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Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 7
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==Chapitre 7 : Final et autre commencement== Le lendemain matin, Taichi Yaegashi fit la rencontre inattendue du tĂ©moin du chaos de la veille dans le parc. C'Ă©tait parce que la dĂ©lĂ©guĂ©e de la 2nde C, Maiko Fujishima, Ă©tait directement allĂ©e lui demander, « T'Ă©tais pas dans le parc avec une fille hier soir ? » Apparemment, Fujishima passait toujours par lĂ quand elle promenait son chien (un bulldog). â J-Je vois pas de quoi tu parles, Fujishima. J'Ă©tais pas lĂ hier. Bien entendu, Taichi avait dĂ©cidĂ© de nier. Il ne se sentait pas en bon terme avec elle ces derniers temps. â ... Vraiment ? C'Ă©taient pas Yaegashi-kun et une fille de petite taille aux longs cheveux que j'ai vus collĂ©s l'un Ă l'autre dans le parc hier ? â On n'Ă©tait pas collĂ©s l'un Ă l'autre. â ''On''...? Les yeux de Fujishima s'Ă©clairĂšrent derriĂšre ses lunettes. â N-Non, je voulais simplement relever un problĂšme de grammaire. â ... Ah bon ? Peut-ĂȘtre que je n'ai bien vu parce qu'il faisait sombre. Peut-ĂȘtre que je l'ai pris pour toi. Dans ce cas, je m'excuse de t'avoir accusĂ©. MĂȘme s'il ne l'avait pas voulu, Taichi se sentait coupable de lui avoir menti et de l'avoir fait s'excuser. â ... Et moi qui croyais t'avoir pris la main dans le sac en train de la tromper... dit Fujishima lentement tout en tournant la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. Il y avait tant de choses Ă relever dans ce qu'elle venait de dire que cela soulagea les remords de Taichi. â Enfin, passons. Au fait, je voulais te demander... Yaegashi-kun, tu te comportes bizarrement ces derniers temps, non ? â Oh ! Tu trouves...? J'ai toujours Ă©tĂ© comme ça. â Oh... Et pas que toi, Inaba-san et Nagase-san aussi ! Vous ĂȘtes dans le mĂȘme club, alors en tant que dĂ©lĂ©guĂ©e, je me pose des questions. â ... Il ne s'est rien passĂ©. Mmm... AprĂšs tout, la moitiĂ© de l'annĂ©e scolaire est dĂ©jĂ passĂ©e, on est devenus plus proches, ce qui a rĂ©vĂ©lĂ© certaines facettes de notre personnalitĂ©... Je crois ? â Ah bon ? Dans ce cas, trĂšs bien... Enfin, je suis certaine d'ĂȘtre en mesure de trouver des preuves de tes mĂ©faits. Et Ă ce moment-lĂ , c'en sera fini de toi. AprĂšs avoir renforcĂ© son affirmation en pointant du doigt Taichi, Fujishima s'en alla. (Peut-ĂȘtre qu'il faudrait sĂ©rieusement envisager de dissiper tout malentendu avec elle.) Ă ce moment-lĂ , Iori Nagase arriva et s'assit sur le siĂšge devant Taichi. Elle le fixa du regard sans raison. â ... Taichi... Cette fille de petite taille aux cheveux longs... c'Ă©tait Yui ? â T-T'as entendu tout ça ? Bah, ça court les rues les filles de petite taille aux cheveux longs... Taichi ne put qu'essayer de trouver la premiĂšre excuse venue pour tenter de se dĂ©fendre.<!-- Being seen his getting away<!-- Not quite sure what this means -->, Taichi could only defend himself to dispatch her. --> â Si tu le dis. De toute façon, c'est pas mes affaires... Cette fille... Elle racontait ce qui lui passait par la tĂȘte ? Faisant la moue, Nagase ne semblait pas de bonne humeur. S'il ne se passait rien de spĂ©cial, tous les membres du Club de Recherche Culturelle se rassemblaient dans le local aprĂšs les cours. Le seul moyen d'Ă©viter la plupart des problĂšmes Ă©tait de mettre les cinq victimes d'Ă©change de personnalitĂ© dans la mĂȘme piĂšce. Ils y faisaient tous quelque chose de diffĂ©rent : Himeko Inaba travaillait comme d'habitude sur son ordinateur, Nagase lisait un manga, Kiriyama faisait des colliers de perle derniĂšrement, Taichi rĂ©visait et prĂ©parait ses cours, tandis qu'Aoki ne faisait que dĂ©ranger les autres. (J'aimerais bien que quelqu'un joue avec lui.) Ce jour-lĂ , Taichi rĂ©visait assidĂ»ment ses cours pour essayer de les mĂ©moriser. Aoki Ă©tait Ă©galement en train de travailler (peut-ĂȘtre parce qu'il avait un devoir Ă rendre pour le lendemain). Inaba leur jeta un Ćil, et se remit Ă taper sur son clavier. AprĂšs un moment, Nagase et Kiriyama entrĂšrent dans la piĂšce. â Salut ! Nagase jeta son sac sur le canapĂ© tout en se dirigeant vers lui. Elle cria « Salut, Taichi ! » sur le chemin et lui donna une grande tape dans le dos. â ... Pourquoi tu fais comme si c'Ă©tait la premiĂšre fois que tu me disais bonjour de la journĂ©e ? On s'est vus y'a pas un quart d'heure. â Mais avec cette ambiance, j'ai l'impression que c'est la premiĂšre fois aujourd'hui. â J'ai rien dit. C'est pas un problĂšme de ressenti ? (Cette fille est trop insouciante...) MĂȘme Taichi en Ă©tait peut-ĂȘtre jaloux. â Salut... Taichi ! Cette fois-ci, la mĂȘme partie de son dos fut tapĂ©e, mais encore plus fortement. â AĂŻeuh ! Taichi ne put s'empĂȘcher de crier et de se retourner. Il aperçut alors Kiriyama qui se tenait debout derriĂšre lui, avec un sourire gĂȘnĂ©. â ... Salut, Kiriyama, rĂ©pondit Taichi avec un sourire. Ils se fixĂšrent du regard pendant un moment. Pendant ce temps, Kiriyama continua Ă tapoter le dos de Taichi. â ... Tu peux arrĂȘter maintenant ? Ce aprĂšs quoi, elle arrĂȘta. Taichi Ă©tait sĂ»r que son dos Ă©tait devenu tout rouge. â Au fait, Taichi, je me suis reprise d'intĂ©rĂȘt pour les sports de combat, dont le catch pro. On pourra en discuter quand t'auras du temps libre, dit Kiriyama avec une faible voix, comme pour serrer les dents en parlant. â Compte sur moi ! Si tu veux, on peut le faire main- â Non, p-pas maintenant... La prochaine fois ! Kiriyama secoua nĂ©gativement sa tĂȘte et calma les ardeurs de Taichi qui s'Ă©tait emballĂ© en entendant ces paroles. (Ăa valait le coup d'ĂȘtre gentil.) En regardant Kiriyama, Taichi se dit soudain que son attirance pour les choses mignonnes avait peut-ĂȘtre un lien avec son androphobie... Peut-ĂȘtre qu'elle voulait s'enfermer dans un monde sans homme. Ă ce moment-lĂ , il rĂ©alisa que les trois autres personnes â Nagase, Inaba et Aoki â le regardaient tous d'un air Ă©bahi. â ... Qu'est-ce qui s'est passĂ© entre vous deux ? demanda Aoki avec un visage fermĂ©. â Hein, euh... Taichi regarda du coin de l'Ćil vers Kiriyama et se demanda par oĂč commencer. â Rien ! Rien du tout ! Tout en niant tout d'un bloc en rougissant, Kiriyama s'assit rapidement sur le siĂšge en diagonale de Taichi et se mit Ă fouiller dans son sac. Les trois la regardĂšrent pendant quelque temps. Puis, Aoki tourna la tĂȘte pour examiner tour Ă tour les visages de Taichi et Kiriyama. Nagase cachait son visage Ă moitiĂ© derriĂšre son manga et fixait lĂ©gĂšrement du regard Taichi. L'atmosphĂšre Ă©tait plutĂŽt pesante. De son cĂŽtĂ©, Taichi ne pouvait pas leur raconter ce que Kiriyama ne voulait pas qu'ils sachent, alors il se racla deux fois la gorge et se reconcentra sur ses cours. Kiriyama sentait Ă©galement l'embarras dans l'air, alors elle dit, « J-Je vais aux toilettes ! » avant de s'Ă©chapper de la piĂšce. AprĂšs l'avoir vue partir, Nagase commença : â ... Je l'ai vue aller aux toilettes tout Ă l'heure dĂ©jĂ . â Qu'est-ce qui se passe Taichi ! Il s'est passĂ© quelque chose hier ? J'ai l'impression que Yui Ă©tait pas comme ça hier au tĂ©lĂ©phone, demanda rapidement Aoki. â J-J'ai rien fait de spĂ©cial ! On a juste... eu une petite discussion au sujet de ses problĂšmes. Toi aussi, t'as discutĂ© avec elle hier, non ? C'Ă©tait plus ou moins la mĂȘme chose. â ''Une petite discussion'', hein ? Comment on peut devenir si proche avec ça ?! Je m'en serais jamais doutĂ©... Merde, Taichi, t'es devenu mon plus grand rival ?! Et c'est terrible que tu t'en rendes pas compte...! grogna Aoki pour montrer sa dĂ©tresse. Dans ce cas... Iori-chan ! C'est parti pour le conseil de guerre ! â J-Je vois pas ce que je viens faire lĂ -dedans. Ou plutĂŽt, ça a rien Ă voir avec moi ! se lamenta Nagase. Puis ce fut au tour d'Inaba de mettre son grain de sel. â Bon, il s'est passĂ© quoi au juste ? Bien qu'Ă contrecĆur, Taichi pouvait sentir dans les yeux d'Inaba qu'il ne pourrait pas s'en sortir si facilement. â Ahh... J'ai vraiment rien fait de spĂ©cial ! J'ai juste donnĂ© un petit coup de pouce Ă Kiriyama et maintenant, elle marche sur ses propres pieds. (Oui, c'est tout ce qui s'est passĂ©.) Inaba cligna plusieurs fois les yeux de surprise avant de sourire lĂ©gĂšrement. â Alors... peut-ĂȘtre que cette histoire d'Ă©change de personnalitĂ© peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique ! Mais peut-ĂȘtre que c'est grĂące Ă toi qu'il y a pu avoir ce miracle. Elle le regardait comme si elle Ă©tait submergĂ©e de pensĂ©es. Tout en souriant Ă nouveau calmement Ă Taichi, elle s'adossa au dossier de sa chaise, leva les yeux au ciel et recouvrit ses yeux avec sa main droite, avant de marmonner : â De mon cĂŽtĂ©... j'y voyais que des problĂšmes potentiels. Inaba semblait anormalement faible. Plus tard, le mauvais pressentiment de Taichi s'Ă©tait avĂ©rĂ© exact. Parce que, ce jour-lĂ ... Inaba s'Ă©vanouit. â Alors, je dois m'occuper de quelque chose pendant que tu te reposes sagement. Si M. GotĂŽ arrive avant que je revienne, dites-lui bonjour de ma part. Ce aprĂšs quoi, TĂŽka Yamada (30 ans, divorcĂ©e), l'infirmiĂšre, quitta l'infirmerie. â Inaban... j'ai cru que t'Ă©tais morte... â Idiote, j'avais juste la tĂȘte qui tourne. Je vais pas mourir Ă cause de ça. Tout en Ă©tant allongĂ©e dans le lit, Inaba avait rĂ©pondu faiblement Ă Nagase qui se faisait toujours un sang d'encre et qui semblait sur le point de fondre en larmes. De l'Ă©vanouissement d'Inaba jusqu'Ă ce qu'Ă son transport Ă l'infirmerie, Nagase semblait dans une extrĂȘme dĂ©tresse. â Ouah, j'ai vraiment eu la peur de ma vie... T'es tombĂ©e d'un coup, *boum* ! Kiriyama Ă©tait Ă©galement visiblement extĂ©nuĂ©e. â Je me sens pas super ces derniers temps... Mais c'est rien de grave. En fait, c'Ă©tait pas nĂ©cessaire de m'emmener Ă l'infirmerie. â Non, Inaba-chan ! Il faut que tu prennes soin de ton propre corps ! DĂ©noncĂ©e Ă son tour par Aoki, Inaba se contenta de dire, « Oui, oui » avec un regard agacĂ© pour qu'il se calme. AprĂšs quelque temps, le professeur principal de la 2nde C et professeur rĂ©fĂ©rent du Club de Recherche Culturelle... autrement dit, celui qui chapeautait toutes les activitĂ©s d'Inaba Ă l'Ă©cole, RyĂ»sen GotĂŽ, pĂ©nĂ©tra dans l'infirmerie. â Salut, Inaba-san ! Comment tu vas ? Oh, tous les autres sont lĂ aussi. Une Ă©lĂšve s'Ă©tait Ă©vanouie â comment pouvait-il ĂȘtre aussi insouciant ? â Je vous ai causĂ© beaucoup de problĂšme, GotĂŽ. Vous pouvez partir maintenant. â ... Tu pourrais montrer un peu plus de respect envers ton prof... Enfin bref. Il s'en fichait pas mal. â Hein ? OĂč est Mme. Yamada ? â Elle est occupĂ©e... Et, d'aprĂšs elle, Inaba s'est effondrĂ©e parce qu'elle a accumulĂ© trop de stress, alors elle ira mieux aprĂšs assez de repos. â Merci, Yaegashi-kun. Alors, qu'est-ce qui s'est passĂ©, Inaba-san ? â Rien de spĂ©cial, dĂ©clara-t-elle sans hĂ©siter. â Dans ce cas... d'aprĂšs ce qu'a dit Mme. Yamada, il n'y a pas de problĂšme. Eh ben, c'est rare de vous voir tous ici, alors si vous avez quelque chose Ă me dire... Mmm ? â Ah ! cria Kiriyama comme si elle venait de se souvenir de quelque chose. â ... J'ai rien Ă©crit pour le numĂ©ro de « RC Mag » de ce mois-ci...! « Ah », « Ah », « Ah », « Ah ». Les quatre autres membres du Club de Recherche Culturelle criĂšrent en cĆur. Apparemment, ils se rĂ©unissaient tous les jours Ă cause du CRC, mais ils avaient complĂštement oubliĂ© l'objectif du club... La seule tĂąche qui leur permettait de confirmer l'existence et l'objectif du club. Puis, GotĂŽ se mit Ă son tour Ă crier. â Ah, oui, au fait, j'ai pas reçu votre maquette avant la date limite. â DĂ©solĂ©e, GotĂŽ. C'est parce qu'on Ă©tait occupĂ© avec une interview Ă grande Ă©chelle rĂ©cemment. On dirait qu'on tiendra pas les dĂ©lais. On mettra les bouchĂ©es doubles pour le numĂ©ro du mois prochain, ok ? Inaba s'en Ă©tait immĂ©diatement sortie. Comment pouvait-elle mentir si facilement ? â Une interview Ă grande Ă©chelle, hein ? Mais « RC Mag » sort tous les mois pour augmenter la visibilitĂ© du club... Enfin bref. Il s'en fichait pas mal. C'Ă©taient seulement dans ces moments-lĂ que Taichi Ă©tait content qu'il soit aussi nĂ©gligĂ©. Par la suite, bien qu'elle avait refusĂ© leur gentillesse, ils Ă©taient tout de mĂȘme dĂ©terminĂ©s Ă la raccompagner chez elle au cas oĂč. Mais comme Inaba avait dĂ©clarĂ© qu'il n'Ă©tait pas nĂ©cessaire de le faire Ă quatre et que deux personnes suffisaient, au final, seuls Taichi et Nagase, qui avaient gagnĂ© Ă pierre-feuille-ciseaux, eurent le privilĂšge de la raccompagner. Les trois discutaient de tout et de rien pendant le trajet jusqu'au domicile d'Inaba, et pendant les dix minutes de marche qui sĂ©paraient sa maison de la station la plus proche. MĂȘme si elle ne se sentait pas bien, Inaba se comportait comme si de rien n'Ă©tait. â Alors, tu vas finir par cracher le morceau, oui ? Taichi, qu'est-ce qui s'est passĂ© entre toi et Yui hier ? demanda subitement Inaba sur le chemin. â Comment ça « ce qui s'est passĂ© » ? Je vois pas le rapport. â Y'en a pas. En gros, si tu me raconte pas tout, je risque de m'Ă©nerver et d'Ă nouveau tomber dans les pommes~ Inaba s'appuya faiblement sur Taichi en passant son bras autour de son cou, exactement comme un ivrogne. â Hm, on se sert de son corps comme arme... T'es vraiment trop fourbe... â Et puis, Iori aussi veut savoir, pas vrai ? â Ouais, vu que je m'entends bien avec vous deux, je me dois de savoir. En voyant Nagase parler aussi sĂ©rieusement, Inaba murmura un « GnĂ© ? » et sembla perplexe. Il semblerait qu'elle ne s'attendait pas Ă ce que Nagase rĂ©agisse comme ça. â Ah, c'est pas si bizarre... Laissez tomber. Regarde, Iori aussi le dit. â Mais Kiriyama veut pas en parler... â Ah~ c'est que tu commences Ă soĂ»ler ! Si c'Ă©tait quelque chose qui s'Ă©tait mal fini, on insisterait pas. De ce que j'en ai compris, je pense que tu peux en parler. Alors, dis-nous tout ! â O-Ouais. Si tu parles pas, je risque moi aussi d'ĂȘtre trĂšs vexĂ©e et avoir une mauvaise opinion de notre relation Ă tous les cinq... Et me retrouver clouĂ©e au lit~ â N-Nagase tient aussi tant Ă savoir. HĂ© ! â Co... Comme elle le dit, j'ai... C'Ă©tait Nagase qui donnait la rĂ©plique Ă Inaba, mais Inaba s'arrĂȘta au milieu de sa phrase. Elle semblait ĂȘtre dĂ©primĂ©e... Se sentait-elle encore mal ? Mais ce n'Ă©tait semble-t-il pas le cas. Taichi voulait lui demander si ça allait, mais avant qu'il puisse le faire, elle retrouva immĂ©diatement son apparence habituelle. â Au final, si tu craches pas le morceau, je vais crier « Ah, un pervers ! » (... Faut croire que je peux pas leur tenir tĂȘte plus longtemps.) Taichi n'entra pas dans les dĂ©tails. Il se contenta de leur raconter ce qu'il avait fait pour que Kiriyama surmonte sa phobie. â Bwahahahaha, comment t'as pu penser à ça ?! « Un idiot qui adore se sacrifier »... Ăa, c'est de la thĂ©rapie de choc ! Hahaha, tu m'en bouches un coin lĂ . Inaba avait rĂ©agi exactement comme prĂ©vu. Mais Nagase rĂ©agit complĂštement diffĂ©remment, ce qui laissa Taichi perplexe. â MĂȘme si je savais que Yui avait du mal avec les garçons... j'aurais jamais imaginĂ© que c'Ă©tait aussi sĂ©rieux, au point de ne pas pouvoir toucher les garçons... Comment est-ce que j'ai pu passer Ă cĂŽtĂ© de ça... Nagase baissa la tĂȘte et lâagita de gauche Ă droite. Sa chevelure soyeuse s'Ă©bouriffa complĂštement. â Je peux mĂȘme pas... ĂȘtre ami avec quelqu'un... mĂȘme aprĂšs tous ces efforts... (Ăa lui fait si mal que ça ?) (Pourquoi est-ce qu'elle va aussi loin ?) Bien que Taichi en ignorait la raison, il dit : â Nagase, Ă©coute. Taichi regarda du coin de l'Ćil l'expression du visage de Nagase, elle leva vivement sa tĂȘte. AprĂšs avoir confirmĂ© que ses yeux, qui Ă©taient aussi beaux que des perles et qui reflĂ©tait sa silhouette, Ă©taient au bord des larmes, il continua. â Je pense que la derniĂšre chose que Kiriyama voudrait... serait de voir quelqu'un se mettre dans cet Ă©tat pour elle. C'Ă©tait parce qu'il avait vu le visage en larme de Kiriyama lorsqu'Aoki s'Ă©tait excusĂ©. â Alors Nagase, ne t'en fais pas autant pour ça. Sois comme avant avec elle. Kiriyama t'en sera plus que reconnaissante. Cette affirmation s'appliquait Ă©galement Ă Taichi. â Comme avant... c'est-Ă -dire...? C'Ă©tait une voix tremblante comme pour demander Ă l'aide. â Comme avant... comme avant... Non, pas la peine de trop rĂ©flĂ©chir. Nagase, tout ira bien si tu la traites sans a priori. C'est le seul moyen... de faire plaisir Ă Kiriyama. â T'es sĂ»r... que ça ira ? â Ouais, ça suffira. Ce n'Ă©tait pas pour la rĂ©conforter. Taichi y croyait dur comme fer. â Hihihi, vous allez vraiment parfaitement ensemble, interrompt Inaba. â Vous avez tous les deux besoin l'un de l'autre, alors ça peut pas mal se terminer. â I-Inaban ! Tu peux arrĂȘter de raconter tout le temps n'importe quoi ? â Hmm ? Tout le temps...? Taichi restait dubitatif. â Tu m'as bien entendue ! Inaban a aussi dit que toi et moi, on formait... la « combinaison parfaite ». Inaba avait effectivement mentionnĂ© Ă Taichi comment les deux allaient bien ensemble. (Peut-ĂȘtre qu'elle a dit la mĂȘme chose Ă Nagase, ce qui explique sa rĂ©action.) â Mais je rĂ©itĂšre mes propos, vous ĂȘtes la « combinaison parfaite ». C'est comme ça... Ah~ Mais Yui est sĂ»rement tombĂ©e sous le charme de Taichi. â Bwah ! Taichi faillit s'Ă©touffer. â I-Inaban... t'es trop directe... â Mais c'est un fait. J'y peux rien, moi. Le problĂšme avec les idiots qui adorent se sacrifier, c'est qu'ils les font tomber comme des mouches. AprĂšs tout, quand on est prĂȘt Ă tout pour aider quelqu'un, c'est source de malentendus. Pour rĂ©sumer, Taichi, t'as pas intĂ©rĂȘt Ă faire pleurer Iori ou Yui, ou tu vas avoir affaire Ă moi... Et oublie pas que des fois, la gentillesse peut aussi blesser. â Je sais. Taichi s'inclina devant Inaba. â Mais Ă vous trois, ça ferait un triangle amoureux ? Haha... Et en ajoutant Aoki, un rectangle amoureux ? Tant que vos relations s'emmĂȘlent pas les pinceaux, ça me va. Elle Ă©tait dĂ©sormais dans un Ă©tat oĂč elle pouvait dire tout ce qui lui passait par la tĂȘte. Alors qu'ils discutaient de tout et rien, ils avaient dĂ©jĂ atteint le domicile d'Inaba. Bien que celle-ci leur avait dit qu'il n'Ă©tait pas nĂ©cessaire de l'accompagner jusqu'au bout, Taichi et Nagase avaient insistĂ© pour la suivre jusqu'au pas de sa porte. â Merci de m'avoir raccompagnĂ©e, Taichi, Iori. â Pas de quoi. Et repose-toi surtout. â En parlant de ça, Inaba, t'es tout le temps en train de rĂ©flĂ©chir pour nous. Mais maintenant, tu devrais penser Ă toi et te reposer. â Je sais... Je vais bien. Inaba dĂ©tourna le regard et esquissa un sourire narquois. Son sourire cachait Ă©galement un soupçon de sadisme. Elle traversa le luxurieux jardin occidental et se dirigea vers la porte d'entrĂ©e... mais sur le chemin, elle se retourna et dit sans dĂ©tour : â Oh, au fait. J'ai failli oublier... Iori, demande Ă Taichi de te guĂ©rir de ton traumatisme. Bien qu'elle l'avait dit sans mauvaise intention, Ă en juger par le visage sidĂ©rĂ© de Nagase, il Ă©tait facile de comprendre que c'Ă©tait un sujet extrĂȘmement dĂ©licat. â Inaban... tu m'avais promis de ne jamais en parler Ă personne, non...? demanda Nagase d'une voix glaçante Ă donner des frissons dans le dos et avec un regard froid digne d'une sculpture de glace. En voyant l'expression du visage de Nagase, Taichi en tomba presque Ă la renverse. â Taichi, si tu peux l'aider, merci de le faire. L'ombre austĂšre d'Inaba disparut dans la maison. Jusqu'au tout dernier moment, elle se prĂ©occupait toujours des affaires des autres. Puis, ils devaient maintenant se rendre Ă la station la plus proche et se dire au revoir... Mais il y avait une ambiance pesante entre Taichi et Nagase. C'Ă©tait Ă cause des derniĂšres paroles d'Inaba. (Est-ce que je devrais lui demander ou pas ? Est-ce que je devrais y faire face ? Est-ce que je devrais rĂ©sister Ă l'envie de lui demander ?) En toute honnĂȘtetĂ©, Taichi ne pouvait voir qu'une seule rĂ©ponse. â Dis, Nagase, c'est quoi ton traumatisme ? MalgrĂ© sa question, Nagase ne rĂ©pondit pas et se mit Ă accĂ©lĂ©rer le pas. Taichi n'insista pas et se tut. (Elle ne tient pas du tout Ă en parler ? Dans ce cas, je devrais arrĂȘter de l'embĂȘter avec ça...) Au moment oĂč Taichi s'Ă©tait fait une raison, Nagase commença Ă parler : â Inaban est trop impulsive ! MĂȘme si je sais bien qu'elle a fait ça pour nous et qu'elle a raison... Nagase ne regardait pas Taichi et continuait Ă regarder devant elle. â Tu souhaites vraiment en savoir plus ? Si tu promets de toujours me traiter comme avant, je veux bien te raconter. Comme si elle avait peur de croiser le regard de Taichi, elle lui tournait complĂštement le dos. Son visage Ă©tait aussi fragile que du verre prĂȘt Ă se briser au moindre contact. Qu'Ă©tait-il arrivĂ© Ă Nagase que les autres ignoraient ? Taichi ne pouvait estimer l'ampleur et noirceur de son vĂ©ritable visage, mais il sentait qu'il serait en danger s'il allait trop loin. Une fois qu'on a vu la partie immergĂ©e, on ne peut plus faire comme si de rien n'Ă©tait. NĂ©anmoins, peu importe le risque... â Je comprends. Je te le promets. Je suis prĂȘt Ă tout si je peux aider. (Si j'accepte pas, je pourrais jamais rien y faire.) (... Je serais pas en mesure de penser Ă ceux qui se tiennent Ă mes cĂŽtĂ©s.) (... et encore moins de les sauver.) â Je savais que tu dirais ça. AprĂšs avoir dit ça, Nagase finit par se dĂ©tendre un peu et esquissa un sourire Ă la fois tendre et moqueur â un sourire qui lui Ă©tait familier, un sourire que Kiriyama avait Ă©galement esquissĂ©, un sourire qui Ă©voquait une impression de mystĂšre. â Tu veux t'assoir un moment ? suggĂ©ra Nagase. Taichi accepta et ils s'assirent sur un petit mur en bĂ©ton prĂšs d'un parking. Nagase Ă©tira ses jambes. « Haaa », soupira-t-elle profondĂ©ment. â J'avais pas envie d'en parler et je sais que je devrais pas... mais maintenant qu'Inaban l'a mentionnĂ©, si je refuse de t'expliquer, tu vas te sentir inquiet et vexĂ©, pas vrai ? â Inaba a mĂȘme ajoutĂ© que je devais t'aider si je pouvais, alors dire que ça ne m'inquiĂšte pas serait mentir. â Je le savais~ dit Nagase en tapant dans des petits cailloux avec ses pieds. Ces derniers rebondirent mais dĂ©viĂšrent vers la droite avant de tomber dans la canalisation. â Alors, Ă©coute bien. Nagase fixa Taichi avec ses yeux de perles noires. C'Ă©tait la premiĂšre fois que Taichi se rendit compte de la beautĂ© sidĂ©rante d'un magnifique visage parfait qui ne montrait aucune Ă©motion. Nagase regarda au plus profond des yeux de Taichi, comme pour en confirmer l'existence, avant de se mettre Ă parler. â ... Mais avant ça, laisse-moi te raconter une blague ! â ...... GnĂ© ? (Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?) â Baah, quand on Ă©tait tout seuls l'autre fois... Enfin, quand j'Ă©tais devenue « Aoki »... Ă cause de la tension, j'avais aussi racontĂ© une blague pour dĂ©tendre l'atmosphĂšre. Alors je me suis dit qu'on devrait toujours commencer par une blague. â C'est pas la peine, hein ?! C'est pas ce que j'attendais ! Pourquoi tu te sens obligĂ©e de dĂ©tendre l'atmosphĂšre quand on n'est que tous les deux ? Ce qu'elle avait dit n'Ă©tait pas qu'un problĂšme d'ĂȘtre sĂ©rieux ou pas. â Mais lĂ maintenant... j'ai aucune idĂ©e de blague ! â Alors tu devrais laisser tomber ! â Nan, je plaisantais. En gros, ça veut dire que « la blague Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir »... Qu'est-ce que tu dis de ça ? â Comment ça, « ce que j'en dis » ?! T'as beau dire que « la blague Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir », mais j'avais pas envie d'en entendre une de toute façon ! â Peut-ĂȘtre bien, mais j'espĂšre que t'as bien compris que le fait que « la blague Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir » ne veut pas dire que j'avais pas de blague, c'est juste que j'ai volontairement choisi une blague qui n'en est pas une ! â Oui, j'ai bien compris que le fait que « la blague Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir » ne veut pas dire que t'en avais pas, mais que t'as fait exprĂšs d'en choisir une qui n'en est pas une ! â Je pourrais Ă©galement ajouter que « la blague qui Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir » n'Ă©tait pas juste « une blague qui Ă©tait une tentative de dire une blague sans en avoir », c'Ă©tait aussi une rĂ©pĂ©tition volontaire du mot « blague » pour faire rĂ©fĂ©rence Ă la blague de la derniĂšre fois, crĂ©ant ainsi une blague dans la blague... Hmm... Ăa commence Ă devenir compliquĂ© tout ça... <!--PFIOU--> â J'avais dĂ©jĂ vaguement devinĂ© depuis le dĂ©but ! â Au fait, tu joues toujours le jeu Ă chaque fois que je pars dans mes dĂ©lires, Taichi ! â Bizarrement, quand je suis avec toi, c'est toujours comme ça... (Pourquoi est-ce qu'on est assis devant un parking Ă raconter des bĂȘtises pareilles ?) â Maintenant, revenons-en Ă nos moutons... Puis, le sourire jovial de Nagase disparut pour laisser place Ă un visage sans Ă©motion. â Je... En fait, j'ai cinq pĂšres... Ah, enfin, seuls trois le sont lĂ©galement. Ouais, c'est ce qui s'est passĂ©. Avant que Taichi eut le temps de se prĂ©parer, Nagase l'avait dĂ©jĂ laissĂ© s'immiscer dans son cĂŽtĂ© sombre. Bien entendu, il Ă©tait dubitatif. â Hm... alors ça veut dire que ta mĂšre a divorcĂ© et... s'est remariĂ©e plusieurs fois ? â Ouais, quelque chose comme ça, mais c'Ă©tait rien de spĂ©cial. Bien que j'ai rencontrĂ© des gens de nature diffĂ©rente, aucun n'Ă©tait complĂštement insupportable. Tout type d'homme â un qui essayait de bien s'entendre avec moi, un qui me dĂ©testait ou un autre qui avait lui-mĂȘme dĂ©jĂ un enfant... Peu importe la personne, je m'entendais plutĂŽt bien avec. Taichi n'avait pas connu ce genre de choses, alors il ignorait si c'Ă©tait quelque chose d'effrayant ou pas. Quatre pĂšres et des frĂšres ou sĆurs qui Ă©taient Ă la base de parfaits Ă©trangers... Nagase pouvait les considĂ©rer comme des membres de sa famille sans aucun problĂšme. â Mais c'est normal que je m'entendais avec eux ! Vu que je m'adaptais Ă chaque fois pour. â Tu... t'adaptais...? Nagase continua tout en regardant le sol en bĂ©ton du parking. â Mon deuxiĂšme pĂšre â ou mon premier « beau-pĂšre » â Ă©tait un peu dur Ă gĂ©rer. J'Ă©tais encore au CP ou en CE1... Pour faire simple, il Ă©tait violent. Ah, mais c'est pas lui le responsable de mon traumatisme ! Enfin, de mon point de vue, yâa mĂȘme pas de traumatisme de toute façon. » Alors quand Inaban a parlĂ© de m'aider, elle parlait peut-ĂȘtre d'autre chose, ajouta-t-elle. J'ai parlĂ© de violence, mais c'Ă©tait pas au point de me retrouver Ă l'hĂŽpital. On peut dire que je le laissais pas faire... Ou plutĂŽt, « je l'ai laissĂ© de pas le faire » ? Taichi ne pouvait qu'Ă©couter attentivement. â J'ai jouĂ© un rĂŽle, celui « d'aller dans le sens des autres ». Que ce fusse ses yeux, son nez, sa bouche ou ses oreilles, ils avaient tous grandi naturellement. La fille, qui n'avait besoin d'aucun changement, esquissa un sourire sans fard, et du fait de sa parfaite clartĂ©, elle ne paraissait que plus mystique et onirique. â ... Je voulais bien me faire voir, mais dans le mĂȘme temps, je ne pensais pas « jouer un rĂŽle ». Je comprenais juste ce que « je » devais faire et ce que « je » devais devenir pour ne pas me faire rĂ©primander... Alors je l'ai fait. J'ignore par contre si je dois m'estimer heureuse ou pas d'ĂȘtre douĂ©e pour ça, au point mĂȘme de comprendre que « si je fais ça et que je deviens comme ça, non seulement on me rĂ©primandera pas, mais on me complimentera en plus »... Alors je l'ai fait. J'ai mĂȘme suivi leurs goĂ»ts et leurs aversions... J'ai gĂ©rĂ© tout ce qui pouvait « me » changer. (Changer son comportement de façon Ă plaire aux autres Ă©tait quelque chose d'ordinaire, plus ou moins, alors ce qu'elle a fait est une version encore plus poussĂ©e et aboutie de ça ?) â Peu aprĂšs que j'ai commencĂ© Ă faire ça, ils ont divorcĂ©. Je suis partie avec ma mĂšre, et elle s'est vite remariĂ©e, et un nouveau pĂšre devint un « membre de ma famille ». Ce nouveau pĂšre n'Ă©tait pas si mauvais. En fait, il Ă©tait gentil, alors je n'avais pas Ă le faire... Mais pourquoi ? Peut-ĂȘtre que mĂȘme si j'Ă©tais une gamine, je me sentais obligĂ©e de jouer un rĂŽle. Et encore une fois, j'ai jouĂ© le rĂŽle qu'il souhaitait. Nagase esquissa un sourire dâauto-dĂ©rision tout en secouant la tĂȘte. â AprĂšs ça, je ne pouvais plus m'empĂȘcher de jouer de nouveaux rĂŽles pour plaire aux gens. Les uns aprĂšs les autres, les uns aprĂšs les autres... Le temps s'Ă©coula, et quand je suis entrĂ©e en troisiĂšme â l'annĂ©e derniĂšre donc â mon cinquiĂšme pĂšre... mourra des suites d'une maladie. C'Ă©tait un homme qui parlait peu, mais qui Ă©tait particuliĂšrement bon. Il avait mĂȘme dĂ©couvert que je jouais un rĂŽle. Et avant de mourir, il m'a dit de « vivre plus librement ». Sa voix Ă©tait aussi claire et transparente que l'eau de roche, et vibrait comme si sa propriĂ©taire Ă©tait en pleurs. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce parce qu'elle s'Ă©tait remĂ©morĂ©e son pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© et le temps passĂ© Ă ses cĂŽtĂ©s. â Ma mĂšre aussi semblait beaucoup l'aimer. J'ignore jusqu'oĂč elle a changĂ©, mais aprĂšs sa mort, ma maman m'a dit en pleurant qu'elle Ă©tait dĂ©solĂ©e que son cĂŽtĂ© impulsif ait pu me causer du tort et qu'Ă partir de maintenant, elle allait essayer de me donner une vie qui me convenait. AprĂšs ça, mĂȘme si on n'Ă©tait plus que toutes les deux, c'Ă©tait une vie tout Ă fait ordinaire... Au final, ma vie a Ă©tĂ© remplie de changements radicaux, mais la fin est heureuse ! Tu vois, y'a aucun traumatisme, non ? Nagase regardait dans les yeux de Taichi en plissant les yeux. La lumiĂšre du soleil d'automne plongeait petit Ă petit dans l'horizon, teintant sa douce chevelure flottant dans le vent d'une couleur dorĂ©e. â Mais, aprĂšs ça â le pire arriva. Le visage de Nagase perdit toute trace d'Ă©motion, comme si elle s'Ă©tait transformĂ©e en statue. â Agir librement et faire ce que je voulais... Pour ça, j'ai essayĂ© de changer, mais... Ă ma grande surprise, tout ce qui me venait Ă l'esprit Ă©tait des questions stupides du genre « Qu'est-ce que j'aime ? » ou « Qu'est-ce que je veux ? » ou « Qui suis-je vraiment ? ». Parce que j'avais jouĂ© un rĂŽle pendant prĂšs de dix ans, je semblais avoir oubliĂ©... le vrai « moi ». Ces dix annĂ©es auraient dĂ» ĂȘtre la pĂ©riode intĂ©grale oĂč elle se serait forgĂ© une personnalitĂ©. Mais, durant toutes ces annĂ©es, cette fille s'Ă©tait constamment adaptĂ©e Ă son entourage. Au final, elle Ă©tait devenue la Nagase d'aujourd'hui. â Puis... jâai commencĂ© Ă stresser. MĂȘme si je dĂ©sirais vraiment ĂȘtre libre et moi-mĂȘme, je ne savais pas quoi faire. J'Ă©tais totalement... perdue. Alors j'ai dĂ©cidĂ© de jouer un rĂŽle pour m'adapter en consĂ©quence Ă l'ambiance, et ce, jusqu'Ă aujourd'hui. (Alors c'est pour ça qu'elle est comme ça.) (Alors c'est pour cette raison qu'elle avait laissĂ© son professeur choisir son club ?) (Parce qu'elle n'avait pas de « moi » sur quoi se baser.) (Et la Nagase qui s'entend bien avec les gens du club est en fait un rĂŽle aussi, qui pense que cette Nagase n'est pas vraiment elle-mĂȘme ?) (C'est Ă cause de ses multiples rĂŽles qu'elle arrive Ă choisir et Ă montrer une telle diversitĂ© d'expressions ?) â Le seul moyen pour moi d'ĂȘtre sĂ»re que c'Ă©tait ma personnalitĂ© originale se trouvait Ă travers ma capacitĂ© Ă dĂ©terminer les attentes des autres, ce qui avait fait que j'Ă©tais devenue ce que je suis aujourd'hui. Mais paradoxalement, c'Ă©tait Ă©galement le dernier rempart qui empĂȘchait le vrai « moi » de complĂštement disparaĂźtre... En thĂ©orie, du moins... Mais maintenant, peut-ĂȘtre du fait que j'Ă©tais trop obnubilĂ©e par l'idĂ©e de faire les choses librement... rĂ©cemment... mĂȘme cette capacitĂ© â mon dernier rempart... s'est mis Ă s'effriter... un sentiment est nĂ© en moi. Du fait qu'elle n'avait pas remarquĂ© l'androphobie de Kiriyama, Nagase s'Ă©tait mise Ă avoir peur. â Que faire... pensĂ©-je. Si j'ai perdu ma capacitĂ©, je vais perdre le vrai « moi »... Et comment allais-je faire Ă partir de maintenant... pour continuer Ă bien m'entendre avec tout le monde...? OĂč et quand devais-je jouer tel ou tel rĂŽle...? Ces derniers temps, le rĂŽle que j'essaie de jouer... semble... hors de contrĂŽle... Inaba avait admis que Nagase Ă©tait la personne la plus instable et la plus en danger. â Puis, ce moi... a fait l'expĂ©rience des Ă©changes de personnalitĂ© et de corps... Bien que j'ai presque perdu l'existence de mon « moi » qui a une personnalitĂ©, je peux toujours vivre en tant que Iori Nagase. Parce que tout le monde m'appelle ainsi quand ils voient mon « corps »...! Peu importe ce qu'il y a Ă l'intĂ©rieur... seulement quand j'ai ce « corps »... Mais, si du fait de ce phĂ©nomĂšne, mĂȘme mon corps venait Ă devenir quelque chose de vague... je perdrais alors ce « moi » qui a une personnalitĂ©... Je perdrais ce « moi » qui a un « corps »... Si ça continue comme ça... petit Ă petit plus personne ne saura vraiment que « je suis qui je suis »... pas mĂȘme moi... Est-ce que... je vais disparaĂźtre de ce monde Ă cause de ça ? Tout en tentant dĂ©sespĂ©rĂ©ment de fuir son passĂ©, ce qu'elle dĂ©couvrit Ă la fin Ă©tait que son monde avait dĂ©jĂ perdu sa forme originelle. Pour son monde fragile qui avait dĂ©jĂ commencĂ© Ă s'effondrer, l'immense sĂ©isme causĂ© par « l'Ă©change de personnalitĂ© » avait Ă©tĂ© trop puissant. Ayant complĂštement perdu pied, Nagase Ă©tait dĂ©sormais en train de s'enfoncer dans les tĂ©nĂšbres, des tĂ©nĂšbres d'une profondeur abyssale. Taichi voulait l'aider. MĂȘme si cela impliquait qu'il devait plonger dans ses tĂ©nĂšbres, il Ă©tait tout de mĂȘme prĂȘt Ă le faire. Mais il ne pouvait pas. Pas parce qu'il avait peur, mais parce que mĂȘme s'il faisait quoi que ce soit, ça ne l'aiderait pas â tout Ă©tait vain. (Il faut que je rĂ©flĂ©chisse et vite.) (Ce que je peux faire pour elle pour le moment...) â Tu disparaĂźtras jamais de ce monde, affirma d'un ton ferme Taichi. â Pourquoi ? demanda Nagase avec des yeux purs et parfaits. â Parce que peu importe ce qui arrivera, peu importe qui tu deviendras, je sais que tu seras toujours « toi ». Taichi ne pouvait mĂȘme pas lancer une corde pour sauver Nagase de la noyade. La seule chose qu'il pouvait faire, c'Ă©tait lui montrer une lueur d'espoir. Elle cligna momentanĂ©ment des yeux, surprise, puis se mit Ă murmurer doucement : â C'est... impossible... â Si. Taichi regardait Nagase dans les yeux tout en parlant. â Comment... tu peux... en ĂȘtre aussi sĂ»r...? Nagase semblait effrayĂ©e. Dans le mĂȘme temps, elle avait interrogĂ© Taichi comme si elle Ă©tait dans l'expectative. â C'est parce que... Nagase, je t'... Ă ce moment-lĂ , la voix d'Inaba rĂ©sonna dans son esprit. « Un idiot qui adore se sacrifier. » Cette phrase pesa lourdement sur Taichi. (Qu'est-ce que j'allais dire ?) (Et puis, pourquoi je ne l'ai pas dit ?) (Est-ce que c'Ă©tait pour l'aider et lui montrer une lueur d'espoir ? Ou autre chose ?) Taichi l'ignorait. Mais il Ă©tait sĂ»r que vu qu'il l'ignorait, il n'avait pas le droit de prononcer « ces mots ». Alors, Taichi se mit Ă parler de façon Ă©vasive et dit : â Euh... Du coup, je peux le faire. Fais-moi confiance, c'est vraiment pas grave. Ce qu'il avait dit Ă©tait absurde et ridicule. Quelqu'un qui avait un soupçon de doute dans son cĆur ne pourrait jamais sauver Nagase. Sa peau pure et claire avec ses yeux en forme de pierre prĂ©cieuse Ă©taient si brillants que Taichi ne put s'empĂȘcher de dĂ©tourner le regard. â Si tu le dis, je vais essayer de te croire... Nagase semblait un peu satisfaite, mais pourtant seule. <noinclude> {| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; padding: 0.2em; border-collapse: collapse;" |- | [[Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 6|Chapitre 6]] | [[Kokoro Connect ~ Français|Page principale]] | [[Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 8|Chapitre 8]] |- |} </noinclude>
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