Stereopticon Rotation Yozora Jakuin part à l’aventure (1)
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Yozora était enthousiaste lorsqu’elle faisait des choses dont elle n’avait pas l’habitude.
La première fois qu'elle séchait les cours, et la résolution d'un mystère. Yozora Jakuin commençait à les trouver amusants.
Pour commencer, elle se changea dans les toilettes de la gare. Elle fourra son uniforme scolaire dans un casier payant, et tremblait de culpabilité en sachant qu’elle faisait quelque chose de mal.
Ensuite, guidée par cette mystérieuse conviction qu’elle ressentit quand elle était dans sa chambre, elle marcha un moment.
Elle trouva un café.
- À...l'intérieur ?
Elle entra en jetant un regard sur la pancarte à côté, où il était écrit Menu du jour, thé et chou à la crème fait maison (offre limitée, grosse quantité !). Elle s'assit à la table que lui dictait sa conviction. Elle commanda un café, et regarda autour d’elle. Un café complètement ordinaire, qui avait juste une petite ambiance confortable. Qu'est-ce que cet endroit a de spécial ? Pourquoi je suis convaincue qu'il y a quelque chose ici ?
Dès l'instant où elle prit une gorgée de café, elle entendit quelque chose à ses oreilles.
— T'es sûr qu'on peut boire ça ?
Elle prit peur.
— Tu te fais des inquiétudes rudement mignonnes pour quelqu'un de ton physique.
Des personnes discutaient juste à côté d’elle.
Elle regarda une nouvelle fois autour d’elle, mais il n'y avait personne dans le café qui pouvait correspondre.
— Je t'ai dit qu’on avait pas trop de budgets, tu sais !? Tu m'as entendu, non !?
C'était comme si du bruit s'échappait d'écouteurs à moitié cassés.
Leur voix grésillait ici et là, et elle ne parvenait pas à entendre toute la conversation, mais l'ambiance lui parvenait. Celle d’un frère et sa sœur qui s'entendaient bien. Le grand frère se plaignait, mais il était gentil, tandis que la petite sœur, quant à elle, aimait l'embêter. Quelque chose du genre.
Et elle fut une nouvelle fois convaincue.
L'image et la voix du grand frère lui rappelaient quelque chose. L'homme dont elle avait commencé à se souvenir en se levant ce matin. Yumetarou.
- Pour...quoi...
C'était une voix particulière. Yozora avait aussi l'impression de l'avoir entendu ailleurs. Ce timbre vocal avait l'air de ressembler à celui de quelqu'un qu'elle connaissait beaucoup. Yozora prit une nouvelle gorgée de café.
Elle remarqua l'existence d'un nouveau mystère.
Quelque part, ailleurs, il y avait quelque chose. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle en était convaincue.
- Wow.
C'était bizarre. Quelque chose était mélangé à ses souvenirs, et elle trouvait ça vraiment désagréable.
Mais au même moment, elle sauta de joie. Il semblerait que les indices pour résoudre ce mystère n'étaient pas terminés, et qu’elle avait bien fait de sécher les cours.
Ensuite, elle se rendit à un vieux planétarium.
Cela devait faire plusieurs dizaines d'années qu'il était en activité. Ses installations étaient datées, tout comme les programmes qu’il proposait. Au 21e siècle, ce côté vieillot lui-même faisait partie de l'intérêt d'y venir. Elle s’assit à un siège et apprécia brièvement un des programmes. Quand elle retourna sous le soleil, elle entendit une nouvelle fois une conversation.
— Je m'imagine l'innocence adorable que tu devais avoir à l'époque.
— T'imagines pas ça.
La petite sœur était sacrément précoce.
Puis, Yozora eut une nouvelle conviction concernant le prochain indice.
— Tu manges ou tu parles. Choisis. C'est mal élevé de faire les deux.
— Oui, tu as raison.
Une fois de plus, elle se demanda ce qui l'amenait à faire tout ça.
Autrement dit, elle réfléchit à cette mystérieuse conviction et voix.
Yozora avait l'impression de faire une sorte de jeu d'orientation ou de stamp rally. Le point de départ était quasiment dans le noir. Elle n’était capable de voir qu'un pas devant elle de l'endroit où elle se trouvait. Toutefois, en avançant surement, pas à pas, elle pouvait se rapprocher d'une réponse définitive. Ce genre de jeu.
Peut-être était ce que ressentait les chiens de chasse et de polices quand ils faisaient leur travail. Ils sentaient des pistes que les humains n'étaient pas capables de voir, et en les suivants, atteignaient ce qu'ils devaient rattraper.
- ...Je me demande si c'est pas un super pouvoir, ce truc.
Une conviction qui survenait de nulle part. Des mystérieuses conversations qu’elle entendait de nulle part.
D’ordinaire, elle aurait pensé qu’elle avait surement juste oublié quelque chose. Elle avait aussi oublié avoir oublié, et c'était pourquoi lorsqu’elle s'en souvenait, elle n'avait pas la sensation de s'être souvenue. Voilà pourquoi c'était comme si des convictions mystérieuses étaient soudainement sorties de nulle part. Il lui semblait avoir lu dans un livre de psychologie cette théorie sur la détérioration de la synapse.
Cependant, avec cette interprétation, ça ne disait rien à la concernée et ce n'était pas drôle non plus.
Il y a pas une façon de penser un peu plus, comment dire, excitante ? Hmm...Je préfère interpréter ça comme m’étant éveillée à cette capacité. Elle sentait une sorte de passion à moitié dépéri déjà à son adolescence, renaitre en elle.
Peu importe le vrai du faux, dans tous les cas, dans sa tête, elle comptait l’expliquer ainsi. C'était un peu gênant, mais dans tous les cas, ce n'est pas comme si elle allait en parler à quelqu'un.
Tiens, tant qu'à faire, je vais lui donner un nom aussi. Piste de miettes. Pas mal, non ? Comme Hansel et Gretel en forêt. Je me donne peut-être un peu trop un genre, haha.
◇
Le jeu d'orientation de son super pouvoir amusant continua jusqu'en début d'après-midi.
Et il se termina abruptement à en endroit qu’elle ne pouvait même pas appeler la ligne d'arrivée.
Il n'y avait personne.
L'endroit n'était pas très loin de la gare de Shibuya. On était en semaine, et la journée. Elle n'allait pas dire que l'endroit devrait déborder de monde, mais qu'il n'y ait personne était difficile à imaginer. Et il n’était pas question que du trafic. Elle était entrée dans une supérette, avait regardé par la fenêtre l'intérieur d'un salon de beauté, levé les yeux vers un immeuble de bureaux, et il n'y avait absolument personne.
- C'est bizarre...
En tant que phénomène, c'était tout bonnement inexplicable, mais elle avait une idée sur la raison.
Yozora n'avait cessé de ressentir une étrange réticence à venir ici. Son envie de ne pas venir prenait de l'ampleur, et elle considérait même aller ailleurs. Elle faillit s'arrêter à plusieurs reprises. Sa Piste de miettes (nom temporaire) continuait de lui indiquer sa destination, alors elle était parvenue à aller tout droit, mais sans ça, elle aurait tout naturellement rebroussé chemin.
— Te déchaine pas trop, tu vas déranger les habitants du coin !
Elle n'entendait pas bien la conversation qui avait eu lieu ici. Elle l'entendait comme si les locuteurs couraient, et sautaient partout.
Et le plus gros problème était que le prochain poteau d'indication ne lui venait pas à l'esprit.
- Vraiment ?
Jusqu'ici, elle s'était fiée à son pouvoir (temporaire), alors si son pouvoir gardait soudainement le silence, elle n'avait pas d'idées concernant l'endroit où aller ensuite. Est-ce que l'on était en train de lui dire qu’elle avait tous les indices nécessaires désormais, et de les utiliser pour en déduire ses propres conclusions ? C'était plutôt aux grands détectives qu'on demandait ça. Yozora Jakuin n'était qu'une lycéenne ordinaire, elle n'avait pas de talent caché de ce genre.
Malgré tout, elle essaya de réfléchir avec les indices qu’elle avait en sa possession.
Elle se souvenait, même si vaguement, de l'apparence de celui qu’elle cherchait. Un homme dans la 20aine, au physique robuste. Il avait un visage dur, mais aussi un côté amical. Autrement dit, il ressemblait au jeune Takumu.
-...Il me semble qu'il disait être de la famille de Yume...
Elle parvenait même à se souvenir de ça.
Mais ça s'arrêtait là. Sa conviction n'allait pas jusqu'à lui donner quel genre de personne il était, ce qu'il faisait dans la vie, où était-il actuellement. De plus, Yozora n'avait aucune idée de pourquoi elle était autant intéressée par lui.
Outre ça, elle ne pouvait pas ignorer l'anormalité de cet endroit. Ils n’étaient pas en état d'urgence, et pourtant la rue était complètement déserte. Était-ce juste ici ? Ou peut-être que juste personne n'avait remarqué, et la même chose se produisait ici et là dans Tokyo.
Est-ce que le monde qu’elle voyait ressemblait réellement au monde qu’elle connaissait ? Ça ne servait à rien de commencer à douter, c’était sans fin sinon, mais elle ne cessait de s’imaginer des choses. Est-ce qu'on ne serait pas comme ce truc qu'on voit beaucoup dans des livres ou films de SF courts ? En train de rêver que l'on vit sur une planète immense depuis notre petit jardin miniature ?
- Hmmm...
Elle s'assit sur le bord de la route. Ce n'était pas très bien élevé, mais de toute façon, personne ne la regardait.
Elle ne comptait pas abandonner. Elle avait le sentiment qu’elle pouvait encore faire quelque chose. Ce n'était pas une conviction ou quoi que ce soit, juste vraiment une impression.