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Amaryllis au Pays de Glace : Chapitre 4
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==Chapitre 4 : JouĂ© cassĂ©== ===Partie 1=== Une pĂ©nombre insondable enveloppe le village tout entier, et le silence rĂšgne en maĂźtre jusqu'Ă l'arrivĂ©e de l'aube. Il n'existe aucune distinction entre le jour et la nuit dans ce monde souterrain que la lumiĂšre ne peut atteindre. Du coup, les villageois ont choisi huit heures par jour pour former la « nuit », pĂ©riode durant laquelle tout le monde se met en mode veille pour Ă©conomiser l'Ă©nergie. La luminositĂ© du toit y est rĂ©duite au minimum, et il est impossible de voir sans ajuster sa sortie optique. Cela fait une semaine depuis la fĂȘte de la priĂšre. (Enfin fini...) AprĂšs avoir effectuĂ© les ravitaillements du jour, je retourne au village et me dĂ©pĂȘche de rentrer chez moi. Du fait de ma position de maire adjointe, ma maison se trouve juste Ă cĂŽtĂ© de la mairie<!-- « senate hall » traduit en anglais par town hall dans le premier chapitre, Ă voir si je rĂ©adapte tout ça Ă la fin. Genre mairie->sĂ©nat, maire->prĂ©sident, maire adjointe->vice prĂ©sidente-->. Et Ă cinq minutes de chez moi... (Hein ?) J'aperçois quelqu'un dans le parc malgrĂ© l'heure tardive. Je reconnais cette tĂȘte hĂ©misphĂ©rique. â Gappy ? demandĂ©-je. Un couinement se fait entendre. L'ombre se tourne lentement dans ma direction alors que les chenilles produisent un grincement. â Ama... ry... llis ? â Qu'est-ce que tu fais ici Ă cette heure-ci ? â Le... Il semble avoir plus de mal Ă voir que d'habitude, sĂ»rement du fait de la trĂšs faible luminositĂ© ambiante. â L-L-L-Le parc... C'est lĂ , oĂč on, joue, p-pas vrai ? â Oui. â A-A-Alors, je-je suis venu, jouer. â Ă cette heure-ci...? demandĂ©-je. Gappy me rĂ©pond par un hochement de la tĂȘte. (Ah, je vois.) Je viens de comprendre. â Tu es lĂ pour Daisy, n'est-ce pas ? â Euh... Gappy reste silencieux. Il est tellement facile de lire sur le visage de cet enfant. Cela fait une semaine depuis la fĂȘte de la priĂšre, mais Daisy et Gappy ne se sont toujours pas rĂ©conciliĂ©s. GĂ©nĂ©ralement, ça ne dure pas plus d'un jour, c'est la premiĂšre fois que ça traĂźne aussi longtemps. â Daisy aime vraiment ce parc. â D-Daisy, a-adore, ce parc. â Elle adore monter sur la balançoire. â E-Elle est, trĂšs douĂ©e, pour ça. Elle va, plus vite, plus haut, que tout le monde. Tout en parlant de Daisy, Gappy continue Ă Ă©mettre des cliquetis, comme Ă son habitude. J'Ă©coute ses paroles dĂ©cousues encore quelque temps. Il n'y a que nous deux dans le parc, et pour un passant, cela pourrait ressembler Ă un rendez-vous nocturne. â ... La mĂ©daille de fleur, marmonne Gappy. â Hein...? â Daisy, veut, la mĂ©daille de fleur. â La mĂ©daille de fleur... celle de la fĂȘte ? Je retire la mĂ©daille accrochĂ©e Ă ma poitrine. Elle est donnĂ©e Ă tous ceux qui ont remportĂ© un prix lors de la cĂ©rĂ©monie de la fĂȘte de la priĂšre. Elle est faite Ă partir des plantes de glace de la ForĂȘt Paradoxale. Ces fleurs ont fleuri il y a plus de cent ans. â Daisy, n'a jamais, gagnĂ©. De tous les enfants, les seuls, qui n'ont jamais gagnĂ©, sont Daisy, et moi... alors, je voulais vraiment, cette mĂ©daille. Je pensais que cette annĂ©e, juste cette annĂ©e... â Je vois... AprĂšs la fĂȘte de l'an dernier, les seuls enfants Ă ne pas avoir de prix Ă©taient Daisy et Gappy. En mettant de cĂŽtĂ© ce dernier, il Ă©tait inconcevable que Daisy la mauvaise perdante puisse accepter ça. â J-J-J-J-Je... Gappy se met Ă Ă©lever Ă©tonnamment la voix. â Je veux donner cette mĂ©daille, Ă Daisy, dit-il d'un ton ferme, telle une promesse. Pour la remercier, de jouer, avec un, jouet cassĂ©. â Je vois... Je m'accroupis et Ă©change un regard avec Gappy. Le brouillard nocturne se condense, humidifiant ses lentilles rondes. â Mais il est dĂ©jĂ tard, tu ferais mieux de rentrer maintenant... d'accord ? Je lui caresse la tĂȘte, et il acquiesce. Quelque chose semblable Ă une larme coule de ses lentilles. ===Partie 2=== Il n'y a pas de ciel Ă©toilĂ© dans le monde souterrain. NĂ©anmoins, les cristaux qui peuplent la voĂ»te brillent de temps Ă autre, donnant l'illusion de voir des Ă©toiles scintiller. Je regarde Gappy rentrer chez lui, et m'assois sur la balançoire tout en admirant le ciel nocturne. Je me remĂ©more ce qu'il m'a dit. ''Pour la remercier, de jouer, avec un, jouet cassĂ©.'' Il fut un temps oĂč Gappy Ă©tait un jouet. HGP.10ÎČ, un robot jouet d'extĂ©rieur adaptĂ© aux enfants de trois ans et plus. Jouer Ă cache-cache, Ă la balle, au cheval â durant les trente annĂ©es qui ont suivi sa fabrication, il divertissait les enfants sur le toit d'un supermarchĂ©. Il pouvait courir tout en portant des enfants sur les Ă©paules, ou jouer Ă chat avec eux. Mais, comme pour nâimporte quel autre jouet, vint le jour oĂč le vieillissant Gappy fut jetĂ© Ă la poubelle. Un jour lors de sa trentiĂšme annĂ©e de service, il fut retirĂ© du toit du supermarchĂ© Ă cause d'une dĂ©faillance. Par la suite, il a Ă©tĂ© mis en vitrine d'une boutique de seconde main, avant d'ĂȘtre achetĂ© lors d'une sombre vente aux enchĂšres en ligne. C'est complĂštement par hasard qu'il s'est retrouvĂ© dans le village. Quand « la fin » est arrivĂ©e il y a cent ans, il a Ă©tĂ© illĂ©galement abandonnĂ© prĂšs du village. MĂȘme aprĂšs ĂȘtre arrivĂ© ici, Gappy est restĂ© en mauvais Ă©tat. Il lui en faut peu pour entrer en surchauffe, et « Ga-ppy », un court-circuit. Du coup, dĂšs qu'il joue avec les enfants du village, il est souvent laissĂ© de cĂŽtĂ©. Et quand il finit par s'en rendre compte, il est tout seul. NĂ©anmoins, il a tout de mĂȘme droit Ă sa lueur d'espoir. â Ta tĂȘte me revient vraiment pas. Et celle qui lui parle, ou plutĂŽt qui lui cherche des noises, est une fille Ă la douce chevelure chĂątaigne, Daisy Stalk. â Bah, on dirait que je vais avoir le malheur de devoir jouer avec toi. Estime-toi heureux ! MalgrĂ© cette attitude arrogante, la fille et Gappy sont devenus amis. â Ah... Je viens de me rendre compte de quelque chose. Il y a une ombre Ă l'entrĂ©e du parc. Elle semble ĂȘtre en train de scruter l'intĂ©rieur Ă la recherche de quelque chose, avant de rebrousser chemin dans l'obscuritĂ©. â Daisy...? appelĂ©-je. La silhouette se met Ă trembler. â N'aie pas peur. C'est moi, continuĂ©-je un peu plus fort cette fois-ci. â Ama... ryllis ? marmonne la fille en retour. â Viens par ici. Je lui fais signe depuis la balançoire. Elle semble hĂ©siter, mais finit par entrer dans le parc. â Alors c'est toi. â Et... alors ? Daisy me regarde Ă travers ses mĂšches soyeuses. â Gappy vient juste de passer, alors je me demandais si t'allais venir aussi. â Gappy Ă©tait lĂ ...? me demande la fille, la tĂȘte baissĂ©e. â Oui, Ă l'instant... tu veux que je lui dise de revenir ? Je pose mon doigt sur ma tempe. C'est un geste qui me permet de me connecter au rĂ©seau sans fil. â Non, ça ira. Daisy secoue la tĂȘte lĂ©gĂšrement, et s'assoit sur la balançoire Ă cĂŽtĂ© de la mienne. Puis, le silence tombe. ''Kwii, kwii.'' Seul le bruit des chaĂźnes des balançoires rĂ©sonne dans le vide nocturne du parc. Il semble faire Ă©cho avec les sentiments de la fille, et moi-mĂȘme, je suis prise dâune certaine mĂ©lancolie. â ... Dis. Comme pour marmonner Ă elle-mĂȘme, Daisy brise le silence. â Pourquoi il est venu ici ? Je lui explique la raison, et Daisy lĂšve immĂ©diatement la tĂȘte, avant de la baisser Ă nouveau. â ... Je vois. â Pourquoi ne pas vous rĂ©concilier ? demandĂ©-je. Daisy reste silencieuse. NĂ©anmoins, la balançoire monte un peu plus haut. Daisy et Gappy ne se sont pas adressĂ© la parole depuis la fĂȘte de la priĂšre. Ils se sont croisĂ©s Ă plusieurs reprises au parc, mais Ă chaque fois, Daisy se dĂ©pĂȘche de s'en aller. Le pauvre Gappy a tentĂ© Ă chaque fois de la rattraper, mais en vain. â ... En fait, marmonne la fille, Gappy a raison. â ... J'Ă©coute sans rien dire. â C'est de ma faute, j'aurais dĂ» vĂ©rifier le tremplin avant. â ... Je vois. â Mais quand on a ratĂ©, j'Ă©tais tellement Ă©nervĂ©e que j'ai... Ă ce moment-lĂ , Daisy retrousse ses lĂšvres. L'obscuritĂ© de la nuit se reflĂšte dans ses grands yeux, tandis quâune couleur plus profonde que la mer semble ĂȘtre sur le point de dĂ©border<!--sĂ»rement une image pour dire que les larmes lui montent aux yeux-->. â ... Il est temps que je rentre. AprĂšs un moment de silence, Daisy se lĂšve. â Hm, il est tard. Je ne tente pas de l'arrĂȘter. Je sais que mĂȘme si je ne fais rien, ils finiront par se rĂ©concilier. (Cette fois-ci, ça a vraiment durĂ© longtemps, mais je suis persuadĂ©e qu'ils feront la paix. Ils sont amis, des amis irremplaçables l'un pour l'autre.) Et aprĂšs avoir regardĂ© la fille boitiller jusqu'Ă la sortie du parc, je quitte Ă mon tour les lieux. J'ai l'intention de rentrer chez moi, vu qu'il est tard. (Ils vont encore participer ensemble Ă la prochaine fĂȘte, pas vrai ?) Tout en pensant ça, je me dirige vers chez moi. Et au moment oĂč je suis sur le point d'y arriver... â Amaryllis. Je reçois une transmission sans fil. ===Partie 3=== â HĂ©, si tu tentes quoi que ce soit, je te le pardonnerais jamais. â Dis pas ça. Contente-toi de regarder. â HĂ©, je t'ai dit de pas me toucher. Je pince sa main baladeuse. â AĂŻeuh ! crie-t-il de façon Ă peine exagĂ©rĂ©e. â Bon... Je le fixe du regard. â Q-Qu'y a-t-il de si urgent... Ă cette heure-ci ? Celui qui m'a appelĂ© Ă travers le rĂ©seau d'urgence n'est autre qu'Eisbahn. « C'est important. Merci de venir. » GĂ©nĂ©ralement, je ne suis pas du genre Ă me laisser berner par ses mots doux. Mais depuis notre duo Ă la fĂȘte de la priĂšre, ma position envers lui n'est plus aussi ferme qu'avant. â C'est ça. Il tient quelque chose entre ses doigts. C'est une puce Ă©lectronique de la taille d'un ongle. â ... Une carte mĂ©moire haut de gamme ? â Ouais. Y'a sĂ»rement des donnĂ©es importantes dedans. Je voulais y jeter un Ćil avec toi. â ... â Quoi ? â Ah, non, c'est rien. Je me sens un peu dĂ©semparĂ©e et apathique l'espace d'un instant. Je n'espĂšre rien, mais qu'est-ce qui lui prend d'appeler une jeune fille au beau milieu de la nuit pour « regarder une vidĂ©o intĂ©ressante » ? Je ne suis plus une gamine. Non, je n'espĂšre vraiment rien. â Bon, lançons le lecteur vidĂ©o. â Une seconde. C'est pas celui de nos maĂźtres...?! Eisbahn sort lentement quelque chose. C'est le poly-Ă©cran de la derniĂšre fois. â Tu l'as piquĂ© ?! â Je l'ai juste empruntĂ©, nuance ! Et personne en saura rien. â EspĂšce d'idiot. On n'a pas le droit. Le maire nous a formellement interdit d'entrer lĂ -dedans. Au sujet de cette piĂšce qu'on a trouvĂ© il y a trois semaines, la « piĂšce secrĂšte », le maire a restreint l'accĂšs Ă celle-ci Ă toute personne non impliquĂ©e. « L'enquĂȘte n'est pas encore terminĂ©e », c'est pour cette raison qu'on n'a pas encore rĂ©vĂ©lĂ© son existence aux autres. â HĂ©hĂ©, plus tu t'opposes, plus ça me donne envie. â Non, c'est non... Et puis, ce truc... Je jette un Ćil en direction de la puce. â C'est celle qui est remplie de cochonneries ? â Y'a mĂȘme une fille qui te ressemble dans le tas. â Tes circuits mentaux ont pĂ©tĂ© un cĂąble ou quoi ? J'Ă©crase le pied d'Eisbahn avant de m'en aller. â Je rentre ! J'ai vraiment Ă©tĂ© stupide d'espĂ©rer un peu de romantisme de sa part. â HĂ©, attends ! C'Ă©tait une blague, une blague ! Il m'agrippe prĂ©cipitamment Ă l'Ă©paule. â J'ai pas encore regardĂ© ce qu'il y a dedans ! Et puis, je suis sĂ»r que tu regretteras de pas voir son contenu ! Elle contient le secret de nos maĂźtres ! â ... Vraiment ? Je m'arrĂȘte, et me retourne. â ... B-Bien sĂ»r. â Alors pourquoi tu dĂ©tournes le regard ? â Ah, c'est-Ă -dire que... Il tend la puce. â Je l'ai trouvĂ©e dans le placard « top secret », alors ça peut ĂȘtre que ça. â Comme des vidĂ©os cochonnes top secrĂštes ? â C'est pas impossible. â Je rentre. â Attends, attends, attends, Amaryllis ! mâinterpelle-t-il, avant de continuer avec une voix mielleuse<!--La VA dit ringarde (cheesy), mais ça parait bizarre-->. C'est grĂące Ă moi que t'as pu remporter le « grand prix » de la fĂȘte, pas vrai ? â Arg... ConfrontĂ©e Ă ce fait, je flĂ©chis un peu. â J'ai pas pu voir le contenu, vu quâil a Ă©tĂ© chiffrĂ© avec un drĂŽle d'encryptage. Il est pas encore trop tard si c'est juste du porno, alors je t'en supplie. S'il te plaßßßt ? â Hmm... SĂ©rieux ? â Oui, vraiment. â ... D'accord. Pour ĂȘtre franche, je suis vraiment trĂšs intriguĂ©e par le contenu de la puce. Il y a Ă©galement ce cĂŽtĂ© « top secret » qui a attisĂ© encore plus ma curiositĂ©. â Mais on va devoir la dĂ©crypter, non ? â Va demander Ă Viscaria. â Je vois, y'a qu'elle qui peut... Hein ? Je tourne la tĂȘte dans sa direction. â ... Hm ? Qu'y a-t-il ? Eisbahn dĂ©tourne le regard avec un sourire. â Alors comme ça, tu m'as fait venir... juste pour que j'appelle Viscaria ? â Bah, y'a aucune chance qu'elle vienne si je l'appelais moi-mĂȘme, non ? Mais si c'est toi, c'est une autre histoire. â ... Alors je fais juste de la figuration, c'est ça ? Je le dĂ©visage, complĂštement agacĂ©e. â HĂ©hĂ©hĂ©, jâadore quand un plan se dĂ©roule sans accroc... Ouch !<!--Hannibal style--> Je le frappe au visage avant de crier : â Je rentre tout compte fait ! ===Partie 4=== â Je vois. C'est un sacrĂ© chiffrement de donnĂ©es... Viscaria inspecte l'Ă©cran tout en pianotant sur le clavier avec ses antennes. Elle a Ă©tĂ© appelĂ©e au beau milieu de la nuit, mais elle a l'air de bien s'amuser. Au final, « Je rentre ! » « Attends, attends ! » « Je suis vraiment en rogne ! » « Je t'en supplie, Amaryllis ! », aprĂšs une querelle futile de plus de dix minutes, j'ai fini par cĂ©der et appeler Viscaria. â Allez, souris ! â Me parle pas, toi ! Je tourne la tĂȘte d'un air boudeur. Ăa ne m'aurait pas dĂ©rangĂ© s'il avait dit « regardons la vidĂ©o ensemble », mais je n'aurais jamais cru qu'il se servirait de moi comme « appĂąt » pour Viscaria. Mais pourquoi est-ce que ça m'Ă©nerve autant ? â Waouh, eh ben. On a bien affaire Ă un truc top secret des maĂźtres ! Le degrĂ© d'encryptage est vraiment d'un autre niveau. Viscaria continue Ă dĂ©crypter avec excitation. Elle ressemble vraiment Ă un enfant Ă qui on vient de donner un nouveau jouet. â T'as rĂ©ussi ? Je suis assise Ă cĂŽtĂ© d'elle. Tant qu'Ă faire, je me dis qu'on devrait tout faire pour voir le secret de nos maĂźtres, quel qu'il soit. â Une seconde. Si je fais ça, et que je craque ce verrou, alors... Les antennes qui sortent de sa main droite tapotent sur le clavier de façon dĂ©sordonnĂ©e. â Et voilĂ le coup final ! ''Tadam !'' Elle tape sur les touches de façon théùtrale, et l'Ă©cran se met soudain Ă clignoter. Puis, il vire au noir et d'innombrables mots remplissent l'Ă©cran. â C'est fini ? â Bien sĂ»r. Viscaria mime un pouce vers le haut avec ses antennes. Elle est resplendissante quand il est question de rĂ©paration ou d'analyse, son visage dĂ©borde littĂ©ralement de joie, comme un enfant jouant Ă chat. Peut-ĂȘtre que ses mains sont vraiment faites pour ça. â Bon, qu'est-ce qu'on attend pour regarder cette vidĂ©o ultra hot ? Eisbahn enroule son bras sur mes Ă©paules. â Et puis quoi encore ? Et de toute façon, c'est pas un truc cochon. â HĂ©hĂ©hĂ©. Puis, Ă ce moment-lĂ ... â ... Si je peux me permettre, est-ce vraiment le lieu pour regarder cette vidĂ©o ? â Woah ?! On se retourne Ă l'unisson. Le visage au masque d'argent, Götz « le bras de mĂ©tal », se tient lĂ . â D-Depuis quand...? demandĂ©-je, prise de court. â Je dois avouer que cela fait un certain moment, rĂ©pond-il calmement. â Qu'est-ce que tu fous lĂ , toi ?! â Dame Viscaria m'a contactĂ©. â Quoi ? Eisbahn se tourne en direction de l'intĂ©ressĂ©e. Et la fille Ă la courte chevelure rousse se contente de rĂ©pondre : â C'est pas tous les jours qu'on tombe sur ça, alors je me suis dit qu'il Ă©tait prĂ©fĂ©rable que tout le monde la voit. â Reconnaissant je vous suis pour l'invitation. (Hein ?) Je me tourne vers Götz. â Ăa alors, j'aurais pensĂ© que tu t'y opposerais, Götz. â Qu'insinuez-vous par lĂ ? â Ben, le maire nous a strictement interdit de toucher Ă cette piĂšce, non ? T'es gĂ©nĂ©ralement toujours trĂšs Ă cheval sur les rĂšgles. Götz se met immĂ©diatement Ă froncer des sourcils avec un regard maussade. (Ah, il l'a mal pris ?) â Non, c'est-Ă -dire que... Je dois bien avouer que je reste un homme aprĂšs tout, j'ai effectivement un intĂ©rĂȘt non nĂ©gligeable pour les secrets du corps fĂ©minin... â Hein ? Le corps fĂ©minin ? â Ferais-je fausse route ? « On va regarder un porno tous ensemble, alors amĂšne-toi, Götz. » C'est ce que m'a dit Dame Viscaria... Tout le monde se tourne tous ensemble vers la personne en question. â Hein...? Elle se met Ă pencher la tĂȘte de façon innocente, tout en clignant des yeux. Puis, elle pointe du doigt le poly-Ă©cran, tout en demandant avec surprise : â C'est pas le cas ? Ils sont tous irrĂ©cupĂ©rables. ===Partie O=== Et ainsi... Ce n'est pas la vidĂ©o pornographique que tout le monde espĂ©rait, mais comme prĂ©vu, nous lançons la lecture du contenu de la puce. En cercle autour de l'Ă©cran, de droite Ă gauche, il y a Eisbahn, moi, Viscaria puis Götz. Une fois la vidĂ©o en route, les yeux de chacun sont rivĂ©s sur l'Ă©cran. â Woah, ça date d'avant « l'Ăge de Glace »...? Sur l'Ă©cran, on peut voir le paysage d'une ville avec de grands bĂątiments. Devant la gare, alors que la foule se dĂ©place, il y a un homme qui dit quelque chose. Malheureusement, la voix est inaudible, mais Ă en juger par le logo sur l'Ă©cran, il est Ă©vident qu'on a affaire Ă une vidĂ©o promotionnelle d'une quelconque entreprise. (MaĂźtres...) Pour les gens de cette Ă©poque, ça devait ĂȘtre quelque chose de commun. Mais pour nous, qui vivons sous terre depuis cent ans, il y a un grand sentiment de nostalgie. On voit nos maĂźtres, les routes qu'ils ont empruntĂ©es, leurs rires, leurs respirations... â Regardez ! Une crĂšche ! Et tant d'enfants !!! L'ex-robot nounou que je suis s'enflamme en voyant cette sĂ©quence. â Quelle immense usine de maintenance... L'ex-mĂ©cano Viscaria regarde avec des yeux brillants de mille feux. â Il y a un théùtre ! C'est le Théùtre Central National ! L'ex-acteur Götz se rapproche de l'Ă©cran. L'agitation des rues, la banlieue calme, les plaines luxuriantes, les ports majestueux<!--unheralded (non annoncĂ©) en anglais, sauf que ça n'a aucun sens ici...--> â ces images se mettent soudain Ă dĂ©filer pendant qu'un journaliste parle. DĂšs qu'un nouvel endroit apparaĂźt, « Wah ! » « Incroyable ! » « Que de souvenirs. » Il y a une telle ferveur. C'est une scĂšne comme si des enfants visitaient un zoo pour la premiĂšre fois, « Trop fort, un panda ! » « Y'a un lion lĂ -bas ! ». Mais au milieu de tout ça, Eisbahn semble diffĂ©rent. De temps en temps, il regarde l'Ă©cran sans rien dire, en baissant parfois les yeux. Il semble un peu mal Ă l'aise. (Mais au fait...) Une question me traverse l'esprit. (Qu'est-ce que faisait Eisbahn Ă cette Ă©poque ?) C'est une question qui m'a toujours taraudĂ©e. Viscaria Ă©tait une mĂ©cano, Götz un acteur et moi une nounou. NĂ©anmoins, personne ne sait rien du passĂ© d'Eisbahn. Je lui ai posĂ© la question Ă maintes reprises, mais il a toujours esquivĂ© le sujet, « Le passĂ©, c'est le passĂ©, pas la peine d'en parler ». Blond, dragueur, une puissante arme au bras droit. Personne ne sait comment il s'est retrouvĂ© comme ça, ce qu'il a pu vivre. MĂȘme moi qui suis la personne la plus proche de lui au village (mĂȘme si c'est parce qu'il passe son temps Ă me harceler) ne connait pas grand-chose de lui. (Peut-ĂȘtre qu'il Ă©tait videur dans une boite de striptease ou un truc du genre.) Je jette un regard vers son visage de profil. Ses yeux indiffĂ©rents tĂ©moignent d'une mĂ©lancolie, un peu triste. Et ainsi, trois heures passent. â Ahh... Une fois la vidĂ©o terminĂ©e, tout le monde pousse un soupir nostalgique. AprĂšs plus de cent ans, on a enfin pu voir quelque chose en rapport avec nos maĂźtres adorĂ©s. C'est une magnifique vidĂ©o remplie de nostalgie, de joie et de mĂ©lancolie. Encore sous le coup de la fascination, je me perds dans mes pensĂ©es quelques instants. (Hein, mais, une seconde...?) Une fois l'excitation retombĂ©e, je suis prise d'un doute. â HĂ©, vous trouvez pas ça bizarre ? â Hein ? s'exclame Viscaria qui est en train de vĂ©rifier l'Ă©tat du poly-Ă©cran. Comment ça ? â C'est censĂ© ĂȘtre un truc top secret, non ? On y voit plein de nos maĂźtres, c'est super et tout... mais en quoi c'est secret ? â Ah. Viscaria semble avoir compris, et se met Ă parler : â Bah, c'Ă©tait peut-ĂȘtre une vidĂ©o du quotidien qui pour une raison ou une autre s'est retrouvĂ©e lĂ ? Götz prend Ă son tour une pose songeuse tout en posant son menton sur sa main. â Eisbahn, elle Ă©tait bien dans le placard « top secret » ? Je regarde en direction du robot blond Ă cĂŽtĂ© de moi. â Bah, ouais. Y'a Ă©crit « top secret » lĂ . â C'est vraiment bizarre. La vidĂ©o ne contient rien de spĂ©cial qui pourrait mĂ©riter d'ĂȘtre cachĂ©. Je reste dubitative. (Ah, c'est vrai.) Je me rappelle de quelque chose. â Et d'ailleurs, c'est qui ce robot ? demandĂ©-je. â Si je puis me permettre, de qui est-il question ? s'interroge Götz en se tournant vers moi. â Je parle du robot dans la piĂšce secrĂšte. â Ahh, celui qui est mort en face du moniteur... â Ouais, celui-lĂ mĂȘme. Si c'est « top secret », je pense que ça a quelque chose Ă voir avec ce robot, tentĂ©-je de dĂ©duire. â Possible, marmonne Eisbahn. â On dirait qu'on va devoir inspecter cette piĂšce du sol au plafond. â Je vais demander la permission au maire. â Pas la peine de s'embarrasser avec ça. â Y'a pas le choix. Alors qu'on continue Ă dĂ©battre entre nous... â Une seconde. Viscaria lĂšve soudain la main. â Je vois, c'Ă©tait donc ça. Venez par ici. â Quoi ? Qu'y a-t-il ? Tout le monde s'assoit autour de Viscaria qui est en train de regarder le poly-Ă©cran. â C'Ă©tait un leurre. â Un leurre ? â Je pensais avoir complĂštement dĂ©chiffrĂ© les donnĂ©es, mais on dirait qu'il manque encore un bout. â En clair, le vĂ©ritable secret se cache derriĂšre ? â Oui. La main de Viscaria dĂ©gaine Ă nouveau ses antennes et elle se met Ă marmonner dans sa barbe. â Et voilĂ , on y est presque ! Elle pianote sur le clavier et l'Ă©cran apparaĂźt de nouveau. « J'ai hĂąte ! » « HĂ©hĂ©, voilĂ l'Ă©pisode deux. » « Je dois avouer que je suis impatient ! ». On est tous excitĂ©s et plein d'attente. Le lecteur se met Ă briller. La vidĂ©o commence. Et ainsi, on comprend... La raison pour laquelle elle Ă©tait top secrĂšte. ===Partie 5=== AprĂšs plus d'une dizaine de secondes d'images brouillĂ©es, la vidĂ©o commence enfin vraiment. â ...? Ce qui apparaĂźt en premier ressemble Ă un grand espace. Des dizaines de milliers de personnes sont rassemblĂ©es lĂ , et elles semblent protester contre la dictature, alors que des cris de mĂ©contentement se font entendre. â ... Ă mort ! Les personnes crient quelque chose. Les yeux injectĂ©s de sang, ils vocifĂšrent des « Ă mort ! » « Crevez ! » « DĂ©gagez ! » « J'en reviens pas ! ». Parmi eux, « Ă l'aide ! » « Nooon ! ». On entend des hurlements de femmes et des pleurs d'enfants. C'est une scĂšne que j'aurais cru tout droit sortie d'un film d'horreur de l'Ăšre finale. (L'Ăšre finale...?) On regarde la date de la vidĂ©o, et se rend compte qu'elle a Ă©tĂ© filmĂ©e il y a cent huit ans. C'est l'annĂ©e oĂč le monde a soudain Ă©tĂ© frappĂ© par une vague de froid avant de rapidement entrer dans l'Ăąge de glace â l'Ăšre finale. La vague de froid a gelĂ© toute crĂ©ature vivante, et les gens qui ont fui sous sa terreur. Avant le dĂ©but mĂȘme de l'Ăąge de glace, de nombreux maĂźtres avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© engloutis par le froid. (Mais c'est Ă©trange.) Ă en juger par la scĂšne, il semblerait que deux groupes s'affrontaient. Il y a des milliers de personnes sur la colline, et des dizaines de milliers d'autres dans la vallĂ©e en contrebas. En y regardant bien, cela ressemble Ă deux armĂ©es qui s'affrontent.<!-- anecdote inutile, mais Ă l'heure oĂč je traduis ces lignes, je suis en train de jouer Ă Frost Punk. Ăge de glace, survie, rĂ©bellion, sacrĂ© hasard !--> â On dirait des robots militaires, non ? Viscaria pointe du doigt l'Ă©cran. Ă cet endroit, des centaines de robots d'un noir brillant sont alignĂ©s, et ces soldats semblent monter la garde Ă cet endroit, avec une vue dominante sur les dizaines de milliers de personnes plus bas. On dirait qu'ils protĂšgent la « minoritĂ© » sur la colline de la « majoritĂ© » en contrebas. â Vu leurs modĂšles, c'est sĂ»rement des robots de la derniĂšre gĂ©nĂ©ration, des « F.310 »... dit Viscaria avec un regard sĂ©rieux. (Que font-ils ?) La horde de dizaines de milliers s'approche du pied de la colline. Certains en premiĂšre ligne ont commencĂ© Ă l'escalader. â En somme, c'est une rĂ©bellion, marmonne Eisbahn. â Il semblerait bien, acquiesce Götz, rarement d'accord avec lui pourtant. Les deux observent l'Ă©cran d'un air grave. Puis, les robots militaires sur la colline lĂšvent lentement leurs Ă©pais bras mĂ©talliques. Leurs avant-bras se plient alors Ă 90 degrĂ©s, dĂ©voilant des cylindres de couleur argentĂ©e. (Des armes Ă feu...?) Les armes sont pointĂ©es vers la foule mĂ©contente. Ă ce moment-lĂ , je ne comprends pas encore bien la scĂšne qui se dĂ©roule sous mes yeux. â Feu ! Une voix rĂ©sonne. C'est la voix forte et retentissante d'un officier. Les robots recevant l'ordre se mettent Ă tirer avec leurs bras, crachant des rayons lasers bleus de leurs armes Ă l'unisson. (Hein...?) Les rayons laser pleuvent sur l'avant du groupe. Quelque chose semble s'Ă©vaporer, et de la fumĂ©e rougeĂątre se met Ă jaillir tel un geyser. De gros morceaux de chair tombent du ciel, et c'est seulement Ă ce moment-lĂ que je rĂ©alise vraiment ce qui s'est passĂ©.<!-- and only then do I realize that it's vaporized 'blood goblets'. --> (H-Hein...?!) Des centaines de personnes sont pulvĂ©risĂ©es en vapeur rouge, et les personnes juste derriĂšre sombrent dans l'horreur. Les hurlements sonnent comme des frictions mĂ©talliques, et il y a un immense chaos gĂ©nĂ©rĂ© par la peur et la colĂšre â les gens qui se mettent Ă fuir, ceux qui commencent Ă escalader la colline par colĂšre, ceux qui tombent et qui se font piĂ©tiner, un homme qui se tord de douleur parce que la moitiĂ© de son corps a Ă©tĂ© vaporisĂ©, ses boyaux se dĂ©versant sur le sol, une femme qui semble ĂȘtre une mĂšre, complĂštement terrorisĂ©e alors que son bĂ©bĂ© a perdu sa tĂȘte. HĂ©las, ce n'est que le dĂ©but. Les bras des robots tirent Ă nouveau, et les rayons laser bleus s'abattent Ă nouveau tel le jugement final. L'avant de la foule explose Ă nouveau de façon sanglante, et une pluie de chair tombe sur eux. Personne n'ose rĂ©sister. Ceux poussĂ©s jusqu'ici par la colĂšre se mettent Ă fuir le visage couvert de sang. La foule se disperse rapidement telle une vague se retirant, et ceux qui ont Ă©tĂ© piĂ©tinĂ©s et qui ne peuvent plus bouger ont Ă©tĂ© laissĂ©s Ă l'abandon comme des vieux mouchoirs.<!-- and those who are trampled and unable to get away are left them like red water spouts. --> Mais ce n'est toujours pas fini. Les rayons destructeurs semblent avoir l'intention d'Ă©radiquer les fuyards jusqu'au dernier. Une troisiĂšme, une quatriĂšme, d'innombrables salves sont tirĂ©es dans le dos des gens. Il y a du sang rouge, sang rouge, des litres et des litres, sang sang sang rouge rouge rouge... (ArrĂȘtez, arrĂȘtez, arrĂȘt...!!!) Je serre mon corps avec mes bras, mais malgrĂ© tout, mes yeux ne peuvent pas quitter l'Ă©cran. Il en va de mĂȘme pour les autres. Leurs yeux sont Ă©carquillĂ©s, leurs visages livides. On regarde l'Ă©cran telles des poupĂ©es sans cĆurs ni Ăąmes. Sur le poly-Ă©cran, le dĂ©luge bleu continue Ă produire d'immenses quantitĂ©s de sang. Ce n'est plus une guerre, pas mĂȘme un massacre. C'est comme utiliser un pesticide pour Ă©radiquer des insectes. La vallĂ©e s'est transformĂ©e en vĂ©ritable bain de sang. Les points noirs en train de s'enfuir disparaissent Ă l'horizon, et la centaine de blessĂ©s qui est parvenue Ă survivre â ou plutĂŽt, ces ĂȘtres difformes couverts de rouge â hurlent de concert, c'est une scĂšne tout droit sortir de l'enfer. Le temps semble s'ĂȘtre arrĂȘtĂ©. On reste sans voix, tout en attendant la suite. Puis, finalement, la vidĂ©o se dĂ©place ensuite de la vallĂ©e ensanglantĂ©e vers la colline en elle-mĂȘme. Elle est prise d'un endroit trĂšs Ă©levĂ©, sĂ»rement depuis un satellite de surveillance. En haut de la colline, Ă l'avant, se trouvent les robots militaires, et derriĂšre des milliers de maĂźtres. L'objectif du groupe est... â Dites-moi que je rĂȘve... Ă cet endroit, il y a un bĂątiment en verre en angle droit, un gros objet en forme d'Ćuf est visible Ă l'intĂ©rieur, enterrĂ© dans le sol. Le gros objet (... toupie) qui continue Ă tournoyer, les murs extĂ©rieurs jonchĂ©s d'innombrables capsules (... berceaux), le container enfoui dans le sol (... forĂȘt paradoxale). (Ahh... C'est... Il n'y a pas l'ombre d'un doute. Ce long bĂątiment blanc...) â Blanche Neige... Les gens aux yeux injectĂ©s de sang se ruent vers Blanche Neige, avant de s'allonger dans les berceaux. Enfin, Blanche Neige les absorbent dans son estomac, avant de s'enfoncer sous terre et de disparaĂźtre du champ. Des milliers de personnes sont restĂ©es derriĂšre. Les abandonnĂ©s hurlent de dĂ©sespoir et de rage. Enfin, une fumĂ©e blanche dĂ©ferlante s'Ă©lĂšve, congelant les personnes, impuissantes. Les silhouettes humaines brillant Ă la lumiĂšre sont aussi belles que des statues de cristal, mais au final, leurs corps finissent par ĂȘtre Ă©rodĂ©s par le vent, petit Ă petit rĂ©duits en poussiĂšre. Tout ce qui reste sur la colline, ce sont les robots. Nos camarades d'un mĂ©tal noir qui ont procĂ©dĂ© Ă un massacre pour protĂ©ger leurs maĂźtres sont toujours en position de tir, sans bouger. Telles des personnes vĂȘtues en habit de deuil pour des funĂ©railles, leurs yeux perdent leur Ă©clat alors qu'ils regardent en contrebas la terre gelĂ©e. La vidĂ©o s'arrĂȘte. Personne ne sait quoi dire. ===Souvenir=== ''Fais de beaux, de beaux, de beaux rĂȘves ce soir.'' ''Je continue de vous serrer contre moi, alors dors bien.'' Je finis de chanter la berceuse, et la piĂšce fut plongĂ©e dans un silence paisible. Il y avait plus de trente enfants assoupis dans le dortoir de la crĂšche. Les enfants dormaient paisiblement dans la piĂšce, les enfants dormaient avec les pieds dĂ©passant de leur couverture, les enfants suçaient leur pouce<!--like a cat ?--> ; je pouvais deviner la personnalitĂ© de chacun Ă sa façon de dormir. (Ah lĂ lĂ , tu vas prendre froid.) Il y avait un garçon qui dormait avec son joli ventre Ă l'air. J'ajustais ses vĂȘtements, et le recouvrais avec la couverture. Les enfants humains sont si faibles ; il est impĂ©ratif de suivre leur condition de prĂšs. Les rayons lumineux brillaient entre les rideaux, et la brise printaniĂšre soufflait dans les branches dehors. Je sentais le souffle de la vie. C'Ă©tait un printemps propice Ă une grasse matinĂ©e. â Beau travail. Une main se posa sur mon Ă©paule. Je levai la tĂȘte, et aperçus un visage amical. â Merci beaucoup, monsieur le principal. â Va te reposer. â Oui. Votre sollicitude me touche. Le principal s'en alla, et je restai un peu pour admirer les visages endormis des enfants. Il y en avait qui avaient le sommeil agitĂ© et qui allaient se retrouver hors de leur couverture, d'autres qui allaient pleurer aprĂšs avoir fait pipi au lit. Je ne pouvais pas les laisser sans surveillance ; et surtout, j'adorais ce moment. Cette sĂ©rĂ©nitĂ©, cette quiĂ©tude. C'Ă©tait le meilleur moment de ma vie, comme si tout Ă©tait recouvert d'un amour chaleureux. Les enfants dorment paisiblement, avec un regard innocent. Des visages purs, sans l'ombre d'un doute en eux. <noinclude> {| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; padding: 0.2em; border-collapse: collapse;" |- | [[Amaryllis au Pays de Glace : Chapitre 3|Chapitre 3]] | [[Amaryllis au Pays de Glace|Page principale]] | [[Amaryllis au Pays de Glace : Chapitre 5|Chapitre 5]] |- |} </noinclude>
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