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Hidan no Aria:Tome2 Chapitre3
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==TroisiĂšme Balle : Un Oiseau en Cage== ===1.=== Pour un Butei, ĂȘtre garde du corps Ă©tait le travail le plus commun qui soit. Les Butei Ă©taient habituellement chargĂ©s de protĂ©ger des VIP comme des politiciens, des cĂ©lĂ©britĂ©s ou des chefs d'entreprise qui avaient besoin d'une protection pour eux ou pour leurs enfants. Mais parfois, les Butei dont la vie Ă©tait menacĂ©e demandaient aussi la protection d'autres Butei. Pour ce genre de travail, la norme Ă©tait habituellement de vivre dans la maison du client mais... suite Ă la forte demande de ce dernier - c'est Ă dire de Shirayuki - il fut dĂ©cidĂ© que ce serait elle qui irait vivre chez moi. Je n'avais aucune intention de vivre dans un appartement / dortoir rempli de filles prĂȘtes Ă me faire entrer en ''Hysteria Mode'' Ă chaque instant, mais mes protestations n'y changĂšrent rien... Au fait, ça se faisait de dĂ©mĂ©nager le jour suivant la requĂȘte de protection ? - MutĂŽ-kun, tu es sĂ»r de vouloir faire ça gratuitement ? Laisse-moi au moins payer l'essence... - Noonâ Je vous dis que ce n'est pas la peine ! Ce n'est vraiment rien du tout ! MutĂŽ - qui bizarrement vouvoyait Shirayuki alors qu'ils avaient le mĂȘme Ăąge - descendit du van de ''Logi'' avec lequel il l'avait accompagnĂ©. Puis, il commença Ă sortir ses bagages Ă l'aide de mouvement si rapides qu'ils en donnaient la nausĂ©e. MutĂŽ... Ă©tait vraiment quelqu'un d'aussi serviable d'habitude ? - Heu... Mais si je ne me trompe, ce bĂątiment est le dortoir des garçons n°3, n'est-ce pas ? - Ah... Oui. - Est-ce que... vous comptez utiliser une des chambres libres comme entrepĂŽt ? Si c'est le cas, n'hĂ©sitez pas Ă m'appeler quand vous voudrez retourner au dortoir des filles ! Et... A-AprĂšs, on pourrait... prendre un thĂ© ou manger un... - Ah, Kin-chan ! Le visage de Shirayuki s'Ă©claircit instantanĂ©ment quand elle me vit sortir du hall de l'immeuble. MutĂŽ, interrompu dans sa phrase, regarda Shirayuki, me regarda, regarda de nouveau Shirayuki. Un point d'interrogation s'Ă©leva de son visage mĂ©content. - Kin... TĂŽyama ? - T-Tu vois, MutĂŽ-kun. Je vais vivre dans l'appartement de Kin... de TĂŽyama-kun Ă partir d'aujourd'hui. - De Kinjiâââ ? - Je te prĂ©viens, ce n'est que pour le boulot. J'ai Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour ĂȘtre le garde du corps de Shirayuki. C'est Ă cause d'Aria. Va pas te mettre Ă raconter n'importe quoiâ lui expliquai-je. MutĂŽ ouvrit la bouche sans rien dire. ... C'Ă©tait quoi cette rĂ©action ? Ăa serait plutĂŽt Ă moi d'ĂȘtre incapable de parler. Moiâ qui allait ĂȘtre obligĂ© de vivre avec deux monstres prĂȘts Ă exploser Ă chaque instant. En retournant dans mon appartement - qui ressemblait toujours aux restes d'un champ de bataille - je dĂ©couvris Aria, prĂšs de la fenĂȘtre, qui trafiquait quelque chose. Fronçant les sourcils, je vis qu'elle installait des dĂ©tecteurs infrarouges, achetĂ©s plus tĂŽt dans la petite boutique de l'Ă©cole. - Qu'est-ce que tu fais ? - Ăa se voit, non ? Je transforme ton appartement en forteresse. - ArrĂȘte ça ! - Pourquoi es-tu aussi Ă©tonnĂ© ? C'est ce que font tous les Butei. C'est la base de la base pour un garde du corps, non ? Je vais installer tout un tas d'alarmes afin de repĂ©rer tout suspect qui s'approcherait du client. Par chance, comme tout est cassĂ©, on trouve facilement des endroits oĂč les placer. - C'est toi qui a tout cassĂ©. - OK. Maintenant, le haut de la fenĂȘtre. Ignorant avec splendeur mes protestations, Aria tendit les bras afin d'installer une alarme sur la fenĂȘtre, au-dessus de l'Ă©tagĂšre. Mais, elle n'arrivait Ă l'atteindre du haut de ses 1m42 et se mit Ă sauter en poussant de petits cris jusqu'Ă ce qu'un plat en mĂ©tal qui se trouvait lĂ lui tombe en plein sur la tĂȘte. Bien fait pour toi. Une voix nous parvint depuis l'entrĂ©eâââ - D-DĂ©solĂ© du d-dĂ©rangement... balbutia Shirayuki en pĂ©nĂ©trant dans l'appartement. Elle enleva ses petites chaussures qui faisaient parties de l'uniforme Butei et les aligna avec soin, faisant voleter autour d'elle ses longs cheveux noirs et lisses qui brillaient avec l'Ă©clat d'un diamant. Puis, elle s'inclina profondĂ©ment devant moi, dans une courbette d'au moins 90°. - P-Prends soin de moi Ă l'avenir. Je m'appelle Shirayuki Hotogi. Je le sais bien. - Je suis encore inexpĂ©rimentĂ©e, pardonne d'avance mes erreurs ! - On se connait depuis longtemps... pourquoi es-tu aussi nerveuse ? - Ah... C'est l'idĂ©e de v-vivre dans l'appartement de Kin-chan qui me fait paniquer... Shirayuki eut un petit rire stressĂ©. Paniquer ? Tu ne te rappelles pas avoir fait irruption ici avec tes sabres la derniĂšre fois ? - Hum, comme je viens de dĂ©mĂ©nager, je vais faire le mĂ©nage. En plus, c'est un peu de ma faute si tout est dans cet Ă©tat. Shirayuki s'avança dans l'appartement et... dĂ©visagea d'un regard malsain Aria - qui Ă prĂ©sent installait une camĂ©ra sur la fenĂȘtre de la cuisine. - Fufu~ Et puis, je dois aussi m'occuper des ''gros dĂ©chets''. Elle tourna vers moi son habituel visage souriant, mais sa jolie voix rĂ©sonnait dans ma tĂȘte. ... ''No comment''. Cependant... Me rappelant le piĂšge mortel qu'elle avait installĂ© dans le casier d'Aria, je prĂ©fĂ©rais l'avertir : - ... ArrĂȘte avec les cordes Ă piano, c'est compris ? Shirayuki arrondit ses yeux aux longs cils. - Les cordes Ă piano ? Qu'est-ce que tu veux dire ? ... C'est ça, fais semblant. Baah. Il valait mieux pour moi que j'Ă©vite de me mĂȘler de leur conflit Ă l'avenir. AprĂšs tout, je tenais Ă la vie. Contrairement Ă Aria - jeune fille noble qui n'avait pas effectuĂ© une seule tĂąche mĂ©nagĂšre de sa vie - Shirayuki Ă©tait une vraie dĂ©esse du nettoyage. Je pensais que mon appartement avait atteint un Ă©tat qu'il Ă©tait maintenant impossible de rĂ©gler, mais elle ramassa avec soin tous les dĂ©chets, passa l'aspirateur dans de grands gestes, appliqua du mastic sur le sol et les murs afin de combler les trous de balle, changea le tapis... Et en un peu moins de trois heures, l'appartement Ă©tait Ă nouveau comme neuf Elle alla mĂȘme jusqu'Ă crĂ©er un magnifique bouquet avec des gypsophiles qu'elle avait fait poussĂ© dans la serre. - ... Impressionnant... murmurai-je. J'installai prĂšs du mur la commode en bois de paulownia que Shirayuki avait laissĂ© dans le hall du dortoir. Quand j'avais proposĂ© de l'aider Ă nettoyer, elle m'avait rĂ©torquĂ© « Je ne te laisserai jamais faire une chose pareille ! » avant de se mettre au travail. C'Ă©tait donc la seule chose que j'avais trouvĂ© Ă faire pour l'aider. ... Soudain. Aria, voyant que Shirayuki entrait dans la cuisine, courut jusqu'Ă moi Ă petit pas. - Kinji. Tu as pensĂ© Ă vĂ©rifier la commode ? Elle pourrait contenir des choses dangereuses... - Comment ça des choses dangereuses ? Ce sont les affaires de Shirayuki. - Quelqu'un aurait pu mettre quelque chose Ă l'intĂ©rieur pendant le dĂ©mĂ©nagement, tu ne penses pas ? - Tu sais quoi ââ Ăa s'appelle de la paranoĂŻa. - Loi de Butei, article 7 : « PrĂ©parez-vous avec pessimisme, agissez avec optimisme. ». Je suis occupĂ©e lĂ , je dois installer des lignes de sĂ©curitĂ© sur la vĂ©randa. Alors dĂ©pĂȘche-toi d'inspecter la commode ou ça va ĂȘtre le festival des trous de balle pour toi. C'Ă©tait quoi ce festival... - ... TrĂšs bien, trĂšs bien. - Pas la peine de le rĂ©pĂ©ter deux fois ! Avant de sortir sur la vĂ©randa, une boite Ă outil dans les bras, Aria me lança un dernier regard meurtrier... N'ayant pas vraiment le choix, je dĂ©cidai de vĂ©rifier l'intĂ©rieur de la commode. ⊠à tous les coups, il n'y allait rien avoir de dangereux Ă l'intĂ©rieur. J'ouvris un des tiroirs et ne vis que du maquillage et autres cosmĂ©tiques. Je tirai vers moi un autre tiroir etâââ - âŠ? DĂ©couvris tout un tas de petits sacs bizarres. Ils Ă©taient gonflĂ©s, de couleurs diffĂ©rentes et serrĂ©s les uns contre les autres. On sentait qu'ils avaient Ă©tĂ© rangĂ©s avec soin, comme des bonbons. De petits rubans les maintenaient fermĂ©s. - âŠ? Les sacs Ă©taient sĂ©parĂ©s en deux compartiments, dont le nom Ă©tait marquĂ© sur des petites planches en bois : « normal » et « compĂ©tition ». Les « normaux » Ă©taient d'un blanc Ă©clatant. Les « compĂ©titions » Ă©taient noirs. « CompĂ©tition » âââ ? Est-ce que ça avait un rapport avec Butei ? Ă cette pensĂ©e, je saisis un des sacs suspects. Vu comme il brillait, il devait ĂȘtre en 100% soie. Au toucher, il semblait aussi fin qu'un fil. En l'ouvrant, je dĂ©couvris une piĂšce de vĂȘtement rectangulaire, recouverte d'une magnifique dentelle. Par endroit, elle Ă©tait presque transparente. Des deux mains, je la dĂ©pliai... - âŠ! ''Bam'' ! Je la remis dans le sac noir et refermai le tiroir Ă toute vitesse. Il y avait bien ici... Des ''choses dangereuses''. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, des choses dangereuses ''pour moi''. Dans tous... dans tous les petits sacs de ce tiroir... Il y avait des sous-vĂȘtements ! Plus importantâââ Mon frĂšre m'avait pas mal appris quand il Ă©tait encore en vie, je savais doncâââ Ces strings, ces culottes taille basse, c'Ă©tait mĂȘme de la lingerie fine, destinĂ©e aux adultes. C-Cette Shirayuki. Cette Yamato Nadeshiko toujours modeste, toujours polie... Portait ce genre de sous-vĂȘtements ? Maintenant que j'y pensais, le jour oĂč j'avais malencontreusement aperçu ses seins, elle portait un soutien-gorge noir, ce que j'avais trouvĂ© Ă©trange pour la jeune fille parfaite qu'elle Ă©tait... B-Bon. Calme-toi, Kinji. Si tu rentres en ''Hysteria Mode'' dans une telle situation... tu ne seras rien d'autre qu'un pervers ! - Ah, Kin-chan ! Je suis dĂ©solĂ©e, tu as montĂ© la commode alors que c'Ă©tait mes affaires... Entendant une voix dans mon dos, je me retournai d'un bond. Shirayuki s'Ă©tait approchĂ©e de moi sans que je ne m'en aperçoive. Elle enlevait avec enthousiasme la paire de gant couleur crĂšme qu'elle portait et nouait autour de sa taille un tablier Ă dentelle, par-dessus son uniforme. Apparemment, la prochaine Ă©tape de son grand nettoyage allait ĂȘtre de faire la cuisine. - Ah, je, non. Ce n'est rien. Je t'aide juste pour les travaux physiques. - Merci beaucoup, Kin-chan... Comme je le pensais, tu es trĂšs fort. Tu es bien un garçon. Ses yeux se plissĂšrent de bonheur. Apparemment, elle n'avait pas vu ce que je venais de faire. Cette jupe, ce tablierâââ Je ne pouvais m'empĂȘcher de poser les yeux sur ses splendides courbes, si fĂ©minines. Contrairement Ă celles de cette prĂ©-pubĂšre d'Aria, les formes de Shirayuki Ă©taient secrĂštement rĂ©putĂ©es auprĂšs des Ă©tudiants. D'aprĂšs les dires des idiots qui l'avaient regardĂ© en cachette lors de ses leçons de natations, Shirayuki en maillot de bain Ă©tait au mĂȘme niveau qu'une mannequin. G-Gloups. Je tentais de m'imaginer Shirayuki portant les sous-vĂȘtements « compĂ©tition » que je venais de voir. Elle n'Ă©tait qu'une amie d'enfance, mais si je faisais une telle chose, j'Ă©tais fichu. Ă cette pensĂ©e, instantanĂ©mentâââ - ⊠Ahâ ⊠heu, oui. Aria va ĂȘtre ton garde du corps quelques temps. Je dois sortir un peu. - Ah bon, oĂč ça ? - Bah... dehors, dehors. N'importe oĂč. - Ah... TrĂšs bien. Je suis vraiment dĂ©solĂ© de t'avoir posĂ© cette question. Je suis vraiment dĂ©solĂ©e. Je voulais quitter cet endroit le plus rapidement possible. En m'entendant, Shirayuki s'excusa plusieurs fois. Et Ă vrai dire, ça m'arrangeait qu'elle soit actuellement si obĂ©issante. Si seulement ça pouvait durer... N'ayant nul part de prĂ©cis oĂč aller, je dĂ©cidai de tuer le temps au seul petit restaurant familial de l'Ăźle de l'AcadĂ©mie, le « Roxy ». J'Ă©tais en train d'Ă©couter le morceau que j'allais devoir jouer pour la cĂ©rĂ©monie de fermeture du ''Adseard'' avec mon tĂ©lĂ©phone portable quand... - Dis doncâââ ! ''Pam''. Un petit poing serrĂ© me frappa. Ătant mes Ă©couteurs, je levai la tĂȘte et dĂ©couvris Aria, debout Ă mes cĂŽtĂ©s. - Pourquoi es-tu en train de sĂ©cher tes obligations, Kinji !? - Et bien... J'ai eu un petit problĂšme. Qu'est-ce que tu fiches ici, toi ? - Je profite de devoir acheter quelques petits trucs pour attraper en route un dĂ©serteur. J'ai une ''trĂšs'' bonne raison d'ĂȘtre ici. ''Cling''. Elle tira de sous sa jupe une paire de menottes argentĂ©es. Des inscriptions latines Ă©taient gravĂ©es sur celles-ci : c'Ă©tait des menottes spĂ©cialement conçues pour les dĂ©tenteurs de pouvoirs surnaturels. Je me rappelai les avoir dĂ©jĂ vu dans un magasin ; leur prix Ă©tait exorbitant. Et elle avait achetĂ© ça...? - Comment ça « dĂ©serteur » ? C'Ă©tait Ă toi d'ĂȘtre la garde du corps. - Reki s'occupe de la surveillance. - Reki ? - Je lui ai demandĂ©. Elle la protĂšge depuis un bĂątiment voisin. Aria s'assit en face de moi. Reki. Son vĂ©ritable nom Ă©tait inconnu. C'Ă©tait une jeune fille extrĂȘmement mystĂ©rieuse. Elle Ă©tait taciturne et son visage Ă©tait sans expression. Elle semblait n'avoir aucun sentiment, bref, elle ressemblait Ă un robotâââ Mais cette Ă©lĂšve de ''Snipe'' nous avait aidĂ© lors du dĂ©tournement du bus. Au niveau de ses capacitĂ©s... Elle Ă©tait de rang S depuis son arrivĂ©e au lycĂ©e, une vraie gĂ©nie, mais passait la majeure partie de son temps Ă s'entrainer sur le toit de l'Ă©cole tout en Ă©coutant ''quelque chose'' avec son Ă©norme casque. Elle Ă©tait encore plus incomprĂ©hensible qu'Aria. ... Alors Reki allait ĂȘtre mĂȘlĂ©e Ă cette histoire ? Je l'imaginais observer continuellement Shirayuki Ă travers le viseur de son fusil. - Mais bon, son aide ne sera que temporaire. Elle est trĂšs prise car elle reprĂ©sente le Japon au concours de tir de l'''Adseard''. Elle n'a que peu de temps Ă nous consacrer. Et puis, les tireurs d'Ă©lite ne sont pas fait pour des boulots de garde du corps. C'est pourquoi Ă partir de maintenant, nous devons, toi et moi, protĂ©ger soigneusement Shirayuki. ''Hello hello'' ? Tu m'Ă©âcouâtesâ !? - A-ArrĂȘte de me tirer l'oreille ! Je t'Ă©coute, j'Ă©tais juste en train de penser Ă Reki. Quoiqu'il en soit... Personne ne va s'en prendre Ă Shirayuki. On peut embaucher n'importe qui pour la surveiller. - Prends ça plus au sĂ©rieux, Kinji. C'est une mission officielle. - Au faitâ Qu'est-ce qui t'as pris de vouloir tout Ă coup devenir la garde du corps de Shirayuki ? Je posai enfin abruptement la question qui Ă©tait sur mes lĂšvres depuis la veille. Ariaâââ ''Clic''. ''Clic'', ''clic'', ''clic''. ''Clic'', ''clic''. ... Se mit Ă cligner de lâĆil gauche et droit successivement. âââC'Ă©tait du code ''Winking''. Un code que les Butei utilisaient entre eux quand ils voulaient se communiquer des informations importantes que les autres ne devaient pas entendre. Il se dĂ©chiffrait de la mĂȘme façon que le morse... âââ''D-u-r-a-n-d-a-l-n-o-u-s-Ă©-c-o-u-t-e-a-t-t-e-n-t-i-o-n''. Durandal nous Ă©coute, attention ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Aria me fit signe d'approcher. Ă contrecĆur, je me penchai vers elle par-dessus la table et tendis l'oreilleâââ jusqu'Ă ĂȘtre assez proche pour sentir son souffle. Elle se mit Ă parler en chuchotant. Et merde... MĂȘme son souffle sentait bon, une douce odeur sucrĂ©e. - Durandalâââ est une des personnes Ă cause de qui ma mĂšre a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă tort. C'est lui, l'expert en armes blanches dont je t'ai parlĂ© lors de ton entraĂźnement. Si je l'attrape, la peine de ma mĂšre pourra ĂȘtre baissĂ© Ă 635 ans et peut-ĂȘtre mĂȘme pourra-elle passer une nouvelle fois devant la Court SuprĂȘme. Aah~ Je comprenais mieux. C'Ă©tait donc ça ses raisons. Maintenant que j'y pensais, elle avait complĂštement changĂ© dĂšs qu'elle avait entendu le professeur prononcer le nom de Durandal. Et, alors que tout commençait Ă devenir clairâââ Mon portable se mit Ă sonner, comme si quelqu'un avait ''vĂ©ritablement'' Ă©coutĂ© notre conversation. - ...? Je tirai le lĂ©opon vers moi pour regarder l'Ă©cran du tĂ©lĂ©phoneâââ Pfff~ Ce n'Ă©tait que Shirayuki. - .... AllĂŽ ? - ''Kin-chan ? Le repas est bientĂŽt prĂȘt. J'ai fais de la cuisine chinoise.'' - Aah. TrĂšs bien. Je rentre tout de suite. - ''Hum. Mais attends. Si tu es avec un ami ou quelqu'un d'autre, tu n'as pas Ă te dĂ©pĂȘcher''. - Heu... Elle allait sĂ»rement se mettre encore en colĂšre si elle apprenait que j'Ă©tais avec Aria. - Non, je suis tout seul. Je rentre tout de suite. - HĂ©, je suis lĂ moi ! - ''Ki... Kin-chan ? J'ai cru entendre la voix d'Aria...'' Arg. Cette fille ne comprenait vraiment rien Ă rien. - Ah, heuââ Oui, Aria vient d'arriver. - Qu'est-ce que tu racontes ? Ăa fait un moment qu'on parle tous les deux. T'es bĂȘte ou quoi ? - ... ''Kin-chan''âââ La voix de Shirayuki Ă©tait devenue tout d'un coup terrifiante. ''Clac''. J'entendis le bruit d'un radis - ou de quelque chose d'autre - tranchĂ© avec un couteau. - ... ''Pourquoi me mens-tu ?'' C-C'Ă©tait quoi cette voix de film d'horreur !? - Jeâ Oui, oui ! Je rentre tout de suite ! Je fermai le tĂ©lĂ©phone d'un claquement sec et me mit Ă tirer violemment les deux couettes d'Aria. Elle poussa un cri aigu, bizarrement fĂ©minin, et ma colĂšre se dissipa lĂ©gĂšrement. Jusqu'Ă ce que, quelques secondes plus tard, elle m'enfonce son pied dans le visage. Ă notre retour dans l'appartement, la table Ă manger Ă©tait pleine Ă craquer de plats chinois. Des crevettes au chili, du riz cantonnais, du porc aigre-doux, des gyĂŽzas, des petits ramens, des abalones avec une sauce Ă l'huitre, etc... Un vrai festin, d'autant plus qu'il n'y avait que des plats que j'aimais <ref name="plats chinois">Je ne rĂ©siste pas Ă l'envie de montrer Ă quoi ressemblent les plats que Kinji va manger : [http://recipe.yimg.jp/images/recipe/D/U000561.jpg crevettes au chili], [http://www.traditionsdasie.com/reseize.php?w=250&h=250&img=IMG/jpg/riz-cantonais.jpg riz cantonnais], [http://illicoresto.files.wordpress.com/2010/06/porc_aigre_doux_a_la_chinoise_et_riz_tahiti_2.jpg porc aigre-doux], [http://3.bp.blogspot.com/-ridePdjWscE/TWYNdZxj7fI/AAAAAAAAAEs/O0d9Atb1gGU/s1600/gyoza.JPG gyĂŽzas], [http://takadanobaba.drivemenuts.com/archives/images/090806_ichiban02.jpg rĂąmens] et [http://sangokusi.jp/menu/alacarte/seafood/img/004.jpg abalones Ă l'huitre]. Bon appĂ©tit ! :]</ref>. Shirayuki, toujours en tablier, entra dans la piĂšce, un plateau avec du thĂ© au jasmin dans les mains. Elle le posa sur la table et resta gentiment debout Ă mes cĂŽtĂ©s. Quand elle me vit me tourner vers elle, elle arrangea sa frange avec soin. - V-Vas-y, mange. J'ai prĂ©parĂ© tous ces plats spĂ©cialement pour toi. Elle avait l'air de m'autoriser Ă commencer Ă manger et je dĂ©cidai donc de m'attaquer en premier au porc aigre-doux... Hum~ La viande Ă©tait dĂ©licieuse. Parfaitement cuisinĂ©e. Le profond goĂ»t aigre-doux semblait envelopper complĂštement ma langue. Shirayuki Ă©tait vraiment divinement douĂ©e en cuisine. Aria - ''elle'' - avait essayĂ© de faire des Ćufs au plat mais n'avait rĂ©ussi au final qu'Ă faire cuire une sorte de pĂąte jaunĂątre. La diffĂ©rence de niveau entre elles deux Ă©tait Ă©quivalente Ă celle qui sĂ©parait le ciel de la terre... Non, qui sĂ©parait la fosse du Japon <ref name="fosse du Japon">Fosse ocĂ©anique de la croĂ»te terrestre, situĂ©e Ă 9.500 mĂštres de profondeur.</ref> de la stratosphĂšre. - E-Est-ce que... c'est bon ? - DĂ©licieux. Shirayuki, visiblement extrĂȘmement heureuse de ma court rĂ©ponse, dissimula le bas de son visage derriĂšre le plateau Ă thĂ©. Apparemment en plein fantasme, je l'entendis murmurer « ... ''je suis ravie, mon chĂ©ri''... ». Non mais qu'est-ce qu'elle racontait ? Quoi qu'il en soit... Peu importe Ă quel point la nourriture Ă©tait bonne, je ne pouvais pas manger Ă mon aise si quelqu'un me regardait de la sorte pendant tout le repas. - Allez Shirayuki, mange aussi. Tu n'as pas Ă t'occuper toujours aussi bien de moi. - M-Mais c'est... pour toi... Kin-chan... - Ne me contredis pas. - ... D-DĂ©solĂ©e. Elle s'assit avec un petit rire embarrassĂ©. De l'autre cĂŽtĂ© de la table... Aria grinçait des dents, les bras croisĂ©s. - Et ? Pourquoi est-ce que ''moi'', je n'ai rien Ă manger ? - VoilĂ ta part, Aria. ''Pam''. Le ton de Shirayuki ne laissait supposer aucune rĂ©plique. Elle posa un bol devant Aria. Le bol Ă©tait remplie de riz blanc. Une paire de baguettes Ă©taient posĂ©es dessus. MĂȘme pas encore sĂ©parĂ©es. - C'est quoi ce dĂ©lire !? - Si ça te pose un problĂšme, dĂ©missionne. Shirayuki dĂ©tourna la tĂȘte avec un air suffisant et Aria grinça des dentsâââ Mais cela ne l'empĂȘcha pas au final d'avaler tout le riz par grosses bouchĂ©s. ===2.=== Dimanche. Aria et moi Ă©tions en train de nous disputer fĂ©rocement le programme que nous allions regarder Ă la tĂ©lĂ©vision : je voulais voir une piĂšce de théùtre occidentale tandis qu'Aria voulait ''elle'' regarder un film de deux heures sur des animaux bizarres venus de l'espace. Furieux, nous avions collĂ©s nos fronts l'un Ă l'autre quand... Shirayuki pĂ©nĂ©tra dans le salon. Elle avait dans les mains quelque chose qui ressemblait Ă un paquet de cartes. - Kin-chan ! Heu, je... Ce sont des cartes de divination miko... - ... Des cartes de divination... miko ? - Oui, je peux prĂ©dire ton futur si tu veux. Tu voulais connaĂźtre ton avenir, non ? - Huuum... OK, je veux bien. Les prĂ©dictions de Shirayuki se rĂ©vĂ©laient souvent exactes, je n'avais rien Ă perdre Ă l'Ă©couter. Aria Ă©tait â du moins biologiquement parlant â une fille. De ce fait, elle Ă©tait comme chacune d'entre elles trĂšs intĂ©ressĂ©e par toutes ses choses qui touchaient Ă la « divination ». Curieuse, elle alluma le magnĂ©toscope afin d'enregistrer son film sur les animaux, puis s'approcha de la table. Dis donc, c'Ă©tait pas la peine de piquer une crise si tu pouvais l'enregistrerâ - Kin-chan, que veux-tu que je prĂ©dise ? Amour ? Argent ? Amour ? Ou alors la santĂ© ? Amour, je peux aussi. - Et bien... Dis-moi ce que je vais devenir dans quelques annĂ©es. ''Tsss''. Shirayuki laissa Ă©chapper un petit bruit exaspĂ©rĂ© qui se transforma bien vite en une rire angĂ©lique. « TrĂšs bien », dit-elle. Elle disposa les cartes sur la table pour qu'elles forment une Ă©toile et en retourna quelques-unes au hasard. Allais-je... parvenir Ă commencer une nouvelle vie ? Allais-je rĂ©ussir Ă entrer dans une Ă©cole normale et Ă trouver un travail normal dans un bureau ou une entreprise normale ? Je voulais vraiment connaĂźtre mon futur. Et j'Ă©tais mĂȘme prĂȘt Ă utiliser la divination pour ça. - Alors ? En entendant la question d'Aria, je tournai les yeux vers Shirayuki... Celle-ci semblait ĂȘtre en pleine concentration. - Qu'est-ce qu'il y a ? - Hein, ah... Rien. Ton bonheur... sera total. C'est gĂ©nial, Kin-chan. - Quoi, c'est tout ? Tu n'as rien appris d'un peu plus « concret » ? - Hum, tu... Tu vas Ă©pouser une jeune fille aux cheveux noirs. Mais qu'est-ce que... Je trouvais superficiel le sourire qui Ă©tirait les lĂšvres de Shirayuki. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle avait venait de dĂ©couvrir ? Je veux savoir ! - Bon, maintenant, c'est mon tour ! Aria, impatiente, se pencha sur la table et mĂ©langea les cartes, mettant abruptement fin Ă ma divination. Puis, elle tendit les cartes Ă Shirayuki en la pressant de lire son avenir. - Je n'ai pas besoin de te dire ma date de naissance, pas vrai ? Je suis Vierge. - Ah bon~ Ăa ne te va pas bien. Aria se leva d'un bond en entendant Shirayuki, mais se rassit bien vite sans rien ajouter d'autre, attendant les rĂ©sultats des cartes. Ă contre cĆur, Shirayuki aligna les cartes et en tira une. - Ton futur... Non, ça ne mĂ©rite mĂȘme pas qu'on en parle. DĂ©barrassĂ©e, elle se mit Ă rassembler les cartes. Ce n'Ă©tait pas une divination, ça. Clairement pas. - Attends un peu ! Fais ça avec un peu plus de sĂ©rieux ! Tu es une miko, non !? - Tu te plains de mes prĂ©dictions... ! C'est impardonnable, vraiment ! - Tu veux te battre !? Elles se lançaient des regards assassins. Mon dieu. - Tu veux te battre avec moi ? J'accepte. Les Hotogi m'ont interdit d'utiliser mon pouvoir, mais il me reste encore une botte secrĂšte. - Moi aussi j'ai une botte secrĂšte... Heu, non ! J'en ai mĂȘme deux ! - J'en ai trois ! - Alors j'en ai quatre ! - Cinq ! - J'en ai plus ! - Aahâ Ăa suffit ! Vous vous disputez mĂȘme pour de la divination ! Aria s'Ă©tait levĂ©e d'un bond en voyant le regard hautain que lui lançait Shirayuki sous sa frange. EmpĂȘcher la guerre Ă©tait une attitude adoptĂ©e par la communautĂ© internationale, n'est-ce pas ? Je saisis leurs mains avant qu'elles n'aient eu le temps de s'empoigner. - Tssss ! Aria... tira la langue et quitta la piĂšce en pestant, furieuse. Quelques instant plus tard... ''Didididi''. Elle devait sĂ»rement inspecter la piĂšce dans laquelle elle se trouvait Ă prĂ©sent Ă l'aide de l'espĂšce de radio qu'elle Ă©tait allĂ©e emprunter Ă ''Connect'' plus tĂŽt, afin de vĂ©rifier que des signaux Ă©lectriques suspects ne s'y trouvent pas. AprĂšs m'ĂȘtre grattĂ© l'arriĂšre de la tĂȘte... je me tournai vers Shirayuki. Celle-ci laissa Ă©chapper un soupir de soulagement. - Je n'aime pas parler dans le dos des gens, mais... Elle se mit Ă ranger les cartes. - MĂȘme si Aria est une jolie fille, elle est vraiment trop aggressive. Et puis, elle ne te comprend pas du tout. Elle est toujours si insolente avec toi. Les garçons disent tous qu'Aria est mignonne mais moi... Je la dĂ©teste. Elle avait tout prononcĂ© d'une traite. ... C'Ă©tait la premiĂšre fois de ma vie que j'entendais Shirayuki critiquer quelqu'un. Elle leva les yeux vers moi. Je vois... Elle attendait certainement que je critique aussi Aria. - Aria... Humâ Je venais de remarquer quelque chose concernant Shirayuki et Aria. Mais mieux valait enquĂȘter un peu avant d'en parler. - Dis-moi... Est-ce que... tu dĂ©testes ''vraiment'' Aria ? - ... Quoi ? - Non, comment dire... Tu viens tout juste de parler plutĂŽt mĂ©chamment d'Aria, n'est-ce pas ? Alors que j'Ă©tais lĂ . Alors... Peut-ĂȘtre que je me trompe mais... j'ai l'impression que c'est la premiĂšre fois que je te vois vĂ©ritablement exprimer tes sentiments. - ... - J'ai l'impression que la Shirayuki qui fait face Ă Aria est davantage la ''vĂ©ritable'' Shirayuki que celle qui s'oppose Ă moi ou aux autres... Hum... Enfin, je prĂ©fĂšrerai que vous ne n'ayez pas Ă vous disputer, mais elle te permet d'exprimer un autre cĂŽtĂ© de ta personnalitĂ©, non ? Shirayuki avait toujours Ă©tĂ© une fille obĂ©issante. Ce trait de caractĂšre Ă©tait plutĂŽt une qualitĂ©. Socialement parlant. Tout le monde avait une haute opinion de Shirayuki. Les professeurs - qui ne l'avaient jamais vu entrer en mode ''Miko ArmĂ©e'' - l'adoraient, naturellement. Et parmi les Ă©lĂšves, c'Ă©tait la mĂȘme chose, tout le monde l'apprĂ©ciait. Cependant, ĂȘtre toujours obĂ©issanteâââ avait ses dĂ©fauts. Du moins, selon moi. Car personne ne se souciait de ce que pensait rĂ©ellement Shirayuki. Et j'avais l'impression que ce n'Ă©tait que quand elle s'opposait Ă Aria qu'elle pouvait exprimer ses vĂ©ritables sentiments. Ou peut-ĂȘtre que j'Ă©tais juste en train de tout inventer... - ... Kin-chan... AprĂšs un petit silence, Shirayuki se mit Ă parler, la tĂȘte penchĂ©e en avant. DerriĂšre sa frange, ses yeux aux longs cils Ă©taient baissĂ©es. - Tu me connais... vraiment trĂšs bien. - ... Baaah, c'est parce qu'on se connait depuis tout petit. Enfin, presque. - Tu me connais... mieux que je ne me connais moi-mĂȘme. Sa voix s'Ă©tait faite lĂ©gĂšrement plus douce. Je crus qu'elle allait s'assoir... mais elle s'approcha de moi, nonchalamment. - Aria... a pĂ©nĂ©trĂ© de force dans notre monde Ă tous les deux. Comme une balle de pistolet. De quel monde parlait-elle ? Mais je ne dis rien afin de ne pas lui couper la parole. - Elle m'a affrontĂ© avec courage alors que je me battais de toutes mes forcesâââ Sans reculer d'un pouce. Tu as raison, Kin-chan. Je dĂ©teste Aria de tout mon cĆur mais d'un cĂŽtĂ©... je trouve que c'est une fille vraiment extraordinaire. Et bien... Comme je le pensai, ce n'Ă©tait pas qu'une simple haine. Ses sentiments Ă©taient beaucoup plus complexes. - Et c'est pour ça... mĂȘme si elle est charmante... je ne la laisserai pas te prendre. - ... Comment ça me « prendre » ? Je te l'ai dĂ©jĂ dit, tu sais. Aria et moi ne faisons que former une Ă©quipe de Butei temporairement. DĂšs que le boulot sera terminĂ©, je pourrai lui dire « bye bye ». Ce n'est pas une amie d'enfance comme toi. - Ouiââ D'enfance. Son visage s'Ă©claira. Sans que je m'en aperçoive - peut-ĂȘtre connaissait-elle des techniques secrĂštes de dĂ©placement ? - elle se trouvait maintenant assise juste Ă cĂŽtĂ© de moi. H-HĂ© ! Nos Ă©paules vont se toucher ! Non mĂȘme pas, elles se touchent ! - Kin-chan, tu me connais depuis tellement longtemps. Et cela me rend si heureuse. Je me souviens de tout - ''de tout'' - ce que tu as fait pour moi Ă l'Ă©poque oĂč je n'avais pas le droit de sortir du sanctuaire Hotogi... dit-elle Ă voix basse. Elle pencha doucement la tĂȘte vers moi. Ses cheveux, aussi fins que des fils de soie, tombaient sur mon Ă©paule. Je sentis une douce odeur d'herbes aromatiques. - Ahââ ... C'est vrai, je me souviens aussi. J'avais quatre, cinq ans Ă cette Ă©poque. Je vivais Ă Aomori Ă cause du travail de mon frĂšre. Et en bordure de la villeâââ Au sanctuaire Hotogi, j'avais fait la rencontre de Shirayuki. Ă cette Ă©poque, on avait strictement interdit Ă Shirayuki de quitter le sanctuaire. C'Ă©tait une enfant trĂšs protĂ©gĂ©e. Pour cette raison, elle Ă©tait trĂšs timide face aux personnes qu'elles ne connaissaient pas. Elle Ă©tait complĂštement terrorisĂ©e la premiĂšre fois qu'elle m'avait rencontrĂ© mais, petit Ă petit, elle s'Ă©tait ouverte et m'avait laissĂ© jouer avec elle et les autres petites mikos du sanctuaire Hotogi. - J'Ă©tais si heureuse... le jour oĂč nous sommes allĂ© voir ensemble le feu d'artifice... Doucement, elle avait posĂ© la tĂȘte sur mon Ă©paule, perdue dans ses souvenirs. - Ce jour-lĂ , tu Ă©tais si pressĂ© d'aller voir les feux d'artifice en ville... que tu Ă©tais venu me chercher pour qu'on y aille ensemble. J'avais quittĂ© le sanctuaire avec toi. C'Ă©tait la premiĂšre fois que je faisais une telle chose. De toute ma vie. - Aahâ ... Ăa ? Oui, je m'en souviens. Ce soir-lĂ , j'avais Ă©tĂ© durement rĂ©primandĂ© par les adultes et Shirayuki n'avait plus eu le droit de quitter la maison. - Mais mĂȘme si tu t'Ă©tais fait disputĂ©, tu es revenu jouer avec moi. - C'Ă©tait Ă cause du travail de mon frĂšre. Il n'y avait pas d'enfants de mon Ăąge dans le quartier oĂč je vivais. Ă quoi jouions-nous dĂ©jĂ Ă cette Ă©poque ? Un jour, j'avais voulu faire une partie de football mais toutes les petites mikos avaient refusĂ©. On ne faisait que faire de l'origami, jouer au papa et Ă la maman et à « Kagome Kagome » <ref name="Kagome Kagome">'''Kagome Kagome''' est un jeu d'enfants japonais. Un enfant est choisi en tant que ''oni'' (« dĂ©mon » ou « ogre »). Il s'assoit, les yeux fermĂ©s, pendant que les autres enfants se prennent par la main et marchent autour de lui en chantant la chanson allant avec le jeu. Quand la chanson est finie, le oni dit le nom de la personne derriĂšre lui ; s'il a le nom correct, cette personne devient le oni Ă son tour. (''Wikipedia'').</ref>. âââ ''Ka~gome, Ka~gome. L'oi~seau dans sa ca~ge''âââ Je me souvenais encore de cette chanson. Et aussi que mon grand frĂšre, prit de pitiĂ© pour Shirayuki et ses petites amies, les avaient surnommĂ© « les oiseaux en cage ». ===3.=== Assis au dernier rang du « comitĂ© d'organisation de l'''Adseard'' », je pensais Ă Aria. Ces derniers temps, celle-ci travaillait extrĂȘmement dur afin de rĂ©colter des informations sur Durandal et faisait toujours trois choses en mĂȘme temps. MĂȘme la nuit, elle sautait sur ses pieds au moindre petit bruit suspect, ses pistolets dĂ©gainĂ©s, regardant autour d'elle... mais jusqu'Ă prĂ©sent, aucun ennemi n'avait fait son apparition. Et le stress de devoir vivre avec Shirayuki - qui Ă©tait pire qu'une belle-mĂšre â faisait qu'elle Ă©tait d'une humeur massacrante la plupart du temps. - ... Hotogi-san, j'aimerais vraiment te voir participer au ''Aru=Kata'' de la cĂ©rĂ©monie de fermeture. - Oui. On t'avait mĂȘme rĂ©servĂ© une place dans le groupe. Le lycĂ©e Butei Ă©tait un lycĂ©e comme les autres. Il avait son conseil des Ă©tudiants. Mais seules les filles avaient le droit d'en devenir membre. Cette rĂšgle avait Ă©tĂ© créé depuis qu'une bataille avait Ă©clatĂ© entre les garçons et les filles du conseils suite Ă un conflit au niveau de la rĂ©partition du budget. Cette Ă©cole Ă©tait vraiment dĂ©sespĂ©rĂ©e... Le « comitĂ© d'organisation de l'''Adseard'' »... n'Ă©tait composĂ© que de membres du conseil des Ă©tudiants. Alors pourquoi Ă©tais-je actuellement en train de m'ennuyer dans un endroit aussi ''dangereux'' - c'est Ă dire rempli de filles - que le conseil des Ă©tudiants ? Tout simplement parce qu'Aria m'avait ordonnĂ© de rester aux cĂŽtĂ©s de Shirayuki pour la surveiller. - Tu es super jolie, Shirayuki. Je suis sĂ»re que tu plairais aux mĂ©dias. - Je suis entiĂšrement d'accordâ Tu vas valoriser tout le lycĂ©e Butei, non, tout le systĂšme Butei ! - En plus, c'est toi qui a inventĂ© la chorĂ©graphie... Tu n'auras aucun mal Ă faire le ''Aru=Kata'', pas vrai ? Je levai la yeux vers Shirayuki - prĂ©sidente du conseil des Ă©tudiants - en entendant les autres filles. - T-TrĂšs bien. Mais, jeâââ Trouvez-moi une place Ă l'arriĂšre, s'il vous plait. Shirayuki croisa mon regard - avec lequel je tentai de l'implorer silencieusement de mettre un terme au plus vite Ă cette rĂ©union. Tous les sujets importants avaient Ă©tĂ© Ă©voquĂ©, les autres n'Ă©taient que des formalitĂ©s. Et comme par tĂ©lĂ©pathie... - ... Bien. Comme il est presque l'heure, je pense que nous pouvons nous arrĂȘtez ici pour aujourd'hui. Elle avait parlĂ© d'une voix claire, comme elle en avait l'habitude. Dans ces moments-lĂ , elle avait une façon de s'exprimer qui inspirait vraiment la confiance. Si Aria avait une voix de doubleuse, Shirayuki avait celle d'une journaliste. Je me levai de ma chaise en baillant bruyamment. Au mĂȘme moment, les jeunes filles se rassemblĂšrent en piaillant. La rĂ©union Ă©tait pourtant terminĂ©e... - ... DĂźtes, ça vous dirait d'aller Ă Daiba ? - Oh, bonne idĂ©e ! - Je viens avec vous ! Il paraĂźt que le magasin Marui a Ă©tĂ© rĂ©novĂ©. - Il me faut des minijupes pour l'Ă©tĂ©â ! - Je viens de me souvenir ! C'est aujourd'hui que les ''leaf pie'' [http://www.ginza-west.co.jp/product/a71e5bd9518b2248dd70cc7186396f1bLeafPie.jpg (1)] au sucre d'Estella sortent en Ă©dition limitĂ©e ! - Dis donc, tu fais passer ton appĂ©tit avant ton sex appeal ! Pas Ă©tonnant que tu ne plaises pas aux garçons ! « ''Ahahah ! Elle t'a euââ !'' » Oui. Vous ĂȘtes vraiment toutes trĂšs mignonnes... « ''Ce n'est pas vraiââ !'' » Mais vous ne plaisez pas aux garçons car vous dissimulez des pistolets sous vos jupes. Vous devriez le savoir. - Tu viens aussi, Hotogi ? On pourrait essayer de trouver des vĂȘtements pour l'Ă©tĂ©â ? Shirayuki revint Ă elle en entendant la question qu'une premiĂšre annĂ©e venait de lui poser. - Ah, je dois rentrer. J'ai encore quelques devoirs Ă faire en ''SSR'' et je dois prĂ©parer un guide pour le ''Adseard''... Elle rĂ©pondit en baissant les yeux. - Pas Ă©tonnant que tu sois prĂ©sidente. Tu travailles si dur... - Hotogi-san ne connait pas le mot « fatigue ». - Une vraie superwoman... ! Les jeunes filles complimentaient Shirayuki sans aucun sarcasme ; elles la respectaient sincĂšrement. Maisâââ Je trouvais qu'une sorte... Qu'une sorte de fossĂ© infranchissable les sĂ©paraient. Je marchai aux cĂŽtĂ©s de Shirayuki, baignĂ© dans la lumiĂšre du soleil couchant. Comme la salle utilisĂ©e pour les rĂ©unions du comitĂ© et le dortoir des garçons n'Ă©taient pas trĂšs Ă©loignĂ©s, nous pouvions rentrer Ă pied. L'idĂ©e de devoir rentrer seul avec une fille ne me plaisait pas trop mais... j'Ă©tais son garde du corps, je n'avais pas le choix. Et puis, Aria m'aurait certainement percĂ© de trous si elle m'avait vu rentrer seul. - J-J'Ă©tais vraiment nerveuse aujourd'hui, parce que tu Ă©tais lĂ . C-Comment... tu m'as trouvĂ© ? Shirayuki tenait son cartable Ă deux mains devant elle. Elle avait parlĂ© d'une voix timide, mais tout dans son visage montrait qu'elle Ă©tait ravie de pouvoir rentrer de l'Ă©cole avec moi. - J'ai vu qu'elles te respectaient toutes. C'est une bonne chose, rĂ©pondis-je avec franchise. Shirayuki devint aussi rouge qu'une pivoine et baissa les yeux. - ... Il... Il m'a... c-complimentĂ©... dit-elle Ă voix basse. HĂ©, regarde devant toi. Ahâ Tu vois ! Tu viens de te prendre un poteau Ă©lectrique. - Au fait, est-ce que tu vas participer au ''Aru=Kata'' ? Elles t'ont toutes demander de le faire. - J-Je ne peux pas participer. Pour ĂȘtre pom-pom girl, il faut ĂȘtre jolie et extravertie. L'image du lycĂ©e Butei va en prendre un coup si une fille aussi terne que moi y participe. - Tu sais... Tu devrais arrĂȘter d'ĂȘtre aussi modeste. Il suffit d'ĂȘtre extravertie sur scĂšne pour ĂȘtre une bonne pom-pom girl. Et puis, tu pourrais mĂȘme le devenir pour de vrai. Tu reprendrais confiance en toi si tu dansais devant autant de monde - Mais... - Ne me dis pas que tu flippesâââ Ă cause de cette histoire de Durandal qu'ont racontĂ© les ''Masters'' ? Ce gars n'existe pas, il ne va pas te tirer dessus. - Oui... je sais. Durandal... n'existe pas. Mais je ne peux pas. - Pourquoi ? - Les Hotogi... ne seraient pas d'accord. Les Hotogi. Elle dĂ©signait par lĂ le sanctuaire Hotogiâââ C'est Ă dire, sa famille. - Pourquoi seraient-ils Ă©nervĂ©s ? Comme ce n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que je l'entendais dire une telle phrase, je soupçonnais la suite... Les Hotogi avaient laissĂ© Shirayuki entrer dans un lycĂ©e Ă TĂŽkyĂŽ, mais elle devait en Ă©change respecter un certain nombre de rĂšgles. Sous prĂ©texte qu'elle venait d'une bonne famille, c'Ă©tait toujours « fait pas ci », « fait pas ça »... - Je n'ai pas le droitâââ de me montrer devant autant de personnes, rĂ©pĂ©ta-t-elle. Elle refusait obstinĂ©ment, sans me donner d'explication. La situation semblait bloquĂ©e. - Tu as refusĂ© d'aller Ă Daiba avec les autres filles du comitĂ© tout Ă l'heure. Ăa aussi, c'Ă©tait Ă cause des Hotogi ? Je lui avais posĂ© cette question, certain qu'elle allait me contredireâââ - Oui. - Q-Quoi ? - Je n'ai pas le droitâââ d'aller autre part qu'Ă l'Ă©cole ou au sanctuaire. Je... J'y crois pas. MĂȘme si c'Ă©tait sa famille, l'interdir de sortir... C'Ă©tait trop horrible... Au point d'en ĂȘtre une violation des droits de l'homme, non ? Alors que j'allais rĂ©pliquer quelque chose, Shirayukiâââ - Les miko Hotogi... sont des ''Mikos ArmĂ©es''. De leur naissance Ă leur mort, elles appartiennent corps et Ăąmes au clan Hotogi. J'avais l'impression qu'elle se parlait Ă elle-mĂȘme. - Depuis des gĂ©nĂ©rations... nous sommes des mikos chargĂ©es de servir toute notre vie le sanctuaire Hotogi. Il en est ainsi. Bien sĂ»r, nous pouvons nous rendre dans d'autres sanctuaires en cas de besoin et nous faisons notre Ă©ducation obligatoire... mais c'est tout. Pour aller au lycĂ©e Butei, j'ai dĂ» batailler extrĂȘmement, extrĂȘmement dur... - Mais tu es parti. Ce n'est plus la peine de suivre sagement toutes leurs rĂšgles comme une gentille fille. Tu es une lycĂ©enne maintenant. - ... - Ne fais pas la cuisine pour nous ce soir. Va plutĂŽt t'acheter des vĂȘtements avec tes copines. - Non, ce n'est pas la peine. Je... L'extĂ©rieur... Me fait peur. Shirayuki dĂ©tourna les yeux. - Tu as peur de quoi ? De Marui ? Ce n'est qu'un magasin de vĂȘtement. - Depuis que je suis toute petite, je n'ai jamais quittĂ© l'Ă©cole des mikos... L'Ă©cole des mikos. Une sorte d'Ă©cole de thĂ©ologie. Seules les filles des puissants sanctuaires shinto avaient le droit d'y ĂȘtre pensionnaires. - J'aimerais... sortir, rien qu'une fois, pour faire des courses ou acheter Ă manger... Mais je n'ai pas assez confiance en moi pour ĂȘtre avec d'autres personnes Ă l'extĂ©rieur. - ... Confiance ? - Tout ce qui leur semble si naturel, je n'y connais rien. Je n'arrive pas Ă suivre les discussions qui ne sont pas liĂ©es Ă l'Ă©cole... Je ne sais pas quels vĂȘtements porter... Je ne connais rien aux gĂąteaux, Ă la musique, Ă la tĂ©lĂ©... aux modes. Nous ne pouvons pas nous comprendre. - Shirayuki... - Mais ça ne fait rien. J'ai Kin-chan. Et Kin-chan me comprend. Tu m'as toujours connu telle que je suis vraiment. Alors ça ne fait rien. Je n'ai besoin de personne d'autre. Shirayuki... Shirayuki. Tu... Tu n'as vraiment... pas changĂ© depuis ton enfance. Tu as quittĂ© le sanctuaire Hotogi et pourtant... tu restes encoreâââ Un oiseau en cage. Ce soir-lĂ , je pris une douche, mâessuyai, enfilai un pantalon et Ă©teignis la lumiĂšre de la salle d'eau. Toujours torse nu... je regardai ma montre. Il Ă©tait dĂ©jĂ dix heures. Maintenant que j'y pensais, Aria n'Ă©tait toujours pas rentrĂ©e... Elle avait sĂ»rement dĂ» recevoir un mail de ''Lezzad'' lui demandant de venir et devait encore ĂȘtre en train de chercher des informations sur Durandal. Depuis que nous Ă©tions devenus les gardes du corps de Shirayuki, nous ne pouvions plus nous entrainer le matin. Afin de combler ce manque, Aria m'avait dĂ©clarĂ© « Ă partir de maintenant, je vais t'attaquer par surprise ! » et c'est ''vraiment'' ce qu'elle faisait assez frĂ©quemment. Ăvidemment, je ne maitrisais toujours pas le ''Edge Catching'' et mes bosses ne faisaient que se multiplier. J'essuyai mes cheveux avec une serviette, plongĂ© dans mes pensĂ©es, quandâââ ''Tap, tap, tap''. J'entendis des bruits de pas dans le couloir. Ils semblaient... paniquĂ©s. - ...? Qu'est-ce que c'Ă©tait ? Je me tournai vers les rideaux qui sĂ©paraient la salle d'eau de la salle de bainâââ - ... Kin-chan !? Qu'est-ce qu'il y a !? ''Shlaaash'' ! Et les rideauxâââ s'ouvrirent en grand ! La personne qui venait de les ouvrir... Ă©tait Shirayuki, en tenue de miko. Bizarrement, elle changea de couleur en me voyant et ouvrit de grands yeux ronds. - Q-Que... Je reculai d'un pas, surpris. ... Mais au fait. Ce genre de situation... Normalement âââ enfin, je ne sais pas si c'est vraiment normal ou pas, mais âââ les rĂŽles devraient ĂȘtre inversĂ©s, non !? Une seconde, plongĂ© dans cette analyse stupide, je fus sur le point de m'Ă©nerver. - Qu'est-ce qui se passe tout Ă coup !? - Heu... J-Je... T-Tu viens... de m'appeler... - ... De t'appeler ? - T-Tu me disais... de venir immĂ©diatement... et tu as raccrochĂ©... - Je ne t'ai jamais appelĂ©â ! - Je suis sĂ»re que c'Ă©tait toi, Kin-chan. MĂȘme si c'Ă©tait un appel masquĂ©âââ Tu as mĂȘme dit « Je suis dans la salle de bain » ! J'y crois pas. Elle a totalement hallucinĂ©. - Comment aurais-je pu t'appeler alors que je prenais une douche ! C'est quoi ce dĂ©lire !? - M-M-Mais... T-T-Tu... Shirayuki sembla enfin remarquĂ© que j'Ă©tais torse nu. Ses yeux glissĂšrent de mon visage Ă mon cou, mon torse, mon nombril... Et plus son regard descendait, plus son visage pĂąle devenait Ă©carlate. ... ''Hfff''. Elle se mit Ă prendre de grandes respirations, comme si elle hyperventilait. - Je ! Je ? - Je suis dĂ©solĂ©e !! ''Bam''. Shirayuki fit un bond surrĂ©aliste en arriĂšre et s'aplatit dos contre le mur qui me faisait face. Je pensais qu'elle allait s'assoir, mais elle rejeta en arriĂšre ses manches et son hihakama, se jeta au solâââ Et se prosterna devant moi. - Je suis dĂ©solĂ©e, je suis dĂ©solĂ©e, jesuisdĂ©solĂ©ejesuisdĂ©solĂ©e ! RecroquevillĂ©e sur elle-mĂȘme, elle Ă©tait si Ă©carlate que de la vapeur d'eau semblait s'Ă©chapper sur le point de lui sortir des oreilles. Elle leva vivement la tĂȘte, les yeux Ă©carquillĂ©s comme des billes. - ... Kin-chan, tu Ă©tais dans ton bain ! Alors je t'ai imaginĂ© nu, c'est la vĂ©ritĂ© ! Je pratiquai le ''kidĆjutsu'', mais je n'arrivai pas Ă me concentrer, c'est la vĂ©ritĂ© ! - Je ne t'ai rien demandĂ© ! - Et Ă cause de ces pensĂ©es, ma respiration a commencĂ© Ă s'accĂ©lĂ©rer ! J-Je te supplie de me pardonner ! Shirayuki... Shirayuki est une mauvaise fille ! Je fais semblant d'ĂȘtre gentille maisâââ je pense Ă des choses auxquelles je ne devrais pas penser, je suis mauvaise ! Je ne suis qu'une menteuse ! Une horrible... #$%& ! C'Ă©tait mauvais. - H-HĂ©... Si elle continuait comme ça dans son dĂ©lire, la Shirayuki lĂ©gĂšrement bizarre allait devenir ''vraiment'' bizarre. Je m'agenouillai devant elle. - A-Allez. Ăa ne fait rien, ça devait ĂȘtre un faux numĂ©ro. Ce n'est pas la peine d'implorer mon pardon de la sorte. Je la rĂ©confortai calmement... Tout en me rapprochant d'elle, oubliant que j'Ă©tais toujours torse nu. C'Ă©tait une grave erreur. Shirayukiâââ ''paf''. ... se cacha les yeux derriĂšre les mains. Mais jâavais l'impression qu'elle observait mon torse Ă travers ses doigts... Et... - Match nul ! Encore une fois, le cri quâelle venait de laisser Ă©chapper n'avait aucun sens. Elle ĂŽta les deux mains de son visage et je vis que celui-ci Ă©tait toujours Ă©carlate, comme si elle Ă©tait fiĂ©vreuse. Ă vrai dire, moi aussi je commençais Ă avoir chaud. Cette fille Ă©tait pire quâun chauffage. - Un match nul ? Comment ça un match nul ? demandai-je. Le rĂ©sonnement stupide de Shirayuki se devait dâaboutir un rĂ©sultat stupide. - Si Kin-chan me voit aussi en train de me changer, nous serons Ă Ă©galitĂ© ! - ... Quoi !? ''Flap'' ! De la main droite, elle saisit le kosode blanc qui lui couvrait la poitrine. ''Schalk'' ! De la main gauche, elle dĂ©tacha le nĆud du hihakama. Elle commençait Ă retirer ses vĂȘtements de mikoâââ Comme si elle ne pouvait pas supporter de rester habiller une seconde de plus ! - A-Attends ! Il n'y a pas Ă avoir d'Ă©galitĂ© ! Ne te dĂ©shabille pas ! J'agrippai les vĂȘtements de Shirayuki de toutes mes forces. - Je vais me dĂ©shabillermedĂ©shabillermedĂ©shabillerâ ! Tout va bien ! Ăa ne me gĂȘne pas que tu me vois, Kin-chan-sama ! Bien sur que tout va bien ! Ne t'inquiĂšte pasâ ! C-Comme si j'allais te laisser te dĂ©shabiller ! J'Ă©tais sĂ»r d'entrer en ''Hysteria Mode'' si je la voyais avec ses sous-vĂȘtements « compĂ©tition » de la derniĂšre fois ! Je maintenais fermement son col et son hakama en place. - Kin-chan, arrĂȘte ! LĂąche-moi ! cria Shirayuki. - ArrĂȘte de te dĂ©battre ! criai-je. - Je suis rentrĂ©e ! cria Aria. ... ...... ......... Aria ... ? <gallery> http://images.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.baka-tsuki.org%2Fproject%2Fimages%2Farchive%2Fd%2Fdf%2F20121214000314!Hidan_no_Aria_02-115.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Ffreecoloringpages.co.uk%2F%3Fq%3Dword%2520ava&h=1600&w=1111&tbnid=wtqS863baq6WXM%3A&docid=CATDu-9JvkWbsM&hl=fr&ei=keK4VqTpMYzTU-yGtZgB&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=615&page=1&start=0&ndsp=32&ved=0ahUKEwjk9bX56ejKAhWM6RQKHWxDDRMQrQMIITAA </gallery> Oh. Merde. Un sac en plastique, tombant des mains dâAria, qui Ă©tait revenu dans cette horrible situation de dĂ©sespoir. Un pain Ă la pĂȘche Matsumoto vint rouler jusquâĂ nous, et toucha les chaussettes blanches de Shirayuki, alors quâelle Ă©tait toujours emmĂȘlĂ©e avec moi. -Venant de voir Aria, Shirayuki a immĂ©diatement criĂ©e "Ahhhhh!" et remis le bas de ses vĂȘtements de Miko. --Ses yeux noirs Ă©taient mouillĂ©es, et tout ses vĂȘtements sur son torse Ă©taient en pagaille. ---En plus de ça, jâĂ©tais toujours en train de tenir ses vĂȘtements, torse-nu. ----Et la touche finale Ă©tait les mots que nous avions Ă©changĂ©s plutĂŽt. "ArrĂȘte, Kin-Chan ! Laisse-moi ! " "ArrĂȘte de te dĂ©battre ! " "âŠToi⊠toi toi toi toiâŠ" *rumble...rumble rumble rumble rumble*, la voix dâAria Ă©tait soudainement devenu celle dâun lion. Click Elle plongea ses dĂ©licates mains dans les cĂŽtĂ©s de sa jupe. "Baka Kinji-------- !! " Bang Bang !! Sans aucune sommation, les pistolets noirs et argentĂ©s M1911 ont tirĂ©s des balles .45ACP! "Woah ? " Les balles qui ont Ă©tĂ© tirĂ©es Ă cĂŽtĂ© de mes pieds, ont soudainement ricochĂ©s dans ma direction. Attends ! Attends, attends ! Je ne porte pas dâuniforme pare-balle, je suis nu ! "Je te laisse seul pendant un petit moment et quâest-ce qui se passe ? Toi, toi ! Sale pervers ! Meurt !" Bang ! Bang ! Bang Bang !Bang ! La voix dâAria, accompagnĂ©e de balles, martela continuellement le sol Ă mes pieds. "Attends ! Attends un moment ! Laisse-moi mâexpliquer ! " Je continuais dâesquiver en arriĂšre, vu que les balles dâAria saccageait le sol en face de moi. "EspĂšce de bĂątard ! Tu-es-vraiment-une-bĂȘte ! Insecte ! Microbe ! " Bang ! Bang ! Bang Bang ! Les pistolets dâAria faisaient continuellement feu vers moi, et touchaient le sol sous mes pieds avec un *Thud* ! Au final, jâĂ©tais acculĂ© sur le balcon. J-Je ne peux plus mâĂ©chapper plus longtemps ! DerriĂšre moi se trouve la Baie de Tokyo ! "Toi, toi-toi-toi, aprĂšs mâavoir brutalisĂ©e câest au tour de Shirayuki !? Es-EspĂš-EspĂšce de gros pervers ! " Click Click ! Les pistolets dâAria sont de nouveaux pointĂ©s dans ma direction. Qu-Quâest-ce que je fais Kinji ?! MĂȘme si je me cachais dans une de ces armoires, elle me jetteraient Ă travers la fenĂȘtre ! "C-Ce nâest pas ce que tu crois Aria ! Ne le nie pas plus ! " Entendant les mots Ă©tranges de Shirayuki, Aria fronça les sourcils et tourna la tĂȘte. "Ni-NiĂ© quoi ? " Dis Aria, montrant ses canines. Shirayuki rĂ©ponda, "Kin-Chan ne mâaggressait pas ! Nous Ă©tions tous les deux consentant ! " "Vo-Vous Ă©tiez tous les deux quoi ? " "Câest vrai ! JâĂ©tais celle qui voulait se dĂ©shabiller ! Alors Kin-Chan nâa rien fait de mal ! " "T-Tu voulais te dĂ©shabiller ! Q-q-q-q-quâest-ce que vous foutiez !? " Avec un "Heh ! ", Shirayuki arracha les pistolets de lâĂ©treinte dâune Aria confuse. Bi-Bien que ce que disait Shirayuki Ă©tait un peu⊠Mais quâimporte, bien jouĂ© Shirayuki ! Continue comme ça ! "Ma-Mais--mĂȘ-mĂȘ-mĂȘme si vous Ă©tiez consentant, ce nâest toujours pas OK !! " Fu Fu Fu* Inspirant et expirant, lâAria rougissante chargea dans les bras de Shirayuki, *Thud !* Thud !* Les deux tombĂšrent en arriĂšre sur le sol. "Ah ! " "Kinji ! Ce-Câest interdit pour un garde du corps ! " A criĂ© Aria en montrant ses canines et en sautant de Shirayuki sur moi. "S-si tu Ă©tais juste en couple ça serait OK! Ma-mais faire ce genre de truc avec le client... tu Ă©choue entant que Butei! Tu Ă©choue! T-t-tu Ă©choue complĂštement! Aria a criĂ©e avec une voie asser aigue pour briser la vitre. "Je vais te faire des trous!" Bang Bang Bang Bang Bang Bang! Les pistolets dans ses main crachaient leurs feux vers moi! "--!" J'ai sautĂ© en bas du balcon du dortoir des garçons, et utilisĂ© le cable dans ma ceinture pour pendre en l'aire comme une araignĂ©e. Je pendais d'un fil du destin... litĂ©ralement. Je venais juste de pencer ça quand, "Va te rafraichir! Je ne te lance pas de bouer!" Bang!Snap! Le cable qui me retenait fus coupĂ© d'une balle d'Aria toujours entrain de crier, et j'ai tomber directement dans le filet de sĂ©curitĂ©. '''Splash!''' Le temps que je comprenne ce qui se passait j'Ă©tais dĂ©ja tombĂ© dans la baie de Tokyo. === 4. === Les garde du corps-- ne sont pas autorisĂ© d'avoir une relation avec leur client. C'est la base de la base, Ă©crit noir sur blanc dans les livres d'assault. La raison de cette rĂšgle est que si le garde du corps devient trop confortable avec son/sa cliente, il sera trop relaxĂ© et en cas de situation d'urgence ses rĂ©actions seront faussĂ©. Cependant, ce travail a Ă©tĂ© offert seulement parce que les maitres sont surprotecteurs, et c'est plus comme jouer au garde du corps quâun vrais travail. Mais Aria, qui Ă©tait devenue extrĂȘmes agitĂ©s quand elle a entendu le nom de Durandal, me faisais prendre ça trĂšs au sĂ©rieux et devint mĂȘme fĂąchĂ© quand je nâai pas atteint ses attentes. CâĂ©tait vraiment Ă©nervant. Donc. AprĂšs lâincident avec Shirayuki, moi, qui Ă©tais dĂ©jĂ fatiguĂ©, avais tombĂ© dans la baie de Tokyo. Et⊠Jâai attrapĂ© un rhume. Ce matin-lĂ , mĂȘme si Aria a dit "Idiot inutile", quand elle a vue Ă quel point jâĂ©tais malade, avec un thermomĂštre dans la bouche⊠elle ne mâa pas attaquĂ© comme dâhabitude. Shirayuki Ă©tait extrĂȘmement inquiĂšte et voulait sâoccuper de moi, mĂȘme si cela voulait dire manquer lâĂ©cole. Mais, je pensais quâune mesure aussi extrĂȘme nâĂ©tait pas nĂ©cessaire et je lui ai dit dâaller Ă lâĂ©cole, pour le mieux ou le pire. AprĂšs quâelles soient toute partie, la seule chose que je pouvais faire Ă©tait de rester au lit. Ma tempĂ©rature avait dĂ©jĂ augmentĂ© Ă 38 °Celsius. Bien que plutĂŽt je ne me sentais pas si mal, en ce moment je pouvais difficilement endurer la douleur. Il semblerait quâaugmentĂ© ma tempĂ©rature Ă©tait la derniĂšre mesure de dĂ©fense de mon corps contre le rhume et mon esprit a lâentement sombrĂ© dans lâinconscience. Je ne suis pas sĂ»re pendant combien de temps je suis restĂ© Ă©tendue là ⊠Il devait ĂȘtre autour de midi. Quelquâun a entrĂ©. Il semblerait quâil voulait vĂ©rifier mon Ă©tat⊠donc, ça devait ĂȘtre Shirayuki. <references /> <noinclude> {| border="1" cellpadding="5" cellspacing="0" style="margin: 1em 1em 1em 0; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; padding: 0.2em; border-collapse: collapse;" |- | Retour au [[Hidan no Aria:Tome2 Chapitre2|Chapitre 2]] | Aller Ă la [[Hidan no Aria - Français|Page Principale]] | Continuer vers le [[Hidan no Aria:Tome2 Chapitre4|Chapitre 4]] |- |} </noinclude>
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