IS : Tome 1 Chapitre 3
« Bon, commençons à pratiquer les basiques de manœuvres de l’IS. Orimura, Alcott, essayez de voler avec votre IS. »
C’était en fin avril, le moment où les derniers pétales de Sakura tombaient sur le sol. Ce jour-là, j’appris sérieusement d’une instructrice, venue de l’enfer, nommée Chifuyu-nee.
« Dépêchez-vous ! Un pilote correctement entraîné n’a pas besoin de plus d’une seconde pour déployer son IS. »
Après avoir été durement rappelé à l'ordre, je commençais à me concentrer.
Une fois que l’IS est optimisé, il reste avec son pilote en la forme d’une décoration. Celui de Cécilia était une boucle d’oreille accrochée à son oreille gauche et le mien était un protège bras … minute, les IS sont plutôt sous la forme de décorations, mais le mien est un objet de défense, pas vrai? Pourquoi?
« Tu devrais te concentrer ! »
( Merde, je vais me faire taper dessus la prochaine fois. )
J’étirai mon bras devant moi et pris mon protège bras avec ma main gauche. Après plusieurs essaies, je découvris que cette pose-là me permetait de mieux me concentrer— ou plutôt, elle m'aidait à imaginer mon IS en train de se déployer.
( Sort ! [ Byakushiki ! ] )
Je murmurais dans mon cœur. À ce moment-là, je sentis ou plutôt vu une fine couche de lumière s’étendre de mon poignet droit à tout mon corps. Le temps que ça pris était autour de 0.7 seconde. L'halo de lumière s'éparpilla autour de mon corps avant de se combiner pour apparemment former un IS.
Mon corps devint instantanément plus léger, et toutes sortes de capteurs commencèrent à être liés à ma conscience. En un clin d’œil, mon corps fut équipé avec mon IS [Byakushiki] et je flottais à environ 10 cm au-dessus du sol. Cécilia s’était aussi équipé de son propre IS [Blue Tears] puisqu’elle flottait. Les BITS que j'ai détruits durant notre combat étaient déjà totalement réparés.
« Okay, volez. »
Chifuyu-nee nous dit et Cécilia bougea immédiatement. Elle s’envola rapidement et s’arrêta bien haut au-dessus du terrain. Je réussis aussi à le faire, mais ma vitesse de montée était beaucoup plus lente que celle de Cécilia.
« Qu’est-ce que tu fais ? En terme de spécifications, [Byakushiki] a une meilleure sortie d’énergie ! »
Je venais juste d’apprendre à faire une montée et une descente d’urgence et la méthode de pilotage pour cela était ‘pousser vers une direction dans son imagination’. Malheureusement, je n’arrivais pas à comprendre la sensation.
« Ichika-san, l’imagination est juste l’imagination. Vous devriez trouver une image qui vous convienne. »
« Même si tu dis ça, je ne comprends pas. En bref, la sensation de voler dans l’air est encore étrange pour moi. En plus, comment est-ce que ce truc peut même voler? »
Bien que [Byakushiki] ait 2 paires d’ailes, en y pensant, il ne pouvait possiblement pas voler comme un avion. En gros, puisque la théorie du vol est sans rapport avec la direction des ailes déployées, il pouvait se mouvoir dans n’importe directions. Je me demandais vraiment comment [Byakushiki] fonctionnait.
« Ça ne m’embête pas de vous l’expliquer, mais il y a énormément de choses à dire. En commençant par les ailes anti-gravitées et en passant par la théorie du courant d’interférences. »
« Je sais, tu n’as pas besoin de m’expliquer ça. »
Je refusai immédiatement. Mon cerveau ne pouvait certainement pas traiter tout ça.
« Est-ce ainsi ? Quel dommage. Ohoh. »
Cécilia montra un sourire enchanté, et il n’était ni ridicule ni poli. C’était juste un sourire normal et joyeux.
Depuis ce match, elle semblait toujours avoir une raison pour m’entraîner, ce dont j'étais très reconnaissant. Comme on pouvait l’attendre d’une candidate représentative, elle était vraiment exceptionnelle.
Cependant, à quel point donc sa façon de penser avait changé? Son état d’esprit initial semblait être un mensonge ou une façade.
« Ichika-san, si vous en avez besoin, je peux vous enseigner après l’école. Nous serons- »
« ICHIKA ! PENDANT ENCORE COMBIEN DE TEMPS COMPTES-TU VOLER LÀ-HAUT!? DÉPÊCHE-TOI ET DESCENDS ! »
Un cri fâché pouvait être entendu par le communicateur. En regardant de plus près, bien en dessous de nous deux, sur le sol, était Houki, qui avait chopé le haut-parleur de Yamada-sensei, tout en semblant assez nerveuse. D'ailleurs, je pouvais voir tout ça, car ma vision pouvait être comparée à celle d’un télescope, et c'était juste à cause des senseurs de très bonne qualité de l’IS. Je pouvais voir tout clairement à 200m au-dessus du sol.
Si cette sorte de chose était utilisée pour quelque chose de mal, ça aurait créé pas mal de problèmes !
« Laisse-moi ajouter que, en ce moment même, les senseurs sont encore assez limités. L’IS était originalement conçu pour les activités spatiales, et donc l’IS devait pouvoir tenir des objets à une distance de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de la Terre, alors il est assez normal que nous puissions voir de si petites choses si clairement à cette distance. »
Comme attendue d’une élève modèle, elle en sait pas mal sur ce genre de choses. D’autre part, l’explication d’Houki ressemblait plutôt à genre-là : « Une sensation de 'mm'. »
« Avec un 'dong' au toucher. »
« Ainsi qu'un mode 'clang'. »
Ses explications étaient complètement inutiles. En parlant de ça, est-ce qu’Houki activait un IS aussi simplement? Je commençais à peine à pratiquer comment piloter un IS, alors je n’avais pas demandé à Houki jusqu’où elle-même allait avec.
Par ailleurs, Cécilia réfutait toujours les explications d’Houki, et puis après elles commençaient à se chamailler. Dans ce cas, Cécilia était douce avec moi, mais hostile envers Houki. Pourquoi était-ce ainsi?
« Orimura, Alcott, essayez de faire un plongeon soudain et puis faites un arrêt complet. Votre objectif est 10 cm au-dessus du sol. »
« R-Roger. Dans ce cas, je vais y aller en première. »
Après avoir dit ça, Cécilia tomba immédiatement vers le sol. J’étais en quelque sorte impressionné tandis que je la regardais devenir de plus en plus petite.
« Elle est forte, n‘est-ce pas? »
Juste comme ça, elle sembla s’être totalement et parfaitement arrêtée — bon, c’était mon tour d’y aller.
Je concentrai tout ma concentration sur une image dans mon esprit montrant un canon me propulsant; après avoir focalisé sur ça, je plongeai aussitôt vers le sol.
* Whoosh—DHUMP ! ! *
J’atterri. Par contre, pour un expert, c’était plutôt un crash. Mon corps n’a pas frappé le sol trop fort grâce à la fonction anti-gravité, mais mon cœur a presque été tué par le rire de mes camarades. Si ça avait été possible, j’aurais aimé que mon IS puisse aussi protéger mon cœur.
« Espèce d’idiot. Qui t’as demandé de faire un trou dans le sol? »
« Désolé.»
Bref, je me pris en main et me levai. Grâce aux boucliers de l’IS, [Byakushiki] n'était pas sali.
« Tu es embarrassant! Ichika, as-tu déjà oublié ce que je t’aie appris hier? »
Me lançant un regard froid, Houki plia ses bras sur sa poitrine dans une position d’attente. Ce qu'elle m’a appris hier… minute, elle parlait de ces bruits bizarres? Mais ça alors, Houki pouvait dire une blague ! Hm, donc avoir de temps en temps un changement de perspective et d'esprit était bon.
« Tu es définitivement en train de penser à quelque chose d’impoli à mon sujet, n’est-ce pas?»
Pourquoi est-ce que les autres pouvaient lire mes pensées?
« Essentiellement, Ichika, depuis toujours, tu es- »
Justement au moment où je pensais qu’Houki allait continuer sur sa lancée, quelqu’un d’autre apparut en face de moi et l’interrompit.
« Ichika-san, est-ce que vous allez bien? Êtes-vous blessé? »
« H-Ho, je vais bien… »
« Vraiment? C’est bien. »
Ohohoh, Cécilia rit joyeusement de nouveau. Uu- les sentiments d’une fille changent quand ils le veulent. Je me demandais vraiment qui a dit que ‘les sentiments d’une fille sont comme un ciel d’automne’. N'étaient-ils pas encore plus imprévisibles que le temps?
« Comment pourrait-il être blessé quand il est équipé de son IS… »
« Ha, Shinonono-san, n’est-il pas normal d’être préoccupé pour les autres? Même s’il est équipé de son IS, c’est le bon sens qui dicte, n’est-ce pas? »
« Tu es celle qui dit ça, espèce de louve déguisée en brebis. »
« Et bien, c’est mieux que de porter les habits d’une démone. »
*BOOM* Elles se lançaient un regard noir, créant pas mal d’étincelles… non, même si elles n’en faisaient pas vraiment, pour quelques raisons que ce fut, je pouvais les voir. Était-ce à cause des senseurs de l’IS? Si c’est le cas, même si c’était incroyable, il n’est pas difficile de voir que c’était assez inutile. Bref, il me semblait que la relation entre ces deux-là était devenue pire qu’avant. Je me demandais bien pourquoi?
« Hey vous, les idiotes, ne bloquez pas le passage. Si vous voulez bous battre, allez voir ailleurs si j’y suis ! »
En poussant énergiquement la tête d’Houki et de Cécilia loin l’une de l’autre, Chifuyu-nee vint de placer devant moi.
« Orimura, déploies ton arme. Tu devrais être capable de pouvoir le faire quand tu veux, compris? »
« Ouais. »
« Réponds-moi avec un ‘oui’. »
« Ou-Oui. »
« Bien, commençons. »
En entendant ces mots, je me tournai sur le côté. Après avoir confirmé que personne n’était devant moi, je repris mon poignet droit avec ma main gauche.
— Elle peut couper à travers des objets et a la forme d’une épée. Elle est coupante, solide, et est aussi une arme forte —
(Sort… ! )
Ma main gauche tint ma droite fermement, et à ce moment où ma concentration était à son meilleur, ma paume fut enveloppée d’une lumière diffuse, qui se mit à former un objet.
Une fois que le halo disparut, ma main tenait ‘Yukihira Nigata’.
( Super ! Maintenant, je peux la convoquer quand je veux ! )
C’était difficile à imaginer, mais c’était normal, non? Qui commencerait à penser à une épée pendant une de ces journées normales où il ne se passe pas grand chose?
« Trop lent ! Pratique jusqu’à ce que tu puisses la convoqué en 0,5 seconde. »
Zut, elle recommençait… non seulement elle ne me félicita pas, mais en plus elle me regarda de haut. Peu importe ce qu’elle dit, c’était tout ce que je pouvais améliorer en une seule semaine !
« Cécilia, déployez vos armes. »
« Oui ! »
Elle leva sa main jusqu'au niveau de ses épaules puis l'étendit vers le côté. Contrairement à moi, il n’y eu pas de balles de lumière ou d'halo, mais un éclat de lumière. Avec seulement ça, elle était déjà en train de tenir le ‘Starlight MkIII’.
Comparé à moi, elle était beaucoup plus rapide et son pistolet était chargé. Cécilia a juste eu besoin de le regarder pour enlever le cran d’arrêt. En 1 seconde, elle déployait son arme, et était même prête à tirer.
« Comme attendu d’une candidate représentative- par contre, vous avez besoin de changer la pose. Vers qui êtes-vous en train de viser quand vous pointez votre arme sur le côté. Essayez de le pointer devant vous. »
« Ma-Mais, mais j’ai besoin de maintenir mon image- »
« CHANGE-LE ! C’EST COMPRIS? »
« ...oui. »
Cécilia semblait vouloir arguer, mais elle se tut après que Chifuyu-nee lui lança un regard particulièrement vicieux. Il semble que nous ayons entraîné un bon soldat !
« Cécilia, déploies ton arme à portée courte. »
« Quoi? Ha, oui, oui ! »
Cécilia semblait être en train de ronchonner à propos de quelque chose ( oui, totalement. Ronchonner,), donc elle a été un peu surprise quand elle a été appelée, et a répondu lentement.
Le pistolet dans ses mains devint des particules de lumières —il me semblait qu’on appelait ça ‘Garde’— et puis elle a déployé son arme à portée courte.
Bizarrement, le halo entre ses mains semblait ne pas vouloir se former et il flottait doucement dans l’air ambiant.
« Huh… »
« Ce n’est pas encore terminé? »
« Ce, c’est presque terminé— ahh, zut ! ‘Interceptor’ ! »
Elle cria le nom de l’arme à contre cœur. Après que sa concentration revint, le halo prit forme.
La préface de mon bouquin mentionnait cette méthode. Il disait que c’est une façon de faire pour ‘débutants’. Pour une candidate représentante comme Cécilia, déployer une arme de cette façon était assez humiliant.
« …Combien de temps ça t’as pris? Dans un vrai combat, est-ce que tu penses que l’ennemie va attendre sagement que tu es terminée? »
« Dans, dans un vrai combat, je ne laisserai pas mon adversaire m'approcher! Alors, il n’y aura aucun problème ! »
« Ho? Mais contre Orimura, tu as facilement laissé un débutant venir près de toi. »
« C-ça, c’est parce que… »
Cécilia bredouilla: ne sachant pas quoi faire, elle était incapable de s’expliquer clairement. Juste au moment où je regardais tout ça indifféremment, elle me lança un regard noir.
À ce moment-là, un signal passa par la fréquence privée.
«C’est de ta faute ! »
Pourquoi?
« Parce que tu t’es précipité vers moi… »
Mon IS avait seulement une arme à portée courte, bien sûr que je devais être proche de toi.
« Tu, tu ferais bien de pendre la responsabilité ! »
Qu’elle fut la chose dont je devais prendre la responsabilité?
—D’ailleurs, en parlant de la communication, je ne répondais pas à ces messages, elle ne faisait que me les envoyer. Peut-être que je devrais dire que je ne savais pas comment cette fréquence privée devait être imaginée. C’était quoi l’idée avec ‘imaginer avec l’arrière du côté droit de la tête pour communiquer’? Et de quel arrière du côté droit parlait-il?
« Le cours est terminé pour aujourd’hui. Orimura, remet le terrain à son état d’origine. »
(Tu veux dire que je dois remplir ce grand trou? Où est la terre pour ça?)
Je regardai du côté d’Houki, seulement pour la voir tourner la tête rapidement. Elle semblait ne pas vouloir m’aider.
Et pour ce qui est de Cécilia—elle était partie depuis longtemps.
… Je comprenais! Elles voulaient que je m’occupe de ça par moi-même? Bha, c’était un travail d’homme, vu qu’il requérait de la force. Ces gars qui avaient besoin de filles pour les travaux manuels étaient plus bas que terre.
( C’est pas grave, je le voyais venir.)
Il semblait que j’avais encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir vraiment apprendre à piloter un IS.
◇
« Ho, donc c’est cet endroit… »
Pendant la nuit, en face de l’Entré de l’Académie IS, se tenait une jeune fille avec un sac Boston sur l'épaule qui n’était pas du tout assorti à sa petite taille.
Ses cheveux, qui flottaient dans la chaude nuit d’avril, étaient tenus par deux couettes sur le haut de son crâne. Ils semblaient presque toucher ses épaules et étaient d’un beau brun qui s’assortissait avec son bandeau.
« Voyons voir, où est le comptoir de la réceptionniste? »
Elle sortit un petit morceau de papier de sa poche de chemise. Ce morceau de papier froissé était une preuve de sa personnalité franche et pleine de vie.
« 1er étage des Comptoirs du Service Général dans le bâtiment principal… je peux savoir OÙ C’EST? »
Peu importe combien elle râla, elle n’allait pas avoir de réponse d’un bout de papier. La jeune fille fourra la feuille et sa frustration dans sa poche. Même si un bruit de froissement put être entendu, elle n’y prêta pas attention.
« Je vais juste devoir le trouver, pas vrai ! Okay ! »
Pendant qu’elle murmurait, ses pieds continuaient de bouger. ‘Au lieu de penser, pourquoi ne pas agir?’- ce type de pensée décrivait bien la sorte de fille qu’elle était. Pour le dire gentiment, disons qu’elle suivait la ‘doctrine pratique’; pour le dire carrément, elle ‘ne pense pas avant d’agir’.
« Vraiment… on m’a dit que personne ne viendrait me chercher, mais ce n’est pas un peu cruel de leur part? Ces gens du gouvernement… n’ont-ils pas peur de laisser une jeune fille de 15 ans dans un pays étranger? »
À première vue, la jeune fille ressemblait à une Japonaise, mais en regardant de plus près, elle ne ressemblait pas beaucoup au modèle japonais. Ses beaux yeux vifs appartenaient à une Chinoise.
Malgré ce fait, le Japon n’était pas seulement un deuxième pays, mais aussi un endroit qu’elle connaissait bien et dont elle avait des bons souvenirs. Comme l’histoire le dit avec justesse : l’Histoire est la vie des hommes.
( Y a-t-il quelqu’un ici? Un élève or un professeur? N’importe qui pouvant me guider? )
En marchant dans cette école dont elle connaissait si peu, elle continua de chercher des personnes qui pourraient la guider. Malheureusement, il était déjà 20 heures passé et les lumières du campus étaient déjà éteintes. À cette heure, les élèves étaient déjà dans leurs dortoirs.
( Ha— ça suffit ! C'est trop pénible ! Je pourrais autant voler et chercher de là… )
Malgré qu’elle se sentait vraiment attirée par cette idée, dès qu’elle se rappela le livre de règles de l’école –qui était aussi gros que 3 annuaires mis l’un sur l’autre- elle l’abandonna aussitôt.
« Ce serait affreux si vous activiez votre IS dans l’école avant d’avoir été transféré officiellement. Dans le pire des cas, ça deviendrait un accident diplomatique. S’il vous plaît, épargnez-nous cette agonie ! » Une fois qu’elle se rappela les fonctionnaires haut-placés la suppliant, elle se sentit mieux.
( Ahah, c’est vrai, je suis une personne importante aussi! Mieux vaut avoir un peu de discipline. )
Pour être honnête, voir des adultes qui avaient le triple de son âge se mettre à genoux et la supplier, c'était ça qui l'avait poussé à avoir ses bonnes résolutions.
Pour elle, qui avait toujours détesté les ‘adultes qui faisaient étalage de leur ancienneté’, la société d’aujourd’hui pouvait être décrite comme ‘confortable’.
‘Le muscle des hommes n’est rien comparé à la justice qu’est l’IS des femmes.’ Elle était heureuse de cela, car elle avait toujours été une fille qui détestait ‘les enfants remplis d’arrogance seulement parce qu’ils étaient des garçons’.
—Néanmoins, ce gars-là était différent.
Elle se souvenait d’un certain gars. Pour elle, il était sa plus grande raison de revenir au Japon.
( Je me demande s’il va bien maintenant? )
Hm, peut-être qu’il était encore aussi énergique et joyeux. Elle ne l’avait jamais vu être mélancolique ou pessimiste. Il était ce genre de personne.
« D’ailleurs… c’est… »
Soudain, un son fut entendu. Elle se tourna vers l’origine du bruit et vit quelques filles revenir d’un terrain d’entrainement pour IS.
Elle put savoir aussitôt que c'était un terrain d'entraînement, car tous les complexes ou terrains en rapport avec l’IS étaient pareils, peu importait le pays.
( Super, je vais pouvoir leur demander ! )
La jeune fille se balada vers l’entrée de l’arène pour leur demander.
« De toute façon, je ne pense pas comme ça!
Ce cri inattendu choqua la jeune fille qui s’arrêta.
C’était une voix d’homme— similaire à une qu’elle connaissait bien. Non, il y avait des fortes chances que ce fut la voix de cette personne.
Cette réunion inattendue causa au cœur de l’adolescente de battre la chamade.
( Est-ce qu’il va me reconnaître? Il devrait pouvoir, non? Ça fait seulement un an. )
Elle se dit, en étant pourtant préoccupée par une pensée pas très agréable : et s’il ne me reconnaissait pas?
(Ça va, ça va! En plus, s’il ne me reconnait pas, ça veut dire que je suis devenue encore plus belle ! )
Se mettant dans un mode de pensée ultra-optimiste, elle bougea vers l'avant une fois de plus.
«Ic— »
( Ha, le volume de me voix est trop fort! Une minute, je m’occupe de ça? C'est trop embarrassant ! ) «Ichika, quand vas-tu comprendre cette sensation? Tu es bloqué depuis la semaine dernière à cause de ça ! »
« C’est parce que ton explication est trop unique. C’est quoi cette sensation de ‘huh?
« … C’est une sensation de ‘huh'. »
« Je t'ai déjà dit que je ne sais pas ce que c’est —Hey, attends-moi Houki! »
L’adolescent courut après la jeune fille pour la rattraper, puisque qu’elle marchait plutôt vite.
« Qui est cette fille? Pourquoi sont-ils si familiers ensembles? Pourquoi s’appellent-ils par leurs prénoms? »
Les battements effrénés de son cœur disparurent comme s’ils n’avaient jamais existé en premier lieu, et ils furent remplacés par un sentiment de froideur : une avalanche de neige et de froid avait comme qui dirait frappé son cœur.
Après cela, elle trouva rapidement le Comptoir des Services Généraux. Le bâtiment principal était derrière l’arène, et puisque qu’il y avait de la lumière autour et à l'intérieur, elle le vit tout de suite.
« Mm, bon, les procédures ont été complétées. Bienvenue à l’académie IS, Huang Lingyin-san. »
Les mots amicaux de la réceptionniste lui semblaient lointains, vu que tout ce qui entrait par une oreille sortait aussitôt par l’autre.
La jeune fille -Lingyin- ne semblait vraiment pas heureuse. Elle fit une moue boudeuse et pausa une question,
« Dans quelle classe est Orimura Ichika? »
« Ho, ce fameux garçon? Il est dans la classe 1. Huang-san est dans la classe 2, donc vous allez être voisins de classes. Ah aussi, il est le représentant de la classe 1. Comme attendu du petit frère d’Orimura-sensei ! »
C'était dans la nature des femmes de bavarder. Lingyin regarda froidement la réceptionniste, qui le remarqua, tandis que la jeune fille continua de demander,
« Est-ce que le représentant de la classe 2 a été choisi? »
« Oui ! »
« C’est quoi son nom? »
« Pardon? Erm… pourquoi demandez-vous ça? »
Peut-être que la réceptionniste remarqua que l’attitude de Lingyin était un peu bizarre, car elle semblait troublée quand elle lui demanda.
« J’aimerais lui demander si elle peut laisser tomber sa position de représentant de classe- »
Des veines palpitantes de rage pouvaient être vues sur son visage souriant.
◇
« Orimura-kun, félicitation pour être devenu le représentant de classe ! »
« Félicitations ! »
*PA!* *PA!* *PA!* *PA!* Des bruits secs venaient de toutes les directions tandis que des rubans colorés tombaient sur moi. Ils étaient beaucoup plus lourds sur mon cœur que leurs vrais poids l'étaient sur mon corps.
Ça se passait pendant le temps libre durant le dîner, et nous étions tous rassemblés dans un restaurant du campus. Tout le monde de la classe 1 était là, et on avait tous un verre. L’atmosphère était plutôt joyeuse.
« ... »
Je ne voulais pas célébrer ! Je ne voulais absolument pas fêter quoi que ce soit ! Pourquoi faisait-on la fête de toute façon?
C'était en regardant le mur en face de moi que je compris: il y avait une banderole où on pouvait lire ‘Fête pour l’assignation comme représentant d’Orimura Ichika’. Ho, donc c’était une fête pour mon assignation…
« Ya— le tournoi des représentants de classe va être beaucoup plus intéressant ! »
« Mais oui, mais oui ! »
« Nous sommes chanceuses d’être dans la même classe que lui. »
« C’est vrai ! »
Vu les conversations que ces filles avaient, elles devaient être dans la classe 2, non? Ou était-ce juste moi qui avais des hallucinations? En parlant de ça, il y avait définitivement plus de 30 personnes dans ce restaurant. Pourquoi à chaque fois que notre classe se rassemblait, il y avait plus de personnes qu’attendues?
« Tu es vraiment populaire, Ichika. »
« … Tu le penses vraiment? »
« Humph. »
Houki me donna une réponse froide avant de boire son verre. Pourquoi était-elle encore de mauvaise humeur?
« Par ici, par ici. Je viens du Club du Journal. Je suis ici pour avoir une interview sur le sujet le plus chaud en ce moment — l’interview spécial d’Orimura Ichika-kun ! »
Tout le monde fit un excité ‘ho’. Quoi ‘ho’?
« Ha, je m’appelle Mayuzumi Kaoruko, enchantée de vous rencontrer. Je suis la vice-présidente du Journal. Voilà ma carte ! »
Je reçu sa carte et regarda son nom. Il y avait pas mal de traits dans le kanji, elle devait sûrement elle-même sentir que c’était agaçant d’écrire son nom.
«Bon, bon, Orimura-kun ! S’il-vous-plait, dites ce que vous pensez de votre promotion au titre de représentant de classe. Voilà ! »
Elle tint l’enregistreur en face de moi, ses yeux brillaient d’un éclat qu’on pouvait trouver dans ceux d’un enfant naïf.
« Erm… »
Qu’est-ce que je devais dire? Je n’avais pas vraiment envie de répondre, mais je ne pouvais pas trahir les attentes de mes camarades. Zut, j’étais seulement un faible Japonais de toute façon.
« Heu, je vais faire de mon mieux. »
« Hm— dites quelque chose d'un peu plus sophistiqué, comme, je sais pas, ‘ne t’approche pas trop, tu vas être blessée’ ou quelque chose comme ça ! »
Quoi? Ça, ce n’était pas une vieille ligne connue?
« Je ne parle pas beaucoup. »
« Woa, une citation démodée ! »
Quoi? Était-elle en train de se moquer de l’acteur japonais dont nous étions si fiers?
« Que diriez-vous de fabriquer quelques phrases, sempai? »
( Ce n’est pas correct du tout ! Est-ce que tous les journaux diffusent des nouvelles arbitraires et biaisées? )
« Ha oui, et si Cécilia parlait à la place d’Orimura-kun? »
« Je n’aime pas vraiment ce genre d’interview, mais puisque vous avez demandé si gentiment, je ne peux pas refuser. »
Même si elle faisait des plaintes à ce sujet, Cécilia n’avait pas l’air de refuser… et elle attendait à côté de nous pendant tout ce temps ! Je ne savais pas si je pensais trop, mais ses cheveux étaient beaucoup plus glamours que d’habitude. Peut-être était-elle prête à prendre une photo ou quelque chose comme ça?
« Ahem. Bon, premièrement, l’ex-représentante de classe va faire un déclaration, donc— »
« Haa, oubliez ce que je viens de dire, ça va prendre trop de temps. Prenons juste une photo. »
« Vous, écoutez-moi jusqu’à ce que j’ai terminé ! »
« Pas de problème, je vais juste composer quelque chose. Ho, je vais laisser entendre que vous aimez Orimura-kun. »
« Que, que, quoi…? »
Cécilia rougit immédiatement. Il semblait qu’elle était définitivement en colère. Hm, il fallait mieux calmer un peu le jeu.
« Quelle absurdité êtes-vous en train de débiter? »
« Quoi, c’est vrai? »
« Ce, c’est faux ! Mais qu’est-ce qu’il y a de stupide à ce sujet? »
Une minute, sa réaction était un peu bizarre. Pourquoi Cécilia était-elle fâchée contre moi?
(Ne me lance pas ce regard de mépris-là. C’est effrayant.)