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Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 4
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==Chapitre 4 : La semaine des relations et des dĂ©tonations== Au lycĂ©e Yamaboshi, faire partie d'un club Ă©tait obligatoire â et c'Ă©tait bien la seule chose que les Ă©lĂšves estiment pĂ©nible dans cette Ă©cole. Pour le reste, les autres rĂšgles Ă©taient trĂšs laxistes. Du point de vue de l'Ă©cole, le fait d'ĂȘtre occupĂ©s par les activitĂ©s d'un club donnait moins de temps aux Ă©lĂšves pour la dĂ©linquance et autres activitĂ©s malveillantes. Les latitudes permettaient aux Ă©lĂšves de devenir plus autonomes. MalgrĂ© tout, cela dĂ©plaisait Ă certains Ă©lĂšves. Ils trouvaient qu'ĂȘtre forcĂ©s de prendre part Ă des activitĂ©s extra-scolaires n'Ă©tait pas du tout raisonnable. Mais, pour le cĂŽtĂ© positif, les budgets et locaux allouĂ©s dans ce lycĂ©e dĂ©passaient de loin ceux des autres Ă©coles. La chose la plus attractive dans cet Ă©tablissement Ă©tait son grand nombre de clubs. Quand un club avait suffisamment de membres, celui-ci Ă©tait libre de faire ce qu'il voulait. Du fait de la simplicitĂ© des procĂ©dures d'inscription, les clubs prolifĂ©rĂšrent petit Ă petit jusquâĂ atteindre un nombre consĂ©quent. Le nombre total de clubs fondĂ©s dĂ©passait la centaine. MalgrĂ© cela, la majoritĂ© disparaissait au bout de quelques annĂ©es. Le nombre de clubs montait et descendait Ă mesure que de nouveaux Ă©taient fondĂ©s et que les anciens clubs inactifs Ă©taient rayĂ©s de la liste. Cela dit, mĂȘme si un club n'Ă©tait plus actif, il existait toujours de nom. Ou du moins, jusqu'Ă ce que l'administration ne le retire complĂštement. Ainsi, les Ă©lĂšves de seconde devaient toujours faire leur choix dans une liste d'une centaine de clubs. Un dernier point est qu'il existait une rĂšgle stipulant que « en dessous de cinq membres, un club ne pouvait plus continuer en tant que tel ». Au lycĂ©e Yamaboshi, vu qu'il est impĂ©ratif de s'affilier Ă un club, les nouveaux arrivants devaient remettre leur formulaire d'inscription avant une date bien prĂ©cise. S'ils choisissaient un club actif, ils le rejoignaient directement. Sinon, si câĂ©tait un club qui n'existait que de nom, ils devaient alors se mettre Ă la recherche d'autres membres de seconde, premiĂšre ou terminale afin de respecter le seuil de cinq membres minimum. Cela dit, la majoritĂ© des Ă©tudiants voulaient s'inscrire dans des clubs toujours en activitĂ©. AprĂšs tout, la plupart des choix Ă©taient plutĂŽt normaux et avaient suffisamment de membres. Surtout, peu avaient envie de se donner la peine de faire revivre des clubs inactifs. Mais il y avait tout de mĂȘme des Ă©lĂšves qui souhaitaient rejoindre un club inactif, ils devaient gĂ©nĂ©ralement se mettre d'abord Ă la recherche d'autres membres. Ainsi, il n'y avait aucune pĂ©riode oĂč quelqu'un souhaitait rejoindre un club mais oĂč il n'y aurait pas suffisamment de monde. MalgrĂ© tout, il existait des exceptions. AprĂšs tout, peu importe le lieu ou la date, dĂšs qu'il est question de sociĂ©tĂ©, il y a des hors-la-loi. Par exemple, il y avait ce garçon Ă l'enthousiasme extrĂȘme pour le catch pro, qui ne connaissait pas cette rĂšgle des cinq membres, et qui s'Ă©tait inscrit au « club des fans du catch professionnel » directement aprĂšs avoir vu son nom dans la liste. Ce garçon Ă©tait Taichi. Il y avait aussi cette fille qui s'Ă©tait beaucoup investie dans le karatĂ© jusqu'au collĂšge, mais dont on ignorait si sa passion pour les choses mignonnes venaient de lĂ ou non. Et ainsi, elle Ă©tait tombĂ©e sur le « club chic » dans la liste, mais ignorait totalement que ce club n'Ă©tait restĂ© actif que deux ans (et câĂ©tait il y a six ans de cela). Elle croyait que son existence Ă©tait une sorte de rĂ©vĂ©lation divine, et mĂȘme quand les autres lui disaient qu'il n'y avait pas assez de monde, elle dĂ©clarait (naĂŻvement) que tout irait bien vu qu'il y avait beaucoup de jolies filles cette annĂ©e-lĂ et avait Ă©crit « club chic » sur son formulaire d'inscription. La fille qui avait fait tout ça n'Ă©tait autre que Yui Kiriyama. Un autre exemple Ă©tait quelqu'un qui avait dĂ©crit sa passion pour « la collecte et l'analyse de donnĂ©es ». Ă la base, elle voulait rejoindre le club d'informatique, mais du fait d'une grosse dispute avec le prĂ©sident de ce mĂȘme club le dernier jour avant la clĂŽture des inscriptions (ce qui fut imputĂ© Ă son arrogance et Ă la faible tolĂ©rance du prĂ©sident en place Ă ce niveau-lĂ ), elle se dĂ©pĂȘcha de rĂ©cupĂ©rer sa feuille d'inscription auprĂšs de son professeur. Du coup, elle avait choisi de faire revivre une antenne du club d'informatique qui avait elle-mĂȘme Ă©tĂ© fondĂ©e suite Ă une prĂ©cĂ©dente dispute â le club d'analyse de donnĂ©es. La fille en question Ă©tait Himeko Inaba. Et un autre exemple Ă©tait ce garçon qui croyait en une lĂ©gende urbaine. Selon cette lĂ©gende, il y avait un club au lycĂ©e Yamaboshi qui s'appelait le « club de drague ». Ce genre de clubs existait dans certaines universitĂ©s, mais ce n'Ă©tait pas le cas dans les lycĂ©es. Il pensait pouvoir rejoindre un club juste en Ă©crivant le nom sur la feuille d'inscription, mĂȘme si celui-ci n'Ă©tait pas dans la liste. Il sentait que ce club Ă©tait super intĂ©ressant vu qu'il n'Ă©tait pas dans la liste (et pour cause, il n'existait pas). HĂ©las, au lieu d'ĂȘtre admis dans ce club imaginaire, il fut rangĂ© dans la catĂ©gorie des Ă©lĂšves qui voulaient fonder un club. Le nom de ce garçon Ă©tait Yoshifumi Aoki. Un dernier exemple Ă©tait cette fille qui pensait que choisir un club dans la liste Ă©tait trop compliquĂ© et trop pĂ©nible. Pensant qu'il Ă©tait excitant de laisser le libre choix au destin, et que c'Ă©tait un bon moyen de se faire des souvenirs mĂ©morables (du moins, de son propre point de vue), celle qui Ă©crivit « Ă vous de choisir<3 » en face de club choisi s'appelait Iori Nagase. Les lois de cette sociĂ©tĂ© nommĂ©e « Ă©cole » punissaient ce genre de hors-la-loi, surtout ceux qui nâĂ©taient encore que des lycĂ©ens, en les forçant Ă coopĂ©rer entre eux jusqu'Ă la fin. Mais ce point devait ĂȘtre nuancĂ© par un « gĂ©nĂ©ralement ». En effet, dans la plupart des cas, ces parias avaient tendance Ă succomber face au pouvoir. Mais des fois, ces derniers se rebellaient. Par exemple, Taichi Yaegashi, Iori Nagase et Himeko Inaba de la 2nde C du lycĂ©e Yamaboshi rĂ©pondirent respectivement, « Monsieur, je n'avais pas entendu parler de cette rĂšgle des cinq personnes minimum », « Been, j'ai Ă©crit « Ă vous de choisir »... donc j'ai hĂąte de voir votre choix ! » et « Pouvez-vous dĂ©caler un peu la date limite ? Il faut que je trouve quatre autres personnes. » Ou par exemple, Yui Kiriyama et Yoshifumi Aoki de la 2nde A du lycĂ©e Yamaboshi qui avaient respectivement dĂ©clarĂ©, « Monsieur ! Il doit y avoir une erreur ! Pourriez-vous essayer de solliciter Ă nouveau l'Ă©cole ? Toutes les lycĂ©ennes aiment les choses mignonnes, alors ça ne devrait pas ĂȘtre un problĂšme ! » et « Hein ? Ce club n'existe pas ? Alors est-ce que je peux essayer de le fonder ? J'ai besoin de cinq personnes ? Je vais faire ça en deux temps trois mouvements... » MalgrĂ© tous leurs efforts, au final, aucun d'entre eux ne parvint Ă atteindre son objectif parce que le monde n'Ă©tait pas si simple ou suffisamment faible pour qu'une rĂ©bellion lancĂ©e par n'importe quel quidam puisse le changer si facilement. Dans la plupart des cas, ce genre de plaidoyers Ă©tait directement Ă©liminatoire ou anĂ©anti par le rĂšglement. Mais il existait Ă©videmment des exceptions. Des fois, les rebelles pouvaient ĂȘtre la cause de changements inattendus. Par exemple, une certaine personne qui Ă©tait en gros quelqu'un d'indĂ©licat, apathique et nĂ©gligent â d'un cĂŽtĂ©, affranchi de toutes rĂšgles, et d'un autre, distrait â pensait que convaincre Taichi, Nagase et Inaba de rejoindre un club existant serait trop pĂ©nible. Ainsi, il s'Ă©tait dit, « Je vais pousser ces trois-lĂ Ă unir leurs forces pour fonder un club oĂč ils pourront librement s'amuser ensemble ! » Cette personne se tenait du cĂŽtĂ© de la loi, mais Ă©tait Ă l'Ă©coute des rebelles. La personne qui proposa cette idĂ©e novatrice et inhabituelle Ă©tait le professeur dĂ©nommĂ© GotĂŽ. Un autre exemple Ă©tait une belle femme naĂŻve qui Ă©tait plutĂŽt inconsidĂ©rĂ©e, aimait s'incruster dans les fĂȘtes et prĂ©tendait ĂȘtre populaire durant ses annĂ©es lycĂ©ennes. Les garçons la voyaient comme quelqu'un de « bien et trĂšs mignonne » et apprĂ©ciaient son cĂŽtĂ© noble, tandis que d'autres trouvaient que ses compĂ©tences pĂ©dagogiques restaient encore Ă prouver. Quand elle entendit GotĂŽ dire « Du coup, j'ai l'intention de fonder un nouveau club », elle proposa, « Eh bien, j'ai deux Ă©lĂšves qui pourraient convenir dans ma classe ». Ainsi, elle dĂ©cida de laisser Kiriyama et Aoki rejoindre le club en question suite Ă cette brĂšve conversation. Cette personne, Ă©galement du cĂŽtĂ© de la loi, Ă©tait la professeur principale de la 2nde A, RyĂŽku Hirata. Ă la suite de ces multiples coĂŻncidences, le Club de Recherche Culturelle Ă©tait nĂ©. Autrement dit, le CRC Ă©tait l'incarnation de la victoire des hors-la-loi. C'Ă©tait le rĂ©sultat d'une rĂ©action chimique entre des Ă©lĂšves et des professeurs atypiques. Cette deuxiĂšme affirmation semblait prendre tout son sens maintenant... ou pas... Peu importe, c'Ă©tait sans importance de toute façon. L'objectif du Club de Recherche Culturelle fraĂźchement sorti de terre Ă©tait de « transgresser toutes les restrictions et lois, afin d'enquĂȘter sur tout avec un angle diffĂ©rent ». Ou autrement dit, « faire comme ça nous chante ». Ainsi, Taichi et les quatre autres s'Ă©taient servis du budget allouĂ© au club en accord avec les objectifs du club â Ă savoir, faire ce qu'ils avaient envie de faire. NĂ©anmoins, un club de lycĂ©e ne pouvait pas s'en sortir si facilement, alors l'Ă©cole demandait Ă chaque club de remettre un rapport mensuel de leurs activitĂ©s et de l'archiver afin de maintenir l'autorisation au club d'exister. Le Club de Recherche Culturelle avait transformĂ© ce rapport pour donner naissance au « RC Mag » qu'il publiait et distribuait dans l'enceinte de l'Ă©cole (le contenu qui sortait de l'ordinaire semblait rencontrer un certain succĂšs auprĂšs d'une poignĂ©e d'Ă©lĂšves). Mais, un jour de septembre... Le Club de Recherche Culturelle s'Ă©tait retrouvĂ© dans une situation de vie ou de mort... Non, l'existence du club importait peu face aux rĂ©percussions que cela pouvait avoir sur la vie de chacun d'entre eux. Bien entendu, il Ă©tait question du « phĂ©nomĂšne d'Ă©change de personnalitĂ© » et de leur rencontre avec « Pois de cĆur ». <center><span style=« font-size: 150%; « >âĄâ âĄâ âĄ</span></center> â Je pense que vous devriez tous ĂȘtre conscient qu'on se rĂ©unit pour faire le point sur notre comportement de la semaine ! Taichi, Nagase, Kiriyama et Aoki rĂ©agirent diffĂ©remment Ă la dĂ©claration passionnĂ©e mais quelque peu agressive d'Inaba. Leur rencontre avec « Pois de cĆur » le vendredi passĂ©, soit une semaine auparavant. On Ă©tait samedi et les cinq membres du Club de Recherche Culturelle s'Ă©taient rassemblĂ©s chez Inaba. â Bon, on commence... Hmm ? Une sonnerie de tĂ©lĂ©phone retentit dans une des piĂšces. â Une seconde, je vais dĂ©crocher d'abord. Restez sagement ici le temps que je revienne, dit Inaba d'un ton enjouĂ© et espiĂšgle comme si elle s'adressait Ă des enfants. Elle quitta ensuite la chambre. â Hmm... La chambre est vraiment Ă l'image de sa propriĂ©taire ! La derniĂšre fois qu'on est venus ici, c'Ă©tait quand on devait se mettre d'accord sur l'itinĂ©raire pour le camping, non ? dit Aoki tout en examinant la salle. Effectivement, la piĂšce entiĂšre Ă©tait unicolore et semblait sobre et mature. Des objets tels qu'un lit, une table, une Ă©tagĂšre, une tĂ©lĂ©vision et un ordinateur Ă©taient prĂ©sents mais c'Ă©tait Ă peu prĂšs tout. La chambre Ă©tait disposĂ©e dans un objectif de productivitĂ© et d'efficacitĂ© â ce qui correspondait bien Ă la personnalitĂ© d'Inaba. â Waah~ Inaba a tellement de chance d'avoir une chambre suffisamment grande pour nous accueillir tous les cinq. J'ai bien ma propre chambre, mais y'a pas beaucoup de place vu qu'elle est plutĂŽt petite, et avec les meubles... Et comme ma petite sĆur a pas de tĂ©lĂ© dans sa chambre, elle vient tout le temps squatter la mienne... Ou plutĂŽt, comment ça se fait qu'elle grandit aussi vite ! Elle est mĂȘme plus grande que moi... MĂȘme si je considĂšre qu'ĂȘtre petite me rend plus mignonne, marmonna Kiriyama tout en Ă©tant assise par terre et en grignotant des biscuits. â Tu veux parler de tes seins ? demanda Taichi d'un air sincĂšre. Mais- â AĂŻeuuuh ! Ăa fait mal ! Les biscuits Ă©clatĂšrent en morceaux en heurtant le visage de Taichi, provoquant une vive douleur. â Qui a parlĂ© de ça ?! Je parlais de ma taille, neuneu ! Oh, je sais. C'est parce que tu penses qu'aux seins que t'en es arrivĂ© Ă cette conclusion...! Je croyais que t'Ă©tais pas comme les autres... J'aurais jamais cru que t'Ă©tais un gros pervers comme ce type assis lĂ . â Non, c'est parce que t'as dit que c'Ă©tait plus mignon quand c'Ă©tait petit... â HĂ©, c'est de moi que tu parles lĂ ? Je suis pas comme ça. â Mais bien sĂ»r. Il Ă©tait triste de voir Aoki subir un traitement aussi injuste. â HĂ© ! Ramassez les morceaux de biscuit par terre, ou Inaban va piquer une crise ! AprĂšs tout, c'est quelqu'un de trĂšs ordonnĂ©. â T'as raison ! J'ai pas envie de me faire engueulĂ©e Ă cause de ces pervers. En entendant le rappel de Nagase, Kiriyama s'accroupit et commença Ă ramasser les miettes. Sa longue chevelure chĂątain tomba en direction du sol. Du haut de son petit corps et dans sa robe subtilement bordĂ©e de fleurs de lotus, son ombre suscitait un certain attrait. Kiriyama avait Ă©galement remarquĂ© ses propres miettes qui Ă©taient tombĂ©es au moment oĂč elle mangeait, et alors quâelle sâĂ©tait dĂ©cidĂ©e de les ramasser- â Deux garçons ne loupaient pas une miette de la scĂšne dans l'espoir de pouvoir jeter un Ćil sous la robe de Yui, qui Ă©tait occupĂ©e Ă ramasser les miettes, dĂ©crivit Nagase dans un style trĂšs littĂ©raire. â Na-Nagase ! Qu'est-ce que tu racontes ? Je ferais jamais- â Raah ! On y Ă©tait presque ! Le garçon aux cĂŽtĂ©s de Taichi Ă©tait vraiment quelqu'un de direct et stupide. Kiriyama se dĂ©pĂȘcha de mettre ses mains sur le bas de sa robe et s'assit sur le sol, le visage rouge et le corps frissonnant. Taichi avait un sentiment de malaise mais ne voyait pas comment dĂ©samorcer la situation. Kiriyama tendit lentement ses mains vers l'assiette de biscuits. â Yui, fais pas ça ! Si tu leur jettes ça, Inaban va vraiment ĂȘtre en rogne ! Nagase Ă©tait Ă l'origine de la situation, mais elle tentait malgrĂ© tout de rĂ©soudre le problĂšme au lieu de se contenter de rire. â Alors... sers-toi plutĂŽt de cet « oreiller du nĂ©ant » ! ... Ou peut-ĂȘtre pas. â Nagase, ça risque de faire bien plus mal ! Et puis, « l'oreiller du nĂ©ant », ça sonne bien trop pompeux ! Mais personne n'Ă©coutait les plaintes de Taichi. Tout en gloussant bruyamment, Nagase lança « l'oreiller du nĂ©ant » en direction de Kiriyama qui fit tournoyer son corps et frappa celui-ci avec le pied avant qu'il ne touche le sol. â Oh, je peux voir sa culotte maintenant. ... Kiriyama poussa encore plus fort en entendant Aoki. â Feeeeu...! Le coup de pied de Kiriyama atterrit droit dans « l'oreiller du nĂ©ant », et ce dernier fendit l'air avant de s'abattre sur Aoki dans un Ă©norme fracas. â Aaaaaaarg ! MalgrĂ© s'ĂȘtre protĂ©gĂ© avec ses mains, Aoki fut projetĂ© en arriĂšre par l'oreiller. La porte s'ouvrit au mĂȘme moment... â HĂ©, c'est quoi tout ce bouc... « BAM ! » MalgrĂ© sa perte de vitesse aprĂšs avoir rebondi sur Aoki, « l'oreiller du nĂ©ant » avait continuĂ© sa route Ă une impressionnante vitesse et avait atterri en plein dans le visage d'Inaba â en plein dans le mille. La tĂȘte d'Inaba se pencha en arriĂšre sous l'impact surprise. AprĂšs avoir perdu sa vitesse, « l'oreiller du nĂ©ant » ne tomba pas par terre, mais resta vissĂ© sur le visage d'Inaba. Le temps s'arrĂȘta â les secondes suivantes parurent durer une Ă©ternitĂ©. Inaba finit par se redresser et « l'oreiller du nĂ©ant » tomba. Inaba se tenait debout avec un regard fĂ©roce et machiavĂ©lique. Les quatre autres ne purent que trembler. â ... Levez les mains et confessez vos pĂȘchĂ©s tant qu'il est encore temps...! <!-- « ...Raise your hands and confess your sins if you have made up your mind...! » --> Par la suite, Nagase et Taichi furent gratifiĂ©s d'une pichenette sur le front, tandis que Kiriyama et Aoki eurent droit au tarif double. Aoki eut Ă©galement droit Ă une claque en plein visage. AprĂšs leur rencontre avec « Pois de cĆur » qui Ă©tait dans le corps de « GotĂŽ », Taichi et les autres ne pouvaient qu'accepter le dĂ©fi de l'Ă©change de personnalitĂ©. Tout d'abord, ils ne pouvaient pas le prendre Ă la lĂ©gĂšre. L'Ă©change pouvait avoir lieu Ă n'importe quel moment. Ainsi, ils ne pouvaient pas se contenter de rester chez eux. Ensuite, ils ne pouvaient rien faire pour s'y opposer. Bien qu'ils le dĂ©siraient vraiment, ils n'avaient aucune idĂ©e de comment s'y prendre. La seule chose qu'ils pouvaient faire Ă©tait de se mettre Ă la recherche de « Pois de cĆur », la personne la plus intimement liĂ©e Ă ce phĂ©nomĂšne, pour obtenir plus d'informations. Mais aprĂšs avoir observĂ© GotĂŽ en long, en large et en travers pendant une semaine, ils n'avaient pas senti la moindre trace de « Pois de cĆur » en lui. Ils ne trouvaient pas d'idĂ©e pour contrecarrer le phĂ©nomĂšne. La seule chose sur laquelle ils pouvaient se reposer dans ces tĂ©nĂšbres mĂ©taphoriques Ă©tait le peu d'informations objectives que leur avait fournies « Pois de cĆur ». Il n'y avait aucune raison de ne pas le croire. Autrement dit, ils avaient acceptĂ© leur sort et espĂ©raient que ça allait finir tĂŽt ou tard. Leur rĂ©union de rĂ©trospective avait fini par commencer aprĂšs quelques accrocs. Inaba Ă©tait l'hĂŽte et la dĂ©cideuse finale. â Bon, faisons le point sur ce qu'on a appris cette semaine. DĂ©jĂ , les bonnes pratiques quand on Ă©change nos personnalitĂ©s. La rĂšgle d'or est de contacter la personne avec qui on a Ă©changĂ©, afin de confirmer la situation. Ensuite, essayer de se comporter comme elle/lui pour que les autres ne s'en rendent pas compte. Ă ce sujet, il y a pas mal de points Ă amĂ©liorer... Concentrez-vous ! Assise en tailleur, Inaba dĂ©visageait tout le monde. MalgrĂ© sa posture, son dos restait bien droit. En fait, elle semblait ĂȘtre en train de mĂ©diter. â On commence par les bases. Que ceux qui sont allĂ©s dans les mauvaises toilettes pendant un Ă©change lĂšvent la main ! « Moi. », « Moi. », « Moi. », « Moi. » Tous Ă l'exception d'Inaba s'Ă©tait trompĂ© de toilettes. â Quelle erreur de dĂ©butant ! Quand c'est un Ă©change entre deux personnes de sexe opposĂ©, il faut faire particuliĂšrement gaffe ! C'est la base de la base, les gars ! â C'est pas Ă©vident de changer ses habitudes du jour au lendemain... Et la plupart du temps, on y va pour s'y rĂ©fugier... Yor ? â Comment ça, « yor », Kiriyama ? C'est justement Ă cause des Ă©changes qu'on est de plus en plus gĂȘnĂ©s d'aller aux toilettes ! Des lycĂ©ens qui se tromperaient de toilettes ? PlutĂŽt que de se prendre des remarques, ces personnes avaient plus de chances d'ĂȘtre silencieusement mises Ă l'Ă©cart. ParticuliĂšrement dans le cas de personnes comme Taichi ou Inaba. Seulement dans le cas d'une personne Ă l'apparence « dâAoki » provoquerait une hystĂ©rie oĂč les filles crieraient au pervers (Kiriyama Ă©tait cette personne et elle avait Ă©tĂ© convoquĂ©e par les professeurs. Elle avait failli pleurer.) â HĂ©, j'ai une suggestion. Et si on allait aux toilettes en dehors des pĂ©riodes d'Ă©change ? demanda Kiriyama en levant la main. â Tu viens pas justement de dire que c'Ă©tait gĂȘnant d'y aller ? murmura Inaba d'un air dĂ©sespĂ©rĂ©. â Mais, quand une fille devient « Taichi » ou « Aoki », elle se voit obligĂ©e de voir ces trucs dĂ©gueux aux toilettes ! Beurk ! Kiriyama tapota son propre bras, comme pour essayer de maĂźtriser ses Ă©motions aprĂšs s'ĂȘtre remĂ©morĂ©e un mauvais souvenir. â Je pense que c'est pas la peine d'en faire tout un plat. AprĂšs tout, c'est juste un truc sur ton corps. Et tu veux aller aux toilettes pour Ă©viter d'avoir Ă y toucher, c'est ça ? Bah, vu que t'en parles, Aoki et moi, on va essayer de faire gaffe. â Ok. Merci, Taichi. â HĂ©, Taichi, pourquoi t'essayes de te faire bien voir ? Moi aussi, je vais faire attention, Yui. â Faut pas en faire tout un fromage franchement. Ăcoute ça, Yui, je peux mĂȘme faire pipi debout ! Nagase gloussa. â C'est trop... Et puis, t'es pas obligĂ©e de le dire en jubilant, rĂ©pliqua Taichi de façon incisive. La contre-attaque de Nagase avec un sourire innocent l'avait laissĂ© pantois. â Bah, c'est vraiment pas la mer Ă boire. D'ailleurs, celle de Taichi est la plus grosse, dĂ©clara Inaba avec un sourire malicieux. â Qu'est-ce que ça peut faire... Et puis, les compare pas ! Ah, Aoki ! T'en fais pas pour ça ! â Bon, passons Ă autre chose. L'important, c'est... est-ce que notre virginitĂ©... nos corps sont en sĂ©curitĂ© ? Inaba avait arrĂȘtĂ© de plaisanter et posa la question d'un air sĂ©rieux. Taichi pouvait l'affirmer sans faillir : â Oui, pas vrai... Aoki ? â Bah, je me suis effectivement retrouvĂ© dans un corps de fille... Alors forcĂ©ment, je suis tentĂ© d'essayer des trucs... Hein ? Quoi ? Me regardez pas comme ça ! J'ai vraiment rien fait... parce que c'est immoral et que j'ai pas eu l'occasion d'aller aux toilettes... Aaaah... Je suis sĂ©rieux ! ArrĂȘtez de me fusiller du regard comme ça, hahaha... Les rires vides d'Aoki rĂ©sonnaient dans la chambre. â Moi, j'ai rien fait. â Taichi... Ok, si tu le dis. Inaba cherchait confirmation. â Bien sĂ»r que j'ai rien fait non plus... â ... T'es sĂ»r ? Inaba examinait Aoki avec un regard mĂ©fiant. â C'est la plus pure vĂ©ritĂ© ! La confiance, c'est important de nos jours, pas vrai ? Jamais je ferais une chose pareille. â ... Tu l'as dit. Inaba avait hĂ©sitĂ© l'espace d'un instant avant de rĂ©pondre ironiquement. Taichi voulait lui demander ce qui lui prenait, mais Kiriyama se mit Ă parler Ă Aoki avant qu'il en eut le temps. â Ah, en parlant de ça, quand t'es devenu « moi » l'autre jour, t'as appelĂ© ma mĂšre « maman » au lieu de « mĂšre » comme je le fais habituellement. Et tu te trompes tout le temps de chambre. C'est impardonnable. â DĂ©solĂ©. Dâailleurs, on m'a souvent demandĂ©, « qu'est-ce qui te prend aujourd'hui ? » aussi. â C'est vraiment un trĂšs gros problĂšme ! Inaba se racla la gorge deux fois pour mettre fin au conflit. â Effectivement. D'un autre cĂŽtĂ©, il commence dĂ©jĂ Ă y avoir des bruits qui courent Ă notre sujet. N'empĂȘche qu'il est trĂšs peu probable que la raison derriĂšre notre comportement soit identifiĂ©e. En effet, sans une connaissance parfaite de la situation, il Ă©tait impossible d'imaginer ce qui se tramait. C'Ă©tait pour ça que leur Ă©trange comportement n'Ă©tait associĂ© qu'Ă une autre facette de leur personnalitĂ©. â En parlant de maison... Iori, Ă chaque fois que je deviens « toi », mĂȘme tard le soir, y'a personne chez toi. Comment ça se fait...? Je trouve ça un peu dangereux qu'une lycĂ©enne soit seule chez elle la nuit... Kiriyama parlait avec une voix decrescendo, sĂ»rement parce que ce n'Ă©tait pas quelque chose d'Ă©vident Ă mentionner. Nagase se crispa pendant un moment sans rĂ©pondre. Un silence de mort tomba dans la piĂšce. â Oh... Eh bien... C'est... C'est parce que j'ai jamais eu l'occasion d'en parler, mais mes parents sont divorcĂ©s. Et lĂ , je vis avec ma mĂšre qui est trĂšs occupĂ©e... S'il arrive quoi que ce soit, je peux toujours compter sur ma lacrymo Ă base de poivre. Alors y'a vraiment pas Ă s'en faire... â Bien sĂ»r que *si* ! MĂȘme avec des gens normaux, ça serait une erreur de les sous-estimer ! Si tu te prĂ©pares pas comme il faut, il sera trop tard quand le pire arrivera ! cria Kiriyama de toutes ses forces, nerveuse et indignĂ©e. â Hein...? Oh, euh... DĂ©-DĂ©solĂ©e, s'excusa Nagase, abasourdie. (C'est vraiment rare ça... Non, c'est mĂȘme la premiĂšre fois que ça arrive.) Suite aux excuses de Nagase, Kiriyama se calma en mĂȘme temps que ses nerfs. Puis, elle baissa la tĂȘte en signe d'excuse. â Hm, ah, c'est moi qui devrais m'excuser. L'atmosphĂšre Ă©tait devenue crispante et pesante. (... Mais en y repensant, on a eu de la chance d'une certaine façon.) (MalgrĂ© la situation aberrante dans laquelle on se trouve, nos relations et vies n'ont pas trop changĂ©.) (Il y a bien eu quelques couacs.) (Mais jusqu'ici, les seuls changements n'ont Ă©tĂ© que superficiels.) (Quand les personnalitĂ©s de plusieurs personnes s'Ă©changent alĂ©atoirement entre elles, est-ce qu'il est possible que ça n'ait aucun impact, positif comme nĂ©gatif ?) (Non. C'est tout bonnement impossible.) (Cela veut dire que le pire reste encore Ă venir.) (Mais jusqu'Ă quand la chance sera de notre cĂŽtĂ© ?) (Et si le « pire » venait Ă arriver, qu'adviendrait-il de nous ?) (Comment ça se passe quand des gens sont connectĂ©s entre eux ?) Inaba tapa dans ses mains. â Pour conclure, la durĂ©e des Ă©changes de personnalitĂ©s, Ă savoir le temps qu'une personne reste dans « notre corps », est infĂ©rieure Ă quelques heures. Donc, si tout le monde fait attention, prend ses responsabilitĂ©s et rĂšgle les soucis dĂšs que possible, ça devrait attĂ©nuer les effets de ce phĂ©nomĂšne. Bien entendu, câest pas avec ça quâon va rĂ©soudre le problĂšme dans son ensemble... Nan, ça sert Ă rien de parler de ça pour l'instant. Bien qu'un peu Ă contrecĆur, Inaba Ă©tait tout de mĂȘme parvenue Ă apaiser l'atmosphĂšre. Tout le monde comptait sur elle pour les remettre dans le droit chemin, non pas juste Ă cause de son attitude naturellement exigeante et objective, mais Ă©galement parce qu'elle avait l'habitude de gĂ©rer ce genre de situations. Telles Ă©taient les pensĂ©es de Taichi. Puis, elle devint ironique. â Le problĂšme maintenant, c'est de gĂ©rer le mal qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© fait. N'est-ce pas, Aoki ? â Hein, quel mal ? s'exclama Aoki en la regardant la bouche bĂ©e. Inaba se laissa tomber en avant, choquĂ©e. â Comment t'as pu oublier ça ? T'as chopĂ© une sale note Ă mon dernier contrĂŽle d'anglais ! â Ah... ça. Mais j'ai bossĂ© dur pourtant... â Sept sur trente, et tu dis avoir bossĂ© dur ? Ă cause de toi, je vais me taper des cours de soutien ! Et les gens se sont mis Ă douter de moi vu que j'ai de bonnes notes d'habitude... Franchement ! Je sais que t'es dĂ©bile, mais causer des problĂšmes aux autres te rend pas moins coupable. â J'y peux rien. J'ai jamais demandĂ© Ă l'ĂȘtre, tu sais. Aoki jouait avec ses mĂšches avec mĂ©contentement. â Allons, Inaba, sois pas trop dure avec lui. AprĂšs tout, ce contrĂŽle affectera pas tes notes finales. Et puis, un dĂ©bile reste un dĂ©bile, peu importe le mal qu'il se donne. Taichi tentait de les rĂ©concilier, mais c'est alors que... â C'est vrai, Inaban, la dĂ©bilitĂ© ne se guĂ©rit pas, mĂȘme aprĂšs la mort, dit Nagase. â Ouais, Inaba, les dĂ©biles n'ont qu'Ă mourir dans leur stupiditĂ©, continua Kiriyama dans la foulĂ©e. â Dites... Vous vous rendez compte que vous m'aidez pas lĂ ? Ou plutĂŽt, vous ĂȘtes allĂ©s trop loin ! Aoki Ă©tait effectivement adorĂ© de tous. â Vous pensez peut-ĂȘtre que c'est pas grave, mais en fait, si. On sait pas jusqu'Ă quand ça va durer. Si ça continue jusqu'aux exams finaux... Les trois (Taichi, Nagase et Kiriyama) poussĂšrent un soupir Ă l'unisson. Ils s'Ă©taient mis Ă imaginer la suite de la phrase dĂ©libĂ©rĂ©ment laissĂ©e en suspens par Inaba et commençaient Ă trembler de peur. La stupiditĂ© de cette personne devint le cĆur du problĂšme. â Hein ? Comment ça ? Si je deviens quelqu'un d'autre pendant les exams, alors j'aurais moins de chance de me rĂ©tamer ? Pfiou~ â Oui, et de la mĂȘme façon, quelqu'un va avoir plus de chance de se rater ! Ou plutĂŽt, tout le monde ici Ă part toi a des notes correctes ! L'ironie d'Inaba ne montrait aucune compassion pour Aoki. â Soyons positifs... et j'ai bien dit positifs ! Je crois que ce phĂ©nomĂšne va bientĂŽt s'arrĂȘter, marmonna Kiriyama tout en jouant avec ses mĂšches et pressant sa tĂȘte. Ils continuĂšrent leur rĂ©trospection avec entrain â et cela s'Ă©tait transformĂ© en discussion pure et simple en cours de route â mais le soir arriva, et Inaba annonça que ses parents allaient bientĂŽt rentrer et que la rĂ©union devait toucher Ă sa fin. AprĂšs avoir quittĂ© le domicile d'Inaba, Taichi, Kiriyama et Aoki dirent au revoir Ă Nagase, qui passait par un autre chemin, puis se mirent en route. En thĂ©orie, du moins. Au moment oĂč ils arrivĂšrent Ă la station, Aoki et Nagase Ă©changĂšrent de personnalitĂ©. Ils se contactĂšrent afin de confirmer le chemin menant Ă leur domicile respectif. Si l'Ă©change venait Ă durer plus longtemps, ils avaient dĂ©cidĂ© d'aller tuer le temps quelque part en attendant. â Ah, alors c'est ce qu'on voit Ă travers les yeux « d'Aoki »... Quelle hauteur ! C'est la premiĂšre fois que je me retrouve dans son corps. Il fait plus d'1m70. Nagase « Aoki » Ă©tait enjouĂ©e et ne montrait aucun signe de nervositĂ©. â Moins fort... Non, en fait, mĂȘme si quelqu'un t'entendait, il comprendrait rien Ă ce que tu racontes. Taichi voulait le lui rappeler, mais avait par la suite changĂ© d'avis. â Oh... Yui, t'as l'air toute mimi avec ta petite taille. Nagase « Aoki », dans une optique de la taquiner, tendit ses mains dans la direction de Kiriyama. Cependant, Kiriyama la repoussa et baissa immĂ©diatement la tĂȘte. Elle gardait Ă©galement ses distances avec Nagase. â Hein ? â Ah... Soudain, un silence gĂȘnant s'installa entre les deux. Elles voulaient dire que ce n'Ă©tait pas grave, mais l'ambiance les en empĂȘchait. Puis, Nagase « Aoki » esquissa un sourire embarrassĂ©. â Non, c'est pas ce que tu crois, Iori. C'est pas que je te dĂ©teste ! C'est juste que t'es « Aoki » lĂ , alors... â Je comprends, Yui. C'est moi qui devrais m'excuser... J'ai juste pas rĂ©flĂ©chi. â ... Si Aoki voyait ça, j'estime Ă quatre-vingt pourcent les chances qu'il se mette Ă pleurer, soupira Taichi en pensant Ă son ami. â C'est juste qu'Aoki est imprĂ©visible et me saute dessus sans crier gare. Du coup, j'ai tendance Ă riposter par rĂ©flexe conditionnĂ©. Je le dĂ©teste pas vraiment contrairement Ă ce que vous pensez ! Il est peut-ĂȘtre stupide, mais pas mĂ©chant... â Oh, je vois. Alors qu'elle rĂ©pondait Ă un sarcasme, Kiriyama parlait avec une voix sĂ©rieuse. Ce qui intrigua beaucoup Taichi. Puis, le tram de Kiriyama arriva et les autres ne purent que lui dire au revoir dans une atmosphĂšre pesante. Ensuite, ils finirent par atteindre la station prĂšs de chez Aoki, mais comme Nagase Ă©tait toujours dans le corps « d'Aoki », Taichi dĂ©cida de lui tenir compagnie et descendit avec elle. En l'Ă©tat actuel du phĂ©nomĂšne d'Ă©change de personnalitĂ©, en incluant les cinq membres du Club de Recherche Culturelle, les permutations se produisaient entre une et huit fois par jour et leur durĂ©e variait d'une minute Ă deux heures. Et ça passait vite. Taichi et Nagase « Aoki » se dirigĂšrent vers la salle d'attente de la station. Il n'y avait personne Ă l'intĂ©rieur. Taichi regarda Ă sa droite et aperçut un visage familier. Mais ce n'Ă©tait pas la personne que c'Ă©tait censĂ© ĂȘtre. C'Ă©tait en fait une autre amie qui Ă©tait assise lĂ . <!-- Taichi looked to his right and saw a familiar friend's face. But that wasn't who it was. Instead, another friend, a female friend, was sitting there. / je ne vois honnĂȘtement pas l'intĂ©rĂȘt de dire ça maintenant, mais bon, passons --> â J'ai Ă©tĂ© trop imprudente... Nagase « Aoki » Ă©tait restĂ©e silencieuse pendant tout le trajet en tram. Mais elle s'Ă©tait mise Ă marmonner pour tuer le temps. â Tu veux parler de ce qui s'est passĂ© avec Kiriyama tout Ă l'heure ? Hmm, je pense que c'Ă©tait juste un problĂšme de timing. T'as pas Ă t'en vouloir autant pour ça. â Je sais bien... mais je peux pas... J'aime pas mettre les gens mal Ă l'aise... Je peux... Je devrais jamais faire ça. Nagase se tut Ă©trangement. Mais il semblerait qu'un autre remords la torturait, bien plus grand que celui qu'elle ressentait aprĂšs ce qu'elle avait fait Ă Kiriyama. â Haa... Nagase « Aoki » se pencha et recouvrit son visage avec ses mains. Sentant qu'elle n'Ă©tait pas dans son assiette, Taichi Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă la soutenir pour ne pas qu'elle se mette Ă dĂ©primer. â Ăa va, Nagase ? Je peux faire quoi que ce soit pour aider ? Nagase « Aoki » ne rĂ©pondit pas et resta immobile. Le temps s'Ă©coula pendant quelque temps. Taichi trouvait que c'Ă©tait dĂ©placĂ© de fixer quelqu'un du regard pendant trop longtemps, alors il dĂ©tourna le regard vers le paysage dehors. â ... Taichi, commença doucement Nagase « Aoki » peu aprĂšs. â Oui ? rĂ©pondit lentement Taichi. â Eh bien, aprĂšs que tout ça a commencĂ©, je suis allĂ©e dans une vieille librairie pour feuilleter des mangas avec des soi-disant « Ă©changes de personnalitĂ© ». â Oh, alors tu lis des mangas, toi aussi. Taichi ne voyait pas du tout oĂč elle voulait en venir. â La plupart de ses mangas parlaient d'Ă©changes entre garçons et filles. En plus, trĂšs souvent, la fille qui devenait le « garçon » se mettait Ă jouer avec « le truc » du garçon ! fanfaronna Nagase avec un sourire gai et enjouĂ©. Alors je me demande si je devrais aussi faire la mĂȘme chose... â Attends, attends une seconde. Quel rapport avec la conversation avec Kiriyama ? â HĂ©hĂ©, hohoho, qu'est-ce que tu racontes, Taichi ? Pourquoi il devrait y en avoir un ? â HĂ©, oĂč est passĂ© ce silence de mort ? Je rĂ©flĂ©chissais aux possibles implications de ce que tu disais alors j'Ă©tais concentrĂ© et je t'Ă©coutais... Rends-moi mes efforts ! (Nagase change d'humeur comme de chemise. Elle semblait ĂȘtre en train d'agoniser... mais quand est-ce qu'elle s'est mise Ă penser Ă ces bĂȘtises ?) â J'ai juste parlĂ© de jouer avec. Mais je sais pas comment m'y prendre alors j'aimerais que tu m'apprennes Ă m'en servir, Taichi... â ArrĂȘte de parler de ça ! Et puis, je sais pas de quoi tu parles, alors je peux pas t'apprendre Ă te servir de « ça » ! â Mais si je venais Ă faire '''ça''' sur un garçon, vu que j'y connais rien, si '''ça''' venait Ă arriver, ça serait... comme '''ça'''. â Ăa suffit, tu devrais pas faire '''ça''' avec le truc d'un garçon, donc '''ça''' arrivera pas vu que t'as pas fait '''ça''' avec '''ça'''. â C'est vrai, si je fais pas '''ça''' avec le truc d'un garçon, alors peut-ĂȘtre que '''ça''' arrivera pas vu que j'ai pas fait '''ça''' avec '''ça'''. Mais du coup, je saurais pas faire '''ça''' avec le truc d'un garçon pour provoquer cette rĂ©action qu'on appelle comme '''ça'''... Non ? â Nagase, en fait, t'as juste envie de rĂ©pĂ©ter '''ça''' Ă tout va, c'est ça ? â Oh, tu m'as dĂ©masquĂ©e~ â T'as mĂȘme le culot de dire ça ! â Mais Taichi, notre petit jeu t'a bien excitĂ©, pas vrai ? ... Taichi ne pouvait pas le nier. En fait, ça l'avait bien excitĂ©. â Hmm... Mais sĂ©rieusement, je ferais jamais « ça » avec « le truc » d'un garçon. Sinon, vous allez me dĂ©tester, non ? â Je te le fais pas dire... â Dans ce cas, je le ferais pas. Nagase « Aoki » se mit Ă glousser. Parce que son sourire Ă©tait plein de satisfaction et de joie, Taichi se mit soudain Ă penser : â C'Ă©tait parce que tu voulais chercher quoi faire pendant un Ă©change de personnalitĂ© que t'as feuilletĂ© ces mangas ? â Voici l'heure de la question de Iori Nagase Ă l'attention de Taichi ! Nagase avait sciemment ignorĂ© Taichi. Elle paraissait un peu gĂȘnĂ©e pendant qu'elle fredonnait un jingle. Un moment dĂ©primĂ©e, enthousiaste la seconde d'aprĂšs. Donnant l'impression de ne pas beaucoup rĂ©flĂ©chir et de faire ce qui lui chantait, mais en fait ne s'arrĂȘtant pas de rĂ©flĂ©chir et planifiant chacun de ses faits et gestes. Racontant des blagues salaces sans rougir ni mĂȘme bĂ©gayer, mais tergiverser pour des choses Ă©tranges... La multitude d'expressions de Nagase captivait Taichi. Puis, Nagase arbora une nouvelle expression, diffĂ©rente et dure Ă dĂ©crire. â On croit tous que notre Ăąme, ou notre conscience, ou encore notre « personnalitĂ© », dĂ©termine notre identitĂ©, ou qui nous sommes. Autrement dit, le corps « d'Aoki » qui contient l'Ăąme de Nagase devrait ĂȘtre reconnu comme Ă©tant Iori Nagase. Mais cette explication se heurte Ă un problĂšme : nos Ăąmes, ou ce qu'on appelle conscience ou personnalitĂ©, sont des choses vagues. Je veux dire par lĂ qu'on ne peut ni les voir ni les toucher. Comme pour garder ses distances avec ce qui se passait, un sourire se dessina sur le visage de Nagase « Aoki ». â C'est pour ça que, mĂȘme si on est tous d'accord sur le fait que notre existence est dĂ©terminĂ©e par notre Ăąme, ou conscience, ou personnalitĂ©, on distingue gĂ©nĂ©ralement l'identitĂ© de quelqu'un par son « corps ». On vit cette expĂ©rience d'Ă©change de personnalitĂ© tous les jours. Mais mĂȘme quand quelqu'un se dit qu'on se comporte bizarrement, il ne connait pas la vĂ©ritĂ©. On est les seuls, pas vrai ? Nagase, comme un hĂŽte qui prononçait un discours longuement prĂ©parĂ©, parlait calmement. â Donc, autrement dit, nos « corps » sont le fondement de ce que nous sommes. Mais, si le « corps », du fait d'un Ă©change de personnalitĂ©, devient Ă son tour quelque chose de vague ? Est-ce qu'on peut toujours garder sa propre identitĂ© ? Je suis juste en train de dire tout ce qui me passe par la tĂȘte. Puis, elle s'arrĂȘta de sourire â Ă ce moment-lĂ , « Aoki » ferma momentanĂ©ment les yeux avant d'Ă nouveau les ouvrir. â ... Ah ? Oh, Taichi, dit « Aoki » en regardant son corps. â On dirait que j'ai rĂ©cupĂ©rĂ© mon corps... Pfiou. J'ai enfin retrouvĂ© mon « corps »... Hm, en rĂ©flĂ©chissant bien, ce que je viens de dire est un peu bizarre. (Il semblerait que l'Ă©change de personnalitĂ© vient de prendre fin.) Pour rĂ©agir Ă ce qu'Aoki avait dit au sujet de sa rĂ©cupĂ©ration, Taichi parla sans vraiment rĂ©flĂ©chir. Il ne savait mĂȘme plus de quoi il parlait. Il Ă©tait juste trĂšs surpris. Son esprit Ă©tait toujours prĂ©occupĂ© par l'ombre de Nagase « Aoki ». Nagase Ă©tait vraiment trĂšs diffĂ©rente de d'habitude avec son visage sans expression dĂ©bitant des idĂ©es philosophiques pour tenter de les interprĂ©ter. Quel message Nagase tentait-elle vraiment de lui faire passer ? C'Ă©tait Ă cause de son attitude calme que cela ressemblait Ă un appel Ă l'aide... C'Ă©tait ce que pensait Taichi, mais les pensĂ©es ne reflĂ©taient pas toujours la rĂ©alitĂ©. AprĂšs tout, il y avait des choses qu'il savait... et d'autres pas. Il n'arrivait pas Ă comprendre oĂč Nagase voulait en venir. MalgrĂ© tout, il voulait comprendre. <noinclude> {| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; padding: 0.2em; border-collapse: collapse;" |- | [[Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 3|Chapitre 3]] | [[Kokoro Connect ~ Français|Page principale]] | [[Kokoro Connect : Volume 1 Chapitre 5|Chapitre 5]] |- |} </noinclude>
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