Difference between revisions of "Rokujouma no Shinryakusha!? : Tome 1 Chapitre 1"

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Cependant, son collègue a eu un accident qui lui avait laissé avec une blessure grave, donc le père de Koutarou dut le remplacer.
 
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Depuis l'entrée il y avait un petit couloir en plancher allant jusqu'à la chambre<ref>Explication : La Chambre 106 est comme une chambre étudiante/d’hôtel, et n'est donc pas vraiment un appartement, mais plutôt une pièce habitable (la chambre) avec des toilettes et une salle de bain. D'où le fait qu'il y ait une chambre dans la Chambre. Ainsi, le lieu sera la "Chambre" et la pièce la "chambre". Je suis preneur s'il y a une meilleure idée.</ref> de six tatamis au fond.
 
Depuis l'entrée il y avait un petit couloir en plancher allant jusqu'à la chambre<ref>Explication : La Chambre 106 est comme une chambre étudiante/d’hôtel, et n'est donc pas vraiment un appartement, mais plutôt une pièce habitable (la chambre) avec des toilettes et une salle de bain. D'où le fait qu'il y ait une chambre dans la Chambre. Ainsi, le lieu sera la "Chambre" et la pièce la "chambre". Je suis preneur s'il y a une meilleure idée.</ref> de six tatamis au fond.
   
Du côté droit du couloir il y avait une kitchenette, et du côté gauche se trouvaient les toilettes et la salle de bain.
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Même si la chambre était démodée, elle était propre et bien entretenue.
 
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"T'inquiète, t'inquiète."
 
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"Pour quelqu'un qui a besoin de moi pour le réveiller chaque week-end pour aller travailler, tu n'es pas très convainquant..."
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"Bien sûr, Satomi-san. Mais il semblerait que je n'aurai pas besoin de faire grand-chose, vous faites déjà une bonne équipe tous les deux."
 
"Bien sûr, Satomi-san. Mais il semblerait que je n'aurai pas besoin de faire grand-chose, vous faites déjà une bonne équipe tous les deux."
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"Vraiment ?"
 
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"Ooya-san, ne dîtes pas ce genre de truc s'il vous plaît..."
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"Mackenzie, tu n'es pas obligé de le dire comme ça, si ?"
 
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Satomi Yuichirou.
   
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Koutarou prit le téléphone et le plaça contre son oreille.
 
Koutarou prit le téléphone et le plaça contre son oreille.
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『Comment ça se passe de ton côté ? Tu as fini de défaire tes bagages ?』
 
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Koutarou voulait que son père se remarie aussi vite que possible.
 
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Il était inquiet que son père meurt de faim ou que sa chambre devienne trop sale s'il ne le faisait pas.
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"Ok, c'est l'heure d'aller dormir."
 
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Koutarou ouvrit le placard et sortit un futon et une couverture avec des motifs de fleurs que lui avait préparé Shizuka.
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Koutarou ouvrit le placard et sortit un futon et une couverture avec des motifs de fleurs que lui avait préparés Shizuka.
   
 
Avec un grognement, il poussa le carton et jeta le futon par terre.
 
Avec un grognement, il poussa le carton et jeta le futon par terre.

Revision as of 13:24, 14 March 2016

Lever le Camp

Rokujouma T1 008.jpg

5000 yens[1].

C'était le loyer mensuel de la Chambre 106 de la Résidence Corona, une résidence bâtie en bois avec un étage, construite il y a 25 ans.

Étant éloignée du centre-ville, le loyer y était déjà faible à la base.

Cependant, une chambre de six tatamis[2] avec une cuisine, une salle de bain et des toilettes pour 5000 yens par mois était incroyablement peu chère.

De plus, il n’y avait pas de charges supplémentaires à payer.

En réalité, en dehors de la Chambre 106, le loyer était environ dix fois plus cher.

Cependant, il y avait une raison pour laquelle seul celui de la Chambre 106 était si bas.

Les personnes qui y avaient emménagé étaient toutes, sans exception, reparties aussitôt.

Le séjour le plus long avait duré trois mois, le plus court trois heures. En moyenne, les locataires partaient au bout de trois jours.

À cause de ça, le loyer avait continué de diminuer.

Cette année, le loyer de 10 000 yens fut divisé par deux avant le printemps.

"Fais attention, Mackenzie. Ce qu'il y a dans ce carton est plus important que ta vie."

"C'est toi qui dit ça, Kou ? Comparé à toi, je suis toujours prudent."

"Le temps que tu comprends. Continue de travailler, Mackenzie-kun."

"Ouais, ouais. Qui est en train de t'aider à emménager... ? J’te jure..."

Celui qui emménageait était Satomi Kotarou, 15 ans.

Son ami d'enfance, Matsudaira Kenji, 15 ans lui aussi, l'appelait Kou, et en retour Koutarou l'appelait Mackenzie.

Dans deux jours, après la cérémonie d'entrée, ils allaient devenir lycéens.


Le calendrier indiquait le Samedi 4 Avril.

Dû à la soudaine réaffectation professionnelle de son père, Koutarou allait commencer à vivre seul à partir de ce printemps.

Après avoir appris cette nouvelle, Koutarou visita une agence immobilière qui lui permit de trouver la Résidence Corona.

Koutarou, qui avait grandi seul avec son père, ne voulait pas être une gêne pour ce dernier et se jeta sur l'occasion sans même demander la raison d'un si bas loyer.

"Quoiqu'il en soit, Kou, c'est super que t'aies trouvé un endroit où vivre à un moment pareil, hein ?"

"J'ai eu de la chance. Quand mon père m'a parlé de son transfert l'autre jour, j'ai sérieusement paniqué."

Le transfert du père de Koutarou avait été décidé un peu après la mi-Février.

C’était arrivé pendant que Koutarou attendait le résultat de l'examen d'entrée au lycée.

"Ceci dit, on ne pouvait rien y faire si son collègue était blessé et ne pouvait pas y aller."

"C'est sûr."

À l’origine, ce n'était pas le père de Koutarou qui était censé partir, mais son collègue.

Cependant, son collègue a eu un accident qui lui avait laissé avec une blessure grave, donc le père de Koutarou dut le remplacer.

"Ce transfert était soudain, mais ça pourrait bien être une chance pour mon indépendance. De plus, on est des lycéens maintenant, on devrait être capables de s'occuper de nous-mêmes."

"Quel optimisme..."

"Et si on célébrait le début de mon voyage pour devenir un homme ?"

"Qu'est-ce que tu racontes ?"

Koutarou et Kenji portaient une valise remplie de vêtements jusqu'à la résidence.

Ça faisait un moment que tous les deux portaient des bagages, faisant des allers-retours entre la Chambre 106 et la camionnette de déménagement.

"Est-ce que je pose je frigo à côté de l'évier ?"

Demanda un homme d'âge moyen portant une tenue de travail en montrant sa tête depuis la Chambre 106. C'était le conducteur de la camionnette et il était en train d'aider Koutarou et Kenji pour l'emménagement.

"Oui, s'il vous plaît !"

"Compris."

L'homme rentra dans la chambre après avoir entendu la réponse de Koutarou.

Koutarou et Kenji le suivirent et entrèrent à l’intérieur à leur tour.

"Et dire que c'est 5000 yens par mois... C'est juste vraiment donné."

Kenji soupira en passant l'entrée avec Koutarou.

"Jaloux, hein ?"

"Si j'avais su, pour 5000 yens, je l'aurais louée sans aucun doute."

La chambre était dans un style Japonais de vieille époque.

Depuis l'entrée il y avait un petit couloir en plancher allant jusqu'à la chambre[3] de six tatamis au fond.

Du côté droit du couloir, il y avait une kitchenette, et du côté gauche se trouvaient les toilettes et la salle de bain.

Même si la chambre était démodée, elle était propre et bien entretenue.

"Fais attention, Kou, la valise va taper le mur."

"Je sais, je sais !"

"Si tu l'dis... M'sieur, on entre."

"Oh, désolé, Megane-kun.[4]"

Se serrant pour passer à côté de l'homme qui installait le frigo dans la cuisine, Koutarou et Kenji arrivèrent dans la chambre de six tatamis.

Ils zigzaguèrent à travers les cartons et les fournitures éparpillés à travers la chambre.

"Alors, qu'est-ce qu'on fait de cette valise ?"

"Hmm... Mettons-la au fond du placard.[5]"

"Ok."

Travaillant de concert, Koutarou et Kenji se baissèrent pour ranger la valise dans le placard.

Au moment où ils se levèrent, le déménageur entra dans la chambre.

"C'était le dernier bagage ?"

"Ah, oui, c'était le dernier."

"Bien, je vais donc m'en aller."

"Merci beaucoup !"

Koutarou, qui était du genre athlétique et avait été élevé de façon à respecter ses ainés, s'inclina naturellement vers l'homme.

"Ça devrait être à moi de m'incliner, merci beaucoup."

L'homme sourit gentiment et s'inclina, puis il partit, laissant plusieurs documents derrière lui.


"Et voilà, ça fait une chose de faite."

"Hey, Mackenzie."

Koutarou lança une bouteille de thé à Kenji qui était en train d'ajuster ses lunettes.

"Ouah, merci."

Étant amis depuis longtemps, Kenji était habitué et attrapa la bouteille sans problème.

"Par contre c'est un peu tiède vu que le frigo vient d'être installé."

Dit Koutarou en se prenant une bouteille de thé dans un sac plastique. Ils les avaient achetées un peu plus tôt dans un Konbini[6].

"Je sais."

Ils ouvrirent leur bouteille et burent en même temps.

"Haa... Ça fait du bien !"

Kotarou s'assit sur l'un des cartons tandis que Kenji s'appuya contre un mur près de l'entrée de la chambre.

Kenji regarda le calendrier accroché sur un autre mur.

"Le temps passe vite... La cérémonie d'entrée est après-demain."

"C'est vrai. Il faut que je déballe tout ce dont j'aurai besoin aujourd'hui."

Koutarou regarda le calendrier à son tour. À côté se trouvait une horloge qu'il avait aussi accrochée lors de sa précédente visite.

"Hmm ? Tu ne peux pas le faire demain ?"

"Je dois travailler demain."

"Pourquoi ? Tu ne pouvais pas prendre au moins un jour de congé pendant ton déménagement ?"

Kenji fixa Koutarou du regard à travers ses lunettes d'un air étonné.

"Il y a plein de choses à acheter en début de printemps. Ne me mets pas dans le même panier que toi et les autres qui vivez chez vos parents !"

"Ton père t'a bien laissé de l'argent, non ?"

"Je ne veux pas y toucher à moins d’en avoir vraiment besoin. C'est ça, vivre !"

"... Peu importe si c'est la vie ou je ne sais quoi, mais ne va pas t'effondrer, compris ?"

"Contrairement aux intellos dans ton genre, j'ai une confiance absolue en mon endurance."

"Oui, oui, si tu le dis..."

Kenji haussa des épaules et soupira en voyant Koutarou qui gonflait sa poitrine fièrement.

"Et donc, Kou, à quelle heure tu commences demain ?"

"Le matin, comme d'habitude."

"Dans ce cas, j'viendrai te chercher comme toujours."

"Je compte sur toi."

À vrai dire, ils travaillaient tous les deux au même endroit.

Après avoir passé l'examen d'entrée du lycée, ils postulèrent pour le même travail.

Par chance, ils furent tous les deux engagés et avaient commencé à travailler depuis le mois dernier.

"... Hey, Kou, est-ce que tu seras capable de te lever quand l'école commencera ?"

"T'inquiète, t'inquiète."

"Pour quelqu'un qui a besoin de moi pour le réveiller chaque week-end pour aller travailler, tu n'es pas très convaincant..."

"Sois pas si pointilleux."

Comme le travail du week-end commençait le matin, c’était devenu une habitude pour Kenji de venir réveiller Koutarou qui avait du mal le matin.

"J'ai commencé à vivre seul, j'ai rejoint le rang des adultes. Je ne peux pas continuer à me comporter comme un gamin."

"Donc, je n'aurai pas besoin de venir te chercher demain ?"

"Ceci et cela sont deux choses différentes, Mackenzie-kun. Sois sûr de venir me chercher demain."

"J'm'en doutais..."

Kenji affaissa ses épaules avec stupéfaction.

"Encore merci, vieil homme."

"... Toute ma motivation vient juste de s’envoler."

"Dis pas ça, t'es jeune après tout !"

La sonnette près de la porte d'entrée retentit.

"Hmm ?"

"Un invité ?"

Juste avant que Kotarou ne puisse répondre, la porte s'ouvrit et le visiteur entra.

"Bonjour ! Est-ce que Satomi-san est là ?"

La voix d'une fille raisonna à travers la pièce.

C'était une voix que Koutarou avait déjà entendue.

"Oh, c'est la propriétaire."

"Propriétaire ?"

"Ah... Oui, j'arrive !" Koutarou répondit tout en se levant du carton sur lequel il était assis.

De même, Kenji arrêta de s'appuyer contre le mur près de l'entrée de la chambre.

"C'est une voix plutôt jeune."

"Viens, Mackenzie, tu vas être surpris."

"Hmm, ok..."

Les deux se dirigèrent vers la porte d'entrée.


"Bonjour, Ooya-san[7]."

"Bonjour, Satomi-san."

Une fille portant un tablier par-dessus ses vêtements de tous les jours se tenait devant l'entrée.

Elle inclina sa tête tout en le saluant.

Elle avait à peu près le même âge que Koutarou et Kenji, et son visage gardait les traits d'un enfant.

Ses longs cheveux étaient attachés avec un grand ruban, donnant une impression de fraîcheur et de bonne santé.

"Hein ? Propriétaire ? Cette fille ?"

"Yep. Cette personne est la propriétaire de la Résidence Corona. Surpris, hein, Mackenzie ?"

"O-ouais..."

Kenji qui était surpris hocha la tête.

Il avait du mal à faire le rapprochement entre le mot propriétaire et la fille mignonne qui se tenait devant lui, le laissant étonné.

"J'ai aussi été surpris au début."

"Tout le monde est surpris au début. Fufufu..."

La fille sourit gentiment et se tourna vers Kenji.

"Enchantée. Je suis la propriétaire de la Résidence Corona, Kasagi Shizuka."

"En-enchanté. Matsudaira Kenji."

"J'espère qu'on va bien s'entendre, Matsudaira-san."

"Oui, moi aussi."

Kenji et Shizuka s'inclinèrent l'un vers l'autre.

"Ooya-san, ce type est mon ami d'enfance."

"Oh, je vois."

"Vous allez probablement le voir par ici dans le futur, donc n'hésitez pas à l'appeler Mackenzie."

Shizuka cligna des yeux quelques fois et regarda Kenji.

"Tu es japonais, n'est-ce pas ? Avec un nom comme Matsudaira..."

"Ah, oui, bien sûr qu'il est japonais. Son nom complet est Matsudaira Kenji, donc Mackenzie pour faire court."

"Je vois, le 'Ma' et 'Kenji" deviennent Mackenzie."

Satisfaite, Shizuka plaça sa main devant sa bouche et rigola.

"Kou est le seul à m'appeler comme ça !"

"Dans ce cas, devrais-je t'appeler Matsudaira-san ?"

"Vous pouvez m'appeler Mackenzie. Après tout, j'y suis habitué."

"D'accord, Mackenzie-san."

Voyant Kenji hausser ses épaules, Shizuka rigola à nouveau ce qui fit onduler doucement ses longs cheveux ainsi que le ruban.

"Au fait, Ooya-san entre aussi au lycée Kitsushouharukaze cette année."

"Oh, quelle coïncidence."

"Avec de la chance, on sera peut-être dans la même classe !"

Rokujouma V1 014.jpg

"Fufu, entendons-nous bien à l’école aussi."

Shizuka s'inclina poliment une nouvelle fois.

"Et donc, Ooya-san, pourquoi êtes-vous venue ?"

"Ah, oui, j'ai failli oublier !"

Shizuka joignit ses mains puis elle pointa la fenêtre derrière Koutarou et Kenji.

"À vrai dire, j'ai vu la camionnette de déménagement partir à travers la fenêtre tout à l'heure, donc j'ai pensé que c'était le bon moment pour venir donner un coup de main."

"Depuis la fenêtre ?"

"Oui, Mackenzie-san, il se trouve que j'habite dans la Chambre au-dessus."

"C'est cool, hein ? Je vis sous le même toit que la mignonne propriétaire."

"Eh bien..."

Shizuka s’afficha surprise un instant, puis elle sourit gentiment.

"Vous me flattez, Satomi-san."

"... Bien sûr que vous vivez sous le même toit, c'est une résidence après tout."

"C'est une question de sentiments !"

"Fufufu, vous vous entendez bien tous les deux... Oh, c'est vrai, je suis venue pour aider. Contrairement au travail physique de tout à l'heure, je devrais pouvoir aider à partir de maintenant."

"Ça aidera beaucoup, Ooya-san. Kou est doué pour mettre le bazar mais il a du mal pour nettoyer."

"Hé, Mackenzie ! Ne dis rien d'irrespectueux !"

"C'est la vérité pourtant. Tu me poses toujours des problèmes."

Kenji soupira un grand coup en rehaussant ses lunettes.

"Alors Mackenzie-san est toujours... ?"

"Oui, j'en bave beaucoup."

"J'suis reconnaissant, tu sais ?"

"... Seulement reconnaissant. Au fait, Ooya-san, je voudrais vous demander quelque chose, si ça ne vous dérange pas."

"Oui, qu'y a-t-il ?"

Shizuka sourit et hocha la tête.

"Pourquoi le loyer de cet appartement est de seulement 5000 yens ?"

"H-hé, Mackenzie ! Ne demande pas à propos de ça d'un coup !"

Koutarou, qui connaissait les circonstances, commença à paniquer.

"Mais t'es pas curieux ? La chambre est sympa, la propriétaire est sérieuse et motivée, je ne vois aucun problème."

"Mais tu sais, cette résidence a été laissée par ses parents, donc—"

"Ça ne me dérange pas, Satomi-san."

Koutarou avait peur de mettre Shizuka en colère, mais elle sourit calmement et secoua sa tête.

"Les inquiétudes de Mackenzie-san sont justifiées. Fufufu, de plus, n'avez-vous pas remarqué que Mackenzie-san est inquiet à votre sujet ?"

"Ooya-san..."

"De plus, ce n’est pas comme si je pouvais y faire quelque chose."

"Ha, haaa..."

Koutarou s'inclina d'un air désolé et Shizuka se tourna vers Kenji.

"À vrai dire, dans cette Chambre... Il apparaît."

"Apparaît ? Qui apparaît ?"

"La rumeur raconte qu'un fantôme apparaitrait dans cette Chambre."

"Un f-fantôme !?"

Kenji, surpris, se mit à regarder à travers la Chambre avec agitation.

"Je ne l'ai pas vu de mes propres yeux, mais chaque locataire si... Et ils ne restèrent pas longtemps."

"Un fantôme... C'est dur à croire, mais..."

"Je le pense aussi. Mais c'est ce qu'ont dit les locataires quand ils sont partis, donc c'est un fait."

Kenji était perplexe et sourit amèrement à Shizuka en laissant tomber ses épaules.

"Laissez-moi faire, Ooya-san ! Ce n’est pas un fantôme qui aura raison de moi !"

"C'est rassurant. Vivez ici assez longtemps pour effacer toutes ces rumeurs de fantôme s'il vous plaît, Satomi-san."

"Bien sûr !"

"Mais quand même, dire qu'il y a un fantôme dans cette Chambre..."

Toujours pas convaincu, Kenji regarda à nouveau à travers la Chambre..

"Ça ne sert à rien de trop y penser, Mackenzie. La propriétaire a pris la peine de venir nous aider, commençons à ranger."

"... Aah, t'as raison."

Pressé par Koutarou, Kenji retrouva son état normal.

"Kou est borné, donc il ira probablement bien même si un fantôme apparaît."

"Tes mots font mal..."

"C'était fait pour !"

"Je sais... Eh bien, devrait-on commencer, Ooya-san ?"

"Bien sûr, Satomi-san. Mais il semblerait que je n'aurai pas besoin de faire grand-chose, vous faites déjà une bonne équipe tous les deux."

Regardant Koutarou et Kenji faire des allers-retours, Shizuka rigola.

"Vraiment ?"

"Ooya-san, ne dites pas ce genre de truc s'il vous plaît..."

"Mackenzie, tu n'es pas obligé de le dire comme ça, si ?"

Ainsi, en faisant tout un raffut, ils se mirent à défaire les bagages.


Grâce à la coopération de Kenji et de Shizuka, assez de bagages avaient été défaits pour être à l'aise avant le diner.

"J'vais rentrer maintenant. On travaille demain, donc ne déballe que le minimum et va te coucher, ok ?"

"Je sais, je sais... Faudrait pas que j'ai une panne d'oreiller, c'est ça ?"

"Ton 'Je sais' est la chose la moins fiable que je connaisse..."

Kenji soupira à nouveau en mettant ses chaussures qu'il avait éparpillées dans l'entrée.

"Sur ce, je vais aussi y aller, Satomi-san."

"Ooya-san, vous n'avez pas besoin de m'appeler 'Satomi-san', nous serons camarades de classe après-demain."

"Hmm, d'accord... Satomi-kun."

"C'est mieux comme ça."

"Mmh, je t'appellerai comme ça."

Shizuka sourit joyeusement et mit ses chaussures qu'elle avait soigneusement rangées. Au même moment, Kenji ouvrit la porte d'entrée.

"Merci beaucoup pour aujourd'hui, Ooya-san."

Kenji et Shizuka sortirent par la porte en entendant le remerciement de Koutarou.

"Non, ce n'était rien."

"... Pas de remerciement pour moi, hein ?"

"T'es plutôt du genre donnant-donnant."

"Ne pense pas à moi de cette façon..."

"Sur ce, Satomi-kun, à plus tard."

"Au revoir, Ooya-san."

"Dépêche-toi et va dormir."

"Je sais, je sais !"

Avec un claquement de porte, Kenji et Shizuka s'éclipsèrent de la Chambre 106.


Seul, Koutarou continua de défaire ses bagages après avoir mangé un bento qu'il avait acheté au konbini.

"Hmm... Qu'est-ce que je vais faire de cette batte... Ce n'est pas n'importe quelle batte après tout... Je ne peux pas la mettre dans le porte-parapluie non-plus..."

Koutarou tenait la batte dans sa main, cherchant une place où la mettre. La batte était signée et avait été utilisée par le prétendu Dieu de la Frappe, le Frappeur[8] légendaire.

C'était l'un des trésors de Koutarou.

"Ok, j'prendrai un support pour la poser comme décoration, mais pour aujourd'hui elle devra rester dans le coin."

Koutarou posa la batte dans le coin de la chambre et commença à ouvrir un autre carton.

"Bien, qu'est-ce que c'est déjà..."

Il déchira le scotch et regarda à l'intérieur.

"D'autres trésors, hein..."

Des trophées, des diplômes, des plaques commémoratives en forme de bouclier et son gant adoré.

C'étaient des souvenirs du collège de Koutarou.

"Oh ? Il était donc là."

Parmi tous ces objets, il y en avait un qui était clairement différent du reste.

"J'vais devoir trouver un bon endroit pour le mettre..."

C'était un pull tricoté. Koutarou prit du papier à proximité, l'emballa soigneusement, et il le mit dans le fond du placard avec sa valise.

"Et voilà."

Koutarou claqua ses mains en s'éloignant du placard.

Soudain, le téléphone qu'il avait laissé à charger dans un coin de la chambre se mit à sonner.

"Hm ? Le vieux ?"

Il n'y avait qu'une personne avec la sonnerie par défaut parmi les contacts de Koutarou.

Satomi Yuichirou.

Le nom qui apparut sur l'écran du portable était celui du père de Koutarou.

Koutarou prit le téléphone et le plaça contre son oreille.

"Allô, l'vieux ?"

『Oh, te voilà, Koutarou.』

La voix venant du portable était bien celle du père de Koutarou, Yuichirou.

『Comment ça se passe de ton côté ? Tu as fini de défaire tes bagages ?』

"Doucement mais sûrement. Mackenzie et la propriétaire m'ont aidé, donc au moins c'est habitable."

『Je vois. Est-ce que tu les as bien remerciés ?』

"Yep. Et de ton côté ?"

『Je vis dans un dortoir donc je n'ai pas besoin de préparer le repas et j'ai un endroit pour prendre un bain. S'ils lavaient aussi mes vêtements, il n'y aurait aucun problème.』

"Bien. T'es pire que moi pour vivre tout seul, alors j'étais un peu inquiet."

『Hahaha, ça fait mal mais c'est vrai...』

La famille Satomi ne comptait que Koutarou et Yuichirou, et Koutarou faisait presque toutes les tâches ménagères tout seul.

Bien sûr, il n'était pas forcément doué pour ça.

Cependant, si Koutarou ne les faisait pas, Youichirou aurait mis un plus gros bazar.

Yuichirou n'était pas un homme fait pour les tâches ménagères.

"Vivre séparément va être une bonne chance pour toi de trouver une bonne compagne."

Koutarou voulait que son père se remarie aussi vite que possible.

Il était inquiet que son père meure de faim ou que sa chambre devienne trop sale s'il ne le faisait pas.

『Guhahaha, c'est un peu...』

Cependant, ça ne risquait pas d'arriver de sitôt.

La raison était que Yuichirou était encore amoureux de sa défunte femme.

Koutarou le comprenait et ne se plaignit pas.

『Hmm, eh bien, il semblerait que tout se passe bien.』

"Toi aussi, l'vieux. N'oublie pas de sortir les poubelles."

『Je sais, je sais.』

"C'est ce qu'on va voir."

Koutarou semblait comprendre comment Kenji se sentait en sa compagnie.

『Bien, je ne vais pas te retenir plus longtemps. De plus, j'ai encore des bagages à défaire.』

"Moi aussi. À plus tard, l'vieux."

『Ouais. Bonne nuit, Koutarou.』

"Bonne nuit."

Koutarou raccrocha nonchalamment le téléphone.

"Je me demandais ce qui allait se passer quand il a parlé de son transfert pour son travail d’un seul coup, mais..."

Koutarou rebrancha le chargeur au portable.

"Tout se passe bien pour l'instant."

Il sourit, puis après avoir pris une petite pause il commença à ranger sa chambre.


"Déjà 23h ?"

Koutarou s'arrêta en regardant les aiguilles de l'horloge qui approchaient 23h.

"J'suppose que j'vais m'arrêter là pour aujourd'hui et aller au lit. Si je dors trop longtemps, Mackenzie ne va pas en finir avec ça..."

Koutarou fut occupé par le déménagement ces derniers jours, et en plus de ça, il travaillait le matin.

À cause de ça, il décida qu'il valait mieux se coucher tôt.

"Ok, c'est l'heure d'aller dormir."

Koutarou ouvrit le placard et sortit un futon et une couverture avec des motifs de fleurs que lui avait préparés Shizuka.

Avec un grognement, il poussa le carton et jeta le futon par terre.

Il regarda le futon.

"Je suppose que je devrais l'étendre comme il faut..."

Ayant changé d'avis, Koutarou étendit correctement le futon couvert de fleurs.

Il se sentirait mal pour son aimable propriétaire s'il ne faisait que le jeter négligemment par terre.

"Et voilà."

Après avoir fini d'étendre le futon, Koutarou éteignit la lumière et se faufila dedans.

"Bonne nuit !"

Ne s'adressant à personne en particulier, Koutarou ferma les yeux. Il s'endormit rapidement et commença à respirer calmement à intervalle régulier.

"Zzzzz..."

Tout ce qu'on pouvait entendre dans la Chambre 106 était la respiration de Koutarou qui était aussi bruyante que le tic-tac d'une horloge.

Ce son était étouffé par le bruit de la TV de la Chambre 105 ou encore par Shizuka ouvrant et fermant la porte de la Chambre 206 au-dessus.

Cependant, cela ne dura que jusqu'à minuit. Après 2h du matin, la calme respiration de Koutarou pouvait à nouveau être entendue.

Soudain, un autre faible bruit pouvait être entendu dans la Chambre 106.

Ce n'était pas Koutarou qui dormait profondément sans bouger le moindre muscle.

Le bruit venait de la fenêtre. Cependant, ce n'était pas comme si la fenêtre avait été mal construite ou que le vent était en train de souffler.

Malgré ça, la fenêtre continua à cliqueter, et le bruit devenait de plus en plus fort. Après quelques minutes le bruit devint irritant.

"Zzzzz..."

Mais malgré le vacarme, Koutarou ne montrait aucun signe d’être sur le point de se réveiller.

"Mmm... Mackenzie, arrête..."

Au contraire, il commença à parler à haute voix dans son sommeil.

Si sa propre voix ne pouvait pas le réveiller, alors la fenêtre n'y arriverait pas non plus.

Comme si c'était pour répondre à la voix de Koutarou, le bruit venant de la fenêtre s'arrêta.

"Guehefuefuefue."

Cependant, juste après que Koutarou parla dans son sommeil encore une fois, la fenêtre fit un bruit comme si elle avait été surprise.

Après ça, le silence continua pendant un moment. Koutarou s’était arrêté de parler dans son sommeil, et quelques minutes s’écoulèrent. Malgré ça, les incidents continuèrent.

Un son aigu retentit, comme si une petite bouteille en verre était tombée et s'était cassée.

Cependant, l’origine du bruit ne pouvait pas être trouvée dans la chambre.

Le bruit continua et une balle de baseball roula le long du tatami.

Mais la source du son était toujours introuvable.

Les bruits continuèrent, de plus en plus fort, beaucoup plus fort que la fenêtre de tout à l'heure.

"Hehehe, Mackenzie, t'as du mal avec la propriétaire ? Elle est mignonne après tout~"

Malgré le brouhaha, Koutarou ne montrait aucun signe de se réveiller. Au contraire, il recommença à parler dans son sommeil.

"T'es plutôt bogosse mais t'as pas d'tripes~"

Comme s'ils voulaient étouffer la voix de Koutarou, les mystérieux bruits devinrent plus forts et plusieurs choses dans la chambre se mirent à trembler.

La chambre était chaotique, les meubles et les cartons vibraient de plus en plus fort.

Même avec autant de bruit à côté de lui, Koutarou ne se réveilla pas.

Même Kenji, son ami d'enfance, avait du mal à le réveiller. Ce genre de bruits n'étaient rien pour Koutarou.

"Uehehehehe..."

Le bruit fut interrompu par la voix de Koutarou encore une fois.

Si ce bruit était causé par quelqu'un...

"Ces secousses sont bruyantes... Aaaah, arrête, Mackenzie !"

Cette personne devait être impressionnée par l'insensibilité de Koutarou.


Notes de traduction

  1. Un peu moins de 40€.
  2. Entre 9 et 10m² selon la région.
  3. Explication : La Chambre 106 est comme une chambre étudiante/d’hôtel, et n'est donc pas vraiment un appartement, mais plutôt une pièce habitable (la chambre) avec des toilettes et une salle de bain. D'où le fait qu'il y ait une chambre dans la Chambre. Ainsi, le lieu sera la "Chambre" et la pièce la "chambre". Je suis preneur s'il y a une meilleure idée.
  4. Lunettes-kun fait bizarre je trouve, donc je préfère laisser en japonais
  5. Oshiire
  6. Supérette ouverte 24h/7j
  7. Plutôt que "Madame la propriétaire", je préfère l'appellation japonaise.
  8. https://fr.wikipedia.org/wiki/Frappeur_%28baseball%29


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