No Game No Life : Tome 11 Prologue

Prologueː Stream Start

Partie 1

On dit que l'on ne sait pas si l'on a trouvé le véritable amour tant qu'il n'est pas terminé.

Eh bien, je suppose que je ne saurai jamais si c'est le véritable amour, pensa la jeune fille. Elle ne savait pas quand cet amour avait commencé.

La seule chose qu'elle savait, c'est que son amour ne s'arrêterait jamais.

............

La jeune fille ne se souvenait pas du début de son amour.

Mais ce n'était pas quand elle avait posé les yeux sur le garçon pour la première fois.

Elle avait plutôt l'impression de l'aimer depuis le moment où elle était née, peut-être même avant.

Elle avait du mal à se rappeler comment elle respirait avant d'aimer ce garçon.

Elle ne se souvenait pas d'une fois où elle s'était réveillée pour une autre raison que lui. Il n'y avait aucune raison concevable de sourire... si ce n'est pour le voir sourire à son tour.

Elle avait oublié pourquoi elle dormait, si ce n'est pour sentir la chaleur de son étreinte...

La jeune fille ne pouvait pas se rappeler qui elle était avant que le garçon n'entre dans sa vie, et encore moins l'imaginer.

Elle s'est donc dit qu'elle était née pour être avec ce garçon. Qu'elle n'était même pas vivante avant leur première rencontre.

Par conséquent, sa mort surviendrait une fois que son amour aurait pris fin - cela, elle en était sûre.

Ou peut-être..., pensa la jeune fille.

Peut-être que si elle mourait et renaissait, elle chercherait à nouveau le garçon dans sa prochaine vie.

Dans ce cas, que se passerait-il si j'étais déjà morte ?

Cela signifierait qu'elle a aimé le garçon dans sa vie précédente. Cela expliquerait pourquoi elle ne se souvient de rien.

Je suppose que je n'aurai jamais la chance de découvrir ce qu'est le véritable amour.

Même la mort n'était pas suffisante pour qu'elle trouve le vrai sens de son amour...

Partie 2

Combien de temps s'était écoulé depuis que la jeune fille avait réfléchi à tout cela ? Ce jour-là, la jeune fille - Shiro - se retrouva devant une porte.

Shiro et son frère aîné, bien sûr, étaient rejoints par un trio superflu.

Tous les cinq fixaient cette porte sur laquelle étaient inscrits des mots... Des mots si grands que personne ne pouvait les manquer : UN ESPACE QUE SEULS LES COUPLES PEUVENT LAISSER

C'est vrai, en substance...

Elle a déclaré sans artifices : Shiro et son frère n'étaient pas un couple.

La porte essayait d'associer son frère à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Elle impliquait l'existence d'une tierce personne.

Elle suggérait que son amour, quelque chose qui n'était pas censé s'arrêter même après la mort, allait être interrompu par ce tiers nébuleux - un nouvel ennemi.

Heh...

Ce jour-là, un léger sourire apparut sur le visage de Shiro... et elle se mit tranquillement en colère...

Partie 3

Le royaume d'Elkia, sa capitale.

La capitale royale, autrefois en proie au marasme, était animée par la vie et la vigueur de ses nombreux citoyens. En son centre se trouvait le château royal d'Elkia, où trois personnages étaient assis face à face autour d'une table.

L'un d'entre eux était un jeune homme aux cheveux et aux yeux foncés, vêtu d'une chemise portant la mention "I PPL" : Sora.

Le deuxième personnage était assis sur ses genoux. Une petite fille aux longs cheveux blancs et aux yeux rubis : Shiro.

Ils étaient les deux souverains d'Elkia, connus et aimés de leur peuple sous de nombreux noms, tels que les Monarques Dégénérés, les Monarques Absents et les Monarques Mauvais payeurs, entre autres.

Les deux souverains étaient en train de... travailler.

C'est bien cela. Ces deux-là... travaillaient !

...Plus exactement, ils jouaient à un simple jeu de cartes.

Dans ce monde de Disboard, où tout se décide par des jeux, le dirigeant d'un pays doit aussi organiser des jeux.

Alors qu'ils semblaient simplement s'amuser, n'importe quel observateur aurait reconnu que le duo était engagé dans la plus noble des entreprises.

En face des deux souverains diligents se trouvait leur adversaire, une jeune femme de la noblesse.

Avec les nouvelles terres qu'Elkia avait acquises, le royaume s'emparait rapidement de nouvelles ressources et de biens rares. C'est généralement au ministre en chef qu'il incombe de traiter les demandes de droits sur ces biens émanant d'individus avides d'argent, à savoir les ducs et les comtes.

Cependant, lorsque la demande implique de défier directement le roi, ce dernier doit répondre à l'appel de son peuple

"D'accord, c'est ma victoire. Désolé, mais il te faudra encore un million d'années avant de pouvoir espérer me battre. "

Sora retourna négligemment ses cinq cartes - il était plus qu'évident qu'il avait triché, bien qu'il n'y ait aucun moyen de le savoir avec certitude.

Il avait presque l'air ennuyé. Et pourquoi ne le serait-il pas ? La fille le forçait à travailler en le mettant au défi de jouer.

Il y avait tout de même un côté positif à son travail.

"...Je n'en attendais pas moins de notre roi. Vos compétences en matière de cartes sont impeccables. Je suis vraiment impressionné."

La jeune noble se leva après avoir perdu son match. Elle pinça élégamment l'ourlet de sa robe et fit une révérence.

"Maintenant, conformément aux pactes, je vous servirai de dame d'honneur à partir d'aujourd'hui."

Si elle avait gagné, son rang de noblesse aurait augmenté, permettant à sa famille de superviser les nouveaux territoires. Si elle avait perdu, elle se serait soumise à la politique du ministre en chef et serait devenue une servante à demeure au château.

Tels étaient les termes de leur jeu... Ou du moins, ils étaient censés l'être...

"...Hmm. Oui, il se passe quelque chose de bizarre ces derniers temps...", marmonna Sora avec méfiance en regardant l'ex-noble devenue dame d'honneur numéro cinq quitter la pièce.

C'était la cinquième fois qu'un souverain envoyait une jeune femme à sa place pour défier Sora à un jeu.

Ce qui était encore plus étrange, c'était la façon dont les futures demoiselles agissaient après avoir perdu. Aucune d'entre elles n'était triste ou contrariée. En fait, elles semblaient presque heureuses d'avoir perdu...

Non seulement elle perdait l'accès à de nouveaux territoires, mais cette femme de la haute société serait forcée de porter des tenues de servante et de servir le thé au château. Alors... pourquoi a-t-elle levé le poing en signe de victoire en quittant la pièce... ?

"J'espère que ce n'est pas un virus bizarre ou quoi que ce soit d'autre. Je préfère ne pas avoir à gérer une pandémie dans un autre monde."

La civilisation elkienne ressemblait beaucoup à celle de Sora au début du quinzième siècle - il allait sans dire que les antibiotiques n'existaient pas encore.

Une mauvaise saison grippale suffirait à bouleverser le royaume, sans parler de ce qu'elle pourrait faire à Sora et à sa sœur. Il pourrait même avoir besoin d'appeler le Commonwealth d'Elkia pour une conférence d'urgence... "...Frère...c'est pourquoi...tu es toujours vierge..."

"Vous pensez que le fait que je me préoccupe de mon pays de temps en temps est la cause de mon célibat involontaire ? ! Alors à bas le royaume d'Elkia ! !!"

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Sora proposa de reporter ses devoirs de souverain en entendant la suggestion froide de sa sœur.

"Ce que le seigneur Shiro essaie de dire, c'est que ces femmes sont venues ici avec l'intention de perdre."

La belle voix qui répondit à Sora appartenait à quelqu'un qui n'était pas là il y a quelques instants.

Une fille aux pupilles en forme de croix apparut de nulle part : Jibril, la Flügel. "... ? ...Elles voulaient perdre ?" demanda-t-il.

"Oui. Je crois que leur véritable intention était d'obtenir la permission de vous servir, Maître."

...Huh. C'est une nouvelle. Sora fronça les sourcils.

Ces maisons nobles confiaient donc leurs filles au roi sous prétexte qu'elles perdaient leur pari, ce qui revenait à cajoler Sora en lui faisant miroiter la beauté et les ruses féminines. Perdre un match pouvait potentiellement porter plus de fruits que n'importe quelle acquisition de terres.

Sans parler de la possibilité que l'une de ces filles devienne reine.

Pour la noblesse, les mariages arrangés faisaient partie des affaires courantes. "...C'était donc un piège à miel tendu par leurs parents ? Ça ne colle pas du

tout..."

Si c'est le cas, je ferais mieux de les renvoyer tous chez eux..., pensa Sora. Cependant : "Et pourquoi cela ? Pour ma part, je pense que les filles sont plus qu'heureuses du résultat", dit Jibril.

"...Hmm ? Qu'entendez-vous par "heureuses" ?

Sora ne parvenant pas à comprendre où elle voulait en venir, Jibril poursuivit avec un sourire jusqu'aux oreilles : " Bien que je ne sois pas très versée dans les subtilités des émotions de l'Immanité, il m'a semblé plus qu'évident que ces filles ressentaient le mot A pour vous, Maître. "

Le mot en A ? On est à la maternelle ou quoi ?

Pourtant, ce n'est pas possible, pensa Sora en soupirant.

"Tellement naïf, Jibril. Allez, qu'est-ce qui te fait croire que ces filles ont le béguin pour moi ?"

"Avec tout le respect que je vous dois, Maître, vous devriez prendre un moment pour vous examiner."

D'accord...

Je suis un joueur vierge et asocial, sans éducation ni travail, et je n'ai jamais eu de petite amie.

Il ne voyait pas l'intérêt d'analyser sa vie pathétique.

"Pour commencer, Maître, vous êtes le sauveur d'Elkia, la seule nation survivante d'Immanity. Vous êtes un héros pour votre race." Jibril ajouta un peu de fioriture en continuant son discours grandiose. "Tu es un voyageur des dimensions qui est venu à Disboard et a sauvé le pays des griffes d'un espion elfe, conquérant même la magie elle- même... Si tu ne t 'étais pas montré, l'Immanité aurait sûrement péri à l'heure qu'il est."

...Elle ne ment pas...

"Et dès que tu es devenu roi, tu as utilisé tes connaissances de l'autre monde pour sortir Elkia de la misère ! Vous m'avez facilement vaincu, moi, un Flügel, puis vous avez récupéré les terres d'Elkia prises par l'Union de l'Est, le troisième plus grand pays du monde

-Vous n'avez fait qu'arrêter un complot diabolique d'Oceand, avant d'éliminer un Old Deus et même de conquérir l'Ex Machina ! Et tout cela sans verser une goutte de sang".

...Continuez...

"Ainsi, l'Elkia qui était au bord de l'effondrement est maintenant positionné au centre d'un commonwealth multinational et multiracial dont l'échelle est comparable à celle de l'Elven Gard."

...Uh-huh...

"Même face aux ennemis les plus puissants - des ennemis qu'Immanity ne pourrait jamais rêver de combattre – vous êtes toujours prêt à relever le défi ! Vous avez utilisé votre esprit sans pareil pour forcer vos ennemis à céder et vous avez finalement réussi à vaincre un dieu. Vous avez fait tomber les barrières, vous avez permis à toutes les races de connaître la prospérité, un concept que personne n'imaginait avant votre arrivée. Oui, vous êtes la manifestation des possibilités illimitées que recèle l'Immanité. Une légende vivante ! ...C'est ce que vous êtes, Maître."

...Eh bien, dit comme ça, ça a l'air d'être une sacrée légende.

Son histoire était quelque chose d'épique - tant qu'on laissait de côté les parties "vierge" et "enfermé".

Le regard de Sora devint distant et mélancolique.

"Objectivement parlant, Maître, quelle raison y a-t-il pour que vous ne soyez pas

populaire auprès des femmes ?" "...Objectivement parlant ?" Elle n'a peut-être pas tort... ?

Peu importe qui Sora était en tant que personne, aucune des affirmations de Jibril n'était fausse.

"Même sans ces incroyables exploits, vous êtes le roi de cette nation - votre personnalité mise à part, je pense qu'il est tout à fait naturel que les femmes soient attirées par votre pouvoir et votre richesse."

D'accord. C'est vrai aussi.

Les mariages arrangés entre nobles n'avaient rien d'extraordinaire en termes de droits de l'homme, mais se marier pour son statut n'était pas un phénomène rare, même dans son propre monde. Sora n'avait aucune critique à formuler.

"Alors permettez-moi de vous demander une fois de plus : quelle raison avez-vous de

ne pas être populaire auprès des femmes ?"

"...Euh, euh...Shiro... ? Milady ? Que pensez-vous de l'analyse de Jibril ?" Plus il y réfléchissait, plus le point de vue de la jeune femme se justifiait.

Cette raison, cependant, allait à l'encontre de tous ses instincts, et il regarda sa sœur sur ses genoux pour en avoir la confirmation.

Comme on pouvait s'y attendre, Shiro expliqua pourquoi elle avait eu l'air si contrariée pendant tout l'échange.

"...Mm. Dernièrement...Frangin...tu as été trop populaire..."

Ses mots d'affirmation frappèrent Sora comme une tonne de briques proverbiale.

En fait, elles ont raison !

Maintenant que tu le dis, je suis un putain de roi ! Le roi de l'Immanence ! Un roi qui a sauvé la nation de l'Immanité !

Si ça ne me permet pas d'avoir des filles, alors qu'est-ce qui peut le faire ? ! De plus, tout dans ce monde se décide par des jeux.

Toutes les formes de violence sont interdites et tous les conflits sont réglés par le jeu.

Être doué pour les jeux... est la seule forme de force autorisée dans ce monde !

Je suis l'Immanicien le plus forte de tous, il est donc inévitable que les femmes veuillent m'approcher, n'est-ce pas ?

"Mes excuses, Maître, mais vous êtes bien trop modeste."

Sans s'en rendre compte, il avait dit tout cela à voix haute. Jibril se permit de le corriger.

"Vous êtes en effet L'immanicien le plus fort du monde, mais le qualificatif ‘le plus fort’ n'est pas limité à l'Immanité."

...Quoi... ?

"Vous avez déjà vaincu les Flügel, ainsi que des Elfe, les Werebeast, les Sirène, les Dhampir, les Old Deus, et même les Ex Machina... Vous avez prouvé que vous étiez plus redoutable qu'eux."

Où voulez-vous en venir ? Je crois que j'ai une idée, mais... ?

"Tu veux dire que non seulement les filles d'Immanité, mais aussi les filles-anges, les filles-elfes, les filles-animaux, les sirènes, les vampires, les déesses, les filles-cyborg et les filles-mecha ont déjà fait une génuflexion devant ma puissance ?!"

Il n'arrivait pas à croire ce qu'il disait. Sora était l'homme le plus populaire de l'histoire... Non...

Oserais-je dire qu'il pourrait s'agir de la première venue du plus grand et du plus populaire des hommes depuis la nuit des temps, l'alpha et l'oméga des célibataires éligibles ? !

"Maître... En gardant cela à l'esprit, permettez-moi, Jibril, de vous faire une proposition."

"Oh... ? Une proposition au roi des mâles alpha ? Très bien. Je l' autorise, mais pour cette fois seulement. Écoutons-la."

Et c'est ainsi que Jibril s'agenouilla devant le roi qui laissait sa popularité auprès des dames lui monter à la tête à la vitesse de la lumière.

"En ce qui concerne les cinq servantes en formation, pourquoi ne pas les utiliser pour créer un harem ?" Un harem : un endroit pour les nombreuses femmes et amantes du roi.

En d'autres termes, un véritable harem, comme ceux que l'on voit dans les mangas.

"Comme vous pouvez le lire sur leurs visages, elles ne rejetteront pas votre invitation.

-En fait, je pense qu'elles l'accepteraient toutes à bras ouverts. Si vous allez de l'avant avec la création d'un harem, mon seul souhait est que vous m'incluiez dans votre légion d'assistantes féminines. "

...N-non... Il n'y a aucune chance que je puisse jamais... Pourrais-je ?

Sora n'était qu'un homme qui avait fini par devenir le mâle le plus alpha de l'univers. En entendant la proposition de Jibril, l'ancien roi des vierges baissa le regard, effrayé.

Il s'attendait plus que tout à être accueilli par un regard glacial de la part de sa sœur sur ses genoux, et pourtant...

"...Mm... Les concubines...ne sont pas de vraies épouses...techniquement..."

Sa remarque dépassait de loin ses attentes. Bien qu'apparemment troublé par cette décision, Shiro leva un doigt et poursuivit : "...Je l'autorise... Frère, bravo pour...avoir éclaté ta cerise..."

"STEEEEEEPH !!! Nous construisons un harem ! Je vais être le roi des harems !"

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud, comme le dit l'adage.

Sora souleva Shiro sous un bras et entra dans le bureau de Steph comme une flèche, avec les effets sonores qui vont avec.

Assise à un bureau, une jeune fille rousse travaillait assidûment sur des documents. C'était Stéphanie Dola, ministre en chef d'Elkia. Lentement, presque paresseusement, elle se tourna vers lui.

Puis, avec une expression calme et posée, elle poussa un profond soupir avant... d'éclairer Sora.

"...Il est temps de se réveiller, tu ne crois pas ?"

?

Attendez. De quoi parle Steph ? Je n'en ai pas la moindre idée. Oh. OH. Je vois ce qui se passe ici.

Il me semble que Steph veut faire partie du harem tout-puissant du roi des Alphas.

Voilà, voilà, poule mouillée. Tu n'as rien à craindre, car l'alpha suprême Sora s'assurera que toutes ses dames soient satisfaites...

"...Tu es conscient que c'est un rêve, n'est ce pas ?" " Euh ? Attendez, quoi ?"

À la seconde où il entendit Steph prononcer le mot "rêve", il fut frappé comme un train de marchandises.

Il entendit un craquement massif tandis que sa vision se vidait de toute couleur. "Je suppose que tu n'es pas assez délirant pour penser qu'une fille t'aimerait un jour..." Les craquements s'intensifiaient à chaque mot qui s'échappait de ses lèvres.

Peut-être était-ce le son des rêves qui se brisent.

Mais pourquoi... ?

Je veux dire que je suis le joueur le plus fort de l'univers...

"Uh-huh, c'est vrai. Je pense que tu veux dire joueur, avec un s, car tu n'es le plus fort que lorsque tu es associé à Shiro. Seul, Sora, tu es..."

Crac !

Il est possible que ce soit aussi le son du cœur de Sora qui se brise en morceaux.

St-stop... Ne dis plus rien... !

"Rien de plus qu'un bambin - non, un nourrisson - qui ne peut même pas marcher et parler tout seul, sans parler de jouer à des jeux."

Crac, crac !

Sora réalisa que ce bruit était en fait son propre cœur qui se brisait en morceaux. Il essaya de dire quelque chose - n'importe quoi - pour que Steph arrête de parler

- J'arrête juste déjà...tu veux bien ?!

"Tu es un menteur, un arnaqueur. Tu joues les durs, mais en réalité, tu n'as même pas le moindre soupçon de confiance en toi. Tu dis que tu veux être populaire auprès des femmes, mais à la seconde où l'une d'entre elles montre un iota d'intérêt, tu pars en courant dans la direction opposée. Tu veux une petite amie, mais comme tu ne sais pas faire la différence entre l'affection et le désir sexuel, tu n'as aucune idée de ce que tu veux réellement faire. Tu es un homme sournois, lâche et pathétique, voilà ce que tu es, Sora".

Enfin, les craquements devinrent assourdissants.

Sora écouta le son de son propre cœur s'effondrer et... Ah...

"Tu ne travailles jamais et tu te montres à peine à ton peuple. Tu es un roi paresseux et renfermé. Pourquoi penses-tu que les femmes t'apprécient ou te considèrent comme un objet de désir ? Pourquoi n'arrêtes-tu pas tes rêves ridicules et ne travailles-tu pas un peu pour une fois dans ta vie ?"

Sora entendit la voix de Steph devenir de plus en plus lointaine. Alors que sa conscience s'évanouissait, Sora grimaça légèrement.

Oui, je suis parfaitement conscient... J'ai toujours su que c'était un rêve depuis le début. C'était une évidence, vraiment. Je l'ai su dès le départ, puisque Shiro et moi sommes entrés en scène en plein travail. Et alors ? On ne peut pas rêver... ? Je ne peux pas au moins rêver à l'intérieur de mon rêve ?

Ainsi, alors qu'il revenait lentement à lui, Sora ressentit quelque chose qu'il avait déjà vécu des dizaines de milliers de fois.

...Je veux dire, allez, laisse-moi au moins passer à la partie perverse avant que tu ne me réveilles...

Partie 4

"Sora ! Shiro ! !! Tu es là, n'est-ce pas ? ! Tu dors ? !"

Sous ses draps, Sora entendait Steph l'appeler à grands cris pendant qu'elle frappait à sa porte.

Ah, elle va me sortir du lit et essayer de me faire travailler comme elle le fait toujours, comme dans mes rêves.

Répondant à la voix trop familière de la réalité, Sora répliqua à voix basse, s'efforçant à peine de répondre : "...Ce n'est pas comme si j'allais me trouver une petite amie aujourd'hui de toute façon. Je n'ai pas envie de sortir du lit..."

"C'est certainement l'excuse la plus bizarre que tu aies jamais donnée pour t'échapper du travail ! Si tu es à l'intérieur, dépêche-toi de sortir !"

Steph cria à travers la porte et commença à donner des coups de pied, mais Sora n'en tint pas compte et s'enfonça davantage dans ses couvertures.

Après s'être réveillé de son rêve, Sora pleura.

Il enfouit son visage dans son oreiller et sanglota jusqu'à l'épuisement.

Il pleurait non pas parce qu'il ne parvenait pas à se constituer un harem, même dans les limites de ses rêves, mais parce qu'il se réveillait face à une dure réalité qu'il n'avait jamais souhaité connaître.

Oui, Sora était vierge.

Oui, il roulait à toute allure sur l'autoroute de la perdition dans son véhicule fermé et sans emploi.

Mais comme Jibril l'avait dit dans son rêve, même s'il était un vrai loser, il formait la moitié de la paire de joueurs la plus forte de ce monde. C'était un fait, et c'était aussi un fait qu'il était un véritable roi.

Et même avec sa puissance et son autorité de roi, il restait impopulaire auprès des femmes.

Que devait donc faire Sora pour se trouver une petite amie ? La réponse était claire comme de l'eau de roche : C'était impossible - il était impuissant...

C'est ainsi que Sora parvint à parler, la voix rauque à force de pleurer : "La seule raison de vivre d'un homme... c'est d'avoir une petite amie..."

Quel est notre but ?

Une question vieille comme le monde, mais qui n'est que trop évidente pour la gent masculine.

En termes de biologie, ce but est de s'accoupler avec un spécimen supérieur.

En termes brutalement honnêtes, la seule raison pour laquelle les hommes font quoi que ce soit est d'avoir l'air cool.

En d'autres termes, les hommes veulent que les femmes les regardent et se disent "Ooooh, il est hot ! "avec de vrais cœurs dans les yeux !

La raison pour laquelle les hommes risquent leur vie pour la gloire et la fortune - et même pour vivre en premier lieu - est qu'ils veulent l'attention des femmes !

Et si... Et si ce n'était pas nécessairement le cas ?

Que peu importe à quel point vous risquez votre peau, peu importe la célébrité ou la fortune que vous acquérez, vous ne verriez jamais de cœurs apparaître dans les yeux d'une femme, vous finiriez votre vie sans jamais être aimé ou même remarqué par une fille ?

"Je sais que je ne serai jamais populaire auprès des femmes, et pourtant je me réveille... Mais pourquoi ? Pourquoi continuer à vivre alors que je sais que tout ce que je ferai ne servira à rien ? Ah... Je suis si fatiguée..."

Tout cela était si épuisant.

Sora était fatigué de sa réalité de célibataire.

Il était fatigué de ne même pas pouvoir rêver d'avoir des filles.

"Hé, Shiro... Ton frère va probablement mourir ici, dans ce lit. Ça ne te dérange pas, n'est-ce pas... ?"

"...Zzz..."

Sora serra sa petite sœur dans ses bras, dormant de manière audible à côté de lui. Il savait que ce seraient les dernières larmes qu'il verserait. Il ferma les yeux, quand...

"De quoi tu parles ?! Lève-toi, d'accord ? ! On a une urgence sur les bras ! !! Nous sommes coincés !"

"Mes excuses, Maître. Il semble que je ne puisse ni me déplacer ni utiliser ma magie pour le moment..."

"Addendum : Emplacement actuel inconnu. Toutes les sorties connues ont été démolies. Impossible de confirmer l'existence de nourriture et d'eau. Conclusion : je prédis que la vie du maître et de ses compagnons est en danger. Les choses vont plutôt mal."

En entendant les deuxième et troisième rapports après celui de Steph, Sora s'est finalement assis avec Shiro.

. Quoi ?

" Huh ? Où sommes-nous ?"

Parvenant finalement à s'extraire du lit, ils quittèrent tous deux leur chambre. Ce n'était pas le château royal d'Elkia, ni leur humble chambre à coucher.

Dans cette pièce qu'ils n'avaient jamais vue auparavant se tenaient Steph, ainsi qu'une fille Flügel avec une auréole sur la tête et une Ex Machina aux cheveux violets : Jibril et Emir-Eins.

D'après eux, ils ne pouvaient ni se déplacer, ni utiliser la magie, ni détruire le bâtiment. Face à cette nouvelle déstabilisante, Steph poursuivit avec anxiété :

"On dirait que Sora ne sait pas non plus ce qui se passe... On s'est tous réveillés dans cette pièce étrange... Où est-ce que ça peut bien être ? De plus, pourquoi sommes-nous ici ?"

Sora, Shiro, Steph, Jibril et Emir-Eins : Ils se sont tous les cinq réveillés dans une pièce inconnue, sans savoir comment ni pourquoi ils s'y trouvaient...

Incapable d'utiliser la magie, le groupe s'est retrouvé dans cet espace apparemment inéluctable, sans eau ni nourriture.

Comme Steph l'avait crié à Sora un peu plus tôt, il s'agissait bel et bien d'une urgence.

Sora prit un moment pour se calmer et observer son environnement.

Il s'agissait en effet d'une pièce qu'il n'avait jamais vue auparavant - et c'était même une pièce assez sophistiquée.

La pièce n'avait pas de fenêtre, et il n'y avait donc aucun moyen de voir la situation à l'extérieur.

Les seuls objets à l'intérieur étaient un canapé et une table, ainsi que cinq chaises. Il y avait aussi... quatre petites portes et une seule porte géante.

Les petites portes menaient à la chambre où Sora et Shiro étaient arrivés, ainsi qu'aux chambres où leurs trois compagnons s'étaient réveillés.

Cela signifiait que s'il y avait un moyen de sortir d'ici, il y avait de fortes chances que... ce soit la grande porte. Sans dire un mot, Sora s'approcha de la porte.

...Il n'y avait ni poignée ni trou de serrure. Il poussa la porte, mais elle ne bougea pas. C'était pourtant une évidence. Et c'était parce que...

Sora resta là à regarder la note affichée sur la porte, et les autres le rejoignirent bientôt.

En effet : les cinq savaient sans l'ombre d'un doute que c'était leur plus gros problème.

Ils ont fixé la porte à l'unisson.

Pour être plus précis, ils ont regardé la note affichée sur la porte, écrite dans la langue de l'Immanité. Elle disait : UN ESPACE QUE SEULS LES COUPLES PEUVENT QUITTER

Partie 5

Alors...

"S-Sora ?! Pourquoi pleures-tu tout d'un coup ?" vint la voix étouffée de Steph.

Des larmes de gratitude coulèrent sur les joues de Sora - de la gratitude pour la réalité qu'il avait déplorée quelques instants plus tôt.

...Dix-huit ans, c'était long. Il était dans ce monde depuis très longtemps aussi.

Mais enfin. C'était était ici. La chance qu'il avait tant attendue s'est enfin présenté ! !!

Oui, un espace que seuls les couples peuvent quitter !

Couple, nom. Deux personnes jumelées ensemble ; deux personnes mariées, fiancées ou autrement jumelées de façon romantique.

Sora et Shiro correspondaient clairement à la première définition, mais ce genre de "couple" ne s'appliquait pas ici, étant donné qu'ils ne pouvaient pas quitter cette pièce ensemble.

Ce qui ne pouvait seulement signifier que le "couple" dans cette note était de type "romantique" !

De plus, il y avait quatre femmes et un seul homme!

Cela signifiait qu'ils étaient coincés dans un espace qu'ils ne pouvaient pas quitter sans avoir d'abord une relation !

Sora n'était qu'à peine écrasé par la dure réalité qu'il n'aurait jamais de petite amie Comment pouvait-il ne pas pleurer à cette nouvelle... ?

C'était l'événement qui mettrait fin à sa série d'absence de petite amie, dont la durée correspondait à... chaque minute de sa vie !

Oh ? Tu crois que ça va juste s'arrêter une étape avant qu'il n'arrive à la bonne partie, comme d'habitude ?

Heh-heh. Ce n'est pas ce que cherche Sora.

Il était coincé dans une pièce avec quatre autres personnes. Il n'y avait aucune chance qu'il puisse passer à l'acte dans cette pièce. En fait, il serait vraiment étrange que quelqu'un soit coincé dans une pièce d'où il doit se cogner la tête pour en sortir, et encore moins en présence de spectateurs. Peut-être devaient-ils d'abord avoir un rendez-vous ou quelque chose comme ça ? De toute façon, ce n'est pas ce que Sora recherchait au départ ! !!

Qu'importe si se taper la bourre n'était rien d'autre qu'une excuse pour sortir de cette pièce ! !!

Dès que Sora s'échapperait, il passerait du statut de "puceau de dix-huit ans qui n'a jamais eu de petite amie" à celui de "puceau de dix-huit ans qui a eu une petite amie une fois, même si ce n'était que pour une seconde" !

Quelle est la différence, me direz-vous ?

Je vous assure qu'il y a une très grande différence entre les deux.

Pourquoi cet homme - un roi et la moitié du duo de joueurs le plus fort de tous les temps - n'était-il pas populaire auprès des femmes ?

Il pensait que c'était dû à la propriété du produit zéro !

Quelle que soit sa renommée ou sa fortune, une fois multipliée par zéro, elle n'aboutissait à rien - pourtant !

S'il parvenait à avoir une petite amie, ne serait-ce que pour une minute - non, pour 0,1 seconde - il pourrait ouvrir la voie à une réponse supérieure à zéro pour une fois !

Un puceau qui n'a jamais eu de petite amie contre un puceau qui a eu une petite amie mais qui a rapidement rompu avec elle - il était clair pour Sora que la différence entre ces deux-là était encore plus grande que le gouffre qui sépare le ciel et la terre !

...Certes, il n'allait pas se laisser aller à trop d'optimisme - ils étaient encore tous les cinq dans le pétrin.

Ils ne se souvenaient plus comment ils s'étaient retrouvés dans cette pièce déshéritée où leur vie était en danger et où ils étaient forcés de se mettre en couple...

Les dix serrements devraient cependant empêcher tout enlèvement et toute séquestration, ainsi que l'effacement non sollicité de la mémoire.

La seule exception à cette règle est lorsque les deux parties ont donné leur accord .

Cela signifie qu'ils ont provoqué leur situation actuelle.

C'est vrai, il s'agit bel et bien d'un jeu dans lequel ils se trouvent.

Ils ne savaient pas exactement qui ils affrontaient ni quel était leur objectif - cela faisait partie des conditions du jeu - mais c'était néanmoins un jeu ; par conséquent, il était possible de le battre.

Si je ne pensais pas qu'il était battable, je n'aurais jamais accepté de jouer.

À moins, bien sûr, que je ne l'aie fait par désespoir, parce que je n'arrive pas à me trouver une petite amie !

Il était hors de question que Sora se lance dans un jeu qu'il ne pouvait pas gagner juste pour le LOL... !

En d'autres termes : Rien à craindre.

La clé d'une victoire parfaite et heureuse se trouvait juste à côté de lui, au mépris de tout présage potentiel.

Ayant pensé tout cela en moins d'une milliseconde, Sora tourna son regard vers les quatre femmes qui l'accompagnaient.

Maintenant, laquelle de ces jolies filles sera ma première petite amie tant convoitée ?

Qui, qui, qui, whoooooo ?!

"Clarification : Les circonstances sont connues. La solution est incroyablement simple. Un jeu d'enfant. Einfar."

La première à agir était, en quelque sorte, prévisible.

La fille-mecha portant une tenue de servante et des cheveux violets s'appuya sur le bras droit de Sora et continua :

"Récapitulation : Il est possible de s'échapper de l'espace actuel en créant des couples. Cette unité aime son maître. L'aime. Très fort. Cette unité vous aime. Hee-hee-hee. Avec l'annonce des deux mots "Moi aussi", notre unification en tant que couple sera complète. L'espace actuel sera évitable. Maintenant, Maître. Répète après moi : Moi aussi."

En entendant son doux murmure effleurer son oreille, Sora était l'image même d'un homme pensant à quelque chose d'assez obscène.

En d'autres termes, il écoutait avec l'expression la plus sérieuse possible.

Heh... Ma première petite amie sera donc Emir-Eins. Ce n'est pas si mal, hein ? Elle a peut-être quelques vis en moins, et bien sûr, elle est assez bornée et énergique dans ses manières, mais du point de vue de l'apparence ? C'est une vraie bombe.

Plus important encore, c'est une putain de servante cyborg qui m'appelle Maître - allons-y !

"Dans ce cas, Maître, permettez-moi de jouer le rôle de votre petite amie."

Alors que Sora avait choisi d'accepter l'offre de l'Ex Machina bon gré mal gré, Jibril s'appuya sur son bras gauche comme pour remettre la balance à l'endroit.

"Vous n'avez pas besoin de vous contenter de ce tas de ferraille inexpérimenté, Maître. Je suis votre serviteur. Vous pouvez vous servir de moi comme d'une supérette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre : toute la journée, tous les jours. Je vous fournirai tout ce dont vous avez besoin d'un matin à l'autre. "

"Réfutation : Les Flügel, qui ne comprennent pas les subtilités des émotions humaines, ne sont pas aptes à servir le Maître."

"Oh ? Et cette évaluation vient d'une intelligence artificielle qui ne peut même pas comprendre quand son maître l'évite, n'est-ce pas ?"

"Compréhension : Défaut d'audition détecté chez Numéro Irrégulier. Cela doit être dû à leur âge. Comme c'est malheureux."

"C'est certainement mieux qu'une anomalie cérébrale. Oh, désolé. J'avais oublié que vous n'aviez pas de cerveau. "

L'hostilité meurtrière des deux filles se chamaillant avec Sora coincé entre elles était palpable.

D'ordinaire, cela suffit à faire reculer Sora, mais avec une expression encore plus intense qu'auparavant, il réfléchissait à ses options.

Hmmm. Jibril, ma première petite amie, pas de problème. Quand j'y pense, Jibril, mon serviteur autoproclamé, pourrait facilement devenir mon amant. Contrairement à Emir- Eins, qui pourrait s'imposer à son maître, Jibril répondrait à ses moindres désirs, elle est prête à tout. Whoa, whoa, whoa, qu'est-ce qui se passe ici ? ! Yo, c'est vraiment génial ! J' ai l'impression d'être le personnage principal de ma vie pour une fois ! Cela ne veut pas dire qu'une partie de moi ne se demande pas pourquoi un puceau pathétique comme moi peut choisir la fille avec laquelle il sort. Néanmoins, nous sommes à la discrétion de la situation ! Nous n'avons pas d'autre choix que d'aller de l'avant ! !!

Maaan, c'est dur d'être un tel aimant à gonzesses ! !!

"A-attendez ! N'y a-t-il pas un autre problème ?!" Steph cria à Sora, qui se balançait d'avant en arrière tout en rêvassant à des pensées lascives.

"Négatif : La femme au nom inconnu a refusé de montrer de l'affection au maître à plusieurs reprises. Vous n'avez donc pas le droit de parler. Je recommande au Maître de se retirer rapidement. Chut, chut."

"Ou bien la petite Dora a-t-elle enfin accepté d'éprouver des sentiments pour notre maître ? "

"Qu-Quoi ?! Non, ça n'a rien à voir avec ce que je dis ! !!"

Hrmmm, mais peut-être que Steph est vraiment faite pour être ma première petite amie. Elle serait la meilleure dans un sens plus traditionnel. Elle sait cuisiner et coudre ; elle est plutôt bien équilibrée. Et elle a quelque chose de confortable et de familier. De plus, elle est belle, mais pas trop. En fin de compte, la moyenne est ce qu'il y a de mieux. Peu importe la quantité de nourriture extravagante et délicieuse que vous vous offrez, personne ne veut manger ça tout le temps ; il faut revenir à l'essentiel.

Sora se demandait à quel point Steph était fiable, à quel point elle correspondait vraiment au type d'héroïne de la fille d'à côté. Lorsqu'elle reprit la parole, son déluge de pensées s'arrêta.

"Seuls les couples peuvent partir, ce qui signifie que nous ne pouvons pas être plus de quatre !

-...

Hein ?

"Nous sommes cinq ! Si nous ne pouvons quitter la pièce que par deux, que fera la personne qui restera ? !"

"N'est-ce pas de cela que nous parlons ? Si le Maître et moi devenons un couple, alors vous êtes l'option naturelle pour être jumelé avec le Seigneur Shiro. La personne restante, c'est celle que nous tuerons. Il ne devrait même pas être question, à ce stade, que la personne la plus apte à subir un tel sort soit le tas de ferraille là-bas."

-...

Attendez ! C'est ce qui se passe ici ? !

"Négatif : La définition du couple n'est pas claire. On suppose qu'au moins une unité du couple doit éprouver des sentiments pour l'autre. Cette unité adore son maître. Par conséquent, cette unité a décidé que son maître et elle devraient former un couple, à partir de maintenant. Quant à la petite sœur du maître, elle peut ordonner à Numéro Irrégulier d'éprouver des sentiments pour elle. Par conséquent, c'est la femme au nom inconnu qui périra. Vous."

"Les sentiments amoureux peuvent être créés facilement par un jeu des Covenants, nous pouvons donc ignorer le bruit blanc provenant de la ferraille là-bas... Mais petite Dora, es-tu en train d'insinuer que toi et cette chose que tu appelles un cerveau avez détecté quelque chose avant même notre maître ?".

"L'inéluctabilité : La question est de savoir qui périra. C'est pourquoi le Maître a pleuré." "Sora... C'est vrai ? !"

" "

Steph exigea une réponse, mais Sora fut incapable d'en fournir une. Il ne pouvait pas lui dire que cette pensée ne l'avait jamais effleuré. Il y avait trop de choses qui défilaient dans sa tête en même temps pour qu'il puisse s'attarder sur de tels détails.

Attendez, attendez, attendez - si c'est le cas, alors ça change tout. Réfléchis, Sora, vierge, dix-huit ans, réfléchis !

Les filles avaient raison. D'après la note, ils ne pouvaient pas être plus de quatre à partir.

Et évidemment. Les couples de même sexe comptent !

Merde, c'est pas bon. Merde, merde, merde, merde, merde, merde meeeeeerde !!!

Dans ce cas, Sora, l'excuse pathétique d'une vierge de dix-huit ans, savait exactement ce qui allait suivre, n'est-ce pas ?

"Je ne laisserai pas cela se produire ! Je refuse de jouer avec l'idée d'abandonner l'une d'entre nous cinq !" hurle Steph.

"Demande : D'autres moyens de sortir de cette pièce. S'il n'y en a pas, alors cette unité s'échappera en devenant un couple avec Sora. Par conséquent, il est plus réaliste de concevoir une méthode pour sauver le cinquième membre qui sera laissé derrière. Il s'agit de la femme au nom inconnu qui se trouve là-bas."

"Pas besoin ! !! Il suffit de voir à quel point Sora est troublé par tout ça ! !! Il est en train de réfléchir à une solution pour nous en ce moment même, n'est-ce pas, Sora ?"

Aussi malheureux que cela puisse être de donner de l'espoir à Steph, ce n'était pas ce à quoi Sora pensait à ce moment-là.

C'était définitivement une chose à laquelle il devrait penser un jour ou l'autre. Le plus tôt possible, en tout cas.

Mais à ce moment-là, l'esprit de Sora était en proie à une autre série de pensées, une question qui nécessitait que son cerveau fonctionne à plein régime.

Il essayait de trouver une solution à cette situation.

Comment il pourrait modifier sa prédiction selon laquelle il quitterait cet espace avec une petite amie...

-en d'autres termes : "... Tout le monde... Taisez-vous."

C'est à ce moment que Shiro, qui fixait le sol sans mot dire, prit enfin la parole. Le silence se fit lorsque son ordre parvint aux oreilles de ses amis.

Elle se mit alors à osciller, avec une expression comparable à celle de la Faucheuse lorsqu'elle leva les yeux.

Il va sans dire que personne ne pouvait savoir ce que Shiro ressentait intérieurement.

À ce moment-là, cependant, Shiro avait tranquillement pété les plombs après avoir été confrontée au fait qu'elle et son frère n'étaient pas en couple.

De plus, elle a vu que personne n'a suggéré qu'elle et Sora se mettent en couple. Cela n'avait même pas été envisagé.

Elle a donc pris une décision :

"...Vous...voulez jouer, un jeu... ?"

Elle sourit, étouffant sa rage volcanique, et continua :

"...Le perdant doit...détruire tous les sentiments qu'il a pour son frère...et le haïr à la place...Après cela...nous pourrons décider...qui deviendra le couple..."

Aux yeux de Shiro, c'était plus important que sa vie, c'était un jeu qui mettait en jeu son amour.

Ah, c'est l'occasion rêvée. Je peux me débarrasser de vous tous ici, un par un.

C'était l'occasion de déterminer qui était la véritable héroïne de l'histoire. C'était le défi lancé par Shiro aux autres filles : une déclaration de guerre claire... Non...

...Une déclaration qu'elle les éradiquerait...

Même si elles ne savaient pas ce qu'elle ressentait intérieurement, l'animosité qui transpirait de tous les pores de Shiro était palpable. Et bien sûr...

"Engagez : Tenter de voler l'amour de cette unité. L'essence même d'une Ex Machina.

S'occuper des menaces. Élimination de tous les obstacles. Éradication des ennemis par tous les moyens nécessaires. Voilà ce que sont les Ex Machina. Combattre jusqu'à la mort. Cette unité ne perdra pas."

"Tant que le concept d'amour est encore au-dessus de votre serviteur inepte, si vous voulez bien, Seigneur Shiro, me permettre de me défendre, alors je jouerai contre vous avec chaque once de puissance dans mon corps. Si vous voulez bien m'accorder votre grâce, je donnerai tout ce que j'ai."

L'air autour de Jibril et d'Emir-Eins scintillait de leur désir brûlant de se battre.

"Je n'ai même pas de sentiments à déclarer forfait !!!" cria Steph en désespoir de cause, mais :

"Commandez : Donnez l'ordre de jouer. L'analyse de cette unité - une femme au nom inconnu - est la plus grande menace potentielle. Cette unité profitera de l'occasion pour éliminer tous les obstacles à son amour. Aucun d'entre vous n'y échappera. Lecture de term*natortheme.mp3."

"Si tu n'as rien à perdre, petite Dora, quel est le problème ? " "...Steph...mettons un terme...à cette histoire...'kay... ?"

Le chef du gouvernement est entouré de trois femmes qui n'ont pas l'intention de laisser les autres sortir de cette pièce en gardant leurs émotions intactes.

"S-Sora ?! Pouvez-vous arrêter ces filles ? !"

Elles se rapprochèrent de Steph : Emir-Eins avec un air renfrogné, Jibril avec un sourire, et Shiro avec un sourire froid.

Steph appela à l'aide alors que la situation devenait de plus en plus grave... Cependant...

SLAM !

...on lui répondit par un grand claquement qui réduisit instantanément la pièce au silence. "...Mais qu'est-ce que vous faites ? Regardez-vous... Vous devez être plus sérieuses...à ce sujet."

Après avoir claqué son poing contre la porte avec suffisamment de force pour se fracasser la main, tous les regards se tournèrent vers Sora, qui continuait à hurler sur les quatre dames.

"Vous savez que je n'accepterais jamais un jeu qui ne pourrait être résolu que de cette façon ! !! N'est-ce pas ? !"

C'est vrai, il n'y avait aucune chance qu'il le permette.

Le fait qu'ils soient dans cette pièce signifiait qu'il avait donné son accord à un moment donné, mais peu importe : Il n'était pas question qu'il laisse une telle situation se produire !

La raison en est qu'il n'y avait qu'une seule issue possible à ce jeu. Et c'était : La naissance de deux couples fille-fille, avec Sora laissé dans la poussière !!!

"Laissez-nous sortir d'ici !!! Je ne sais pas comment vous avez fait, mais vous nous avez piégés ! !!" "S-Sora ! Ça veut dire... !"

"Il n'y a aucune chance que je sois d'accord avec un jeu comme celui-là ! Deux paires sur cinq personnes ? ! Pourquoi laisserais-je passer quelque chose d'aussi terrible ? ! Il doit y avoir d'autres règles à respecter, alors dites-les nous !

Il adressa une pétition passionnée à l'animateur du jeu - qui aurait dû se trouver quelque part par là - tandis que son âme réclamait la vérité.

C'était comme cette mauvaise expérience qu'il avait eue à l'école primaire : Très bien, la classe, mettez-vous par deux.

La haine dans la voix de Sora arracha les filles à leur ferveur et les ramena à la réalité.

"Le maître a raison. L'idée d'un sacrifice est toujours en dehors du champ de planification du Maître..."

"Pénitence : Gagner sur toute la ligne, sans la moindre victime. Voilà qui est notre maître. Cette unité a vraiment honte."

"......C'est moi, ou... on dirait que Sora n'était pas au courant de la situation jusqu'à maintenant ?"

J'ai su ce qui se passait 0,001 seconde après le début de cette histoire !!!!

" ..................Frangin... idiot."

"Boooordel... !!"

Seule une des filles a pu prédire le conflit intérieur que Sora venait de subir. Shiro lança un regard glacial à son frère aîné.

Sora avait frappé la porte si fort qu'il était à présent par terre, criant de douleur.

La porte qui n'était censée s'ouvrir que pour les couples... s'était soudainement ouverte, laissant le reste du groupe abasourdi.

Partie 6

Ils ne pouvaient pas ouvrir cette porte, peu importe la force avec laquelle ils la frappaient, et pourtant, tout s'expliquait maintenant.

C'était une porte coulissante.

Sora s'approcha de la porte et la tira d'un côté, ce qui l'ouvrit en grand. L'élan entraîna Sora à travers la porte et le fit tomber sur le sol.

"Tu veux me faire croire que c'est aussi simple que ça ? ! Aucun d'entre vous n'a essayé... de le faire glisser... ?" Sora leva la tête et s'emporta, mais les mots s'éteignirent rapidement.

"Sora ?! Est-ce que tu vas bien- ? Oh..."

"Maître, êtes-vous blessé ? !"

Les filles suivirent Sora jusqu'à la porte, et furent stupéfaites par ce qu'elles virent. Le spectacle qui s'offrait à elles les laissait également sans voix.

Elles se trouvaient dans un petit jardin.

C'était un champ de fleurs colorées. Des pétales tombaient dans l'air autour d'eux. Les bords du jardin étaient bordés de murs faits de rosiers, et au-delà de ces murs se trouvait une forêt pleine d'arbres sans feuilles.

De jolis boutons de fleurs au printemps, des feuilles d'été en bonne santé, des fleurs d'automne en pleine floraison et des bulbes résistants en hiver...

Un collage de la beauté de la nature - que seul le plus grand des artistes était capable de créer - ce jardin était presque anormalement semblable à une toile.

Le portail de ce jardin, tissé de fleurs, était orné d'une magnifique plaque portant les mêmes mots que précédemment : UN ESPACE QUE SEULS LES COUPLES PEUVENT LAISSER

Un espace, disait la plaque…

Rien ne laissait supposer que la pièce où Sora et les autres avaient commencé était nécessairement cet espace...

Cependant, ce qui laissa le groupe sans voix n'était pas leur simple erreur ni le paysage.

Ils furent choqués par ce qui flottait au milieu du jardin, perché au sommet d'une fleur remarquablement grande.

C'était une jeune fille, et sur son dos se trouvait une paire d'ailes qui semblaient tissées d'arcs-en-ciel.

Bien qu'en fait... elle n'était pas nécessairement jeune. Elle était plutôt petite. Pas plus grande qu'un bambin.

Quoi qu'il en soit, avec ses yeux couleur citron et ses nattes couleur citron ornées d'une fleur, la petite silhouette regardait l'espace d'un air vide. Des bras et des jambes longs et fins, une poitrine subtile et un physique mince ; elle semblait être une jeune fille à l'aube de la maturité, avec le moindre soupçon de charme séduisant à son sujet.

Alors, oui. C'était plutôt comme si elle était juste... petite.

Elle était mystique, comme une belle poupée qui prendrait vie.

Cette petite fille magique était bien trop petite pour être un humain. Elle ressemblait plutôt à...

"Une fée ? ! M-mais cela nous mettrait à l'intérieur d'une limite de phase spatiale : un Spratul ! !!"

"Urgence : Présence confirmée d’une race dangereuse tierce partie.

Demande de formation immédiate d'un plan de bataille par le Maître. Yikes." Jibril et Emir-Eins se placèrent derrière Sora et se préparèrent à attaquer.

Les Flügel et les Ex Machina : les deux races les plus puissantes avec des niveaux de force à la limite du cheat-code. Et deux de leurs membres s'étaient instinctivement préparés au combat. Rétrospectivement, Sora aurait dû prendre cela un peu plus au sérieux. Aussi malheureux que cela puisse être, ce pathétique puceau de dix-huit ans n'était pas en état de penser aussi clairement.

Une fée, dites-vous...

C'était une solution potentielle - une issue à laquelle Sora ne céderait jamais.

L'apparition d'une sixième personne signifiait que ce jeu pouvait être éliminé !

Il était évident que cette fille était une Fée. Elle devait être l'adversaire qu'ils devaient affronter !

Il y avait de fortes chances qu'elle ne soit pas seulement la coupable qui les avait enfermés, mais aussi un nouveau personnage - ou, pour le dire autrement, la petite héroïne chargée de la tâche malheureuse de s'associer à la cinquième roue du carrosse du groupe (Sora) !

Pourtant, Sora ne pouvait s'empêcher de penser que la différence de taille était peut- être un peu trop importante pour sa première petite amie...

Cependant, il était vierge et n'avait pas l'habitude d'être pointilleux sur des détails mineurs. Ça devrait aller !

Hé bébé, comment ça va ? Tu dois être mon partenaire. Je n'accepterai pas un non comme réponse !!!

Sora s'amusait à faire des avances aussi insensées, mais son expression était des plus sérieuses.

Même si ce n'était que temporaire, il allait avoir une petite amie. Comme c'était la première fois qu'ils se rencontraient, la fée n'avait aucune idée du genre de personne qu'était Sora. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de réussir sa première impression ; c'était le point d'appui dont il avait besoin pour mener à bien cette relation !

Les yeux de Sora débordaient de passion. Il n'allait pas laisser cette chance lui échapper.

Jibril et Emir-Eins restaient vigilants, la tension était si forte qu'on pouvait la couper au couteau.

La fée, elle, ne faisait attention à aucun des cinq visiteurs et dansait de façon fantaisiste dans les airs.

Oui, elle dansait.

Les bras tendus vers l'extérieur, elle caressait l'air en dansant sur sa scène, les pétales de fleurs. À chacun de ses pas, une cascade de bulles jaillissait du bouton de la fleur.

Ce n'était pas une sorte de spectacle qu'elle leur offrait. Portées par le vent, les bulles flottaient dans le jardin, et à chaque fois qu'une bulle éclatait, quelque chose de nouveau prenait sa place : une fleur, un arbre, une pierre, une source, tous peints dans des couleurs paradisiaques.

Même s'ils ne comprenaient pas vraiment pourquoi cela se produisait, Sora, Shiro et même Steph avaient une idée de ce que c'était.

La magie des fées.

La fée dansait à travers le champ, ajoutant des éléments à son petit jardin à chaque fois qu'elle passait.

Peu après, la fée cessa de danser, décidant peut-être qu'il était temps de faire une pause.

Elle choisit élégamment une fleur pour s'asseoir, laissant échapper un petit soupir tout en roulant les épaules en arrière.

C'était un joli petit soupir, qui ne manquerait pas de conquérir le cœur de tous ceux qui l'entendraient. Après ce soupir, elle prononça ses premiers mots.

Ce furent :

"Bon sang, ça craint... Pourquoi est-ce que c'est moi qui dois m'occuper de ce stupide jardin, de toute façon ? Ugh, ça craint."

Elle s'accroupit sur la fleur dans la posture la plus indécente qui soit... tandis que ces mots rêveurs quittaient ses lèvres.

Nom de Dieu. La première (future) petite amie de Sora avait l'air d'une punk.

La petite fée - l'incarnation de l'adorable - se mit à briller au loin, l'air carrément énervé.

Sora et son équipe regardèrent, stupéfaits, la petite fée sortir nonchalamment une allumette et un cigare de la poche de sa jupe et commencer à fumer ; ses mouvements rapides suggéraient qu'il s'agissait très certainement d'une habitude.

Elle jeta la cendre de son cigare sur le sol.

"Aaaah, ça fait mouche... Oh ? Ohhhh... Vous êtes déjà réveillés ? C’était rapide. Euh, oui. Attendez-moi encore un peu, d'accord ? Je dois encore installer le jeu et tout ça, alors oui, détendez-vous un peu là-bas."

Elle ouvrit grand la bouche et expira une grande bouffée de fumée avant de poursuivre :

"Criminy... Où est-ce qu'ils pensent que je peux préparer tout cet espace toute seule...

? Oh, merde ! Les cendres... elles sont sur ma jupe ! Ça va brûler ! Ça brûle ! Que quelqu'un m'apporte de l'eau ! !"

Avec un grand cri, elle jeta son cigare à moitié fumé au loin et s'envola dans tous les sens, paniquée.

Après avoir couru comme une poule mouillée, elle se rendit compte qu'elle pouvait éteindre les flammes avec de la magie et se remit rapidement à danser.

...Eh bien, c'est... un peu décevant...

"...Jibril, euh...c'est une Fée... ?"

"Oui, Maître. C'est sans aucun doute l'une des Ixseed de neuvième rang, une fée." Les

Ixseed de neuvième rang : les Fées...

Sora et Shiro connaissaient le strict minimum sur cette race : la plupart des Fées se trouvaient dans le Jardin des Elfes et vivaient comme des esclaves sous les ordres des Elfes.

D'après les souvenirs de Chlammy, ils ont reconstitué la magie de la nation, dont les détails sont un secret national.

Mais bon, oublions tout ça.

"...Fée, mon cul... On dirait un vieux barman..."

Sora ne put retenir son choc. Les fées étaient complètement différentes de ce qu'il avait imaginé.

Quelques instants auparavant, elle gambadait littéralement dans un champ de fleurs ; mais la petite danse paniquée qu'elle avait effectuée pour éteindre les flammes lui donnait plutôt l'air d'une strip-teaseuse chevronnée effectuant son dernier tour de piste. Elle donne l'impression d'être une vieille dame qui n'est plus dans la fleur de l'âge, une dame qui a fait plusieurs fois le tour du pâté de maisons pour se réveiller du côté le plus rude de l'âge mûr.

Regardez, elle danse avec un cigare à la bouche. Sans parler des soupirs exaspérés. Et elle n'arrête pas de boire quelque chose... C'est de l'alcool ?

Tu te fous de moi... Ma première copine va être une MILF fumeuse à la chaîne qui pue l'alcool ?

Je veux dire, j'ai reconnu tout à l'heure que je n'étais pas en position de supplier ou de choisir, mais je ne pense pas que je puisse supporter... ça.

Je ne pense même pas pouvoir nous voir ensemble dans mes rêves...

"...Maître, mes excuses. Je ne sais pas trop ce que je pourrais faire... Quels sont vos ordres ?"

"Attention : Aucun exemple n'a été trouvé de Fées ayant perdu au combat alors qu'elles se trouvaient dans un Spratul. Impossible de calculer un plan d'action plausible."

Le chagrin de Sora fut interrompu par ses deux amis. "... ? Ummm... les fées sont-elles vraiment si fortes ?"

Les deux femmes firent un signe de tête à Sora, qui souhaitait savoir pourquoi elles étaient si impatientes.

"Oui. Pendant la Grande Guerre, elles étaient classées parmi les sept premières Ixseed et ont dirigées les Flügel vers le bas du classement."

"Record : L'Alt-Ortcluster, fort de quatre cent trente-sept unités, a un jour lancé une attaque à l'intérieur d'un Spratul - pas une seule unité n'est revenue. Ils ont été décimés."

Whoa, whoa. C'est une blague ou quoi ?

Non, attendez. La Grande Guerre est terminée. Les choses n'iront pas si mal... enfin, elles ne devraient pas.

Mais il suffisait de voir l'expression des visages de Jibril et d'Emir-Eins pour que Sora, Shiro et Steph soient pris de vertige.

Cette fée avait dit qu'elle préparait un jeu pour eux.

Pouvait-on la laisser continuer ? Devaient-ils essayer de faire quelque chose avant qu'elle ne finisse ?

Mais tout de même, qu'allaient-ils faire ? Sora ne pouvait rien faire... "Nous y voilà ! Juste à temps ! Bien, maintenant commençons... Ahem… Test, test... Et c'est parti !"

La fée cria, stoppant Sora et ses compagnons dans leur élan.

Elle éteignit précipitamment son cigare et se racla la gorge avant de vérifier sa voix, puis

:

"-Whoa ?! Mais qu'est-ce que c'est que ça ? !"

L'instant d'après, Sora et les autres se sont retrouvés piégés dans des bulles.

Les cinq d'entre eux étaient complètement ignorées – et sans plus et sans plus attendre, tout commença.

Partie 7

"Heeeey ǃ Qu'est-ce qu'il y a, mes petits abonnés, c'est Foeniculum qui vient à toi ! "

La Fée avait fait un tour complet.

Elle se comportait plus comme on s'y attendrait au vu de son apparence.

Soudain, une musique d'ambiance retentit. La fée, dont le nom était manifestement Foeniculum, commença à parler à un public - mais ce public n'était pas Sora et les filles.

Elle s'adressait à un carré de lumière.

"J'ai prévu une vidéo fantastique pour notre chaîne aujourd'hui, comme je l'avais promis... HEY ! Qu'est-ce que vous croyez faire en me downvotant comme ça, bande de petites merdes ? ! Je vais venir vous frapper ! On vient juste de commencer le stream, pour l'amour de Dieu ! ...Aw, je plaisante. Je ne voudrais pas que vous vous désabonniez

! Il n'y a qu'une seule petite merde dans ce monde, et c'est moi ! Mwah ! "

Cinq secondes après le début de la vidéo, le masque était déjà tombé. Sora regardait, peu familier avec les fées et leur magie.

Quoi qu'il en soit, qu'est-ce que c'est que ça ?

Au moment où il interroge la scène, la Fée lui donne sa réponse :

"Vraiment, vraiment ! Nous avons une vidéo super cool et super amusante en réserve pour vous les gars ! Et voici comment on l'appelle ! !!"

C'est vrai : Le carré de lumière - son écran - affichait une image.

Il s'agissait d'un livestream. Dirigé par un streamer de bas étage, qui n'est autre que... "Channel Foeniculum présente : un événement spécial original ! Streaming en direct, en temps réel, un authentique documentaire sur l'amour - c'est l'espace que seuls les couples peuvent quitter ou ils sont coincés ici pour toujours shoooooow ! "

Des pétards odieusement bruyants retentissent, accompagnés d'un effet sonore de trompette bon marché.

"Commençons par expliquer cet épisode à nos téléspectateurs." "Attendez une seconde ! Vous devez nous l'expliquer d'abord ?!"

Sora aboya une plainte depuis sa bulle, mais il semblait que ses mots n'atteignaient pas Foeniculum.

Quoi qu'il en soit, elle continua d'ignorer le groupe alors qu'elle expliquait le but de son émission.

"C'est un Spratul, un espace que j'ai créé, et c'est là que je vais piéger ce groupe de cinq hommes et femmes ! Ils vivront ici ensemble pour une durée illimitée et indéfinie, pour se battre dans une bataille d'amour !!!"

Il était évident que Sora et les autres avaient raison dans leur évaluation.

Cela les laissait tous avec la même question en tête. "Il y a deux façons pour eux de s'échapper !"

Exactement, ils voulaient connaître la sortie.

Le fait d'entendre qu'il y avait une deuxième possibilité d'évasion attira l'attention du groupe. "La première consiste à ce qu'un couple d'invités se déclare comme tel. Ils n'ont alors plus qu'à se tenir la main et à passer la porte !"

C'est la méthode à laquelle tous s'attendaient. De toute évidence, la porte au fond du jardin était une sortie.

"L'autre méthode nécessite une clé que l'on peut acheter. Cette clé permet à nos invités de partir même s'ils sont seuls !"

Une clé... ?

Les cinq froncèrent les sourcils à cette nouvelle information. Néanmoins, la fée continua de les ignorer.

"Oui, oui. Je vous entends déjà dire, c'est tout ce que vous avez ? et à quoi vous vous attendiez ? C'est du Foeniculum. Eh bien, continuez à parler parce que vous allez manger vos mots plus tard ! Veillez simplement à ne pas perdre votre mâchoire lorsqu'elle tombera par terre ! Et maintenant, le moment que vous attendez tous - ils vont vous choquer, ils vont vous laisser bouche bée ! Permettez-moi de vous présenter nos cinq invités ! !!"

L'instant d'après, Sora et les filles se retrouvèrent involontairement en train de prendre des poses alors que la Fée les présentait :

"Ce sont les cinq membres ! Ce sont les célibataires les plus en vue de la ville de Disboard, et nous allons les voir se battre pour l'amour ! Qu'est-ce que vous pensez de ce groupe ? Ne vous inquiétez pas, je vais vous donner un moment pour réattacher vos mandibules !"

...Peut-être que les mâchoires de ses téléspectateurs tombaient littéralement.

On avait l'impression que Sora et son équipe faisaient partie d'une simulation de rencontre à petit budget, comme s'ils faisaient partie de la séquence titre.

Ils avaient chacun leur propre générique et leurs propres phrases d'accroche.

Foeniculum, cependant, ne montra aucun signe de reconnaissance à l'égard des cinq.

Elle continua, avec une attitude toujours aussi vive.

" Vous n'avez pas besoin de moi pour savoir que cet espace manque de nourriture et d'eau ! !! Les provisions pour nos cinq invités seront payées par les pourboires de nos téléspectateurs - à l'exception du Flügel et de l'Ex Machina, les trois autres ne tiendront pas plus de trois jours sans eau ! Vous ne voudriez pas que votre membre préféré meure maintenant, n'est-ce pas ? Qui pourrait vivre avec ça ? Alors vous feriez mieux d'envoyer votre argent si vous voulez qu'ils survivent ! "

Elle suppliait et menaçait simultanément ses téléspectateurs de lui donner de l'argent, comme une influenceuse désespérée de Sn*pchat.

"Maintenant, alors ! !! Cela nous amène à la fin de notre lancement pour aujourd'hui ! " Et enfin :

" Le flux commencera à 20h tous les soirs ! Partagez-le avec vos amis ! Mais ne leur envoyez pas de clips ! Liez-les à notre page ! !! A demain ! Bye-byyye !

"

Elle termina le flux sans donner à Sora et aux autres une chance de parler. La soi-disant vidéo de lancement se termina.

Partie 8

Les bulles dans lesquelles le groupe était piégé ont éclaté.

Mais la suite les laisse encore plus sans voix. Ils regardent tous les cinq en silence : "Heh-heh-heh... Regardez tous ces nouveaux téléspectateurs ! Je savais qu'avoir des invités serait le moyen le plus rapide de faire rentrer de l'argent ! Ha-ha !

Tous ces losers dans les commentaires peuvent aller se faire voir ! !! PTDRRR !!"

À peine un instant plus tard, Foeniculum avait déjà son prochain cigare à la main et se tenait à l'envers en ricanant.

Sans voix, Sora se doutait que son flux était toujours en ligne, ce qui le poussa à l'alerter discrètement : "...Tu es sûre...que le micro et la caméra sont éteints ?"

"Kyaaaan ! Merci encore à tous, comme toujours ! "

Foeniculum jette son cigare sur le côté à une vitesse supersonique en s'adressant à ses téléspectateurs.

Puis, après avoir vérifié que la caméra était bien éteinte cette fois-ci : "...Putain de merde... Ils sont en train de me traîner dans les commentaires... Pourtant, je suppose qu'un drame devrait attirer plus d'attention sur le stream."

Elle fit semblant de s'en débarrasser, malgré la sueur froide qui perlait sur son visage. Sora se frotta les tempes et demanda : "Euh... Et si on revoyait les règles, alors... Alors, qu'est-ce qu'on fait ?"

"Hmm ? Tu n'as pas regardé la vidéo que je viens de faire ?" Foeniculum se demanda si elle avait oublié d'expliquer quelque chose, puis poursuivit. "Utilisez vos... comment s'appelaient-ils déjà ? Smartphones ? Tablettes ? Quels qu'ils soient, vous pouvez utiliser ces appareils pour vérifier le nombre de conseils que vous avez reçus."

Sora et Shiro suivirent ses instructions et sortirent leurs appareils intelligents. Et voilà qu'apparaît une nouvelle icône qu'ils n'avaient jamais vue auparavant.

Ils ont appuyé sur l'icône et ont vu un chiffre : 15 000.

"On dirait que vous avez déjà un mécène ! Vous pouvez utiliser cet argent pour acheter des biens. Soit vous vous mettez en couple avec l'un de vos compagnons d'infortune, soit vous économisez suffisamment d'argent pour acheter une clé. C'est à peu près tout ce qu'il y a à faire."

Ça a l'air facile, non ?

Sora prend une grande inspiration et répond :

" D'accord. Il y a encore un détail important que j'aimerais confirmer."

C'était un jeu simple, en effet, mais il y avait encore un problème global.

Selon la réponse à sa question, le jeu serait soit le paradis, soit l'enfer.

Et sa question était la suivante :

"Nous sommes cinq et je voudrais vous poser une question : Est-il possible pour l'un d'entre nous de se mettre en couple avec toi ?"

"C'est quoi cette question ? C'est pas possible. Tu es stupide ou quoi ?" Sora était très sérieux, mais Foeniculum se moqua de lui.

"Je suis l'hôte. C'est à toi de faire de moi un streamer populaire ! J'ai besoin que vous rendiez mes téléspectateurs heureux en tombant amoureux dans l'émission pour que nous puissions récolter tous les pourboires ! J'espère vraiment que vous allez faire un tabac, vous savez. Ça va propulser ma chaîne au sommet en un rien de temps ! Bref, j'ai beaucoup de choses à faire, alors je m'en vais ! Au revoir ! !!"

La fée se lance dans un bref discours avant de disparaître dans un petit pouf.

. ,

Le groupe reste bouche bée pendant cinq bonnes minutes.

Et puis, Sora a regardé la situation toujours précaire avant de tourner son regard vers le ciel avec un sourire.

Ah. Ce jeu se terminera donc avec deux couples - et une personne seule - qui

achètera sa sortie avec une clé.

Il n'était donc plus nécessaire de laisser quelqu'un derrière soi, ce que Sora n'aurait jamais accepté de toute façon.

Mais il y avait encore un problème :

"...Ok... Revenons...à...ce dont nous...parlions "

"Affirmatif : Nous allons jouer pour l'amour du Maître. Je vous mets tous au défi.

Venez à moi."

"C'est un honneur incroyable de défier le Seigneur Shiro dans un vrai match.

Maintenant, commençons."

"Quoi ? ! Donc tout se résume à ça ? ! Je suis presque sûre qu'il y a d'autres façons d'aborder la situation ! !!"

Les filles recommencèrent à se considérer comme des ennemies.

Le jeu qui allait amener les amis de Sora à le détester pour toujours était sur le point de commencer.

Il regarda la tension monter d'un cran avant que... C'est vrai :

"NOOON !!! Je vais finir par me retrouver seul comme d'habitude ! !! Que quelqu'un me sorte de là !"

Tout se passa comme il l'avait prévu :

Deux couples de filles se formaient. Et Sora partait seul.

Sachant que le jeu allait se terminer ainsi, Sora sanglotait et pleurait de chagrin...