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Tokyo Ravens:Tome 1 Chapitre 1
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==Chapitre 1 : Le Fils de la Famille Secondaire== « Savez-vous quelle est lâessence de la sorcellerie ? » « La rĂ©ponse est : "le mensonge". » - Tsuchimikado YakĂŽ. ===1=== CâĂ©tait un incident qui sâĂ©tait produit de nombreuses annĂ©es auparavant. Quand les membres adultes de la famille se rĂ©unissaient pour une occasion, Harutora et Natsume jouaient souvent ensemble. Harutora, lâespiĂšgle, se blessait souvent, mais Natsume, la princesse de la famille principale, Ă©tait trĂšs modeste et docile. Elle avait peur de rencontrer des Ă©trangers et avait peu dâamis. Ainsi, Ă chaque fois que Harutora venait, son visage rougissait dâexcitation. Elle Ă©coutait tout ce que Harutora lui disait et le suivait oĂč quâil aille. Lâendroit oĂč ils jouaient Ă©tait la cour Ă lâintĂ©rieur du domaine de la famille principale. Il y avait entre autres dans ce vaste jardin une forĂȘt de bambous, un lac, quelques lanternes de pierre, quelques petites collines, de la mousse, de petits insectes et des temples. Il Ă©tait rempli de joie et dâaventure. Mais Ă un moment, quand ils jouaient, Nastume fut soudainement effrayĂ©e et se cacha derriĂšre Harutora. Elle arborait une expression larmoyante alors qu'ils jouaient Ă chat ou Ă cache-cache, et Ă©treignit fermement Harutora en disant : « Je crois quâil y a quelque chose, qui regarde dans ma direction. » Harutora ne voyait rien. Tout dâabord, il pensa que Natsume Ă©tait trop effrayĂ©e, la traita de trouillarde, de pleurnicharde, et la gronda mĂȘme. Retourne juste auprĂšs des adultes, si tu as si peur. Je peux jouer tout seul. Ă cause de Harutora, Natsume finit presque par pleurer. Cependant, elle ne le fit pas mais rĂ©ussit Ă endurer sa peine, se forçant Ă sourire et continua Ă jouer avec Harutora. Mais quand les parents de Harutora lui dirent que Natsume Ă©tait "une enfant qui pouvait voir", il sut quâil se trompait. Natsume nâavait pas eu peur, mais avait vu quelque chose que Harutora n'avait pas vu. « DĂ©solĂ©. » Les yeux de Natsume sâĂ©carquillĂšrent quand elle vit Harutora baisser la tĂȘte pour sâexcuser. Harutora continua Ă insister sur le fait quâil Ă©tait en tort et sâexcusa en disant que câĂ©tait de sa faute. Je ne vois rien qui mâeffraie et ce que je ne peux pas voir ne peut pas me faire peur. Donc, quand tu as peur, je te protĂ©gerai coĂ»te que coĂ»te, Natsume. Et alors, Natsume bredouilla soudainement des mots pour elle-mĂȘme et jeta Ă Harutora un regard rempli d'espoirs. Peux-tu devenir mon ''shikigami'' ? Ă cette Ă©poque, Harutora ne comprit pas la signification de ses mots. Quâest-ce quâun ''shikigami'' ? demanda-t-il, et Natsume secoua la tĂȘte en disant : je ne sais pas. Mamie a dit quâun ''shikigami'' me protĂ©gerait. Tu deviendras mon ''shikigami'' comme le veut la "tradition" de notre famille, Harutora et tu resteras Ă mes cĂŽtĂ©s pour me protĂ©ger. Mais Harutora ne comprenait toujours pas. Quelle est cette "tradition" ? Câest dĂ©cidĂ© entre ma famille et la tienne, Harutora. Vraiment ? Pourquoi est-ce que je nâen ai jamais entendu parler ? Mais ça avait Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© ainsi. Natsume rĂ©pondit sur un ton forcĂ©, ayant lâimpression que ses incantations les plus prĂ©cieuses avaient Ă©tĂ© traitĂ©es avec dĂ©dain, et cela embarrassa Harutora. Le regard de Natsume perdit ensuite en assurance quand elle vit lâexpression de Harutora. Est-ce que tu ne... deviendras pas mon ''shikigami'' ? Sa voix tremblait, et Harutora paniqua, pensant quâil lâavait encore fait pleurer. Cependant, Natsume ne pleurait pas. Elle Ă©tait agitĂ©e, effrayĂ©e, et ses yeux semblaient sur le point de pleurer, mais Harutora vit que ces yeux ne vacillaient pas. Ces yeux ressemblaient Ă la surface dâun lac sur une montagne dans les nuages, ne montrant que le reflet des cieux et de lâespace. Ils contenaient une dĂ©termination rĂ©solue dâun genre qui Ă©tait inconnu Ă Harutora. Il semblait attirĂ© par les yeux de Natsume. Câest bon, rĂ©pondit-il. D'accord, je deviendrai ton ''shikigami'', Natsume. Je resterai toujours Ă tes cĂŽtĂ©s pour te protĂ©ger. Natsume leva la main droite et Ă©tendit le petit doigt. Harutora tendit lui aussi la main droite et utilisa son propre petit doigt pour saisir celui de Natsume. [[image:Tr1_011.png|thumb]] Natsume commença Ă scander des paroles, et avait l'air si sĂ©rieuse qu'elle en faisait peur. Harutora se joignit Ă elle, et leurs voix formĂšrent une promesse. Une fois quâelle eut retirĂ© sa main, Natsume avait lâair d'avoir gagnĂ© la plus grosse loterie de sa vie et arborait un sourire radieux. Harutora vit ce sourire Ă©blouissant et pensa quâils sâĂ©taient enfin rĂ©conciliĂ©s. Mais pourquoi ne souriait-il pas aussi gaiement que Natsume ? Son esprit pensait que c'Ă©tait une bonne chose, mais il y avait une partie de son cĆur qui ne pouvait tout simplement pas se calmer. CâĂ©tait comme sâil avait avalĂ© un morceau de bonbon gros comme un poing. CâĂ©tait lourd, douloureux, mais il ne pouvait pas le recracherâ CâĂ©tait trĂšs sucrĂ© quand il le lĂ©chait. AprĂšs ça, tous les deux continuĂšrent de jouer dans le jardin du manoir, comme dâhabitude. Ă chaque fois que Natsume semblait effrayĂ©e, Harutora regardait Ă lâendroit oĂč il nây avait rien, agitait ses poings, criait courageusement et poursuivait la chose que seule Natsume pouvait voir. Peu importe ce qui arrivait, il ne devait absolument pas la laisser se faire blesser. â Cela sâĂ©tait produit il y a plusieurs annĂ©es. Ă cette Ă©poque, Harutora ne comprenait pas encore ce que le "futur" voulait dire. ===2=== Le miasme avait dĂ©jĂ dĂ©bordĂ© dans le voisinage quand le moyen de transport du personnel arriva. La plupart des personnes se trouvant dans le quartier commerçant sâĂ©taient rendues aux abris, laissant derriĂšre elles une rue vide. Des ''onmyĂŽji'' portant des vĂȘtements qui les protĂ©geaient du miasme sortirent de la voiture qui avait effectuĂ© un arrĂȘt dâurgence. La source du dĂ©sastre spirituel Ă©tait un vieil arbre poussant au milieu du quartier commerçant. Il dĂ©gageait une pression spirituelle anormale, tordant son tronc Ă la maniĂšre dâun animal. Lâaura â une chose qui emplissait chaque crĂ©ature. Cette aura oscillait et fluctuait souvent, maintenant un Ă©tat stable dans tout le corps. Mais, occasionnellement, lâoscillation Ă©chappait Ă tout contrĂŽle, et lâaura clairement dĂ©sĂ©quilibrĂ©e devenait du miasme, accentuant davantage le dĂ©sĂ©quilibre. Un accident durant lequel lâaura Ă©tait incapable de se rĂ©tablir, durant lequel elle excĂ©dait de loin le niveau acceptable dâauto-purification â voici quels Ă©taient les dĂ©sastres spirituels reconnus comme tels par ceux versĂ©s dans lâ''onmyĂŽdĂŽ''. Et extraire lâesprit â "lâExorcisme" â Ă©tait le devoir des ''onmyĂŽji'', membres de lâAgence dâ''OnmyĂŽ''. Comme un groupe de corbeaux dansant dans la nuit de Tokyo, ils encerclĂšrent le vieil arbre, sortant lâun aprĂšs lâautre de petites dagues de leurs poches. Ils chantĂšrent lâincantation, jetant leurs dagues vers la route dâasphalte. Les dagues emplies de force magique percĂšrent la route et sây plantĂšrent. De la lumiĂšre blanche sortit des lames, se rĂ©pandant le long du sol. Elle encercla le vieil arbre et forma un halo de lumiĂšre, coupant la source du dĂ©sastre spirituel du monde extĂ©rieur et crĂ©ant une barriĂšre. Le vieil arbre nâarrĂȘta pas de bouger pour autant. Il continua Ă vomir du miasme comme sâil faisait jaillir des spores, et les branches se dĂ©battirent pour rĂ©sister Ă la force, comme si elles voulaient dĂ©truire la barriĂšre. Le dĂ©sastre spirituel avait dĂ©jĂ atteint la seconde phase, et la situation ne permettait pas aux ''onmyĂŽji'' de le prendre Ă la lĂ©gĂšre. Si cela continuait, il entrerait bientĂŽt en phase trois, et le miasme prendrait forme, donnant naissance Ă des "dĂ©mons". Juste Ă ce moment-lĂ ... « DĂ©solĂ©, je vous ai tous fait attendre ! » Une moto approcha dans le dos des ''onmyĂŽji'' qui maintenaient la barriĂšre. Un homme aux yeux perçants avançait rapidement avec le vĂ©hicule. Il ne portait pas des vĂȘtements dâ''onmyĂŽji'' avec une protection contre le miasme, mais Ă©tait Ă la place vĂȘtu dâune chemise colorĂ©e et dâun jean avec les genoux trouĂ©s, ce qui ne le faisait pas du tout ressembler Ă un ''onmyĂŽji''. Mais il Ă©tait le commandant Ă la tĂȘte de ce groupe, la crĂšme des ''onmyĂŽji'' du pays â lâun des ''onmyĂŽji'' Nationaux de PremiĂšre Classe. « Je vous ai enfin rattrapĂ©s. Je vais me dĂ©barrasser de ce dĂ©mon en un coup. Vous autres, restez aux aguets et maintenez la barriĂšre ! » Lâhomme portait un katana Ă la hanche. Il descendit de la moto, se ruant vers lâarbre et brandissant lâarme. Il fendit lâair avec, dessinant un motif complexe. Il manipula lâaura, la convertissant en force magique. La lame brilla alors dâune lumiĂšre aveuglante comme si elle Ă©tait engloutie dans les flammes. Le commandant des corbeaux psalmodia : « Par les cinq Ă©lĂ©ments, esprit vif du mĂ©tal, tranche lâesprit du bois ! Le mĂ©tal surpasse le bois ! Disperse-toi, miasme dĂ©moniaque ! » LâĂ©pĂ©e levĂ©e sâabattit vers le vieil arbre-- <center><span style="font-size: 300%;">â</span></center> « Wow, impressionnant ! » Tsuchimado Harutora aspira des nouilles Ă lâaide de ses baguettes jetables, regardant intensĂ©ment lâĂ©cran de tĂ©lĂ©vision. Il Ă©tait assis dans une petite boutique dâ''udon'' Ă lâatmosphĂšre rappelant celle de lâancienne Ăšre Showa. Les fenĂȘtres de la boutique Ă©taient ouvertes en grand, et le vieux ventilateur Ă©lectrique faisait circuler lâair frais, chassant la chaleur de lâĂ©tĂ©. LâĂ©cran de tĂ©lĂ©vision Ă©tait actuellement en train de diffuser en direct les ''onmyĂŽji'' Ă©liminant le dĂ©sastre spirituel. Puisque les dĂ©sastres spirituels se produisaient presque tous Ă lâintĂ©rieur de Tokyo, câĂ©tait presque une scĂšne Ă©trangĂšre Ă Harutora qui vivait dans un endroit aussi campagnard. Harutora pointa ses baguettes vers la tĂ©lĂ©vision de la boutique. « Regarde, TĂŽji. Cet arbre fait au moins deux mĂštres de diamĂštre, mais il a Ă©tĂ© coupĂ© instantanĂ©ment, presque comme dans un manga. » Il Ă©tait rempli dâexcitation quand il parla Ă Ato TĂŽji qui Ă©tait assis en face de lui. TĂŽji avait fini de manger depuis longtemps, vautrĂ© paresseusement dans son siĂšge. Il Ă©coutait ce que disait Harutora, tournant la tĂȘte pour regarder la tĂ©lĂ©vision derriĂšre lui. La paire dâyeux fĂ©roces sous le bandana ceint autour de son front y jeta un regard ennuyĂ©. « ...... AprĂšs tout, des Ă©lites comme les ''onmyĂŽji'' ne sont pas si diffĂ©rents de personnages de mangas, de toute façon. » « Des Ă©lites ? » « Ceux qui se qualifient Ă "lâExamen dâ''onmyĂŽ'' de PremiĂšre Classe", aussi connus sous le nom dâ''onmyĂŽji'' Nationaux de PremiĂšre Classe⊠Est-ce quâil nây avait pas un reportage spĂ©cial dans le magazine que je tâai laissĂ© lire l'autre jour ? » « Hein ? Alors ce type au katana est lâun des "Douze GĂ©nĂ©raux Divins" ? Impressionnant ! » Harutora reporta Ă nouveau son regard sur la tĂ©lĂ©vision. La diffusion en direct avait Ă©tĂ© remplacĂ©e par un reporter faisant une dĂ©claration sur place, et Harutora fixa encore joyeusement lâĂ©cran. Il lui fallut encore un moment avant quâil se souvienne quâil Ă©tait toujours en plein repas, aprĂšs quoi il continua Ă manger ses nouilles. GĂ©nĂ©ralement parlant, ''onmyĂŽji'' Ă©tait une profession assez curieuse. Mais une fois que quelquâun devenait un ''onmyĂŽji'' National de PremiĂšre Classe, câĂ©tait une position complĂštement diffĂ©rente. Les soi-disant "Douze GĂ©nĂ©raux Divins" portaient juste un titre qui leur avait Ă©tĂ© confĂ©rĂ© par les mĂ©dias, puisquâil nây avait quâune douzaine dâ''onmyĂŽji'' Nationaux de PremiĂšre Classe qui avait passĂ© l'examen pour le devenir. On pouvait dire que ceux-ci Ă©taient des ''onmyĂŽji'' dâĂ©lite encore plus extraordinaires. « Les diffusions de ce genre deviennent de plus en plus frĂ©quentes ces derniers temps. » dit Harutora en aspirant de lâ''udon''. « Il semble que le nombre de dĂ©sastres spirituels tendent Ă augmenter⊠Mais ce ne sont que les affaires de Tokyo. » ajouta TĂŽji en regardant par la fenĂȘtre. « Cet endroit est vraiment paisible. » Harutora posa ses baguettes alors qu'il Ă©tait en train de manger son ''udon'' puis regarda TĂŽji. « Quây a-t-il ? Est-ce que tu penses Ă ta famille aprĂšs en avoir Ă©tĂ© Ă©loignĂ© pendant longtemps ? » « Ce nâest pas ça, je ne dĂ©teste pas la paix. » « Ha ha, ne mens pas. Quand tu Ă©tais Ă Tokyo, tu Ă©tais un violent dĂ©linquant juvĂ©nile. » « La ferme, mange tes nouilles. » TĂŽji Ă©trĂ©cit les yeux et fronça les sourcils, et Harutora rit tout en tendant la main vers la petite bouteille de sauce chaude. <center><span style="font-size: 300%;">â</span></center> Une fois quâils furent sortis de la boutique, Harutora ne put sâempĂȘcher de plisser les yeux du fait de lâĂ©blouissante lumiĂšre du soleil et de la vaste Ă©tendue de blancheur qui leur faisait face. Le soleil dâaoĂ»t Ă©tait haut dans le ciel, la forte chaleur se rĂ©flĂ©chissait sur la route dâasphalte, et les cigales chantaient par Ă -coups comme le fracas des vagues. De lâautre cĂŽtĂ© de la route se trouvait un parc plein de verdure. En levant le regard, le ciel bleu sâĂ©talait devant lui, de gros nuages blancs sâĂ©tirant Ă travers le ciel. CâĂ©tait lâĂ©tĂ©. Harutora et TĂŽji sortirent de la boutique de nouilles et se tinrent devant pendant un moment. « ...... Il fait si chaud. » « Câest lâĂ©tĂ©, tu sais. » Leurs oreilles pouvaient presque entendre le son de leur peau en train de frire alors quâils se tenaient sous la chaude lumiĂšre du soleil. Quand ils traversĂšrent la route et arrivĂšrent Ă lâombre des arbres, ils reprirent leur promenade sans but. CâĂ©taient actuellement les vacances dâĂ©tĂ©, et aujourdâhui, ils avaient eu des cours de rattrapage dâĂ©tĂ© pendant toute la matinĂ©e, et ils nâavaient pu prendre leur dĂ©jeuner tardif quâil y a un instant, sur la route du retour. Tous les deux portaient leur uniforme, composĂ© dâune chemise blanche Ă manches courtes et dâun pantalon gris, pour les cours de rattrapage qui venaient de se dĂ©rouler, mais TĂŽji avait en plus un bandana ceint autour du front, maintenant en arriĂšre ses cheveux longs. Peut-ĂȘtre les atmosphĂšres quâils dĂ©gageaient tous les deux Ă©taient-elles diffĂ©rentes, puisque mĂȘme sâils portaient tous deux des uniformes identiques, TĂŽji paraissait bien plus beau. Ils Ă©taient comme un tigre tirant la langue Ă cause de la chaleur et un loup cherchant calmement une proie. TĂŽji avait grandi assez beau en premier lieu, et bien sĂ»r, ce pouvait ĂȘtre lâune des raisons qui crĂ©aient la disparitĂ© entre eux. « Jâai encore un fort goĂ»t dâĂ©pices dans la bouche. » « Tu as mis trop de sauce Ă©picĂ©e. » « Je nâai pas fait exprĂšs, câest parce que le couvercle de la bouteille est tombĂ©. » « Tu as toujours aussi peu de chance. » TĂŽji pouffa de rire. En fait, Harutora avait Ă©trangement peu de chance, et le couvercle de la bouteille qui tombait quand il versait de la sauce Ă©picĂ©e comptait mĂȘme comme une petite affaire. Par exemple, il avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans des accidents de voiture douze fois. Il Ă©tait trĂšs dur de juger si se faire renverser douze fois par des voitures et ĂȘtre toujours en vie signifiait quâil Ă©tait chanceux ou pas. « Câest Ă coup sĂ»r une malĂ©diction hĂ©ritĂ©e de mes ancĂȘtres. » « Eh bien, avec ta lignĂ©e, la probabilitĂ© est assez Ă©levĂ©e. » Comme dâhabitude, Harutora nâarrĂȘtait pas de se plaindre, et TĂŽji qui marchait Ă cĂŽtĂ© de lui rĂ©pondait sarcastiquement. La lumiĂšre du soleil passait Ă travers les feuilles et brillait sur la route dâasphalte, comme si de la luminescence avait Ă©tĂ© Ă©parpillĂ©e partout. Des ombres noires clairement soulignĂ©es contrastaient avec la lumiĂšre inĂ©gale, et regarder la scĂšne semblait faire baisser quelque peu la chaleur. « TrĂšs bien⊠Que devrait-on faire ensuite ? » Harutora marmonnait encore. Son tĂ©lĂ©phone sonna promptement comme sâil avait saisi cette opportunitĂ©. « Oh. » Harutora sortit son tĂ©lĂ©phone de sa poche. Il ouvrit le tĂ©lĂ©phone pliant, et aprĂšs avoir vu le nom affichĂ© sur lâĂ©cran, il ferma immĂ©diatement les yeux Ă moitiĂ©, et referma le tĂ©lĂ©phone sans dire un mot. Ensuite, il le remit dans sa poche comme si rien ne sâĂ©tait passĂ©. « ... Hokuto ? » TĂŽji tourna son regard vers lui, en quĂȘte de confirmation. « ... CâĂ©tait Hokuto. » Harutora nâexpliqua pas davantage, TĂŽji ne posa pas non plus d'autres questions. Tous les deux Ă©coutĂšrent les cigales tout en se baladant tranquillement. « Que fera-t-on aprĂšs ? Je nâai pas dâargent sur moi, mais est-ce quâon ne devrait pas tout simplement aller aux arcades pour traĂźner, comme prĂ©vu ? » proposa Harutora, sa bonne humeur retrouvĂ©e. « ...... Non, malheureusement, tu gĂąches tes efforts. » « Quoi ? Que veux-tu dire ? » « Tu tâes dĂ©jĂ fait prendre, comme on pouvait sây attendre de la part de ta malchance. » TĂŽji tendit lĂ©gĂšrement le doigt dans le dos de Harutora. « EspĂšce de Bakatora ! » Une voix qui semblait ĂȘtre lâillustration mĂȘme de la vitalitĂ© rĂ©sonna dâun ton lĂ©ger et vif. Ensuite, Harutora entendit le son de pas tapants sur la route dâasphalte â et peu aprĂšs, quelque chose de chaud et doux sauta sur son dos. [[image:Tr1_023.png|thumb]] « Je tâai trouvĂ© ! Pourquoi nâas-tu pas dĂ©crochĂ© ton tĂ©lĂ©phone ? DĂ©pĂȘche-toi de me le dire ! Bakatora ! » « Arr⊠ArrĂȘte, Hokuto ! Peux pas respirer-- ! Vais mourir-- ! » Deux mains surgirent de derriĂšre le dos de Harutora, agrippant son cou. Des cheveux clairs et courts flottĂšrent lĂ©gĂšrement dans la brise estivale. Le cou de Harutora se faisait vigoureusement Ă©trangler, et il essaya dĂ©sespĂ©rĂ©ment de desserrer les bras de Hokuto. Mais cette derniĂšre nâabandonna pas lâopportunitĂ© de dĂ©livrer le coup de grĂące et elle leva les bras, broyant la tĂȘte de Harutora avec. « Bakatora ! Bakatora ! » « HĂ©, arrĂȘte ça. Ne te penche pas sur moi, il fait trop chaud, espĂšce de garçon manquĂ© ! » « Quâest-ce que tu as dis ! Câest toi qui sens la transpiration, Harutora. » « Ne me sens pas ! » « Ah, il y a une odeur de soupe, est-ce que tu as encore mangĂ© de lâ''udon'' ? » « Ne tâai-je pas dit de ne pas sentir le corps des autres ! Es-tu un chien ? » Le visage rouge, Harutora fit un grand pas en arriĂšre. Hokuto le relĂącha enfin, affichant un brillant sourire, et dit dâun ton juvĂ©nile : « Il fait si chaud, je ne te pensais pas capable de manger de lâ''udon'', ton cerveau a vraiment dĂ» frire. » « Sois un peu moins bruyante ! Et aussi, ne mĂ©prise pas lâ''udon''. Pour le Japon, câest un plat- » « TĂŽji, quâas-tu mangĂ© ? » « Des soba. » « Est-ce que tu mâoublies ? Ou tu mâignores juste dĂ©libĂ©rĂ©ment ? » Harutora rugit avec intensitĂ©, mais Hokuto qui lâavait dans la paume de sa main semblait bien sâamuser. Hokuto et lui avaient Ă©tĂ© ainsi depuis le collĂšge jusquâĂ aujourdâhui. Elle avait de grands yeux, ses lĂšvres se courbaient naturellement vers le haut, et sa façon de parler ressemblait Ă celle dâun garçon, mais, fait qui semblait assez inattendu, elle avait un visage bien formĂ© et adorable. Elle portait un polo moulant et une mini-jupe, et ses mains ainsi que ses pieds Ă©taient bronzĂ©s par le soleil. Elle agita ses jolies jambes tannĂ©es dâavant en arriĂšre, se dĂ©plaçant tour Ă tour entre un Harutora Ă lâair frustrĂ© et TĂŽji quâelle ne dĂ©rangeait pas. « Vous ĂȘtes allĂ©s aux cours de rattrapage aujourdâhui aussi, les gars ? Comme prĂ©vu de la part du Roi de lâĂchec et du MaĂźtre de lâĂcole BuissonniĂšre. » « Tu es bruyante, quâes-tu venue faire ici, au fait ? » « Hm ? Rien, je suis juste venue ici pour me balader. » « Une balade un jour super chaud comme celui-ci ? Nâes-tu pas celle dont le cerveau a Ă©tĂ© frit ? » « Au moins, câest beaucoup plus porteur de sens que les cours de rattrapage. Le savais-tu, Harutora ? Dans ce monde, seuls les gens intelligents prospĂšrent. » « Uh, le pouvoir de persuasion de ce type est vraiment ennuyant...... » « Je ne suis pas un type, je suis une fille, Bakatora. » « La ferme, espĂšce de garçon manquĂ©. » FrustrĂ©, Harutora fixa Hokuto qui dramatisait. Ă propos, "Bakatora" Ă©tait une crĂ©ation originale de Hokuto, qui avait dĂ©crit Harutora comme "un vieux tigre, passant un jour de printemps Ă dormir paresseusement en montrant son ventre" pour le rabaisser. Comme lâanalogie Ă©tait trĂšs pertinente, elle nâavait pas pu s'empĂȘcher de faire lâĂ©loge de sa propre crĂ©ativitĂ© quand elle avait pensĂ© Ă ce surnom, mais Harutora se sentait juste furieux en pensant Ă ses origines. TĂŽji soupira sans piper mot tout en les regardant se chamailler tous les deux comme d'habitude. « En parlant de ça, tu as encore cette intuition Ă©trange, comme toujours. As-tu vu la diffusion, Ă lâinstant, toi aussi ? » « Ouais, et toi aussi, TĂŽji, tu sembles aussi vif que dâhabitude. » « Bon alors, je devrais Ă nouveau mettre le sujet sur la table...... »<ref> Hokuto se parle continuellement Ă elle-mĂȘme. </ref> Que câĂ©tait insupportable. TĂŽji se tourna sur le cĂŽtĂ©, dĂ©tournant le regard. Harutora semblait juste mĂ©content, comme un tigre dont la tĂȘte avait Ă©tĂ© rasĂ©e. Hokuto ne sâinquiĂ©ta pas de leur rĂ©action Ă tous les deux. « Quoi quâil en soit ! Peu importe ce pourquoi je vous ai appelĂ©s, les gars, Harutora doit dâabord payer pour avoir ignorĂ© mon appel. DĂ©pĂȘche-toi, allez ! » AprĂšs que Hokuto avait raidi son dos et fait cette dĂ©claration, elle attrapa la main de Harutora, lâobligeant Ă courir. Son bras Ă©tait fin comme celui dâune fille, mais elle Ă©tait Ă©tonnamment forte. « HĂ©, quâest-ce que tu fais ? » Comme Hokuto remorquait Harutora, il fut obligĂ© de la suivre. TĂŽji leva un sourcil, paraissant assez impuissant. Ensuite, il enfonça les deux mains dans les poches de son pantalon, suivant lentement les pas de ses deux amis. ===3=== « ...... Je ne comprends vraiment pas. Pourquoi dois-je offrir de la glace pilĂ©e Ă Hokuto ? Vraiment, je ne pige pas du tout...... » Dix minutes plus tard. Harutora sâassit sur un banc du parc, fixant la glace pilĂ©e dans une coupe en plastique, et se plaignit dâun ton fĂąchĂ©, le regard mĂ©content. Au contraire, Hokuto, qui avait reçu sa compensation, semblait folle de joie. « Tu es bĂȘte, Harutora, pas Ă©tonnant que tu Ă©choues toujours Ă tes examens. » « Ne dis pas nâimporte quoi ! Câest mon droit, de dĂ©crocher ou non mon tĂ©lĂ©phone, et quant Ă la glace pilĂ©e-- » « ... Miam. » « HĂ©, ne mange pas la glace pilĂ©e de quelquâun dâautre sans rien dire ! En plus, tu as mangĂ© la couche supĂ©rieure, bon sang ! » rugit Harutora en Ă©loignant sa coupe de Hokuto. Comme celle-ci avait mangĂ© trop vite, elle plissa la peau de son visage et frotta ses tempes, on pouvait dire quâelle se faisait mal toute seule.<ref> Hokuto a une cĂ©phalĂ©e provoquĂ©e par le froid. </ref> « ...... Hokuto, es-tu ici pour conseiller Ă nouveau Ă Harutora de devenir un ''onmyĂŽji'' ? » demanda TĂŽji en ouvrant la bouche tout en buvant un soda Ă cĂŽtĂ©. Au moment oĂč il dit cela, Hokuto redressa son dos comme si câĂ©tait sa rĂ©ponse. « Harutora. » Hokuto rapprocha son visage, le regardant droit dans les yeux. Harutora recula inconsciemment en voyant ses grands yeux le fixer. « Qu, Quoi ? » « Tu as vu la diffusion Ă la tĂ©lĂ© tout Ă lâheure, pas vrai ? » « Ou, Oui...... » « Ne tâes-tu pas imaginĂ© Ă leur place ? Veux-tu te lâimaginer ? Tu le veux, pas vrai ? Voir ça tâa vraiment fait penser Ă devenir un ''onmyĂŽji'' comme eux, pas vrai ? » Le ton de Hokuto Ă©tait extrĂȘmement excitĂ©. Harutora sentait que les mots qui avaient Ă©tĂ© prononcĂ©s plus de dix fois allaient ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s, et il ne put sâempĂȘcher de soupirer. « ...... Je ne veux pas du tout. » « Pourquoi ? Harutora, tu es un descendant dâAbe no Seimei, de la famille Tsuchimikado, des ''onmyĂŽji'' authentiques ! » EnnuyĂ©, Harutora fit la grimace devant lâattitude agressive de Hokuto. Chaque mot que Hokuto avait prononcĂ© Ă©tait vrai. Abe no Seimei avait Ă©tĂ© actif pendant lâĂšre Heian, un ''onmyĂŽji'' distinguĂ© de lâĂ©poque. AprĂšs sa mort, ses fils sâĂ©taient proclamĂ©s "Tsuchimikado", de vĂ©ritables ''onmyĂŽji'', et avaient pendant trĂšs longtemps dominĂ© le monde de lâ''onmyĂŽdĂŽ'', jusquâĂ lâĂšre Meiji. Inutile de le dire, Harutora â Tsuchimikado Harutora Ă©tait un descendant de cette cĂ©lĂšbre famille. Mais. « Je te lâai dit, Hokuto. Je lâai dit tellement de fois que je ne veux mĂȘme plus le rĂ©pĂ©ter. MĂȘme si je suis un Tsuchimikado, je suis dâune "famille secondaire", câest complĂštement diffĂ©rent de lâincroyable "famille principale". » « Tu restes malgrĂ© tout un Tsuchimikado ! Tu es nĂ© dans une famille lĂ©gitime dont lâhistoire remonte Ă lâĂšre Heian ! Mais tu vas dans un lycĂ©e mĂ©diocre, tu paresses toute la journĂ©e, tu Ă©choues Ă tes tests et tu tâen fiches, tu vas aux cours de rattrapage tous les jours aprĂšs lâĂ©cole et tu te plains sans arrĂȘt⊠Ne penses-tu pas que tu es pathĂ©tique ainsi ? » « Inutile dâĂȘtre aussi indiscrĂšte...... » Harutora Ă©couta le discours clair et logique de Hokuto mais ne put sâempĂȘcher de froncer les sourcils. Par le passĂ©, Hokuto avait essayĂ© de persuader Harutora Ă plusieurs reprises, voulant quâil "devienne un ''onmyĂŽji''". Et Ă chaque fois quâelle voyait des nouvelles Ă propos des ''onmyĂŽji'', cela sâintensifiait. Elle disait toujours la mĂȘme chose, comme quoi il Ă©tait nĂ© dans une famille cĂ©lĂšbre. On pouvait dire de sa mĂ©thode de persuasion quâelle Ă©tait enthousiaste, mais elle Ă©tait plus proche de lâentĂȘtement. « Comme tu es nĂ© dans une famille cĂ©lĂšbre, n'est-ce pas une obligation ? » « Pas du tout, de quelle Ă©poque viens-tu ? » « Harutora, tu es trop irresponsable ! » « Quâest-ce que tu veux dire pas responsable ou irresponsable ? Il se trouve juste que je suis nĂ© dans la famille Tsuchimikado secondaire, je suis juste un lycĂ©en ordinaire et inintĂ©ressant⊠MĂȘme si mon pĂšre est un ''onmyĂŽji'' spĂ©cialisĂ©, câest juste un docteur d'''onmyĂŽ'' de campagne. » « Pas vrai ? » Harutora essaya de sollicitĂ© lâapprobation de TĂŽji. Ce dernier, qui regardait calmement leur interaction Ă cĂŽtĂ© arbora un sourire amusĂ© et acquiesça. « Je le sais. AprĂšs tout, il est mon sauveur. » Auparavant, quand TĂŽji Ă©tait Ă Tokyo, il sâĂ©tait retrouvĂ© mĂȘlĂ© Ă un dĂ©sastre spirituel, avait planĂ© Ă la frontiĂšre entre la vie et la mĂȘme, et avait croisĂ© un docteur d'''onmyĂŽ'' â un docteur spĂ©cialisĂ© qui utilisait des techniques dâ''onmyĂŽdĂŽ'' pour ses traitements â qui se trouvait Ă Tokyo et qui avait rĂ©ussi Ă les sauver, sa vie et lui. Ce docteur d'''onmyĂŽ'' qui avait soignĂ© TĂŽji Ă©tait le pĂšre de Harutora. MĂȘme maintenant, des restes du dĂ©sastre spirituel sâattardaient encore dans le corps de TĂŽji, et il devait rĂ©guliĂšrement recevoir un traitement de la part du pĂšre de Harutora Ă cause de cela. La raison pour laquelle il Ă©tait allĂ© en cours de rattrapage cette fois-lĂ nâĂ©tait pas parce que ses notes Ă©taient mauvaises, mais parce que son traitement le faisait passer trop peu de temps en classe. Il avait un peu touchĂ© Ă lâ''onmyĂŽdĂŽ'' et en avait personnellement constatĂ© les effets, alors il Ă©tait assez bien informĂ© sur les techniques dâ''onmyĂŽdĂŽ''. « Le pĂšre de Harutora est un excellent docteur dâ''onmyĂŽ'' qui ne fait pas le moins du monde honte Ă la famille Tsuchimikado, tout le contraire de son bon-Ă -rien de fils. » « Peu importe, en tout cas, je nâai aucun talent pour les techniques dâ''onmyĂŽji''. Je ne peux mĂȘme pas voir lâaura, mais ce nâest pas un souci, je ne vois aucun inconvĂ©nient lĂ -dedans. » Harutora lĂącha ces remarques et releva la tĂȘte pour avaler un gros morceau de glace. ''onmyĂŽji'' Ă©tait une profession du genre extrĂȘmement curieux, et Ă©videmment, une condition basique pour lâexercer Ă©tait dâavoir un certain talent ou une certaine qualitĂ©, comme ĂȘtre capable de ressentir lâaura â une capacitĂ© de voyance connue sous le nom de "vision spirituelle". PossĂ©der de la force Ă©tait Ă©galement essentiel pour ĂȘtre un ''onmyĂŽji''. Mais Harutora nâavait pas la capacitĂ© de voir les esprits, en dâautres termes, Harutora nâĂ©tait pas fait pour devenir un ''onmyĂŽji''. CâĂ©tait la preuve la plus irrĂ©futable. Hokuto Ă©tait la seule Ă ne pas accepter cette façon de voir les choses. « Est-ce que ça ne suffirait pas que tu demandes Ă ton pĂšre de te permettre de "voir" ? Il y a de tels sorts parmi les techniques dâ''onmyĂŽji'', pas vrai, TĂŽji ? » « Je pense que oui. Jâai entendu dire quâavec un traitement rĂ©alisĂ© par un ''onmyĂŽji'' aux capacitĂ©s exceptionnelles, les effets pouvaient durer de nombreuses annĂ©es, » ajouta TĂŽji. Hokuto fixa Harutora avec un regard disant : "tu vois". Ce dernier tourna juste la tĂȘte et rĂ©torqua : « Jâai dit que, pour lâinstant, je nây voyais aucun inconvĂ©nient. Mais ce qui est plus important encore, câest que lâĂąge dâor de la famille Tsuchimikado sâest terminĂ© il y a longtemps. En ce moment, mĂȘme la famille principale dĂ©cline tout comme lâaristocratie, et une famille secondaire comme la mienne nâest pas bien diffĂ©rente dâune famille ordinaire. » « Dans ce cas, Harutora peut devenir un ''onmyĂŽji'' incroyablement fort et redorer le blason de la famille Tsuchimikado ! » « ...... DâoĂč te vient cet enthousiasme...... » Un sentiment Ă©reintant de futilitĂ© attaqua et Ă©puisa Harutora. Il nâĂ©tait pas intĂ©ressĂ© et ne pensait pas avoir de talent, alors il avait beaucoup de mal Ă accepter lâidĂ©e selon laquelle il devait se laisser persuader de devenir un ''onmyĂŽji'' juste parce quâil Ă©tait nĂ© dans une famille cĂ©lĂšbre. Il ne comprenait pas pourquoi cela intĂ©ressait autant Hokuto. « Ah, et aussi, il y a une fille talentueuse qui a le mĂȘme Ăąge que moi dans la famille principale, alors je nâai pas Ă mâembĂȘter avec la mission de redorer le blason de la famille Tsuchimikado. » Harutora dit ceci comme si câĂ©tait un apartĂ©, mais une lueur flasha dans les yeux de Hokuto quand elle entendit cela. « ...... Est-ce que tu parles de la fille que tu avais Ă©voquĂ©e avant â cette cousine ? » « Câest ça, elle est douĂ©e. Elle est allĂ©e Ă Tokyo pour Ă©tudier aprĂšs le collĂšge. Elle Ă©tudie dans cette cĂ©lĂšbre Ă©cole qui entraĂźne les ''onmyĂŽji''. De plus, elle nâa que seize ans, mais elle a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e comme hĂ©ritiĂšre de la famille Tsuchimikado. Je vais lui laisser la famille Tsuchimikado, et lâhonneur de la famille sera maintenu sans soucis. » « Quâest-ce que tu racontes ? Lâautre personne est une fille, ne te sens-tu pas frustrĂ© ? » « Pas le moins du monde. » Il rĂ©pondit rapidement, et la fille baissa la tĂȘte, dĂ©moralisĂ©e. « ...... Que câest triste, tu devrais au moins te sentir un peu embarrassĂ©. » « Mais la diffĂ©rence de pouvoir entre elle et moi est trop Ă©norme, alors je nâai aucune raison de me comparer Ă elle. » RĂ©pondit Harutora avec dĂ©sinvolture. « Mais comme la famille principale a une fille douĂ©e, les gens de son entourage nâattendent pas grand-chose dâun enfant de la famille secondaire comme moi. Quand jâai dit Ă ma mĂšre et Ă mon pĂšre que jâallais aller dans un lycĂ©e mĂ©diocre, ils nâont pas dit grand-chose. Je peux mĂȘme dire que mon quotidien sâest bien dĂ©tendu grĂące Ă elle. » Ces derniers mots reflĂ©taient ses vĂ©ritables pensĂ©es. Harutora nâĂ©tait pas du tout jaloux ou envieux de la fille de la famille principale, sans parler de se sentir infĂ©rieur. Au final, il nâavait aucun dĂ©sir de devenir ''onmyĂŽji'', et nâĂ©tait pas non plus capable dâimaginer avoir un tel dĂ©sir. Ils sâĂ©taient encore contactĂ©s quand il Ă©tait petit, mais aprĂšs le collĂšge, leur relation Ă©tait devenue de plus en plus distante. Plus particuliĂšrement maintenant...... « ...... Vraiment ? » demanda calmement Hokuto. « Quoi ? » « Est-ce rĂ©ellement vrai que personne nâattend quoi que ce soit de toi, Harutora ? » « Je viens de dire que, probablement...... Non...... » Les yeux de Hokuto brillĂšrent dâun sentiment blessĂ© quâils nâavaient jamais montrĂ© auparavant, et Harutora devint de plus en plus hĂ©sitant tout en parlant. Hokuto regarda Harutora droit dans les yeux. Il nâavait pas encore compris ce que la lueur qui y brillait signifiait et avait lâimpression que son Ăąme Ă©tait presque absorbĂ©e par ses grands yeux. Le bruit des cigales se fit brusquement distant. La scĂšne sâĂ©tant dĂ©roulĂ©e six mois auparavant se rĂ©veilla dans son esprit. Ce jour dâhiver de sa troisiĂšme annĂ©e de collĂšge, quand Harutora avait dĂ©cidĂ© dâĂ©tudier dans un lycĂ©e normal... Une paire de beaux yeux magnifiques avait regardĂ© droit dans la direction de Harutora. Des larmes avaient tout Ă coup brillĂ© dans les yeux en amende silencieux et humides. « Menteur. » Un rĂȘve Ă©veillĂ© qui lui traversa lâesprit. Sa poitrine Ă©tait agitĂ©e et une douleur profonde le fit souffrir comme une ancienne blessure. Maintenant. « ...... Ăa coule, » dit TĂŽji. En y regardant de plus prĂšs, sa glace pilĂ©e avait fondu et une grande partie gouttait de la coupe que tenait Harutora. « Merde ! » Harutora se leva prestement, mais malheureusement, une zone mouillĂ©e sâĂ©talait dĂ©jĂ depuis longtemps sur son pantalon. ArrivĂ© un moment, le soleil sâĂ©tait dĂ©placĂ©, et seule la main de Harutora nâĂ©tait plus sous lâombrage des arbres. Comme on pouvait sây attendre de la part du malheureux Harutora. « Pourquoi ne lâas-tu pas dit plus tĂŽt ! » « Tu aurais dĂ» le remarquer toi-mĂȘme dâabord. » « ...... On dirait que tu tâes fait pipi dessus. » « Tu sembles trĂšs contente, Hokuto ! » Le visage de Harutora rougit et Hokuto retrouva son expression normale, riant joyeusement. « LĂ . » Elle offrit son mouchoir. MalgrĂ© le fait de ne pas en vouloir pour plusieurs raisons, tout ce que Harutora put faire fut de prendre son mouchoir et de le lui emprunter pour le moment. « ...... TrĂšs bien, la consultation dâaujourdâhui va se terminer ici. Le fils aĂźnĂ© de la famille secondaire est encore en premiĂšre annĂ©e de lycĂ©e, alors il nây a pas dâurgence Ă dĂ©cider de sa voie future pour lâinstant. » TĂŽji plissa les yeux, regardant les nuages sous son bandana. En effet, sous cette vague de chaleur croissante, le futur ressemblait Ă une image floue créée par un mirage. En tout cas, personne ne pouvait dire avec prĂ©cision ce qui les attendait. Ce qui Ă©tait plus important, c'est qu'en ce moment, câĂ©taient les vacances dâĂ©tĂ©. « Ces gens qui veulent devenir des ''onmyĂŽji'' spĂ©cialisĂ©s travaillent dur dans cette voie une fois quâils sont sortis du collĂšge. » rĂ©pliqua Hokuto, pas encore convaincue. « Comparer sa situation Ă celle dâautre personnes est inutile, puisque Harutora ne peut pas voir les esprits. Penses-tu que tel quâil est actuellement, il peut devenir un ''onmyĂŽji'' ? » « Mais...... » « En plus, ses autres notes sont Ă©galement mauvaises. » « Ah- » « Pourquoi nâas-tu rien Ă rĂ©pliquer à ça ! Et toi, TĂŽji, tu es trop indiscret ! » Le son des cigales Ă©clipsa le bruit de protestation de Harutora, ainsi que le bruit des rires de Hokuto et le soupir de TĂŽji qui sây mĂ©langeaient. Un aprĂšs-midi dâaoĂ»t. Le soleil Ă©clatant ne montra aucun signe dâassombrissement. ===4=== AprĂšs cela, Harutora et les autres se rendirent au centre dâarcades, faisant passer le temps tranquillement, et se sĂ©parĂšrent quand le soleil commença Ă dĂ©cliner. Au cours des derniers jours, ils avaient menĂ© ce genre de vie. Hokuto et Harutora ne frĂ©quentaient pas le mĂȘme lycĂ©e, mais une fois que les vacances dâĂ©tĂ© arrivaient, tous les trois Ă©taient ensemble presque tous les jours. « La paix est vraiment paisible...... » « Lâennui est aussi vraiment ennuyant. » RĂ©pondit Harutora Ă TĂŽji alors quâils marchaient dans la soirĂ©e le long de la rue bordĂ©e de magasins en direction de la station de tramway. Puisque la direction menant Ă la maison de Hokuto Ă©tait diffĂ©rente, elle sâĂ©tait sĂ©parĂ©e dâeux plus tĂŽt. Les deux garçons Ă©taient ensemble, dĂ©gageant tous deux le mĂȘme air paresseux. La rue commerçante Ă©tait trĂšs animĂ©e et il y avait partout un essaim de personnes qui Ă©taient venues pour acheter le dĂźner. Lâodeur de cola flottait depuis les magasins de nourriture, stimulant la faim de Harutora. Il remarqua que des posters annonçant le festival des feux dâartifice Ă©taient collĂ©s aux murs des magasins et sur les poteaux Ă©lectriques. Le festival des feux dâartifice Ă©tait un festival se dĂ©roulant au temple local et, avec le spectacle de feux dâartifice, il Ă©tait grandement frĂ©quentĂ© chaque annĂ©e. Le festival se dĂ©roulerait le lendemain et, bien sĂ»r, Harutora et les autres, nâayant rien dâautre Ă faire, avaient dĂ©cidĂ© de se joindre Ă la fĂȘte ensemble. « En parlant de festivals, TĂŽji, câest la premiĂšre fois que tu y vas. » TĂŽji avait emmĂ©nagĂ© ici au printemps, et tous les deux Ă©taient devenus amis Ă ce moment-lĂ . « LâannĂ©e derniĂšre, tu y es allĂ© avec Hokuto, pas vrai ? » « Exact, je me souviens que nous y sommes allĂ©s lâannĂ©e derniĂšre et lâannĂ©e dâavant. » « Est-ce que ça ira ? Cette annĂ©e, je serai lĂ pour tenir la chandelle. » « HĂ©, hĂ©, Hokuto et moi sommes de simples amis tu ne penses quand mĂȘme pas que ce garçon manquĂ© et moi sortons ensemble, pas vrai ? Elle parle de la mĂȘme façon quâun garçon. » Bien quâelle fĂ»t mignonne, elle Ă©tait une personne qui Ă©tranglait la gorge des autres par derriĂšre sans y penser. Elle ne parlait pas non plus comme une fille, mais plutĂŽt comme un garçon, mĂȘme sâil ne pouvait traĂźner librement et nonchalamment avec Hokuto qu'Ă cause de cela. AprĂšs avoir entendu la rĂ©ponse de Harutora, TĂŽji leva lĂ©gĂšrement le sourcil droit. « Vous ĂȘtes juste de simples amis ? » « Exactement, la premiĂšre fois que nous avons participĂ© au festival, je nâai dit que quelque chose du genre : "On dirait vraiment quâon est en rendez-vous galant"... » « ... Elle sâest fĂąchĂ©e et lâa niĂ© ? » « Oui, jâai frĂ©nĂ©tiquement expliquĂ© que je plaisantais et qui sait si elle lâa entendu, puisqu'elle a continuĂ© Ă me faire lâinviter Ă des trucs. Je n'ai vraiment pas eu de chance Ă ce moment-lĂ . » « ...... Harutora. » « Quoi ? » « Ăa te va assez bien comme surnom, Bakatora. » « Quoi ! » Harutora fixa TĂŽji, lâair peu convaincu. TĂŽji Ă©tait trop ennuyĂ© pour rĂ©pondre, mais une lĂ©gĂšre trace de sourire passa sur ses lĂšvres Ă la place. « Mais Hokuto nâĂ©tait pas aussi ennuyeuse Ă ce moment-lĂ , et elle ne parlait pas autant de ces histoires dâ''onmyĂŽji''. Ăa a probablement commencĂ© au dĂ©but de cette annĂ©e ? Elle a tout Ă coup commencĂ© Ă me harceler...... Mais en fait, je ne sais pas quelles mauvaises idĂ©es elle peut bien avoir en tĂȘte. » Harutora pouvait comprendre si elle voulait elle-mĂȘme devenir une ''onmyĂŽji''. Mais il ne savait pas ce qui se passait dans sa tĂȘte, Ă essayer de convaincre une personne qui se trouvait juste ĂȘtre membre dâune famille notable de devenir un ''onmyĂŽji'', en se basant sur lâhistoire de sa famille. MĂȘme si elle ne faisait que sâamuser, ce genre dâattitude Ă©tait bien de trop ennuyante. « ...... Elle ne peut pas accepter le fait que lâon te regarde de haut, hein ? » « Personne ne me regarde de haut. Pour tout te dire, câest elle qui me regarde le plus de haut. » « Câest vrai. » « Elle ne saisit pas non plus la situation, les Tsuchimikado ont perdu leur position il y a bien longtemps. » Harutora nâarrĂȘta pas de se plaindre en marmonnant. Un rictus clairement railleur apparut sur le visage de TĂŽji au fur et Ă mesure quâil Ă©coutait. « Tu ne peux pas lui en vouloir pour ça, puisquâelle nâest pas au fait de toutes les informations internes, aprĂšs tout. Tu devrais juste lui dire de but en blanc que la famille Tsuchimikado actuelle ne peut pas ĂȘtre qualifiĂ©e de notable et quâils sont en fait tenus Ă lâĂ©cart des choses. » Les mots de TĂŽji Ă©taient glaciaux, et Harutora ne put sâempĂȘcher de montrer son amertume. Hokuto avait dit la vĂ©ritĂ©. La famille Tsuchimikado avait vraiment Ă©tĂ© un clan lĂ©gitime pendant toute lâĂšre Heian, une cĂ©lĂšbre famille de lâ''onmyĂŽdĂŽ''. Cependant, ce nom Ă©tait devenu beaucoup plus dur Ă prononcer dans la communautĂ© de lâ''onmyĂŽdĂŽ'' depuis que le Japon Ă©tait entrĂ© dans lâĂšre moderne. LâancĂȘtre de la famille Tsuchimikado, Abe no Seimei, sur qui lâon racontait beaucoup dâhistoires, Ă©tait cĂ©lĂšbre, mĂȘme aujourdâhui. Mais ses enfants, la famille Tsuchimikado, nâĂ©taient connus de presque personne, et en gĂ©nĂ©ral, seules des personnes "du milieu" rĂ©agissaient en entendant ce nom. AprĂšs la Restauration de Meiji, le Bureau dâ''OnmyĂŽ'' â lâorganisation en charge des divers ''onmyĂŽji'' â avait Ă©tĂ© aboli Ă cause de la mise en application de nouvelles lignes de conduites, et le nom des Tsuchimikado perdit du mĂȘme coup de sa renommĂ©e dans lâ''onmyĂŽdĂŽ''. Le dĂ©clin des Tsuchimikado pouvait mĂȘme ĂȘtre retracĂ© plus loin, jusquâau shogunat des Tokugawa, quand une grande part du pouvoir actuellement liĂ© Ă lâ''onmyĂŽdĂŽ'' avait Ă©tĂ© confiĂ© aux familles secondaires Kurahashi et Wakasugi, et mĂȘme si les Tsuchimikado Ă©taient la famille principale, elle avait Ă©tĂ© rĂ©duite Ă une coquille vide. Mais quand lâĂšre Meiji sâĂ©tait terminĂ©e, aprĂšs que lâĂšre TaishĂŽ sâĂ©tait finie et quâavait commencĂ© lâĂšre Showa, le Japon Ă©tait embourbĂ© dans les affres de la guerre et câest avec surprise que la famille Tsuchimikado avait Ă nouveau reçu de lâattention. Ă la veille du dĂ©clenchement de la guerre du Pacifique, les hauts-gradĂ©s de lâarmĂ©e japonaise qui croyaient en la religion et en des pouvoirs surnaturels projetĂšrent dâutiliser la magie dans lâeffort de guerre. Ce groupe de personnes ressuscita le Bureau dâ''OnmyĂŽ'' et nomma Ă sa tĂȘte le jeune qui Ă©tait tout juste devenu chef de la famille Tsuchimikado â Tsuchimikado YakĂŽ. Cependant, il se pourrait que les choses se soient en fait dĂ©roulĂ©es dans lâautre sens. LâarmĂ©e ressuscita lâĂ©trange et ancien Bureau dâ''OnmyĂŽ'', le dĂ©poussiĂ©ra et le reconstruit. Elle investit mĂȘme de grandes sommes dâargent dans la recherche et le dĂ©veloppement, tout ça parce quâon leur avait clairement montrĂ© les effets de la "magie" dâun homme. Et cette personne Ă©tait Tsuchimikado YakĂŽ. Sa force et son talent magique incomparables attirĂšrent lâattention de lâarmĂ©e. Le jeune chef de la famille Tsuchimikado reçut le soutien financier et humain de lâarmĂ©e, parvenant Ă rĂ©former historiquement la magie japonaise. De plus, il nâĂ©tudia pas seulement la magie, il intĂ©gra aussi du Bouddhisme Ă©sotĂ©rique, du Confucianisme, du ShintoĂŻsme, et dâautres religions japonaises en lien avec la magie, et ajouta des connaissances uniques, formant un tout nouveau systĂšme de magie. En mĂȘme temps, câĂ©tait l'achĂšvement du genre de magie extrĂȘmement viable et utile que lâarmĂ©e avait demandĂ©. Vers la fin de la guerre, le systĂšme de magie achevĂ© Ă©tait Ă©purĂ© et le dĂ©veloppement Ă©tait davantage rationnalisĂ©, devenant lâ''onmyĂŽdĂŽ'' du Japon moderne-- "Lâ''onmyĂŽdĂŽ'' GĂ©nĂ©ral". En dâautres termes, on pouvait dire de Tsuchimikado YakĂŽ quâil Ă©tait le pĂšre de la magie moderne. MalgrĂ© tout, le nom de YakĂŽ Ă©tait maintenant devenu tabou au sein de la communautĂ© magique. Ce tabou prenait sa source dans les derniers jours de la dĂ©faite du Japon dans la guerre du Pacifique. Ă cette Ă©poque, lâarmĂ©e avait envoyĂ© le Bureau dâ''OnmyĂŽ'' dans une impasse, Ă©chappant Ă la rĂ©alitĂ© et se plongeant progressivement dans la folie. LâarmĂ©e implora YakĂŽ dâexĂ©cuter un rituel magique de grande ampleur afin de changer la donne - qui se solda finalement par un Ă©chec. Il ne restait pas de document dĂ©taillĂ© Ă propos de ce rituel, mais il avait conduit Ă des sĂ©quelles assez dĂ©vastatrices. YakĂŽ, qui avait exĂ©cutĂ© le rituel, avait Ă©tĂ© tuĂ©, mais ce nâĂ©tait pas tout : un effet du rituel avait Ă©tĂ© le profond bouleversement de lâaura de Tokyo, dĂ©truisant lâĂ©quilibre original et menant Ă un Ă©norme dĂ©sastre spirituel comme on nâen avait jamais vu auparavant. La rumeur voulait Ă ce moment-lĂ que le Hyakki YagyĂŽ <ref> Parade des cent dĂ©mons </ref> avait parcouru la capitale pendant la nuit. Mais Tokyo Ă©tait sous les bombardements amĂ©ricains Ă lâĂ©poque, et la ville Ă©tait presque paralysĂ©e, alors il Ă©tait en rĂ©alitĂ© impossible de saisir la vĂ©ritĂ© sur la situation, et ce qui sâĂ©tait vĂ©ritablement passĂ© nâĂ©tait pas clair. « ...... Mais tout ça me paraĂźt dater dâil y a trĂšs longtemps...... CâĂ©tait juste une grosse gaffe faite par ton ancĂȘtre au siĂšcle dernier. » « Câest vrai. » rĂ©pondit tout bas Harutora dâune voix sĂšche. En tout cas, la perturbation de lâaura sâĂ©tait peu Ă peu stabilisĂ©e Ă un certain degrĂ© au fil du temps, mais une guĂ©rison complĂšte du bouleversement n'Ă©tait toujours pas en vue mĂȘme aprĂšs que la guerre Ă©tait finie. Les chercheurs pensaient tous que pendant le rituel de YakĂŽ, une espĂšce de changement critique sâĂ©tait produit. RĂ©sultat, pendant lâoccupation par le gouvernement des Ătats-Unis, il fut confiĂ© au Bureau dâ''OnmyĂŽ'' la tĂąche de sâoccuper des dĂ©sastres spirituels qui continuaient de se produire mĂȘme aprĂšs la guerre â tout fut laissĂ© au Bureau dâ''OnmyĂŽ'' pour quâils sâen dĂ©barrassent. AprĂšs la mort de YakĂŽ, le Bureau dâ''OnmyĂŽ'', Ă moitiĂ© ruinĂ©, se sĂ©para Ă©galement de lâarmĂ©e, se concentrant sur la lutte contre les dĂ©sastres spirituels de Tokyo. Ironiquement, ce quâils utilisĂšrent fut le puissant ''onmyĂŽdĂŽ'' achevĂ© par YakĂŽ. Maintenant, le Bureau dâ''OnmyĂŽ'' avait changĂ© de nom et Ă©tait devenu lâAgence dâ''OnmyĂŽ''. Elle supervisait tous les divers utilisateurs de magie du pays, mais son devoir principal Ă©tait de rĂ©primer les dĂ©sastres spirituels qui Ă©clataient partout au Japon â et la grande majoritĂ© Ă Tokyo. Les traces que YakĂŽ avait laissĂ©es derriĂšre lui unissaient toujours la communautĂ© magique du Japon et lâhistoire de lâ''onmyĂŽdĂŽ'' avançait main dans la main avec les malheurs de la famille Tsuchimikado. Il ne serait pas exagĂ©rĂ© de dire que la situation de la communautĂ© magique japonaise moderne avait de profondes racines dans la famille Tsuchimikado. « Tu es vraiment nĂ© dans une famille compliquĂ©e. » « Je ne te le fais pas dire. » Il y avait des piles de livres parlant de cette histoire, dont aucune partie nâavait Ă©tĂ© laissĂ©e dans lâombre. Mais Ă lâexception de personnes comme TĂŽji, qui sâĂ©tait impliquĂ© de sa propre initiative, personne nâaurait lâopportunitĂ© dâentrer en contact avec ces connaissances. « Pourquoi ne vas-tu pas chercher Hokuto et ne lui expliques-tu pas dans quelle situation complexe se trouve la famille Tsuchimikado en ce moment ? » « Mais jâai peur quâelle me rĂ©ponde : "Alors câest Ă toi de laver les stigmates de ton ancĂȘtre !" et que ça lâexcite encore plus. » « Câest trĂšs probable. » « En parlant de ça, est-ce quâelle ne sait vraiment rien de tout ça, vu quâelle essaye de me persuader avec tant de ferveur ? » « Le grand dĂ©sastre spirituel Ă©tait mentionnĂ© dans les manuels scolaires, mais le nom de YakĂŽ nâapparaĂźt pas. » « Mais elle sait dâune façon ou dâune autre que la famille Tsuchimikado Ă©tait cĂ©lĂšbre. Ce nâest pas une connaissance trĂšs rĂ©pandue. » « En parler maintenant est inutile et ce qui est plus important, câest quâelle avait une parfaite maĂźtrise du sujet dĂšs le dĂ©part, alors quâelle sache cela ne serait pas Ă©trange, quelles que soient les circonstances. » « Ouais...... » Harutora croisa les bras en marchant sur la route, commençant Ă se sentir vexĂ©. Hokuto et lui se connaissaient depuis longtemps, mais en fait, tous les deux sâĂ©taient rencontrĂ©s par hasard. Ils avaient Ă peu prĂšs le mĂȘme Ăąge, mais il ne savait pas dans quelle Ă©cole Ă©tudiait Hokuto, oĂč elle vivait, ou mĂȘme quel Ă©tait son nom de famille. De plus, Hokuto Ă©vitait toujours ces sujets en riant. « Se pourrait-il quâelle soit une espionne des ''onmyĂŽji'' ? » « Câest une organisation nationale, de quels "espions" tu parles ? » « Alors, se pourrait-il quâelle soit membre dâune organisation magique souterraine ? » « Et dire que tu commences mĂȘme Ă penser au souterrain. » TĂŽji jeta un coup dâĆil froid Ă Harutora qui Ă©tait plongĂ© dans ses pensĂ©es alors que des idĂ©es inutiles lui passaient par la tĂȘte. « Et toi, quâen penses-tu, Harutora ? » « Hein ? Ă propos de quoi ? » « Ă propos des ''onmyĂŽji''. Veux-tu en devenir un ? » « HĂ©, comment se fait-il que mĂȘme toi, tu dises des trucs pareils ? Ne viens-tu pas juste de dire que je nâen avais pas le talent ? » « Peu importe que tu aies le talent ou non, je tâai demandĂ© si tu Ă©tais intĂ©ressĂ©. » Demanda TĂŽji dâun ton taquin. TĂŽji avait toujours la mauvaise habitude de parler de sujets ridicules sur un ton sĂ©rieux. « ...... HonnĂȘtement, quand jâĂ©tais petit, je pensais que je deviendrais un ''onmyĂŽji'' Ă coup sĂ»r dans le futur...... Je lâai vraiment pensĂ©. » « Vraiment. » « Mais ce nâĂ©tait pas parce que je le voulais, plutĂŽt parce que câĂ©tait simplement la "tradition", alors je nâavais pas le choix â câest tout ce que je pensais. » « La tradition ? » « Ouais, on peut dire que câest une "tradition familiale"âŠâŠ Jâimagine. » RĂ©pondit vaguement Harutora. « Mais tout ça, câĂ©tait quand jâĂ©tais petit. Jâai demandĂ© Ă mon pĂšre, une fois, et la "tradition" ne semble ĂȘtre quâune ancienne coutume. Il mâa Ă©galement dit avant que je ne dĂ©cide dâĂ©tudier dans ce lycĂ©e que lâĂšre actuelle Ă©tait diffĂ©rente, et que je pouvais dĂ©cider par moi-mĂȘme. » Quand il Ă©tait enfant, il avait admirĂ© Abe no Seimei, et avait jouĂ© de bon cĆur Ă des jeux dâ''onmyĂŽji''. JusquâĂ son entrĂ©e au collĂšge, il sâĂ©tait entraĂźnĂ© chaque jour Ă effectuer les mouvements pour sortir des talismans dâune boĂźte et les lancer, et il avait pris des poses en se tenant devant le miroir. CâĂ©tait un passĂ© quâil ne pouvait pas dĂ©voiler Ă TĂŽji, quitte Ă en mourir. AprĂšs avoir appris quâil nâavait aucun talent, cet enthousiasme sâĂ©tait Ă©galement peu Ă peu dissipĂ©, et il avait commencĂ© Ă penser Ă dâautres choses â des choses extrĂȘmement normales. Ce genre de changements nâĂ©tait pas Ă©trange. Il y avait pas mal dâenfants qui voulaient devenir athlĂštes ou astronautes, mais la grande majoritĂ© dâentre eux oubliait vite leurs rĂȘves dâenfant. « ...... Si jâavais le talent, peut-ĂȘtre les choses auraient-elles Ă©tĂ© diffĂ©rentes...... » Si lui, le fils de la famille secondaire, avait Ă©tĂ© capable de voir les esprits, sa vie aurait probablement Ă©tĂ© largement diffĂ©rente de celle quâil menait aujourdâhui. Il ne savait pas si câĂ©tait une bonne ou une mauvaise chose. Juste au moment oĂč il y pensait... « ...... Jâai lâimpression que tu as du talent. » Dit nonchalamment TĂŽji. Harutora fut surpris, et ne put sâempĂȘcher de sourire amĂšrement. « Quâest-ce que tu racontes, ça craint. Ne me rĂ©conforte pas. » « Je ne fais que dire la vĂ©ritĂ©. Ne peux-tu pas utiliser des talismans ? » « Des talismans ? Est-ce que tu parles des charmes de guĂ©rison ? Je ne fais quâimiter les mouvements de mon pĂšre. La seule incantation que je connaisse est le "Order" de base, et ce qui est plus important, câest que je ne peux mĂȘme pas voir les esprits, alors je ne ferais que des bĂȘtises. » "Quoique jâai Ă©tudiĂ© les positions Ă prendre," ajouta secrĂštement Harutora en son for intĂ©rieur. Il avait Ă©tĂ© renversĂ© par des voitures douze fois, et sâĂ©tait depuis longtemps habituĂ© aux blessures. Quand il Ă©tait blessĂ©, il volait discrĂštement quelques charmes de guĂ©rison dans la salle de soins de son pĂšre de temps en temps. Les charmes quâil volait Ă©taient utilisĂ©s pour soigner les blessures, et mĂȘme une personne normale pouvait voir des rĂ©sultats si lâĂ©nergie spirituelle de lâutilisateur ou de la cible Ă©tait forte. « ...... Mais ils sont assez efficaces. » « Mais non, câest normal. » Harutora sourit, secouant lĂ©gĂšrement la main. TĂŽji le regarda pensivement sans dire un mot. « MĂȘme un Bakatora reste un tigre...... » « TĂŽji, pourquoi mâappelles-tu Bakatora, toi aussi ? » Harutora sâĂ©nerva, et TĂŽji ricana. AprĂšs quâils eurent quittĂ© la rue commerçante, ils atteignirent la station de tram. « Au revoir. » TĂŽji agita la main, sortant du tourniquet. La maison de Harutora Ă©tait de lâautre cĂŽtĂ© de la station de tram, et il se dirigea vers le pont enjambant les voies aprĂšs avoir dit au revoir Ă TĂŽji. Il monta les escaliers, marchant sur le pont. Le tramway passa sous ses pieds dans un bruit mĂ©tallique. Il nây avait pas beaucoup de grands bĂątiments dans le coin, et la vue depuis le sommet du pont Ă©tait dĂ©gagĂ©e sur le paysage urbain au crĂ©puscule. MĂȘme les vastes champs et les arĂȘtes montagneuses au loin Ă©taient visibles. Ă cette heure, la lumiĂšre du soleil auparavant vigoureuse avait Ă©galement perdu en intensitĂ© comparĂ©e Ă ce quâelle avait Ă©tĂ© dans lâaprĂšs-midi.Le vent balayant le pont et soufflant dans son dos en sueur Ă©tait incroyablement agrĂ©able. TĂŽt le lendemain, il devrait Ă nouveau aller en cours de rattrapage, mais le festival nâĂ©tait que dans la soirĂ©e. Des takoyaki, des nouilles frites et des pommes dâamour. Une Hokuto excitĂ©e et un TĂŽji dĂ©tendu. Il semblait que ça allait ĂȘtre trĂšs amusant. ... Ce nâĂ©tait pas mal. Harutora se dĂ©tendit inconsciemment, profitant du crĂ©puscule du coucher de soleil estival, traversant tranquillement le pont. Il marcha jusquâĂ lâescalier de lâautre cĂŽtĂ©, et Ă©tait sur le point de descendre, quand il tomba sur une piĂ©tonne qui montait les marches. [[image:Tr1_049.png|thumb]] Il sursauta. La piĂ©tonne leva la tĂȘte, remarquant peut-ĂȘtre quelque chose dâĂ©trange au-dessus dâelle - puis ses pieds se figĂšrent sur les marches comme si elle avait Ă©tĂ© pĂ©trifiĂ©e. Une paire dâyeux magnifiques sâĂ©carquilla. La fille portait une robe noire simple dont la poitrine Ă©tait dĂ©corĂ©e dâun lacet. Elle tenait un petit sac Ă main, auquel pendait un chapeau de paille brun assorti dâun ruban orange. Le chapeau de paille dansait sous lâassaut du vent fort soufflant sur le pont. Une bourrasque fit voler ses longs cheveux, dessinant un arc de cercle dans les airs. Elle ne bougea pas du tout, fixant silencieusement Harutora. Celui-ci faisait de mĂȘme. Elle aurait dĂ» ĂȘtre Ă Tokyo. Pourquoi Ă©tait-elle ici ? Juste au moment oĂč Harutora se posait la question... « Ăa, Ăa faisait longtemps, Harutora-''kun''. » Son amie dâenfance portant le mĂȘme nom de famille que lui le salua doucement, sans se dĂ©faire de son air surpris. Harutora acquiesça silencieusement en rĂ©ponse, se tenant immobile et sans dire un mot. Le jeune de la famille secondaire et la jeune fille de la famille principale-- Tsuchimikado Harutora et Tsuchimikado Natsume, sĂ©parĂ©s pendant trĂšs longtemps, se rencontrĂšrent Ă nouveau. <center><span style="font-size: 300%;">â</span></center> Elle lâavait enfin terminĂ©. Ses nerfs tendus se relĂąchĂšrent et la fille expira profondĂ©ment. Elle Ă©tait restĂ©e seule dans le laboratoire de recherche personnel quâelle avait spĂ©cialement prĂ©parĂ© et un large sourire victorieux se dessina sur son visage. Devant elle se trouvait une vitrine dâun mĂštre cube, placĂ©e sur une grande table, dans laquelle un chat noir faisait impatiemment les cent pas. Tout juste une heure auparavant, le chat noir Ă©tait Ă lâĂ©tat de cadavre. Ce nâĂ©tait quâune expĂ©rience, mais elle avait dĂ©jĂ parfaitement saisi la procĂ©dure, et tout ce quâil restait Ă faire Ă©tait de remplir toutes les conditions. En dâautres termes â elle devait juste prĂ©parer lâautel et le prĂȘtre. Elle tendit la main vers le tĂ©lĂ©phone du laboratoire de recherche, demanda une ligne extĂ©rieure, souhaitant appeler la cible avec un prĂ©texte quelconque inventĂ© de toutes piĂšces. Mais elle ne sâattendait pas Ă la rĂ©ponse qui arriva depuis lâautre bout du fil. « En vacances dâĂ©tĂ© ? » Ses lĂšvres se serrĂšrent inconsciemment. Elle avait vĂ©cu isolĂ©e du monde pendant si longtemps quâelle nâavait pas eu le temps de prĂȘter attention Ă lâemploi du temps de sa cible. AprĂšs avoir raccrochĂ© le tĂ©lĂ©phone, elle se retourna pour regarder dans un coin de la piĂšce. Il y avait lĂ -bas une grande boĂźte sur lequel Ă©tait placĂ©e une puissante magie, mais ce nâĂ©tait pas une simple boĂźte ordinaire. CâĂ©tait un cercueil. Le couvercle Ă©tait Ă©troitement fermĂ©. Une lĂ©gĂšre trace dâĂ©motion traversa les profondeurs des yeux de la fille. Juste Ă ce moment-lĂ , il y eut un faible bruit dans son dos. Elle se retourna, et le chat noir dans la vitrine sâĂ©tait Ă nouveau effondrĂ©. Elle avait Ă©chouĂ©. Elle serra fermement les dents, sâencourageant. « Il nây a pas de problĂšme...... Je rĂ©ussirai coĂ»te que coĂ»te. » Lorsque tout Ă coup-- Les portes du laboratoire de recherche furent enfoncĂ©es et un groupe dâhommes vĂȘtus de costumes se prĂ©cipita Ă lâintĂ©rieur. Ils tenaient des pistolets et des talismans. « Ne bougez plus ! Vous ĂȘtes en Ă©tat dâarrestation pour suspicion dâusage de magie interdite ! » Lâhomme qui faisait office de chef pointa son pistolet sur la fille, montrant la preuve de son identitĂ©. Ils Ă©taient des enquĂȘteurs de crimes magiques â connus sous le nom dâEnquĂȘteurs Mystiques. Ils avaient dĂ» la mettre sous surveillance secrĂšte prolongĂ©e pour avoir surgi Ă ce moment prĂ©cis. Les coins de la bouche de la fille se relevĂšrent pour dessiner un sourire arrogant. « ...... Pour qui vous prenez-vous ? » Ă ce moment-lĂ , la fille mit en marche les plans quâelle avait prĂ©parĂ©s pendant trĂšs longtemps.
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