? Ce à quoi je pense en ce moment serait vraiment du gros délire, même pour des enfants, tu sais ? »

« … C’est bon… non, correction… »

Balançant sa tête à plusieurs reprises comme si elle y réfléchissait durement, puis, comme si elle était arrivée à une conclusion, Schwi hocha grandement la tête, ayant avec succès défini un sentiment.

Comme si elle était plutôt fière d’elle, elle dévoila un sourire si rayonnant qu’on en oublierait qu’elle était une machine.


« C’est ce que, oui… j’apprécie… chez Riku, je crois ? »


— Même Riku n’était pas sûr de pourquoi.

« Toujours aussi hésitante ! »

Néanmoins, incapable de se souvenir de la dernière fois qu’il en avait fait autant, il agrippa son estomac, riant si fort de tout cœur que des larmes en coulèrent…

Partie 13[edit]


Puis, peu de temps après, ce moment arriva.

« Riku !! Ça craint. Le télescope a repéré six Dragonias et quelques cuirassés Nains se dirigeant dans notre direction !! »

Pendant que Simon descendit de son poste aussi livide qu’une feuille, Coron entra dans les détails, des instruments en main.

« Ils arrivent respectivement du Nord-Nord-Ouest et de l’Est-Nord-Est ! S’ils se rencontrent sur leur chemin, il y aura un champ de bataille à quinze kilomètres à l’est d’ici !! »

— Ces cris résonnant à travers toute la colonie annoncèrent la fin de la paix transitoire.


Riku dirigea efficacement la retraite de tous les villageois et la sélection des provisions et des équipements à emporter.

En parallèle, Riku, Schwi et Coron délimitèrent la zone qui serait affectée par la bataille en un quart d’heure.

Des deux options qu’ils avaient préparées en cinq années d’expéditions, ils sélectionnèrent le site d’évacuation le plus propice.

Huit heures avant le début de la bataille qui devrait avoir lieu, ils finirent de préparer l’évacuation, et commencèrent à bouger, puis…


————......

Près de deux mille personnes virent leurs maisons se faire engloutir en un éclair et disparaître en morceaux.

Les morts étaient ceux qui avaient mené à bien l’évacuation jusqu’au bout, moins de deux cents personnes.

Pour un combat d’une telle ampleur se déclenchant aussi près de leur village, les pertes étaient considérablement faibles.

Mais en voyant depuis leur plateau leur village se faire vaporiser avec le rocher entier, les gens se mirent à pleurer.

C’est normal. Le poing de Coron trembla. Si quelqu’un perdait sa maison, une autre pouvait être construite… Cette logique était compréhensible.

Le télescope qu’ils avaient désespérément réussi à réparer avait aussi été perdu, mais que pouvait-il faire ?

On aurait pu dire que tout cela avait servi pour ce moment précis.

Ils avaient sauvé leurs documents les plus importants, leurs cartes, leurs instruments, et ainsi de suite. Mais…

— Mais, alors quoi ?

Les biens matériels ne sont pas les seules choses de valeur. Les innombrables travaux et sacrifices qui s’étaient empilés pour maintenir la colonie, les sentiments de ceux qui avaient vécu là-bas, les vœux et les prières qui avaient été confiées dans cet endroit…

— Tout cela disparut en un instant, détruit par ce qui devait être une balle perdue.

Aucune malice, aucune signification. Il serait étrange de ne pas pleurer. Il serait insensé de ne pas avoir le cœur brisé.

Il était vrai que leur vie avait été sauvée… mais qu’allaient-ils en faire après cela ?

Répéter ce cycle ? Sacrifier plus de choses, avaler des larmes amères, se mordre leurs lèvres de frustration… pour qu’une fois de plus, tout se fasse détruire comme des déchets ?

Juste avant que ses larmes excèdent sa capacité à les retenir, la vue de son frère attira l’œil de Coron.

« Riku… ? Ri, Riku !! »

Assis avec Schwi, les épaules de Riku tremblaient en même temps qu’il serrait ses genoux. Coron courut ver lui.

« Riku, tiens bon ! Regarde combien d’entre nous ont pu survivre… tu as fait tout ce que tu pouvais ! »

Plus de cela. Plus du tout. Arrête de trouver des excuses, se dit Coron à elle-même, se préparant pour ce qu’elle savait avoir besoin de faire.

Elle ne pouvait plus se reposer sur son petit frère, lui faire porter tout ce fardeau… à partir de maintenant !

« Riku, tu as fait ta part, d’accord ? À partir de maintenant, Nee-san va prendre le relai, alors… »

… mais ensuite…

« Schwi, tu l’as bien enregistrée, pas vrai ? »

« … Bien… comme il faut… »

Riku, relevant facilement sa tête, lui lança un sourire incroyablement déconcertant.

« Hein, que, quoi ? Ri, Riku ? »

Appelez cela l’intuition féminine ou quoi que ce soit, Coron recula instinctivement d’un pas devant son changement soudain.

Tu ne t’échapperas pas ! Riku attrapa son poignet, et sans le vouloir, Coron laissa échapper un 『Hii ! 』.


« Et voilà~ Coron, à partir d’aujourd’hui, tu es la 『Chef』 du village. C’est un plaisir de travailler avec toi. ❤ »

« Hein, eh, EH… ? »

Souriant jusqu’aux oreilles, Riku pressa une carte dans les mains de Coron, s’étirant en même temps qu’il se releva.

« Voilà la position de notre nouveau village . Passe par ce tunnel sous-terrain, là, et tu devrais y arriver sans problème. C’est un peu le bordel, mais je l’ai préparé pour que vous puissiez y vivre. J’ai choisi quoi emporter avec cela en tête. »

Riku échangea un regard avec Schwi, qui se tenait à ses côtés.

Puis, Coron, regardant son petit frère se balader frivolement dans la direction opposée, se remit enfin de son état de choc pour crier :

« A… ! Attends une seconde, Riku ! Comment je vais… ? Comment nous allons… ? »

Sans Riku – sans son petit frère – Coron ne pouvait pas assurer son rôle.

Elle l’appela en criant, mais…

« Bah, tout ira bien, Coron. Après tout… personne ne mourra désormais. »

« … Quoi ? »

« Ahh, calme-toi. Je resterai en contact. Et je peux rester rassuré en sachant que je peux te confier tout le monde. »

En lui disant cela, Coron, abasourdie, regarda son dos s’éloigner.

« Hé, Riku… »

Elle l’appela par son nom, mais la personne qui se retourna n’était pas le 『Riku』 qu’elle connaissait.

— Non, ce n’était pas vrai. Elle le connaissait bien. C’était… le Riku de la première fois où elle l’avait rencontré.

Le jeune garçon avec des yeux brillants d’un feu ardent, mais qui avait fermement scellé son cœur.

La personne qui avait forcé son 『Verrou』 était la fille qui voyageait à ses côtés, Schwi, Coron en était soudainement certaine.

Elle laissa échapper un profond, mais doux soupir, et demanda quand même, tout en s’attendant à une réponse qui la déconcerterait sans le moindre doute :


« Hé… Qu’est-ce que tu comptes faire ? »


Sa réponse fut comme ce à quoi elle s’attendait. Non, non… encore plus que cela… La réponse du Riku original, les yeux grands ouverts, téméraire, extravagant, et rempli d’une ardente détermination.


« Un jeu. On va simplement jouer… à un jeu d’enfant ! »

Chapitre 3 — 1+1 = Sans Mort[edit]

Partie 1[edit]


Une caverne bien éloignée du nouveau village indiqué sur la carte remise à Coron.

Dans ce repère en piteux état, ceux qui avaient dirigé l’évacuation jusqu’au bout, en ayant supposément donné leurs vies – 179 『Fantômes』, incluant Riku et Schwi – se réunirent autour d’une table ronde.

Les regardant les uns après les autres, Riku, le 『Chef des Fantômes』, déclara lentement :


« On en a marre d’attendre que la Guerre se finisse un jour, pour un futur qui n’arrivera jamais. »

Devant l’assemblée stupéfaite, Riku continua son discours, qui gagna au fur et à mesure en passion.

« Va-t-on passer nos vies à déguerpir pour survivre dans ce monde de merde, en priant que la Guerre prenne fin ? Prier qui ? »

Comme s’il vomissait toutes les choses qu’il avait toujours voulu dire, mais n’avait jamais pu…

« Ces destructeurs qui se considèrent comme des dieux !? Aux connards du paradis qui ne peuvent pas les arrêter !? Vivre et survivre dans ce monde de merde… et après !? On fait quoi après !? »

Brandissant furieusement ses mains, Riku hurla comme s’il délivrait toutes ses émotions.

« Je comprends que ces bâtards se battent pour le Trône du Dieu Unique. Mais qu’importe qui décrochera péniblement sa stupide victoire au milieu de ces connards assoiffés de sang, peut-on s’attendre à une vie meilleure que celle de merde dans laquelle on vit en ce moment, hein !? »

Puis Riku baissa précipitamment sa voix et annonça d’un ton dénué de toute chaleur :

« Il est temps qu’on l’admette. Dans ce monde… l’espoir existe, pas. »

-------

Ils l’avaient tous ressenti, mais l’admettre ne ferait que briser leurs cœurs. Face à ces mots, les 『Fantômes』 baissèrent la tête.

Alors que leurs visages devenaient de plus en plus pensifs, il se résolut à le faire. Donc…


« Nous n’avons pas d’autres choix que de "le créer" de nos propres mains. »


Devant la puissante déclaration de Riku, leurs regards se relevèrent.

« Il y a une chance. Une aventure véritablement tordue, insensée et défiant même le bon sens des fous. »

C’était un plan à l’improviste auquel même lui ne pouvait que sourire.

« Nous sommes des 『Fantômes』, n’intéressant et ne nous faisant remarquer par personne. »

Riku regarda la fille qui se tenait à ses côtés…

« Nous sommes des 『Fantômes』, mais sans être vus, nous portons la volonté de nos prédécesseurs. »


… dans les yeux rouges qui lui disaient qu’ils le pouvaient encore.

« C’est la preuve de notre existence, que le monde existe encore. »

Riku renforça une nouvelle fois sa détermination et crispa son visage.

« Laissons tomber notre prétendue sagesse. Nous, les humains, sommes des fous. »

— Puis, il le dit.

« Par conséquent, on veut se battre. »

— Se battre. Ne pas s’enfuir, mais se battre.

Cent-soixante-dix-sept regards étaient fixés sur Riku, qui avait indéniablement fait cette déclaration, et il sourit légèrement.

« Oui, on veut se battre. Tous les ennemis se tenant sur notre chemin, quels qu’ils soient, de notre propre force… voilà notre "inconscience". Trompons-les tous, surpassons-les, comme des 『Fantômes』. Comme les faibles. On concevra toutes sortes de plans, sans égard pour la honte ou la renommée. Avivés par la lâcheté. Exaltés de base. Célébrés comme les faibles les plus faibles !! »

— Puis…

« Et c’est ainsi qu’on gagnera. »

— Oui, ils pouvaient revendiquer une et unique victoire.

« Une victoire construite sur d’interminables défaites, entassées les unes sur les autres, converties en défaites utiles et les annulant. »

Dans le silence qui s’ensuivit, tout le monde – y compris Riku – se les imagina.

Les adversaires que Riku avait dit qu’ils affronteraient, ces choses qui avaient réduit à néant d’innombrables personnes, des civilisations entières.

Ces choses qui, sur un coup de tête, pouvaient transformer des montagnes en cratère, des mers en plaines et faire trembler la planète.

Des gloussements imprégnèrent la pièce. Tout le monde était si choqué qu’ils ne purent s’empêcher d’en rire, et Riku aussi.

« Oui, on veut les défier, et émerger victorieux. C’est si absurde, si grotesque qu’on ne peut qu’en rire, pas vrai ? »

En effet. Comment pouvait-on en pas en rire ? Et cela…

« C’est la preuve que nous sommes humains. La preuve de notre folie. L’aboutissement final… de notre existence. »

Avec ces mots, Riku regarda les visages des 177 et leur assura :

« 『La fin de la Grande Guerre』… C’est la victoire que nous voulons réclamer. »

L’éternelle Guerre des dieux. Ils y mettraient un terme. En étant de simples humains.

En entendant la déclaration de Riku, les 177 – non, même Schwi à ses côtés – écarquillèrent les yeux.

« Bon, concernant les conditions de victoire~… Même en voulant être généreux, elles sont suffisamment dures pour vous donner le vertige, mais… »

Mais Riku leur fit face avec le sourire d’un enfant qui avait réussi son canular… et se souvint.


— Quand il était enfant, il croyait que le monde était très simple.

Il n’y avait aucune compétition qui ne pouvait être remportée et le dur labeur rapportait toujours ses fruits. Tout était possible.

Ce qu’il croyait étant enfant, encore stupide et ignorant, voyant le monde à travers des yeux clairs…


« Ce monde… Depuis le début, ce n’était qu’un simple 『jeu』. »

Depuis le début… Ce n’était pas faux.

« Ce n’était que des dieux qui appréciaient le jeu permettant d’obtenir le 『Graal ÉtoiléSuniaster』, un jeu où tout est permis. »

Riku pensa, C’est simple, pas vrai ?

« Du coup, tout ce qu’on a à faire, c’est de créer les règles auxquelles nous voulons jouer. »

Avec cela, Rika tripota une pièce d’échecs dans sa main et se tourna ver Schwi.

Schwi avait dit vouloir connaître le secret que le 『Cœur』 de Riku avait révélé.

Voilà donc ta réponse, pensa Riku, et voyant Schwi hocher la tête…

Riku afficha un sourire intrépide, et annonça les 【Règles】.


« 【Une】 Nul ne doit tuer. »

— Pour la raison : Tuer quelqu’un d’autre revient à mourir soi-même. Pour le cœur : Il ne voulait tuer personne.

« 【Deux】 Nul ne doit mourir. »

— Pour la raison : Laisser quelqu’un mourir revient à mourir soi-même. Pour le cœur : Il ne voulait pas laisser quiconque mourir.

« 【Trois】 Nul ne doit savoir. »

— Pour la raison : Cette découverte signifie la mort.

« 【Quatre】 Tous les moyens sont bons. »

— Pour le cœur : Ce n’est pas de la triche si on ne se fait pas prendre.

« 【Cinq】 On se contrefout de leurs règles. »

— Pour la raison : Ils seraient voués à l’échec sur un même terrain de jeu. Pour le cœur : Un combat à mort, c’est pour les merdeux débiles.

« 【Six】 Tout acte déviant des règles précédentes constituera une défaite. »

— Pour la raison : Les règles contradictoires sont inutiles.

— Pour le cœur : Toute victoire violant ces règles est inutile.

Donc Riku jouerait selon ses règles

Son 『Cœur』 ayant dicté les règlestermes, Riku regarda à nouveau les 177 rassemblés autour de la table.

« Nous sommes des 『Fantômes』. Nous ne tuerons personne, ni les autres races ni les Anciens Dieux. Personne ne saura que nous existons. Nous mènerons simplement 『la guerre par le bout du nez』 pour y mettre fin. »

Des règles émotionnelles, semblables à un caprice d’enfant.

Mais en même temps, si de simples humains devaient mettre un terme à la Guerre, il n’y avait pas d’autres choix.

« Pas vraiment besoin de le préciser, mais si nous échouons, nous serons anéantis. Notre plan de secours… ? Il n’y en a pas~ "Hé, un singe qui parle est en train d’induire la direction de la Guerre", s’ils le remarquent, nous sommes mort. »

Donc en bref… résuma Riku.

« GagnerLa fin de la Grande Guerre ou Perdrenotre déchéance. C’est tout ou rien. Une fois les mises en jeu, on ne peut plus faire demi-tour. »

Puis Riku montra un soupçon de sa vraie nature, celle que personne n’avait encore vue.


« Nos ennemis sont les 『Dieux』, ces forces qui dévastent le ciel et la terre, les incarnations de notre désespoir. Nos chances de victoire sont infinitésimales. Comme toujours devoir agir en secret est une des conditions de victoire, même si nous gagnons, il n’y en aura aucune trace ou aucun souvenir, et aucune chanson ne contera nos exploits. Nous sommes des 『Fantômes』 et les 『Fantômes』 ne chantent pas. Toutefois, si par le plus grand des hasards… »

L’impulsion de considérer ce monde insensé comme un 『jeu』 et d’y participer… Le grand sourire qui s’élargissait sur son visage…

« Si jamais nous parvenons à réussir ce 『jeu』… Si nous 『gagnons』… »

… servit d’affirmation.

« Vous ne penserez pas qu’on pourra se vanter d’avoir mené la plus formidable des vies avant de mourir ? »


… Et ainsi.

« C’est le 『jeu』. Ne restez que si vous voulez y participer. »

Ayant terminé tout ce qu’il avait à dire, Riku ferma ses yeux et attendit qu’ils partent.

Silencieusement, il se mit à rire. Des fous à peine capables de jouer à ce 『jeu』 seront difficiles à trouver, pensa-t-il.

Les personnes que Riku avait sélectionnées, toutes sans exception, étaient compétentes dotées d’un bon intellect, ayant déjà confronté la mort à de nombreuses reprises et survécues tout autant de fois. Du point de vue des autres races, ils n’étaient que de la saleté et de la poussière ne méritant pas d’être touchés. Mais parmi la saleté et la poussière, ces mottes se tenaient au-dessus en termes de capacités… et c’était ce même fait qui faisait rire Riku intérieurement.

— Probablement personne ne restera. C’était insensé. Un idiot était suffisant. C’était tout. C’était comme ça.

Dans le pire des cas, lui et Schwi iraient seuls, pour leur montrer à tous.

Cela signifierait que la différence de probabilité entre l’échec et la réussite se trouverait bien au-delà du Nirvana.

… Pour être complètement honnête, il pouvait à peine songer à la moindre stratégie que seuls Schwi et lui pourraient accomplir par eux-mêmes. Pourtant…

En compagnie de ces pensées, Riku laissa passer dix minutes entières, puis il ouvrit les yeux.

« … Euh, laissez-moi être honnête, d’accord ? »

Entouré par 177 visages – en d’autres mots, il n’y avait eu aucun déserteur – semblant tous perplexes et visiblement en train de se demander, Combien de temps tu comptes rester les yeux fermés ?, Riku ne put s’empêcher de faire la remarque…

« Les gars, je vous croyais plus intelligent que ça. »

Les 177 『Fantômes』 de Riku éclatèrent de rire, et chacun y alla de son commentaire :


« Allons, Général. Commence pas à mal interpréter le premier coup. Comment on va gagner à ce rythme ? »

« Riku-san, vous pensez que n’importe qui avec un cerveau… vivrait encore dans ce monde ? »

« Insensé ? Qu’est-ce qui pourrait être plus insensé que le monde dans lequel on vit ? »

« Les sages choisiraient la mort à ce monde. Les plus sages choisiraient de ne pas naître… »

« Regarde-nous, nous qui avons survécu pour être ici… Riku, on est ceux que t’as choisis, petit bâtard. »

C’est comme ça . Tout le monde riait et hochait la tête.

« Ça ne ferait pas de nous les représentants nommés des fous ? »

Riku sourit… et se mit à rire. Ouais, c’était exactement comme ils le disaient.


— Les humains étaient des fous.

Comme ils étaient fous, ils aiguisaient leur esprit et leur sagesse de sorte à ne pas se faire avoir par leur folie.

Ils avaient survécu tout ce temps… Dans un monde où il ne valait pas la peine de vivre, ils avaient tout de même fait le choix de survivre.

Ceux qui avaient accumulé toutes leurs connaissances, leur sagesse et leurs astuces pour y parvenir.

— Hormis les fiers fous – les respectables faibles – comment pourrait-on les appeler ?

« Nous sommes nés dans ce monde sans but. »

« Nous avons survécu en mangeant de la saleté pour rien. »

« Mais désormais, nous mourrons pour quelque chose, et magnifiquement. Que demander de plus ? »

« N’y a-t-il pas de plus grande liberté, Patron ? »


« Dans tes mains, nous resterons cool jusqu’au bout. Nous sommes prêt à vivre… dis-nous comment, Général. »

Riku baissa son visage, stupéfait du plus profond de son cœur, mais…

« … Les gars, vous êtes tous des putains de timbrés. C’en est même réconfortant. Donc… »

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Murmurant sincèrement, il déploya une carte.

Pendant cinq ans – non, plus que cela – ils l’avaient tenue à jour de sorte que l’humanité survive… ce plateau de jeu.

Tissée d’innombrables cadavres, le tableau de jeu tomba sous le regard des 179 『Fantômes』, incluant Riku et Schwi, et Riku commença à dévoiler ses plans concrets…

« Venez, commençons le jeu. »


« Jurer sur les dernières volontésAshieit. »

Ils répondirent tous en unisson avec la réponse habituelle, mais Riku les corrigea.

« … Ce mot est désormais interdit. Nos mouvements ne seront pas régis par des conventions, mais par les règles auxquelles on a consenti. »

Et donc… oui .


« C’est 『Jurer sur l’accordAschent』. »


— Ainsi commencèrent les manœuvres secrètes de ceux qui n’existaient pas.

Démunis d’un futur, d’espoir, se désespérant même du désespoir, ils avaient fini par en avoir marre.

N’attendant plus un instant, mais en quête, la flotte des 179 fantômes prit la mer…

Partie 2[edit]


« … Riku, Schwi ne comprend… vraiment pas… le 『Cœur』… après tout… »

Schwi marmonna cela après la réunion en jouant à un jeu de cartes avec Riku à l’entrée de leur repère.

Schwi l’avait vu. Tout le monde dans cette pièce avait touché le 『Cœur』 de Riku et résonnait avec.

Tout le monde sauf une personne. Elle. Schwi baissa les yeux.

Son incapacité à comprendre qui l’isolait l’attristant fortement, elle continua.

« … Les probabilités de… succès, de vos plans… sont toutes… en dessous d’un pour cent… »

Sans parler de la probabilité qu’ils survivent tous, qui était logiquement équivalente à zé…

« Hmm~ Écoute, Schwi. »

Riku interrompit ses pensées.

« Tu parles de probabilités ? C’est bien ça ? »

Ne possédant pas les prouesses mathématiques des Ex-Machina, Riku interpréta l’attitude de Schwi à sa façon et demanda :

« Tu lances un dé, et la probabilité d’avoir un six est d’une sur six. Tu le lances deux fois de suite, et la probabilité passe d’une sur six à une sur trente-six… J’y connais rien en pourcentages, mais c’est comme ça que ça marche ? »

« … O-Oui… donc… »

Schwi était certaine qu’elle n’avait jamais sous-estimé Riku. Incapable de cacher sa surprise devant sa capacité à comprendre les extrapolations des Ex-Machina aussi facilement, elle essaya de lui expliquer les probabilités de…

« Alors laisse-moi t’apprendre quelque chose d’utile. Ta manière de le calculer… est mauvaise. »

— Elle se figea.

« Quand tu lances un dé, la probabilité d’avoir un six est d’une sur six. Mais cette méthodologie ne s’applique pas dans ce jeu. »

La raison étant… Riku rit en mélangeant ses cartes.

« Si c’est six, on gagne, autrement on perd. Donc… c’est "une sur deux". »

— C’était absurde. Mais il était vrai que les perspectives et les conditions étaient des facteurs importants dans les probabilités.

Tout ou rien, en le calculant du point de vue de Riku, même cette absurdité était logiquement consistante.

« … »

Une Ex-Machina – un 『ExaminateurPrüfer』 qui plus est – se faisant prendre de logique par un humain. Et par les émotions.

Pendant que les pensées Schwi basculaient devant un tel choc, Riku enchaîna :

« Et voilà ta seconde erreur. Si un dé peut faire six, alors il peut faire six dix-mille fois d’affilé… donc je pense que ta méthode de calcul est mauvaise. »

« … Non… En prenant en compte, les variables… Si tu lances un dé, dix-mille fois, l’erreur de distribution converge… »

Strictement parlant, la probabilité qu’un dé donne un six n’était pas d’une sur six. Il y avait beaucoup de variables.

Mais plus on effectuait de tests, plus la probabilité convergerait, la rendant, au contraire, plus facile à calculer.

Ce qui rendait le résultat ainsi… C’était l’argument de Schwi, mais Riku afficha un large sourire.

« Tu peux tout prendre en compte ? Même ce que tu ne sais pas et que tu n’as aucun moyen de prédire ? Par exemple… »

Oui, par exemple, pensa Riku.

« … même si "nousquelque chose qui ne devrait pas exister" glisse un dé qui ne fait que des six ? »

— Elle ne le pouvait pas. Tout du moins, pas « au premier coup ».

Mais si cela continuait, elle détecterait une irrégularité et identifierait la cause de l’erreur… Après avoir poussé son raisonnement aussi loin, Schwi se figea.

Enfin, les mots de Riku et sa stratégie firent sens pour elle.

Personne ne doit savoir. Personne ne doit le remarquer. Ce que cela signifiait vraiment. Son 『StratégiePlan』.


« … Manipuler consciencieusement, les autres variables… sans attirer, l’attention… dans l’intervalle, d’erreur… »

Ils feront en sorte qu’elles restent prévisibles… ces variables suivies.

Il ne pouvait y avoir de plus grand obstacle pour un calcul mathématique. Riku hocha la tête en voyant qu’elle comprenait son intention.

« C’est ce qu’on appelle tricher. Amusant, non ? »

— Quand bien même, elle ne pouvait toujours pas tout saisir. La Théorie des Probabilités n’expliquerait pas ce 『jeu』.

Elle avait bien compris cela. Mais pour autant, comment… ?

« Comment Riku peut… considérer le résultat avec… la plus faible probabilité… comme valeur attendue ? »

Schwi posa sa question, son regard plongé dans celui de Riku, qui prit un instant pour y réfléchir.

Hmm. Il pouvait répondre n’importe quoi… comme, parce qu’on ne peut pas continuer sans avoir la foi ? Comme, parce qu’on n’a pas besoin d’évidence pour croire, pour espérer ?

— Mais Riku décida que ce n’était pas les genres de réponses que Schwi attendait.

Regardant en dehors de leur repère, regardant le monde qui se transformait en une planète morte, Riku lui donna sa réponse.


« Schwi, la probabilité que l’humanité ait survécu dans ce monde… Quel est son 『pourcentage』 ? »

« … J’ai, compris. »

La bonne remarque ironique de Riku permit à Schwi de comprendre.

Les probabilités n’étaient qu’une question de statistiques.

Devant l’apparition d’un 『miracle』, tous les calculs perdent leurs sens. Donc, paradoxalement…

« … Si tu produis… un "miracle"… quelque chose comme, la Théorie des Probabilités, devient une mauvaise… justification. »

Riku sourit à nouveau et acquiesça la réponse de Schwi.

« Pour le dire à ta façon, on va agir comme une "singularité" dans les calculs. Toutes les sortes de prévisions, de stratégies, de calculs… Avec un petit peu de manipulation, on les fera échouer et on les fera converger dans la direction qu’on veut. »

Même en disant cela, Riku pensa, Mais il est impossible de tout prédire… Ses propres mots se directement retournèrent contre lui.

Il le savait. Mais s’il y parvenait… ce serait vraiment l’『Œuvre de Dieu』, pas vrai ?

Alors encore plus de raison de le faire… Le sourire de Riku s’élargit.

« N’est-ce pas amusant ? On va se servir des faits et gestes de ces connards prétentieux des cieux, et on va les faire tomber simplement par l’agissement d’humains. Si tout fonctionne, tu ne penses pas que ça serait la plus délicieuse des ironies ? »

En écoutant les rêves naïfs de Riku – en regardant ces yeux clairs qui lui appartenaient – Schwi finit… par comprendre.

— 『C’était』 cela. Ce qu’elle avait vu la première fois qu’elle avait rencontré Riku.

Elle pouvait enfin l’identifier définitivement. C’était 『l’Origine du Cœur』, l’『Âme』.

La qualité pour laquelle une Ex-Machinaelle s’était illogiquement "intéressée", qu’elle en était venue à admirer.

La qualité que quelqu’un comme elle – qui n’était que ce qu’on lui demandait d’être, à savoir une 『personne qui doit s’adapter』 – ne possédait.

La qualité qui inspirait de souhaiter, défier, lutter, poursuivre… des 『Idéaux』.


« Et, de toute façon… Fondamentalement, les probabilités ne sont qu’un tas de "théories impraticables", tu sais ? »

On avait en effet réfuté ce qu’elle avait dit, mais l’entendre être traitée de "théorie impraticable" laissa Schwi pantoise.

« Voici la preuve : 【Question】 Quelle est la probabilité que je demande Schwi en mariage ici et maintenant ? »

Incapable de saisir l’intention de la question, Schwi donna une valeur approximative.

« … ? Intention de la question, obscure… Je l’estime… approximativement à zéro. »

« Regarde, tu t’es trompée … Schwi, épouse-moi. »

Riku présenta un petit anneau à l’Ex-Machina stupéfaite.

« Il n’existe pas de zéro dans les probabilités. Personne ne peut dire qu’on a aucune chance de gagner ce 『jeu』, pas vrai ? »

Schwi leva ses yeux totalement ronds vers Riku qui tenait le délicat anneau et lui donna sa réponse :

« … Incapable, de comprendre… Requête rejetée. »

Partie 3[edit]


Face contre la terre froide, Riku – puceau, dix-neuf ans – était couvert de larmes.

« Hee, hee-hee, eh-hee-hee-hee-hee-hee-hee… »

— Sa considérable demande en mariage, découpée d’un simple coup. La fin de monde était arrivée plus tôt que prévu.

Allons, Riku… Pourquoi tu ne l’oublierais pas ça ? Ce vieux monde absurde…

Un imbécile qui se plante dès le début va faire toutes sortes d’erreurs et perdra de toute façon.

Qui ne s’en fout pas ? Au diable les humains et le monde.

Aah… Coron, je suis crevé… haha, haha, hahahaha.

« … Riku, j’exige… une explication… »

« Eh bien, tu sais… Je suis désolé, je me suis emporté. Je suis qu’un puceau… Ne rajoute pas du sel sur ma pl… »

Riku roulait sur le sol en riant comme s’il avait perdu la tête.

« … Refusé… Je veux, une… explication. »

Schwi donna le sentiment d’être anormalement inexpressive compte tenu du sujet.

« … Le 『Mariage』… Un contrat formé entre deux humains qui s’accouplent… »

Comme si elle sortait ses informations d’un dictionnaire, plutôt biaisées pour le coup, elle supposa :

« … Rika a, évalué, l’utilité de Schwi… et veut me garder, pour un usage exclusif ? »

« Noooooon ! Je veux juste rester pour toujours à tes côtés ! »

« … Pourquoi ? Je suis, à tes côtés… en ce moment. »

« C’est pas ce que je veux dire… Écoute, comme un partenaire de vie ! »

« … Partenaire… Quelqu’un qui accompagne. Une alliée. Ou, une épouse… ? »

« Oui ! C’est ça, celui-là ! Comme une épouse ! »

Mais tandis que Riku hochait désespérément la tête, Schwi resta impassible.

« … Épouse… Mari, femme. Schwi est, une Ex-Machina, incapable, de se reproduire. »

« Ça n’a pas d’importance !! »

« … Incapable d’effectuer… l’acte de reproduction… Riku, sera vierge… pour toute sa vie… ? »

----------,

« Ça n’a pas d’importance !! »

« … Un délai… passager… »

« Oh, alleeeeez… Je m’en fiche… C’est des détails !! »

Malgré le gémissement perturbé de Riku, Schwi continua, anormalement inexpressive, même pour elle.

« … Un mariage… interracial… serait… sans précédent. »

« Alors on sera les premiers ! Des pionniers… faisons-le ! Génial !! »

Ses cris maintenant positivement désespérés, Riku bondit avec une conviction énigmatique. S’il reculait maintenant, il perdrait.

Il était convaincu de cela malgré la moindre preuve soutenant sa position.

Mais, comme si elle était submergée par la force qu’il émettait, l’expression de Schwi changea petit à petit.

« … Je ne peux pas… Parce que… »

« … Schwi ? »

— Schwi était troublée, confuse, et pour une raison inconnue, triste.

Répondant à sa voix tremblante, Riku, inquiété, l’appela par son nom. Il ne le savait pas…

— mais l’entendre prononcer son nom comme ça donna le coup de grâce au processus mental de Schwi, qui cracha des erreurs, les unes après les autres.

Ses pensées s’effondrèrent à grande vitesse, des échecs, des conflits et des inconsistances se multipliant indéfiniment. Un cycle sans fin d’inconsistances et de conflits logiques. Mais un sentiment plus grand que cette 『pensée』 commença à écraser ses restrictions.

« … Parce… Schwi a… »

Quand elle ouvrit sa bouche, la logique de Schwi, ses protocoles, cria : Ne le dis pas !!

Mais l’『contradictionserreur』 – qu’elle ne pouvait identifier que comme telle – hurlait : Dis-le !! »

Un bouleversement auquel une Ex-Machina n’avait jamais été conçue pour en expérimenter. Privilégier la logique ou l’erreur ?

Mais dans son esprit, la vidéo de sa première rencontre avec Riku tournait en boucle.

Les erreurs qui y étaient associées – des erreurs non définies, comme la 『Peur』 et la 『Culpabilité』 – se heurtèrent.

— Et les pensées de Schwi la trahirent lorsque, avec une voix tremblante…

« … Parce que… c’est Schwi… qui a détruit… ta ville natale… »

— en privilégiant… l’erreur.

Partie 4[edit]


— Douze ans plus tôt, les Ex-Machinas s’étaient engagés exceptionnellement dans un conflit de grande envergure.

L’ennemi était l’un des trois 【Rois】 des Dragonias, Le Dragon de FeuEnryuu Aranleif et ses sept Disciples.

Les forces du côté des Ex-Machina étaient organisées en un 『CentreMittel-cluster』 composé de huit Überclusters, dont elle.

Chaque cluster comptait 437 unités, soit un total de 3496.

Un bon quart des ressources des Ex-Machinas avaient été alloué à cette confrontation véritablement épique.

Le conflit se résulta en une victoire stratégique de la part des Ex-Machinas. Les pertes de chaque camp étaient les suivantes :

Ennemi – 『Enryuu』 Aranleif et ses sept disciples, 《Anéantis》.

Allié – 1468 unités perdues (62 % des troupes déployées). Forces efficacement 《Détruites》.

Presque toutes les pertes furent attribuées à l’ultime attaque d’『Dragon de FeuEnryuu』 Aranleif – son dernier rugissement qui lui coûta la vie – 『Rugissement DémolisseurCri Lointain』.

0,007 seconde après que le Cri Lointain d’Enryuu s’activa, approximativement 20 % des Ex-Machinas participant au conflit furent vaporisés.

0,018 seconde plus tard, le 『AnalystePrüfer』 prit une décision rapide fondée sur les informations de 『ObservateurZeah』 : Aucun équipement présentant une défense adéquate contre l’ultime Cri Lointain ne pouvait être trouvé dans l’arsenal des Ex-Machinas.

Ils transmirent les résultats de leur analyse au 『CommandementBefehler[14]』 et estimèrent les dégâts que l’attaque provoquera pendant les 0,4 secondes nécessaire à 『ConcepteurZeichner』 pour développer un nouvel armement.

Dégâts Estimés : 90 % de pertes. Stratégiquement équivalent à l’"annihilation", cela annoncera la défaite.

Cependant, un 『Prüfer』 proposa de ne pas bloquer le Cri Lointain, mais de le "dévier".

Les Ex-Machinas possédaient un équipement capable de déformer l’orientation de l’énergie : Org. 2807 – 『Régulation du passageUnweg[15]』.

Ils estimèrent que déployer plusieurs instances de cet armement atténuerait les dégâts à 20 %.

La proposition fut immédiatement adoptée par le 『CommandementBefehler』. La trajectoire du 『Rugissement DémolisseurCri Lointain』 fut déviée et partit bien au-delà du champ de bataille.

Les pertes des Ex-Machinas – aussi sévères qu’elles fussent – furent bien au-dessous de la 《Dévastation》.

Le 『Prüfer』 qui avait formulé cette proposition trouva nécessaire de réanalyser le Cri Lointain dévié au vu des dégâts.

Il investigua des ruines bien loin du Sol Zéro[16] qui se trouva être le nid d’un groupe de bêtes appelées humains.

C’est alors que…

« … … »

Le 『Prüfer』 détecta un jeune humain agrippé à plateau à carreaux en train de l’observer.

L’hostilité émanait des yeux de l’humain, mais… il lui tourna simple le dos et s’en alla.

— Pour le 『Prüfer』 – l’unité chargée d’analyser la situation – ses actions étaient inexplicables.

Dans des conditions extrêmes, l’humain avait évalué l’『Ennemi』 calmement et objectivement.

Et il avait fait le choix de vivre. Cela ne correspondait clairement pas aux instincts de survie des bêtes.

Le regard qu’il avait lancé au 『Prüfer』 ne contenait ni peur ni vide, mais une ardente chaleur, plus ardente que celle du 『Cri Lointain』 d’『Enryuu』.

Le 『Prüfer』 produit alors une erreur – « Stupéfaction ».

L’enfant était convaincu qu’il pouvait gagner… mais pas pour le moment.

Hypothèse : Était-ce quelque chose que les Ex-Machinas ne possèdent pas… un cœur, ou une vie ?

Quelque chose permettant une conclusion sans avoir d’évidence, faisant passer la certitude avant la logique ?

— Le 『Prüfer』 détermina que les humains – et particulièrement ce spécimen – nécessitaient une analyse plus profonde.


Cependant, son étude ultérieure généra une abondance d’【Erreurs】, nécessitant qu’il soit déconnecté, et abandonné.

Numéro d’Identification de la Machine – ÜberclusterÜc 207, Modèle PrüferPr, Machine 4f57t9.

Numéro Personnel d’Identification de la Machine… Machine Numéro ÜberclusterÜc 207, Modèle PrüferPr, Machine 4f57t9.

— L’unité fut renommée plus tard par le même spécimen.

— Elle reçut le nom de « Schwi ».

Partie 5[edit]


« … Maintenant, après ça… est-ce que Riku… peut toujours en dire autant ? »

Après son aveu, Schwi découvrit qu’elle était incapable de le croiser du regard, marmonnant en tremblant, le visage baissé.

— 【ErreurIllégal】 【ErreurIrrégularité】 【ErreurÉchec】 【ErreurDoute】 【ErreurCycle】 【ErreurInexplicable】 【ErreurObscur】 【ErreurPerte】…

La même vieille chaîne d’erreurs rugissait dans son esprit. Une chaîne d’erreurs invariables remplit les pensées de Schwi.


— 【Interrogation】Pourquoi l’unité a parlé ? Actions manquant de logique ou profit irrationnel.

— 【Réponse rationnelle】Bénéfice – Aucun. Coût – Perte de l’observation du sujet pour cause d’hostilité.

— 【Réponse irrationnelle】Bénéfice – Aucun. Coût – Riku, ne m’appréciera plus… du tout ?

Coût ? Se faire haïr ? Conséquence de ce qui a été cité ? Erreur, erreur, erreur…

« … Schwi, tu sais… »

Au son de la voix de Riku, Schwi remarqua que ses épaules avaient sursauté au point qu’elle en fut elle-même surprise.

La tempête d’erreur lui cria haut et fort : 『Enfuis-toi !』.

S’enfuir ? Pourquoi ?

La tempête d’erreurs répondit sur le même ton : 『Parce que j’ai peur !』.

Effrayée. Apeurée. De tels concepts n’existaient pas chez les Ex-Machinas. Pourtant, elle ne pouvait nier cette penséeerreur.

Elle baissait la tête maintenant. Pourquoi ? Parce que… regarder… le visage de Riku… était… effrayant.

C’était simplement un nouveau lot d’erreurs qui tourbillonnaient dans le maelstrom de son esprit.


« … Je le savais. Très vaguement, mais… »

Ses mots turent les erreurs d’un coup en même temps que ses pensées convergèrent vers une unique question :

« … Com… ment… »

« Hum~… C’est embarrassant à dire, mais j’ai ressenti que quelque chose clochait… »

Riku se gratta timidement la tête.

« … dès notre première rencontre, et je me suis demandé, comment elle sait que je suis puceau ?. »

« … »

Riku se mit à rire pendant que Schwi s’était visiblement figée sur place.

« Enfin, il y avait aussi d’autres choses… comme quand tu disais que tu 『confirmerais que j’ai un cœur』, comment tu prenais pour acquis que "mon cœur" était la raison pour laquelle les humains avaient survécu dans ce monde, la façon dont tu m’avais attendu loin de la colonie, pourquoi le Jeu Numéro Un était les échecs… Alors, ouais. »

Schwi ne pouvait que regarder Riku qui riait timidement comme pour dire : Tes défenses ne sont pas aussi bonnes qu’elles n’y paraissent, pas vrai ?

Ayant perdu ses mots, ses pensées inondées d’erreurs, tournant sur place, elle réussit tout de même à laisser s’échapper une question :

« … Alors… pourquoi… ? »

« Hum~… Pourquoi ? Haha, je ne sais pas. »

Riku rit comme s’il en était véritablement incertain.

« Peut-être parce que j’avais déjà pris tout cela en compte quand je suis tombé amoureux de toi. »

----------.

« … Tu vas, oublier, le passé… ? »

« Non. Tu as fini par détruire ma ville natale… Ce passé est inchangeable. »

Ses mots amenèrent Schwi au bord de l’effondrement sous le poids de la douleur qu’elle n’était pas censée pouvoir expérimenter, mais…

« Hum~… Bah, j’imagine que je suis juste vraiment un idiot. Parce que, comment dire, je le vois aussi comme ça. »

Qu’il essaya de cacher son embarras ou qu’il s’accusa sincèrement, il se gratta la tête.

« Si on renie le passé – que tu as détruit ma ville natale – on ne se serait jamais rencontré, pas vrai ? »

« … !! »

Elle se sentit suffoquer. Une machine sans organe respiratoire.

« Les faits sont les faits. Qu’importe comment tu essayeras de les déformer, ça ne changera rien. Les humains ne sont pas comme ça. »

Riku s’avança lentement vers elle, s’agenouilla…

« On se serre les dents devant les événements, on pleure, on gémit… puis on pense à ce qui va suivre, et on passe à autre chose. Mais… »

— et toucha les joues de Schwi avec sa main, lui tenant gentiment son menton pour le relever…

« … c’est pour cela… que je t’ai intéressé, pas vrai ? »

— et il se trouvait là, souriant comme un enfant.

Voyant son expression effrayée se refléter profondément dans les yeux de Riku, Schwi elle-même en fut choquée.

Riku continua doucement, comme pour l’apaiser.

« Je ne renierai jamais le passé. »

-- -,

« Ton passé, ton présent à mes côtés, ton futur, que je veux partager… Je les aime tous. »

-- -,

« Et ta culpabilité ? Jette-la simplement, Whoosh. Malheureusement, les humains… enfin, peut-être que je suis juste un idiot. Dans tous les cas, on n’a pas le temps de regarder autre part que dans l’instant présent. Pas le temps d’attendre le lendemain, espérant pour une prochaine fois. De prendre le passé en considération, tu sais. »

Du coup… Riku prit la main gauche de Schwi…

« Si tu es là pour moi, je serai capable de vouloir continuer de vivre dans ce monde. »

… plaça gentiment l’anneau à son doigt…

« Si tu es là pour moi, j’y parviendrai, de tout mon cœur. »

… le lui montra, orné d’une gemme rouge, exactement comme ses yeux.

« Si tu es là pour moi, je ne reperdrai plus jamais mon sourire. »

Et ensuite, comme s’il était quelque peu vexé…

« Alors s’il te plaît. Si tu ne me hais pas… »

« Je ne te… hais pas ! Ce n’est pas du tout, vrai ! »

— Riku présenta sa main à Schwi qui secouait sa tête comme pour l’interrompre, et il fit un vœu. Alors…

« Vas-tu ignorer toute logique… et marcher sur le même chemin que moi ? En étant ma femme. »

… Soudainement, Schwi le constata.

Depuis un certain moment, la tempête d’erreur qui avait mis le désordre dans ses pensées s’était arrêtée.

« … Je, vois… »

— Les Ex-Machinas étaient une race qui s’adaptait. Si nécessaire, ils pouvaient se reconstruire au besoin.

Depuis quand une fonction inconnue avait été ajoutée… Mais une larme coula le long de sa joue le lui fit comprendre.

La tempête d’erreurs. Les contradictions logiques avaient enfin été traitées ensemble sous la même désignation…

À savoir, des 『Sentiments』.


« … Riku. »

« Hmm. »

« … Je suis littéralement… comme ça se voit… incompétente… mais. »

« Je pense que tu es beaucoup trop bien pour un idiot comme moi, personnellement. »

Riku lui sourit, mais Schwi, dépassée par des sentiments qu’elle ne savait pas encore exprimer, tomba à genoux et d’une voix étouffée :


« … Laisse-moi rester, à tes côtés… pour toujours, éternellement… »

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Partie 6[edit]


« … Bon. J’ai fini par les observer de loin jusqu’à la toute fin… Va au diable abruti de petit frère… »

— À l’extérieur de l’entrée du repère, Coron lâcha un soupir à contrecœur.

Étant partie tôt après avoir appris son emplacement, elle était arrivée pendant leur discussion, les espionnant pendant tout ce temps.

Mais, j’y pouvais rien ! J’ai raté mon timing pour me montrer.

Observant depuis les ombres Riku qui tapotait le dos de la Schwi encore en pleurs, Coron s’en souvint.

Elle se souvint du jour où Riku, rescapé de son village, avait été amené par des adultes dans le leur…


-------.........

« Hé… Hé, je te parle ! Qu’est-ce qu’il a ? »

Leur raisonnement avait été que comme Riku s’était restreint jusque-là de parler à quiconque, peut-être que Coron, qui avait le même âge, aurait plus de chance.

Les adultes se couvrir leurs visages. Il n’a rien. C’est juste un survivant d’un village qui a été détruit.

« Bien~ Si tu as quelque chose à dire alors Onee-chan t’écoutera ! ♪ Allez, allez, dis quelque chose~ ☆ »

Comme Coron le chatouilla, Riku ouvrit sa bouche pour en faire sortir un unique mot :

« … Chiante. »

« He eh~, Onee-chan ne va pas être blessé par des mots à une époque comme celle-là ! Allez, allez, maintenant tu ne peux plus prétendre que tu ne peux pas parler, pas vraiii~ ? Je me demande ce qui s’est passé~ »

Riku marmonna, petit à petit. Une lumière était venue du sud. Son village avait brûlé. Il s’était dégagé du charbon qui avait été autrefois ses parents, et s’était dirigé vers l’est…

« … Tu n’as pas cherché de survivants ? Pourquoi être allé vers l’est si la lumière venait du sud ? »

Ignorant les adultes qui eurent leur souffle coupé, Riku continua de répondre indifféremment.

— Même s’il y avait des survivants, il n’aurait pas pu les soigner. Si l’un d’entre eux avait été capable de marcher, lui aussi aurait évacué, comme lui.

— Il était parti vers l’Est parce que c’était les étendues sauvages… là où la cendre noire ne s’amasse pas.

— Plus loin vers l’est, il était supposé y avoir une rivière. S’il arrivait aussi loin, il s’était dit qu’il pourrait survivre…

Alors que les adultes restèrent muets devant le sang-froid remarquable de cet enfant, Coron demanda :

« … Qu’est-ce que tu voulais faire après avoir réussi ? »

« … Gagner la prochaine fois… Pour faire ça, je devais survivre… »

La prochaine fois… il avait dit la prochaine fois. Et… il parlait de gagner.

Les adultes étaient abasourdis, mais Coron frotta sa joue contre la sienne et cria.

« Ah~ là là~ Cet enfant, je vais faire de lui mon petit frère !! »

Coron les avait remarqués. Ses yeux lorsqu’il avait dit Gagner la prochaine fois… ces yeux insondables.

Mais cela lui vint à l’esprit. Elle ne pouvait pas le laisser seul. Elle devait être à ses côtés.

Elle avait décidé d’empêcher que Riku ne perde la tête, qu’il se précipite vers sa mort… mais en fait…

-------.........


« Je le savais… une grande sœur n’était pas ce dont il avait besoin pour ça. Il avait besoin de quelqu’un qui prendrait le même chemin que lui. »

Il, Riku, ira loin. Loin, très loin… quelque part où elle ne serait jamais capable de le suivre…

… Mais quand bien même… pour le moment…

Partie 7[edit]


« Combien de temps tu vas laisser Schwi-chan pleurer !! Quel mari pitoyable !! »

Soudainement, quelqu’un sortit des ombres, plongeant son poing dans son abdomen. Riku grogna.

Il s’est passé quoi ? se demanda-t-il, et en relevant sa tête, il vit se dresser une Coron rayonnante.

« En tout cas, en tant que grande sœur, laisse-moi te féliciter pour votre mariage ! ❤ »

Euh, une minute. Riku porta sa main à son estomac et se leva.

« Coron, euh, désolé… Comment tu… ? Je veux dire, pourquoi t’es là ? »

« Hein ? Je suis venu voir ton repère. Il y avait une certaine ambiance, donc j’ai pas eu d’autre choix que de vous observer, non ? »

Coron annonça cela sans la moindre trace de honte, son visage demandant, Quel autre choix j’avais ?

— Sa grande sœur autoproclamée… Comment elle… ? Mais Riku se gratta simplement la tête.

« Ah, donc, j’imagine que je ne peux pas te le cacher plus longtemps… »

« Oh, je sais que Schwi-chan n’est pas humaine. C’est ce que tu voulais dire, non ? »

Quoi ?

« A, attends… hein ? Depuis quand l’as-tu remarqué… ? »

« La première fois que tu l’as ramenée à la colonie. Quand je l’ai enlacé, elle ne donnait pas du tout l’impression d’être humaine. »

Coron lui jeta un regard noir comme pour dire, Comment pouvais-tu croire que je ne le savais pas ?

— Puis Schwi se souvint de quelque chose et comprit.

— La sensation qu’elle avait ressentie le jour où Coron lui avait demandé ce qui l’attirait chez Riku.

Elle… Coron, avait dû essayer de lui demander cela :

— 『Avec quelles intentions t’es-tu approchée de Riku ?』

Et c’était pour cela qu’elle s’était sentie nerveuse.

« … Si tu le savais, alors, pourquoi n’as-tu rien dit ? »

Si Coron avait su qu’elle n’était pas humaine depuis le début, alors quel était le but de tout ce raffut sur le fait qu’il soit un lolicon ?

Elle n’aurait pas dû dire, Il a ramené une autre race dans la colonie, rester sur ses gardes, ou donner un avertissement ?

Riku était sidéré, mais Coron sourit normalement, comme une véritable grande sœur.


« Parce qu’après tout, c’est celle que tu as choisie, non ? »

« … »

« Il se passait quelque chose au début, non ? Riku, quand tu as ramené Schwi-chan la première fois, tu étais tendu au point qu’on aurait dit que tu allais craquer à tout instant… Donc j’ai essayé de jouer le jeu… »

— Cela faisait sens. Si elle avait compris tout cela – si elle comptait continuer cette comédie – c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Mais plus que ça, cela voulait dire que toute sa motivation venait de la confiance qu’elle portait en lui.

« Mais, regarde, tout s’est résolu rapidement, non !? Et maintenant, je vais avoir une petite sœur trop miiiiiiignonne !! Allez, on s’en fiche qu’elle soit humaine ou non, pas vrai !? Tu sais, Schwi-chan, les humains ont une tradition qui dit que lorsque tu te marries, tu dois embrasser la fam… »

« Pas du tout ! Schwi, ne l’écoute pas, éloigne-toi d’elle ! »

« Oh, hé Riku ! Maintenant que tu nous as ramené un membre de plus dans la famille, fais au moins une cérémonie de mariage, d’accord ? »

« Coron, j’apprécie tes sentiments, mais nous n’exist… »

C’était ce qu’il commença à dire, mais il s’arrêta rapidement lorsqu’il remarqua le sérieux dans l’expression de Coron.

— Ni Riku ni Coron n’avaient quelqu’un d’autre qu’il pouvait qualifier de famille.

Plus… aucune.

Et par-dessus tout, Riku et Schwi étaient supposés être morts. Donc…

« Je serai l’intermédiaire, alors rendons cela officiel, d’accord ? Que dites-vous d’une cérémonie avec juste nous trois ? »

Contre toute attendre, Schwi répondit :

« … Je veux le faire… »

Elle leva ses yeux vers Riku et murmura :

« … Je veux qu’on devienne… un couple, officiellement marié… »

----------............


— C’était simple. À peine une cérémonie.

Ils changèrent leurs vœux, tous les trois écrivirent leurs noms sur un document, et c’était fini.

En temps normal, ils auraient dû réunir le village entier… mais Riku et Schwi étaient morts.

Du coup, Coron insista pour qu’il tiennent la cérémonie à cet endroit.

« Riku, jures-tu de marcher aux côtés de Schwi, de la supporter, de l’aimer, et de survivre en tant que mari et femme ? »

Riku rit intérieurement. Quel serment convenable pour cet époque, pour ce village. Une liturgie qui, chaque fois qu’il tenait une cérémonie de mariage, le forçait à baisser ses yeux. Mais maintenant…

« Oui. Je le jure. »

« Hé Riku ! Ici, t’es censé dire 『Jurer sur les Dernières VolontésAshieit』… »

« Désolé, on vient de l’interdire. Maintenant, c’est désormais 『Jurer sur l’AccordAschent』. »

Gonflant ses joues, Coron râla.

« Tu prends tes aises quand je suis pas là. Je peux pas dire que j’apprécie ça~ »

« Hé, président. Tu ne divergerais pas trop~ ? »

En regardant son frère qui la huait comme s’il faisait partie de l’audience, Coron s’éclaircit la gorge.

Elle se tourna vers Schwi et lui demanda son vœu d’engagement.

« Schwi. Jures-tu de marcher aux côtés de Riku, de le supporter, de l’aimer et de sur… »

« … Je, le jure… »

Une réponse plus rapide qu’immédiate. Coron laissa tomber ses épaules à force que le protocole se fasse ignoré, mais Schwi continua.

« … Riku a donné un sens à Schwi, une raison d’être née… un cœur. Je jure… que je ne laisserai pas, Riku mourir… Je survivrai, et resterai avec lui… jusqu’à la fin… Aschent… »

-------.


Mm~ mmm~ Coron jeta un œil vers Riku et vit quelque chose d’inestimable.

Elle n’avait jamais cru que ce jour viendrait… celui où elle verrait son petit frère rougir.

« Bien, reprenons. Schwi, jures-tu d’être la "merveilleuse femme" de Riku ? »

« … mer… veilleuse, femme… ? »

Riku soupira, Ça recommence, tandis que Schwi inclina sa tête sur le côté devant le terme indéterminé, mais…


« Ne jamais rendre Riku truste. Ne jamais faire perdre le sourire… à ce garçon qui l’avait perdu pendant si longtemps… »

Schwi se mit à réfléchir silencieusement et sérieusement à la question de Coron.

« … Le peux-tu ? »

-------.

Honnêtement, elle n’était pas confiante. Elle ne savait comment elle le pourrait… mais elle répondit tout de même :

« … Je le jure… Je vais… devenir… sa "merveilleuse femme". »

Voilà. Coron hocha la tête fermement, comme si elle était soulagée, puis…


« Ah, et aussi… il faut aussi que tu sois une merveilleuse femme au lit, tu sais ? Être parfaitement capable de… »

Elle mit les bouchées doubles sur la taquinerie, mais…

« Ahh, Coron. Schwi, ne peut pas faire ce genre de chose. En fait, c’est une race… »

En entendant les explications de son frère, le visage de Coron afficha son regret.

Elle avait simplement essayé d’alléger l’atmosphère, mais elle avait tout fait rater.

Mais ce fut à ce moment que Schwi leva sa main.

« … Si Schwi, comprend, la structure… Modification possible… pour créer un 『trou』. »

« QU-OI !? »

« Oh. ♪ T’es chanceux Riku ! Félicitations pour avoir perdu ta… »

« … Donc, Coron… Laisse Schwi voir, tes parties génit… »


------------------------- Le monde est injuste.

C’est ce que pensa Riku lorsque son cerveau trembla à cause du poing ayant percuté sa joue.

« Quoi ? Pourquoi tu m’as frappé ? »

« Parce que t’as qu’à rester un puceau toute ta vie ! Bon… »

Coron sortit la pierre qu’elle portait systématiquement à sa taille.

« Ceci étant fait, on n’a plus qu’à graver nos noms là-dessus, et vous serez officiellement mariés. »

Elle savait ce que Riku allait dire avant même qu’il ne le fasse.

« Vous n’êtes plus censés exister, donc on ne peut pas laisser de documents, pas vrai ? J’ai hérité précieusement de cette pierre de la part de mon grand-père. Il suffira d’ajouter une décoration pour couvrir l’endroit où on gravera nos noms, d’accord ? »

— De sorte que personne ne puisse le voir. Elle était maline.

Riku l’observa dans une admiration silencieuse. Il avait eu raison, il pouvait confier tout le monde entre les mains de Coron.

La raison étant que la pierre était déjà gravée du prénom et du nom de Coron.

Ni Riku ni Schwi ne possédaient de nom de famille. Donc, sa véritable intention était…

« … Cela fera de vous officiellement un couple de mariés. Et mon petit frère et ma petite sœur officiels. »

Elle annonça cela avec une expression mélangeant plaisir et mélancolie. Souriants, Riku et Schwi prirent chacun un couteau en main et inscrivirent le nom de Coron après le leur, même si le résultat semblait un peu drôle…

Une fois la pierre gravée, Coron semblait particulièrement aveuglée par elle, et la rangea comme si elle lui était véritablement précieuse.

Puis, avec une expression encore plus sororale que si elle avait été leur véritable sœur :

« … Hé, Riku, Schwi. »

Elle voulait les arrêter, mais ne le pouvait pas.

Elle le comprenait, et afficha un sourire forcé malgré tout.

« Je ne sais pas ce que vous… ce que vous tous allez faire à partir de maintenant. Vous ne faites plus partie de ce monde, mais… »

Elle les enlaça tous les deux. Son frère et sa sœur.

« Je sais… que j’ai un petit frère précieux et une adorable petite sœur. C’est pourquoi… je vous en prie… »


« Je ne veux plus perdre de membre de ma famille. Ne soyez pas téméraires… »

— Ils ne pouvaient pas voir son visage, mais en répondant à son murmure tremblant, son frère et sa sœur hochèrent la tête.

« Bien sûr. Personne ne mourra. Personne ne peut mourir. Parce que c’est un 『jeu』… qu’on va définitivement gagner. »

« … Compte sur, nous… Onee, chan… »

Partie 8[edit]


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Devant la table ronde entourée par des 『Fantômes』, leur chef écarta ses mains au-dessus du plateau.

« Nous n’existons pas. »


« Nous ne tuons personne, et nous ne mourons pas. Nous exploitons tous les moyens à notre disposition pour diriger la situation de la Guerre. Avec des informations, des manigances, de la malice… Il y a des règles et des conditions de victoire, c’est donc clairement un 『jeu』… »


« Et tout sera décidé sur cette carte, sur ce plateau. De ce fait… sélectionnons nos 『Pièces』. »

Rassemblant les regards des fantômes sur lui, leur chef se saisit d’une pièce blanche.

« C’est nous. »

— Un Roi blanc.

« La pièce la plus faible. La pièce qui ne peut rien devenir. Mais la pièce la plus importante. Si elle est prise, la partie est finie. »

Il la plaça hors de la carte – Correction, du 『plateau』 – au bord de la table et continua.

« Nous sommes le Roi. Mais en même temps, nous sommes aussi des 『Fantômes』. »

Ceux qui n’existaient pas. Ceux qui ne devaient pas exister. Et ceux qui étaient donc invisibles.

« Nous ne sommes nulle part, et nous sommes partout. Nous manipulons tout depuis l’extérieur du plateau. »

Puis, sortant plus de pièces, toutes blanches.

« Nous ne voulons prendre aucune pièce, et pourtant nous gagnerons le jeu. Par conséquent, toutes les races… sont 『blanches』. »

En disant cela, il prit un 『Pion Blanc』…

« Voici… les Thérianthropes. »

Sur le 『plateau』, il plaça le pion blanc sur le territoire appartenant aux Thérianthropes.

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Partie 9[edit]


— Trois Thérianthropes vagabondaient dans la forêt, gardant profil bas, à la recherche d’une proie.

Dans ce monde, cette époque, sécuriser de la nourriture n’était pas chose facile, même pour des Thérianthropes. Pour commencer, il y restait très peu d’animaux comestibles. De surcroît, il y avait quelques autres races qu’ils pouvaient chasser sans risque.

En affûtant leurs sens, ils suivirent une odeur et trouvèrent enfin un animal errant à attraper.

— C’était un humain. Un animal peu gouteux, mais qui apaiserait au moins leur faim.

Ils coordonnèrent leurs attaques avec des voix que seuls les Thérianthropes pouvaient entendre. Même contre un humain, ils ne pouvaient être négligents.

Ils l’encerclèrent et l’attaquèrent en même temps, plongeant leurs crocs dans…

« … !!? »

… rien du tout, car au tout dernier moment, ils firent un bond en arrière.

« Vous les Thérianthropes, êtes bien intelligents. Si vous voulez me manger, allez-y… mais le mauvais goût est garanti. »

« … Qu’est-ce que t’es ? »

Les trois Thérianthropes interrogèrent la chose qui ressemblait à un humain et qui parlait la langue des Thérianthrope, n’essayant rien pour masquer leur méfiance.

Cette chose puait. Elle avait ingéré une dose massive de poison, et leur répondit parfaitement dans leur langue natale.

« Vous connaissez la forêt où vous campez ? À l’ouest, par la baie… ? Les Nains ont prévu de tester une bombe là-bas. »

« De quoi tu parles ? »

Simultanément, ils mesurèrent tous les trois la chose avec tous les sens qui leur était disponibles, du pouls jusqu’au son du sang parcourant ses veines.

— Sa température corporelle était anormale, tout comme son rythme cardiaque, cela étant dû au poison. Ses pupilles…

« Si vous doutez de moi, vérifiez donc cet endroit sur la carte. Toi, tu possèdes la 『Dévastation Sanguine』, pas vrai ? Tu devrais pouvoir t’infiltrer dans l’édifice des Nains sans sourciller et découvrir ce qu’ils font. Laissez-moi juste vous donner un indice… »

— Signe de mensonges – aucun. Au moment où ils arrivèrent à cette conclusion.

L’humain ajouta :

« Capable de tuer même un Ancien Dieu, ils la surnomment 『Bombe nucléaireZuibaku』 – une arme de destruction massive. »

« … !!? »

Une fois de plus, ils vérifièrent son rythme cardiaque, ses pupilles, la circulation dans ses veines, il… ne mentait pas !?

« Allez voir. Emportez-la ou détruisez leurs archives et leurs équipements. Mais soyez sûr de ne pas détruire l’arme elle-même, d’accord ? Parce qu’à ce moment, il y a une chance que vous fassiez tout exploser… je veux dire toute la moitié ouest de la Lucia. »

Avec cela, la chose mystérieuse, ayant dit ce qu’elle souhaitait, s’éloigna tranquillement.


---------………

« Schwi, une réaction ? »

« … Non… c’est, bon… »

En réponse à la question de Riku, Schwi utilisa la boussole d’esprits – ou prétendit en avoir besoin – pour repérer des signes de vie.

Dès qu’il fut confirmé qu’il n’y avait plus personne, les 『Fantômes』 infiltrèrent l’établissement des Nains.

« Mais, sérieusement… ne me redemande pas de "dialoguer avec des tarés capable de merde comme ça, Général. »

— Le 『Fantôme』, autrefois connu sous le nom d’Alei, regarda aux alentours et s’exclama.

Le bâtiment en acier, autrefois un établissement nain, avait été visité et lacéré par des griffes.

Des coups avaient marqué le sol avec des entailles aussi profondes que la taille d’un homme, mais quand bien même…

« Je te le ferai faire autant de fois que je le devrai. Tu es le seul pouvant parler parfaitement le Thérianthrope. Le sérum a fonctionné, non ? »

« Oui, parfaitement. Je m’en suis sorti qu’à deux jours de convulsions. »

Le 『Fantôme』 retourna la remarque de Riku avec un sourire ironique.

— Ce n’était rien. Avec une petite application stratégique de la carte qu’Ivan avait laissée derrière lui, ils s’étaient introduit dans la carcasse du navire de guerre Nain qui avait explosé leur village et échangé quelques « communiqués ».

Tout ce qu’il restait à faire était de faire fuiter l’info aux Thérianthropes – que leur lieu de vie avait été désigné comme site d’expérimentation de bombes.


« Avec combien de ces possesseurs de la 『Dévastation Sanguine』 ils sont venus ? Au vu des ravages… il n’y a vraiment eu aucune victime, Général ? »

« Non, aucune. Je ne vois pas de trace de sang… Ces Thérianthropes, ils sont méfiants. »

Les sens littéralement inhumains des Thérianthropes étaient capables de déterminer à distance le nombre de Nains dans l’établissement.

— Puis, ils n’avaient qu’à l’infiltrer avec suffisamment d’utilisateurs de la 『Dévastation Sanguine』.

Les Nains n’étaient pas stupides. Ils ne pouvaient pas manipuler sans précaution la magie à côté d’une bombe capable de tout détruire.

Donc si une troupe d’utilisateurs de la 『Dévastation Sanguine』 apparaissaient ici ? Avaient-ils d’autres choix que de fuir ?

Les Thérianthropes n’étaient pas stupides, eux non plus. Les Nains qui s’enfuyaient ne pouvaient être vus comme étant leur priorité…

« On dirait bien que 『Zuibaku』 n’est plus là, Général. Les Thérianthropes ou les Nains ont dû l’emporter. »

« Les Thérianthropes. Qui d’autre aurait pu laisser de telles empreintes sur du sol et des murs d’acier ? »

— Ils avaient dû la transporter de force.

Mais mieux que quiconque, 『l’intuition des Thérianthropes』 aurait senti le danger de cette bombe.

Donc le mieux qu’ils pouvaient faire était de s’en débarrasser, et de s’échapper.

« C’est pour ça que je dis que c’est un 『jeu』. »

Sous les bonnes conditions, n’importe quelle race devenait impuissante face à une autre. C’était la raison pour laquelle les batailles continuaient.

« Mais les Nains ne vont pas abandonner cet endroit. On a quinze minutes pour bouger. On collecte nos informations et on disparaît. Les 『Fantômes』… »

« N’existe nulle part… 『Jurer sur l’AccordAschent』… »

Comme les fantômes se dispersèrent pour déterrer des informations, Schwi demanda :

« … C’est cela… que tu appelles… "promouvoir… une pièce… ? »

« On en est pas encore là. Pas encore, mais… »

La raison pour laquelle il avait attribué un pion aux Thérianthropes…

C’était parce qu’un pion, avancé loin dans le territoire ennemi, pouvait être promu en reine. Mais, ricana Riku.

« Même un pion peut manger un fou… Voilà tout. »

Partie 10[edit]


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Une fois de plus, devant la table ronde entourée par des 『Fantômes』, leur chef écarta ses mains au-dessus du plateau.

Et il prit… une 『Tour Blanche』…

« Voici, les Elfes. »

En disant cela, il plaça la Tour Blanche sur le 『Plateau』. Aux coordonnées où se trouvait la capitale des Elfes.

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Partie 11[edit]


Capitale des Elfes, dans un manoir à sa périphérie.

L’Elfe qui venait de rentrer chez elle, Nina Clive…

« … !! … Qui est là ? »

… sentit la présence d’un intrus, utilisa immédiatement un sort de détection et de lumière, et resta sur ses gardes.

Dans les profondeurs de l’obscurité, comme si elle se fondait dans les ombres, une silhouette portant une robe s’assit à une table.

Extrait de No Game No Life Gaiden

Vêtue de lambeaux et de sauvagines, avec une robe en fourrure et un capuchon cachant descendant jusqu’au-dessus de ses yeux, l’ombre s’exprima.

« … Comment allez-vous ? J’ai bien peur de mettre permis d’entrer. »

Malgré l’Elfique qu’il parlait couramment et l’apparence sociable de l’ombre, l’Elfe prépara rapidement un sort… mais ne le lança pas.

Cela était dû aux résultats du second sort qu’elle avait déployé simultanément – un sort d’analyse.

— 『Identification impossible : identité inconnue』… L’ombre ricana. Tu dois être surprise.

Bien que son visiteur pouvait bien cacher son apparence, l’Elfe ne pouvait pas s’attendre à ce que sa magie soit incapable de révéler sa véritable forme.

Donc, elle n’eut pas d’autre choix que de demander.

« Puis-je savoir qui vous êtes ? »

Elle ne pouvait agir imprudemment face à un adversaire inconnu. L’ombre sourit.

« Laissez-moi me présenter simplement comme un 『Fantôme』. Et je me porte aussi garant que je ne suis ni votre ennemi ni votre allié. »

Évidemment, l’Elfe utilisa sa magie pour déterminer la véracité de ses mots, mais le 『fantôme』connaissait déjà le résultat.

— Que le fait d’être un 『Fantôme』 était faux, et que le reste était vrai. Voilà ce que sa magie lui dirait.

Je suis en effet ni son ami ni son ennemi. Le 『Fantôme』 sourit légèrement.

« Vos circonstances doivent être urgentes pour vous inviter sans permission chez quelqu’un d’autre, je présume ? »

L’Elfe lui posa cette question, incapable de déterminer son intention. Bien sûr qu’elles l’étaient.

Autrement, un simple humain oserait-il s’infiltrer dans la cité des Elfes ?

« J’espérais que nous puissions jouer à un simple jeu. »

« … Hein ? »

« Nos mises à parier seront des 『Informations』… Si vous gagnez, je vous fournirai les miennes, et si vous perdez, vous me donnerez les vôtres. »

Nina resta méfiante, mais le 『Fantôme』 se mit à rire intérieurement et assura que c’était bon.

Nina Clive, une Elfe assidue et le meilleur mage de sa génération.

— C’était pour cette même raison que Riku l’avait choisie comme contact.

Son visiteur exprima les préoccupations qu’elle avait, avant même qu’elle n’ait la chance de les formuler.

« Des mises sans garanties – comme des informations non confirmées – ne font pas vraiment office de pari, vous pensez ? »

« … Oui, c’est exact. »

Nina répondit rapidement, craignant que son visiteur ait pu lire dans ses pensées. Évidemment.

Une personne assidue, lorsqu’elle fait face à un 『adversaire inconnu』, considèrera le pire scénario possible en premier.

Dans ce cas, une race supérieure à la sienne.

Mais elle était aussi bien trop intelligente pour se retirer humblement.

Trois possibilités coexistaient : qu’il était d’une race supérieure, inférieure, ou de la même qu’elle.

Au vu de cela, le 『Fantôme』 sourit en pensant… Elle va participer au jeu à coup sûr.

« Alors laissez-moi vous en offrir une de la maison. Je vais vous prouver que les enjeux de ce jeu, peu importe les véracités, reposent sur des informations que vous ne pouvez vous permettre d’ignorer. »

Oui, à la simple mention de ce terme… elle jouera définitivement au jeu.


« "『Aaka-shi-anse』 a été découvert par les Nains"… Que diriez-vous à cela ? »

« … !!? »

Le 『Fantôme』 ne pouvait pas le sentir, mais elle avait sûrement dû utiliser à nouveau sa magie pour savoir s’il mentait… mais c’était futile.

« … Êtes-vous convaincue ? Que l’information soit véridique ou non n’a pas d’importance. En tant que concepteur et la compilatrice d’『Aaka-shi-anse』, vous avez sûrement les moyens de vérifier ces points par vous-même… ai-je raison ? »

L’Elfe feignit de garder son calme, mais ses pensées étaient en pleine panique. Le 『fantôme』 vit cela aussi clair que le jour.


— 『Protection Divine Absolue par le VideAaka-shi-anse』 est un secret vital au point que même l’identité de son concepteur original était dissimulée.

Les noms de ceux qui avaient participé à son développement avaient été codés, même sur les documents confidentiels – comme la poignée de documents que Schwi avait trouvée abandonnée dans le sous-sol de la métropole en ruines des Elfes.

Dans les yeux de l’Elfe, ignorante de ces détails, le 『fantôme』 avait dû apparaître comme une entité omnisciente.

Oui, qu’importe son identité, des mouvements imprudents seraient clairement malvenus.

« … »

Bien qu’indétectable pour un humain, l’Elfe avait dû employer de multiples sorts pour vérifier ce qu’il avait dit… mais c’était inutile. Il n’y avait aucun mensonge.

L’information avait en effet fuité. En effet, par personne d’autre que le 『fantôme』 lui-même…

« … Très bien. Qui que vous soyez, je vois que je vais devoir avoir affaire à vous. »

En disant cela, elle se prépara à affronter le 『fantôme』 et sépara ses mains.

« Bien, pour jeu… à en juger par les mises, je supposer que vous avez en tête un jeu de cartes ? »

« Non, ce sera des 『Blitz[17]』… Ça clarifiera pour nous deux qu’il n’y aura pas de tricheries, n’est-ce pas ? »

L’Elfe observa l’échiquier sur la table.

« Bien, alors commençons. »

« Oui, mais avant cela… »

Le 『fantôme』 eut un ton moqueur.


« … voulez-vous bien remettre cette pièce à sa place ? Les blancs jouent les premiers. Mes excuses. »

« … Oui, excusez-moi. J’ai bien peur de ne pas être bien versée dans les jeux. »

Avec une manière hautaine tout en gloussant intérieurement Il m’a eue, son expression se déforma très légèrement.

Sa ruse, probablement masquée par sa pleine puissance – celle d’un 『Octo-Mage』, avait été découverte.

L’Elfe se demanda s’il était trop risqué de tester son adversaire énigmatique.

Elle reposa sa pièce sur le plateau, comptant sans aucun doute…

« Alors, pour ma mise… Le concepteur original d’『Aaka-shi-anse』 est en fait… »

« Pas vous. Je possède cette information. »

… essayer de le tester avec un bluff.

En même temps que l’Elfe jura intérieurement, la déclaration suivante de son adversaire…

« Et aussi l’information que c’est un mensonge, et celle que vous utiliseriez la magie pour m’en convaincre. »

… la fit visiblement pâlir.

« Bien, cela satisfait-il vos actions pour savoir si les mensonges fonctionneront ou non sur moi ? Pouvons-nous commencer le jeu ? »

La provoquant joyeusement, le 『fantôme』 pouvait voir ses pensées comme de l’eau de roche, sans même avoir besoin de magie.

On pouvait lire sur son visage… Mais c’est qui ce gars ? »


Cela fit sourire le 『fantôme』 – Riku.

— Tant qu’il connaissait sa race, ce n’était rien.

Riku était humain. Il ne pouvait pas détecter la magie. Il avait été incapable de repérer que la pièce avait été déplacée.

Mais il pouvait prédire ce que le plus intelligent et le meilleur des Elfes ferait si on lui présentait un échiquier préparé par un étranger.

Donc. Il avait évité de mentionner quelle pièce avait été manipulée et l’avait rendu réticente à utiliser un sort pour qu’il la croie.

— Ce n’était que du bluff, bien évidemment, mais ça ne semblait pas être le cas pour elle… ça ne pouvait pas l’être.

Il bluffait tellement qu’au moindre faux pas, tout serait fini.

La notion de jouer à ce point au funambule… pour elle, c’était inconcevable.

Que celui qui le faisait était un des faibles êtres humains… C’était inconcevable.

Et donc, en examinant ainsi les informations…


— Elle ne pouvait pas détecter de trace de magie, comme une de dissimulation, de la part du 『fantôme』. Elle ne pouvait pas non plus dire s’il mentait.

Cela demandait de posséder une magie que même elle – une 『Octo-Mage』 hors de pair à cette époque, légendaire vis-à-vis du passé – ne pouvait percer.

Avec une telle puissance à sa disposition, elle serait incapable de résister à son adversaire quoi qu’il arrive.

Il avait même pris l’initiative sur le plan psychologique, l’autorisant à voir un extrait d’informations qu’elle ne pouvait ignorer.

Qu’il n’était ni un ennemi ni un allié… Elle n’avait pas d’autre choix que de croire en ces mots et d’essayer de soutirer ses informations.

Tout comme le 『fantôme』 l’avait dit, elle-même pourrait les vérifier après coup.

Mais ayant rassemblé ses pensées jusqu’à ce point, soudainement…

« Vous pouvez décider de vous-même l’information que vous souhaitez parier. Si elle est considérée comme n’étant pas de même valeur, une autre demande pourra être faite. Que dites-vous de cela ? »

… se retrouva dans le risque d’être forcée de révéler des secrets bien trop compromettants.

Le ton de Riku lui donna l’impression qu’il avait attendu qu’elle comprenne, et l’Elfe gloussa.


— Pourquoi Riku avait-il visé cette Elfe ?

Elle était la compilatrice de l’『Aaka-shi-anse』, destiné à être l’arme ultime des Elfes, et possédait de vastes connaissances.

De plus, elle était un mage bien plus qu’accompli, vif d’esprit, et doté d’un formidable intellect.

C’était pour cela qu’il l’avait choisi – parce que c’était tout ce qu’elle avait.

Une intelligence accompagnée du pouvoir de tout détruire s’il n’était pas suffisant.

Contre une intelligence affûtée pour marcher sur la corde de la fragilité et la folie des humains.

Pour qu’elle se décide d’affronter un humain – l’espèce la plus faible – au niveau intellectuel, c’était un effort futile.

Tout cela les avait amenés à la situation actuelle.

« En d’autres mots, si je demande 『votre véritable identité』… »

« Alors je demanderai que vous pariiez une information qui sera extrêmement compromettante pour vous. »

Oui, pensa l’Elfe. Finalement, c’était ce après quoi il courait.

Elle devrait abandonner l’optimisme et supposer que l’『ennemi』 "révélerait tous" ses mensonges.

Alors elle devrait soutirer toutes les informations qu’elle pourrait, et les utiliser pour débusquer l’identité et les intentions de ce soi-disant 『fantôme』.

« Très bien, commençons le jeu. Sans être un allié ou un ennemi, je présume que vous ne voulez aucun mal. »

Riku ricana intérieurement à ces mots. Il le savait.

Parce qu’elle possédait un excellent intellect. Parce qu’elle était forte. Parce qu’elle était fière…

— Pour toutes ces raisons, elle était facilement prévisible. Elle était facilement manipulable.

Et souriant comme s’il avait, en fait, tout découvert, Riku lui fit un geste de la main.

« Dans ce cas, déclarons une affirmation. Dans la tradition des 『fantômes』, pour commencer le jeu, pouvez-vous répéter après moi ? »

Cela.

« 『Jurer sur l’AccordAschent』… »

-------------............


« … À présent, pour commencer, au vu de l’information que vous avez fournie si gentiment… »

« … Je demanderai que vous me fournissiez les détails de comment les Nains en sont venus à connaître l’existence d’『Aaka-shi-anse』 avec, si possible, une preuve. »

« Cette mise était un cadeau… Je vous fournirai ce que vous avez demandé, aucun pari n’est nécessaire. »

Avec cela, il sortit la pierre d’enregistrement où se trouvait la transmission du navire de guerre Nain qui s’était écrasé.

celui qui a fait fuiter l’infoRiku ne pouvait pas parier d’information qui le dénoncerait, et c’était la raison pour laquelle elle était offerte par la maison…

« Laissez-moi vous offrir… quelque chose de mieux… »

Et il présenta un hameçon et un appât encore plus attractif devant elle.


« Je parie la raison pour laquelle les Nains ont appris l’existence d’『Aaka-shi-anse』 et décidé pourtant que ça n’avait aucune conséquence. »

« … Ils… quoi ? »

— 『Aaka-shi-anse』 avait été traitée comme sans conséquence". Cela ne pouvait signifier que trois choses :

Ils l’avaient sous-estimé ; ils avaient un moyen pour s’en défendre ; ou, impossible…

« Oui, "impossible". »

Après avoir attendu que l’Elfe s’appelant Nina arrive jusque-là, Riku le prononça.

Il lisait dans ses pensées… C’était l’illusion qu’il essayait de renforcer. Elle répondit donc encore :

« … Je demande votre information à ce sujet. Que vous dites détenir. »

— Elle revint avec un bluff, ne spécifiant pas ce à quoi « impossible » faisait référence… mais Riku se mit à rire.

« Je connais… l’『arme』 que les Nains pensent être au moins aussi puissante qu’『Aaka-shi-anse』. »

— Telle était la réponse de Riku.

Ayant trouvé parfaitement le « impossible » qu’elle entendait, l’Elfe serra les dents.


Mais… tu es encore tombée dans ce piège d’enfant. Riku ricana intérieurement.

Si son arme ultime avait été considérée comme 『sans conséquence』, les raisons envisageables étaient limitées.

Mais elle ne comprit par la signification de sa formulation – « information à ce sujet ».

Si elle, aussi convaincue qu’il ne pouvait y avoir de défense possible, venait à lui demander des informations détaillées sur quelque chose…

… par procédé d’élimination, « impossible » ne pouvait se référer qu’à l’『existence d’une arme supérieure』.

Elle était enragée. Ses pensées étaient lues d’une façon ou d’une autre.

Le meilleur mage de sa génération, reconnu pour sa présence d’esprit aiguisée, se faisait berner dans une bataille psychologique.

Cela blessait sa fierté, et lui dérobait sa capacité à raisonner calmement…


Riku se fit une opinion d’elle : Quelle idiote.

Sa force aurait été inconditionnelle, elle l’aurait tué au moment même où elle l’avait rencontré.

Ton pouvoir est tellement bidon que t’as besoin de tâtonner ton ennemi pour décider si tu le peux… Te vante pas d’être maline.

Si tu ne peux pas louer ta folie et ta faiblesse, alors quand cette 『force foireuse』 devient inutilisable…

… tu auras beau essayer d’affronter des humains juste sur le plan intellectuel, tu n’auras aucune chance.


« J’honore la fierté de celle qui, à partir du système magique perdu face au Flügel, en a créé un nouveau qui surpassait l’original. Si la défaite me revient, je vous fournirais les détails. Qu’allez-vous donc parier ? »

Avec un soupir, Riku récita les informations que Schwi et les 『fantômes』 avaient acquises, tout en gardant son calme. L’Elfe appelée Nina se rongea les ongles et se creusa la tête.

« Que dites-vous du nombre d’unités d’『Aaka-shi-anse』 actuellement disponibles pour être déployées et des informations sur quoi elles peuvent être montées ? »

« Je me réjouis de vous voir comprendre aussi rapidement. Vous faites honneur à votre réputation comme étant la plus perspicace des Elfes. »

Une arme qui surpassait l’『Aaka-shi-anse』. Son existence même était une énorme information.

Pour révéler les détails… elle comprit qu’il pouvait difficilement accepter autre chose qu’un prix considérable.

— Et quel pari dangereux cela sera. Riku ne pouvait que se l’imagine. Toujours est-il que…

Utilisant l’avantage dont il s’était déjà saisi – et en mettant un point à ce qu’il l’utilise pour la secouer en même temps – il demanda :

« D’ailleurs, pourriez-vous me dire exactement ce qui vous arriverait si le fait que vous avez révélé cette information venait à se savoir ? »

« … Je serais chargée de trahison sur la base d’avoir dévoilé des informations top secrètes et exécutée sans le moindre procès possible, j’imagine. »

L’Elfe observa Riku, interprétant sa question (qui lui paraissait évidente) comme une tentative de lui faire perdre sa concentration.

Mais Riku s’exclama intérieurement avec un 『Wow~』, surpris d’apprendre que c’était encore pire qu’il ne l’imaginait.

Pour être honnête, les détails concernant l’『Aaka-shi-anse』étaient un véritable mystère pour lui.

Il en connaissait le nom et ses développeurs… et la réaction des Nains aux conneries qu’il leur avait lancées au sujet d’une 『arme de destruction massive』.

Mais maintenant, la réaction de l’Elfe lui permit d’y voir plus clair dans l’ensemble du tableau. Méfiante, elle était même allée plus loin en lui fournissant d’appréciables informations.

« Malgré cela, tous mes esprits – tous ceux des Elfes – ont servi à faire d’『Aaka-shi-anse』 le plus puissant des sort de destruction d’esprit. S’il s’avère que ces pourritures de Nainstaupes ont créé quelque que chose la surpassant, alors je récupérerai cette information au péril de ma vie… »

Je vois. Il semblait que 『Aaka-shi-anse』 était considéré comme un sort de destruction d’esprits.

Riant malicieusement dans sa tête, Riku reprit son sérieux.

« Bien… Et si nous commencions le jeu ? »

Partie 12[edit]


— Leur confrontation compta douze parties d’échecs. L’Elfe en avait gagné cinq, perdu quatre et fait trois égalités.

Finalement, elle décrocha la victoire. Riku lui prodigua donc toutes les informations qu’elle voulait – Correction : les informations qu’il voulait lui donner tout obtenant une bonne partie de celles qu’il désirait.

Mais l’Elfe, posée sur la table, porta prit sa tête entre ses mains et grogna.

« Faire détoner l’『essence』 d’un Ancien Dieu inactif… ? Ces foutues Nainstaupes, elles sont timbrées… »

Pendant cela, Riku, baissant sa tête, ne put s’empêcher de penser, Qui t’es pour dire ça ?

— Continuant de prétendre qu’il savait ce qu’『Aaka-shi-anse』 était, il avait assemblé les informations qu’elle avait révélées pour parvenir au principe du sort.

(Celle qui est parvenue à faire s’autodétruire un Phantasme traite quelqu’un d’autre de timbré… C’en est même plus drôle.)

Ce monde a atteint un point où tout et n’importe quoi s’y trouvant baignent dans la folie.

Se plaignant dans son coin en même temps qu’il se leva pour passer au côté de l’Elfe qui se tenait la tête…

« … Attendez. »

— On l’interpella.

« À partir de maintenant, je n’ai aucune raison de chercher à savoir qui vous êtes ou comment vous avez obtenu de telles informations. Et jusqu’à ce que je les vérifie, je ne peux que les considérer comme suspectes. »

« Cela me va. Une sage décision. »

« Mais il reste une dernière chose. »

Des yeux perçants. N’y aurait-il pas eu « certaines circonstances », même la poker-face de Riku se serait très certainement dévoilée.

Faisant face à son visiteur avec un regard meurtrier aussi aiguisé qu’un couteau, l’Elfe conclua. Tout en dirigeant son intention meurtrière, similaire à une lame bien affûtée, vers Riku, l’Elfe fit une remarque pertinente.


« À plusieurs moments dans nos matchs, vous avez joué comme pour essayer de perdre… Laissez-moi vous le demander une fois de plus. »

Selon sa réponse, qui qu’il puisse être, elle l’attaquerait inconditionnellement avec toutes les méthodes d’attaque qui lui étaient connues.

Même si cela pourrait se retourner contre elle, son regard indiqua qu’elle y était préparée.

« Êtes-vous, un ennemi ? Ou êtes-vous un allié ? »

— Mais malheureusement…

« Cela fait la seconde fois que je vous informe que je ne suis ni votre ennemi, ni votre allié, mais… »

Riku sourit. Pour lui, un regard aussi meurtrier que le sien avait désormais moins d’effet qu’une gentille brise.

Pour ceux qui vivaient main dans la main avec la mort, un regard meurtrier n’était rien d’autre qu’une adorable intention.

« … si cette réponse ne vous satisfait pas, alors j’ajouterai ceci. »

Ayant survécu à l’adversité susmentionnée, Riku parla avec son 『cœur』.

« Autant que possible, je souhaiterais qu’il n’y ait de mort de votre côté. »

----------.

« … Très bien,『fantôme』-san. Alors vous comptiez me demander à moi et à personne d’autre ce que je ferai d’une telle information. »

Elle avait dû une fois de plus vérifier la véracité de ses dires, utilisant les huit conduits de sa magie.

— Il ne pouvait y avoir de mensonge, car c’était les véritables sentiments de Riku.

Ceci étant le cas, même si elle ne pouvait saisir ses intentions, même s’il n’était ni un allié ni un ennemi…

« Je conclurai simplement que vous ne nous voulez aucun mal. Ce qui est clairement ce que vous souhaitez, n’est-ce pas ? »

Donc, avec un sourire, l’Elfe du nom de Nina – non…

« À ce propooos. »

Soudainement, sa manière de parler changea – non, sa personnalité…

« Je connais des choses, 『fantôôôme-san』~… que même vous ne savez paaas~♪ »

Comme si c’était une tout autre personne, l’Elfe…

« Nina Clive est un alias, mon véritable nom eeest… »

… se confia avec un doux sourire qui rappelait la chaleur d’une cheminée.


« Think[18]Nilvalen, vous voyez~ ♪ »

Puis elle gloussa, héhé.

« C’est véritablement moiii. Vous avez vu à travers ma comédiiie ? »

Devant le sourire taquin de Nina – non, de Think Nilvalen – libéré comme si c’était une personne entièrement différente, Riku continua de baisser sa tête et répondit avec un rire :

« Oui, je le savais. »

« … »

« Vous ai-je appelée 『Nina』 la moindre fois ? »

– Sur les documents, les noms des développeurs et du concepteur original avaient été codés.

Donc, douter de la véracité de ces noms, c’était tout à fait naturel.

Mais maintenant que Riku avait appris les principes derrière l’『Aaka-shi-anse』, cela était encore plus du bon sens.

— Think Nilvalen n’était pas suffisamment stupide pour publier un projet aussi dément sous son véritable nom.


« Héhé… Si je peux être honnêêête~, en ce momeeent, mes entrailles sont bouillaaantes~ ! »

Le plus grand mage parmi les Elfes – qui s’était aussi fait plaisir à jouer un rôle – se mit à rire d’ennui.

N’ayant pas réussi une seule fois à le surprendre, Think bouillonnait, mais Riku…

« Désolé, mais jouer la comédie est la spécialité d’un 『fantôme』… J’ai toute confiance en ma capacité à reconnaître une compatriote. »

— C’est vrai.

« C’est pour cela que vous étiez celle que j’ai choisie. »

— La dernière raison pour laquelle il s’était intéressé à Think était la suivante.

Elle dissimulerait complètement son contact avec le 『fantôme』, chercherait la preuve de ses informations, et puis… guiderait les Elfes sur le chemin le plus approprié.

Alors que Riku s’en alla, Think ne le regarda pas.

« Par ailleurs, 『fantôme』-san~ ? Avez-vous entendu les ruuumeurs~ ? Que les Elfes ne pardonnent jamais et n’oublient jaaamais ? »

« Oui, à de nombreuses reprises. OIn dit qu’ils règlent toujours leurs comptes, même si cela s’étale sur de nombreuses générations. »

Gloussant doucement comme une fleur.

« Je vais sincèrement prendre ces informatiooons~ et votre souhait de ne pas nous voir mouriiir~… mais néééanmoins~… »

Extrait de No Game No Life Gaiden

Souriant, Think Nilvalen lança un regard vengeur vers le dos de Riku.


« Je trouverai qui vous êtes, 『fantôme』-san… me faufilera devant vous et vous tuerai, vous voyez~. Dire que, parmi tous les Elfes, vous avez joué avec moiii dans le creux de votre main… Vous voyez, je vais vous le faire regretter~… Parce que la rumeur que les Elfes n’oublie jamais leur rancune… ne vient de nulle autre part que de la maison des Nilvaleeen ! ♪ »

------------— Hmm.

« J’admets que c’est la première fois que j’entends cela, et je regrette déjà d’avoir provoqué un adversaire aussi problématique. »

Sur ces mots, Riku s’en alla, et Think le regarda jusqu’au dernier moment, portant un sourire capable de tuer quelqu’un…

Partie 13[edit]


« … Riku… Vite ! Bois… ceci… ! »

Dans une cabane à quelques lieux du manoir de Think, Schwi s’empressa désespérément de guérir Riku, qui se tordait d’agonie, ayant l’impression qu’il allait perdre sa conscience et sa vie à tout instant.

La sensation hallucinatoire que quelqu’un lui avait versé du fer fondu dans chacune de ses veines l’empêchait même de crier.

Non, ce n’est peut-être pas une hallucination. Il rit intérieurement.

Prétendant d’être un 『fantôme』 face à un Elfe, la race avec la plus haute aptitude magique parmi toutes, et, de tous les Elfes, le meilleur d’entre eux.

Dans des circonstances normales, les esprits de son corps auraient été reconnus, et son identité aurait été dévoilée en un clin d’œil.

Alors que pouvait-il faire ? C’était simple.

Devenir inidentifiable.

« … On doit, se débarrasser, des cadavres d’esprits, rapidement… ou Riku, va mourir ! »

Schwi lui fit boire son fluide de décontamination, l’équivalent du sang pour les Ex-Machinas, et cria avec gravité.

— Oui, il pouvait simplement ingérer de la cendre noire pour attraper intentionnellement une 『Contamination par Cadavres d’Esprits』.

Des esprits brisés, des 『Cadavres d’esprits』 perturbant tous les siens, en long et en large, le dévorant, le détruisant.

Même la crème des mages serait incapable d’identifier un corps perturbé par une contamination d’esprits.

Quelqu’un d’intelligent n’imaginerait jamais une telle chose… un tel acte suicidaire.

« … Riku… menteur ! Bien que… tu aies dit, une heure… cela a duré plus de deux heures… ! »

Riku avait ingéré et étalé sur lui ce que Schwi avait calculé comme étant la dose de cendres noires tout juste non létale.

Mais ses calculs avaient été faits… sur la base d’une seule heure.

Le corps de Riku, ravagé par les 『Cadavres d’esprits』 pendant plus de deux, se faisait ronger et détruire sans merci.

S’il ne se faisait pas décontaminer rapidement, tout comme Schwi l’avait dit, il mourrait, mais…

« Qu’est-ce que je… pouvais faire… ? Cette salope… était plus coriace… que prévu… »

Riku lutta pour répondre.

Il n’avait jamais pensé qu’il était possible que quelqu’un puisse être meilleur que Schwi aux échecs.

Think Nilvalelen n’en serait peut-être pas non plus capable, mais elle aurait disputé un bon match.

Il repensa sardoniquement, 『Essayer de perdre』 ? Je suis reconnaissant, d’être autant surestimé.

Il avait obtenu les informations qu’il souhaitait, mais autrement, il l’avait défié sérieusement et avait perdu.

Tout le mérite revenait à son bluff. Au moindre faux pas, il se serait fait tuer…

« … Rikuuu… ! Encore, juste un petit peu… alors ! Tiens bon… ! »

Si la décontamination de Schwi échouait… Dans tous les cas, il ne semblait pas qu’il devrait attendre bien longtemps.

— Tout du moins, sa peau ne serait probablement plus jamais comme avant.

Il avait déjà vu à de nombreuses reprises le sort de ceux qui étaient entrés au contact de la cendre.

Brûlés et souillés, leurs cicatrices… restaient à vie.

Qu’importe combien d’années de plus il pourrait vivre, qu’importe comment les choses pourraient évoluer, Riku passerait le reste de sa vie recouvert de bandages.

Ce n’était pas simplement la surface de son corps. Ses entrailles avaient été tout autant affectées.

Le seul idiot ayant ingéré une forte dose de cendres noires que Riku connaissait n’était que 『Riku』 lui-même. Une première idiotie historique de ce niveau.

Si sa peau ressemblait à cela, n’importe qui s’attendrait à ce que ses organes soient brûlés et nécrosés.

Il ne serait probablement plus capable de manger un repas convenable.

Au moins, il n’en avait pas aspiré par le nez. Ses fonctions cardio-respiratoires devraient être sauves.

— À moins que les 『Cadavres d’esprits』 ne se soient mêlés à son sang, mais…

« … Riku… a dit, personne ne mourra… personne ne devrait mourir… ! »

Schwi se battait encore désespérément pour le décontaminer. Mais, pensa Riku…

Ça en valait le coup.

Il avait découvert les secrets de l’『Aaka-shi-anse』 des Elfes – et même comment il devait être implémenté – d’après ce que Think avait laissé échapper. 『Sur quoi elles peuvent être montées』. Il avait aussi découvert la 『Bombe nucléaireZuibaku』 des Nains grâce à la carte stratégique pour laquelle Ivan avait donné sa vie. À présent, en coopération avec les 『fantômes』 dissimulés dans chaque territoire, il pouvait accomplir leur premier objectif.

Diriger le champ de bataille loin de là où les humains vivaient. Et puis

Riku se mit à rire intérieurement. Le dernier coup lui semblait presque à portée de main, mais…

« Dis, Schwi… combien de temps… tu penses, qu’il me reste à vivre ? »

Savoir s’il tiendrait ou non jusqu’au dernier coup, c’était l’intérêt de sa question, mais…

Schwi se tourna vers lui avec une expression inhabituelle, avec un regard plein de rage.

« … Je ne te laisserai pas, mourir… Riku va… vivre… jusqu’à ce que… Schwi meure… ! »

« … Eh… Hé, combien de temps vivent… les Ex-Machinas ? »

« … La durabilité de Schwi… est d’approximativement huit cent cinquante-deux ans… »

Cette réponse, bien qu’il se fasse assaillir pas une douleur qui lui donnait l’impression que son corps entier pourrait s’effondrer, le fit sourire.

« Haha… J’imagine que je vais devoir serrer les dents, hein… »

C’est vraiment pas… l’endroit où je dois… clamser… hein…

Partie 14[edit]


-----------............

Une fois de plus pendant que ses 『Fantômes』 se rassemblèrent autour de la table ronde, leur chef écarta ses mains au-dessus du 『Plateau』.

La plupart des pièces des races avaient été déposées, avec plus d’une dizaine alignée.

À ce moment, il prit cette fois une 『Dame Blanche』…

« Voici, les Flügels. »

Avec cela, il plaça la Reine Blanche sur le 『plateau』. Ses coordonnées – Avant Heim.

— La Reine. La pièce la plus forte.

Les 『fantômes』 haussèrent les sourcils devant ce choix. Pas pour les Phantasmes, pas pour les Anciens Dieux, mais pour les Flügels.

« … Est-ce parce que, ils sont forts ? »

Le chef des fantômes pouffa de rire :

« Il y a de cela, mais c’est parce qu’"ils ne grandissent pas". »

Personne n’était sûr de ce qu’il voulait dire, mais ensuite l’un des 『fantômes』 fit une remarque sur le fait que le plateau ne contenait que des pièces blanches.

« Mais regarde, toutes les pièces sont blanches. Ils sont tous de notre côté ? »

« C’est exact. Nous, gagnerons sans prendre la moindre pièce, il n’y a pas d’『ennemis』. »

« Non, mais alors, comment on saura qu’on a gagné ? »

En entendant cela, le chef des fantômes afficha d’un air suffisant… le 『Roi Noir』.

« Si nous battons ce gars… nous gagnerons. »

« … Tu dis qu’on va gagner sans prendre la moindre pièce… mais alors on va bien devoir tuer quelqu’un ?

À ces mots, les regards déconcertés des fantômes se dirigèrent tous vers leur chef.

Cependant, semblant se retenir de sourire, il prit le roi noir…

« Vous ne m’avez pas entendu ? Les règles sont absolues. Personne ne mourra. Parce que le 『Roi Noir』… »

… et en l’écrasant vigoureusement sur le 『plateau』, il déclara :


« … est "ce gars". »

Parmi tous les 『fantômes』 assemblés ici, seul leur chef…

… se mit à sourire avec confiance.

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Chapitre 4 — 1÷2 = Sans Amis[edit]

Partie 1[edit]


— Les 『fantômes』, éparpillés partout dans le monde, orchestraient silencieusement la guerre de derrière la scène depuis près d’un an.

Aujourd’hui, assis dans leur repère et jouant aux échecs sur la table contre Schwi, Riku étudia une fois de plus le plateau de jeula carte stratégique


Comme prévu, les Elfes avaient fait rejoindre les Fées dans leurs forces. Ils contactèrent plus régulièrement les Dragonias qui combattaient les dirigeables Nains, s’alliant ainsi avec l’ennemi de leur ennemi en formant une 『Alliance Elfique』.

De leur côté, les Nains entretenaient désormais de bonnes relations avec les Gigants en ramenant de nombreux Phantasmes dans leur camp. Certains murmures fantomatiques comme quoi les Elfes avaient créé un « tueur de Phantasme » avaient donné lieu à la naissance explosive d’une 『Alliance Naine』 solide comme un roc.

Mais c’était sans compter la force la plus puissante de toutes, sur le continent voisin, qui incluait les Flügels : le camp d’Artosh.

Avec ces deux alliances qui dissimulaient leurs armes de destruction massive, même son excellence le tout puissant Artosh – le poing serré et tremblant furieusement dans son dos – ne pouvait se permettre le moindre mouvement hâtif contre ces 『coalitions』, et la situation de guerre arriva à un statu quo.

Les Démonias se relocalisèrent pour profiter de la lutte qui occupait les grands joueurs, tandis que les Thérianthropes, se méfiant de 『la bombe nucléaireZuibaku』, migrèrent vers l’archipel à l’ouest.

Le monde était dans une situation d’équilibre instable, se préparant à la dernière batailleun Armageddon avec rien d’autre à faire pour les combattants que de prendre les autres de haut !!


— C’était l’état du plateau que nos petits fortscrétins ridicules avaient travaillé à bâtir.

Le continent Lucia, d’une façon plutôt comique, avait laissé les humains « seuls à la maison » pour la première fois.

Les préparations étaient parfaites, le déroulement arrivait sur un affrontement qu’on ne voyait qu’une fois dans sa vie… Il ne restait plus qu’à s’occuper de passer au dernier coup.

---------.........


« Hé, Schwi, je t’ai déjà demandé s’il y avait un Dieu des Jeux, pas vrai ? »

« … Hmm… »

« Tu avais dit qu’un concept devenait un Ancien Dieu lorsque les conditions d’activation sont satisfaites… Quelles conditions d’activation ? »

« … Acquisition d’une 『Essence』… la force des sentiments, des prières… définition exacte, impossible… Écoulement… ? »

Lorsqu’il lui avait posé la question auparavant, elle avait dit qu’il n’y avait pas de telle 『Essence』 et donc pas un tel dieu, mais…

« Eh bien, en fait, si je disais que j’ai vu le Dieu des Jeux… tu me croirais ? »

« … Si Riku, y croit alors… Schwi, y croit aussi… »

Déplaçant une pièce avec une expression sérieuse, Schwi continua :

« … Riku, a surpassé… toutes les estimations, de Schwi… Si Riku dit, qu’il existe, alors il existe… Si Riku dit que, le ciel, n’est pas rouge, alors il n’est pas rouge… Je ne vais plus, remettre en doute… »

---------.

---------''Aaahhhhhhhhh putain !''

« Ouah~ Assure-toi de partager cette phrase avec quelqu’un ! Ma femme me kiffe trop !! »

« … Ceci… Ceci, mis de côté… »

Son visage semblait légèrement rougir, mais ce n’était juste pas son imagination. Schwi annonça timidement :

« Échec et mat. »

« Hé~ Dieu des Jeux… Laisse-moi au moins une fois… »

Schwi fit un petit sourire pendant que Riku arborait un large sourire en se tirant les cheveux.

« Ahem, désolée de vous déranger pendant que vous avez une discussion plus embarrassante à écouter qu’à avoir, mais est-ce qu’Onee-san peut intervenir ? »

— Riku répondit à la Coron qui venait timidement d’apparaître.

« Oh, tu arrives au bon moment, Coron. Dis, tu as… »

« Oui oui, merci pour ce moment. Plus important, c’est bien toi qui m’as fait venir ? Je peux faire mon rapport, maintenant ? »

Coron feuilleta ses papiers sur l’état du village – non, de l’humanité – et commença.

« J’y crois pas… mais tout comme tu l’as dit, on n’a plus du tout repéré d’autres races. »

Coron, qui n’en connaissait pas la raison, fronça ses sourcils vers Riku, qui riait comme pour dire 『C’est bizarre !』, et continua :

« … Et donc nous avons allumé des fanaux, nous avons envoyé des éclaireurs dans le nord et nous avons trouvé un grand nombre de villages dans la partie nord de la Lucia. Ce ne sera pas facile de les intégrer, et vu que la population totale s’élève presque à huit mille, avec le village nous… »

« T’inquiète pas, Coron. Dans très peu de temps, on sera capable de vivre où on veut sans craindre la mort. »

« … »

Les poings de Coron se mirent à trembler devant la réponse désinvolte de Riku, son attention semblant plus concentrée sur sa partie d’échecs contre Schwi.

« Tout se déroule à merveille. Schwi et moi n’avons qu’à réussir le dernier coup… et ce sera notre victoire. »

« … Hé, arrête tes blagues, Riku… T’es conscient de l’état dans lequel t’es… ?

Coron luttait pour supporter ses sentiments sans les faire transparaître, mais le comportement de Riku lui fit dépasser ses limites.

« Je peux même pas croire que t’es encore en vie dans cet état !! Si tu sors aussi loin comme ça, tu vas mourir ! »

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Malgré la crise de larmes de Coron, Riku souriait.

« Je vais pas mourir. Je dois encore vivre pendant huit-cent-quatre-vingt-onze ans. »

« Riku s’il te plaît, arrête de faire l’idiot et regarde-toi bien… ! »

Au vu de la requête suppliante de sa grande sœur, Riku n’eut pas le choix de concéder et de faire un inventaire de son état.

Tout d’abord, son corps était parsemé de bandages.

Les brûlures de sa peau dues aux cadavres d’esprits n’avaient jamais guéri après tout. Toute la peau de son corps avait été contaminée, mais ça n’allait pas plus loin.

Puis vint l’inspection de ses organes internes… Schwi les avait sauvés de justesse de la nécrose, donc ils allaient bien, plus ou moins.

Il n’avait jamais pu prendre ce que quelqu’un considérait comme un repas depuis, mais il pouvait au moins supporter de boire de la soupe.

Les cadavres d’esprits s’étaient un petit peu infiltrés dans son sang, donc ses os et ses voies respiratoires avaient été endommagés, mais ce n’était pas trop grave.

« Autrement… J’ai perdu un bras et ma vue s’est dégradée… Eh bien, j’imagine que je suis aveugle d’un œil. Rien de grave. »

« C’est vachement grave !! Tu… ! »

« Les autres 『fantômes』 sont comme ça, voire même pire que ça. »

Coron commença à rétorquer, mais la voix glaciale de Riku l’arrêta nette.


« … C’est un miracle que personne ne soit mort, mais on est tous dans un état lamentable. »

Lamentable. Littéralement, comme il l’avait dit, ils étaient dans un état lamentable. Il était vrai que pas un seul membre de l’équipage de la flotte des fantômes, des 179 forts, n’était mort…

— pour le moment. Ce n’était qu’une question de moment.

Ingestion de poison, contamination par cadavres d’esprits, perte de membres… Les 『fantômes』 avaient utilisé de nombreuses méthodes pour tromper les autres races. De se débarrasser d’un bras gauche pour le bien d’un tour, en passant par manger la chair d’un cadavre pour berner un Démonia, jusqu’à se soumettre volontairement à un Dhampire pour les faire marcher, ils avaient exploité tous les moyens à leur disposition.

— tout sauf leurs vies… Donc Riku supplia :

« Plus qu’un coup, Coron. Tourne la tête. Puis la Guerre prendra fin, et je… »

Serai enfin capable de me pardonner, est ce qu’il commença à dire, mais il ravala ses mots.


« Dans ce cas, dis-moi au moins… »

Coron baissa les yeux, toute tremblante.

« Je peux toujours pas croire que tu as manipulé les autres races – et même les Anciens Dieux – pour les faire quitter la Lucia. Je pense vraiment que c’est incroyable… mais mettre un terme à la Guerre ? Même après tout ça, je peux toujours pas y croire !! »

« … »

« Si tu veux que je détourne le regard, alors dis-le-moi ! Ou est-ce que tu me fais pas confiance à moi, ta propre sœur !? »

-------.......

Pendant que Riku et Schwi s’échangèrent des regards, les larmes de la Coron désespérée tombèrent au sol les unes après les autres.

« … Coron, si je n’avais pas confiance en toi… Sans toi, je n’aurais jamais pu confier tout le monde à quelqu’un. »

« Alors, pourquoi ? »

« Tu le sais, pas vrai ? Ce pour quoi les Dieux se battent. »

Surprise un instant par le changement de sujet soudain de Riku, Coron répondit :

« … Le Trône du Dieu Unique, non ? C’est ce qu’on raconte… »

« Oui. Le Trône du Dieu Unique – ou plus exactement, un artefact appelé le 『Graal étoiléSuniaster』, visiblement. »

Répétant ce que Schwi lui avait dit dans les ruines de la cité des Elfes, Riku se leva.


« Les Anciens Dieux… naissent de la planète. »

— Par nos vœux ou par nos prières, ils obtiennent une 『Essence』 et naissent… C’est ce que Schwi lui avait dit.

« Mais beaucoup trop sont nés. Le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 est un 『outil conceptuel』 créé par les Anciens Dieux pour déterminer un unique dieu… un être unique avec un pouvoir magique d’un niveau capable de créer des races. »

« … »

« Mais que des Anciens Dieux puissent créer un 『dispositif』 capable de recueillir le pouvoir des tous les Anciens Dieux, c’est quelque chose d’impossible, pas vrai ? »

« … Bah, ouais. Parce que ça voudrait dire… »

Bien que ce fût la première fois qu’elle entendait tout cela, Coron comprit immédiatement et répondit sans ménagement.

« … utiliser un pouvoir à 『dix』 pour créer un pouvoir à 『onze』… non ? »

« Je te reconnais bien là, Coron. C’est une ☆ excellente ☆ réponse. Ouais, c’est une histoire si stupide qu’on ne peut que s’en émerveiller. »

Cela aurait dû être une évidence : le Dieu Unique règnerait sur tous, y compris les Anciens Dieux.

Si on supposait qu’il y avait dix Anciens Dieux combinant leur pouvoir, cela formerait un pouvoir seulement égal à dix.

Mais le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 était supposé produire un pouvoir qui permettrait à ces dix de gagner un cran.

Mais c’était fondamentalement insuffisant. C’était impossible.

« Donc, voilà ce que l’on peut faire… »

Ses yeux s’allumant avec une notion d’une stupidité sans fond, Riku révéla clairement.


« Si tu fais partie des dix dieux, tu n’as qu’à en tuer neuf, ce qui fait de toi le Dieu Unique, pas vrai ? »

Oui, résumer ce que Schwi lui avait dit ce jour-là revenait à cela :

Détruire l’『Essence』 des autres Anciens Dieux et absorber le pouvoir ainsi généré.

De cette façon, ils augmenteraient leur propre force afin d’obtenir le pouvoir nécessaire pour matérialiser le 『Graal ÉtoiléSuniaster』.

Mais en même temps, il y avait autant d’Anciens Dieux qu’il n’y avait de souhaits.

Même si on abattait les plus importants, il faudrait encore s’inquiéter qu’un nouveau venu encore plus fort apparaisse.

Donc si quelqu’un venait à conquérir le Trône du Dieu Unique – le 『Graal ֤ÉtoiléSuniaster』 – il serait alors le seul dieu.

« Voilà la vérité derrière cette 『Grande Guerre』 ridicule. »

« C’est… complètement idiot ! T’es en train de dire que c’est pour ça qu’on a enduré toute cette guerre !? »

Coron trembla de colère, criant comme si elle crachait dans les yeux de Riku.

« Coron… surveille ton langage. N’insulte pas les idiots. Parce que tu vois… »

Parlant langoureusement, Riku toucha la carte, le plateau, et dit avec dégoût :

« … on peut matérialiser le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 même sans tout ça. »


« … Hein ? »

Ignorant l’air ahuri de Coron, Riku joua avec le 『Roi Noir』 dans la paume de sa main.

« Dis Coron, je t’ai déjà dit ce qui donnait naissance aux Anciens Dieux ? »

« La planète, non ? »

« Exact, les Corridors d’Esprits. La source de toute chose. Le flux de pouvoir de toute vie : la planète elle-même. »

Schwi reprit là où il s’était arrêté.

« … Leurs créations… les races… sont aussi créées, à travers l’『Essence』 des Anciens Dieux… à travers les Corridors d’Esprits. »

« Oui… et donc ? »

Avec un soupir, Riku revint à la même pensée que ce jour-là, le jour où il avait entendu parler de cette histoire dans les ruines des Elfes.

Ce qui l’avait frappé avant tout, lorsque Schwi lui avait raconté la cause de la querelle des dieux et l’histoire du 『Graal ÉtoiléSuniaster』… Comment personne n’avait pu remarquer quelque chose d’aussi évident.

Il proférer une conclusion si évidente qu’elle en avait même surpris Schwi.


« Tous les Anciens Dieux de cette planète réunis… ne peuvent pas avoir autant de 『pouvoir』que "la planète elle-mêmeleur source", si on y réfléchit bien. »

Coron écarquilla les yeux. Donc

Le 『Roi Noir』 en main, Riku tourna la carte – le plateau – et le posa bien au milieu.

Ainsi, il annonça leur condition de victoire, celle des 『fantômes』. Tel était 『Leur dernier coup』.


« Si on détruit le plateaula planète, le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 se matérialisera de lui-même. »


-------.....

Ignorant la stupéfaction de Coron, Riku et Schwi pointèrent le sol et continuèrent.

« Si on transperce le cœur de la planète – la source des Corridors d’Esprits – le pouvoir libéré surpassera celui de tous les Anciens Dieux. »

« … La manifestation se produira, en 10-46 seconde… destruction, libération du pouvoir, matérialisation, et puis… »

« À ce moment exact, on se saisit du 『Graal ÉtoiléSuniaster』 et on reconstruit le monde… »

Riku et Schwi annoncèrent alors simultanément à la Coron toujours abasourdie :


« Échec et mat. »


« M-mais ça… où vous comptez trouver le pouvoir pour transpercer… ? »

Lorsque Coron se remit enfin suffisamment du choc pour bégayer cela, la carte stratégique sur le mur lui sauta aux yeux.

Impossible. Impossible, impossible, impossible !!

« Vous allez les laisser faire ça eux-mêmes !? Vous ne visiez pas un statu quo… mais une collision extrême entre toutes les factions !? »

Riku fit un léger sourire frivole devant le cri de Coron.

« Le camp d’Artosh et les 『Coalitions』 ne sont pas dans une impasse. »

« Hein ? »

Une destruction mutuelle assurée – une impasse fondée sur l’assurance de la destruction des deux camps si l’un d’entre eux agit – ne fonctionne que lorsqu’il y avait l’’'option de ne pas agir.

« Leur objectif est le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 – la mort – donc une étincelle finira par se déclencher d’ici peu, quoi qu’il arrive. »

— Cela signifiait une bataille d’une envergure encore jamais vue depuis l’existence de la Grande Guerre.

— Cela signifiait l’Bataille décisiveArmageddon. Alors que Coron pâlit devant cette image, Riku s’exprima.

« Mais cette puissance de feu… ne sera dirigée vers personne. »

Une fois encore, Coron resta abasourdie.

« Sur le terrain qu’on a prévu pour 『l’Armageddon la Bataille Décisive』, Schwi et moi installons des 『Umwegs』 – des outils pour rediriger l’orientation de leurs puissances de feu de sorte qu’elles se dirigent toutes "vers le sol". Oui, exactement comme la lentille d’un télescope. »

— Au vu des informations qu’ils avaient recueillies sur les armes qui seraient utilisées dans cette confrontation (pour lesquelles les 『fantômes』 avaient risqué tout à part leur vie pour mettre la main dessus), et d’après l’analyse de Schwi, le nombre d’『Unwegs』 nécessaire pour que la convergence s’opère… était trente-deux.

« Ces abrutis vont transpercer la planète eux-mêmes, les Corridors d’Esprits seront détruits, le 『Graal ÉtoiléSuniaster』 se matérialisera, et une fois qu’on le saisira… 『C’est gagné』. Et une des raisons principales pour laquelle personne ne mourra est parce que, quand tout sera terminé, j’aurais quelque chose à demander à ces dieux… »

Le visage de Riku rayonna d’un énorme sourire sarcastique. On aura même pu le qualifier de sadique.

« "Dites, dites. Comment vous vous sentez maintenant ?" Quelque chose comme ça. »


— Pour de vrai. L’éternelle allait se terminer pour de vrai.

Par les mains de Riku et Schwi, ses merveilleux frère et sœur, et à peine deux cents autres personnes.

Et surtout, sans avoir tué quiconque. Pour faire cela, juste pour créer cette situation…

Il aurait pu vouloir tuer les dieux et leurs créations… Non, s’il était normal, il aurait dû le vouloir.

Son frère avait perdu sa peau, ses viscères, un œil, un bras, mais malgré tout, il continuait de sourire impunément. Coron trembla.

Mettre un terme à la Guerre sans tuer personne… pour cela, il avait fini dans cet état…

« … Donc, Coron, s’il te plaît. Détourne ton regard juste un peu plus longtemps. Et prends soin des humainsde tout le monde. »

Mais, pour Riku qui souriait aussi franchement.

Le simple fait de respirer était devenu douloureux… Seule Schwi l’avait remarqué.

Partie 2[edit]


« … Riku… va, dormir… »

« … Je, ne peux pas… On doit aller installer les 『Umwegs』 tout de suite… »

Schwi s’occupait de Riku qui se tortillait de douleur dans son lit.

Bien qu’il ait fait bonne figure devant Coron, elle avait entièrement raison.

— Les brûlures se développant sur toute sa peau à cause des cadavres d’esprits seules entraîneraient des problèmes de santé significatifs sur le long terme.

Comme si ce n’était pas suffisant, en en ayant ingéré dans ses organes, Riku ne pouvait plus absorber de nutriment de façon adéquate. Aucun humain ne pourrait se remettre de cela… Le fait qu’il ait survécu tenait déjà du miracle.

« … Tout, va bien… tes prédictions, ne sont, jamais fausses. Les attaques, ne commenceront pas, tout de suite… »

« … Mais… »

« … Tu peux te reposer… un petit peu… Tu peux le faire… au moins un jour. »

Ma femme dit toujours des choses aussi insensées. Riku rit intérieurement, mais…

« … C’est, vrai… alors nous irons les installer demain, et aujourd’hui je m’occupe de récupérer. »

« … Hmm. »

« Hé Schwi… désolé, de te ralentir. »

« … Riku, est en train, de dormir… pas, de me ralentir. »

— Riku lâcha un rire, mais même cela lui provoqua une douleur aiguë dans tout son corps.

« Alors j’ai une requête à te faire. Puisqu’aujourd’hui, je vais dormir et faire un effort pour récupérer… est-ce que tu peux tenir ma main ? »

Elle comprit que c’était pour l’aider à mieux supporter la douleur.

En même temps, Schwi comprit aussi qu’il l’avertissait de ne pas essayer d’y aller seule.

« … Hmm. Je resterai, à tenir ta main. Ne t’inquiète pas… et repose-toi… Riku. »

--------,

« Hé, Schwi. »

Probablement incapable de dormir, Riku s’exprima à nouveau.

« … Hmm. »

« … Merci. Je n’aurais pas été capable de faire ça sans toi. »

« … Pas, encore… terminé. »

« Tu as raison… mais je n’aurais jamais pu être capable d’arriver aussi loin sans toi. »

Donc. Riku ferma ses yeux.

« Merci, d’être venue à ma rencontre… et aussi… »

Comme s’il somnolait, la respiration de Riku se ralentit en même temps qu’il marmonna.

« Je t’aime, énormément… et je t’aimerai… toujours. »

… À quel point la corrosion des esprits de Riku lui avait infligé d’atroces douleurs ?

En tout cas, la main de Schwi tenant la sienne était suffisante pour que sa respiration retrouver le réconfort apaisant du sommeil.

— Schwi resta là à réfléchir. Elle… 『appréciait』 Riku.

Mais sa définition du sentiment connu sous le nom d’『amour』 était encore incomplète.

C’était profondément frustrant pour elle de ne pas être capable de réponse aux mots de Riku. Quand bien même, elle savait ce qu’elle avait à faire. Elle ne pouvait laisser Riku mourir.

Riku devait encore vivre 891 années. S’il obtenait le 『Graal ÉtoiléSuniaster』, cela pourrait arriver.

C’est pourquoi.

« … Pardonne, moi… Riku… Je serai, bientôt… de retour… »

Pour le moment, elle lâcha sa main.

Partie 3[edit]


— Vingt-quatre installés. Encore huit postes d’『Umweg』 et tout serait terminé.

Schwi conclut arriva une nouvelle fois à la même conclusion : Elle avait bien fait de ne pas amener Riku.

Elle agissait secrètement sur le 『Territoire de la Bataille Décisive』, là où les plus grandes forces du monde étaient actuellement prêtes à se battre.

Elle avait déjà détecté des adversaires à diverses reprises qui aurait mis fin au jeu s’ils l’avaient attrapée, et à chaque fois, elle avait tout ce qui était en son pouvoir pour se cacher.

Quoi qu’il en soit, si à tout hasard ils la remarquaient, la présence de Riku aurait augmenté significativement la probabilité d’une mort instantanée.

Dans le cas où elle était quand même trouvée, si Riku s’était trouvé là les chances qu’il perde sa vie ici seraient particulièrement grandes.

… Tout va bien… Je n’ai qu’à en installer… huit de plus, et je reviendrai… Riku, m’attend…

Une fois cela terminé, elle était prête à endurer autant de remontrances que nécessaire.

Elle ne pouvait pas laisser Riku mourir. Huit de plus – recherche des prochaines coordonnées –


« Oya ? Je me baladais juste… et une telle trouvaille inattendue se présente à mes pieds ! ♪ »

— Schwi vers la voix qui vint soudainement d’au-dessus.

Des cheveux prismatiques et des yeux couleur ambre. Des ailes faites de lumières, et la signature des Flügel – un halo géométrique.

Comparaison des données – Schwi supprima la voix de son cœur qui disant que ça ne pouvait pas être pire et regarda le visage serein du Flügel.

« Salutations tas de ferraille. Tu as décidé de te balader tout seul aujourd’hui ? »

Un Flügel… Dernière Unité 『Jibril』…

Partie 4[edit]


Elle n’aurait jamais pensé que le jour viendrait où elle, une Ex-Machina, se dirait de se calmer.

Attaquer un Ex-Machina était une sorte de tabou. Agis juste comme une machine, juste un contre-attaqueur…

« 【Question】 Est-ce que les Flügels ont une tâche impliquant les Ex-Machinas ? »

— Activant des circuits de langage depuis longtemps inutilisés, elle réussit difficilement à jouer son rôle.

Mais visiblement inconsciente de cela, Jibril continua :

« Oui « Oui ! ♪ Les têtes des Ex-Machinas sont… qu-qu-qu-quoi !! Aussi rare que celles des Dragonias, de 『Rareté 5』 ! ♪ »

Courbant son corps comme si elle était troublée, Jibril continua.

« Tu vois, après la défaite d’Aranleif, même Avant Heim est arrivé à un consensus selon lequel lever la main sur un Ex-Machina devrait être tabou, ce qui fit que la rareté de leurs têtes a grimpé, grimpé, au point qu’elles sont maintenant de niveau 【Platine】 ! »

« 【Avertissement】 Validation du consensus confirmé. Hostilité envers unité entraînera des conséquences significatives. »


À ses mots, cependant, Jibril releva les coins de sa bouche en réponse.

« Avec seulement un 『Prüfer』, tu dis ? ♪ »


— Avait-elle réussi à masquer la panique sur son expression ? C’est tout ce dont Schwi se souciait, mais Jibril continua sans s’en soucier.

« J’ai confirmé qu’il n’y a aucun signe d’Ex-machina dans un rayon de 100 kilomètres ! ♪ Ce qui soulève la question terriblement intéressante de savoir pourquoi une unité des Ex-Machina, qui opèrent normalement en clusters, agirait seule. ♪ Aussi… »

Jibril continua avec un sourire démoniaque :

« … comme une unité "isolée" devrait être incapable d’utiliser votre fameuse technique de 『Analyse-Reproductioncopycat』, je prends ça comme une chance en orgolden chance pour récolter une magnifique têtepremium neck super rare, qu’en dis-tu ? ♥ »


Schwi repensa une fois de plus, sans le dire… que c’était le pire.

De toutes les races, elle avait été découverte par la plus excentrique – et de tous les excentriques de cette race, le plus sauvage et le plus puissant de tous – elle ne put que conclure que Riku avait raison quand il disait que les probabilités étaient des absurdités.

— De là à penser que la première carte qu’elle tirerait parmi toutes serait le 『Valet de pique』.

« Maintenant, je vais "trancher" ta tête, alors ne bouge pas, s’il te plaît. ♪ Toute résistance est inutile, alors ta coopération épargnera du temps pour nous deux. Ce n’est pas comme si un Ex-Machina comprenait le concept de 『Mort』, après t… »

« … Je, refuse… »

« Pardon ? Ai-je mal entendu ? »

— 『Mort』… Ce mot motiva soudainement la bouche de Schwi.

La 【Règle 2】 de Riku : Nul ne doit mourir… donc elle ne pouvait pas mourir.

Qui plus est, la peur que la 『Mort』 inspirait – qu’elle ne serait plus capable de revoir Riku – rejeta sa demande.

« … Je ne veux pas, mourir… Je ne dois, pas… mourir… »

Alors que les yeux de Jibril s’écarquillèrent, Schwi continua.

« … Unité… déconnectée… Tas de ferraille… Aucune valeur, en tant qu’Ex-Machina. »

C’est pourquoi.

« … Fais appel… Souhaite être, ignorée… »

Mais Schwi ne se rendit pas compte qu’elle avait fait le pire choix possible.

Elle n’avait pas saisi de façon adéquate celle qui planait devant elle – le membre le plus surexcité d’une race excentrique.

« Quelle surprise ! Une machine qui craint la mort !? Non seulement cela, mais un Ex-Machina qui fait appel !? Et par-dessus tout, tu dis que tu as été déconnecté… un objet défectueux !? Ce-Ce-Ce-Ce n’est plus du tout quelque chose comme 『Rare 5』 là !? »

« … »

« Huhu, huhuhuhehehe~ Tout le monde sera jaloux, les duels seront sans fin !! »


Regardant Jibril baver pendant qu’elle émanait une intention meurtrière, Schwi dut admettre son échec.

La 『Diplomatie』 était quelque chose que Riku aurait pu mener à bien. Elle n’aurait pas dû lâcher sa main, mais…

« … Dernier, avertissement… »

« Oui, je t’en prie, fis comme tu veux. Le résultat ne changera pas ♪ »

Les yeux de Schwi se verrouillèrent sur Jibril, qui avait matérialisé une épée de lumière et semblait prête à l’attaquer à tout instant.

« … Je ne veux pas, mourir… Je ne dois pas mourir… Si tu comptes, encore me tuer, alors… »

Petit à petit… Schwi murmura résolument :

— Analyse des forces respectives :

Ennemi – Flügel Jibril.<! -- illustration --> Capacité inconnue – estimée au double d’un Flügel moyen.

Allié – Ex-Machina 『Prüfer』. Niveau de force inférieur à 32 % de celle d’un 『CombattantKämpfer』.

En plus, l’unité alliée ne possède pas la meilleure arme des Ex-Machina, le cluster – support des unités.

Armements disponibles limités dus à la déconnexion : 47 des 27451.

Probabilité de succès : inexistante.

Néanmoins, les mots de Riku lui revinrent en mémoire :

Il n’existe pas de zéro dans les probabilités.

« 【ChargementLaden】 Activation Code 1673B743E1F255, Script E… 【DéploiementLösen】… »

Déployant tous les armements qu’elle pouvait en même temps, Schwi déclara :

« Tous les armements… forces, tactiques, stratégies sur lesquelles je peux miser… Initialisation de la lutte pour la vie à pleine puissance. »


« Oya ? Je comprends que les Ex-Machinas sont une race capable d’analyser et d’imiter les facteurs qui les ont endommagés… »

En réponse à la déclaration de guerre de Schwi, Jibril répliqua avec une expression qui ridiculiserait les dieux eux-mêmes.

« … mais est-ce qu’un d’entre vous a déjà été mort de rire ? C’est une première pour moi ! ♥ »

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Partie 5[edit]


InterrompreBataille à court termeseule possibilité de victoire, conclut Schwi.

Elle déchargea tous les armements qu’elle avait préparés en même temps, compressant les esprits en une particule ultra-enrichie.

Une particule d’esprit si concentrée que le moindre être vivant raisonnable – même un Elfe – mourrait instantanément à son contact.

« … 『Over Boost』… ! »

Schwi le volatilisa… et à cet instant, elle disparut du champ de vision de Jibril.

Une accélération ultrarapide atteinte en donnant une directivité et en volatilisant les esprits ultra-enrichis.

Les esprits volatilisés dégagèrent des masses turquoise de 『cadavres d’esprits』, semant de la contamination dans leur sillage en même temps qu’ils brisaient les limites de la physique.

C’était ainsi que les Ex-Machinas, une race incapable d’utiliser la magie, réussissait à utiliser la « magie » à travers une technologie qui forçait son emploi.

Bien que Schwi se déplaça à une vitesse proche d’une téléportation…

« … Tu ne pensais sûrement pas que ce serait suffisant pour m’échapper ? »

Jibril se moqua d’elle, ayant déplacé la distance elle-même pour l’arrêter.

Comme pour la ridiculiser en jouant avec elle, Jibril abattit son épée de lumière fendeuse de montagne, mais…

En interne, Schwi répondit à la question de son assaillant !

Impossible que j’ai pu penser cela.

« 『CroisementAsyut-Armor』 »

En même temps que l’imparable épée de lumière lui arrivait dessus, Schwi volatilisa les esprits ultra-enrichis qui venaient de produire son accélération – impliquant qu’elle avait hyper-chargé une force surpassant la physique sans directivité, produisant ainsi une « barrière offensive ».

En tuant les esprits ultra-enrichis en masse – les transformant en cadavres d’esprits – elle libéra une membrane turquoise sphérique faite de particules.

À ce moment, le choc et l’énergie explosèrent dans la terre.

— Cela aurait été suffisant pour anéantir une petite ville, mais…

« C’est ennuyant… Avec une arme qui crache des cadavres d’esprits, les standards environnementaux de cette machine sont plutôt questionnables… »

— 『Asyut-Armor』, la barrière de Schwi qui annihilait la plupart des êtres vivants à travers le choc et une contamination aiguë par cadavre d’esprits… Jibril l’ignora en faisant une grimace et en couvrant son visage comme si elle balayait de sa main de la poussière.

Schwi conclut silencieusement que c’était comme elle l’avait estimé.

Quoi qu’il puisse être, en tant que magie créée par Artosh, un Flügel ne pouvait pas se permettre de se laisser empoisonner par l’obstacle à la magie qu’étaient les cadavres d’esprits !

« Mais, crois-tu que ce sera suffisant pour… qu’est-ce donc ? »

Jibril fut confuse de voir que, derrière le choc de la membrane turquoise qu’elle venait de percer, Schwi n’était plus là.

Une fois de plus, Schwi répondit en interne à la requête de son adversaire :

Impossible que j’ai pu penser cela.

Au moment même où elle avait activé l’『Asyut-Armor』, Schwi avait réutilisé l’『Over Boost』 pour gagner de la distance, et maintenant, elle avait bloqué son champ de vision.

— Il était totalement impossible qu’un seul Ex-Machina puisse détruire un Flügel.

Les probabilités étaient astronomiquement faibles… et même si par miracle, elle y parvenait, cela violerait les 『Règles』 que Riku avait mises en place.

La victoire dans une bataille à court terme. Il n’y avait qu’une route : 『s’échapper』.


« … 【Lösen】 … 『Apocryphe : Cri d’EnryuuEnderpokryfen』 »


Une arme répugnante pour Schwi qui, en l’employant dans l’un des conflits des Ex-Machina, avait dérobé Riku de sa patrie.

La plus grande puissance de feu de l’arsenal de Schwi, qui reproduisait le 『Cri Lointain』 d’Enryuu Aranleif, avait été lancée sur Jibril.

Une tempête de cadavres d’esprits qui profanait le monde se déferla en même temps que de la lumière jaillit de sa gueule.

Jibril tourna ses yeux vers la radiance qui lui arrivait dessus et se retrouva engouffrée dedans.

————.

Schwi présenta silencieusement ses excuses auprès de Riku. Il devra encore corriger la carte.

— Un seul souffle d’『EinderPokryfen』, en même temps qu’il atterrit sur Jibril, modifia complètement le terrain.

Le souffle de lumière turquoise déchira la croûte du paysage, le vaporisant instantanément, et le gaz rouge ainsi créé se transforma en un mini tsunami. Le sédiment ultra chaud – atteignant plusieurs milliers de degrés – atteignit la stratosphère en un clin d’œil…

Un coup direct de cette magnitude, suffisant pour altérer la topographie de la planète, n’aurait même pas laissé un Dragonia indemne.

Mais Schwi ne s’était jamais fait l’idée que cela serait suffisant pour mettre à terre son adversaire.

« 『Sens UniqueEinweg』 ! »

Au moment précis où elle confirma l’impact, Schwi activa son dernier armement.

Un « Briseur d’Espace » conçu par les Ex-Machina pour contrer les capacités de déplacement des Flügels et des Elfes.

Comme son nom l’indiquait, l’espace brisé créa un trou unidirectionnel qui enveloppa le corps de Schwi et se referma derrière elle.

Si elle sautait jusqu’à une distance hors de la portée de détection des Flügels, même Jibril devrait être incapable de la poursuivre.

Mais la plus grande distance qu’elle pouvait parcourir en utilisant 『Einweg』 était de 100 kilomètres – la même distance que celle déclarée par Jibril lorsqu’elle avait cherché à détecter d’autres Ex-Machinas. Il était donc impossible de prédire la portée de détection de Jibril. Schwi devrait encore l’affronter quand elle arriv…

« Oya ? Où vas-tu donc ? »

Les pensées de Schwi se figèrent. Juste avant que l’espace brisé de se referme – durant ces 0,000046 seconde, même pas une fraction de seconde – Jibril avait tendu une main à travers le trou de vers pour le garder ouvert, juste par sa force, pour regarder à l’intérieur.

Une voix résonna depuis l’enfer et un visage avec le même sourire qu’un masque Nô[19] apparut…

« Si ton intention était de t’échapper, un choix plus prudent aurait été d’utiliser la lumière et la poussière pour obscurcir ma vision plutôt que d’utiliser un saut à longue distance… Oh, ou alors, serait-il possible que… »

Voir l’espace qu’elle avait utilisé se faire complètement déchirer par une force encore plus grande permit à Schwi de définir un sentiment qui lui était auparavant inconnu, en même temps qu’elle passa d’une position de tir à une position où elle était tombée au sol sur ses fesses.

« Pensais-tu vraiment que ta petite attaque me ferait la moindre égratignure ? »

— Définition… C’est un 『cauchemar』.


Impossible. Impossible, impossible, impossible, c’est impossible !

Certainement 『Enderpokryphen』 est une reproduction imparfaite de la puissance du Cri Lointain d’Aranleif. Il n’en reproduit que 43,7 %, d’après le rapport de 『ConcepteurZeichner』.

Mais Enryuu était l’un des 『Rois』, un des trois plus grands Dragonias.

Un 『Cri Lointain』 libéré par un tel individu au prix de sa propre vie… même si ce n’était que 43 %…

« … On dirait bien que tu m’as sous-estimée… petit tas de ferraille idiot… ♪ »

Un coup direct… n’aurait pas pu la laisser indemne…

Ce… ça ne pouvait être possible… !

« Toutefois, je te félicite de m’avoir au moins forcée à ériger un sort défensif. »

— Les mots de Jibril firent douter Schwi du fonctionnement de ses appareils auditifs.

Les Flügel eux-mêmes étaient une sorte de magie née d’Artosh.

Du coup, une technique pour se maintenir, qui pourrait être appelée un sort défensif, était constamment déployée.

En réalité, c’était à cause de cela que Schwi avait calculé qu’elle pourrait s’en sortir avec l’『Enderpokryphen』.

Redéfinition : Cet individu ne peut plus du tout être catégorisé comme 『Flügel』.

Cette 『Irrégularité』, Jibril, avait dû douter des défenses accordées par son créateur, Artosh, et avait déployé une défense encore plus forte.

Ce n’était pas l’action d’un 『Flügel』. C’était inconcevable. Cet individu… surpassait déjà tout cela…

« J’ai lutté pour retenir ma main de sorte à te ramener à la maison sain et sauf, mais j’ai changé d’avis. »

-----

Que vient de dire l’『Irrégularité』 ? Qu’elle s’était retenue ?

« Que vous ayez ou non quelque chose qu’on pourrait appeler cerveau, c’est au-delà de mon entendement… »

L’irrégularité fit face à Schwi dont les yeux étaient écarquillés, remontant sa jupe et baissant son corps dans une élégante révérence, son visage ressemblant à un ange, mais bien plus à un démon.

« … mais il semblerait que quoi que vous puissiez avoir, cette chose semblable à celle d’une personne ayant gonflé effroyablement de fierté. Laisse-moi te refroidir cette grosseur… pour l’éternité. »

— Le peu d’informations que Schwi put analyser était que son bras droit s’était détaché.

Partie 6[edit]


— Correction. Ce n’était pas correct.

Même un PrüferSchwi – une unité spécialisée dans l’analyse de l’information – fut totalement incapable d’assimiler cela .

Au mieux, elle pouvait lire le rapport des dégâts annonçant : 『Bras droit perdu』.

Ce qu’il s’était passé était au-delà de sa capacité de compréhension ; sa puissance de combat avait été annihilée, mais…

« … Oya. Je comptais viser ton torse… Ma main aurait-elle glissé ? »

Était-ce ce que Riku – ce que les humains – appelait l’『Intuition』 ?

Après un léger temps de réaction, elle comprit qu’elle avait échappé à un échec critique par une action évasive abrupte qui défia la logique.

« … Qu’est-ce que c’est ? Quelque chose semble étrange… »

Bien que Schwi n’avait aucun moyen de le savoir, Jibril faisait l’expérience d’une étrange conviction.

Un simple Ex-Machina – un 『Prüfer』 solitaire, qui plus est – avait survécu à son attaque.

Pourquoi agissait-il seul ? Comme l’unité avait-elle survécu à son coup ?

Autant de questions intéressantes, mais Jibril grogna d’une voix basse que Schwi put néanmoins entendre.

« J’ai un mauvais pressentiment. Je pense qu’il est temps que tu fermes ton clapet maintenant et que tu sois enterré dans la terre comme le déchet métallique que tu es. »

Entendant ces mots remplis d’une massive intention meurtrière, Schwi le comprit encore.

Il n’y a pas de 『Zéro』 dans les probabilités. Elle avait fait confiance à Riku, s’était battue et s’était enfuie en misant sur les chances de ne pas voir la tranquillité du Nirvana.

Mais à ce stade, ce n’était même plus une question de probabilités.

Contre cette irrégularitémonstruosité, toutes tentatives d’évasion, de survie, utilisant des raisonnements logiques ou absurdes, étaient futiles. C’était l’évaluation de ses pensées irrationnelles, autrement connue sous le nom d’『Intuition』.

— Mais… Malgré tout, Schwi se débarrassa de son appréhension.

Malgré tout, elle devait 『gagner』.

Schwi, prétendument un concentré de logique, l’admit clairement :

… Je ne veux pas, mourir… J’ai peur… de mourir… Rikuu…

Elle ne reverrait jamais Riku.

Devant cette perspective, elle ressentit la sensation que ses circuits de pensées s’étaient figés – mais, plus que ça.

Ce pour quoi Riku – son mari, et ses camarades, les 『fantômes』 – avait eu leurs peaux et leurs viscères brûlés, sur quoi ils avaient tout misé : cette victoire particulière.

… À cause de… Schwi, cela… va devenir une… 『défaite』…

Elle ne pouvait pas l’accepter. Elle ne pourrait jamais, jamais le reconnaître !

— Alors, que faire ?

— Dans cette situation, comment pouvait-elle l’empêcher… ? Elle analysa les informations suffisamment vite pour arrêter le temps…

— jusqu’à ce qu’enfin…

— Schwi trouve un coup.

Si elle pensait à Riku, c’était la plus basique de toutes les solutions.

La pire idée possible, celle qui la menaçait de l’écraser sous le poids de sa propre haine dirigée contre elle.

Pourtant, elle – qui avait invité cette situation désespérée – ne pouvait que planifier cette route vers la victoire…

Alors


【Numéro d’identification de la Machine Üc207Pr4f57t9 — 『Requête de Reconnexion à l’Übercluster Befehler 1』】

« Communication » – elle en envoya une au 『Cluster』 d’Ex-Machinas qui l’avait autrefois abandonnée.

— Aucune réponse.

Jibril était une fois de plus en train de compresser de la lumière avec des yeux qui indiquait qu’elle ne raterait pas cette fois.

【Relancement de la requête ! Analyse de la 『CœurVie』 complétée ; plus de temps… « Synchronisation »… reconnexion !】

— Après un infime laps de temps qui sembla durer une éternité, elle reçut une réponse.

【Unité Üc207Pr4f57t9 déconnectée de façon permanente. Requête rejetée.】

Au son de la mort s’approchant, Schwi diffusa ce qui pourrait être au mieux décrit comme un rugissement :

Refus du rejet de la requête ! Requête urgente de synchronisation des données, partagée à『Commandant de Toutes les Unités ConnectéesEinzig』 ! Über-EIns, je sais que tu n’as pas l’autorisation de rejeter les requêtes d’un 『Prüfer』 partagées à 『Einzig』 !!】

Schwi contredit – et finalement prit de logique – le 『CommandementBefehler』 de son cluster… mais il n’y eut aucune réponse.

Ne se laissant pas décourager et se sentant irrésistiblement provoquée, Schwi continua de transmettre comme si elle criait !

【Über-Eins… non, correction… IMBÉCILE !!】

【 … 】

【… Vraiment ! Je ne veux pas les donner à quiconque ! … Ce sentiment… n’appartient, qu’à Schwi !】

— L’Cœurerreur qu’elle avait reçue de Riku – si immense qu’elle ne pouvait le contenir : celle qui disait qu’elle l’adorait, qu’elle ne voulait jamais le quitter.

Un cœur qu’elle avait décidé qu’elle ne partagerait jamais. Parce que… « C’était embarrassant »…

— Il n’appartenait qu’à elle et à personne d’autre ! Et pourtant !

【… Et pourtant… je dis, que je vais vous les donner ! Comprends donc, ce que ça veut dire… IDIOT !!】

— Parce qu’il n’y avait aucun autre chemin.

Schwi ne pouvait penser à aucun autre moyen d’expier son erreur et de permettre à Riku 『d’être victorieux』.

Donc… Oubliant que c’était une transmission, Schwi cria à haute voix :


« … Arrête me dire de la merde !!! Prends ce sentiment… ET TRANSMETS-LE !!! »

..........---------,

【Üc207Pr4f57t9. Tu es vraiment cassée.】

【… Je, sais !】

【Tu es inconsistante. Tu es incohérente. Pourtant, tu es toujours fonctionnelle. C’est irrégulier. Invalide.】

【… Ça aussi, je, le sais !】

【C’est pourquoi.】

【Tu as été déterminée comme étant un précieux échantillon de données.】

— Instantanément, Schwi sentit sa connexion coupée… se reconnecter au cluster.

Un sentiment qu’elle n’avait plus ressenti depuis des années… Le partage de sensations parmi 437 unités, elle incluse, lui revint à toute vitesse.

【Tu remplies les conditions pour un être un 『Cas spécial』. Synchronisation des données – Initialisation.】

La sensation de faire véritablement partie des Ex-Machinas. De ne faire qu’un avec le cluster. Une seule entité pensante.

Maintenant, cette sensation – celle d’avoir l’intérieur de sa tête se faire observer sans réserve – lui sembla abominable.

Pourtant, pour le moment, c’était une nécessité… c’est ce qu’elle avait décidé. Schwi secoua sa tête.

【Avertissement : Jusqu’à fin de la synchronisation, toute action pouvant causer des dégâts…】

Est interdite… La transmission était sur le point de continuer, mais une soudaine information la fit s’arrêter nette. Maintenant qu’elle était reconnectée, toutes les unités de l’übercluster de Schwi eurent le souffle coupé devant la situation.

— L’ennemi qu’elle affrontait. Le plus puissant des Flügels – Jibril.

Elle sentit que toutes les unités affichèrent une erreur devant le fait que Schwi avait fait face seule à cette créature et était toujours fonctionnelle.

Schwi rit devant leur réaction. Je suis impatiente que la synchronisation se termine.

Parce que l’erreur qu’ils eurent… était un sentiment : La 『Stupéfaction』.

Pourquoi ne le seraient-ils pas, après tout ? Logiquement parlant, même si l’on ignorait le fait que son adversaire était l’exceptionnelle l’irrégularitéJibril

Un simple 『Prüfer』 affrontant un Flügel aurait dû être impossible, n’est-ce pas ?

— Mais c’était la réalité. Rendue possible par le 『Cœur』 qu’elle avait reçu de Riku – la capacité de rendre possible l’impossible. Un fait indéniable, la partie immergée de l’iceberg.

【----Situation comprise. Üc207Pr4f57t9 – Accès sans restriction à tous les armements possédés par les Ex-Machinas autorisé.】

Le réseau de déploiement de toutes les armes possédées par les Ex-Machinas – les 27451 – dut déverrouiller.

【Utilise toutes les armes et la puissance de feu nécessaires pour empêcher l’oblitération avant la fin de la synchronisation.】

— Schwi répondit avec un sourire. Dans un tel scénario, sa réponse était quelque chose qu’un humain – les détenteurs d’âme – aurait dit.

【… Ne peux-tu pas dire… "Reste en vie"… ?】

Über-Eins ne le savait pas. Quelle différence de concept pouvait-il y avoir entre l’oblitération et la mort, mais…

【« Reste en vie » jusqu’à ce que toutes les données soient partagées. C’est un ordre. Refus non accepté. Fin de la transmissionAus.】

Ressentant quelque chose dans cette réponse, Schwi pensa : Ils doivent comprendre maintenant.

Elle leva sa tête pour voir la faucheuse qui se ruait vers elle, Jibril…

« … Hein ? »

— et l’affichage 《Temps avant la fin de la synchronisation : 4 minutes, 11 secondes.》

Il n’y aurait pas une erreur ? Aucune donnée n’a jamais pris plus de trois secondes pour

C’était la réaction immédiate de Schwi, mais elle secoua sa tête et comprit. Bien sûr que cela prendre plus de temps… elle était en train de synchroniser son 『CœurÂme』.

Les sentiments, les sensations, les émotions, les souvenirs qu’elle avait reçus de Riku étaient bien plus que ce qu’elle ne pouvait contenir.

Il était raisonnable de penser que, comparés à n’importe quel équipement, arme ou information, ils seraient beaucoup, beaucoup plus 『lourds』.

Le visage de Riku apparut dans l’esprit de Schwi, et elle sourit tristement… C’était un 『jeu』.

Elle devait survivre quatre minutes et onze secondes – autrement dit, 251 secondes – contre l’incarnation de la mort, Jibril.

Si elle atteignait le compteur, elle gagnerait, et si elle mourait, elle perdrait. Le jeu que Riku… 『haïssait le plus』.

« … Tous ces sentiments, ce cœur… toute la vie, que j’ai reçue… née, machine… »

Je les mise tous, sur ces 251 secondes !!


Déploiement totalALLES-LÖSEN

Elle libéra simultanément tous les armements, toute la puissance de feu, tous les équipements possédés par les Ex-Machina au mieux de ses capacités, déployant des ailes faites d’outils ne servant à rien d’autre qu’au massacre et à la destruction – des ailes d’aciers gigantesques.

« Oya, tu évacuer ta frustration ? … Je ne pouvais en demander plus ! ♥ »

En disant cela, Jibril, elle aussi, déploya ses ailes géantes, comme pour émettre de la lumière, et ricana.

Le Flügel d’exceptionIrrégulier Jibril. Son habileté au combat était encore une valeur inconnue.

Même avec tous les armements des Ex-Machinas à sa disposition, il serait impossible pour Scwhi seule de la détruire. Telle était son estimation.

Durée de survie maximum possible : Estimation impossible.

— Mais Schwi hocha la tête. Aucun problème.

« … 【Forme】…Algorithme de Combat contre l’inconnu – Activation. »

En même temps qu’ils témoignèrent de ce qu’elle avait construit, Schwi sentit le cluster haleter et recevoir des erreurs.

Schwi se demanda, Pourquoi cette surprise ? Si l’ennemi est inconnu, il ne reste qu’à anticiper tout ce qu’on ne peut anticiper.

N’essaye pas de comprendre. N’essaye pas de calculer. Crois juste en ce que tu ressens et bouge… c’est tout.

Survis à la 『Mort』 devant tes yeux pendant 251 secondes.

La théorielogique demanda – En suis-je capable ?

L’émotionerreur répondit — C’est une question stupide ?

Les humains avaient survécu dans ces conditions – pendant presque une éternité.

À ce stade, qu’est-ce qu’étaient quatre ou cinq minutes à côté !?

« … "Schwi"… »

« Pardon ? »

« Je ne t’ai pas, donné… mon nom… »

C’est moi… ce que Riku m’a donné, un important et précieuxnommoi.

Jibril lui renvoya un regard dubitatif pendant un moment, puis répondit avec une légère révérence :

« Ah bon ? Je suis Jibril. Heureuse de te rencontrer, et… »


« … Je te souhaite un au revoir. »

Partie 7[edit]


Se tenant au sommet d’un terrain ravagé par un cataclysme.

« … Dire qu’une simple marionnette comme toi me vexerait autant… Tu es bien audacieuse. »

Jibril afficha une rage bouillante devant son incapacité à détruire un simple Ex-Machina, un simple 『Prüfer』.

« … Je ne peux pas, mourir… pas encore… je ne peux toujours pas… mourir !! »

Schwi bougea au-delà de ses limites. Mettant du plasma sur ses jointures, qui fondirent dans une lueur blanche.

Dans la tempête d’attaques de Jibril, qu’elle ne pouvait ni détecter ni y réagir, elle se tenait difficilement debout.

Elle se servit de tous les armements des Ex-Machina, tout ce qu’elle avait appris de les humainsRiku, se débattant comme si sa vie en dépendait.

— Ne reste pas sur le terrain de ton adversaire ; ne le laisse jamais prendre le contrôle.

— Fais baisser sa garde à ton adversaire ; fais-lui croire qu’il t’a eue.

— Énerve ton adversaire ; secoue-le en prenant des risques.

— Ne te préoccupe pas des mouvements de ton adversaire ; mène-le là où tu veux qu’il aille…

Incapable de réagir à ses attaques ? Anticipe-les.

Incapable de les anticiper ? Dicte-les.

Ainsi, à un cheveu, Schwi esquiva, para et neutralisa…

— Jibril passa de l’étonnement à la colère.

Les Ex-Machinas du cluster avaient vu leur compréhension complètement dépassée et ne voyaient plus rien d’autre que des 『erreurs』.

Mais… la seule chose que la Schwi pleine de blessures voyait était le nombre affiché dans son champ de vision.


— 《 Soixante-douze secondes. 》

… Dis… Riku… Je me demande, pourquoi…

Quand elle tenait la main de Riku, une heure semblait passer en un instant…

Incapable de parer une des attaques de Jibril, sa partie droite s’envola.

— 《 Cinquante et une secondes. 》

… Riku… en ce moment, une seconde, semble être… une éternité…

La dernière vague de lumière que Jibril libéra était sur le point de toucher la main gauche de Schwi.

« … !!? 【Lossen】…『Umweg』 !! »

Le 『Umwegdétour』 que Schwi utilisa avec une vitesse de réaction qu’elle ne pouvait à peine croire dévia la vague.

Passant alors de sa main gauche, à sa poitrine.

« Tu as enfin commis une grave faute… Tu m’as bien donné du mal. »

En entendant l’exultation de Jibril, Schwi demanda d’un ton impassible…


— 《 Vingt-quatre secondes. 》

« … Une faute… ? … De quoi, parles-tu… ? »

Il était vrai que, maintenant immobilisée, elle avait entièrement sacrifié sa possibilité d’esquiver. Mais

Schwi sourit, changeant la direction de son regard. Sur sa main gauche – sur son annulaire – l’anneau qui luisait faiblement qu’elle avait protégé…


---------

« Si vous le voyez, ainsi… ? Je m’"excuse" humblement de vous avoir traitée de tas de ferraille. »

Ce que Jibril sentit à cet instant, Schwi n’avait aucun moyen de le savoir.

*Dokun*. Des esprits se mirent à vibrer comme si son excuse même était une attaque.

Bien au-dessus de l’impuissante Schwi étendu au sol, son anneau traçant un – géant – motif complexe, Jibril tendit ses bras et déclara :


« Chère Machine, à cet endroit, je vous reconnais par le présent acte comme une "menace" qui doit être éliminée, un 『Ennemi』 digne de telles mesures. »

Incomparable avec les esprits concentrés utilisés par les armes des Ex-Machinas, des esprits attirés avec force depuis l’atmosphère – depuis la planète – furent compressés, condensés, compactés et, en luisant, se manifestèrent d’eux-mêmes dans les mains de Jibril en une 『lance』 amorphe sur le point d’être lancée.


Extrait de No Game No Life Gaiden

— Une 『Frappe Céleste』.


Ça ne faisait aucun doute. Le Flügel transmuta la structure entière de son corps en de purs nerfs de jonction au Corridor d’Esprits, amassant la puissance de la source des Corridors d’Esprits pour une attaque – littéralement la frappe la plus puissante des Flügels.

Les Ex-Machinas avaient une arme qui émulait la 『Frappe Céleste』. Et ce n’était pas la première fois que Schwi en voyait un.

Mais celle de Jibril – son pouvoir tournoyant, comparé à la 『Frappe Céleste』 enregistrée dans ces données, dans la mémoire de Schwi – différait de bien trop de niveaux de magnitude.

Schwi baissa la tête, pleine de regret, attristée.

— L’ExceptionIrrégularité Jibril – était en effet bien au-delà…

【Syn… chronisation… Ter… minée】

Le réseau la notifia malgré les interférences, venant vraisemblablement de la masse de pouvoir tourbillonnant au-dessus de sa tête.

—…Oh….

Je ne l’avais pas remarqué, jusqu’à maintenant.

【Üc207Pr4f57t9 renommée-- - — "Unité HéritéePreier Schwi"…】

Les nombres affichés dans son champ de vision se changèrent en 《 Synchronisation Terminée 》.

【Tâche réassignée vers nous. Droits donnés pour se reposer… Fais de beaux rêves.】

— Tandis que la 『Frappe Céleste』 s’abattit, Schwi regarda le visage de Jibril… et sourit.

La victoire de ce 『jeu』… revient, à Schwi

« … ? »

Ignorant le froncement de sourcil mal à l’aise de Jibril, Schwi prononça ses dernières paroles :

« … 【Lösen】… 『Défense d’entrerKein-Eintrag』 !! »

— Il était impossible de bloquer cette 『Frappe Céleste』.

Tout comme Jibril l’avait dit, elle sera réduite en tas de ferraille muet… Elle n’avait aucun moyen de remédier à cela.

Mais si elle se concentrait toute la puissante de 『Keine-Eintrag』 sur une zone de « douze millimètres » de rayon, elle devrait être capable de le protéger.

… Juste ce cadeau, qu’elle avait reçu de Riku… cet anneau…

Une force absolue, une force que le 『Cœur』 qu’elle avait reçu de Riku qualifiait d’absurde et déraisonnable, tomba.

Son impact direct – dans un dixième de seconde – l’effacera de ce monde, elle, son corps et son esprit…

… Mais, pourquoi cela ?

La 『Frappe Céleste』 de Jibril lui sembla terriblement lente.

Elle détecta une accélération anormale de ses pensées – peut-être ce que les humains appelaient « l’expérience de mort imminente ».

Schwi se demanda, Comment a-t-on pu en arriver là ?

Ces pensées accélérées lui prodiguèrent immédiatement la réponse. Il n’y avait rien à faire à cela. C’était simple.

… Riku… Schwi, comme prévu… ne peut rien faire… si Riku n’est pas là…

— Pourtant, elle avait pensé installer les 『Umweg』 seule, qu’il n’y avait aucun besoin d’exposer Riku au danger.

C’était sa fierté qui l’avait amenée à ce résultat. Riku avait raison depuis le début.

Riku aurait probablement – définitivement – même été capable de berner Jibril et d’éviter cette bataille ; elle en était certaine.

Pourquoi avait-elle lâché la main de Riku ? Après qu’elle avait décidé de croire en lui sans y réfléchir à deux fois.

Il lui avait dit de rester avec lui pour toujours. Elle n’aurait pas dû le quitter même une seconde…

… Je suis, désolée… Riku… mais au moins, je t’ai laissé… le dernier coup à jouer…


Elle savait que Riku ne l’accepterait jamais.

— Mais elle savait aussi qu’il ne pourrait refuser.

Elle savait à quel point ce serait dur pour lui.

Elle savait aussi trop bien qu’il ne pourrait le nier.

Je suis désolée, Coron-Nee… Schwi… jusqu’à la fin…

n’a jamais pu devenir… une « merveilleuse femme »…

Quand, bien même…

« … Riku… Hé, Rikuu… »

Elle appela le nom de son mari, bien qu’il ne pourrait jamais l’entendre.

Son appareil produisant sa voix était depuis bien longtemps détruit. Elle ne fit pas un bruit. Il n’y avait aucune chance qu’il puisse l’entendre, mais pourtant, elle devait le dire.

« … Schwi… a enfin… compris… tu vois ? »

Parce qu’elle se souvint qu’il y avait des mots qu’elle ne lui avait jamais dits.

« … Schwi… en ayant rencontré Riku… était véritablement… heureuse… »


Parce que maintenant, elle les comprenait clairement.

« … La prochaine fois… Je ne te quitterai plus… jamais… »


« … Je, t’aime… énormément. »

Partie 8[edit]


La 『Frappe Céleste』, qui avait transpercé une montagne, recouvrant le ciel de poussières, prit fin.

« … Haa… haa… haa ! »

S’étant surmenée et désormais presque dénuée d’esprits, Jibril, incapable de maintenir sa forme habituelle, se retrouva avec l’apparence d’une jeune enfant.

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À bout de souffle, elle descendit à l’endroit où son 『Ennemi』 se trouvait, mais il ne restait aucun signe et aucune trace d’Ex-Machina.

« … Aah~… Franchement… juste pour cela, il n’y avait aucun mérite à en faire autant… »

— Toute cette bataille avait commencé parce qu’elle voulait la tête de l’Ex-Machina qui opérait seul.

Au vu du comportement singulier de la machine, le désir de Jibril pour obtenir sa tête s’était amplifié… jusqu’à ce qu’il devienne une 『Frappe Céleste』.

Jibril se lamenta du fait qu’elle-même n’avait aucune idée de comment elle en était arrivée là, mais son instinct lui avait crié que la machine était un 『ennemi』 qu’elle devait détruire.

En y repensant objectivement, elle se demanda si c’était vraiment le cas.

« … Je n’ai pas réussi à sécuriser la tête, j’ai détruit chacune de ses pièces, et par-dessus tout, cette apparence… »

En prenant en considération sa minuscule apparence de chérubin, Jibril lâcha un profond soupir.

« Aah~… J’imagine que je vais devoirs au moins relater à Azriel-senpai qu’il y avait un Ex-Machina atypique… J’espère que même cette tête de linotte comprendra la signification de la créature qu’il m’a poussée à employer une 『Frappe Céleste』… »

Mais… En considérant de nouveau son apparence juvénile, Jibril murmura, pensive :

« Si je me présente dans cet état devant Senpai… je peux difficilement l’imaginer me laisser tranquille… »

Sans enthousiasme, la petite Jibril se mit à battre des ailes pour voler vers l’horizon.

— Petit. L’éclat d’un anneau d’argent était trop petit pour attirer son attention…

Partie 9[edit]


Le jeu était terminé. Schwi était morte.

Recevoir le rapport des 『fantômes』, c’était tout ce dont Riku était capable pour faire bonne figure et il retourna dans sa chambre.

Sur la table, en face d’une chaise vide, il rejoua les parties d’échecs qu’il avait disputées à de si nombreuses reprises contre Schwi.

Seul. Exactement comme il l’avait été dans un loin, très lointain passé, quand il était un enfant. Le jeu qu’il ne pouvait jamais gagner…

En bougeant les pièces, il regarda le siège vide en face de lui.

Il remit en question sa santé mentale. Il venait de voir ce qu’il voyait autrefois : Le garçon avec un sourire intrépide.

La présence en qui Schwi avait promis de croire sans question. Le Dieu des Jeux.

« Hé… Pourquoi je peux jamais gagner… ? »

Le garçon ne répondrait jamais, mais Riku demanda quand même.

« Je pensais que je pourrais battre les probabilités cette fois… avec Schwi, avec tout le monde. Je pensais que je pourrais gagner. »

— 【Règle 2】Nul ne doit mourir.

— 【Règle 6】Tout acte déviant des règles précédentes constituera une défaite.

« Pourquoi je ne peux jamais, gagner… ! »

Oui, à la minute où ils avaient enfreint les règles, la partie était terminée… et ils perdraient.

Et le pire était que c’était Schwi…

« Qu’est-ce… qu’il me manque… ? Dis-le-moi, je t’en prie ! Allez, tu es là, pas vrai !? »

Cette scène aurait convaincu quiconque y ayant assisté qu’il avait perdu la tête.

Riku criait dans le vide. Au garçon assis devant lui – au Dieu des Jeux.

Le garçon ne répondit pas. Visiblement, il… perdit simplement son sourire et baissa la tête.

« Allez, je t’en prie… Je ne peux pas gagner juste une fois ? Si non… »


« Alors pourquoi… ? Pourquoi tu nousm’ as donné un 『cœur』 !? »


— Le 『cœur』 que Schwi admirait et qu’elle avait ouvert pour lui.

Il ne signifiait désormais plus rien pour lui hormis le faire souffrir. Il ne pouvait que crier.

« Je ne sais pas quel putain de Dieu a créé les humains ! Mais si on va vivre dans ce monde juste pour perdre, perdre, perdre, se faire défoncer et perdre encore tout pour recommencer… alors pourquoi on a un 『cœur』 !? Réponds-moi !! »

Il cria comme s’il se battait avec son corps estropié…

« Allez, je sais que t’es là ! Je sais pas qui tu es, mais réponds-moi… Je t’en supplie… »

— Aucune réponse.

Ce n’était pas comme s’il en attendait une, de toute façon, mais il était épuisé.

Découragé, râlant contre tout, il se laissa tomber lourdement sur le dos de sa chaise et regarda la carte stratégique.

— Vaguement, il mit rassembla les pièces.

Ils avaient réussi à monter les races les unes contre les autres et préparer le terrain pour le conflit opposant le 『Camp d’Artosh』 contre 『Tous les Autres』.

Mais c’était comme il l’avait anticipé depuis le début, un camp lancera définitivement la première attaque.

— Si c’était la 『Coalition』, ils seront dans une impasse jusqu’à ce que l’『Alliance Elfique』 et l’『Alliance Naine』 trouvent une méthode pour nullifier la 『carte maîtresse』 de l’autre, respectivement『Aaka-shi-anse』 et 『Zuibaku』.

Un assaut frontal commencerait dans dix ans au plus tard, et les forces d’Artosh perdraient probablement.

Puis les Nains et les Elfes se retourneront alors directement l’un contre l’autre, jusqu’à ce que chaque putain de corps soit périsse.

— Et si le camp d’Artosh frappait en premier ?

En ce moment, le camp d’Artosh possédait l’avantage grâce à la 『Frappe Divine』. Mais la 『Coalition』 ne prendrait pas une formation qui pourrait tous les annihiler d’une simple 『Frappe』. Donc, une fois qu’Artosh aura utilisé son pouvoir et qu’il sera temporairement affaibli, ils retourneront la puissance d’Avant Heim contre lui. C’était le but de la 『Coalition』.

Quel que puisse être la puissance d’Avant Heim, 『Aaka-shi-anse』 tuerait n’importe quel Phantasme et 『Zuibaku』 tuerait n’importe quel Ancien Dieu.

Artosh ne décrochera jamais une victoire s’il venait à effectuer une frappa préventive.

— Était ce que la 『Coalition』 avait été amenée à croire, mais la réalité était différente. La 『Frappe Divine』 d’Artosh était d’une telle ampleur qu’elle déclencherait la puissance de feu de chaque faction.

Le résultat serait alors – pour le Camp d’Artosh et pour la 『Coalition』 – une destruction mutuelle.

Finalement, il était peu probable que les forces d’Artosh gagnent en attaquant préventivement.

Au plus, dans 『dix ans』… la guerre partira en mort subite.

— 『Dix ans』. Oui, 『dix ans』.

Cent soixante-dix-neuf 『fantômes』 avaient tout misé et tout abandonné à l’exception de leur vie – et il avait perdu Schwi – pour juste gagner, tout au plus, un statu quo d’une dizaine d’années.

C’était à ce moment que Riku aurait pu jurer avoir entendu une voix.


Dix années de paix. N’est-ce pas suffisant ? N’est-ce pas plutôt bien ?

« … »

De simples humains réussissant à arrêter la guerre des dieux pendant dix ans ?

« … »

C’est suffisant. C’est plus que suffisant. C’est un exploit incroyable.

— — Ne penses-tu pas que cela a le mérite d’être appelé une vic…


« … Tu te fous de ma gueule ? »

Était-ce la voix de quelqu’un d’autre ou les excuses de son cœur ?

Riku s’en fichait. Il hurla comme s’il avait l’intention de faire éclater sa gorge :

« Les humains ont tout parié ! J’ai perdu Schwi ! Juste dix ans d'une paix factice mériterait d’être appelé une victoire !? Et après !? On retournera au monde où l’on se recroqueville dans la peur de mourir ! Tu rêves, connard ? Ce n’est même pas une putain d’égalité ! Qu’est-ce qui te fait croire que la balance a bougé d’un poil !? »

Le silence fut sa seule réponse, et le garçon que Riku avait vu jusqu’à il y a un instant était parti…

« … Haha, je n’ai, vraiment plus ma tête, maintenant… »

Ni Schwi ni Coron ne se trouvaient à ses côtés et le jeu aussi était déjà terminé.

Du coup, il n’avait plus besoin de jouer les durs. Alors il ricana et le reconnut :

Oui, c’est vrai. J’ai mal de partout.

Contaminée par des cadavres d’esprits, ma peau est en constante agonie. Je ne peux même pas me souvenir de la dernière fois où j’ai eu une bonne nuit de sommeil. Rien que boire de l’eau me brûle la gorge. Ma vision est si trouble que j’ai peur de baisser ma garde, sans quoi je deviendrai totalement aveugle.

— Ouais, c’est vrai. Je l’admets… J’ai perdu, encore.

Cette vie où je n’ai jamais gagné la moindre fois… J’en suis fatigué.

Je pensais que si Schwi était là, je serais capable d’endurer ce monde.

Si je pouvais parler à Schwi, voir son visage, tenir sa main… je pourrais même oublier cette misère.

— Riku se souvint des mots de Schwi.

… Je ne te laisserai pas, mourir… Riku va… vivre… jusqu’à ce que… Schwi meure… !

Ouais, en y repensant… maintenant que Schwi était morte, ne le pouvait-il pas aussi ?

Retourne donc sur cette chaise, vas-y, et laisse-toi emporter… comme pour dormir… ouais…

---------........

« 『Celui qui a une volontéSpieler』 Riku. »

Au moment où sa conscience disparaissait – visiblement sur le point d’emporter son âme avec – une voix le ramena.

Devant le son – quelque peu mécanique – nostalgique qu’il n’avait jamais entendu avant, il se retourna lentement.

Comment était-elle entrée, depuis combien de temps était-elle présente… la silhouette qui se tenait là dans les ombres.

« … Qui es-tu ? »

— Il ne demanda pas « Qu’est-ce que tu es ? ».

Il n’en avait pas besoin. La chose visible à travers l’ouverture dans sa robe parlait d’elle-même.

C’était le corps d’une machine – pas Schwi, mais un Ex-Machina.


« … Je n’ai pas de nom, mais vous pouvez m’appeler comme lorsqu’on s’adresse à moi : 『Commandant de Toutes les Unités ConnectésEinzig』. »

Riku essaya prudemment de lui demander ce qu’il voul…

« La volonté confiée par Unité HéritéePreier Schwi est ma mission. »

L’Ex-Machina qui l’avait interrompu, Einzig, tendit sa paume en lui disant cela.

Prenant ce qu’il lui était offert… Riku se raidit de stupéfaction.

Un petit, anneau en métal. Sale et déformé, mais indubitablement celui de Schwi…

« 『Spieler』 Riku, vous n’avez pas encore perdu. »

« …Je… quoi ? »

Au Riku encore chancelant, l’Ex-Machina Einzig lui annonça calmement :

« … Les 【Règles】 spécifiées par le 『Spieler』 n’impliquent pas que les outils ne doivent pas être cassés. »


— De façon impulsive, Riku balança son point pour frapper ce visage.

Ce gars avait le cran de traiter sa femme – Schwi – d’outil. Ex-Machina ou non, il s’en foutait, ce bâtard allait… !!

En serrant son poing au milieu de son geste, la texture de l’objet qu’il tenait en main le figea.

Einzig avait dit que sa mission était la volonté du Preier.

L’anneau qu’il avait donné à Riku indiquait cela avec éloquence.


Crois-le. S’il pensait ainsi…

« Si je pense ça… alors l’échec de Schwi ne constitue pas une défaite… C’est ce que tu veux dire ? »

Te fous pas de ma gueule.

Riku baissa les yeux et devint silencieux. Einzig répondit :

« Message : 『*Échecs*[20]… Riku… je compte sur toi, pour le reste…』… Fin du message. »

« … C’est, tout ? »

« … Oui. »

Souriant et relevant ses yeux, Riku aperçut de nouveau le garçon assis sur une chaise vide qui bougeait sa bouche pour dire : Le jeu n’est pas encore fini.

« Haha… Putain, Schwi… Comment tu peux me faire ça… ? »

Ses mots sortirent dans un gloussement, comme si Riku retenait quelque chose en lui, et il leva ses yeux au plafond.

Aah, tu n’as jamais vraiment compris le 『cœur』, Schwi. Comment pouvais-tu admirer une merde comme moi… ?


De toutes les possibilités, tu as choisi de me faire faire ça, était sur le point de se plaindre Riku, mais il réussit de justesse à ravaler ces mots. À la place, serrant fortement l’anneau, il récita l’incantation qu’il avait depuis longtemps oubliée.


Si c’était la 『Volonté』 de Schwi… Le vœu du 『cœur』 de Schwi, alors…

Si elle avait déterminé que c’était le seul moyen de renverser leur situation délicate, alors…

En tant que mari, Riku n’avait pas d’autre choix que d’avoir foi… même si c’était suffisamment douloureux pour le réduire en miettes.

— Parce que Schwi, en le tourmentant avec ce vœu, avait dû se haïr encore plus.


Pour son bien, il le ferait, reprendre ce que Schwi avait cassé et – pour le grand final, juste pour cette dernière fois – le verrouiller fermement.


— … *Clic*.

Chapitre 5 — 1÷0 = Éthéré[edit]

Partie 1[edit]


« Nyaha~, Jii-chan s’inquiète trop nya~♪ »

La plus âgée des Flügels – la Première Unité, Azriel – fit un grand sourire en même temps qu’elle se déplaçait dans les airs.

« Jii-chan s’irrite toujours trop facilement nya~… mais ! C’est aussi très mignon nyaa~ !! ❤ Et une petite Jii-chan est aussi trop mignonne nyaa~… Aah… Les sorts de restauration sont trop ennuyeux nya. »

Azriel adorait terriblement la Numéro Irrégulière – actuellement la plus jeune de ses sœurs – Jibril.

L’imprévisible, incontrôlable et autonome Jibril sortait seule et revenait en ayant occis un Dragonia.

Le but et le raisonnement derrière l’excentricité sauvage de la Numéro Irrégulière surpassait toute compréhension.

Mais comme ces deux choses faisaient partie de l’« imperfection » lui ayant été accordée par leur seigneur, cela la rendait encore plus adorable.


— Pendant ce temps, Jibril était agacée du plus profond de son cœur.

Toute la vaste puissance d’un Flügel collectée et déchargée en une seule attaque – sa 『Frappe Céleste』 – lui avait fait changer son apparence en celle d’une enfant, et Azriel avait déjà passé toute une semaine à se frotter contre sa joue.

Une fois que cela cessa enfin depuis qu’elle avait été temporairement retirée de ses fonctions, Jibril avait fait une demande pour un rituel de restauration pour récupérer son pouvoir perdu.

Pour dire la vérité, Azriel songea que sa petite sœur pourrait simplement attendre sa restauration naturelle — cinquante ans, mais…

--------............


Retournant dans la salle du trône, Azriel replia ses ailes, baissa son halo et s’agenouilla lentement.

« Comment va 『Dernière PersonneJibril』 ? »

Se relaxant sur le trône suprême se trouvait un homme exposant des muscles aussi solides que des rocs…

Le plus puissant des Dieux, le Dieu de la Guerre, et le créateur des Flügels : l’Ancien Dieu Artosh.

Une corpulence qui semblait faire deux fois celle de ses créations. De gracieux cheveux noirs aussi tenaces que l’acier, dix-huit ailes dorsales l’enrobant comme un manteau. Lorsque ses yeux dorés et perçants se baissèrent vers elle, c’était suffisant pour qu’Azriel sente son cerveau s’engourdir.

Mais Azriel le savait. Cette grandeur, devant laquelle quiconque ne pourrait s’empêcher de succomber à la fascination et à l’émerveillement, n’était qu’un éclat de son créateur.

Une goutte dans un grand océan, une pâle réflexion de l’immense pouvoir qui le représentait.


« Ayant affronté un Ex-Machina qui opérait en autonomie, elle s’est épuisée en utilisant une 『Frappe Céleste』 et se trouve sous l’effet d’un rituel de restauration, mon Seigneur. »

Azriel fit son rapport en faisant une référence, comme si elle priait, mais honnêtement, elle n’avait aucune idée de la gravité de la chose.

De simples bouts de métal qui rampaient… Même collectivement, ils ne représentaient pas plus qu’un déplaisant tas de déchets.

C’était Azriel qui avait interdit de lever la main sur eux, mais pas parce qu’elle les considérait comme une menace.

Voir le pouvoir tout puissant transmis aux Flügel par leur seigneur se faire déshonorer par de faux mécanismes suffisait à la mettre de mauvais poil.

Si jamais tous les Flügels venaient à attaquer ensemble, ils pourraient éradiquer ces déchets avant qu’ils n’aient le temps de s’adapter.

— Et pourtant…

Pourquoi Jibril avait-elle déchaîné leur arme la plus puissante – sa 『Frappe Céleste』 – contre l’un de ces morceaux de ferraille ?

« Je vois. Haha, je vois… »

Et pourquoi son seigneur trouvait cela aussi amusant, comme s’il avait glané une information… ? Azriel était dépassée par ces deux questions.


Son seigneur était peu loquace, et donc, Azriel ne pouvait jamais percer ses méthodes.

Non. Elle se repentit de son arrogance.

Pour elle, c’était un blasphème que de vouloir comprendre les profondeurs de son seigneur, le cœur de son dieu.

Son seigneur était tout puissant. Il était le zénith. Le plus fort des dieux, Artosh, le dieu de la guerre – le dieu parmi les dieux.

Suprême. Son seigneur, l’incarnation même du concept de 『Guerre』, n’avait aucun rival. Il était le plus fort parce qu’il était le plus fort.

Mais cela faisait bien du temps depuis qu’elle avait vu son seigneur sourire… ce rictus fier et féroce.

Combien de milliers – combien de dizaines de milliers – d’années son seigneur était-il resté perché sur son trône de manière léthargique, sa mâchoire sur son point ?

Et désormais, il était en bonne forme spirituelle, comme tout le monde pouvait le voir.

« Il arrive… enfin, celui qui essayera de m’assassiner. »

Azriel s’étouffa devant cette prédiction – Sûrement pas ! – et fronça ses sourcils en répondant.

« Seigneur, il n’existe rien sur cette terre pouvant rivaliser avec vous. »


Quant à l’insatisfaction de son seigneur, Azriel en connaissait la cause : son maître était le dieu des batailles.

— Bataille signifiait massacre.

Se battre, s’affronter, tuer et se faire tuer. Pariant leurs vies et morts, ils polissaient leurs âmes, leurs êtres.

Ce cercle d’épreuves était le concept qui avait donné naissance à son seigneur, à son essence.

Ainsi, il se tint sur le champ de bataille, incitant la malice.

Haine ! Rage ! Rébellion ! Risquez vos vies insignifiantes, dépensez toute votre sagesse sur les défis des fous.

Car c’est en les écrasant tous – en les piétiner avec une force surpuissante – que vous deviendrez forts.

Celui qui recouvre le terrain par sa force, celui qui définit la puissance, c’est celui qui est le seigneur.

… Mais un massacre à sens unique ne peut être qualifié de 『Bataille』. De ce fait, son seigneur était tombé dans une éternelle lassitude.

« Quelle signification y a-t-il à une force toute puissante… sans défi ? »

Lorsque son seigneur effaça son sourire et tourna son regard d’acier vers le monde situé en dessous, ce fut à ce moment que…

Partie 2[edit]


【Tous les 『Kämpfers』, 『Apocryphe : Frappe CélesteHimmelpokryphen』 — 【Lösen】 —】

Dans le ciel derrière Avant Heim, suivant le sillage du Phantasme…

【— Visée – Correction du Mouvement – Fixée… Ne tuez pas, OK ?

RogerJawohl !】

… plus de 1200 『Frappes Célestes』 (une salve historique qui altèrerait le destin de la planète) furent soudainement déchargées, pour bombarder… la 『Coalition』.

Partie 3[edit]


Réagissant au soudain éclair de lumière qui rasa le ciel et la terre, Azriel poussa un cri.

« Que… Quoi-nyaaa !? Qui vient de tirer une 『Frappe Céleste』-nya !? »

« On ne sait pas ! Il n’y aucune réponse venant de l’intérieur d’Avant Heim… »

Les Flügels peuplant la salle du trône se retrouvèrent dans le chaos.

Certains utilisèrent des sorts de détection tandis que d’autres se téléportèrent dehors pour s’envoler dans le ciel ouvert.

Au milieu de ce tumulte, Azriel se souvint soudainement de l’histoire de Jibril.

Fonctionnant seul, se comportant de façon erratique, un seul força la Numéro Irrégulière à tirer sa 『Frappe Céleste』…

« Ex-Machinas… cette pile de déchet qui copie les autres… »

Qu’est-ce que cet acte d’agression accomplirait ? On assumerait que les Flügels eux-mêmes avaient lancé une attaque préventive, et cela engendrera une confrontation totale.

« Nyaha~, vous nous sous-estimez vraiment-nyaa, tas de ferraille… !! »

Ayant évalué la situation, Azriel laissa échapper un terrible sourire et enchaîna les instructions à suivre les unes après les autres.

« Rafil-chan, abats chaque dirigeable Nain qui semblerait pouvoir lancer un 『Zuibaku』, par groupe de neuf ailes. Sarakil-chan, prends les Ailes Dix à Dix-Huit, toutes, et descends vite ces Elfes… »


« Ku… kuku… kuhahahahaha !! »


Entendant ce hurlement de rire, tous les Flügels se turent.

« Hahaha !! Je vois, c’est toi qui es venu m’assassiner, n’est-ce pas ? Je ne t’attendais pas aussi tôt, hahahaha !! »

Comme son seigneur ébranlait Avant Heim de son rire, Azriel s’adressa humblement à lui :

« Je… J’hésite à vous en informer, Seigneur, mais la notion que de simples Ex-Machinas puissent possiblement vous tuer… »

Mais, comme toujours, son seigneur était un dieu peu bavard.

Comme si sa vision divine, ou peut-être sa capacité de Dieu de la Guerre, lui avait tout raconté… Non, ce devait être le cas.

« Les Ex-Machinas ? De quoi parles-tu ? »

En ayant dit suffisamment pour infirmer les suppositions d’Azriel, son seigneur gloussa.

Peut-être en sachant tout, peut-être en accueillant ce qu’il avait attendu et désiré, il porta son regard vers l’horizon.

« En effet, il est sensé que celui qui m’affrontera, moi, le plus fort, soit le plus faible … n’est-ce pas, "singe[21]" ? »

Avec cette déclaration, son seigneur leva son bras droit.

Cette gestuelle – elle seule – fit trembler Avant Heim, et fit grincer l’espace et le temps.

Les Flügels présents poussèrent de petits cris. Leur seigneur s’exprima.

« Toutes les troupes, préparez-vous pour la bataille. »

Cette seule phrase qui passa outre tous les ordres d’Azriel ne signifiait qu’une seule chose :

— Le Dieu de la Guerre – le dieu le plus fort, le roi parmi les rois, leur seigneur – allait faire appel à toute sa puissance.

Faisant même usage des 『Frappes Célestes』 des Flügels qu’il hébergeait, dont la puissance n’était que des fragments de la sienne, il allait déchaîner une seule frappe : inégalée, incomparable, divine et dévastatrice.


— Sa 『Frappe Divine』.


« Je… J’hésitais à le suggérer, Seigneur, mais n’est-ce pas exactement ce que ces jouets espèrent provoquer-nya !? »

L’objectif des Ex-Machina était qu’il tire sa 『Frappe Divine』 dans l’engagement avec la 『Coalition』, que les déchets émuleraient ensuite et reproduiraient.

La demande d’Azriel, cependant, élicitait simplement l’arrogance qui était la propriété exclusive d’un dieu.

« Et alors ? »

Les deux yeux féroces et dorés de son seigneur fixés sur elle, Azriel fut étourdie comme si elle avait été frappée par la foudre.

Son seigneur était le RoiDieu suprême, et ils étaient ses serviteurs.

Son seigneur était absolu. Son seigneur était tout puissant. Fort désignait son seigneur, et faible désignait… tous les autres.

Si le faible concevait de petits complots sournois, le fort – le roi, le dieu, le seigneur – ferait quoi… ?

Honteuse d’avoir oublié cela même pendant un instant, Azriel cria :

« À tous les Flügels, préparez vos 『Frappe Céleste』, et confiez-les à Artosh-sama-nya ! »

Leur seigneur n’avait pas besoin de mots, car, comme Azriel quelques instants plus tôt, ceux qui craignaient l’imitation des Ex-Machina fléchirent. Le rictus féroce suffit à transmettre à Azriel sa divine intention.

« Notre Seigneur est tout puissant, sans égal sur terre ou dans les cieux ! Donc, laissons les faibles concevoir leurs habiles petits tours !! Qu’y a-t-il à craindre ? Pourquoi devrions-nous hésiter ? Pourquoi devrions-nous nous arrêter-nya !? »

Répondant au discours d’Azriel, les Flügels déployèrent leurs ailes ensemble.

« Il se délecte de ceux qui haïssent, se nourrit de ceux qui s’emportent, soutient ceux qui se rebellent ! C’est notre Seigneur qui aime leur folie, et nous, Flügels – créations de ce Seigneur – devons maintenant dévouer nos ailes au jugement de notre véritable roi, l’incarnation de la puissance, notre Seigneur, et de le chanter haut et fort-nya ! »

À ces fous ignorants qui ne connaissaient pas la gloire de leur seigneur…

« Exercer sa force librement – tout piétiner sans distinction – est ce qui rend quelqu’un 『fort』 !! »


Comme les Flügels libérèrent le pouvoir qu’ils possédaient, le sourire satisfait de leur seigneur s’élargit, et son murmure d’avertissement fit même trembler terres et mers.


« Ex-Machinas, Elfes, Nains et DragonsBande de moucherons, bande de fous qui vous êtes déclarés être des Dieux avant moi… sans raison. »

Qui qu’ils puissent être, ils n’étaient que du menu fretin.

Devant l’écrasant pouvoir englobant tout de la destruction totale et universelle, c’est à l’état de poussières qu’ils devraient retourner.

— Tel était le verdict d’Artosh, le Dieu de la Guerre, le plus fort de tous, le Dieuseigneur du monde entier.

Les Flügels présents transférèrent le pouvoir de leurs 『Frappe Céleste』, l’intégralité de leurs esprits, vers la main levée de leur seigneur.


Mais malgré cela, Azriel ne pouvait concevoir le cœur blessé de son seigneur.

Alors que les lois de l’univers s’ébranlèrent, alors que l’ordre de la planète se courba autour de son bras…

« Je t’attendais, ô véritable ennemi. »

… la signification qu’elle fut à même de tirer du doux murmure de son seigneur était encore…


« S’il doit être ainsi que le destin du fort soit renversé par le faible, alors il faut au moins une 『Essence』 comme la mienne pour être fort. »

Son pouvoir se manifesta, proclama les lois, définit la puissance.

Dans son bras droit se rassembla sa 『LoiVérité』, celle que personne dans ce monde ne pouvait transgresser.

Sans prendre la peine de se lever de son trône, sa joue toujours plantée sur sa main gauche, il afficha un rictus féroce.

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Ses ailes blanches immaculées se déployèrent et son expression sacrée brilla d’une joie qui remplit de joie sa poitrine, puis il annonça :

« Quoi qu’il arrive… aujourd’hui, je répondrai à une éternelle question. »

Partie 4[edit]


Think Nilvalen, après s’être réjouie pendant quelques minutes, se maudit d’avoir fait une telle chose.

La scène devant ses yeux – une tempête balayant le monde vers sa fin – fit naître en elle une question à laquelle il ne faudrait pas penser :

« … Qu’est-ce qu’un Ancien Dieu… exactement ? »

------------............

La flotte de la Coalition s’était déployée autour d’Artosh, faisant plier du regard ses forces, lorsque soudainement, une 『Frappes Céleste』 avait été tirée.

Think comprit immédiatement que ce n’était pas une attaque Flügels, et elle mena la réponse de l’Alliance Elfique en conséquence.

L’évidence ne pouvait être plus claire – la réponse spirituelle était différente. En plus, aucune de ces frappes n’avait causé de mort.

Et par-dessus tout, le camp d’Artosh n’avait aucun intérêt à tirer des 『Frappes Célestes』. S’ils comptaient véritablement ouvrir le feu, ce serait avec une 『Frappe Divine』, complètement conscients que seul cela pourrait infliger un coup décisif à la 『Coalition』.

Donc elle sut – ayant rencontré le 『fantôme』 ce jour-là, Think sut – que bien qu’elle soit masquée comme une première attaque de la part d’Astosh, cette action était, en réalité, du temps qui leur était offert pour frapper les premiers avec leur plus grande puissance de feu : une attaque destinée à prendre le Dieu de la Guerre par surprise.

Think ordonna rapidement à toutes les forces Elfiques de libérer tous les rituels dans l’arsenal des 『Aaka-shi-anse』. Il y en avait dix-huit, la moitié serait dirigée vers Artosh – de sorte que, immédiatement après, les autres restants pourraient frapper l’Alliance Naine.

Dès qu’elle reçut le rapport comme quoi la libération des rituels était sur le point d’être effectuée, cela arriva…


— Un pouvoir émergea d’Avant Heim qui brisa les descriptions conventionnelles comme absurde.

— Un pouvoir au-delà de toute loi… une pulsion destructrice rayonnante pour rendre les dieux nobles et faire recroqueviller les faibles.


La force sans limites, au-delà des facultés d’un Octo-Mage comme Think pour la saisir ou la mesurer, demandait à un niveau primitif qu’elle agisse.

Think ordonna à toutes les flottes – incluant celles de l’Alliance Naine, leur hypothétique ennemi – de partager leurs informations.

Pendant que toutes les flottes de toutes les races se mélangèrent pour déterminer la situation avec leurs moyens d’observation respectifs, chaque rapport annonçait la même chose.

Que c’était 『impossible à mesurer』.

Même les deux Anciens Dieux du côté de la 『Coalition』 – Kainas, Dieu de la Forêt, et Ocain, Dieu de la Forge – restèrent silencieux.

Une pulsion qui fit trembler la planète. À cette heure, au moins, tout le monde le comprit.

— Une 『Frappe Divine』, sa puissance avait été universellement et complètement sous-estimée.

La menace mise à nu, la 『Coalition』 décida unanimement de bombarder l’intégralité de leur puissance de feu sur Avant Heim.

Face à cela, les disputes au sein de la coalition étaient secondaires, tertiaires… Ce pouvoir était bien trop considérable pour qu’ils ne le voient pas.

Et puis, comme pour dire, J’attendais

----------............

L’attaque singulière et sans égale du Dieu de la Guerre – 『Frappe Divine』 – s’opposa aux armes du jugement dernier de chacune des races les plus adeptes au carnage, chacune étant capable de raser le continent.

Les attaques se percutèrent dans un tourbillon de feu, mais furent incapables de se neutraliser…

À la place, elles se mirent à tourner comme un vortex. Un rayonnement étincelant, un pouvoir qui éclipsait l’ordre naturel des choses. Une catastrophe qui anéantirait le ciel et la terre, et qui continuerait de faire rage.


『Aaka-shi-anse』 – un sort qui faisait exploser les noyaux des Phantasmes, libérant leur puissance excessive. Une attaque destinée à faire tomber de multiples Phantasmes en un coup. Les Elfes avaient tiré tous les coups qu’ils pouvaient – dix-huit au total. Au même moment, les Nains lancèrent leurs 『Zuibaku』, donc la capacité de dévastation était comparable – douze. Pendant ce temps, les huit Dragonias remplirent leurs contrats en sacrifiant leurs vies pour ajouter huit 『Cri Lointain』…

« Pour ne pas être découragé par cela… que sont les Anciens Dieux !? »

L’Ancien Dieu Artosh – oui, son pouvoir était effroyable et divin.

Quelqu’un pourrait aussi mentionner qu’『Aaka-shi-anse』 fonctionnait sous la protection du créateur des Elfes – Kainas, Dieu de la Forêt – en tant que rituel de 186 sorts, également divin. Alors pourquoi la différence d’ampleur était comme celle entre le ciel et la terre ?

La vue de la planète s’effondrant devant ses yeux rappela à Think le son de la réponse d’Artosh.


— Restez à votre place, ô conspirateurs de la poussière. Débattez-vous. Rampez.

— Apprenez au moins, ô vers de terre, que, autant que vous puissiez être, vous n’atteindrez jamais les cieux.


… Retenant sa raison, qui menaçait de s’envoler, Think serra les dents et pensa.

Il était impossible d’arrêter cette dévastation, ou même de la comprendre. Accepte-le. C’était la réalité.

Dans ce cas, ce pouvoir tournoyant… qu’allait-il devenir ?

Un vortex formé de la collision de pouvoirs surpassant ce monde. Une force dont les plus faibles ondulations vaporiseraient au contact toute chose possédant des nerfs de jonction aux corridors d’esprits… Même pour un pouvoir aussi inconcevable, le résultat – comme prescrit par les lois de dispersion de l’énergie – était prédéterminé.

Le vortex finirait par converger, se diffuser, et rayonner... dans toutes les directions.

« À l’intention de tous les navires ! Mobilisez tous les mages, déployez 『 Protection Divine de Rang QuatreKú Li Anse』 !! Maintenant !! »

Des cris retentirent à l’ordre de Think, mais les Elfes savaient… que c’était futile.

Vingt-cinq ans plus tôt, le sort de protection déployé par trois mille mages n’avait même pas bloqué la 『Frappe Céleste』 d’un seul Flügel.

Au vu de cela, Think avait composé un sort de protection – non, de scellage – encore plus grand : 『Kù Li Anse』.

Un tel sort, déployé sous la protection de l’Ancien Dieu Kainas, tiendrait contre une 『Frappe Céleste』.

Pour cela, elle en était tout à fait certaine. Cependant, en voyant la nébuleuse devant elle, elle ricana.

Pourquoi, face à cela, je doute que sa protection soit plus utile qu’un bout de papieeer…

La convergence de ce pouvoir turbulent, sa diffusion et son expansion était… impossible à mesurer.

Mais en prenant en considération la portée d’impact d’un 『Aaka-shi-anse』 alors on pouvait se l’imaginer.

Dans le scénario le plus optimiste, au moins la moitié du continent disparaîtra. Tout le monde mourra. Sur ce territoire où presque toutes les races s’étaient rassemblées, hormis Artosh, tout se ferait éradiquer.


« … 『Grande Guerre』… 『Suniaster』… 『Ancien Dieu』… 『Essence』… »

— "Ne prévois pas", "ne pense pas"… Des sentiments qui s’étaient réfugiés quelque part dans son inconscient, confronté à cette vision folle qui dénonçait la fin du monde, qui emportant la surface pour n’y laisser que des doutes.

L’Ancien Dieu Kainas… créateur des Elfes, Dieu de la Forêt – le concept de Nature.

Un Ancien Dieu : un concept qui, à travers les conditions d’activation par les prières et les vœux, accumulant l’『Essence』 qui définissait leur identité.

Un concept rendu conscient… ? Est-ce vraiment un dieu ? L’『Essence』…

Qu’est-ce donc au juste… ? Son cerveau aurait continué de tourner, mais…

… Hein ?

La tempête déchaînée d’annihilation annonçant la fin du monde… dévia.

Comme un tissu flottant emporté par le vent, elle se déporta vers le sud-ouest.

Alors que tout le monde expirait en voyant l’invraisemblable pouvoir tondant le continent s’en aller, seule Think le suivit.

Utilisant au maximum sa capacité à lancer huit sorts simultanément, elle étira sa vision loi, loin au-delà de l’horizon pour voir…

« … Des Ex-Machinas… ? Pourquoi… ? »

Puis, au-delà de l’endroit où la lumière de la fin du monde voguait comme un rideau, déchirant le continent sur son passage, au-delà des milliers d’Ex-Machinas qui se faisaient engloutir et disparaître… Think Nilvalen le vit.

Pendant un instant, une pensée lui traversa l’esprit : Impossible.

Impossible, impossible, impossible…

Think construit une toile de sorts complexes suffisamment épaisse pour brûler ses nerfs de jonction aux Corridors d’Esprits. Elle chercha quelque chose, et enfin… elle repéra deux silhouettes.

Cela signifiait, simplement, « comme prévu », jusqu’à la toute fin… quelqu’un s’était joué d’elle. En se servant pleinement de beaucoup de sort complexe qui brûlait à travers le Nerf de Connexion du Corridor d’Esprits, Think rechercha quelque chose en particulier et enfin… elle repéra deux silhouettes.

Cette prise de conscience dessina sur elle un sourire brutal, et elle murmura malicieusement :

« … C’était donc vous, 『Fantôme』-san n’est-ce pas~… singe-san ? »

Partie 5[edit]


En haut d’une colline très éloignée, depuis laquelle l’effondrement du ciel et de la terre semblait lointain…


« 『ConcepteurZeichner』 rapport – reproduction réussie avec un rapport de 《 72,8 % 》 – Synchronisation. »

Son rapport délivré à Riku, une Ex-Machina leva son bras.


« 【Lösen】 – Org. 0000 – 『Autenthique : Tueur de PlanèteStalemartyr』 – Ceci est pour vous. »


— Apparaissant de nulle part, un pistolet de la taille d’une petite tour perça la terre.

Le vortex de violence qu’ils venaient de voir, apportant la fin au monde – l’énergie combinée de la 『Frappe Divine』, d’『Aaka-shi-anse』, de 『Zuibaku』 et des 『Cri Lointain』 tous combinés – plus de 70% de cette énergie avait été reproduit dans cet objet.

Riku seul – non, peu importe le nombre – serait certainement incapable de le soulever. Faisant plusieurs fois la taille de Riku, il était bien trop gigantesque pour être qualifié de pistolet. On aurait plutôt dit un poteau.

Le 『Pistolet』 – sa bouche enfoncée dans le sol, et le canon tenant debout de lui-même – attendait patiemment que quelqu’un tire sur la gâchette.

En d’autres mots, il attendait le 『Signal』… pour que Riku le fasse.

Ses yeux noirs ne reflétant rien, Riku le regarda, silencieux et impassible, jusqu’à ce que l’Ex-Machina brise le silence.

« 【Rapport】 Bien, unité va retourner en première ligne, donc, avec cela… »

L’Ex-Machina s’apprêta à partir, mais une question venant de Riku le stoppa.

« Là… pour fabriquer ça… Combien d’Ex-Machinasoutils… ont été, cassés ? »

« 【Réponse】 Vingt et un 『clusters』 en entrée. Cinq unités restantes. Quatre-mille-huit-cent-deux unités perdues. »

« … Cinq unités restantes, hein ? »

« 【Affirmation】 Avez-vous une d’autres questions ? »

« Plus une confirmation qu’une question… Je dois juste attendre que vous fassiez perdre à Artosh son 『Essence』, puis j’appuie sur la détente de ce bébé pour transpercer le noyau de la planète, et le 『Suniaster』 se manifestera. C’est bien cela ? »

« 【Affirmation】 Ni Artosh ni personne d’autre ne mourra. 【Règles】 respectées. »

Fermant ses yeux ténébreux, Riku serra l’anneau que Schwi lui avait laissé et se le remémora.

Quoi, c’était si facile…

Partie 6[edit]


« Compte rendu franc – il y avait une erreur dans les calculs du Unité HéritéePreier Schwi. »

Dans le repère de Riku, l’Ex-Machina appelé Einzig continua pour lui expliquer cette convergence…

Même si trente-deux postes d’『Umwegs』 étaient alignés, la "déviation" était impossible.

« Il y a une ouverture de 10-609 seconde qui empêcherait les 『Umwegs』 d’attirer toutes les attaques des combattants vers le bas. À la place, les attaques entreraient en collision et formeraient un vortex. Lui assigner une directivité et le faire converger après… est impossible. »

Une erreur dans les calculs de Schwi, si microscopique qu’elle en jetterait un froid sur le calme du Nirvana.

C’était la conclusion que les Ex-Machina avaient atteinte grâce à un traitement parallèle parmi les multiples clusters.

En entendant cela, Riku baissa les yeux et sourit. Même si tout s’était bien passé, ils auraient quand même échoué.

Riku était sur le point d’abandonner lui-même, mais… Einzig n’avait pas fini.

« Avec les vingt-quatre 『Umwegs』 installés par le Unité HéritéePreier, il est possible de le dévier. »

« … C’est-à-dire ? »

« Dans les conditions d’origine, la puissante nébuleuse tournoyante convergerait, puis se diffuserait dans toutes les directions. Cependant, comme votre plan d’installer trente-deux 『Umwegs』 en cercle a été abandonné au vingt-quatrième… il y a un trou vers le sud-ouest. »

En d’autres mots, Riku vit où il voulait en venir et enchaîna :

« Donc il n’est pas possible de viser vers le bas… mais c’est possible de le faire vers le sud-ouest, c’est ça ? »

Avec un hochement de tête, Einzig continua.

« Je devrais fournir des informations supplémentaires… »

Comme un outil.

« Un : Les Ex-Machinas possèdent un armement appelé 『Apocryphe : Frappe CélesteHimmelpokryphen』 qui reproduit la 『Frappe Céleste』. »

Rien de plus que des données obtenues par des instruments.

« Deux : Comme le 『Preier』 l’avait aussi bien compris, si le 『Suniaster』 se manifeste en utilisant le pouvoir libéré en transperçant la planète, il y a une probabilité de 52 % qu’il apparaisse dans les mains d’Artosh. Cela représente l’étendue de son 『Essence』. »

Cette remarque laissa Riku encore songeur, Qu’est-ce que l’『Essence』 exactement ?.

Mais Einzig ignora sa réaction et continua.

« Prenez ces faits en considération, 『Spieler』. Pour corriger la stratégie, donnez des ordres. »

Oui, ils étaient des machines. De simples outils. Et celui qui les utilisait – celui qui décidait – était l’utilisateurRiku.


« Cela simplifie les choses. On va feinter une attaque préventive venant de la base d’Artosh. »

Coupant court à toute émotion, regardant la carte stratégique avec des yeux qui ne reflétaient pas la lumière, Riku élabora un plan.


Indifféremment, calmement, froidement, de façon calculée… et minutieuse.

« Tirez des 『Frappes Célestes』 de derrière Avant Heim sur la Coalition sans tuer personne. Ce devrait être suffisant pour pousser Think Nilvalencette Elfe à agir… après quoi ils lâcheront leur pleine puissance ensemble pour nous. Une fois que cette puissance sera déviée vers le sud-ouest… »

La main de Riku, arrangeant les pièces sur le plateau, s’arrêta presque un instant… mais il continua.

« Une arme qui imite, qui reproduit et concentre l’énergie… je suis sûr que les Ex-Machinas peuvent en créer une, pas vrai ? »

« Affirmatif. Si onze des trente-deux 『clusters』 sont utilisés, alors une reproduction d’au moins 70% sera possible. »

— Bougeant sa main à sa poitrine pour attraper le verrou qui crissa, Riku continua.

« Et ce sera suffisant pour transpercer le noyau de la planète et matérialiser le 『Suniaster』 ? »

« Affirmatif. Si 4807 unités sont sacrifiées pour converger 70% de la puissance d’origine et la tirer à travers le noyau, la source des Corridors d’Esprits s’effondrera, et entrera en éruption avec suffisamment de magnitudes pour manifester le 『Suniaster』. »

Ce qui signifie une peine de mort pour cinq mille camarades de Schwi, de sa femme…

Riku chassa ce sentiment éphémère et récita encore l’incantation comme s’il déchirait sa poitrine.

— 『Verrouille-le』. Et il recommença comme pour se le rappeler à lui-même.

« Les 『Règles』 n’interdisent pas la destruction d’outils, tout comme je me suis débarrassé d’un bras. »

« Correct. »

— Avec cela, Riku posa la dernière question.

« Mes vingt-et-un 『clusters』 restants peuvent-ils neutraliser Artosh sans le tuer ? »

« Affirmatif. »

« La 『Frappe Divine』 est une technique qui rassemble les 『Frappes Céleste』 de tous les Flügels et le pouvoir d’Artosh en une seule attaque. Les Flügels seront neutralisés, et Artosh aussi sera affaibli. Nous nous servirons de cette fenêtre pour diminuer l’『Essence』 d’Artosh. »

« … »

« … Un Ancien Dieu privé de son 『Essence』 sera probablement désactivé pendant une centaine d’années. Si nous réussissons cela et que nous transperçons la source des Corridors d’Esprits, il est presque certain… que le 『Suniaster』 se matérialisera dans les mains du 『Spieler』. »

Riku détourna son visage pour cacher un sourire lorsqu’il étendit la formulation de son explication. Ce gars est vraiment maladroit, pensa-t-il.

Presque, comme Schwielle.

S’il veut prétendre être une machine sans cœur alors, il devrait comprendre qu’une machine ne dit pas « probablement » ou « presque certain ».

« Nous sommes des machines sans cœur, de simples outils, des fidèles receveurs d’ordres, donc… »

Et, plus essentiellement que tout, pensa Riku en baissant ses yeux…

« Quand vous verrez la lumière d’Artosh perdre de son 『Essence』, n’hésitez pas. Appuyez sur la détente et obtenez le 『Suniaster』. »

Ne détourne pas les yeux lorsque tu mens… putain de « machine »…

Partie 7[edit]


Presque dès que Riku avait fini de se remémorer cela, l’Ex-Machina s’inclina en disant :

« 【Rapport】 Eh bien, je – unité va rejoindre la première ligne, 『Spieler』 Riku… »

— Ainsi la race qui prétendait n’être que de simples machines jusqu’au bout le quitta avec des mots qu’ils n’avaient même pas remarqué qu’ils ne les comprenaient pas :

« Que la chance dans la bataille soit vôtre… »

Et elle sauta.

Partie 8[edit]


【De : Commandant de Toutes les Unités ConnectéesEinzig


【À : Julius ; Kafma ; Luis ; Marta ; Nord ; Ohto ; Ökon ; Paula ; Quelle ; Richard ; Samueh ; Schule ; ß ; Theodor ; Uhlig ; Über ; Wil ; Wilhelm ; Yksati ; Ypsilon ; Zacharia – Toutes les 9177 unités restantes du 『Größt-Cluster』.】


Il n’y a qu’un Seul OrdreBefehl ist nun Ein. Parier les âmes qui nous ont été accordées par Unité HéritéePreier Schwi pour soutenir 『Spieler』 Riku – avec ce qui suit. Descendre l’『Essence』 de l’Ancien Dieu Artosh. Éliminer tous les obstacles et ignorer tous les dégâts pour y arriver… En supplément, je conclus cet ordre avec une déclaration peu caractéristique d’un Ex-Machina…】


【Nous avons vécu sans vie, nous nous sommes battus sans vie, et c'est avec une vie que nous partirons. FinAus.】

【【【 RogerJAWOHL !!】】】


Se moquant du fait de ne pas dire quelque chose d’Ex-Machinaesque, Einzig s’excusa pour son 『mensonge』.

Je suis désolé, 『Spieler』. Même après la 『Frappe Divine』, pour faire face aux Flügels, à Avant Heim et à Artosh…

Priver Artosh de son 『Essence』 sans tuer personne est impossible… même pour en venir à bout à la limite des contraintes.

Je vous en prie, j’espère que vous y penserez ainsi : que les outils sans cœur se sont détraqués eux-mêmes.

« À toutes les unités : Autorisation d’utiliser tous les armements, restrictions relevées ! »

« « 【Lösen】… 『Apocryphe : Cri d’EnryuuEnderpokryphen』 !! » »

Partie 9[edit]


« Ne, nous sous-estimez pas-nya. Tas de ferraille !! »

Azriel cri en même temps qu’elle prit position dans le couloir menant à la salle du trône d’Artosh.

Elle se servit du peu de pouvoir lui restant pour éclairer le ciel pourpre d’innombrables épées d’énergie dont plusieurs d’entre elles touchèrent des ennemis.

Elle arrivait à peine à discerner les Ex-Machinas qui lançaient des lumières bleues avant qu’ils n’explosent en morceaux.


— Une 『Frappe Divine』 à pleine puissance venait d’être tirée.

Les Flügels en payaient le contrecoup. Certains ne pouvaient même plus bouger.

Comme ils l’avaient probablement prévu – non, c’était sûr – la légion de machines s’approcha comme pour recouvrir le ciel.

Aranleif, un des 【Rois】 des Dragonias, avait été abattu par un quart des forces qui descendaient maintenant en totalité.

Seuls quelques Flügels, comme les plus récentes, avaient encore conservé un minimum de force, avec Azriel et avec Avant Heim, défendirent vigoureusement, mais ils ne pouvaient en faire plus.

L’artillerie antiaérienne abattait des Ex-Machinas, mais la légion de machines continua son assaut sans sembler se soucier des dégâts.

— Ce qui les avait frappés avait dû être ce qui Jibril avait décrit, l’arme imitant le 『Cri Lointain』 d’Aranleif.

Une salve les frappa sur le côté, balayant la poignée de Flügels qui pouvait encore se battre un peu, les uns après les autres.

Les Ex-Machinas ne perdirent même pas une seconde à prêter attention aux Flügels qui étaient immobiles – qu’ils considéraient comme ne constituant pas un obstacle.

Mais il n’y en avait même pas la moitié ? Que faisaient-ils ?

Les machines étaient même en train d’attaquer la flotte de la Coalition comme si elles essayaient de saisir cette opportunité pour les envahir.

Mais leurs attaques n’étaient pas mortelles. Ils dérobaient simplement les navires de leurs capacités de combat.


— 『Ne résistez pas. Nous voulons éviter de tuer autant que possible.』


Ce semblait être le message que l’essaim de machines essaya de laisser entendre en même temps qu’il allait se déferler au travers d’Azriel, qui était désormais à genoux.

« … Vous… vous, foutez de nous-nya… ? Hein, bande de déchets-nya !! »

Elle savait où ils se dirigeaient. Droit vers la salle du trône, vers Artosh-sama.

« Vous… me dites… de rester là pendant que notre Seigneur se fait tuer-nya… c’est ça, tas de ferraille-nya ! »

En criant, le halo d’Azriel se déforma et prit une forme irrégulière.

L’essaim d’Ex-Machina se rapprochant d’elle, elle tendit sa main devant eux…

« Vous croyez qu’on est bon… qu’à lancer des 『Frappe Célestes』 encore et encore-nya ? »

À cet instant, la distance entre eux explosa.

Elle avait appliqué le 『Déplacement』 des Flügels sur l’espace.

L’air lui-même forma un trou, et le rebond déchira et détruit tout se trouvant devant.

L’espace tordu et déformé, tout ce qui se trouva dans sa zone d’effet fut réduit en morceaux de métal.

— Combien de douzaines d’unités avaient été prises dans cette attaque… ? Mais c’était sa limite.


« Haa… haaa… haa… ! »

Son dos appuyé contre la porte menant au trône, Azriel, exactement comme Jibril avant elle, avait épuisé tout son pouvoir et se retrouve avec l’apparence d’une enfant et haletait.

— Pourtant, Azriel continuait de poignarder du regard, explicitant que personne ne passerait.

Mais une voix glaciale parvint jusqu’à ses oreilles.

« De 『Prüfer』 à 『Befehler』 … Analyse des mécanismes du 『Déplacement』 des Flügels… Terminée. »

« … !!! »

C’est donc ça de perdre toutes les couleurs de son visage ? Azriel ne prit conscience de son erreur que trop tard.

Les Ex-Machinas avaient analysé « l’attaque » qu’ils venaient de subir et avaient commencé à construire un équipement pour la répliquer.

Il n’avaient encore jamais pu analyser le 『Déplacement』 auparavant, puisqu’il était utilisé sur son lanceur, mais en tant qu’attaque

Son implication fut confirmée par la communication qu’elle avait surprise.

« De 『ConcepteurZeichner』 aux machines restantes… Conception de 『Aprocryphe : Déplacement CélesteShurapokryphen』 terminée. Synchronisation. »


Au même moment, derrière Azriel, un éclair de lumière passa au travers de la porte de la salle du trône d’Artosh…

« Position de la cible visualisée . Partage à toutes les unités – neutralisation immédiate de l’ennemi effectuée – du déplacement. »

« Merd… ! »

« 【Lösen】 – 『Apocryphe : Déplacement CélesteShurapokryphen』 ! »

Sans même donner à Azriel le temps de regretter son erreur, l’Ex-Machina ayant émis la mise à jour disparut.

Au diable pouvoir voler. Azriel pouvait à peine marcher droit à ce point, mais quand bien même…

En rampant, elle passa au travers la porte en morceaux… vers les pieds de son seigneur…

Partie 10[edit]


Se déplaçant à sa destination finale, la salle du trône, Einzig se fit accueillir par un gigantesque homme.

C’était la première fois qu’Einzig l’observait – pour être précis, aucune unité ne l’avait observé auparavant et survécu suffisamment longtemps pour partager leurs données.

De ce fait, aucune information n’était disponible. Mais il n’avait pas besoin de données de référence pour assurer son identification.

La chose était assise sur le trône, sa présence écrasante, ses yeux dorés féroces même dans son état actuel, son menton reposant sur son poing… impudent, fier et insensible.

Son existence annonçait d’elle-même comme étant la plus forte de toutes, le Dieu de la Guerre, la cible d’Einzig : l’『Ancien Dieu Artosh』.

Aux Ex-Machina qui, un par un, vinrent grossir les rangs de l’essaim…

« Je le permets. Donne ton nom. »

… Artosh fit preuve de courtoisie, sa simple déclaration faisant vibrer l’espace et induisant ses variations de leurs équipements d’observation.

« 【Rejet】 Les outils n’ont pas de nom. »

Artosh rit à la réponse d’Einzig – 『Quelle plaisanterie』 – et l’espace grinça.

« Pourquoi demanderais-je des noms d’ brasoutils. Je demande le nom de mon 『Ennemi』. »

« … »

Einzig ne répondit pas. Il n’avait pas de réponse à donner.

Maintenant son silence, il jaugea simplement le champ de bataille et attendit que les dernières unités capables de se battre arrivent.

Forces ayant survécu : 872 unités. Unités capables d’assimiler 『Pseudépigraphe : Déplacement CélesteShurapokryphen』 : 701 unités.

En d’autres mots, même si toutes les unités arrivaient, leur force maximum serait de 701 unités… même pas de quoi remplir deux 『clusters』 conventionnels.

Dire qu’on pouvait être autant réduit fasse à des Flügels épuisés et un simple Phantasme… sourit Einzig.

Le 『Spieler』 avait indiqué que les outils mathématiques étaient significativement incomplets. Qu’une machine le reconnaisse était un étrange coup d’ironie.

Alors qu’Einzig réfléchissait silencieusement à cela, le sourire d’Artosh…

« Hmm, j’approuve. Ce devrait être ainsi. »

… s’élargit simplement.

« Que le plus fort de tous, celui qui retentit à travers tout l’univers, devrait confronter le plus faible de tous, que personne ne regarde deux fois…. C’est normal. »

Et, bougeant sa joue de son poing…

« Je t’ai attendu, ô guerrier digne d’être mon 『Ennemi』. »

… Artosh se leva de son trône. Avec ce simple déplacement…

【De Einzig à toutes les unités restantes… est-ce une irrégularité de cette unité ?】

… tous les équipements d’observation des Ex-Machina indiquèrent que sa masse avait augmenté…

Non, l’évaluation d’Einzig était incorrecte. Ce n’était pas un problème d’optique. C’était simplement que l’homme devant eux s’était levé.

— Correction. La quantité d’énergie associée avait augmenté… Recorrection. Pas son énergie. Les informations de son existence même étaient en train d’augmenter, comme si ce qui n’existait pas était maintenant sur le point d’exister.

Mais finalement, toutes les 701 unités réunies dans la salle du trône répondirent à la stupéfaction d’Einzig.

— 【NonNein】. Toutes observèrent le même phénomène.

C’était impossible. Cela allait à l’encontre de toutes les lois de la thermodynamique. Même la magie ne faisait que déformer les lois de la physique en utilisant des esprits dans le cadre des échanges d’énergie. Cela défiait toute explication.

Néanmoins, les capteurs de chaque unité arrivèrent à la même conclusion… à savoir : sa masse augmentait.

Ces concepts qui enveloppaient les cieux, la terre et la planète étaient en train de prendre forme.

【Impossible… Que se passe-t-il… !?】

Après avoir relâché sa 『Frappe Divine』, le pouvoir d’Artosh aurait dû se retrouver à moins de 12% de son niveau habituel.

C’était l’estimation unanime de chaque 『 ObservateurZeah』 et 『AnalystePrüfer』 et pourtant.

Comme s’il lisait leurs pensées – ou peut-être le faisant réellement – Artosh proclama :

« Le plus fort est plus fort parce ce qui fait de lui le plus fort. Quelle importance l’augmentation ou la diminution de pouvoir a à voir avec cela ? »

--------,

Je vois. Einzig l’accepta.

Bien que cela était complètement irrationnel, les machines qui possédaient désormais des émotions ne purent s’empêcher de réagir avec un : C’est vrai.

— Le concept de 『Plus Fort』.

Si c’est ce que c’est…, pensèrent les automates ayant reçu un 『Cœur』, et étant quelque peu anormaux eux-mêmes pour cette même raison, ils en tirèrent une hypothèse sur quelque chose depuis longtemps inconnue.

【Un concept qui a obtenu une identité. N’est-ce donc pas… une loi avec une volonté ?】

Ce qui signifiait que l’『Essence』 était…

« Ce n’est pas quelque chose dont vous devriez vous soucier. Je suis le plus fort, et les faibles sont tous les autres. »

En entendant la déclaration ferme, mais semblant faire preuve légèrement d'autodérision, d’le plus fortArthosh, Einzig sourit.

【À toutes les unités. Les unités partageant mes pensées : Si l’une d’entre vous survit, réexaminez cette hypothèse.】

【【【Jawohl.】】】

Si l’『Essence』se conformait à cette hypothèse, alors renverser le concept en face de luid’Artosh était théoriquement impossible.

Mais, Einzig émit une requête.

【À tous les 『Zeah』 et 『Prüfers』 restants. L’『Essence』 est-elle une entité physique observable ?】

【【【AffirmatifBejahen】】】

Dans ce cas, il n’y avait aucun problème.

« Que toutes les unités se préparent à compiler l’algorithme de Combat Contre l’Inconnu du Unité HéritéePreier – 【Lösen】 ! »

Devant ses yeux, sa masse toujours grandissante… un géant, un concept, un phénomène, ou peut-être une loi.

Devant le véritable fieu qui semblait gonfler jusqu’à envelopper la terre et le ciel, Einzig donna ses ordres. Sur le moment, ce n’était qu’une hypothèse.

Jauger le pouvoir de l’ennemi est impossible.

Alors que faire ? Tout ce qu’il nous reste à faire est d’agir comme les 『CœursÂmes』 qu’il nous a été offert l’ordonne.

En d’autres mots, si l’ennemi est inconnu, alors il ne reste qu’à anticiper ce qu’on ne peut anticiper.

N’essaye pas de comprendre. N’essaye pas de calculer. Crois juste en ce que tu ressens et bouge… n’est-ce pas, Unitée HéritéeSchwi ?

— Avant Heim, salle du trône.

Devant le dieu qui regardait à ses pieds, 701 choses vivantes qui prétendaient être des machines rugirent :

【『Objectif : l’Essence d’Artosh』 – Capacité hypothétique de distordre l’espace-temps et d’altérer chaque seconde même les lois naturelles.】

— Du coup.

【Adaptez-vous chaque demi-seconde… Je demande à toutes les unités – est-ce impossible pour les Ex-Machinasnous ?】

【【【NÉGATIF !!】】】

Non, peu importe l’ennemi, peu importe conceptl’obstacle.

【Si ça existenous endommage, nous détruironsnous adapterons… c’est ce que nous sommes. À toutes les unités, je prie que vous combattiez vaillamment. Aus !】

【【【JAWOHL !!】】】

Se liant les unes aux autres, toutes les unités firent face à 『Dieuleur ennemi』 – qui continuait de grandir, de se matérialiser – et crièrent d’une même voix :

« 【Lösen】 !!! »

Regardant l’essaim d’Ex-Machina qui s’approchait, Artosh transmit un simple sentiment d’une voix qui résonna à travers tout le continent.

« Venez, exposez mon 『Essence』, montrez ma quintessence de la guerre au monde, mon cher, très cher 『Le plus FaibleEnnemi Naturel』 !! »

----…

--------…….

Partie 11[edit]


Le 『Stalemartyr』 confié par les Ex-Machinas en main, l’esprit de Riku divagua.

Qu’est-ce que je fous là ? À perdre un jeu dont la défaite est assuré avec…

« Ta gueule. C’est pas le moment. Ne pense pas. »

S’interrompant, il vérifia le 『Verrou』 de son cœur qui semblait se desserrer.

— C’était bon. Toujours 『Verrouillé』. Il n’en avait pas encore fini, pas encore…

Loin, loin, très loin à une distance à peine visible, se trouvait Avant Heim.

Là-bas, des Ex-Machinasoutils s’occupaient de faire perdre à Artosh son 『Essence』 sans tuer personne.

Tout ce qu’il avait à faire était d’attendre le 『Signal』, et d’appuyer sur la détente.

Puis, une voix sortit de nulle part – non, une convulsion faisant trembler la terre entière.

Ô cieux, ô terre, ô toutes choses – écoutez, ordonna la voix.

Avec l’écho absolu d’un véritable dieu, du plus fort des Anciens Dieux, il annonça :

« C’est donc cela la défaite, je vois. C’était un jeuune guerre appréciable, une qui a fait bouillir mon cœur. »

Il continua comme s’il était convaincu, Je suis certain que tu peux m’entendre.

« Faible sans nom – tu peux garder la tête haute, t’étant véritablement prouvé digne d’être mon ennemi. »

— Puis.

Dans l’œil de Riku aussi sombre que la nuit. Loin, très loin… une lumière blanche éclata pour illuminer le ciel rouge.

Sans aucune émotion, il constata que c’était exactement comme Einzig l’avait décrit.

C’était leur 『Signal』, celui indiquant que les Ex-Machinas avaient réussi à diminuer l’『Essence』 d’Artosh.

Du moins… c’est ce sur quoi ils s’étaient mis d’accord.

« … »

En vérité, il le savait, mais il devrait l’admettre, admettre le fait qu’il ne savait pas.

Il secoua sa tête et, seul, plaça son doigt sur la détente du 『Stalemartyr』.

Aucun Ex-Machina ne reviendrait… Ne sachant pas ce que cela signifiait – non.

Continue de prétendre que tu ne sais pas.

Tout comme Artosh devait le savoir, mais n’avait vraisemblablement jamais dit les mots : Je suis abattu

« … Tu as réussi à tenir pour moi, hein… ? »

Vérifiant le 『Verrou』 de son cœur qui semblait sur le point de se briser, Riku repensa aux 【Règles】 qu’il avait lui-même instaurées :

— Une : Nul ne doit tuer.

— Deux : Nul ne doit mourir.

— Trois : Nul ne doit savoir.

— Quatre : Tous les moyens sont bons.

… Oui, il y avait une faille dans ces règles.

S’il ne reconnaissait pas les Ex-Machinas – Schwi – comme des êtres vivants, mais comme des outils.

Et que personne ne sache quels 『moyens illégaux』 avaient employé les Ex-Machinasoutils

S’il prétendait simplement qu’il ne le savait pas… ça ne violerait pas du tout les 【Règles】.

Ricanant, Riku pensa : C’est le comble du sophisme et des fraudes.

Schwi – une Ex-Machina – avait eu recours à un faux postulat.

Savoir ce que cela signifiait l’empêchait de refuser. C’était le vœu du 『Cœur』 de Schwi.

S’étant lâchés leurs mains… la faute qui les avait placés dans cette position complètement inférieure qui garantissait la défaite…

— L’『Victoire ParfaiteÉchec et mat』 pourrait être hors de portée.

— Mais cela leur avait donné un dernier coup qui pouvait potentiellement décrocher le 『nulStalemate』.

Transpercer la planète et détruire le plateau de jeu au passage – d’où le nom donné par les Ex-Machina :

— 『Authentique : Tueur de PlanèteStalemartyr』…

« Donc ce sera Game Overune égalité… désolé les dieux. »

Murmurant, Riku plaça son doigt sur la détente du pistolet géant enfoncé dans le sol comme un poteau…

Et appuya, avec un résultat immédiat.


Bien plus grand que lui, Riku sentit ce poteau commencer à aspirer tous les dieux du ciel et de la terre – tous.

Un magnifique flot de pouvoir, à tel point que le canon enterré ressurgit dans la lumière.

70% de la force qui avait incinéré le continent et écorché la planète même. Ce pouvoir convergea en en rayon avec une rayure et transperça la planète comme une aiguille, pénétrant son noyau et détruisant les Corridors d’Esprits.

— De la perspective de Riku, tout s’était déroulé en un instant.

Mais à ce même instant, il sentit le 『Verrou』 de son cœur exploser…


« … En quoi cette merde est un PatStalemate… ? Comment tu peux appeler ça… un nul !? »

Comme s’il avait littéralement craqué, la lumière retournant dans ses yeux, Riku laissa échapper toutes les émotions qu’il avait contenues.

Son 『Verrou』 cassé, son cœur ne pouvait plus se retenir.

— Combien avaient-ils été à mourir ?

Les camarades de Schwi. Les êtres vivants. Les Flügels – quel putain de nombre cela faisait !?

Se bernant lui-même, se cachant derrière les derniers souhaits de Schwi !

Le dernier sacrifice pour mettre fin à la guerre qui demandait une infinité de sacrifices…

Maintenant qu’il était là, il voulait tuer le Riku qui avait trouvé toutes ces excuses.

En quoi c’est un PatStalemate ? T’es qu’un bâtard de merde. Un perdant.

Tu peux brailler autant que tu veux que c’était ce que Schwi voulait ou quoi que ce soit !

Mais toi ! Tu as perdu ! Pathétiquement, Riku !!

« Hé, Schwi… Qu’est-ce que j’ai raté, je me le demande… ? »

… Ouais. Il n’avait pas besoin de le demander. Il savait.

« Hé, Schwi… Si toi et moi, ne faisions qu’un… »

Ouais. La prochaine fois, je veux gagner, Schwi. Avec toi…

La prochaine fois, personne ne mourra. Personne n’aura à mourir. Pas dans, notre jeu.


La croûte de la terre fut oblitérée, son noyau détruit, la source des Corridors d’Esprits explosa.

L’insondable pouvoir qui avait été libéré bien plus tôt ressembla à une piqûre d’aiguille en comparaison.

Le pouvoir qui forgeait le monde – suffisant pour balayer tout sans laisser de traces – fut relâché.

Consumé par ce pouvoir, Riku… le vit.

« … Mais… c’est… ? »


— Le 『Suniaster』.


— Rayonnant, un dodécaèdre en forme d’étoile, ses surfaces ayant en relief des étoiles à cinq pointes.

Il se matérialisa là où tout le pouvoir libéré convergea…

… Ah. Il est vraiment apparu devant le vainqueur… Mais lorsqu’il tendit sa main, Riku ne pouvait l’atteindre.

Baissant les yeux, il gloussa.

« … Je vois. J’imagine que je pourrais pas l’atteindre… »

Ayant maintenant perdu son bras droit, il n’avait plus rien pour l’atteindre. En plus… il n’avait pas gagné.

Dans le scintillement des Corridors d’Esprits qui déversaient du pouvoir outre mesure, son corps fut englouti, se décomposa… et son essence disparut.

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— Quand cela avait-il commencé ?

Il le comprit enfin maintenant, après tout cela, en même temps qu’il répandit sans honte et pathétiquement des larmes…

L’homme manchot recouvert de bandages s’effondrant et pleurant comme un gamin…

« … Haha… je suis vraiment… un pauvre type… »

Il avait compris qu’il devrait tant qu’à faire vivre superbement, et mourir de la même façon.

Mais telle était sa vie, sans aucune victoire en son nom.


Une mort ridicule digne d’un perdant. Il était trop tard pour la honte ou les apparences.

« Hé, Schwi… J’ai, un million de regrets, tu sais… Désolé, d’avoir été un mari aussi inutile. »

D’innombrables, innombrables regrets furent les seules choses qui lui traversèrent l’esprit.

Les visages des personnes qu’il avait laissées mourir les unes après les autres.

La vue des 177 『fantômes』 qui s’étaient fait tenter par son arrogance suscita une culpabilité qui menaça de l’écraser, mais il lui vint à l’esprit qu’il y avait quelque chose d’encore plus urgent – son plus grand regret.

— Se déconcertant lui-même, il rit à voix haute de son incommensurable disgrâce.

« Aah, merde… j’aurais vraiment dû me prosterner devant Coron si c’était tout ce qu’il fallait pour coucher avec toi, Schwi. »

Riku. Puceau. Vingt ans. Marié, mais mourant sans avoir connu le toucher d’une femme. Hmm, quand on y réfléchit, c’est pas plutôt cool d’une certaine façon ? »

« Non, impossible… J’peux pas jouer les durs là-dessus… Haha… »

— Dans tous les cas, il semblait qu’il aurait existé sans dignité jusqu’à la toute fin. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas y aller à fond, jusqu’au bout ?

Se débarrassant de ce qui lui restait de fierté, il pria « une force extérieureDieu ».

« … Hé, si les dieux naissent des sentiments, dieu des jeux. »

Si les mains que tu as déjà prises

« Bien que ma vie est merdique, je t’offre tout ce que j’ai. Je prie pour la première fois de ma vie, s’il le plaît. »

… appartiennent à un perdant et étaient trop sales pour saisir le Prix de la victoireGraal Étoilé.

Si elles sont trop trempées de sang pour obtenir le Trône du Dieu Unique…

— S’il te plaît, je t’en supplie.

Dis-moi au moins que nousnos cœurs signifiaient quelque chose.

Il n’y a pas besoin que ce soit moi. Ça peut être n’importe qui. Juste… n’importe qui.

Tant qu’ils mettront fin à cette guerre. N’importe qui… Laisse-les l’avoir… le 『Graal ÉtoiléSuniaster』… n’im… porte… qui…


… Et avec cela, sa conscience se mit à disparaître.

« Ah… »

— Riku vit quelqu’un s’approcher du 『Suniaster』, et il sourit.

La silhouette qui s’avança face à la lumière était une celle d’une personne qu’il n’avait jamais vue.

Il portait une large casquette, et il y avait un carreau et un pic dans ses pupilles. Le garçon ne lui semblait pas familier, mais il savait qui il était.

Parce que le garçon l’avait toujours – toujours, toujours, toujours, même après que Riku en ait marre – battu, et toujours porté ce sourire intrépide dans l’obscurité.


« … Hah… hahahaha… hahahahahahahaha !! »

Voilà, je le savais. Tu existes bien… Petit bâtard…

« Hé, jouons encore une fois… Parce que cette fois, je vais te le montrer, d’accord… »

Avec Schwi… je jure… que je vais…


Laissant ces mots derrière lui, Riku fut englouti par la lumière et disparut.

Né simplement de la foi de deux personnes – Riku et Schwi, les plus faibles – le dernier Ancien Dieu retourna un sourire forcé, comme s’il faisait un effort pour se retenir.

Lentement, il atteignit le 『Suniaster』, puis…

Partie 12[edit]


Le monde entier témoigna de cet instant.

De ce fait, c’était l’un de ces rares événements faisant partie de l’histoire…


— Tout d’abord, de la lumière enveloppa le monde.

Une lumière s’étendant depuis l’horizon blanchit le ciel rouge et la terre turquoise, faisant disparaître la limite les séparant.

Quand elle s’arrêta, le monde avait perdu toutes ses couleurs sans un bruit.

Tout le monde fut confus en ne pouvant distinguer le ciel de la terre, et alors, en l’espace d’un battement, ils comprirent.

Les cendres qui erraient dans le ciel s’étaient figées, et les flammes de la guerre oublièrent de vaciller. Tout s’était arrêté.

— Même le temps. Tout ce qui n’était pas vivant.

Bouche bée de fascination, toute chose vivante était perdue devant ce qu’il se passait, et alors…

— Un choc chatouilla la planète.

Il n’était clairement pas destructeur. La gentille force rafraichit en quelque sorte le monde comme une léchouille.

Au même moment, ceux qui se tournèrent vers les cieux… s’émerveillèrent.

Une vue qui défiait toute attente devant laquelle toutes les races – chaque chose vivante – restèrent bouche bée, stupéfaites.

— Ou presque.

Cent-soixante-dix-sept 『fantômes』 et une humaine la virent et comprirent…

Partie 13[edit]


--------......

Un 『Fantôme』 qui avait autrefois un nom, son corps rongé par des cadavres d’esprits, était adossé à un rocher.

« … Tu l’as, vraiment fait… Général… »

Avec le peu de cécité qu’il lui restait, il leva la tête pour voir la poussière qui teintait le ciel rouge…

Elle se fit emporter dans une brise, disparaissant comme des cartes arrachées d’une table, avant de s’évanouir dans le néant comme si cela n’avait été qu’une blague.

--------......

Un autre 『Fantôme』 qui, similairement, avait autrefois un nom et avait été affecté par la morsure d’un Dhampire.

« … Haha… ce bâtard… Il a réussi à le faire… ! »

Se baignant dans la lumière pour la première fois, il sentit son corps brûler, mais en même temps, il vit les montagnes – ravagées et dévastées – se régénérèrent d’elles-mêmes comme si un tour de magie leur redonnait leurs formes d’origine.

--------......

Cent soixante-dix-sept 『Fantômes』, dans leurs places respectives, avec leurs corps respectifs.

Tous comprirent ce qu’il se passait et observèrent ce phénomène, leurs poitrines débordant de leurs propres sentiments.

Un irrésistible ordre absolu auquel toutes les choses répondaient pendant la recréation du monde.

Les humains n’avaient aucun moyen de détecter la magie, mais ils le surent. Ils ne savaient pas pourquoi, mais…

Ils surent que la Guerre – la longue, très longue Grande Guerre – s’était terminée.

Avec cette conviction grouillant en eux, ils se mirent à rire à haute voix… de tout 『cœur』.

--------......

Enfin, il y avait une autre personne en plus des 『Fantômes』 qui regardait et comprenait ce qu’il se passait.

Sur le continent de la Lucia, elle regarda à travers la fenêtre de la chambre de Riku et Schwi.

« … Vous avez vraiment… obtenu le 『Suniaster』… »

— Avant qu’elle ne le sache, la cendre s’était arrêtée de tomber.

Tournant ses yeux vers le ciel, Coron découvrit que l’histoire du ciel bleu était vraie.

Et, pour la première fois…


— elle vit le soleil.


« … Ce sont mes chers petit, frère… et petite… sœur… »

Bien qu’elle fermât ses paupières, la lumière rayonnante du soleil les traversa, piquant ses yeux.

Ce devait l’être… Riku, Schwi, tout le monde – ses chers, très chers petit frère et petite sœur – ceux deux-là… Riku, Schwi, tout le monde est…

Son petit frère et sa petite sœur dont elle était fière, très fière, ces deux-là avaient…

… véritablement…

— véritable… ment.

… mis fin à la guerre éternelle.

En tant que grande sœur, en tant qu’Onee-chan, plus que quiconque…

Elle était fière.

« …AH… UWA… WAAAAAAAAAAH !! »

Je le savais… C’est impossible, je… hé…

« Hé, Rikuuu, Schwi, Onee-chan n’est pas vraiment satisfaite de çaaaa ! »

Parce que, vous m’aviez fait une promesse… et vous l’avez brisée !

« J’ai dit, que je ne voulais pu perdre de famille… Alors pourquoi… pourquoi ? »

Pleurant devant cette absurdité, Coron cria le nom de son petit frère et de sa petite sœur.

Tenant tendrement la pierre bleue où leurs noms étaient gravés, elle versa des larmes et se demanda :

Pourquoi il fallait que ce soit ces deux-là ?

Pourquoi pas moi ? Pourquoi je ne peux rien faire ?

Bien sûr, la longue Grande Guerre s’était terminée. Les jours où l’on se recroquevillait devant la mort et où l’on pleurait à cause du désespoir étaient vraisemblablement terminés.

Mais en échange, Coron avait perdu les personnes qui comptaient le plus pour elle, son petit frère et sa petite sœur qu’il aimait.

Et maintenant, qu’est-ce que le monde lui avait laissé ?

« C’est, beaucoup… trop… Pourquoi tout le monde me laisse derrière… »


— 『Hé, Coronne Dora.』


Soudainement, sa dernière conversation avec Riku lui revint en tête.

Partie 14[edit]


Après avoir entendu Riku, qui était venu avec un Ex-Machina – Einzig – derrière lui, Coron insista :

« Arrête. »

En regardant ses yeux aussi noirs que l’obsidienne qu’elle ne pensait jamais revoir, des yeux qui ne reflétaient aucune lumière, son petit frère continua sans se laisser dissuader.

« Alors, si tout se passe bien… »

« Je t’ai dit d’arrêter… Tu ne m’as pas entendue ? »

Le cri hystérique de Coron l’interrompit.

« Tu ne m’avais encore jamais appelé Coronne, pas une fois !! Pourquoi maintenant !? »

En regardant Coron – Coronne Dola – gémissant, les yeux remplis de larmes, Riku continua.

« Si tout se passe bien, je pense que tu le verras. Et alors… »

Son regard toujours noir, Riku afficha néanmoins un sourire suppliant.

« L’échiquier sur la table. Tu pourras bouger la Tour Blanche pour moi en 『E6』 ? »

« … Pourquoi tu… ne le ferais pas toi-même !? »

Coronne Dora serra ses poings comme si ça lui avait tout pris pour arracher ces mots.

— En vérité, elle savait.

Leur relation n’était pas superficielle au point qu’elle ne comprenait pas ce qu’il disait.

Autoproclamée ou non, ils étaient une famille. Leur relation était tout sauf superficielle.

Pour cette raison même, elle ne pouvait pas le dire.

Cette seule phrase : N’y va pas. Parce que Riku… Riku et Schwi…

— Riku détourna son regard de Coron pour regarder vers le siège vide de la table de la pièce.

Plissant les yeux, regardant au-delà de l’endroit où ils se trouvaient, il murmura comme s’il priait :

« … Hé, Dieu. Si tu n’es pas une de mes hallucinations et que tu existes bien… »

--------.

« … pourras-tu te souvenir qu’il y avait un idiot impuissant qui a essayé de se débarrasser de la guerre avec des jeux ? »

Il se retourna vers Coron.

« … Coronne Dora… non… »

Il s’inclina pour ramasser son sac.

« Nee-san’'… Merci pour tout. Et aussi… »

Avec cela, il quitta la pièce, laissant derrière lui ses derniers morts.

« Les humains, la prochaine fois, l’après… je te les confie. Si c’est Nee-san, je peux avoir confiance. »

Partie 15[edit]


Son visage en sanglots, Coron chancela jusqu’à la table.

Puis, en accord avec le 『Testament』 de Riku, elle plaça la pièce et dit :

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« … Échec… et mat… pas vrai. Riku… »

Essuyant ses larmes avec sa manche, Coron se releva.

— On lui avait laissé beaucoup de choses… beaucoup de chose à faire.

Elle n’avait plus le temps pour pleurer.

Pour s’assurer que ce que Riku et les autres avaient créé ne soit pas pour rien, elle commença par se débarrasser de toutes les preuves indiquant que Riku et Schwi… les 『Fantômes』… avaient existé.

Toutes les traces écrites, les notes, les parchemins furent brûlés – tout.

Toutes les preuves comme quoi Riku, Schwi – la race humaine – avaient joué un jeu dans les ombres devaient disparaître.

Dans le monde à venir, il en serait de même… donc personne ne devrait s’y intéresser.

De sorte qu’ils croient tous que l’humanité est trop faible pour qu’on y prête attention.

— Pour la prochaine fois. Et ce qui s’en suivra.

Baissant les yeux sur la pierre bleue où étaient gravés leurs trois noms, Coron marmonna.

« Hé, Riku, Schwi… Vous êtes vraiment incroyables… vous le savez ? »

— Bien sûr, dans le 『Jeu』 que Riku avait défini, leurs morts signifiaient que, dans la meilleure évaluation possible, c’était tout au plus une égalité.

Ils avaient atteint leur objectif, mais perdu le 『Jeu』.

« Mais votre sœur pense toujours la même chose… Vous êtes trop incroyables pour y croire. »


— Ils avaient défié les dieux, affronté le monde.

Sans jamais être repéré et en ne laissant aucune trace, ils avaient mis fin à l’éternelle Grande Guerre… en seulement deux ans.

Sans souvenirs ni traces écrites, ils ne deviendraient jamais des légendes.

Ils avaient donné naissance à un mythe qui ne sera jamais chanté… pour ceux qui viendront « après » eux.

Était-ce une défaite ? Il était impossible pour Coron de le voir ainsi.

Si ce n’était pas un exploit, une victoire épique, alors qu’est-ce que c’était ?

« … Mais, c’est bizarre… Pourquoi… »

Après tout cela, elle se demanda : C’est donc ça ?

Ce que Riku avait ressenti toute sa vie ?

« … Pourquoi, je suis aussi… frustrée ? »

Elle décida de ne plus jamais pleurer, donc…

Coron se couvrit juste son visage, s’appuyant contre le mur en quittant la pièce.

--------......

« Parce que le jeu n’est pas terminé. »

Dans la chambre vide que Coron avait quittée.

— Qui sait depuis combien de temps il se trouvait là, le jeune garçon portant une large casquette.

Le garçon avec un sourire malicieux et un dodécaèdre singulier en forme d’étoile – le 『Suniaster』 – flottant à ses côtés.

Il s’approcha de l’échiquier, bougea doucement la Reine Noire, et en un souffle, il corrigea l’erreur de Coron.

« Ce n’est pas Échec et mat, mais Échec. Mais avec cela… »

Contemplant le plateau, le garçon s’imagina tous les coups qu’il pouvait possiblement jouer.

En voyant cela, peu importe comment il bougeait, le résultat final serait une répétition sans fin, et il sourit.

« Tu m’as entraîné dans une situation d'Échec Perpétuel… C’est la première fois que tu me forces à une égalité. »

Jusqu’à la fin, jusqu’à la toute fin, il n’avait jamais abandonné.

Même dans une position extrêmement désavantageuse, il avait dit : Au moins, je vais te mordre un bon coup, même ici…


— Hé, jouons encore une fois… Parce que cette fois, je vais te le montrer, d’accord…

— Avec Schwi… je jure… que je vais…


Se rappelant de cela, le garçon – l’Ancien Dieu né de la foi de ces deux personnes, exactement comme il était à l’époque où Riku était jeune, lorsqu’il était juste le plus puissant des joueurs résidant dans les profondeurs de l’imagination de Riku – sourit.

Un sourire intrépide et insolant en tendant le 『Suniaster』.

------------.........

Toutes les formes de vie intelligentes de ce monde avaient été créées par les Anciens Dieux.

Exceptée une : les humains.

« Ô vous créés par personne, désirés par personne, demandés par personne. L’unique race qui, de sa propre volonté, s’est érigé de son statut de bêtes de ses propres jambes pour s’emparer de la sagesse – et qui ne possède donc pas de nom – ô humains. »

Seuls eux avaient réussi à mettre fin à cette guerre futile, stérile et stupide. Même si le résultat était désastreux, ce n’était toujours qu’eux.

Pouvait-on parler d’eux de la même façon que les bêtes… ? Sûrement pas.

« Pour ces raisons, moi, le Dieu Unique, vous accorde un nom : Imanity… dérivé d’『immunitéImmunity』. »

Un nom approprié pour ceux qui continuaient d’apprendre, de renforcer leur endurance, sans jamais s’arrêter de résister, sans jamais abandonner malgré les risques.

Ceux qui, finalement, mirent fin à cette épidémieguerre insensée, servant de système immunitaire de la planète elle-même.

La race qui cachait en elle le concept d’évolution – d’une infinité de possibilités.

Gentiment, Tet sourit et continua.

« Bien… que les jeux continuent. »

Ce n’était pas son genre de partir après avoir subi une égalité, donc il donna à ces gens ce qu’ils voulaient…

« J’ai un jeu où tout le monde pourra s’amuser, où personne ne mourra, et j’attendrai. »

Dans ce monde, il n’y avait pas de réincarnation.

Quand bien même, jusqu’à la fin, ils croyaient en « la prochaine fois », alors pourquoi je n’essayerais pas d’y croire, moi aussi ?

« Bien. À présent… »

Avec ces mots, le plus faible et le dernier des Anciens Dieux tendit le 『Suniaster』 et annonça avec une voix se diffusa à travers la terre et les cieux :

Ô 『Seize Races』 qui vous proclamez sages !

Et ainsi, le mythe qui ne serait jamais chanté devint un mythe dont on parlait encore. À savoir :


Succédant l’Les Règles de l’héritageAshieit.

Ignorant l’Accord des Seize RacesAschent.

Sur l’TrôneAshente du Dieu Unique furent établis les 『Dix Commandements』.

Écoutez-les. À partir de ce jour, d’aujourd’hui, le monde a changé.


— 【Jurer sur les CommandementsAschente】 !!

Épilogue : Dialogue de Fin[edit]

Partie 1[edit]


--------,

Sans se faire remarquer, le soleil s’était presque couché et faisait briller les ruelles d’Elchea d’une lumière écarlate.

Lorsque Tet finit de conter son histoire, ses yeux regardant au loin, la réaction immédiate d’Izuna fut :


« … À quel point cette histoire est vraie, et à quel point elle est fausse, dess ? »

— Ses yeux à moitié fermés, elle avait senti qu’il y avait des mensonges.

Tet se mit à rire devant le regard de l’Izuna en larmes qui l’avertissait, en fonction des parties qui sont fausses, je pourrais ne pas te pardonner.

« Hein~ ? Qu’est-ce qui te fait croire qu’il y a des mensonges, je me le demande~ ? »

« Riku et, Shibi… ressemblent un peu à Sora et Shiro, dess. Ne me prends pas pour une idiote, dess. »

Izuna remonta de la morve en reniflant, servant d’affirmation qu’elle n’avait pas besoin de ses super sens de Thérianthrope pour le savoir.

En outre, ses yeux indiquaient aussi qu’elle savait qu’on se jouait d’elle.

« Hahaha. ☆ Tu es vraiment maline. Hmm hmm. ♪ Bien sûr, je l’ai dramatisée un petit peu. Je veux dire… »

— Tet, qui avait raconté cette histoire pendant qu’il jouait avec elle jusqu’au coucher du soleil – ne la laissant jamais gagner une fois – leva la tête avec une innocence enfantine.


« Si je racontais vraiment tout, ça ne serait plus un "mythe jamais raconté", pas vrai ? ☆ »


L’entité la plus éloignée de la maturité sourit comme un enfant.

« … Toi. Je ne t’aime vraiment pas, dess. »

Izuna regarda fermement Tet, mais…

« … Mais tu es bon pour caresser, alors je vais te pardonner, dess. »

Gentille fille, gentille fille. En se faisant caresser, elle se mit à ronronner.

En la regardant avec les yeux d’un dieu bienveillant et affectueux, Tet pensa :

Cette enfant, Hatsuse Izuna, est jeune… et stupide.

— Et « exactement pour cela »… elle est sage, intelligente et perspicace.

Tet avait pris ses mots – 『ressemblent un peu』 – très à cœur.

Bien sûr, il avait embelli les faits qu’il connaissait. Mais ces deux-là qui l’avaient inspiré pour créerDisboardce monde】…

Ils ressemblaient certainement à 『  』, mais « juste un peu ».

Car quand on les comparait à Sora et Shiro – à 『  』, ils étaient…

bien plus forts.

Après tout, ils avaient affronté le jeu que 『  』 avait laissé tomber.

Ce jeu qui ne se jouait sans aucune règle – la réalité – auquel ils avaient décroché un PatStalemate.


Même s’il s’était terminé d’une façon désastreuse, dans une bagarre à travers l’agonie de l’angoisse.

Enfin, après tout, c’est ce qu’était un PatStalemate.

Un PatStalemate ou une situation d’échec perpétuelle.

L’un comme l’autre comme l’autre signifiait de partir d’une position d’une défaite certaine, mais de refuser d’abandonner en renvoyant un coup comme rétribution.

Mais pourtant…

« Pour moi, c’était tellement impressionnant. Suffisamment pour que je veuille croire en eux, tu sais ? ♪ »

« … ? De quoi tu parles-tu, dess ? »

Izuna ronronna et leva son visage, mais Tet ne lui retourna qu’un sourire.

Sora et Shiro – 『  』 – étaient juste ce qu’ils souhaitaient devenir… deux en un. Arriveraient-ils à atteindre l’endroit que leurs précurseurs ne purent jamais ? Allaient-ils réussir ce qu’ils avaient déclaré et le battre ?

Ou peut-être… au contraire… ? Haha !

Alors que Tet était perdu dans ses pensées, Izuna insista soudainement :


« … Je ne te laisserai pas partir tant que tu es en tête, dess. »

Quand le dieu revint à lui, Izuna s’était arrêtée de ronronner et le jaugeait avec les yeux d’un joueur.

« Sora et Shiro, et les autres racesles autres vont combiner leurs forces… et gagner, dess. »

Oulala, rit-il avec insouciance.

« Teehee~ ☆ J’ai été découvert ? »

— Pris sur les faits, le Dieu UniqueTet brandit le 『Suniaster』et sourit joyeusement.

Izuna le regarda nonchalamment et répliqua :

« Izuna est une enfant, mais pas une idiote, dess. »

« Ouais, tu as parfaitement raison. Je le sais. ♪ »

La jeunesse est synonyme de folie, mais bien qu’affranchie par les illusions d’une compréhension partielle, elle est aussi sage.

Parce que même lorsque le monde semble compliqué et bizarre, plus souvent qu’on pourrait s’y attendre, son essence était précisément comme ce que s’imaginaient les sensibilités d’un enfant. 0 Exactement comme ces deux-là l’avait vu.

---------.........


« Hé~~, Izuna~ Où es-tu ? »

« … Izuna-tan… Où… ? »

— Tet fut plus rapide qu’Izuna pour réagir aux voix qui s’approchèrent, en bondissant sur ses pieds.

« Oups. J’imagine que c’est l’heure d’y aller. C’était amusant d’avoir pu discuter avec toi ! ♪ »

« Attends. Pourquoi es-tu venu ici, dess ? »

Izuna en était enfin venu à la question la plus importante.

— Qu’est-ce que le Dieu Unique faisait là ? Mais Tet répondit simplement avec une expression plutôt perplexe.

« Hmm~ En vérité, j’étais juste venu passer le bonjour à 『  』-san, mais c’est bon. ☆ »

Sur ces mots, il fit apparaître de la lumière du 『Suniaster』.

« Parce que j’ai découvert quelque chose de bien mieux. Hatsuse Izuna-chan, je t’attendrai aussi. ☆ »

Remarquant la réaction abasourdie d’Izuna lorsqu’elle entendit son nom qu’elle ne se souvenait pas avoir donné.

Rayonnant d’une maline satisfaction de l’avoir surprise à la fin – foop – Tet disparut dans les airs. Mais…

« … Ce bâtard, il a gagné et s’est enfui, dess ! »

Réalisant qu’elle s’était fait avoir, la queue d’Izuna gonfla, et son grognement solitaire résonna dans la ruelle…

Partie 2[edit]


« Ah, la voilà~ Franchement, jusqu’où t’es allée, Izuna ? On s’est inquiétés ! »

« … Izuna-tan… tu… t’es… perdue ? »

Leurs réactions furent immédiates lorsqu’un jeune homme aux cheveux noirs et en contraste une jeune fille à la peau blanche – Sora et Shiro – repérèrent Izuna.

« Izuna~ Tu peux pas errer toute seule comme ça ! Il existe aussi des gens louches dans ce monde ! »

« … Hmm. Comme Nii… ou, comme, Shiro… »

Et en poussant des bruits que quiconque – eux deux également – trouverait louches, ils se mirent à l’enlacer et à la caresser.

Visiblement, ils avaient été véritablement inquiets, bien que la notion que quelque chose puisse « arriver » à Izunaun Thérianthrope était absurde.

« … Je, euh… suis désolée, dess… »

Izuna repensa à l’histoire de Tet et s’excusa avec des sentiments complexes, son visage baissé.

« Ah ! Vous avez trouvé Izuna-san !? Haah… Je suis contente~ »

La fille aux cheveux rouges couverte de sueur qui arriva en retard – Steph – courut vers elle de la même manière.

« Vraiment, Izuna-san tu ne peux pas partir toute seule ! Regarde ces gens louche ! »

Izuna leva ses yeux pour s’excuser auprès de Steph qui pointait Sora et Shiro du doigt.

Son regard se posa sur la poitrine de la fille, sur laquelle était épinglée une broche sertie d’une pierre bleue.

« Hé, hé, Ste-kou. »

« Euh, oui, j’y suis habituée maintenant… Qu’y a-t-il ? »

« La pierre sur ta poitrine, où l’as-tu prise, dess ? »

« Pourrais-tu arrêter de dire cela comme si je l’avais volée !? »

Après avoir crié ainsi comme si elle n’avait pas pu s’en empêcher, Steph présenta soigneusement sa broche.

« C’est un cadeau que j’ai reçu de mon grand-père. C’est un héritage familial qui s’est transmis de génération en génération dans la famille Dora. »

« Laisse-moi la voir, un peu, dess. »

« Euh, d’accord… Ça ne me dérange pas, mais ne la cass… »

Izuna hocha solennellement la tête à l’avertissement en même temps que Steph lui présenta la broche à contrecœur.


— *poc*


« Arrrrrrrrrrrrrrgh mon trésor familial ! Mon trésor familiaaaaaaal !! »

Soutenant Steph qui s’était effondrée avec de l’écume en bouche, Sora murmura en plissant les yeux :

« Regarde bien, elle a juste retiré la partie décorative… mais pourquoi t’as fait ça, hmm, Izuna ? »

Izuna retourna la pierre pour voir la partie cachée par la décoration, et sourit légèrement. Remarquant cela, Sora et Shiro regardèrent dans ses mains, mais…

« … ? C’est quoi, ces lettres ? »

« … Ce n’est pas, de l’Imanity… Jibril… tu peux, les lire ? »

Shiro appela le nom de quelqu’un qui n’était pas là comme si c’était plutôt normal.

« Ou~i oui oui. ❤ C’est moi, Jibril, qui vole à votre service et à votre appel. Mes Maîtres, quelle aide puis-je vous procurer, moi qui peux interpréter avec facilité plus de sept cents langages différents qu’ils soient modernes ou anciens ? ♪ »

« … Comme si, tu le savais pas… ? Izuna-tan, qu’y, a-t-il… ? »

L’apparence soudaine de Jibril avait provoqué Izuna, qui la regardait et grognait férocement.


« … En y réfléchissant, c’est pratiquement de sa faute à elle, dess ! »

Sa fourrure se hérissa en même temps qu’elle poignarda Jibril du regard, mais personne ne comprit ce qu’elle voulut dire.

« Je-Je ne sais pas quel est le problème… mais, Jibril, tu peux lire ça ? »

« Oh, mais voilà de très vieux glyphes. Ils datent d’avant que le langage des Immanity ne soit standardisé… Hmmm… »

Même Jibril commença sa traduction avec un Si je ne fais pas erreur… avant de lire :


— 『Coronne Dora』

— 『Riku Dora』

— 『Schwi Dora』


« … ? C’est qui ? Des gens de ta famille, Steph ? »

Steph répondit avec fierté et honneur.

« Coronne Dora… la Reine fondatrice d’Elchea. Personne ne la vit pleurer de toute sa vie. Elle était pleine de sourires et de sagesse, c’était la remarquable femme qui a mené l’Imanity après la fin de la 『Grande Guerre』… la fierté de la famille Dora. »

« Toi !! T’es la descendante directe de la fondatrice de ce pays !? La Grande Guerre s’est terminée il y a six mille ans, pas vrai !? »

« … Steph… tu étais, une princesse… ? »

« Pourrais-tu ne pas dire cela en employant le passé !!? »

Mais, dit Steph en penchant sa tête sur le côté en regardant la broche.

« C’est bizarre… Je ne me souviens pas du tout avoir déjà vu ces deux noms-là… »

« … Par chance, j’ai déjà entendu l’un de ces noms, mais ce n’était pas un Imanity… Une coïncidence, alors ! ♪ »

Bien qu’Izuna grogna devant la remarque de Jibril, Sora pensa, Non, la vraie question est…

« Izuna, comment tu as su qu’il y avait quelque chose cachée derrière la décoration alors que même Steph le savait pas ? »

Lorsque Sora le souligna, Shiro, Steph et Jibril concentrèrent leurs regards sur Izuna, mais…

Elle fit simplement un léger sourire et replaça gentiment la pierre à sa place.

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Il devait y avoir une raison pour qu’il ne lui ait raconté qu’à elle.

Ainsi, son intuition de Thérianthrope – non, son intuition à elle – l’avisa de garder le silence.

---------.........


Bien. Sora observa solennellement les visages de tout le monde.

« Vous avez tous vos affaires, c’est bon ? Shiro ? »

« … OK… »

« Jibril… euh, tu ne portes rien avec toi… »

« Ne vous inquiétez pas, Maître. J’ai compressé l’espace pour les mettre dans ma poitrine. ❤ »

« Quoi, tu as une poche quadridimensionnelle… ? Et toi, Izuna ? »

« Hmm, j’ai ce qu’il me faut, dess. »

« Et là, il y en a beaucoup trop… Steph ? »

« Oui, oui, je l’ai. Les lourds bagages… »

« C’est notre arme secrète, alors fais-y attention, OK ? Attendez… Hé, où est Plum !? »

« Iciii… bien que pas exactement de mon plein gré… Je sortirai dès que le soleil sera couché. »

« Parfait. On dirait que tout le monde est prêt. »

« Quoi ? Sora… tu ne vas pas attendre ces deux-là ? »

« On les rejoindra sur place. Dans le pire des cas, tu sais qu’ils peuvent toujours nous rejoindre en cours de route. Donc, maintenant… »

Avec des sourires intrépides, Sora et Shiro regardèrent autour d’eux en demandant :

« On y va ? »

Partie 3[edit]


--------.........

Sous une lune rouge, Sora bavardait tout en menant le groupe.

« Depuis qu’on est venu dans ce monde et qu’on a entendu parler des 『Dix Commandements』 et des 『Exceeds』, je me suis toujours demandé… »

Seize Races, avec chacune sa 『Pièce de Race』.

Toutes les rassembler conférait à quelqu’un le droit de défier le Dieu UniqueTet. C’était le but de ce monde. De ce jeu.

Mais cela soulevait une question.

« … Comment, collecter… les Pièces de Race… des Races, qui ne forment pas, de groupe… comme les Anciens Dieux ? »

Marchant aux côtés de Sora, Shiro compléta ses pensées, petit à petit.

— Numéro Sept des 『Dix Commandements』 : 『Les conflits de groupe devront entraîner la nomination d’un représentant ayant une autorité absolue.』

En chancelant derrière eux, Steph venait de comprendre quelque chose d’évident maintenant qu’on lui avait fait remarquer.

« C’est vrai, les Anciens Dieux n’ont pas désigné de Représentant Absolu. La 『Pièce des Anciens Dieux』 ne peut être prise. »

Trottinant derrière Sora qui résumait ce que cela impliquait, Izuna n’était toujours pas sure d’avoir bien tout compris.

« Du moins, c’est ce que doit penser un Ancien Dieu, pas vrai ? »

Les coins des lèvres de Sora s’élargirent sarcastiquement en disant cela.


« Ce monde que Tet a créé, ce n’est qu’un 『jeu dans lequel les Anciens Dieuxnous collectons les pièces des autres races』. »

— Oui, la différence entre Celui qui jouePlayer et celui qui priePrayer.

Les Anciens Dieux partaient du principe qu’ils étaient les ParticipantsPlayers, et que le reste n’était que des PiècesPrayers.

Ils étaient donc juste retournés dans les cieux, imagina Sora.

Après tout, ces gars s’étaient fait la guerre pendant une éternité.

On pouvait donc s’imaginer que des races supposeraient la même chose, abandonneraient et capituleraient devant eux.

« Ce-pen-dant… »

Sora poursuivit son raisonnement comme pour se moquer des dieux qu’il imaginait.


« Ils se plantent complètement, vous savez~ »

Marchant à côté de lui au meilleur de sa forme sous le clair de lune, la Dhampire – pardon, le Dhampire – ricana.

« Ouii… Parce que pour commencer, cette histoire est… »

Oui, pour commencer, marchant avec sa main dans celle de Sora, Shiro sourit d’un air narquois.

« … Si on n’a pas… à prendre, la Pièce de Race… c’est une… tout autre, histoire… »

Jibril rayonna comme si elle était émerveillée par la perspicacité de Sora et Shiro – de ses Maîtres.

« Tout à fait ! Après tout, si c’est un Représentant Absolu des Anciens Dieux que vous cherchez… »

Ils s’arrêtèrent tous dans leur élan avec un *zump*.


« … pourquoi laisser les Anciens Dieux en décider, pas vrai ? »

Sora plissa ses yeux comme pour vérifier l’identité de la personne devant eux et ajouta :


« PrêtresseMiko-san de quelque chose ? »


Capital de l’Union Orientale – Kannagari – Jardin Intérieur du Sanctuaire.

Sur le pont rouge au-dessus de l’étang illuminé par la divine lumière de la lune, assise sur la rambarde, faisant gentiment sonner ses petites cloches…

— 『Miko』, Réprésentante Absolue de l’Union Orientale, des Thérianthropes, secoua ses deux queues dorées et sourit d’une façon ensorcelante.

Partie 4[edit]


— Au-delà de l’horizon.

De retour au sommet du Roi Noir, Tet regarda vers le monde en bas et s’exprima.

Cela n’était destiné à personne, il jouait simplement avec des cartes en main, lançant des mots dans le vide.

« Le monde est vraiment simple en vrai… tout comme il le pensait. »

— De la manière que tout le monde avait dû le voir pendant son enfance.

Ce qui était compliqué et qui rendait les choses difficiles n’était pas le monde en lui-même.

C’était les personnes terriblement ennuyeuses qui y vivaient… Tel était l’avis de Tet.

« J’ai pris la peine de créer un mondejeu aussi simple, et ces gars mettent tout en l’air… mais je suis sûr vous autres pouvez leur montrer, pas vrai ? »

Ces gars qui mettaient tout en l’air. Oui, ces personnes ennuyeuses.

Ces personnes condescendantes qui pensaient qu’ils savaient tous, comme des genres de adultesdieux.


Donc, avec un soupire, Tet – le Dieu UniqueCréateur du Jeu – regarda ceux qui se méprenaient sur ses règles et ruinaient le jeu lui-mêmela Balance du Jeu.

Avec un sourire malicieux et des yeux emplis d’un venin enfantin, il médita.

« J’imagine que ce sera « toi » qui te feras emporter en premier… C’est le karma, hein ? ☆ »

Abattre un dieu pour la troisième fois dans l’histoire, tuer un dieu sans le tuer…

Les yeux de Tet se mirent soudainement à briller, et il fit balancer ses jambes avec excitation.

« Je vous connais. Vous pouvez le faire. Je vous attends. Je crois en cous, alors dépêchez-vous… »


« Faites tomber ces gars ennuyeux et venez jusqu’ici !! »

Partie 5[edit]


« Matérialisation de l’Essence, Divinité Révélée – Configuration de la Divinité… Minimum. »

Du vent et des nuages tourbillonnèrent autour de Miko.

Au centre de ce vortex de pouvoir – qui fit même retenir sa respiration à Jibril – Miko conclut.

« Sora-san, Shiro-san et vous autres… Je vous confie mon dernier coup… »

C’est pourquoi…

« Le rêve que j’ai vu une fois… et la "continuation" de ce rêve… »

Mais Sora interrompit sa phrase en la continuant.

« Est à n’en plus finir, ouais, on va le prouver. Ne vous inquiétez pas. Laissez-nous faire. »

Semblant satisfaite de cette réponse, 『Miko』 ferma ses yeux, puis…

L’atmosphère, les nuages et la terre tremblèrent. La manifestation d’un concept occulta le monde, et forma des mots.


『Pour quelle raison m’avez-vous invoquée, ô mortels ?』

La « personne qui n’était pas » Miko ouvrit ses yeux et posa cette question.

L’autorité et la présence, l’écrasante pression, de cet être les submergèrent…

« Vieux parasite arrogant qui vit aux crochets des gens et de la planète. »

« … L’organisme inutile… pire que des hikineet, des puceaux sans amis… comme moi ou Nii. »

— Sora et Shiro provoquèrent simplement la tempête, autrement connue comme :

« Numéro Un des 『Exceeds』 – les Anciens Dieux, les Dieux d’An~tan. »


« Allez. Commençons donc le jeu. Pour être franc, les Anciens Dieuxvous autres nous gênez. »



Références[edit]

  1. Riku signifie « Terrain/Terre », opposé à Sora qui signifie « Ciel ».
  2. Une unité de mesure en architecture japonaise. Cela équivaut à peu près à 55mètres.
  3. Elle s'appelle Coronne (se prononçant normalement "Korooné"), mais tout le monde l'appelle Coron (prononcé "Korone").
  4. L’onomatopée utilisée lorsqu’on touche/caresse quelque chose de doux. mofumofuもふもふ signifie « doux au toucher ».
  5. Un pseudépigraphe est un ouvrage dont le nom de l’auteur ou le titre sont faux. (Wikipédia) Les Ex-Machinas utilisent des armes qui reproduisent les attaques des autres d’où l’utilisation de ce terme.
  6. Des « lames de vide » dans la version officielle. Le terme aérolame me semblait plus compréhensible pour se l’imaginer à la lecture.
  7. Cette histoire semble être celle que Jibril avait mentionnée dans le volume 2 ou 3.
  8. Un réseau auxquels plusieurs Ex-Machinas peuvent accéder pour s’échanger des informations.
  9. Encore de l’allemand.
  10. Avant cela, il ne la considérait que comme une chose, une machine.
  11. Cela signifie « Noir » en allemand, à l’inverse de Shiro, qui signifie « Blanc » en japonais.
  12. Littéralement un "corps d'analyse", mais analyste fait moins lourd et veut se référer surtout à la fonction.
  13. Un antifouling est une peinture destinée à empêcher les organismes aquatiques de se fixer là où elle est appliquée.
  14. Proche de l’allemand Befehlen pour dire « commander ».
  15. « Unweg » signifie détour en allemand.
  16. Terme utilisé pour marquer le point des dégâts les plus sévères et de la destruction, généralement utilisé pour les bombes ou des catastrophes naturelles.
  17. Jeu d’échecs où les joueurs ont peu de temps.
  18. Littéralement « Shinku », mais comme sa descendante doit être Feel, choisir « Think » est une traduction très probable.
  19. .
  20. Celui du jeu d’échecs.
  21. Le « singe qui parle » mentionné par Riku dans le chapitre 3.
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