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Kyoukai no Kanata:Tome 1 Chapitre 1
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===Partie 8=== Une confiserie assez ancienne, situĂ©e dans un certain quartier rĂ©sidentiel tranquille, se dressait devant moi. On aurait dit le genre dâendroit qui serait cher mĂȘme Ă raser, presque comme sâil avait Ă©tĂ© laissĂ© lĂ dans un Ă©tat proche de lâabandon jusquâĂ ce que quelquâun ait une idĂ©e de quoi faire avec. Quoiquâil ne soit pas tard au point que les gens dĂ©sertent les rues, il nây avait personne aux alentours. Je savais pourquoi. Jâai pĂ©nĂ©trĂ© dans la confiserie, qui suintait vraiment la dĂ©crĂ©pitude. Elle Ă©tait ouverte aujourdâhui, bien quâelle ne fasse pas dâaffaires, comme dâhabitude. LâintĂ©rieur Ă©tait couvert dâun papier-peint Ă motif de bois. Ceci, ainsi que les portes en cloison, donnait une atmosphĂšre trĂšs Japonaise traditionnelle Ă lâendroit. Une cloche Ă©tait installĂ©e sur la caisse bien tenue, de mĂȘme quâun certain nombre de produits Ă vendre. LâidĂ©e Ă©tait vraisemblablement que les clients examinent avec attention les biens eux-mĂȘmes avant dâappeler le commerçant. Jâai fait sonner la cloche deux fois. Peu aprĂšs, la commerçante â une femme dans sa prime jeunesse â est sortie de la piĂšce du fond. Elle portait un kimono noir soignĂ© ornĂ© de motifs de fleurs. Ses cheveux brun roux Ă©taient nouĂ©s derriĂšre sa tĂȘte et tenus en place avec une pince Ă cheveux pourpre dĂ©corative. MĂȘme si elle Ă©tait trĂšs attirante, elle nâĂ©tait pas seulement lĂ pour lâeffet. Vue la façon dont elle se tenait, il semblait quâelle pourrait faire les gens affluer vers elle si elle le dĂ©sirait. Et pourtant, elle ne vendait rien. Admettons, sa boutique nâĂ©tait pas au meilleur des endroits, mais il y avait une raison complĂštement diffĂ©rente Ă son impopularitĂ©. Bon, pour ĂȘtre prĂ©cis, ce nâĂ©tait pas que la boutique ''nâĂ©tait pas'' populaire â elle ''ne voulait pas'' quâelle le soit. Les apparences peuvent ĂȘtre trompeuses. Elle aussi Ă©tait une ikaishi : Shindo Ayaka. « Est-ce que tu as Ă©rigĂ© une nouvelle barriĂšre rĂ©pulsive ? Il nây a personne dans le coin. » « Maintânant quâtu lâdis, oui. Lâancienne devânait rouillĂ©e et jârecevais plus de clients. JâprĂ©fĂšre vivre seule. Je nâveux pas ĂȘtre mĂȘlĂ©e Ă la vie citadine. Tu comprends câque jâveux dire, Kanbara-kun ? » Implicitement, il y avait dans sa rĂ©ponse le sentiment quâelle nâĂ©tait pas heureuse de ma visite. « Eh bien dĂ©solĂ©. Ce nâĂ©tait pas mon ''intention'' dâamener la vie citadine avec moi. » « TâinquiĂšte pas. Dâailleurs, câest moi qui tâai dit de vânir me voir si tu voulais parler. Et puis, tu es un jeune homme. Je nâsuis pas surprise. « Quâest-ce que tu veux dire par lĂ ? » Tout ça me donnait un mauvais pressentiment. « Tu es tellement pris par tes fantasmes sur moi quâtu nâpouvais tâempĂȘcher dâvenir me voir en chair et en os, hein ? » a-t-elle dit en levant la tĂȘte. « Comme si jâallais fantasmer sur toi nue ! » « Alors tu fantasmais sur ââquelquâchoseââ de nu, pas vrai ? » Silence. CâĂ©tait une question piĂšge sacrĂ©ment empotĂ©e. « Dans "pervers", il y a "vert". En gros, je suis pour la sauvegarde de lâenvironnement. » « Tu sais, Kanbara-kun, tâes probablement lâseul homme dans câmonde Ă mâdonner une excuse aussi stupide. Ou tâas quâque chose dâmieux en rĂ©serve ? » La fin approchait. Jâai Ă©tĂ© saisi de lâenvie de retourner dâoĂč je venais, de prendre de la distance tout en sifflotant. Ă ce moment, quand jâĂ©tais sur le point de mourir dâhumiliation, Ayaka mâa lancĂ© un regard impitoyable entendu. « Alors, quâest-câqui tâamĂšne ici ? » CâĂ©tait comme si elle Ă©tait une personne complĂštement diffĂ©rente, maintenant, et non plus la commerçante nonchalante quâelle Ă©tait avant. Et si je devais choisir, je dirais que cette version Ă©tait plus proche de la vĂ©ritable Ayaka. En tant quâikaishi, elle voulait savoir ce qui pouvait bien amener un hanyou comme moi au pas de sa porte. « Jâai une question pour toi, » ai-je dit, exposant ma requĂȘte. « Eh bien, inutile dârester dâbout ici. Entrons nous asseoir. » Elle mâa conduit dans une petite piĂšce de style japonais, dâune superficie suffisante pour contenir quatre tatamis et demi. Il nây avait rien de charmant dans sa literie â elle ne sâĂ©tait pas embĂȘtĂ©e Ă la ranger. Ayaka a amenĂ© une thĂ©iĂšre et une tasse de thĂ© et sâest assise en face de moi Ă la table basse. De la vapeur sâest Ă©levĂ©e du thĂ© vert fraichement versĂ©. Tout en mâoffrant une tasse de thĂ©, Ayaka a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă briser le silence. « JâprĂ©sume que jâsais pourquoi tâes lĂ , mais vas-y, dis-moi. Fais court, sâil tâplaĂźt. Tes exposĂ©s sont toujours trop mous. » « ArrĂȘte ça. » Enfin bref. Je lui ai parlĂ© du certain nombre dâikaishi qui arrivaient ici depuis un moment. Au passage, je lui ai aussi parlĂ© de Kuriyama Mirai. Ă la fin de mon explication, elle a acquiescĂ© calmement. « Kanbara-kun, ça tâdĂ©range quâje tâdemande queâquâchose ? » « Non ? » « Vu quâtu as fait tout câchemin pour vânir me voir, jâsuppose quâil est inutile quâje dâmande, mais tes copains ikaishi nâsavent rien lĂ -dâssus ? » « Ils mâont juste averti de ne pas fourrer mon nez lĂ -dedans. » « Jâvois⊠Sâils veulent ton bien, on nây peut rien, hein ? » a-t-elle dit, souriant dâun air glacial. Il semblait quâelle avait compris ce que Mitsuki et Hiromi me cachait, quoi que ce fusse. Si je pouvais dĂ©couvrir ce dont il sâagissait exactement, je pourrais probablement comprendre aussi ce pour quoi Kuriyama-san Ă©tait lĂ . « Sais-tu pourquoi les ikaishi se rassemblent ici ? » « Une accalmie arrive. » « Une accalmie ? Comme lorsque le vent sâarrĂȘte et que la mer est calme ? » « Tâas tout bon. MĂȘme chose, sauf quâcâest pour les youmu. Les youmu dâviennent moins actifs pâdant une courte pĂ©riode. » Je comprenais ce quâelle me disait, mais ça nâavait toujours pas de sens. « Est-ce que ce nâest pas une bonne chose ? Est-ce quâil ne serait pas ''souhaitable'' que les youmu soient moins actifs ? » « Les gens ordinaires lâsouhaiteraient, ouais. Et câest pour ça quâça met certaines personnes dans la panade. » Je me suis tu. Bien sĂ»r quâil y avait des gens qui ne voudraient pas que les youmu soient moins actifs. Comme, par exemple, lâikaishi se tenant droit devant moi : Shindo Ayaka, exterminatrice de youmu professionnelle. La confiserie nâĂ©tait quâune façade pour cacher sa vĂ©ritable identitĂ©. Elle nâen tirait probablement aucun bĂ©nĂ©fice profitable. Si le besoin en ikaishi diminuait Ă cause de lâaccalmie, alors elle se retrouverait trĂšs certainement fauchĂ©e. « Lâaccalmie va-t-elle durer longtemps ? » « Nan, pas plus dâun mois, environ. » « Est-ce que tu vas tâen sortir, Ayaka ? » « Jâdevrais pas ĂȘtre embĂȘtĂ©e par une accalmie ou deux, pâtit. » a-t-elle rĂ©pondu. Elle a ensuite sorti une pipe de son kimono et lâa portĂ©e Ă ses lĂšvres. Son apparence, avec le kimono et la pipe sur laquelle elle tirait, avait un petit quelque chose. Elle avait lâair dĂ©tendu face Ă lâaccalmie qui sâapprochait et le manque de travail quâelle affronterait ; Et ce Ă un tel point quâil Ă©tait clair quâelle Ă©tait une ikaishi de forte stature. Je ressentais quâelle dĂ©gageait une atmosphĂšre particuliĂšre ; une atmosphĂšre qui me donnait un aperçu de son caractĂšre incroyable, avec ses barriĂšres rĂ©pulsives et tout le reste. Son rĂŽle en tant que propriĂ©taire dâune confiserie en faillite nâĂ©tait vraiment quâune façade. « Jâsais pas si tâas remarquĂ©, mais les bonbons japonais durent longtemps. Si jâles rationne correctâment, jâdevrais tânir Ă peu prĂšs jusquâĂ lâheure dâla rĂ©colte. » « Ok, temps mort. Tu avais lâintention de subsister avec des bonbons Ă la gelĂ©e et des confiseries gelĂ©es !? Je nâarrive pas Ă croire que jâai gaspillĂ© mon admiration sur toi ! » « Kanbara-kun, tâoublierais pas pourquoi tâes lĂ ? » mâa-t-elle averti. Elle a ensuite fermĂ© lâĆil gauche. Elle peut voir la vĂ©ritable forme des youmu quand elle se concentre, mais seulement Ă travers son Ćil droit, je crois. Si câĂ©tait le cas, alors le fait quâelle me regarde ainsi nâavait pas vraiment de sens. Elle savait dĂ©jĂ qui jâĂ©tais. Je suppose que ça devait ĂȘtre utile pour identifier les youmu dĂ©guisĂ©s en humains, par contre. Ou bien peut-ĂȘtre pouvait-elle faire autre chose avec son Ćil droit ? Tout dâun coup, jâai pensĂ© Ă quelque chose. « Est-ce que mes pouvoirs de youmu vont faiblir pendant lâaccalmie ? » « Probablement pâtit. Mais câest pas ce dont jâparlais. » « Il y a quelque chose de plus important encore ? » Jâai dĂ©gluti. Je ne pouvais pas penser Ă quelque chose de pire que lâaffaiblissement de mes pouvoirs de youmu. « Bon, jâaimerais mâfaire un peu dâsous. Passons aux choses sĂ©rieuses. » Elle a sorti un tableau intitulĂ© "liste de prix" et lâa posĂ© sur la table. Il y avait toutes sortes de dĂ©tails dans le tableau â le prix dâune consultation ; une liste de prix pour des boulots dâextermination de youmu, ordonnĂ©e selon la difficultĂ© du travail en question ; et mĂȘme quelques complĂ©ments Ă la carte. « Tu vas me faire payer pour ça ? Est-ce vraiment le genre de relation que nous avons !? » « Le genre de râlation quânous avons est la ''façon'' dont jâgagne de lâargent, Kanbara-kun. » Silence. "Le genre de relation que nous avons" Ă©tait une relation dans laquelle elle mâavait presque chassĂ© pour une prime. « Si tu veux, tu peux tâallonger avec moi pendant quânous parlons. Tu veux ? » « Bien sĂ»r que non ! » Quoi quâil en soit, revenons-en au sujet⊠« Tâvois, jâai seulement mentionnĂ© quâcertaines personnes sâraient dans la panade pour tâfaire penser aux ikaishi. La vĂ©ritĂ©, câest quâaucun ikaishi nâserait Ă lâhospice des pauvres Ă cause dâune accalmie ou deux. Franchement, ça donne une bonne occasâ dâdĂ©penser le pognon quâtâas en trop. » Ayaka continuait Ă fumer sa pipe. Je suis restĂ© silencieux, attendant quâelle continue. « En apartĂ©, une accalmie offre dânouvelles opportunitĂ©s pour les ikaishi. Y a pas dâautre moment pour combattre des youmu qui sâraient trop puissants pour toi dâhabitude. Pour les jeunes ikaishi qui veulent dâvenir cĂ©lĂšbres, câest une opportunitĂ© en or. » Ayaka a serrĂ© les doigts de sa main droite en un poing. Apparemment, elle avait une tĂ©lĂ©vision. Son niveau de vie nâavait pas dâimportance, apparemment. Ce qui en ''avait'', câĂ©tait quâelle avait dit quâune accalmie Ă©tait une opportunitĂ© en or pour les jeunes ikaishi qui voulaient devenir cĂ©lĂšbres. « Alors tu veux dire⊠Tu veux dire quâil y a un youmu surpuissant dans le coin ? » « Tâes intelligent. Tous les ikaishi qui sont vânus par ici doivent avoir dans lâidĂ©e dâutiliser lâaccalmie pour combattre des youmu. » « Ce qui veut dire que Kuriyama-san est ici afin de combattre le youmu surpuissant, elle aussi ? » « Je sais pas. Elle nâsavait pas non plus quâdâautres ikaishi vânaient, non ? » « Câest vrai. » Ayaka a acquiescĂ©. « Jâpeux pas imaginer quâelle essaye dâcombattre un dâces gros youmu Ă elle toute seule. Lâappel dâikaishi et leur surabondance paraissent aussi importants. Tant que tâes pas absolument sĂ»r dâce pourquoi elle est lĂ , tu fârais bien dâĂȘtre prudent. » « Bon, je nây connais pas grand-chose Ă la maniĂšre de faire des ikaishi, alors ça pourrait ĂȘtre une question stupide. Est-ce que câest ''si'' honteux de se faire voler la vedette par dâautres ikaishi ? » « Câest pas ça, pâtit. Y a des gens qui utiliseront lâaccalmie pour faire le mal. Y en a toujours eu. » « Le mal⊠» Cela expliquerait le fait que le clan Nase sâoccupe du flux entrant dâikaishi avec force prudence. Il restait quelque chose qui nâĂ©tait pas clair pour moi, par contre. Pourquoi Kuriyama-san Ă©tait-elle venue ici ? QuâĂ©tait-elle venu accomplir ? « Y a de sales types dans le coin, » a-t-elle tout dâun coup mentionnĂ©. Il y avait clairement une signification profonde dans ce quâelle avait dit. Sur ce, elle a ouvert son Ćil gauche. Pour un observateur extĂ©rieur, cela aurait pu paraĂźtre hautain, mais elle Ă©tait trĂšs probablement juste en train dâattendre de voir comment je rĂ©agirais. « Quâest-ce que câest censĂ© vouloir dire ? » « Câque ça voulait dire. Câest tout, » a-t-elle rĂ©pondu, balayant ma question sans hĂ©siter une seconde. Bon, peu importe. Ă la longue, je finirais bien par obtenir une rĂ©ponse de Kuriyama-san elle-mĂȘme, et qui sait, peut-ĂȘtre Ă©tait-elle vraiment arrivĂ©e ici sans connaĂźtre la situation. Pour le moment, ce qui Ă©tait le plus important, câĂ©tait que je ne doute pas dâelle. Ăa suffirait. « Au fait, Ă quel point mon immortalitĂ© va-t-elle diminuer ? » Jâai enfin ramenĂ© sur le tapis le problĂšme qui avait Ă©tĂ© dans un coin de ma tĂȘte pendant toute la conversation : lâimmortalitĂ©. Je nâavais pas un corps Ă©lastique ou une quelconque capacitĂ© au combat. Mon immortalitĂ© Ă©tait vraiment la seule chose qui faisait de moi quelque chose dâautre quâhumain. « Jâpeux pas en ĂȘtre sĂ»re, petit. Pour tâdire la vĂ©ritĂ©, jâen ai pas la moindre idĂ©e. Y sâpourrait quâtu restes immortel tout du long, ou quâtu perdes complĂštement ta capacitĂ© dârĂ©gĂ©nĂ©ration. » « Je vois. » MĂȘme avec toute son expĂ©rience, elle nâavait pas dĂ» rencontrer de cas inhabituels comme le mien trĂšs souvent. CâĂ©tait Ă prĂ©voir. Je ne pouvais pas y faire grand-chose. Si le monde ''grouillait'' de youmu immortels, avoir des ikaishi dans le coin ne serait pas dâune grande utilitĂ© en premier lieu. Jâai sorti mon tĂ©lĂ©phone pour regarder lâheure. Il Ă©tait vingt-et-une heures cinq. Dâune maniĂšre ou dâune autre, nous avions rĂ©ussi Ă passer presquâune heure Ă discuter. Si elle nâavait pas dâautre information pour moi, il nâĂ©tait pas utile que je reste plus longtemps. JâĂ©tais sur le point de me lever pour partir quand Ayaka a dit : « Dis, Kanbara-kun, tâas eu des nouvelles dâta mĂšre et ton pĂšre ? » Elle mâavait percĂ© Ă jour. Elle Ă©tait vraiment quelque chose. La carte postale on-est-toujours-vivants mâest venue Ă lâesprit. Il ne serait cependant pas dans mon intĂ©rĂȘt de rĂ©pondre positivement tout de suite. « Pourquoi cette question ? Tu tâes souvenue de quelque chose ? » « Ni les youmu, ni les ikaishi nâpeuvent ignorer une accalmie, pâtit. » Ses soupçons semblaient ĂȘtre lĂ©gitimes. Je nâai pas pu mâempĂȘcher de soupirer bruyamment. Jâai sorti la carte postale de mon sac et lâai posĂ©e sur la table. « On dirait quây a queâquâchose de psychique incrustĂ© dâdans. Jâpeux te montrer câquâil y a Ă lâintĂ©rieur ? » CâĂ©tait une vĂ©ritable experte. Elle mâavait dĂ©jĂ parlĂ© des psyclones auparavant, mais une personne ordinaire regardant la carte postale nây verrait rien dâinhabituel. Ayaka, pourtant, lâavait reconnue Ă lâinstant oĂč elle avait posĂ© les yeux dessus â elle nâavait mĂȘme pas eu besoin de la manipuler physiquement. « Il pourrait y avoir des informations sur lâaccalmie lĂ -dedans. » « Jâsuppose, oui. » Ayaka semblait dâaccord avec ma supposition. Elle a retournĂ© la carte et lâa reposĂ©e sur la table. Un psyclone a Ă©mergĂ© du rectangle blanc et vierge. Quelques secondes plus tard, il Ă©tait entier. Lâimage dâune vraie personne Ă©tait clairement visible, quoiquâelle soit rĂ©duite Ă une hauteur de trente centimĂštres. Fait particulier, la personne en question avait des oreilles de chat lui sortant de la tĂȘte. CâĂ©tait aussi ma mĂšre. « YouhouâȘ Jâai un message impronrontant pour toi, alors Ă©coute bienâȘ » Jâai retournĂ© silencieusement la carte. Le cĂŽtĂ© avec mon adresse Ă©tait maintenant visible. Nous Ă©tions dans une petite piĂšce de style japonais, situĂ©e Ă lâarriĂšre dâune confiserie calme, localisĂ©e dans un certain quartier rĂ©sidentiel tranquille. Une ikaishi en kimono Ă©tait assise en face de moi Ă une table basse. Je nâavais quâune chose Ă dire. « Peut-on prĂ©tendre que ce nâest jamais arrivĂ© ? » Le monde est devenu silencieux. Si un mĂ©tĂ©ore tombait des cieux et dĂ©truisait la terre maintenant, je pense que ça ne me dĂ©rangerait pas. Jâai fait de mon mieux pour essuyer la sueur froide qui suintait de tout mon corps. Aucun de nous nâa parlĂ© pendant ce qui a paru une Ă©ternitĂ©. Finalement, Ayaka a solennellement brisĂ© le silence. « CâĂ©tait ta mĂšre ? » « Oui ! Elle a toujours Ă©tĂ© un peu bizarre ! Pendant une visite des parents Ă lâĂ©cole primaire, elle a Ă©tĂ© la seule Ă sâasseoir parmi les Ă©coliers. Elle a mĂȘme levĂ© la main pour poser des questions ! Elle a une personnalitĂ© absolument pas conventionnelle ! » « Allons bon, Kanbara-kun. Quâest-câqui tâmet dans cât Ă©tat ? » Impertinente, comme dâhabitude. Pour prĂ©server lâhonneur de la famille Kanbara, je devrais la faire disparaĂźtre⊠Mais il fallait garder cette conversation pour plus tard. Il est difficile de comprendre un rĂ©cit possĂ©dant trop de buts disparates, aprĂšs tout. Il Ă©tait important que jâextraie toute information utile Ă propos de Kuriyama-san et de lâaccalmie, etc. Sceller les lĂšvres dâAyaka Ă©tait une prĂ©occupation secondaire. Bon, en plus, ce nâĂ©tait pas le genre de choses qui devaient mâurger de commencer Ă rĂ©flĂ©chir Ă lâexĂ©cution dâun meurtre en chambre close. CâĂ©tait le genre de choses qui mâĂ©jecteraient dâun concours de nouveaux auteurs au premier tour. Il faudrait que je lave le nom de ma famille plus tard. « Ăcoutons-en un pâtit peu plus, pâtit. » « ⊠Attends, Ayaka. » Il semblait quâelle avait mal compris quelque chose. CâĂ©tait un point dâhonneur important pour la famille Kanbara. « Câest mon ''pĂšre'', le youmu. Ma mĂšre est une ikaishi, comme toi. » Ayaka a juste clignĂ© des yeux, la pipe toujours aux lĂšvres. AprĂšs un moment, elle a enfin posĂ© une question. « Alors pourquoi est-ce quâelle a ces oreilles dâchat ? » « Sans doute un accessoire. » « Et pourquoi on dirait des vraies ? » « Elle est pointilleuse sur les choses, bon sang ! En plus, en tant quâikaishi, elle a dĂ©jĂ dĂ» voir la vraie bestiole ! » « Vraiment ? » Je nâĂ©tais pas sĂ»r quâAyaka mâait vraiment cru ; dans tous les cas, elle a retournĂ© la carte avant que jâai eu la chance de dire non. Le psyclone a Ă©mergĂ© au-dessus de la table. Ma tĂȘte est tombĂ©e. MĂȘme si je nâĂ©tais pas conscient de ce dont jâavais lâair Ă ce moment-lĂ , je devais avoir le visage de quelquâun faisant face Ă la fin du monde. « YouhouâȘ Jâai un message impronrontant pour toi, alors Ă©coute bienâȘ » Sa premiĂšre phrase a de nouveau Ă©tĂ© jouĂ©e. Cela Ă©quivalait Ă une nouvelle forme de torture. « Ta mĂšre est sacrĂ©ment pas conventionnelle, hein ? Est-câquâelle a jamais pensĂ© Ă gagner un jeu dâcache-cache en remuant lâderriĂšre ? » « Alors quoi, le premier trouvĂ© gagne ? Attends, tu veux dire que ma mĂšre semble ''si peu'' conventionnelle !? » « Mais tâsais, jâsuis un tantinet jalouse. Elle a un fils au lycĂ©e, donc elle doit au moins avoir la trentaine, hein ? Elle a lâair bien plus jeune quâça. Ăa mâimpression quâles oreilles dâchat lui aille aussi bien. » « JâapprĂ©cie les compliments sur ma mĂšre, mais est-ce quâon pourrait revenir Ă ce quâelle disait ? » Ayaka a soufflĂ© un peu de fumĂ©e et a acquiescĂ©. Elle a posĂ© sa pipe, peut-ĂȘtre pour indiquer quâelle allait en finir avec les bavardages inutiles. Jâai mis mon embarras de cĂŽtĂ© et me suis concentrĂ© sur lâĂ©cran de pensĂ©es. « Tu manges bieeeeen ? JâespĂšre que tu ne manges pas des aliments emballĂ©s tout le temps, jeune homme. Si tu ne cuisines pas toi-mĂȘme de temps en temps, tu nâauras pas une alimentation Ă©quilibrĂ©e. Et je pense que tu le sais parfaitement, mais assure-toi de ne rien faire dâillĂ©gal. Ăa rendrait Ya-chan horonronblement tristeâȘ » La silhouette Ă oreilles de chat dans le psyclone a serrĂ© sa poitrine gĂ©nĂ©reuse entre ses bras. Je nâai aucune idĂ©e de ce qui avait bien pu la pousser Ă exhiber son dĂ©colletĂ© dans un message destinĂ© Ă son fils. Jâaurais aimĂ© avoir un trou dans lequel me cacher⊠ou, zut, jâen creuserais un moi-mĂȘme sâil le fallait. Ă propos, le nom de ma mĂšre est Yayoi. Kanbara Yayoi â aussi bizarre quâelle puisse ĂȘtre, elle Ă©tait quand mĂȘme une ikaishi de renom. « Tâas une sacrĂ©e maman. On dirait quâil lui manque une case, et elle a aussi une poitrine Ă©norme, hein ? » « Ne dis plus rien ! » Pendant la trentaine de minutes qui a suivi, jâai subi de la torture psychologique aux mains du psyclone. Jâai remerciĂ© le bannissement des armes Ă feu au Japon. Si jâavais un pistolet chargĂ© Ă la main, jâaurais appuyĂ© sur la dĂ©tente. Il nây avait aucun doute. Je suis sĂ»r quâelle sâinquiĂ©tait Ă sa façon pour son fils qui vivait seul. MalgrĂ© tout, la maniĂšre dont elle montrait son affection Ă©tait Ă cĂŽtĂ© de la plaque. ComplĂštement Ă cĂŽtĂ©. MĂȘme si les oreilles de chat lui allaient bel et bien, la regarder elle, câĂ©tait comme regarder une vidĂ©o-choc. Je voulais tellement dĂ©tourner le regard. Ăa nâavait rien de mignon du tout. Enfin bref. Elle a fini par parler de lâaccalmie. « ⊠Alors fais attentiooooon ! Nâen fais pas tronronâȘ » Elle nâavait passĂ© que cinq minutes dessus, bon sang. Le psyclone sâest Ă©vanoui. Le silence sâest Ă nouveau installĂ©. Ayaka a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă parler. « On nâa pas tirĂ© grand-chose dâça. » « Ne dis pas ça ! Quel sens dois-je donner Ă toute cette souffrance, maintenant !? » « Eh ben, câest parcâque jâsuis une ikaishi. Elle a fait du bon boulot en rĂ©sumant toutes les choses importantes sur lâaccalmie en cinq minutes, hein ? MĂȘme un Ă©colo comme toi a pu lâcomprendre. » Ayaka a Ă©bouriffĂ© sa frange. « Les informations dâta mĂšre⊠dâYa-chan Ă©taient formidables, » a-t-elle continuĂ©. « Si tu nâme connaissais pas, tâen aurais eu bâsoin. » CâĂ©tait la vĂ©ritĂ©, purement et simplement. « Ouais, mais tout ce que jâen ai tirĂ©, câĂ©tait quelques trucs Ă propos de lâaccalmie. » « Lâaccalmie va bientĂŽt commencer. Une tripotĂ©e dâikaishi arrive ici pour chasser lâĂ©norme youmu. Et aussi, y en a dâautres que personne nâattendait. Maintenant quâtu sais tout ça, tu peux dĂ©cider par toi-mĂȘme câque tu dois faire, pas vrai ? » Elle nâavait pas tort. Jâavais maintenant des informations sur lâaccalmie, des informations que je nâavais pas pu obtenir des Nase. GrĂące à ça, jâavais une assez bonne idĂ©e de ce qui se passait (les ikaishi arrivaient ici) et de ce qui pouvait Ă©ventuellement arriver (les ikaishi allaient dĂ©truire le youmu surpuissant). « Ah, et puis, ça tâdĂ©rangerait quâje jette un Ćil Ă cette lettre ? Si jâprends un peu dâtemps, y sâpourrait quâjâarrive Ă en tirer un peu plus. » Jâai compris que je ne pouvais pas refuser. Sâil y avait la moindre chance quâelle puisse obtenir un peu plus dâinformations de la lettre, il serait mieux de la laisser lâexaminer plus attentivement. En ce qui concernait les informations, plus on en avait, mieux câĂ©tait. « Quand tu en auras fini avec, rends-la-moi, dâaccord ? Je prĂ©fĂ©rerais vraiment la dĂ©truire immĂ©diatement, mais, tu sais⊠» « Aucun problĂšme, p'tit. » Ayaka a acquiescĂ© tranquillement et a ramassĂ© la carte postale. Il valait mieux laisser les problĂšmes techniques aux techniciens, en quelque sorte. Je devais juste faire tout ce que je pouvais, et rien de plus. Jâai rĂ©cupĂ©rĂ© mon sac et me suis prĂ©parĂ© Ă partir. Juste Ă ce moment, quelque chose Ă laquelle Ayaka avait fait allusion mâest venu Ă lâesprit. « Au fait, tu as mentionnĂ© quelque chose Ă propos de "sales types", non ? » « Oui. Y a des types dans le coin qui sont assoiffĂ©s dâcĂ©lĂ©britĂ©, Ă tel point quâils laissaient dâautres types sâsacrifer. » « Ou des gens qui veulent devenir cĂ©lĂšbres sans salir leurs propres mains. » « Tâas compris, hein ? Pât-ĂȘtre que jâtâai un peu sous-estimĂ©, pâtit. » Ayaka a gloussĂ© et mâa souri froidement. Un ramassis de bons Ă rien, hein. « En tout cas, merci de mâavoir aidĂ©. » Je me suis inclinĂ© et me suis levĂ©. Ayaka sâest aussi levĂ©e, sans doute pour me raccompagner Ă la porte. Je nâĂ©tais pas sĂ»r de lâĂ©volution quâallait prendre les choses, mais jâĂ©tais sĂ»r de lâendroit oĂč je devais aller. Quây avait-il de mieux pour savoir comment pensaient les bons Ă rien que de demander Ă un bon Ă rien lui-mĂȘme ? Je connaissais quelquâun qui remplissait parfaitement les critĂšres. Me rĂ©tracter parce quâil mâavait menacĂ© Ă ce moment-lĂ nâavait pas de sens. JâĂ©tais sur le point de sortir quand Ayaka mâa appelĂ©. « Kanbara-kun, attends. » « Oui ? » Je me suis retournĂ© pour la regarder, et ai attendu quâelle poursuive. « Nan, peu importe, » a-t-elle dit, haussant ses Ă©paules recouvertes par le kimono et secouant la tĂȘte. « Si tu le dis. On aurait dit que tu allais dire quelque chose de sĂ©rieux, lĂ . Ăa nâavait pas intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre tes derniers mots, ok ? » « Kanbara-kun, tu dois⊠non, tu nâdois pas tâinquiĂ©ter pour ça maintenant. » Tout va bien⊠pour le moment. Dâun autre cĂŽtĂ©, ça voulait dire quâil nây avait pas moyen de dire comment les choses allaient Ă©voluer Ă lâavenir. Jâai arrachĂ© mon regard dâAyaka et ai quittĂ© la confiserie. Il nây avait personne dans les environs, grĂące Ă la puissante barriĂšre rĂ©pulsive. Rien ne garantissait quâelle resterait mon alliĂ©e du dĂ©but Ă la fin. <references/> <noinclude> {| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; padding: 0.2em; border-collapse: collapse;" |- | Revenir au [[Kyoukai no Kanata:Tome 1 Prologue|Prologue]] | Retourner au [[Kyoukai no Kanata - Français|Sommaire]] | Passer au [[Kyoukai no Kanata:Tome 1 Chapitre 2|Chapitre 2]] |- |} </noinclude>
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