Ore, Twintail ni Narimasu Tome 1 : Chapitre 1

From Baka-Tsuki
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Chapitre 1 : Je suis une twintail[edit]

Partie 1[edit]

Après l'école au premier jour de ma vie de lycéen, moi, Mitsuka Souji, accompagné de mon amie d'enfance, Tsube Aika, prenions un repas tardif au Café Adolescenza. Il y avait un air de plaisanterie dans le fait de voir des étudiants ici, mais, puisque j'habitais-là, c'était plutôt normal dans mon cas.

Le produit phare est notre mélange spécial de café fait maison. Il a beaucoup de fan, mais, puisque la boutique est une activité que ma mère fait en « à côté », elle est sujette à fermer lorsqu'elle en a envie.

La pancarte sur la porte affichait « Fermé ». Bien sûr, cela voulait dire qu'il n'y avait que nous deux.

La forte odeur d'épices flottait dans l'air, mais, comparé aux troubles qui m'agitaient intérieurement, c'était à peine une gêne triviale.

« Pourquoi j'ai sorti un truc comme ça... »

« Il n'existe pas de Club de Twintail », venait de me dire mon amie d'enfance tout en arborant un air étonné. L'odeur d'épice lui tournait autour.

« J'ai été mis au courant… je l'ai écrit sans réfléchir. J'y pensais pas vraiment ! »

« Si tu me le demandes, quiconque note par inadvertance des choses comme ça est une calamité. Tu n'as que les couettes dans ta tête. »

« Tais-toi ! Combien de fois vas-tu te moquer de moi pour ça ?! »

« Ouais, ouais. » Elle rigola.

Les deux serpentins de cheveux qui s'écoulaient de chaque côté de sa tête, suffisamment longs pour atteindre ses hanches, s'agitèrent furieusement.

« Bah. »

Elle essayait de faire au mieux pour m'énerver, mais, pour moi, ça avait l'allure d'une salutation rafraîchissante.

Comme toujours, la vue de ses couettes étaient ravissantes.

Ses couettes encadraient sa tête et descendaient jusqu'à sa taille - elles étaient peut-être des plus basiques, mais j'ai décidé depuis longtemps que leur charme résidait sur cette simple pureté. Tel la peinture d'un artiste célèbre, elles nous attiraient à elles.

« Le professeur n'avait pas besoin de le dire tout haut... »

« Bon, tu t'attendais à quoi en écrivant un truc aussi bizarre ? »

« Eh bien, excuse-moi ! »

Peu importe le temps qu'on chipote dessus, bien qu'il me reste plus d'un milliers de jours dans ma vie de lycéen, je ne pense pas être capable de passer dessus.

L'école où je vais, l'Académie Privée de Yougetsu, dispose de classe partant de l'école élémentaire jusqu'au collège. C'est l'incarnation de l'école ascenseur[1].

Je n'y avais jamais beaucoup pensé, mais, après avoir vu le bâtiment principal et le gymnase, j'ai été écraser par leurs tailles. Il n'y avait rien dans le campus du collège.

Après la cérémonie d'entrée, nous nous sommes rendus au gymnase pour le « Module d'Orientation de Club ». Les nombreux clubs de sport et culturels tentèrent leurs chances en se dévoilant aux nouveaux élèves. La passion qu'ils affichèrent me remua profondément.

Mais…

Le souvenir qui était le plus vif en moi, c'était celui de cette fille qui monta sur l'estrade. Plus spécifiquement, sa coupe de cheveux : des couettes.

Shidou Erina.

Elle était aussi grande qu'une collégienne, mais son discours de bienvenue de troisième, en tant que Présidente du Conseil des Élèves, rivalisait avec celui des plus grands orateurs de l'histoire humaine. Son éloquence toucha le cœur de chaque personne qui l'entendit.

« Des possibilités illimitées s'offrent à chacun d'entre vous. Ensemble avec l'Académie Privée Yougetsu, nous promettons d'être le phare brillant qui dirigera votre périple vers un futur radieux. »

Elle aurait été aussi grande qu'une diplômée que son discours n'aurait pas eu la moindre trace de condescendance. La dignité de son allure était envoûtante.

(Elle est magnifique... )

Je l'ai tellement fixée que j'en ai oublié de cligner des yeux.

Elle n'était pas aussi grande qu'une diplômée, mais, dès lors qu'elle s'exprimait avec ses manières de lady raffinée, son charisme naturel éclatait au grand jour.

Et, par-dessus tout : ses couettes.

Bien sûr, les cheveux n'ont pas de compétitions, mais, si je devais me prononcer moi-même, ses twintails étaient haut de gamme. Leurs extrémités étaient légèrement bouclées, affichant son éducation royale.

Alors que son discours devenait passionné, ses gestes et ses mouvements devenaient plus animés, ses couettes dansaient en tandem tel un aristocrate dansant autour d'un chandelier luxueux.

Je pouvais entendre mon cœur battre la chamade dans ma poitrine.

J'avais l'impression que tout le monde autour de moi la fixait comme si c'était un chaton mignon, mais je m'imaginais probablement des choses.

La présidente du Conseil des Étudiants avaient des couettes si épatantes. Je ne pouvait qu'imaginer à quel point ces trois prochaines années allaient être extraordinaires.

Sur le chemin du retour vers ma salle de classe, je ne faisais pas attention aux conversations de mes camarades de classe. Je ne pouvais m'empêcher de repenser au spectacle envoûtant qui s'était présenté à mes yeux. Les émotions que le Module d'Orientation avait suscité en moi continuait de dominer mes pensées.

Tout cela à cause de cette magnifique vue, mon esprit n'était empli de rien d'autre que de twintails. Même une fois revenus dans ma salle de classe, même pendant les présentations, j'étais au septième ciel.

Je n'avais même pas réaliser que j'avais écrit sur le formulaire d'enquête des clubs qui nous avait été distribué après les présentations de ces derniers.

« Ok, je vais commencer à récupérer les formulaires... »

« Eh ? »

La voix lente et traînante du professeur principal me ramena sur Terre. En me tournant, je vis une fille (son nom, je l'ignorais, après tout, je ne faisais attention à personne pendant les présentations) en train de récupérer les formulaires en partant du fond de la classe. Dans la hâte, j'ai marqué quelque chose sur le papier devant moi.

« Hm, hmmm… Huh ? Quelqu'un a oublié d'écrire son nom sur le formulaire... »

« Oh… Désolé. Je pense que ce doit être le mien. Attendez... »

M'étais-je déclaré alors que le professeur feuilletait les documents.

« Oh, tu es donc Mitsuka-kun. Qu'avons-nous là~ ? Le club de Twintail ? Qu'est-ce que ça peut être ? Tu penses créer un nouveau club, n'est-ce pas ? »

« Quoi ?! Non, je n'ai pas l'intention de faire ça, vraiment ! J'étais... »

J'étais paniqué. Comment étais-je censé me rattraper… ?

« Vraiment~ ? Mitsuka-kun, tu aimes vraiment les couettes, n'est-ce pas~ ? »

« Uh, oui. Bien sûr. »

Avais-je répondu par réflexe.

Et là, j'espérais pouvoir recommencer à zéro, en ce lieu remplit de nouveaux visages.

D'un coup, j'ai réalisé que ma position pendant les trois prochaines années avait été déterminée à l'instant.

« Très bien, tout le monde, ce sera tout pour l'appel d'aujourd'hui. Récemment, nous avons repéré une personne suspecte dans le voisinage, soyez donc sur vos gardes, s'il vous plaît. Ok~ ? »

« Pourquoi parlez-vous de ça maintenant ?! Hey, professeur, attendez ! Je suis sérieux à ce propos ! J'aime vraiment les couettes !! Attendez, ce n'est pas ce que je… argh !! »

Et ainsi, le premier jour de ma superbe vie de lycéen s'acheva sur moi-même en train de me saboter de la manière la plus pathétique qui soit.


« Aaaaaaahhh... »

Le souvenir seul était suffisant pour me vider de mon énergie.

Je ne peux le croire, j'ai simplement écrit « twintail » dans une case vide sans même cligner des yeux.

C'est une sorte de déséquilibre physiologique. Non, à ce stade, je suppose que c'est une part de mon être.

« Mmm. Un autre ! »

Aika commença sa seconde assiette de riz au curry. Assis à ses côtés, il y avait moi, incapable de boire ne serait-ce qu'une gorgée de café.

Je sais que je n'avais aucun appétit, mais ce curry était le mien, n'est-ce pas ?

« Noter ce genre de choses n'est pas si dramatique, mais ce qui a suivi était bien la pire remarque jamais faite. Pourquoi tu as pété les plombs comme ça ? »

« Pourquoi tu n'as rien dit ? Tu savais que j'allais m'emporter ! Nous sommes amis, n'est-ce pas ?! »

« Amis… huh. »

Répondit Aika, ses lèvres déformées par un certain agacement. Pourquoi donc ? C'est pas ce que tu es censée faire lorsque tu prends le repas de quelqu'un d'autre !

« Ce formulaire, c'était juste pour avoir la première impression de chacun. C'était juste une enquête de curiosité. Ouais, ça disait de noter les clubs qui t’intéressaient, ou le club que tu voudrais créer, et tout ça, mais c'était juste de la formalité. Qui diable écrirait ce qu'il a vraiment envie ? »

« Um, c'est... »

« Tu sais ce que ça veut dire, n'est-ce pas ? En notant ça, tu as dit à tout le monde que même après avoir vu toutes les présentations des clubs, même après tous leurs efforts de recrutement, tu as l'intention de créer ton propre club. Tu l'as bien compris, n'est-ce pas ? »

« Eh bien, oui, mais… malgré tout, j'ai bien écrit « Club de Twintails » ? »

« Oui. »

« Je suis très calme maintenant, mais, à ce moment-là, je ne savais même pas ce que je faisais ! »

« Au moins, je peux être fière de ne pas être celle qui a écrit sur ce truc quelque chose de ridicule, comme le nom d'une coupe de cheveux peu fréquente. »

« Ouais, c'est vrai, qu'en est-il de gonfler cette petite poitrine qu'est la ti… aaaarggh »

La chute de ma phrase mourut avant même de pouvoir sortir de ma bouche.

Aika avait un complexe concernant sa modeste (inexistante) poitrine, c'est pourquoi j'aime bien me moquer d'elle à ce sujet.

Malheureusement pour moi, elle me frappa au visage d'une main alors qu'elle continua de manger avec l'autre.

Je ne peux pas vraiment me plaindre alors que tout le reste chez elle est parfait.

Spécialement ses couettes.

Tout particulièrement ses couettes.

« Ugh. Si seulement j'étais meilleur pour improviser... »

Bien que j'aurais aimer blâmer le professeur principal d'avoir détruit mon avenir autrefois radieux, je sais que, comme l'a dit Aika, c'était entièrement de ma faute.

Soupirant tristement, j'enveloppais ma tête de mon bras.

« Cela dit, ton obsession aurait été exposée tôt ou tard. Regarde le bon côté, au moins tu n'as plus besoin de t'en soucier. »

« Je suis à un carrefour de ma vie, là ! Ne dévore pas deux plats de curry l'air de rien ! Et comment tu peux boire tout ce café en même temps ?! »

On aurait pu croire que quelqu'un comme elle, capable de finir deux plats de curry comme si de rien n'était, avait une grosse poitrine… Était-ce à cause de ses cheveux ? Est-ce que son corps utilisait tous les nutriments juste pour les maintenir… ?

Mystérieusement, un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Mon regard fureta aux alentours.

« … ? »

Il y avait une femme assise de l'autre côté de la pièce. Pour diverses raisons, sa table était complètement opposée à la nôtre. C'était presque comme si elle nous espionnait.

(C'est étrange, je pensais que Maman avait déjà fermé le restaurant.)

A en juger par les tasses sur la table, elle semblait être là depuis un bon moment. Ne l'avions-nous tout simplement pas remarquée ? Mon dieu ! Maman, regarde bien avant de partir à la hâte, je t'en prie !

Super ! Je pensais qu'il n'y avait personne. Pourquoi ai-je parlé comme ça ?

« Hey… Souji. Tu le fais de nouveau ? »

« Huh ? »

Reprenant mes esprits, je réalisai que je tenais entre mes mains les couettes d'Aika. Je me dépêchais de les lâcher alors qu'elle soupira d'un air dépité.

C'est de ta faute de les laisser à portée de main si facilement… c'est ce que j'aurais voulu dire, mais ça aurait rendu les choses encore pires.

Lorsqu'elles sont aussi longues que celles d'Aika, en position assise, si tu ne prends pas la peine de les poser sur une chaise ou une table, elles touchent le sol.

« Désolé. Je ne peux vraiment pas me retenir. C'est comme ça depuis qu'on est enfants. Toucher tes couettes… me calme, tout simplement. »

Je savais qu'Aika répondrait calmement. Elle soupira à nouveau.

« Sérieusement. A cause de toi, je commence à avoir honte de moi-même. »

« Et c'est ma faute ? »

« Qu'est-ce que tu comptes faire si quelqu'un l'interprète mal ? Ils vont regarder mes couettes et… et le fait qu'on soit amicaux… et relier les deux... »

Une fois son café fini, le regard d'Aika passait de la table à moi, alors qu'elle appuyait timidement ses index l'un contre l'autre.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Ne me dis pas que tu veux changer ta coupe de cheveux ? »

« N, non, pas moyen ! Pourquoi est-ce que je changerais ma coupe de cheveux simplement parce que quelqu'un m'a fait une remarque dessus ? J'aime mes cheveux comme ça, merci beaucoup ! »

Exactement. Voir sa détermination inébranlable me rendait fier de ma camarade de classe.

Malgré son attitude, Aika est l'une des rares personnes qui comprenait mon amour pour les couettes. Comme elle le disait, on se moquait souvent de nous parce qu'on était tout le temps ensemble.

Mais… aucun de nous deux n'en avait que faire de ce que disaient les autres.

Elle est mon amie d'enfance, ma meilleure amie.

Tout le monde a un ami ou deux qu'il garde tout au long de sa vie, quelqu'un à qui il peut ouvrir son cœur. Et dans mon cas, par pure chance, il s'agissait d'une fille.

C'était en grande partie dû au fait que nous soyons voisins, mais il semblerait également que nos familles soient en bons termes depuis très longtemps. C'est pourquoi, c'est presque comme si nous étions de la même famille, comme si nous étions frère et sœur.

Depuis l'école primaire, je n'ai jamais été capable de la battre dans un combat. Ce n'est qu'après coup que j'ai découvert que son papy lui apprenait les arts martiaux.

Faisant l'impasse sur mon orgueil blessé, j'ai commencé à m'entraîner avec elle au dojo. Je pense que c'est ainsi que j'ai commencé. Depuis lors, nous avons toujours passé du temps ensemble.

Pour diverses raisons, nous nous sommes toujours retrouvés dans la même classe. Peu importe à quel point les classes étaient mélangées, ou le nombre d'élèves transférés qu'on y ajoutait, nous étions ensemble tous les ans.

Pour être honnête, ça commençait à devenir vraiment étrange.

Aika était toujours populaire. Elle est franche, honnête, forte et toujours si pleine de vie… Je veux dire pourquoi ne le serait-elle pas ?

Et, il y a moi, celui qui foire complètement son premier jour d'école. J'espère que je ne lui cause pas trop d'ennuis.


« … !? »

Je ressentis un nouveau frisson parcourir mon dos.

« Huh ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Rien... »

Je chuchotais. Aika semblait l'avoir remarqué aussi, cette cliente était toujours là.

« Comment… Pourquoi j'ai pas ressenti sa présence… ?! »

Bien qu'Aika chuchotait, ce qu'elle venait de dire était encore plus grandiose que d'habitude. Est-ce qu'en temps normal tu ressens constamment la présence des gens… ?

Cette femme était toujours assise là, elle nous observait calmement.

Ses yeux rencontrèrent les miens.

Elle s'empressa de détourner son regard en direction du mur derrière elle.

« Bordel… ? »

Ok ? C'était étrange, mais je me serais également senti mal à l'aise si d'autres clients avaient fait tout un plat de l'autre côté de la pièce. Je suppose que je me serais retenu.

Alors que je relâchais mon attention, ce n'était pas du tout le cas d'Aika. On aurait pu dire qu'elle était sur le qui-vive.

Les couettes ont leurs propres expressions : colère, tristesse, joie, suspicion et anxiété, ce n'était-là qu'une partie des émotions qu'elles peuvent exprimer.

Ce que je veux dire, c'est que les couettes sont comme une seconde bouche.

« ... »

Aika me faisait signe silencieusement de l'autre côté de la table. A présent, la femme dressait devant elle un journal, comme pour se cacher de nous.

Elle avait percé un trou à travers celui-ci et nous espionnait.

Vous plaisantez ?

C'est ridicule, était-elle en train de tourner une sorte de parodie comique ?

Je devenais paranoïaque sur le fait qu'il puisse y avoir une caméra cachée dans le café. Faites que je me trompe.

« … Essayons de ne pas la regarder. »

« D'accord. »

Aika avait aussi remarqué que c'était la meilleure chose à faire dans ce genre de situation.

Notre présumée suspecte replia le journal, le posa sur la table et se leva.

Pendant un moment, j'espérais qu'elle s'en aille. A la place de se rendre vers l'entrée, elle vint dans notre direction.

Elle s'arrêta devant moi, impassible face à notre étonnement, et me regarda directement avec un sourire sur son visage.

« Ça te dérange si je m’assois avec vous ? »

« Je t'arrête tout de suite ! » S'écria, exaspérée, Aika à la vitesse d'un éclair.

« Oui ? »

Aika se leva tout en me fusillant du regard. Je tressaillis instinctivement. Basculant sa tête en arrière, la femme se mit à rire.

« Qui es-tu ?! »

« On s'en fiche de moi. »

« JE m'en fiche pas ! »

« J'ai affaire avec ce gentilhomme, là. »

« Avec moi ?! »

A la manière d'un guide touristique en pleine explication, elle me désigna de sa main ouverte.

« Qu'est-ce que tu crois faire exactement ?! Te tenir-là avec ce visage calme et ces vêtements flashy… ! Je vais te planter cette paille dans ton décolleté ! »

« Oh, oh, calme-toi, Aika. S'il te plaît. » Dis-je pour désamorcer la situation.

Je me retrouvais un peu abasourdi par sa beauté. Elle avait beau être un peu bizarre, mais, à la voir de plus près, elle était vraiment une femme incroyablement belle… une jeune femme d'après son apparence.

Son japonais était parfait, mais elle était clairement étrangère. Elle avait des cheveux blancs… non, attendez, plutôt argentés.

Comme s'ils avaient été teints, mais pourtant ils semblaient naturels. Par contre, ce qui les rendait encore moins authentiques, c'est que les cheveux argentés comme les siens n'existent pas. Malgré tout, ils étaient magnifiques.

Ils semblaient briller dans la faible lueur du café.

De paire avec ses longs cils, ses yeux étaient si bleus qu'ils rappelaient des saphirs.

En longeant de mon regard la courbe de son nez, elle sourit radieusement avec ses lèvres roses délicates.

Comme si elle était tout droit sortie d'un film, comme si elle était une fée mystérieuse, il semblait que son corps tout entier était nimbé d'une lueur pâle, comme les scintillements d'une luciole.

Et par-dessus tout, à peine visible lorsqu'on regardait son visage, l'énorme volume mammaire était remarquable. Quelle fée outrageuse !

Elle paraissait avoir le même âge qu'Aika, mais la différence entre ces derniers était alarmante. Ses vêtements légers mettaient l'accent sur son décolleté par le biais de son apparence soignée. Par-dessus, elle portait une robe blanche qu'on aurait pu désigner sous l'appellation de manteau. Le design était plutôt à la mode.

Sa jupe, qu'on pouvait à peine appelé une mini-jupe… traçait une ligne qui laissait à se demander comment ses sous-vêtements pouvaient demeurer invisibles. Néanmoins, en jetant un coup d’œil à ses longues jambes, tous les doutes concernant sa coordination vestimentaire disparaissait. Ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait habituellement voir dans la foule.

C'est une telle honte !

Des couettes seraient si bien avec ses cheveux argentés étincelants.

Et nous y voilà encore… J'avais à peine rencontrer cette fille que mon cerveau était déjà empli de pensées de couettes.

Pour un homme dans la puberté, déshabiller une telle fille du regard aurait été un instinct tout ce qu'il y a de plus naturel, un instinct perfectionné au cours des millénaires.

Nue ? Avec des couettes ?

Hmmm…

Je suppose que ça compte quand même ?

« Ow. »

D'un coup sec, Aika me frappa la tempe à l'aide de sa paille. « Bordel, qu'est-ce tu fous », lui demandais-je d'une voix étouffée. Elle tourna simplement sa tête en lâchant un *Hmph !*.

Constatant nos chamailleries à tous les deux, la fille nous porta un regard amusé avant de se mettre à rire. Au lieu d'un rire innocent, je ressentis un spasme maléfique derrière celui-ci. Peut-être avais-je tort, elle semblait pourtant être une personne gentille.

« Uhm, y'a-t-il quelque chose que NOUS pouvons faire pour vous ? »

Inconsciemment, je m'enfonçais dans le dossier de ma chaise.

La fille mit sa main sur celui-ci et se pencha vers moi.

« Oui. J'ai une affaire très importante pour TOI. »

« … Une affaire importante ? »

Prétendre ne pas l'avoir bien comprise n'avait pas vraiment fonctionné.

Elle réitéra qu'elle ne souhaitait parler qu'avec moi… était-ce un problème de langage ? De l'autre côté de la table, les froncements de sourcils d'Aika s'intensifièrent.

« Mon nom est Twoearle. »

« Je vois… Madame… Twoearle... »

Elle était clairement étrangère. Malgré tout, son japonais était impeccable.

« Tu aimes vraiment les twintail, aucun doute. »

« Je les aime. »

Oops… c'était ce que je pensais intérieurement. Je l'avais laissé échappé immédiatement. Le dire à haute voix à quelqu'un que je venais à peine de rencontrer… n'avais-je vraiment rien appris de ce qui s'était passé plus tôt dans la journée ?

« Accepterais-tu de mettre prendre ce bracelet sans me demander pourquoi ? »

« Ça à quoi à voir avec tout ça ?! »

La fille dénommée Twoearle sortit soudainement l'objet de la poche de son manteau et me le remit. C'était un superbe bracelet rouge rutilant.

Elle prit avantage de ma confusion, elle saisit délicatement l'objet et m'écarta gentiment les doigts.

« E-Et maintenant... »

C'est avec un sourire espiègle qu'elle prit le dos de ma main. A ce stade, une étrange sensation de picotement se fit sentir dans mon corps.

« Maintenant, met-le, s'il te plaît. »

« Il n'en a pas besoin ! »

Aika se pencha le long de la table et attrapa le bracelet qu'elle rendit à Twoearle.

« Qu'est-ce qu'il y a avec toi au juste ?! Tu papillonnes ici et tu te mets à lui donner des choses étranges, quelle rustre ! »

« Ce n'est pas quelque chose de suspect. »

« A ce stade, c'est un peu difficile de le voir comme AUTRE CHOSE que suspect ! »

Comme d'habitude, elle ne se ménageait pas même avec quelqu'un qu'on venait de rencontrer.

… Bon, cela dit, je suis d'accord que c'était plutôt douteux.

« … Uhm, bon… hmmm...Ah ! »

Brusquement, Twoearle saisit mes mains et dit : « C'est moi, Souji-kun. Moi ! »

« ...Eh ? »

J'étais perplexe quant à ce ton soudainement amical.

« Tu te souviens de moi ? Regarde, c'est moi ! Twoearle. Tu vois, j'ai un petit problème en ce moment… du coup, tu pourrais prendre ce bracelet ? »

Je pense que je m'imaginais des choses, mais la manière dont elle se pencha excessivement vers l'avant, exposant à mes yeux son décolleté, me sembla être une invitation à regarder son opulente poitrine.

« Uh, boonn... »

« Qu'est-ce qui te fait croire qu'on tomberait dans un panneau si grotesque ?! »

« Yeargh ! »

Avec un claquement de son poignet, la joue de Twoearle fut violemment giflée par Aika.

« Tu es une idioooooote ?! Comment peux-tu frapper quelqu'un que nous venons de rencontrer ? C'était vraiment trop ! »

Mon emportement se changea en cri.

Ce n'était pas qu'une simple gifle, c'était un Mizukage Juuryuu, une technique héritée du grand-père d'Aika. A l'opposé de toutes les théories d'arts martiaux, son but est de causer autant de douleur que possible à la victime en frappant ses pommettes. Bien utilisé, il pouvait même mener à une commotion cérébrale.

Et, actuellement, c'était une lycéenne qui venait stoïquement d'utiliser cette arcane, démontrant au monde sa maîtrise du style.

Pas étonnant que le vieux Gramps ait désigné Aika comme son successeur.

« Souji ! Cette femme est un piège ! Exactement comme ces gens qui t'accostent dans les ruelles et essayent de te tirer la bonne fortune ! Ce bracelet est un truc du genre des indiens mohicans, un genre de truc d'hooligan ! »

« De quoi tu parles au juste ?! »

Quoi qu'il en soit, c'est toi la méchante ici ! Qui d'autre ferait quelque chose d'aussi terrible ?

Je regardais à nouveau Twoearle, elle était courbé en deux, ses mains couvraient son visage.

« Es- est-ce que vous allez bien ? Désolé pour ça, elle ne sait pas se retenir. »

En plus de tout ça, c'était une belle étrangère, ça craindrait encore plus si cela se transformait en incident international.

« Huh ? Je me suis retenue. Ça ne devrait pas faire si mal... »

Ouais, en effet, si tu t'étais retenue, l'impact n'aurait pas été si bruyant.

Aika commençait à porter un regard mécontent. Elle était du genre à ne pas reconnaître qu'une blessure était plus sérieuse qu'une simple égratignure, elle était du genre à prendre sur elle-même ses éraflures aux genoux.

« O-Oui… je vais… bien... »

« Vous êtes sûre… !? »

La façon dont tu trembles me fait dire que ce n'est pas le cas ! Je lui tendis la main…

« ! »

Aika attrapa le bracelet dans sa main.

« Whoa. »

Twoearle venait à l'instant d'essayer de le glisser à mon poignet alors que j'étais inattentif.

« Vous venez d'essayer à l'instant, n'est-ce pas ?! »

« A quel point est-ce que vous voulez que je porte ce bracelet au juste ?! »

Je fis un pas en arrière. J'avais un mauvais pressentiment quant à tout ça. En même temps, mon cœur battait à cent à l'heure.

« Je ne te demande pas d'argent ! Mets-le simplement ! Je te demande juste de l'essayer ! S'il te plaît, fais-le ou je vais être dans le pétrin ! Si tu ne le mets pas toi-même, je ne peux rien faire ! »

Arrête. Je sais que ça concerne le bracelet, mais ça sonne comme si tu parlais complètement d'autre chose.

« Ne le fais pas, Souji ! Tu vas plus pouvoir l'enlever après ! Puis, elle va te demander ensuite de payer une grosse somme d'argent ! Et, si tu le fais pas, un gang entier de voyous armés de tomahawks vont venir squatter devant ta porte d'entrée avec leurs buggy blindés !! »

Aika avait une réelle conscience du danger, mais je pense qu'elle se méprenait un petit peu.

Twoearle joignit ses mains tout en me regardant droit dans les yeux.

« S'il te plaît, je ferais ce que tu voudras si tu portes ce bracelet... »

« Eh ? »

Mon esprit criait « non », mais mon cœur eut un bref arrêt. Mes yeux se dirigèrent sur les cheveux de Twoearle.

« N'importe quoi… vous avez dit ? »

« Oui… Je ferais tout ce que tu me diras. Je me plierais à tes goûts particuliers si tu veux ! Tout particulièrement les choses coquines… ha… ha... »

Pour diverses raisons, Twoearle commença à respirer bruyamment. Son visage devint rouge.

« Ne dis pas des choses comme ça ! »

C'est pas bon.

Etait-ce qu'on appelle une division culturelle ? Est-ce que les différences au sein de l'humanité sont si difficiles à concilier ? Même si nous parlons la même langue, je doute que nous soyons jamais sur la même longueur d'onde.

« Je ne sais pas ce que tu penses, mais lui demander quelque chose comme ça est inutile. La seule chose qu'il a en tête c'est les couettes. Il va juste te demander d'attacher tes cheveux ou un truc du genre. »

« Vrai… vraiment ?! Mais, c'est un mec, non ? »

Je ne suis pas surpris qu'Aika puisse dire ce qu'elle pense, mais Twoarle me sembla plutôt bien choquée.

Si tu dis que tu es prête à faire n'importe quoi…

Ouais.

Bien sûr.

Twintails.

Twoearle, à demi-souriante, leva ses mains.

« Tu plaisantes… ?! C'est très bien ! Vois ça comme un paiement en avance. Je te laisserai les toucher, juste-là… dépêche-toi… ils sont vraiment très mous ! »

Sa douce poitrine vacillante semblait comme exploser sous mes yeux. Je ne savais plus où regarder.

Elle joignit ses mains sur sa poitrine et se serra contre moi.

« Arrière, perverse ! Je vais te briser la colonne vertébrale en légitime défense si tu t'approches encore plus ! »

Pourquoi es-ce que tu lui explique que tu vas le faire en légitime défense ?

« Calme-toi, Aika ! J'ai compris, j'ai compris ! »

Je devais mettre fin à ce bordel avant qu'Aika ne franchisse la ligne rouge.

« Je vais le prendre. Elle dit qu'il est gratuit, n'est-ce pas ? C'est donc un peu comme accepter des mouchoirs dans la rue[2]. Si c'est tout ce qu'il lui faut pour être contente… c'est gratuit, on est bien d'accord ? »

« Bien sûr !! »

Son soudain sourire, tel une fleur en train d'éclore, me prit au dépourvu. Si seulement elle agissait un peu plus normalement…

« Non ! Ne le fais pas ! Elle tente de t'arnaquer ! C'est comme ces sources thermales où ils proposent des offres où les bains salés sont gratuits, alors qu'au final ils sont super chers ! Elle est comme un de ces vendeurs porte-à-porte ! »

« De quoi tu parles cette fois ? »

« S'il ne le porte pas, le monde sera détruit ! Puis, il est contre la loi d'appâter les gens avec des bains salés gratuits ! »

« C'est exactement ce que j'ai dit, toi, espèce de vendeuse de bains salés gratuits ! »

Sérieux, quelle genre de conversation était-ce là ? Et c'est quoi ce truc de bains salés ? 

« Quoi qu'il en soit, si tu ne le portes pas, toutes les couettes de ce monde vont disparaître ! »

« …QUOI ?! »

La soudaine exclamation de Twoearle fut comme un coup de poing dans l'estomac. Je m'approchai d'elle.

« Qu'est-ce que tu viens de dire bon sang ?! »

« Hop. »

A ce moment-là, Twoearle attrapa mon bras et glissa le bracelet à mon poignet.

« Que... »

Normalement, je n'aurais pas été surpris comme ça. Néanmoins, la pensée dévastatrice de la disparition de toutes les couettes du monde, cumulée à cette paire invasive, enveloppante, ces dons de Mère Nature qui s'appuyaient contre moi… les conflits entre ma tête et mon cœur me laissèrent dans l'incapacité de l'esquiver.

« Grâce au ciel ! Maintenant, nous serons prêts lorsqu'il apparaîtra. »

Après avoir regardé l'horloge, Twoearle soupira de soulagement, puis elle tourna son regard sur moi.

Et merde ! Je doute qu'elle s'en soit rendue compte, mais lorsqu'elle est si proche… le moindre petit mouvement fait remuer, se presser, onduler cette masse contre mon corps… Pas bon !

Reste fort, Mitsuka Souji ! Tu ne dois pas être vaincu par quelque chose comme ça !

C'est une étrangère, ok ? Ce niveau d'intimité est probablement normal pour elle. N'imagine rien de pervers ! Tu vas détruit la bonne image des hommes japonais si ça se voit sur ton visage !

« Enlève-le ! Jette ce truc !! »

Alors que j'étais plongé dans mes pensées, Aika m'avait saisi à la gorge et m'avait de force éloigné de l'étreinte de Twoearle.

« Whoo ! »

C'était comme si je volais. Pouvez-vous le croire ? Elle venait de me soulever avec une sele main !

Ce soudain mouvement envoya balader tout autour de moi les tasses, assiettes et couverts qui étaient sur la table.

« Viens… h-huh ?! »

Aika avait saisi le bracelet à deux mains, son visage dévoilait un effort physique. Je suppose que c'était plus difficile que ce que je pensais.

« Argh ! Je ne… peux pas l'enlever !! »

« Ouch ! Ow, ow, ow, ow !! Qu'est-ce que c'est que ce truc, bordel ? C'est comme une bague de mariage coincée à une jointure de doigt ! »

Contrairement à Twoearle, Aika n'avait pas de « coussins », du coup, lorsqu'elle s'appuya sur moi c'était pour le moins inconfortable. 

« Une bague de mariage ?! Aaaargh… ! »

« Ouaaais !! Arrête ! Tu vas m'arracher le bras ! »

Pour on ne sait quelle raison, Aika se mit à tirer même plus fort qu'avant. Mon bras tressaillit comme si c'était une flamme de bougie exposée en plein vent.

« C'est… étrange… Pourquoi… c'est aussi serré… ?! Regarde ! Il n'y a même pas… une ouverture dans cette… chose ! »

Elle avait raison. C'était fait de métal, ce n'était résolument pas élastique. Et d'abord, comment avait fait Twoearle pour le mettre à mon bras ?!

« Je me demande si on peut dévisser ce truc », j'entendis mon amie d'enfance dire ça. Stop ! Les êtres humains ne marchent pas comme ça !

Je voulais presque crier le désespoir et la suspicion qui s'agitait en moi.

Ce serait bizarre de demander à Twoearle de l'enlever après l'avoir laissé me le mettre, mais il ne restait pas d'autre choix.

« Um, excuse-moi, tu pourrais, s'il... »

Soudain…

Nous nous retrouvions enveloppés d'une lumière aveuglante et multicolore.

Comme si nous nous fondions dans les airs, nos corps commencèrent à disparaître en même temps que la lumière…

… Et, ensuite, nous n'étions plus là.

Partie 2[edit]

« Je suis vraiment désolée pour tout ça, mais j'ai pensé que ce serait plus rapide qu'une explication. »

Venait de dire Twoearle.

« Huh ? Huh ?! »

Alors que l'éclat de lumière disparut de mes rétines, une vision différente s'offrit à mes yeux.

La suie. L'âcre et malodorante odeur de fumée emplissait l'air autour de nous.

J'observais tout autour paniqué.

Soleil. Vent. Trottoir. Asphalte.

C'était une sensation différente de tout ce que j'avais expérimenté à ce jour. Mon corps luttait pour l'accepter.

« Pourquoi sommes-nous… dehors ? »

Nous ne rêvions pas, n'est-ce pas ? Comment étions-nous arrivés dehors sans même le remarquer ?

« Réponds-moi ! Pourquoi sommes-nous ici ?! »

Les environs étaient familiers, néanmoins cela me prit quelques temps pour les reconnaître. Incroyable ! Comment pouvions-nous être ici ?

« Maxim Horizon », le plus gros parc d'exposition de la ville. Un édifice géant réparti en deux immeubles, ainsi qu'un grand espace d'exposition à l'air libre. Des événements, des concerts, ainsi qu'un tas d'autres activités se tenaient-là.

D'une manière ou d'une autre, nous étions arrivés dans le parking de la zone plein air au centre.

Au moins 20 minutes de là où nous nous trouvions… En voiture…

« Plus tôt que prévu… J'avais l'intention de nous laisser du temps de préparation, mais je suppose que nous allons devoir nous asseoir dessus. »

Contrairement à nous deux, Twoearle était totalement calme.

« J'aurais vraiment du le faire avant... »

Elle tenait en main un petit bâtonnet, plus ou moins de la taille d'un stylo, et parlait d'une voix grave.

Sauf erreur de ma part, l'espèce de stylo émettait une sorte de clignotement lumineux.

« Q- qu'est-ce que tu nous as fait ?! »

« Je n'avais pas intention de t'amener avec nous, Aika, mais, malheureusement, tu ne voulais pas sortir de la zone d'effet. Désolée. »

Pendant un moment, je pensais qu'elles allaient finir par avoir à nouveau une discussion (particulièrement unilatérale), mais une voix forte fit déraillé le fil de mes pensées.

« Qu'est-ce c'est, cette fois ?! »

Et soudain, nous finîmes par comprendre ce qui causait cette suie et cette fumée.

C'était totalement incroyable. Les voitures autour de nous étaient en train de cuire comme des pop-corn, projetant de la fumée et des cendres dans les airs.

« C'est pas possible... »

Plus tôt, j'avais pensé que nous avions été embarqués dans une sorte de comédie télévisée. Maintenant… c'était plus comme si nous étions des passants traversant le tournage d'une scène de film pyrotechnique hollywoodien.


Ça n'avait tout simplement pas l'air réel.


« Souji-sama. Faites tout votre possible pour ne pas vous éloigner de moi. Ils vont vous remarquer. Je ne peux pas projeter mon champ de brouillage des systèmes de reconnaissance très loin. »

« Champ… de brouillage… des systèmes ? »

Twoearle m'empêcha de m'approcher d'une voiture en flammes.

« Si tu restes à côté de moi, ils seront incapables de te voir. Regarde de ce côté-là. »

Twoearle désigna un point à distance, il y avait effectivement quelque chose… au centre du parking.

Aika et moi nous nous penchions en avant afin d'y voir plus clair… et tous les deux nous criâmes.

« … Whaa !? »

« C'est impossible ! Qu'est-ce que c'est ce truc ?! »

C'était comme si quelqu'un avait enfoncé de force la tête d'un insecte dans le corps d'un homme. La silhouette était recouverte d'une sorte d'exosquelette.

Normalement, au vue de l'endroit où nous nous trouvions, j'aurais pensé qu'il s'agissait d'un acteur en costume, mais…

Son poids : là où il se tenait, l'asphalte craquait.

Sa taille : plus de deux mètres de haut.

Ses yeux : sans cesse en mouvement, ils dardaient à droite et à gauche.

Ses dents : elles semblaient capables de broyer un bloc de pierre.

Ses épines : aussi tranchantes que des épées, et bien trop nombreuses pour être comptées, elles s'étendaient de sa colonne vertébrale à sa queue.

Tout en lui paraissait on ne peut plus vrai.

J'aurais vraiment voulu que ce soit un acteur costumé. J'espérais vraiment que ce fut le cas.

Mais, cette chose… sa simple vue m'emplit de terreur. Purement et simplement…

« Un… Un monstre ! »

Les débris… le feu… et la fumée… et, au milieu de tout cela, cette silhouette inconnue qui se pavanait… c'était plutôt pittoresque.

Comme si une scène de film était devenue réelle.

« Sors de là, où que tu sois ! »

!!

Comme s'il s'agissait d'un simple moucheron, la chose projeta dans les airs une voiture. En même temps, je l'avais entendu prononcer ces mots.

Il parlait le langage des humains.

Il parlait le japonais.

Aika et moi étions trop choqués pour dire quoi que ce soit. La créature, sans avoir conscience de notre présence, ouvrit sa gueule et grogna.

Elle grogna cette sentence qui aurait emplit le cœur de n'importe qui de désespoir :

« Fuhahahahaha !! Toutes les Twintails de ce monde misérable seront miennes !! »

« Uuugh… !! »

Face à la voix rauque, caverneuse et déformée, j'étais proche d'une crise cardiaque.

« … Hey, Souji, qu'est-ce que tu fais dans un costume de parc à thème ? »

« C'est pas moi ! »

Un grand nombre de créatures complètement noires vint se placer aux côtés du monstre.

Ces drones identiques et sans conscience s'attroupèrent, prêts au combat. Leur forme était uniformes, d'un noir uni. C'était un spectacle incroyable et inquiétant.

Sans bruit, les drones de combat se dispersèrent rapidement dans toutes les directions et capturèrent des filles au hasard.

« Twin… tails... »

Mon cœur ne battait pas la chamade parce que les filles avaient des couettes, c'était à cause des ordres du monstre.

« Qu'est-ce qu'ils attrapent… ? Hey, mais c'est des filles avec des couettes ! »

« Qu'est-ce qu'ils ont l'intention de faire ? »

Contrairement à Aika et à moi, qui nous exclamions d'une voix étouffée, Twoearle suivit silencieusement leurs mouvements.

« Malgré tout, ce monde manque malheureusement de twintails ! Drapé de rien d'autre que de l'acier et de l'électricité… c'est comme s'ils nous faisaient revenir à l'Age de Pierre ! »

Manifestement, il parlait japonais, mais quelque chose n'y était pas. Quelque chose… non, en fait, tout.

« Oh, eh bien, ça veut juste dire que nous devons trouver des twintails de la meilleure qualité ! »

Sur un ton de voix sauvage, le monstre marchait les épaules hautes.

« N'oublie pas les ordres de notre commandant, vermine ! Des twintails de la plus haute qualité ont été détectés dans cette zone, donc remuez ciel et terre ! … Il pourrait même y avoir une jeune fille qui pleure en serrant son lapin en peluche ! »

« … Moke ? Moke... »

« La ferme ! Rassembler toutes les couettes est notre but ultime… Néanmoins ! Même si je suis un soldat, je reste quand même un homme… et, du coup, j'aimerais voir une jeune fille tenir son animal en peluche ! Rapportez-moi en une et une récompense vous attendra !! »

Ce n'était pas mon imagination.

Non, c'était bel et bien du japonais courant, mais, pour diverses raisons, rien de ce qu'il disait n'avait de sens.

« Nous n'avons pas besoin d'adultes ! Jetez-les rapidement ! Je m'en fiche que vous soyez un peu brutaux ! »

Les créatures noires se mirent en route pour mener à bien leurs ordres.

« Moke... »

« Quoi ? Il n'y a pas de jeunes filles avec une peluche d'animal ?! Hmm, si des filles n'en ont pas, un homme peut bien leur en fournir !! Je m'en fous, amenez-les ici ! »

… Néanmoins, pouvait-on vraiment appeler ça des ordres ? Je suis persuadé que s'il avait eu quelque chose de dur entre ses mains, il l'aurait jeté.

« Au secouuurs ! »

Une jeune fille en pleurs fut amenée face au monstre.

Son apparence, avec ses couettes ébouriffées, face à ce monstre énorme et grotesque, me fit penser à une jeune vierge menée au sacrifice, la victime d'un crime contre la nature.

J'essayai de bondir de ma cachette, mais Aika m'attrapa le bras et m'arrêta.

Mon cerveau fainéant commença à réaliser ce qui se passait. Au moins, je saisissais clairement la situation dans ma tête.

« Ils ne prennent que des filles avec des couettes, qu'est-ce qu'ils ont l'intention de faire ? »

Le monstre et ses troupes ne les blessaient pas, au lieu de ça ils leurs donnaient des peluches pour les calmer.

Du coup, nous pouvions rester là et observer la situation, mais…

« Hey, Twoearle, tu nous as amené ici parce que tu savais que ça aurait lieu, n'est-ce pas ? Qu'est-ce c'est que ce monstre... »

En plein milieu de ma phrase, je ne pus croire ce que mes yeux voyaient.

Dans mon champ de vue entra quelque chose que je n'aurais jamais du voir.

Bon, ce n'est pas le moment pour les sarcasmes. La lumière aveuglante, qui m'avait brûlé le cœur plus tôt dans la journée, n'était pas un rêve ou une illusion, j'en étais sûr à présent.

« La… présidente... »

Pas de doute, c'était elle la source de mes malheurs en ce premier jour de lycée, les cheveux terriblement charmants qui m'avaient séduit dans le bon et le mauvais sens du terme.

Deux des drones de combat en noir, chacun accroché à l'un de ses bras, traînaient Shindou Erina, la présidente du Conseil des Élèves. Elle portait son costume de lycéenne.

« C'est, c'est elle ! Hey ! N'est-ce pas la présidente ? »

Il semblait qu'Aika l'avait reconnue également.

Lors de la présentation dans la salle de gym, il y avait des maids qui s'étaient tenues là silencieuses et qui l'avaient assistée, mais je ne pouvais voir personne du genre actuellement.

La présidente tenait fermement quelque chose entre ses bras comme s'il s'agissait de quelque chose d'important. Bien sûr, c'était difficile de la voir, mais la chose dépassait à moitié de son sachet plastique, c'était une sorte de jouet tokusatsu [3] pour enfant.


« Lâchez-moi ! »

Une résistance résolue.

Le monstre porta son regard sur elle comme s'il s'était décidé sur son prix.

« Ho-hooo, une belle enfant! Et qui plus est, elle ressemble à une princesse ! Une princesse à couettes… Non, en effet, c'est presque parfait ! Les tiennes pourraient être les twintails ultimes !! »

« Ultimes… !? Non, dites-moi qui vous êtes ! Vous parlez le langage des humains, n'est-ce pas ?! Relâchez les autres filles !! »

« En effet. Comme tu le vois, nous pouvons très bien communiquer entre nous. Et, du coup, je te dis que je ne peux pas les libérer. »

« Et donc, quelles sont vos intentions ? »

« Tu comprendras bientôt ! Mais d'abord, puisque j'en ai l'opportunité... »

Le monstre, avec une gentillesse hors du commun, tendit à la présidente un grand animal en peluche

« Je veux que tu tiennes ce chaton en peluche ! Il y a de la douceur même dans ton agressivité. Sur une jeune fille vilaine, une peluche de chaton ira très bien !! Enlace-la !! »


« Vous tous, gravez cette vision dans vos mémoires ! Des couettes, des animaux en peluche et une fille sur un canapé ! »


Les silhouette en noir amenèrent un canapé rose de trois mètres de long dont l'existence était difficile à croire, peut-être une pièce de leur réserve personnelle.

Ils forcèrent la présidente, qui serrait maintenant l'animal en peluche, à s'asseoir.

« Vous tous, gravez cette vision dans vos mémoires ! Des couettes, des animaux en peluche et une fille sur un canapé ! C'est la conclusion ultime à laquelle mes longues années de pratique m'ont mené !! »

« Mokkekeke !! »

Le monstre agissait comme s'il venait de réussir à transformer du vulgaire métal en or, les voix stridentes l’accompagnaient comme pour l'acclamer pour ce qu'il venait de faire. J'étais abasourdi.


« … Quoi qu'il en soit, nous savons qu'ils ciblent les filles avec des couettes… Twoearle, dis-moi ce que je peux faire ? Tu m'as amené ici parce qu'il y a quelque chose que je peux faire, non ? »

« Je laisse les explications pour plus tard. Pour le moment, nous devons agir. »

Mes jambes tremblaient un peu malgré mon acte de bravoure, mais elle l'ignora. Elle était si calme qu'elle en parut fiable.

« Souji-sama… Avant tout, retire les vêtements que je porte. Non, mieux, arrache les, s'il te plaît… Oh, oui ! Mets mes bras derrière ma tête et attrape les comme ça… Comme ça, Souji-sama, avec une seule main. Puis, avec ton autre main, enlève mon soutien-gorge... »

« Qu'est-ce qui clooooooooche chez toi ?! »

Twoearle faisait des gestes pour accompagner ses paroles.

« Aika, trop fort ! »

Je mis immédiatement mes mains sur sa bouche, mais…

« Ooh, je ressens la présence de nouvelles twintails… Où ? Où est-ce que vous vous cachez ?! »

(Qu'est-ce qu'une présence pouvait bien vouloir signifier ? )

Je retins ce commentaire pour moi et je regardais les couettes à côté de moi. Certes, elles attirent le regard, mais…

« Aah, je suis une twintail aussi… ! »

« Oùùù es-tuuuuu !! »

Nous étions à quelques soixante, soixante-dix mètres du centre de ce grand parking à air libre, mais la voix dure et sévère résonnait comme si elle était à côté de nous. Bien que nous ne fussions pas à couvert, il ne pouvait pas nous voir. Pour quelle raison ?

Il regardait droit dans notre direction, mais ne semblait pas nous remarquer.

Je ressentis une sorte de déjà-vu.

Les mots d'Aika dans la boutique me revinrent à l'esprit.

… « Comment… Pourquoi n'ai-je pas senti sa présence ? »

Reconnaissance… brouillage… c'était ce qu'elle avait dit plus tôt.

« … Oh, ohh… Même si j'ai pris une attitude sérieuse à laquelle je ne suis pas habituée et que je m'y suis tenue… Cette situation que j'attendais… Le script que j'ai mis en scène encore et encore… Je ne peux pas croire qu'il a été défait au moment même où il a commencé... »

Le regard que Twoearle se porta sur Aika avec un mélange de ressentiment et de déception. Visiblement, quelque chose ne s'était pas bien passé.

« Il y a un moyen pour que nous sauvions ces filles, n'est-ce pas ?! Va-y, dis-le moi !! »

Impatient, je lui saisis fermement les épaules.

« Aan... »

Contre toute attente, d'une voix suave :

« Oh, nous pouvons corriger le tir ! Bon, Souji-sama, poursuivons le script comme auparavant ! Plaque-moi contre le mur comme ça et nous serons au bon endroit pour que tu m'arraches tous mes vêtements d'un coup ! Enlève-les d'un trait !! »

« Pourquoi ne t'ai-je pas plaqué contre le mur ? Aussi fort que je le pouvais ?! »

Sous les yeux d'Aika, Twoearle, à contrecœur, dit :

« Je, je comprends. C'est vrai que nous n'avons pas beaucoup de temps, du coup, je vais sauter quelques étapes ! Et, ils peuvent ressentir son élément Twintail malgré le champ de brouillage. Même pour un premier combat, je ne pense pas que nous puissions le prendre à la légère. »

As-tu dit : « premier combat ? »… Mais, je n'eus pas le temps de lui demander car ce qui suivit était encore plus outrageux.

« Souji-sama, utilise le bracelet que je t'ai donné et transforme-toi ! »

« Transformer ?! »

« C'est ce qu'elle voulait ! Toute cette comédie avant, c'était pour ça ! »

Twoearle ignora Aika et poursuivit :

« Cet engin crée une combinaison de combat qui renforce ta puissance physique. Tu serais au moins à la hauteur de ce monstre en te transformant. »

« Tu es sérieuse ?! »

Comme si c'était un spectacle de super-héros pour enfant ou quelque chose du genre.

… Mais, j'étais prêt à saisir la moindre perche qui m'était tendue, et mon cœur s’imprégna de ces mots sans aucune résistance, comme si c'eut été là une voix céleste.

Elle aurait pu me dire n'importe quelle absurdité que je n'aurais pas été capable de la prendre pour une blague ou une tromperie, pas après l'expérience surréelle d'avoir été téléporté.

Du moins, il n'y avait rien de risquer à s'y essayer.

« Att, Attends un instant ! Je n'en sais rien à propos de transformation, mais pourquoi as-tu besoin de Souji pour quelque chose d'aussi dangereux !! »

« Tu es une idiote ! La cible de l'ennemi, ce sont les couettes !! Comment pouvons-nous laisser faire ça ?! »

« … Attends, umm, c'est la chose la plus surréaliste à propos de tout ça, ou plutôt, cet objectif est trop stupide… Souji, est-ce que tu peux au moins être sûr que c'est pour ça qu'ils ont enlevé ces filles… ? »

« Non, c'est bien ce qu'il en est. C'est parce que tu aimes les couettes que tu peux utiliser le bracelet. Pas la peine de prétendre te soucier de la justice. »

« Non, je veux dire, je voulais secourir ces filles, je pensais que... »

Un ennemi qui ciblait les twintails, et, possiblement, je peux les combattre parce que je les aime ? Qu'est-ce que c'est que ça ?

Cela ressemblait de plus en plus à une blague.

La terre trembla si fort que j'eus l’impression de flotter pendant quelques secondes, puis, un cri strident se fit entendre.

« Souji, les personnes qu'ils ont pris ! »

Aika désigna du doigt une terrible scène.

Une scène tragique, comme si je regardais les enfers.

Pile au centre du parking… les voitures avaient été dégagées et dispersées, et les filles avaient été alignées en une seule rangée.

Une cérémonie improvisée.

Je ne savais pas si la fille en tête de file s'était évanouie ou non, mais elle semblait être déplacée comme par lévitation.

Tel un lion sautant à travers un cerceau en flammes, les filles alignées passaient à travers un anneau métallique qui émettait sur son aire une sorte de luminescence colorée semblable à une bulle de savon. Au moment où la première fille traversa, ses cheveux se dénouèrent délicatement et elle se posa au sol en décrivant un arc dans le ciel.

Une après l'autre, à la chaîne, comme si elles étaient les composants sans vie d'une chaîne de montage, les filles passèrent à travers l'anneau inerte.

En moins de temps qu'un clignement de paupière, c'était le tour de la Présidente Shindou… et, même les magnifiques couettes qui m'avaient fascinées, s'évanouirent dans les airs.

« Toutes les Twintails de ce monde misérable seront nôtres! »

Ce qui avait semblait une blague me parut bien réel à présent.


« … Ces enfoirés ! »

Je sentis quelque chose se rompre en moi pour la première fois de ma vie.


« Souji-sama, s'il vous plaît, reprenez-vous. Tout va bien pour le moment, elles peuvent encore être sauvées. »

« Explique-moi… ! Comment est-ce que je peux sauver les twintails ? Comment je peux détruire ces types ?!! »

« Tu exagères… Tu sais, elles ne semblent pas du tout être blessées d'avoir perdue leurs couettes ? »

« J’exagère, tu dis… ?! »

Je pris Aika par le col et la soulevait dans les airs pris sous le coup des violentes émotions qui m'agitaient.

« Aah... »

« C'est tout ce que les twintails signifient pour toi ? Si quelqu'un te les prenait, ça t'irait, tu t'en ficherais ? Elles sont si insignifiantes pour toi ?!! »

« Ca, calme-toi, Souji. Ils vont nous remarquer à nouveau… ! »

« … Dé, désolé. »

Après avoir entendu les mots d'Aika d'une voix sans force, comme s'ils étaient hors de son personnage, ma colère retomba un peu et je la relâchai.

« Je suis désolé d'avoir crié sur toi aussi, Twoearle. Mais, dis-moi comme utiliser cette chose. Rapidement. »

« … Tu es sérieux ?! Non, Souji, tu ne devrais pas ! Surtout après ce qui s'est passé avant ! Je ne pense pas du tout que tu puisses lui faire confiance ! »

La voix d'Aika avait une certaine tension comme si elle essayait d'empêcher son camarade de commettre un meurtre.

« Je m'en fous si c'est stupide ou dangereux. Je ne peux pas pardonner à ces monstres de jouer avec les twintails ! »

Twoearle avait fait l'idiote avec moi, mais je pense que cette partie de mes sentiments l'atteignirent.

Elle acquiesça avec le plus grand des sérieux et expliqua en pliant son bras droit sur sa poitrine.

« S'il te plaît, souhaite dans ton cœur 'Je veux me transformer'. Souhaite le éperdument. Si tu le fais sincèrement, le bracelet s'activera. »

« C'est tout ce que j'ai à faire ? Je ne dois pas penser à quelque chose en particulier ? »

Twoearle secoua la tête vigoureusement.

« Ok. Je pense pouvoir y arriver. »

« Souji!! »

Je réunis toute ma résolution et portait le bracelet à ma poitrine, tout en serrant le poing.

Je fermai les yeux, tout comme elle me l'avait dit, et je souhaitais ardemment, éperdument.

Je veux me transformer… Je veux sauver la présidente et ces filles. Je veux récupérer les twintails. Je veux devenir quelqu'un capable de vaincre ces enfoirés.

Ce n'était qu'une juste colère. Y a-t-il en ce monde un type capable de rester calme en regardant quelque chose qu'il aime être réduit en poussière ?!

L'instant d'après…

La « transformation » se produisit réellement, tout simplement comme ça.

Partie 3[edit]

De la lumière commença à émaner du bracelet qu'il portait à son bras droit.

Une lumière intense aussi intense que des feux d'artifice explosant devant ses yeux.

« Aahh ! »

Face à cette brillance inattendue, Aika se couvrit les yeux.

Des rubans de lumière rouge tournèrent autour du corps de Souji et formèrent un cocon. Des tâches de lumière déferlèrent, elles se resserrèrent sur lui.

Soudain, un flash encore plus brillant.

La silhouette, à peine visible, commença à muter.

Les épaules, le torse, les hanches, les jambes… en commençant par le haut, la lumière disparut en explosant, Souji était recouvert à partir du cou par une combinaison rouge. Tout cela se déroula en un centième de seconde… une fraction de seconde, plus rapide que ce que l’œil pouvait voir.

Des sortes de lignes de lumière rouge furent pulvérisée telle de la vapeur.

Et, bien que ce soit étrange, Souji dégageait une sorte de luminescence qui ne provenait pas des reflets de lumière, un peu comme les cheveux argentés de Twoearle.

« Incroyable… je me suis vraiment transformé... »

Souji serra ses poings de toutes ses forces afin de tester l'effet que cela produisait.

Autant qu'il pouvait le voir, la combinaison couvrait son corps sans laisser d'espace découvert, de la pointe des pieds, qu'il put voir en baissant son regard, jusqu'au bout de ses doigts qu'il ouvrait et fermait encore et encore. Mais, il ne remarqua pas avant un moment qu'il n'avait pas de pression sur sa tête.

« Huh ? Mon visage… Il n'est pas caché ?! »

Il se toucha les joues, Souji fut dérouté de voir qu'elles n'étaient pas couvertes.

« La combinaison en elle-même n'est pas si importante pour le système de défense. En plus, elle utilise l'Imagine Chaff en guise de contre-mesure, du coup même s'il n'est pas couvert, les autres ne te reconnaîtront pas, Souji-sama. »

« Imagine… C'est quoi ? »

« C'est quelque chose pour que les gens ne découvrent pas ton identité ! Bats-toi l'esprit tranquille ! »

« Vr, vraiment ? Ok ! Essayons ça… !! »

Je ne connaissais pas très bien la pratique, il y avait beaucoup de choses dont je me souciais, mais il n'y avait pas vraiment le temps.

Souji prêta confiance aux paroles de Twoearle et commença à courir en direction du champ de bataille, ses cheveux flottant derrière lui.

« Nh, uh... »

Souji avait déjà disparu le temps qu'Aika ouvrit les yeux.

« Quel idiot ! Pourquoi accepte-t-il tout ça si facilement ?! »

Aika plissa ses yeux et regarda les alentours.

« Hey, toi, uh… hey, Twoearle. »

« Oui ? »

« Il n'y avait pas par ici d'autres filles à l'instant… ? »

Partie 4[edit]

« La lu… lumière, qu'est-ce que c'est ? Je ne peux pas courir si facil… whoaa… !! »

Comme si quelqu'un avait mis la virgule au mauvais endroit, la puissance de mes jambes était telles que je manquais de tomber sur le visage lorsque je courus.

Ça me rappela la fois où ennuyé, j'ai essayé de mettre le tapis de course à la vitesse maximale.

<< S'il te plaît, concentre-toi sur sa vigilance ! Souji-sama, cette combinaison, la Tailgear, est basée sur ta force mentale. Tu dois la diriger par ta volonté ! >>

Une sorte de dispositif de communication à distance ? J'entendis la voix de Twoearle comme si elle murmurait à mon oreille, bien que je fusse persuadé qu'aucun dispositif n'était équipé sur celles-ci.

« La force de mon esprit… Ma volonté… !! »

Cette fois, je tentais de porter mon attention sur mes jambes.

Jusque-là, c'était comme de se tenir sur une voiture à pleine vitesse, mais, soudainement, je commençais à sentir mes jambes foulant le sol à travers la combinaison.

Ce n'était pas comme conduire une voiture, c'était un sentiment d'unité complète comme si j'étais devenu la voiture.

J'avais déjà atteins le parking et dépassé la moitié, frappant du pied les décombres sur la route sans même chercher à les esquiver, lorsque je vis les filles inconscientes couchées sur l'asphalte.

Je savais qu'elles regrettaient le vol de leurs couettes.

Je vais vous les récupérer… absolument !!

« Hmmm, de magnifiques Attributs Twintails… Mais, à ce rythme, je ne suis pas sûr qu'on obtienne le plus grand des pouvoirs demeurant sous ces étoiles, celui que le Commandant louera comme l'Ultime... »

Il semblait que mon ouïe se soit également améliorée. Je pus entendre le monstre marmonner quelque chose de cryptique à la Présidente Shindou qui gisait à ses pieds.

Ma colère atteignit son paroxysme lorsque je vis la président avec ses couettes dénouées.

« Arrête… !! »

« Mu ?! »

J'enfonçais mon pied dans le sol, m'arrêtant à vive allure. Ce faisant, quelque chose comme des bouchons descendirent de mes hanches et se coincèrent dans l'asphalte, le rayant et produisant des étincelles et de la poussière.

(… Quelle force ridicule ! Elle a crée ça… ?! )

Un sentiment de stupeur, mêlé à de l'admiration, emplis mon corps face à ce pouvoir inconnu et me libéra de ma colère. Puis, je commençai à me sentir effrayé. Une nouvelle fois, je fus surpris du pouvoir que la fille dénommée Twoearle disposait entre ses mains.

Comment avait-elle pu créer quelque chose à la puissance si terrifiante ? Tout comme je l'avais demandé, tout comme je l'avais désiré, je l'avais accepté, mais était-ce la bonne chose à faire ?

Non, je n'avais pas le temps de penser à tout ça. Je devais me concentrer sur le sauvetage des twintails… sauver les autres avant moi.

« Tu comprends le langage humain, n'est-ce pas, le monstre ? Rends à ces filles les couettes que tu leur as… volé. »

« Qu… Tu es... »

« … Tu n'as pas entendu parler de moi… ? Tu leur as volé leurs couettes. Rends-les, putain !! »

Ma colère lui arriva en pleine figure en même temps que mes cris.

Cela paraissait difficile à croire, mais j'avais compris que l'étrange anneau pouvait voler les couettes des filles. Du coup, il devait également lui être possible de les leur rendre.

Qui oserait soumettre quelqu'un à ce genre de danger simplement parce qu'il a des couettes ? Le mot « irrationnel » n'était pas assez bons pour le qualifier, c'est absurde, c'est monstrueux !

« Voler les twintails. »

Si ce qu'ils avaient dit... si leur objectif était connu du public, dès demain il n'y aurait plus personne pour en porter, puisqu'il serait stupide de prendre ce risque.

Je ne peux pas… Je ne peux pas pardonner ça… !!

« Whoa… Whoooaaaaa… ?! »

Lorsque je jetais un regard noir sur lui, le monstre bondit dans les airs comme s'il avait été emporté par une soudaine bourrasque.

« Gahaaa !! »

Il tomba face la première.

« H, hey. »

« Nnn, nngh… Aurais-je été secoué ces puissantes et innocentes jeunes… Ce sont… des couettes incroyables ! »

« … Huh ? »

« La prédiction du Commandant s'est avérée vraie en choisissant ce lieu ! Même si je libère les filles d'avant. C'était toi… ! Tu es finalement venue ! Nous n'avons pas perdu notre temps, ce sont les twintails ultimes !! »

Le monstre chancela sur ses jambes sous l'effet de la joie.

« Les twintails… ultimes… ? »

Quelque chose d'étrange.

Ce que le monstre venait de dire me donna un sentiment d'inconfort, mais en même temps commençait à se dresser en moi un doute affreux.

Mon champ visuel, mon point de vue était étonnamment bas.

Peut-être était-ce mon imagination, mais les mains que je dressais me semblèrent également plus petite que d'habitude.

« … »

Des gouttes de sueur froide coulèrent le long de ma nuque.

Le pressentiment d'un mal encore plus grand que tout ce que j'avais pu ressentir dans ma vie projeta un frisson à travers tout mon corps.

« Est-ce... »

Tel un brouilleur rouillé, je tournais ma tête sur le côté.

"Souji se regardant dans un rétroviseur"
Il y a une fille avec des couettes si ravissantes ici ?

L'un des rétroviseurs était encore en état. Je vis le reflet et je restais sans voix.

Mmm, comment dire ça :

… Il y a une fille avec des couettes si ravissantes ici?


« … Oh. »

A l'instant, un effet sonore« coué~ttes » résonna dans ma tête tel un carillon. Des belles et somptueuses couettes qui descendaient jusqu'aux genoux.

Les pièces de la combinaison en forme de rubans se déplaçaient de haut en bas au rythme de la respiration, si bien qu'ils semblaient se balancer.

Ses grand yeux s'ouvrirent encore plus.

Le mot « armure » était un peu à côté de la plaque pour désigner ce qu'elle portait, une étrange combinaison de protection qui ne semblait pas du tout avoir de poids, plutôt tape-à-l’œil avec ses couleurs principalement rouge et blanc.

Par endroit, sur le haut de la combinaison, qui collait à la peau, étaient disposées des armatures angulaires à l'allure mécanique. Elles étaient la source de cette luminescence mystérieuse.

« Ooh. »

Et, et, et… Il y avait des pièces d'armure géantes accrochées à ses hanches, mais la zone de l'entrejambe avait été conçue à la manière d'un bikini. De plus, ses cuisses étaient à moitié exposées.

Je n'étais pas sûr d'y croire, mais j'essayais de toucher ma poitrine et mon aine. Ma poitrine était aussi plate qu'elle le paraissait vue de l'extérieur, mais le fidèle compagnon qui m'avait suivi durant la moitié de ma vie, le prince qui siégeait entre mes jambes, mon important partenaire, avait simplement et complètement disparu.

« O, oh... »

Dès le moment où je finis par comprendre, je devins plus conscient de ma voix aiguë.

Oui, le reflet dans le miroir était…

Moi, celui qui était devenu une twintail.

« Ça m'a changé en filleYorak (talk) ?!!! »


Un cri enfantin se dispersa dans les cieux.

Partie 5[edit]

« Qu… !! »

Aika, qui assistait à tout ça, resta également sans voix.

« … Qu'est-ce que c'est ? »

« C'est notre seule et plus puissante arme contre ces monstres, la Daydream Armor, Tailgear ! Aah, tu es magnifique, Souji-sama ! Ehehehehe, une grande réussite. »

Twoearle, avec un filet de bave qui lui coulait jusqu'à ras-de-cou, fixait Souji tout paniqué avec une expression d'extase sur son visage.

« … C'est magnifique, je vais commencer à pleurer !! »

Aika dirigea la paume de sa main sur Twoearle avec moins de retenue que précédemment. Ce n'était pas une frappe localisée sur sa joue cette fois, mais un impact sur tout le haut de son crâne.

« Est-ce… est-ce réellement une scène de crêpage de chignons de fille… ou était-ce bien plus la mutilation d'un tigre... »

« Selon ta réponse, ça finira peut-être comme ça. Qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi Souji est une fiiiiille !! Ce n'est pas juste des vêtements de filles, n'est-ce pas ? Il est même plus petit, maintenant !! »

« … Aika. En vue d'obtenir de plus grands pouvoirs, tu as besoin de payer un prix équivalent. Ça endurcit une personne de se confronter à la vérité… les jeunes filles sont mignonnes, quelle adorable fille ! »

« C'est ça ton putain d'hobby pourri… !! »

Le bruit d'un coup impitoyable retentit.

« Ce n'est pas de la transformation, c'est de la déformation ! »

Bien sûr, elle ne voulait pas dire « déformation » dans le sens de métamorphose.

« Combattre le feu par le feu, qu'ils disent. Quand un ennemi est un 'hentai', un guerrier ne peut pas s'y opposer sans devenir, dans une certaine mesure, lui-même un HENTAI. »

« Du coup, l'ennemi, c'est toiiiiii !! »

*Bam**Bam**Bam*

C'était la tête de cette magnifique fille dont le principal défaut était sa totale perversion : son imagination frétillait de-ci de-là et s'exprimait par des petits bonds de joie.

Partie 6[edit]

C'est ma punition ?

J'arrête pas de dire twintails par-ci, twintails par-là depuis mon enfance, est-ce que Dieu en aurait finalement eu marre et aurait fini par dire : « tu es chiant, tais-toi, commence par devenir une twintail et tu m'en diras des nouvelles » ?

Tu es allé trop loin, Dieu ! C'est pas comme si je pouvais être stupéfait et si je pouvais continué à avancer, c'est plus proche d'une mise en orbite autour de la Terre.

C'était comme si mon entrée fracassante d'auparavant avait fait le tour complet de la planète et était venu s'écraser derrière ma tête.

« Aaah, aahh. »

J'étais confus et incapable faire face à la réalité ; cependant, le monstre et les créatures noires en profitèrent pour m'encercler.

« Hmm, du coup, tu as décidé de ne pas résister ? Tu as toute ma reconnaissance ! Allez, montrez-lui et soyez polis ! »

Face à mon manque de résistance, le monstre devint soudainement gentil.

« Moke... »

Les êtres noirs, les soldats, se dispersèrent en courant vers moi.

« Re… reculeeeeeeeeez !! »

Alors que je balançais mes bras devant moi comme une enfant piquant une crise, je touchai légèrement une des créatures en noir qui se retrouva projetée dans les airs avec le son distinctif d'une fusée en bouteille de plastique. Elle alla s'écraser contre le mur du dernier étage d'un building à distance.

Son corps commença à briller et, après peu, il explosa, devint de la poussière qui se dispersa dans les cieux.

Le monstre exprima son intérêt.

« Hnnn… Un Ultiroid en seulement un coup ! Tu n'es pas seulement une belle jeune femme à couettes… Qu'était-ce donc que ce féroce pouvoir ?! Qui es-tu, fillette ?! »

Au fur et à mesure, les paroles du monstre devenaient de plus en plus démodées, et, à présent, comme si nous étions des acteurs d'un feuilleton télévisé périodique, il me donnait la « réplique ».

Néanmoins, à en juger par son expression, il était sérieux.

<< Souji-sama ! C'est ton grand moment pour un discours d'introduction cool ! >>


Un discours d'introduction cool ?

« … C'est ce que je suis supposé être ? »

S'il y a quelque chose que tu voudrais dire, dis-la, Dieu… !


<< Aahh… C'est vrai que tu n'as pas encore décidé de la manière de te faire appeler une fois transformé, n'est-ce pas… ?! >>

« Non, je ne m'inquiètes pas pour mon nom, j'ai surtout des doutes sur mon identité ! »

Faire un discours… ? Donne-moi un coup de main, Aika… ! Si je n'entends pas tes répliques comment suis-je supposé faire ça ?

Pas seulement qui je suis, je ne suis même pas sûr de ce que je suis.

« Whaa… Je ne suis pas sûr de ce qui se passe, mais cette petite fille découragée… je ne peux pas me retenir !! Que l'un d'entre vous m'apporte une peluche qu'elle puisse enlacer ! »

« Mokee... »

Le cercle se referma lentement autour de moi.

Je pus sentir des regards perçants provenir des soldats, quand bien même je ne pouvais dire où étaient leurs yeux.

Comme s'ils dégageaient leurs expressions par le biais d'une aura.

La cible de ces désirs innombrables… Je n'essayais pas de retenir le frisson qui me parcourait l'épine vertébrale.

« Uwaaah !! »

<< Souji-sama, touche les pièces en forme de rubans et imagine une arme. Cela en créera une exclusivement pour toi ! >>

« Ru… ruban... »

Avec des yeux injectés de sang, je frappais l'une des deux pièces métalliques en forme de ruban, la seule pièce d'armure sur ma tête.

« Retransforme-moi, retransforme-moi en homme… ! Agagaga. »

<< Ce n'est pas une machine qui exauce des voeux !! >>

Qu'est-ce que c'est… Je n'étais pas dans un conte de fée avec une moralité, il n'y a pas moyen que cette punition soit levée, pas moyen que je devienne une twintail !!

Je frappais les rubans encore et encore.

Que mon triste souhait fut exaucé ou non, les rubans s'éclairèrent et un éclat de flammes en jaillit. Une spirale se forma dans les airs, elle se concentra sur ma main droite et commença à prendre la forme d'une épée alors que la vapeur se condensa.

La lame rouge se prolongea et s'enroula autour d'une partie noire au centre.

Un mot apparut dans mon esprit comme s'il avait été tapé sur le clavier d'une machine à écrire.

<< Blazer Blade. >>

Des flammes se dégagèrent de ma main droite. L'épée à double tranchant acheva sa création, elle brillait d'un rouge ardent.

Il ne fallait pas vraiment l'appeler une épée longue, mais dans mes mains elle en avait tout l'air.

Incro… yable. Tellement cool… c'était bien sûr ce que je pensais.

« Moke... »

L'un des soldats me bondit dessus avec une pose semblable à une grenouille en plein bond.

Ma voix était figée, du coup j'agitai mon épée. Une entaille diagonale découpa son torse et, accompagné d'une petite explosion, il se volatilisa sous forme de poussière.

« Mokeh. »

« Mokee~ »

« Aagh ! Ces… !! »

J'étais attaqué sans un interruption. Soudain, j'effectuai un mouvement de tranche horizontal. Les soldats furent découpés en deux et disparurent les uns après les autres.

Sans hésitation… avec encore moins d'hésitation qu'auparavant, les attaques commencèrent à déferler en provenance des airs et du sol.

« De… Yaaaaaaaaaaaaahh !! »

Je les tranchais, le tournoiement de l'épée enflammée avec sa pression projeta un écran de flammes semblable à un lance-flamme.

Les créatures noires, qui attaquaient des quatre directions… des huit directions… s'évaporèrent sans avoir même le temps de pousser un cri.

« Hah… hah... »

Le monstre reptilien, tout seul à présent, tremblait de tout son corps.

« Je suis cloué à cet endroit, je ne peux pas bouger… Une épée telle un éclair et des twintails dansant dans les airs… Je suis sûr de m'être perdu dans le paradis !! »

« Tu es certainement perdu ! Arrête, c'est vraiment dégoûtant !! »

Le monstre débordait d'émotions, des larmes lui coulaient des yeux.

Je suis celui qui a envie de pleurer.

« Haaah, haah, twintails... »

« Que… ?! »

Les désirs qui s'échappaient du monstre formaient comme un vortex. Il tendit ses mains devant lui et s'avança vers moi comme un zombie.

Il était différent de ces soldats tuables en un seul coup d'auparavant. De bien des manières.

« Ces couettes… Pourrais-je les prendre entre mes doigts et me gifler la joue avec elles, *pechi**pechi* ?! »

Ses yeux étaient grands ouverts et injectés de sang, sa respiration était lourde et pesante, et de la bave coulait de ses lèvres. Il s'approcha de moi.

Une peur inégalée alors qu'il me fonça dessus et un cri de terreur, comme je n'en avais jamais entendu sortir de ma bouche, se fit entendre :

« Kyaaaa… !! »

Je tombai sur mes fesses tout en laissant tomber l'épée.

« Haaa, haaa, twintails... »

Je ne pouvais pas supporter sa vue.

Était-ce vrai… était-ce à ça que je ressemblais ?

Est-ce que tous les types qui aiment les couettes sont comme ça ? Est-ce que quelqu'un qui ne me connaissait pas me croirait son complice ? Est-ce que c'est comme ça que les autres me voient ?

… Si personne ne me retient, deviendrais-je aussi défiguré ?

« Merde, c'est parce qu'il y a des choses comme toi que… ! »

J'empoignais ma tête et me mit à trembler avant de me pelotonner en boule.

Mes souvenirs se mirent à défiler autour de moi tels les ombres d'une lanterne.

Les instants où je tenais des discours passionnés sur les couettes.

Ou encore ces fois où la personne avec qui je parlais ne les connaissais pas bien, mais en savait un peu.

Tout le monde avait dû commencé à me regarder suspicieusement.

Qu'y avait-il de mal à discuter sur la coupe que cheveux que tu aimes, c'est ce que j'ai toujours pensé… mais, était-ce le monstre qu'ils avaient toujours vu ?

Je prétendais être confiant, et je m'en fichais de que les autres pensaient, mais peut-être que je me sentais vraiment coupable de mon amour pour les twintails… ?

<< Sou-ji ! Fais attention à toi ! Tu es celui qui a dit qu'il allait les sauver, qu'est-ce que tu fais ?! >>

« Ah… !! »

Suite aux paroles d'Aika, je revins à la réalité.

<< Tu vantais avant l'importance des couettes pour toi, tu as même attraper les m… tu as attrapé l'avant d'une chemise d'une fille et tu l'as soulevé. Maintenant que tu es devenu une twintail, tu es effrayée ?! Ressaisis-toi ! >>

<< Elle a dit 'l'avant d'une chemise', mais, Souji-sama, tu as attrapé son col d'un mouvement fluide, n'est-ce pas ? Il n'y avait rien pour te dissuader, n'est-ce pas ? Hahaha ! >>

<< Je suis désolée de t'avoir arrêté avant… Je ne peux plus supporter la vue de ce monstre plus longtemps, cette horreur… Ne t'inquiètes pas du reste, occupe-toi simplement de lui en coller une ! >>

<< … Ne glisse pas comme un gant de toilette… S'il te plaît, laisse tomber tes entraves !! >>

<< Si tu ne fais rien maintenant, ce sera comme devenir son complice ! Si tu te sens coupable de ton toi habituel, alors lorsqu'il est temps d'agir, fais-le correctement ! >>

<< Ça fait mal, oh, oh, oh !! >>

« … Aika… ! »

Le discours d'Aika était juste, comme si elle avait pu voir directement en moi. Un sentiment submergea mon cœur comme un rayon de lumière perçant à travers les nuages.

J'avais entendu cette voix s'élever dans la douleur, mais mon esprit ne faisait déjà qu'un avec l'environnement alentour.

Je n'étais plus inquiet par rapport à ce que j'étais.

Je suis un idiot.

Ce qu'Aika avait dit était vrai. Après l'avoir secouée et être entré dans le combat, qu'étais-je en train de faire ?

J'ai reçu le pouvoir de protéger ce que j'aime et respecte et je me perds dans mes petites inquiétudes.

En y repensant, depuis que je suis petit, lorsque je me battais avec Aika et que je m'entraînais avec ce vieil homme, il a gravé profondément des choses preceptes du genre : tu as beaucoup de pensées inutiles, tu dois vider ton esprit.

Laisse ton cœur te guider… débarrasse-toi de tes pensées inutiles.

Laisse ton cœur…


« Tu vas te barrer de ma poitriiiiiiiiiiine !! »

« Uoooooh !! »

Pour la première fois de ma vie, mon esprit tout entier était concentré sur le combat. Mais, il y avait quelque chose, un bruit que je pouvais difficilement imaginer provenir d'une créature de ce monde, il me perturba et rendit ma concentration très difficile ; du coup, je criai et commençai à fuir.

Pour l'instant, rien de plus que ce cri.

« Hmm !? »

« Je vais te *pechi**pechi* ! Ramène-toi ici !! »

Je levais ma Blazer Blade au-dessus de ma tête.

« Oooh ! »

Pour la première fois, mon attaque fut bloquée.

Mais, sur la joue gauche du monstre, malgré le fait qu'il n'ait pas été touché directement, une trace de brûlure semblable à une épée apparut, formant une ligne droite horizontale.

« Tu es… Haaah !! »

Le monstre s'écria alors qu'un rayon de lumière sortit de la paume de sa main.

Mais, le rayon se désintégra aussitôt qu'il toucha mon corps sans même décoiffer mes couettes d'un millimètre. Je n'avais rien senti du tout.

« Hmmm ?! »

Une armure de combat si fine, à l'exception de mes hanches, mes bras et mes jambes et d'autres lieux couverts par les pièces d'armure angulaires, de fait qu'elle ne me gênait pas du tout : la Tailgear.

Il était possible de voir sa véritable valeur à la lumière qui m'entourait.

« … Photon Absorber… C'est de ça qu'il s'agit... »

Une « explication » résonna dans ma tête.

L'écran de défense ultime absorba l'énergie du mouvement,- en d'autres termes, l'impact- et l'annula complètement en le contrôlant et en l'interceptant à un niveau moléculaire.

C'est pour cette raison que la tête, qui aurait dû être aussi protégée que possible, était totalement exposée. Aucune attaque n'atteindrait la Tailgear aussi longtemps que son corps serait protégé par cette lumière, ce qui faisait de cette armure un défense invincible.

« Hmph… Tu es une jeune fille bien terrifiante ! Pour la première fois depuis bien des jours, mon esprit combatif gronde ! Je suis Lizard Guildy, le dirigeant de l'unité Ultima Guil ! Je me bats pour la croyance que le cœur d'un homme bat encore plus fort à la vue d'une fille tenant une peluche ! Au moins, dis-moi ton nom, rien de plus !! »

« … Tailred !! »

Je répondis à la question si naturellement que j'en fus surpris. C'était comme si la combinaison elle-même me disait quoi dire. Au moment où mes inquiétudes se dispersèrent, elle avait pénétré mon cœur.

Une irrésistible puissance emplissait mon corps tout entier.

« … Je t'ai demandé ton vrai nom !! »

« C'est bon… Si tu laisses sortir de ta bouche des pensées déroutantes comme ça, alors je n'ai pas besoin que quelqu'un comme toi retienne mon nom ! »

« C'est mystérieux ! Tu penses plus ou mois la même chose, n'est-ce pas ? »

« Ne me compare pas à toi ! »

« Ça crève les yeux ! Si tu n'étais pas le genre de personne à aimer les twintails plus que tout, tu ne brillerais pas comme cela ! »

« Tu connais ton sujet, pas vrai… ? Très bien, je brille de mille feux à cause de mon amour des twintails… souviens-toi en et poursuivons !! »

« Cela va à l'encontre de ce que nous voulons, donc… Pour nous, l'amour des twintails est encore plus fort lorsque nous avons les mains dedans ! Hnnn… Hmph ! »

Les innombrables épines sur le dos de Lizard Guildy s'agitèrent et se dressèrent au ciel.

Un mince fil de lumière semblait les relier à son corps.

Et, l'un après l'autre, comme s'ils avaient une conscience propre, ils portèrent une attaque.

« Yaaaaah !! »

Je commençais à les contrer à l'aide de ma Blazer Blade.

Les épines brûlées, les unes après les autres, commencèrent à siffler comme des bombes, et, après avoir été frappée, elles s'abattirent sur l'asphalte.

« Hnn… !! »

Les suivantes arrivèrent sur moi bien plus rapidement, je pouvais les esquiver au cheveu près, mais elles se retournaient rapidement et me poursuivaient tel des missiles à tête chercheuse.

Mon champ de vue était certes bien meilleur qu'auparavant grâce à la Tailgear, mais les mouvements complexes de ces attaques demeuraient une menace pour moi.

« Twoearle ! Tout s'arrangera lorsque j'aurais vaincu ce gars ? Qu'arrivera-t-il aux twintails ?! »

<< Les twintails qui ont été volées… ? Les Attributs… sont stockés dans cet anneau pendant une heure, du moins c'est ce que je pense ! Du coup, ignore ses paroles ! Bats-le, détruis cet anneau et elles seront rendues !… J'espère !! >>

« Très bien ! »

J'avais été effrayé par les paroles d'Aika à propos de… non, j'avais été incroyablement effrayé, mais je m'en tiendrais à ma première décision de secourir la présidente et toutes les autres.

« Magnifique ! Je n'oublierais pas ce jour quand bien même vivrais-je une éternité ! Toutes mes excuses mais je souhaiterais prendre des photos souvenirs ! Pose ta tête sur mon épaule comme ça et prend une peluche... »

« Tais… Tais-toooii ! »

Je réduisis la distance qui nous séparait d'un simple bond et je le frappais de ma main gauche enveloppée de flammes.

Sa visage fut amoché et une grande quantité de sang coula de son nez.

« Agh, aaugh… Rien, rien à faire… J'essayais de me retenir de frapper ton visage et tes couettes, mais tu vas devoir te résigner à une certaine quantité de douleur. »

Les muscles sous les écailles métalliques de Lizard Guildy se gonflèrent encore plus.

Il devait rassembler toutes ses forces pour une attaque.

Je me tenais devant lui, prêt au pire.

Mais, il n'y avait pas que ça… Cela deviendrait dangereux pour les filles couchées aux alentours si nous continuions à nous affronter de manière si flamboyante !

A ce moment-là, l'image nette d'un pilier de flammes rouge vif s'imprima dans mon esprit.

« … Aura Pillar… ? Ça alors ! »

C'était comme si un programme d'aide était inclus et que je pouvais chercher dans ce dernier par une simple pensée. Bien joué de sa part.

Suivant les instructions, je laissais l'intégralité du pouvoir de la Blazer Blade s'échapper : Break Release.

Des flammes jaillirent de la pointe de ma Blazer Blade et gonflèrent jusqu'à atteindre la taille d'une balle de basket. Avec toutes mes forces, je levai l'épée en l'air et laissai s'envoler la sphère.

« Qu'est-ce que c'est ?! »

La boule de feu explosa pile devant Lizard Guildy et traça des spirales autour de son corps, sa traînée prit la forme d'un pilier.

« N, n, non, je ne peux pas bouger ! »

C'était probablement une barrière qui retenait l'ennemi. Alors, c'était ça, Aura Pillar !

« Uooh !! »

Ne le quittant pas du regard, je commençais à courir.

L'épée que je portais commença à changer de forme pour correspondre à ma volonté. La poignée et les ornements se déplièrent et les lignes qui se trouvaient le long de la lame, telles les veines d'une écorce d'arbre, commencèrent à luire vivement.

Un rayon de flamme partit de l'épée qui luisait d'un rouge vif et qui s'étirait presque au double de sa taille.

Ce rayon passa à travers la barrière qui retenait Lizard Guildy et s'abattit directement sur lui, il le transperça d'un simple passage au sommet du crâne.

Oui, « Grand Blaze » est vraiment une technique ultime : la traînée de flamme qui s'abattait du ciel.

« Gwoaaaaaahh !! »

Un coup de chaleur se répandit comme une bulle venant d'éclater. Lizard Guildy hurla d'agonie. Des arcs électriques s'échappèrent de son corps.

« He, hehahahaha… Magnifique… Mourir en ayant des twintails qui caressent délicatement ma joue… Comment puis-je avoir le moindre regret ?! C'est la fin dont je rêve depuis tout petit !! »

« Attends, hey !! »

L'Aura Pillar gonfla soudainement au triple de sa taille.

« Excellent… !! »

Lizard Guildy exprima ses convictions jusqu'au dernier moment, puis il se dispersa dans les airs en une énorme explosion qui n'était en rien comparable à celles des soldats.

« Ne disparaît pas sur une vision horrible comme celle-lààààààà !! »

Suite à quoi, il n'y eut qu'un silence.

Je jetais un regard au parking dévasté, bien qu'il était difficile de vraiment dire que c'en était encore un.

D'un autre côté, Grand Blazer avait aussi brûlé le terrain un peu, mais il n'y a pas plus de traces de mon combat. L'incroyable flamboiement et impact n'avaient presque produit aucun dégâts aux alentours.

J'avais vu Aura Pillar comme une simple technique de soutien visant à capturer les ennemis, mais peut-être qu'il réduisait aussi les dégâts des explosions à leur minimum.

« Hup... »

Je tranchai en deux le grand anneau de métal à la dérive sans difficultés particulières.

Comme si la mission était complétée, l'épée se transforma en flammes et se dissout dans les airs.

L'anneau se brisa en pleins de petits morceaux et la luminescence à l'intérieur de son aire devint des ruissellements d'étincelles qui coulèrent sur les filles inconscientes les unes après les autres.

Alors que je vis leurs couettes revenir sur leurs têtes, je fus frappé par un épuisement soudain, je n'étais pas sûr de pouvoir retomber sur mes jambes.

Je m'étais perdu au cours du combat, mais avais-je réellement été capable de sauver ces filles… ? Avais-je réellement réussi à sauver les twintails ?

Il y avait une petite pierre de la forme d'un diamant vert sur le sol. Je le récupérais.

« Poupée. »

Ce mot s'imposa à mon esprit. La pièce d'armure de mon bras gauche s'ouvrit et l'aspira.

«… Huh, c'est un autre pouvoir de la Tailgear ? »

« … Um. »

« ! »

J'allais bondir lorsque quelqu'un derrière moi m'interpella.

La présidente s'était réveillée et me portait un regard interrogateur alors que ses couettes se balançaient derrière elle. Elles étaient peut-être couverte de suie, mais elles n'avaient rien perdu de leur noblesse.

Elle faisait un effort remarquable pour tenir de sa main l'ourlet de sa jupe déchirée.

« Je voudrais vraiment te… remercier de m'avoir sauvée. »

« Ah, hahaha, pour quoi ? Je suis un juste un gars, non une fille, qui était là de passage ! »

Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait y croire alors que j'étais habillé comme ça, mais je devais sortir quelque chose.

« Non, um, c'est… Je me réveillée au milieu du combat. »

« Quoi ?... »

« Tu, tu t'es battue de façon magnifique ! … Tu es encore petite, mais tu es courageuse… et puissante… j'ai été… si émue ! »

« … ! »

C'est pas bon. Je pensais que tout le monde était inconscient.

La présidente avait aussi une allure enfantine, mais actuellement je ne ressemblais à rien d'autre qu'une élève d'école élémentaire.

Et, cette même enfant portait une épée et se battait contre les monstres… comment pouvait-on trouver une explication à cette situation ?

« Excuse-moi… Comment as-tu… ?! »

« Ah, ah, je suis une alliée de la justice ! Maintenant, s'il te plaît, éloigne-toi d'ici rapidement ! »

Je ressentais à quel point j'étais nul en improvisation, tout comme l'avait dit Aika il y a une heure.

« Je voudrais te remercier de m'avoir sauvée !! Est-ce que nous allons nous revoir à nouveau ?! »

« On se reverra, aussi longtemps que tu aimeras les couettes. »

La présidente s'inclina face à moi et s'éloigna en trottant.

Dieu merci, elle n'a pas trop enquêté.

Pour quelque chose improviser sur un coup de tête, cette réplique n'était pas si mauvaise. En fait, j'avais essayé juste de m'en sortir.

« Jeune maîtreeeesse !! »

Une limousine coupa à travers le parking à une vitesse folle, comme si elle voulait le trancher en deux, et s'arrêta en laissant de grosses traces de pneus. Des maids, un tas de maids, en sortirent et se précipitèrent sur la présidente.

Quelques filles qui s'étaient évanouies commencèrent à se réveiller. Les maids… sûrement suite à des ordres de la présidente, se mirent à la tâche et commencèrent à s'occuper d'elles. Il ne semblait plus y avoir de place pour moi.

Suite à quoi, les parents et les familles des filles, probablement… des adultes, à présent libres, vinrent également en accourant l'un après l'autre.

La présidente m'avait peut-être vu lorsque je criais de terreur… mais, j'avais secouru tout le monde, du coup, j'aurais aimé qu'elle oublie tout à ce propos.

« Whew... »

Je portai mon regard devant moi et je pus voir mon reflet dans le rétroviseur d'une voiture.

« ... »

J'étais un peu jeune, mais mon apparence correspondait exactement à ce que je m'étais toujours imaginé de mes twintails parfaites. Je sentis la chaleur monter à mes joues, je secouais la tête désespérément.

Si je continuais à me regarder, de la joie et du mécontentement m'envahiraient simultanément.

Les sirènes commencèrent à se faire entendre. Évidemment, la police, les ambulances et autres allaient venir.

De la même manière qu'un fil tendu qui casserait subitement, je fus pris de vertige.

Je longeais un mur pour éviter le regard des gens et, tournant au coin, je croisais Aika et Twoearle qui m'attendaient.

« C'est finalement fini... »

Mes dernières forces s'épuisèrent et je tombais au sol.

La transformation s'arrêta, je fus enveloppé par un cocon de lumière, puis je retrouvai mon apparence normale.

Dieu merci, je ne resterais pas comme ça toute ma vie…

« Sou-ji ! »

Aika accouru et me prit dans ses bras et, soulagé probablement, je vacillais entre conscience et inconscience.

« C'est malheureux pour toi d'avoir ta tête posée sur le sol. S'il te plaît, viens ici, ma poitrine a des bons coussins. »

« C'est ma poitrine, pas le sol ! »

« … Pour une femme, on parle de poitrine uniquement lorsqu'elle a commencé à pousser. Ça, la partie sous ton cou est comme le sol, Aika. »

« Dans ce cas, pourquoi n'embrasserais-tu pas le sol, abrutiiiiie !! »

Aika saisit l'arrière de la tête de Twoearle avec une poigne de fer et l'approcha du trottoir.

« Nooon, arrêeeete, c'est mon premier baiseeeerr !! »

Je voulais m'endormir pour avoir le sentiment que tout allait bien, mais j'entendis encore des cris. Allez quoi, les filles !!

Comme guidé par le destin, je m'engouffrais dans un maelstrom de guerres alors que le rideau tombait sur la première bataille de Tailred.



Notes de traduction[edit]

  1. Ce sont des écoles où on fait sa progression depuis l'école élementaire jusqu'au lycée, montant d'étage en étage, à la manière d'un ascenseur.
  2. Pratique très courante au Japon, la distribution de paquets de mouchoirs publicitaires dans la rue. Ces derniers sont offerts gratuitement aux passants.
  3. Série télévisées japonaises avec des héros en costume. Pour plus d'informations: http://fr.wikipedia.org/wiki/Tokusatsu



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