Hidan no Aria:Tome1 Chapitre2

From Baka-Tsuki
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Deuxième balle : Aria H. Kanzaki

1.

(... Je l'ai encore fait...)

La cérémonie d'ouverture terminée - que j'avais finalement raté - je reportai d'un ton lugubre l'accident à l'administration, et rejoignais ma nouvelle salle de classe en trainant les pieds.

Hysteria Savant Syndrome

Ou Mode Hysteria comme je l'appelai. Les personnes atteintes de ce syndrome voyaient, dans les situations romantiques notamment, quand leurs endorphines β dépassaient un certain niveau, une augmentation 30 fois supérieure à la normale des neurotransmetteurs se libérant dans le cerveau, le cervelet et la colonne vertébrale, causant le système nerveux central et les mouvements à s'accélérer comme jamais.

En Mode Hysteria la faculté de reflexion, de logique, de prise de décision, ainsi que les réflexes montaient en flèche en quelques secondes.

Quand les personnes qui possèdaient cette particularité étaient sexuellement stimulés, ils entraient temporairement en super mode et se comportaient totalement différemment.

Mais maintenant que j'étais retourné dans mon état normal, j'étais vraiment déprimé d'être entré en Mode Hysteria devant cette fille, Aria.

Cette abilité devait absolument rester secrète.

Plus particulièrement des femmes.

(Car les filles sont... des créatures effrayantes...)

Les hommes ont la capacité naturelle de devenir plus fort quand il s'agit de protéger les femmes, protégeant ainsi inconsciemment leur future descendance. Le Mode Hysteria était une forme évoluée de cet instinct.

À cause de cela, quand j'étais en Hysteria Mode, je me comportais d'une façon très bizarre avec les filles.

Tout d'abord, j'étais prêt à n'importe quoi pour les protéger. À chaque fois qu'une fille avait des problèmes ou quelque chose dans le genre, je voulais utiliser mon pouvoir pour l'aider.

Deuxièmement, ce que je détestai chez le Mode Hysteria était que———

Je me mettais à parler et à agir d'une façon extrêmement mélodramatique envers les femmes.

Mon pouvoir me faisait me comporter comme un séducteur car je voulais laisser une descendance...... Quand j'étais en Hysteria Mode, j'étais donc très gentil avec les filles, je les complimentais, je les réconfortais, je leur faisais des petites carresses, me transformant en un gigolo terrifiant. Arg, à chaque fois que j'y repensai après coup, j'avais envie de mourir.

(Mais bon, le plus effrayant est.... oui, les femmes.)

Quand j'y repense, les pires moments s'étaient déroulés au collège Kanagawa de Butei.

Un groupe de filles avaient découvert ma spécificité et l'avaient utilisé.

Elles m'obligeaient à les toucher ça et là pour activer mon Mode Hysteria et me forcaient ensuite à faire des choses pour elles. Une qui se faisait insulter par des camarades de classe m'utilisa pour se venger. Une autre pour punir un professeur pervers.

En résumé, j'étais.... leur Justicier personnel.

(Le comportement de Shirayuki me troublait aussi beaucoup.)

Le matin de l'examen d'entrée pour le lycée Butei de Tokyo, que j'avais passé pour échapper aux filles de ma ville natale———

Par malchance, Shirayuki, qui était poursuivie par quelques délinquants, me percuta avant de tomber sur les fesses comme dans un manga.... Quelques secondes plus tard, j'entrai en Hysteria Mode.

Je démolissai les délinquants qui étaient après elle et, comme elle pleurait, je la reconfortai avec des douces paroles jusqu'à ce qu'elle arrête.

Depuis, ses attributs naturels brûlants m'émoustillaient étrangement.

(Je veux vivre loin d'ici, quelque part où il n'y a pas de filles...)

Les DVD que j'achetais à la librairie étaient vraiment meilleurs. Je n'avais aucun intérêt particulier pour eux. Mais je pouvais les regarder sans craindre de me transformer. Ils étaient complètement différents des relations réelles avec les vraies femmes, qui cachent des armes mortelles sous leur chemise ou leur jupe, et qui sont autorisées à marcher partout librement.

(Pfff... J'ai vraiment hérité d'une maladie problématique...)

Tout en me grattant la tête, j'arrivai à ma salle de classe : la classe A de deuxième année.

Ma famille, les Tooyama, se transmettaient ce pouvoir de génération en génération.

Ce pouvoir était terriblement ennuyant, source de problèmes, d'embarras et, en plus de ça...

———C'était un pouvoir abominable qui avait détruit mon grand frère.

2.

« Professeur, j'aimerais m'assoir à côté de cette personne, là-bas. »

J'étais dans ma salle de classe, celle des 2-A, et c'était le début de l'étude———

Je fus frappé par ma propre malchance : j'étais dans la même classe que cette fille aux deux couettes que j'avais rencontré ce matin. Tout à coup, elle pointa son doigt sur moi et commença à dire ces paroles remplies de problèmes à venir.

Quand elle parla, toute la classe devint immédiatement silencieuse et tout le monde tourna en même temps tourna les yeux vers moi.

Ooouuaaaaah~ ! Ils se mirent tous à applaudir.

Bam, je tombai de ma chaise.

J'étais sans voix. Oui... sans voix, vraiment.

Le professeur avait commencé par dire « Tout d'abord, nous allons demander à la nouvelle élève qui nous rejoint à partir de ce semestre de se présenter un peu ».

À ce moment-là, avant même qu'elle ne commence, j'avais déjà un mauvais pressentiment.

Elle se leva du siège derrière moi et avança jusqu'à l'estrade. Puis, cette petite fille dit avec précision qu'elle s'appelait Aria H. Kanzaki et qu'elle était de la noblesse...

Qu'est-ce que je fais ? pensai-je en commençant à trembler. Je ne suis plus en Mode Hysteria et n'y a que cette personnalité qui est capable de la combattre.

Puis, elle dit tout à coup qu'elle voulait s'assoir à côté de moi.

« P-Pourquoi ?! »

Je réussi enfin à poser ma question.

Justicier. J'en étais un mais je ne voulais pas être utilisé. Mais peut-être n'avait-elle pas réalisé que j'avais un pouvoir spécial ?

C'est ce qui semblait en tout cas... Mais ça pouvait aussi ne pas être vrai. Après tout, elle m'avait attaqué à la fin de notre dernière rencontre.

Elle s'approcha de moi très lentement. J'avais l'impression qu'elle avait envie de me tuer.

« Ouah... Kinji, c'est génial ! Le printemps de ta jeunesse est enfin arrivé ! Professeur ! Puis-je suggérer un changement de place pour la nouvelle élève ? »

C'était comme si je rencontrai le secret aire du conseil législatif du Congrès et lui serrai la main ; je sentais mes oreilles bourdonner. Celui qui se leva ensuite de son siège à ma droite, un grand sourire sur le visage, était le président.

Haut de 1m90 si l'on comptait ses cheveux pointus, il se nommait Gouki Mutou.

Une fois, quand j'étais en classe d'Assault, nous nous rendions sur la scène d'un crime et nous avions eu la chance d'avoir avec nous cet étudiant d'honneur de Logi. Il conduisait son scooter à une vitesse folle. Seules quelques personnes très douées sont capables d'une telle chose.

« Et bien, et bien. Les filles semblent être de plus en plus directes. Quoi qu'ils en soient, Mutou-kun, change de place. »

Le regard du professeur alternait entre moi et Aria, heureux, tandis que Mutou, comprenant la situation, répondit immédiatement « OK ! ».

Ouah——— Ouah——— Clap clap clap. Toute la classe se mit à applaudir.

Vous êtes tous totalement dans le faux ! Je ne connais pas du tout cette fille. Il y a quelques heures, elle avait ses pistolets pointés sur moi et elle me tirait dessus... c'est une sauvage ! Elle a essayé de me tuer !

Alors que j'essayai de protester auprès du professeur, Aria m'interrompit et dit :

« Kinji, ta ceinture. »

Après m'avoir parlé sans même utiliser de suffixe de politesse, elle me lança la ceinture que je lui avais prêté. En examinant Aria en détail, je vis qu'elle portait un autre uniforme.

Je rattrapai la ceinture qu'elle m'avait jeté.

« Riko comprend ! Riko a tout compris ! ———Ils lèvent le drapeau blanc ! »

La personne assise à ma gauche, Riko Mine, poussa d'un geste brusque sa chaise et se leva.

« Ki-kun n'a pas de ceinture ! C'est cette fille aux couettes qui avait la ceinture ! Un mystère, un mystère~ ? Ce mystère a été résolu grâce à Riko ! Elle a réussi ! »

Riko, qui était aussi petite qu'Aria et faisait parti de l'Inquesta, était la plus grande de idiotes.

La preuve en était son uniforme, couvert de fanfreluches qui agressaient l'œil et qu'elle avait ajouté pour qu'elle ressemble à la tenue d'une sweet lolita [1].

Ki-kun était un surnom bizarre qu'elle utilisait ; elle-même était très bizarre.

« Ki-kun a fait quelque chose qui nécessitait qu'il enlève sa ceinture devant elle. Il a quitté sa chambre en oubliant sa ceinture ! C'est chaud, chaud bouillant ! Faire l'amour, c'est bien une relation brûlante entre deux personnes ! »

Riko déclara sa déduction stupide en ôtant les deux rubans qui attachaient ses cheveux.

Faire l'amour ? Elle peut pas vraiment croire ce qu'elle dit.

Mais le lycée Butei était le lieu de rassemblement des idiots.

« C-Comment osez-vous dire qui nous sommes amoureux... fermez-la ! »

Et cette déduction rendit la classe totalement folle.

« Ki-Kinji, où as-tu déniché cette jolie fille !? » « Je pensais que tu étais quelqu'un de totalement transparent ! » « Tu agis normalement comme si tu savais pas t'y prendre avec les filles, mais tu es comme ça en vrai !? » « Quelle honte ! »

N'est-ce pas un peu... anormal de s'acharner comme ça contre quelqu'un dès le début du semestre ?

« V-Vous... »

Je m'effondrai sur mon bureau, les mains posés sur la tête———


Bang Bang !


Au même instant, deux coups de feu transformèrent l'atmosphère surexcitée et chaotique en un froid glacial.

———Les coups de feu avaient été tiré par une Aria rougissante, qui avait dégainé ses pistolets.

« C-Comment osez-vous dire qui nous sommes amoureux... fermez-la ! »

Sur les murs vers lesquels ses bras étaient tendus, il y avait deux trous : un à droite, un à gauche.

Cling Clang...

Dans la salle silencieuse, tout le monde suivit des yeux les balles vides tomber sur le sol, éjectées de son pistolet.

Cette idiote de Riko bougeait son corps d'avant en arrière, exécutant une drôle de danse avant-gardiste avant de se rassoir lentement, très lentement.

… Au lycée Butei, il existe une règle concernant les armes à feu. Elle disait : « Ne tirez pas plus que nécessaire ». En gros, cela signifiait qu'on pouvait tirer autant qu'on le voulait. La plupart des étudiants de Butei étaient habitué aux coups de feu, cela faisait parti du train-train quotidien. Mais, pour autant...

Tirer au pistolet lors de sa présentation le premier jour du semestre, ça devait être une première.

« Rappelez-vous de ça ! Si l'un d'entre vous ose encore dire une débilité de ce genre... »

Ce fut la première phrase qu'Aria H. Kanzaki nous dit à nous, étudiants de Butei.

« ... je le perce d'un trou ! »


À l'heure du déjeuner, tout le monde s'approcha de moi et commença à me poser des questions, mais je réussis à m'échapper sur le toit du bâtiment de science, loin de tous les idiots de ma classe.

Même s'ils me questionnaient sur Aria, je n'avais rien à leur répondre. Après tout, je ne l'avais rencontré pour la première fois que ce matin et la seule chose qu'elle avait fait avait été de me sauver du vélo saboté - je ne savais absolument rien d'elle.

Je laissai échapper un soupir... Et entendis quelques filles monter sur le toit en discutant.

Leurs voix me semblaient familières. Elles n'étaient pas de notre classe, non, c'était des filles d'Assault.

Je me levai précipitamment pour me cacher dans l'ombre, comme un criminel.

« D'après une note qu'un professeur vient de me donner, il paraît que le vélo d'un deuxième année a explosé. Ça ne peut pas être celui de Kinji quand même ? »

« Et bien, moi, c'est ce que je pense. C'est le seul qui n'a pas assisté à la cérémonie de bienvenue. »

« Ouah, Kinji n'a vraiment pas de chance aujourd'hui. Non seulement son vélo a explosé, mais en plus Aria ? »

Les trois filles, assises côte à côte contre le grillage en fer, parlaient de moi.

C'était si désagréable que j'avais l'impression que des insectes se promenaient sur mon visage, mais je restai immobile en silence.

« Kinji me fait vraiment de la peine. »

« Oui, Aria le cherchait partout. »

« Ah. Moi aussi, Aria m'a posé des questions. Elle m'a demandé quel genre de Butei était Kinji et ses notes. J'ai juste dit qu'il était très bon quand il était en Assault. »

« Je viens de voir Aria devant la salle de professeurs. Je parie qu'elle essayait de voir ses bulletins. »

« Ouah. Elle a vraiment l'air d'aimer Kinji. »

J'étais le Kinji en question, mais je ne pouvais m'empêcher de les écouter parler de moi.

Alors comme ça, elle me cherchait depuis ce matin... Ce qui signifiait qu'elle en avait après moi même depuis le détournement du vélo ?

« Je me sens si mal pour lui. Il n'aime pas les filles mais il est harcelé par Aria. Je ne sais pas quelle éducation elle a reçu en Europe, mais elle n'a vraiment aucun tact. »

« Mais, elle est populaire auprès des garçons, non ? »

« Oui, c'est vrai. Elle est arrivée ici au troisième semestre, et pourtant toute l'école est déjà à ses pieds. J'ai aussi entendu dire que le club de photographie avait réussi à prendre des photos d'elle en cours de sport et qu'il en tirait beaucoup d'argent. »

« Moi aussi, j'ai entendu ça. Ils ont pris une photo d'elle quand elle faisait du patinage artistique avec les pom-pom girls, et tous les tirages ont déjà été vendu. Les photos du cours de gym moderne aussi. »

Qu'est-ce que c'était que ces cours ? Cette école était-elle vraiment normale ?

« D'après ce qu'on m'a raconté, elle n'a pas d'amis. Et elle n'est souvent là. »

« Elle est toute seule à l'heure du déjeuner, assise dans un coin de la salle de classe. »

« Ouah~ Elle est grave. »

Les mots qu'elles prononçaient rendait mon cœur de plus en plus lourd.

Je ne m'intéressais pas aux autres, je n'étais même pas au courant de son existence...

Mais cette Aria qui fréquentait le lycée Butei - lieu de rencontre de tous les tarés du coin - semblait être elle-même assez spéciale.

3.

Quand quelqu'un veut quitter le lycée Butei pour un lycée normal, il a une limite de temps.

En effet, selon les règles de Butei, les épées et les pistolets que possédaient les étudiants faisaient parti de l'uniforme et devaient donc être enregistré à l'Office de Sécurité Publique. Donc, jusqu'à la nouvelle ré-enregistration, personne n'était autorisé à quitter l'école.

Si un élève voulait changer d'école, il devait soumettre un dossier aux professeurs six mois à l'avance. Mais——— j'avais déjà préparé mon dossier. J'avais décidé d'attendre encore deux jours avant de le remettre et, avril prochain, je pourrai enfin quitter le monde de Butei.

(Je dis ça mais... je suis plutôt triste de quitter cet appartement.)

———C'était le soir.

J'avais enfin réussi à me débarrasser de tous les idiots de ma classe et, assis seul sur le canapé, je regardai par la fenêtre le soleil couchant teinter de rouge Tokyo.

Depuis janvier, je vivais seul dans cet appartement.

Il était destiné à l'origine pour quatre personne. Mais, comme je m'étais inscrit à Inquesta et que personne à Inquesta ne cherchait de chambre, je n'avais pas de colocataires.

Pour moi, cette étrange coïncidence était une belle chance.

Je pouvais me reposer dans un endroit sans que ces fous de Butei viennent troubler ma tranquillité. C'était géant de pouvoir vivre seul.

(Aah~ Génial...)

L'accident du vélo de ce matin semblait n'être jamais arrivé.

A propos de l'incident, Repier avait déjà découvert les restes des Segways et l'Inquesta avait commencé son enquête.

… Mais, au lycée Butei, où la vie quotidienne était pleine de danger, les tentatives de meurtre de ce genre n'étaient généralement jamais résolues. C'était une réalité à laquelle on ne pouvait rien. Peut-être y étais-je déjà habitué à cause de mon passage en Assault, ou peut-être était-ce parce qu'Aria m'avait poursuivi toute la journée, mais, en cet instant, en tant que victime, je m'en fichais complètement quelle le soit.

Mais... qui avait fait ça ? C'était trop cruel pour être une vulgaire blague.

Les poseurs de bombes étaient les criminels les plus méprisables qui soient, car ils ne choisissaient pas leurs cibles. Souvent, la raison pour poser ces bombes était d'attirer l'attention de la société avant d'émettre une demande.


Ding Dong.


Alors, si on envisageait la chose de la sorte, c'était juste de la pure malchance que ce soit mon vélo qui ait été prit pour cible ?


Ding Dong Ding Dong Ding Dong !


Où est-ce que quelqu'un me ciblait moi particulièrement ? Qui pouvait me détester à ce point ?


Ding Dind Dong Ding Dong Ding Dong Ding Dong Ding Ding Ding Ding Ding Ding Ding Dong ! Ding Dong Ding Dong Ding Dong Ding Dong !


Ah ! Fais chier !

Quelqu'un sonnait à la porte du dortoir depuis plusieurs secondes. Je voulais faire comme si la maison était vide, mais ça n'avait pas l'air de marcher.

Qu'est-ce que c'est encore ? J'avais été déjà assez ennuyé aujourd'hui. Laissez-moi au moins un peu tranquille après l'école.

« Qui est là........? »

J'ouvris la porte avec impatience.

« Tu es trop lent ! Quand je sonne, tu dois ouvrir dans les cinq secondes ! »

Ouah !

Une fille se tenait devant moi, les mains sur les hanches. De ses yeux roses, elle me dévisageait.

« Kan-Kanzaki !? »

Debout dans le couloir se tenait Aria H. Kanzaki, toujours vêtue de son uniforme.

Je me frottais les yeux comme dans un manga pour m'assurer que je n'hallucinai pas, mais elle était toujours là.

Pourquoi est-elle ici !?

« Tu peux m'appeler Aria. »

Sans même attendre ma réponse, Aria enleva ses chaussure et pénétra dans ma chambre.

« Ah, hé ! »

Je la rattrapai, essayai de lui attraper le bras, mais sans succès. Elle avait la taille d'une enfant et esquiva mon geste en baissant simplement la tête...

Shaaa~

… ne laissant que le soupçon de ses deux couettes m'effleurer la main.

« Attends, ne rentre pas ! »

« Prend mes bagages ! Hé, où est la salle de bain ? »

Aria ignora complètement ma présence et commença à chercher dans les différentes pièces. Elle découvrit rapidement où était située la salle de bain et pénétra à l'intérieur.

… Ce n'est pas bon.

Ici, c'est le lycée Butei.

Et l'origine du mot « Butei » vient de « Détective Armé ».

J'étais suivi.

« Bon, tes bagages... »

Je regardai autour de moi et vis ce qui semblait être ses bagages devant la porte. Le nom d'une marque très connue était gravé dessus et il y avait des motifs très beaux - bien que petits - sur la poignée.

Oula, c'est trop dangereux.

Si les étudiants voisins découvraient qu'un sac de fille se trouvait devant ma porte, qui sait quelle sorte d'enfer ils pourraient me faire subir.

Et puis ce matin, j'avais dit à Shirayuki que ces appartements étaient ceux destinés aux dortoirs des garçons.

« Tu vis ici seul ? »

Aria sortit de la salle de bain après s'être lavé les mains et rentra son sac, qui était anormalement lourd, sans vraiment me regarder. Puis, elle commença à examiner les pièces en détail.

Elle était déjà arrivé au bout de la pièce principale, où se trouvait la fenêtre.

« Et bien, ce n'est pas trop mal. »

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Aria tourna sur elle-même, illuminée par la lumière du soleil couchant.

Ksssshh~

Les deux longues queues de cheval suivirent chacun de ses mouvements, dessinant de magnifiques arc dans l'air.


« ———Kinji. Deviens mon esclave ! »


…..


…......


…......... J'y crois pas.

Hé, toi. Tu es vraiment incroyable.

Quand je pensais que tu allais me sauver, tu as sorti tes sabres et tes pistolets. Non seulement tu t'assois à côté de moi en cours, mais maintenant tu envahis ma maison et « Deviens mon esclave ! » ?

« Hé ! Pourquoi ne me sers-tu rien à boire ! Espèce de sale ordure mal éduquée ! »

Fuuu~

La jupe d'Aria se souleva quand elle s'enfonça dans le canapé sur lequel j'étais assis il y a quelques minutes. Elle se tortilla légèrement et inclina les jambes, laissant apparaître les deux pistolets accrochés à ses cuisses. Elle avait encore ses pistoles ? Elle était parano ?

« Un café ! Un expresso rungo doppio ! Du sucre italien ! Je te donne une minute ! »

C'est toi qui est mal éduquée...

Et puis, c'est quoi ce café ? On dirait une formule magique...


N'ayant trouvé aucun moyen de la faire sortir de chez moi, je lui préparai à contrecœur une tasse de café instantané.

« ? »

Aria prit sa tasse à deux mains pour la porter jusqu'à son nez et renifla.

« C'est vraiment du café ? »

Elle ne semblait pas connaître l'existence du café instantané.

« Je n'ai rien d'autre, tu feras avec. »

« … Ça a un drôle de goût. En fait... Ça ressemble à du café grec... »

« Arrête de parler du goût. On va devoir discuter d'autre chose. »

Je m'assis sur une chaise près de la table, pris une petite gorgée de café et pointa du doigt la fille qui avait pénétré chez moi.

« Merci de m'avoir sauvé ce matin. Et... Je suis désolé d'avoir dit des choses qui t'ont énervé. Mais, pourquoi est-ce que tu m'as suivi jusqu'à chez moi ? »

J'avais une mou désapprobatrice sur le visage.

Aria, la tasse à la main, tourna ses yeux camélia vers moi.

« Tu ne comprends pas ? »

« Comment pourrais-je comprendre ? »

« Je ne pensais pas que ça te prendra aussi longtemps... Hum... Peu importe, quand le moment viendra, tu comprendras. On en restera là. »

En restera là ?

« J'ai faim. »

Aria changea soudainement de sujet et s'assit un peu plus élégamment sur le sofa.

Ce mouvement féminin me fit rougir et je détournai les yeux.

« Il n'y a rien à manger ? »

« Rien. »

« Il ne peut pas y avoir rien. Qu'est-ce que tu manges d'ordinaire ? »

« Quand j'ai faim, je vais acheter quelque chose à la petite boutique en bas. »

« La boutique ? Oh, le petit supermarché. Très bien, vas-y. »

« De quoi tu parles ? »

« Tu es vraiment stupide... Va m'acheter quelque chose à manger. C'est presque l'heure de diner, non ? »

Ce n'est pas bon. Elle ne m'écoute pas du tout.

Tu as décidé que tu allais manger là ?

J'aimerais que tu t'en ailles.

Je me passais la main sur le visage, espérant me soulager de mon mal de tête. Soudain, Aria se leva d'un bond du canapé comme si elle était rechargée et s'avança lentement vers moi.

Hé, tu es trop proche. Si proche de moi que je ne voyais que son menton.

« Dis, est-ce que le magasin vend des pains à la pèche Matsumoto ? C'est ça ce que je veux manger. »

6.

Un Butei doit toujours rester en alerte face à trois choses : l'obscurité, le poison et les femmes.

Et je venais d'acheter sept brioches à la pêche pour la troisième, Aria.

Les pans à la pêche avaient été très à la mode il y a peu, mais aujourd'hui, c'était tout ce que la supérette avait en stock. Alors, je pensais qu'Aria ne comptait pas toutes les manger, mais maintenant, assis près de la table, je la regardai dévorer le cinquième pain à la pêche.

Comme d'habitude, je mangeais une côtelette de porc, mais je dévisageai Aria tout en mangeant, essayer de transmettre les mots « Sors d'ici » avec mes yeux. Mais, Aria m'ignorait complètement et se tapota les joues en dévorant le sixième pain à la pêche. C'est vraiment si bon que ça ?

« … Bon qu'est-ce que ça veut dire cette histoire d'esclave ? Qu'est-ce que ça signifie ? »

« Je te laisse rejoindre mon escadron d'Assaut. Pour que tu fasses les missions de Butei avec moi. »

« Qu'est-ce que tu racontes... La raison pour laquelle j'ai rejoint Inquesta, la plus normale des agences de Butei,est à cause de ces Assauts, qui sont soulants. Et puis, j'ai déjà prévu de rejoindre une école normale. Je suis fatigué de Butei et tu veux me ramener à cet endroit de fou ? – Impossible. »

« Je déteste trois choses dans ce que tu viens de dire. »

« Ecoute ce que je te dis... »

«  Impossible, fatigué et soulants. Ce sont les trois seules choses qui limitent les possibilités humaines. Ne dis plus jamais ça devant moi. Compris ? »

Avec cette parole, Aria finit son septième et dernier pain à la pêche, et croisa les doigts, comme si elle avait quelque chose d'autre à dire.