Phenomeno (Français):Tome 1 Chapitre 3

From Baka-Tsuki
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Aah, pourquoi est-ce que c'est arrivé ?

C'était un soir avec une belle lune. Je pédalais dangereusement sur le mama-cycle.

Je suis passé à travers la zone résidentielle au nord de la gare près du restaurant familial, puis continué vers l'est le long de la rivière artificielle. Cette rivière artificielle s'appelait Shimokawa et était l'une des rivières qui coulaient dans le fleuve Tamagawa. Cette rivière s'inclinait progressivement vers le nord-est, et se dirigeait vers la zone dans lequel je vivais. Chaque fois que mon vélo roulait sur une bosse de la route, le corps de Yoishi se pressait contre le mien. Je pouvais sentir la légère bosse de sa poitrine sur mon dos a travers ma chemise, et de temps en temps j'avais des pensées incorrectes de comment on devait avoir l'air d'un joli couple.

Cependant, ce qui était assis a l’arrière de mon vélo était une fille phsychopathe habillée tout en noir. Ses bras autour de ma taille étaient étrangement froids. Les filles ne sont pas censées avoir une plus forte température corporelle ? Du genre, douce, chaleureuse, et avec une bonne odeur. Cependant, je ne ressentais presque aucune chaleur de Yoishi, qui était assis sur le bord du siège de mon vélo. S'il s’avérait que j'étais le seul a pouvoir la voir, je ne serais pas surpris. C'est à quel point ce rendez-vous nocturne pouvait être étrange.

La zone résidentielle devenait distante, et à sa place apparurent des champs. Les lumières de la ville devinrent rares, et j'ai vu le nombre des étoiles augmenter, tout comme l'odeur de l'herbe arrivant jusqu'à mon nez. On était proche de chez moi.

"C'est bien rural."

"Tais-toi."

C'était ma réponse a la phrase de Yoishi, après un moment de silence.

"Ce n'est pas une critique. Je n'avais pas réalisé que Musashino avait un aussi joli endroit."

"C'est pour ça que je me suis dit que le loyer serait bas."

Mes sentiments d'auto-dérision ont un peu débordé dans cette phrase.

Les maisons devinrent de plus en plus éloignées les une des autres, et après être passé a coté de plusieurs vieux temples, nous sommes entrés dans un coin rempli d'arbres. En suivant ce chemin étroit, nous arriverons à cette maison.

"Pour être honnête, je ne veux pas y aller la nuit."

Ce que je dis a la personne derrière moi.

"Ça n'arrive que la nuit, alors on doit y aller la nuit."

Yoishi répondit rapidement. Son argument a du sens.

Pendant un moment nous restons silencieux, jusqu’à ce que Yoishi demande.

"Quel était ton vœux ?"

"Hein ?"

"Parce que tu vis tant bien que mal dans 'la maison qui exauce les vœux', non ?"

Tant bien que mal, ou plutôt, je n'avais pas d'argent.

"Rien de spécial. J’espérais que l'entreprise familiale aille bien, c'est tout."

J'ai répondu.

"Étonnamment, tu pense à ta famille."

Yoishi commente sans montrer trace d’émotion.

Le "étonnamment" est assez dur. Mais alors que j'allais répondre, j'ai vu la maison au delà de la foret noir.

"C'est elle."

"Ouais."

En la regardant à nouveau, je suis étonné d'avoir pu louer une telle maison. Au premier regard, peu importe comment on la voit, on dirait complètement une maison hantée.

Alors que je rentre le mama-cycle dans le garage, Yoishi sauta du bord de la selle. Quand elle pressa l'interrupteur sur le mur, la lumière du garage s'alluma, ce qui suffit à réduire ma peur. Yoishi commença à marcher toute seule, regardant l'immeuble de divers angles.

"Un magnifique immeuble."

Elle dit ça, puis commença a marcher devant moi. Elle monta les escaliers de l'entrée du premier étage. N'ayant pas d'autre choix, je plaça un pied sur les escaliers, mais ne pu pas aller plus loin. Quand à Yoishi, elle monta rapidement les escaliers, ouvra la porte sans permission, et jeta un œil a l'intérieur. Aah, c'est vrai. Maintenant que j'y pense, j'ai fui sans verrouiller la porte. Ça veut dire que je l'ai laissée déverrouillée pendant plusieurs jours, ce qui était imprudent de ma part.

J'avais le regard levé depuis le bas des escaliers. C'était assez honteux, mais je suis celui qui expérience la peur. Je dirais que c'est parfaitement normal pour un animal de ne pas vouloir s'approcher sauf si la sécurité est assurée.

"C'est comment ?"

"Sombre."

Évidement.

Et sur ce, Yoishi rentra rapidement a l'intérieur. J'étais effrayé d’être laissé seul en bas des escaliers, alors je me suis précipité après elle. Quand j'ai ouvert la porte d'entrée, l'intérieur était déjà allumé. Yoishi se tenait à coté de l'interrupteur, regardant autour d'elle. J'aime la lumière. Je me sens calmé quand je vois la lumière et que je peux me dire qu'aucune de ces choses effrayantes n'étaient vraies.

Quand j'étais sur le point de retirer mes chaussures a l'entrée, j'ai vu que les chaussures hautes de Yoishi avaient déjà été retirées et mise de coté. Elle a étonnamment de bonnes manières parfois, pensais-je, mais soudainement, je me rendis compte.

En y pensant, on ne s'est jamais vraiment présentés.

"Hé, y a prescription, mais."

Je me tourna vers Yoishi et dis.

"Je m'appelle 'Nagi' online. Mon vrai nom est Yamada Nagito. Je suis en première année a l'université."

Elle ne s'est pas retournée. Elle a hoché la tête puis dit :

"Je suis Yoishi."

"C'est pas ton pseudo ?"

"Non. Mon nom de famille est Mitsurugi. Pas que ce soit important de toute façon."

-- Mitsurugi, Yoishi.

Elle continuait d’être bizarre. Elle utilisait son vrai nom en ligne, et puis ne se préoccupait pas de son nom de famille."

"'五' était sur le mur des toilettes ?"

Cependant, comme pour dire que c'était une perte de temps, elle me demanda, et j'ai donc pointé la porte à l'autre extrémité du première étage. Yoishi s'y dirigea silencieusement. Sans hésiter, elle ouvrit la porte, alluma la lumière, et investigua.

Je la suivi silencieusement.

"T'as vu ? On dirait le chiffre '五', hein ? Ce n'est pas un schéma, hein ?"

Disais-je au dos de Yoishi.

"Tu connais des mots tels que schéma ?"

Elle répondit, comme si elle était condescendante.

"Eh bien, je suis un maniaque de l'occulte après tout."

C'était un mensonge. Je venais de l'apprendre.

"Dans une situation ou tu as reçu un montant d'information spécifique, quand tu vois une forme sans aucun sens, ton cerveau se sert de l'information pour créer un schéma viable-- c'est comme ça qu'on appelle ça en science cognitive, mais c'est sans aucun doute un '五'. Même moi je le vois comme ça."

Dit Yoishi, ne se préoccupant pas de mes mots, en passant ses doigts sur la gravure.

Bah, ce n'était pas comme si le fait qu'on soit sure que ce n'était pas un schéma résolvait quoi que ce soit. Si ce n'est empirer les choses. Si c'était effectivement un '五' marqué volontairement, alors quelqu'un l'a écrit dans la maison -- ou plutôt, quelque chose, et c'était dans la maison.

"'六' était proche du bain ?"

Ayant fini d'observer '五', Yoishi traversa le couloir jusqu’à la salle de bain, alluma la lumière, et ouvra la porte. Elle plaça le visage juste devant le symbole engravé sur le cadre de la fenêtre. Quand je suivi derrière Yoishi, je senti quelque chose de bizarre.

Pour dire la vérité, ça me perturbe depuis que j'ai rencontré Yoishi -- mais maintenant que je suis dans un endroit confiné avec elle, ça devient clair.

"...est-ce que tu porte du parfum ?"

Yoishi secoua la tête sans dire un mot.

"Non, mais euh, cette odeur..."

Et puis je réalisa quelle était cette odeur.

Je la sentais en sport durant le collège.

Une odeur acide, qui pique le nez, comme si quelque chose pourrissait.

"...Hum, je comprend totalement que c'est une chose qui ne se demande pas a une fille en temps normal."

Je me pince le nez et demanda.

"Quand est la dernière fois ou tu as pris un bain ?"

Et puis Yoishi se tourna et me regarda qu'un air pensif. Puis elle regarda le plafond. Et quand elle semblait avoir besoin de chercher dans un souvenir distant, j'en ai eu froid dans le dos.

Q... tu as besoin d'y réfléchir ?"

"Je ne m'en rappelle pas vraiment, mais peut-être le mois dernier ?"

"Q- sérieux ?! Et les bains ?! La douche ?!"

"Y a une baignoire juste la."

"C'est pas ce que je veux dire ! Tu ne prends pas de douches ? Ni te lave les cheveux ?"

"Quel rapport avec le compte a rebours ?"

Yoishi semblait complètement désorientée par mes questions, mais sérieux, j'ai entendu parler des filles sales, et je sais que la royauté française est connue pour ne jamais prendre un bain, mais on est au Japon contemporain. Est-ce que les lycéennes qui ne prennent pas de bain pendant un mois entier existent vraiment ?

"Ce que tu dis manque de cohésion."

Elle répondit platement, puis regarda de plus près le cadre de la fenêtre.

"C'est sans aucun doute un '六'."

Et puis elle se tourna et demanda ou était le '七'. Elle n'a vraiment aucun intérêt en quoi que ce soit d'autre que le paranormal. Je soupira, puis la guida, sans autre choix.

C'était sur le palier en bas de l'escalier du troisième étage.

Il y avait cet homme d'age moyen que je ne connaissais pas qui se tenait la durant l'hypnose suspecte que m'a fait subir Yoishi un peu plus tôt. Je ne voulais pas la suivre jusque la, alors j'ai juste fait un geste en disant "par la". Yoishi monta silencieusement les premières marches, puis se pencha près du mur.

"Mmh."

"On dirait un '七' aussi, hein ?"

Cependant Yoishi ne répondit pas immédiatement, au lieu de ça, elle sorti une mini lampe torche de sa poche et visa le chiffre '七' pour voir de plus près.

"Quelque chose ne va pas ?"

"C'est certainement un '七', mais -- étrange."

"Qu'est-ce qui est étrange, étais-je sur le point de demander.

Soudainement, Yoishi vomit. Elle ne fit rien de mignon comme placer une main devant sa bouche dans un effort de se retenir, mais au lieu de ça, se tenait redressée avec ses bras croisés puis vomit sans aucune honte visible, ce qui me fit évidemment reculer. Habituée a vomir. C'est l'impression que j'en ai eue.

Évacuant son vomis.

Des fluides intestinaux brillants et le reste du jus d'orange qu'elle buvait.

-- C'est quoi son problème ?

Ne prend pas de bain, vomis éhontément.

Et adore l'occulte, et porte des vestes durant le printemps, une fille psychotique.

Cependant, je remarqua finalement que cette fille psychotique semblait avoir quand même un peu de mal.

"Hé, ça va ?"

Je me précipita jusqu’à elle et commença à lui frotter le dos, et elle hocha la tête sans énergie puis s'essuya la bouche.

Il y avait du vomis sur le parquet, mais elle se remet a parler comme si de rien n'était.

Je trouvais ça étrange depuis que tu as écrit ton poste. Je me demande pourquoi le compte a rebours a commencé a '七'."

"Hein ?"

"Normalement les décomptes commencent a 十 (10) ou '九' (9)."

"Comment tu veux que je le sache ?"

Je veux dire, les fantômes sont effrayants parce que tu ne sais pas ce qu'ils pensent. Comment est-ce qu'un humain comme moi pourrait savoir pourquoi quelque chose comme ça commencerait a décompter du "七" ?

"Faux. Le paranormal n'a pas de règles, mais un coté a des intentions aussi dignes que l'autre."

Yoishi dit ça en montant les escaliers. Je n'ai eu aucun autre choix que de la suivre.

Comme pour dire qu'il devait y avoir un "八" et un "九" quelque part, Yoishi alluma les lumières du deuxième étage et commença a inspecter les murs. Sa posture, alors qu'elle marchait a quatre pattes, longeant les murs, était a la fois flippante et comique. Après ça, Yoishi commença à marmonner toute seule et ne me répondit pas, alors j’abandonnai et retourna au premier étage. Je versa de l'eau dans un seau et passa la serpillière au sol. Après tout, c'est ma maison, bien que je ne pouvais pas oublier le visage de l'homme d'age moyen que j'ai vu restaurant familial, j'ai essayé de ne pas y penser et nettoya le vomi.

Urh, pourquoi est-ce que ça sent aussi mauvais le vomi ? Et ça donne toujours envie de vomir aussi. C'était assez frustrant que celui qui vomisse ne semble pas s'en préoccuper du tout. Comme si c'était évident que c'était mon boulot de nettoyer après elle.

"Hé, tu mange jamais ou quoi ? Il n'y a que du liquide la dedans."

Je dis ça avec un ton agressif, mais Yoishi, qui était revenue du deuxième étage, dit simplement qu'il n'y avait pas de "八" ou de "九". J'ai perdu mon sang froid face à sa réaction attristée.

"J'te l'avais bien dit !"

Mais elle ignora mon commentaire et commença a regarder les murs du premier étage. À moitié exaspéré, je l'observa alors que je remettais le seau et la serpillière a sa place. Puis, je regarda l'horloge et lui demanda une chose.

"C'est pas gênant que tu sois dehors a cette heure la ?"

Bien sur, c'était presque ironique, étant donné qu'il était trois heures du matin.

Si j'étais ses parents, je serais furax.

"J’espère que tu as appelé chez toi avant de venir ici à cette heure la. Je veux dire, je sais que c'est ma faute et tout, mais les parents sont toujours inquiets. J'ai toujours pensé que mes parents étaient embêtants quand j'étais avec eux, mais une fois que tu pars de la maison, tu leur est reconnaissant."

Cependant, elle n'écoutait pas du tout ma petite leçon."

Je remarqua qu'elle était complètement immobile, fixant un point en particulier.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

Je lui posa cette question, mais Yoishi ne bougea pas. Elle se tenait la, paralysée comme une poupée. Je me tenais derrière Yoishi et regarda la ou elle regardais.

C'est la que Yoishi avait vomi -- et était exactement la ou se tenait l'homme, dans mon imagination, la ou seul moi savais.

"A... attends un peu. Qu'est-ce que tu regarde la exactement ?"

Quand je plaça ma main sur son épaule, elle sursauta, comme si j'avais interrompu un sort.

Puis elle murmura, très doucement, "Je vois."

Quand elle se tourna, son visage était illuminé de joie. Je pouvais voir un léger rougissement se frayer chemin sur son visage pale, tant elle était excitée.

"Hé, tu as remarqué ?"

"De quoi ?"

Mais Yoishi ne répondit pas, au lieu de ça tourna les talons et se dirigea vers l'entrée.

"H... Hé, hé, attends."

"Allons dehors."

Elle enfila rapidement ses grandes bottes noires, puis franchisa l'entrée de la maison. Je me dépêcha de mettre mes chaussures et la poursuivi. J'essayais de ne pas regarder à l'intérieur alors que j'éteignais les lumières et ferma la porte, me rappelant de la fermer à clé cette fois. Je m’arrêta près de Yoishi alors qu'elle dévalait les escaliers.

Quand nous avons marché a coté du mama-cycle qui était a sa place dans le garage, Yoishi releva une nouvelle fois la tête en direction du bâtiment et dit,

"Cette maison est vraiment intéressante."

"De quoi est-ce que tu parle ?"

"Sous les escaliers du deuxième étage. Il y a un espace inaccessible."

A ce moment, je senti un frisson me parcourir le long du dos.

Je vois--

Ce sentiment étrange que j'ai toujours eu à propos de cette maison, je l'ai finalement compris. En effet, j'ai toujours eu l'impression qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas dans la maison. Et c'était la zone en dessous des escaliers que je pouvais pas accéder. Je ne pouvais pas y aller que ce soit depuis l'intérieur ou l'extérieur de la maison. On entend parler parfois de ce genre d'endroits. C'était pareil, on ne savait pas ce qu'il y avait dedans.

"Et aussi, regarde ça."

Yoishi pointa la boite aux lettres du doigt, près de l'escalier.

Mon nom complet était écrit sur un morceau de papier de la taille d'une carte de visite, et trois lignes avaient été gravées par dessous, comme pour remplacer mon nom.

C'était -- inconfondable.

"三 (trois)."

Le compte a rebours continuais.

Yoishi plaça sa main presque directement sur la gravure et murmura joyeusement, "il y a quelque chose ici", mais je dis également quelque chose d'une voix vide.

"Je suis a ma limite."