Difference between revisions of "Hidan no Aria:Tome1 Prologue"

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=== Recharge ===
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==Recharge==
   
  +
——Pensez-vous que les jeunes filles peuvent tomber du ciel ?
   
———Qui aurait cru qu’une fille tomberait du ciel ?
 
   
  +
Moi, j'en ai vu une dans le film que j'ai regardé hier.
   
  +
C'est vrai que c'est un bon concept de manga ou de film.
Dans le film que j’ai vu la nuit dernière, une fille tombait du ciel.
 
   
  +
Un bon prologue à des évènements étranges et mystérieux à venir.
Ce concept est en effet une bonne idée dans un film ou un manga.
 
   
  +
Le personnage principal devient ensuite un défenseur de la justice, et une aventure épique peut commencer.
Un bon prologue pour des choses mystérieuses et étranges à venir.
 
   
Le personnage principal serait un allié de la justice et de là, une aventure épique pourrait commencer.
 
   
  +
Mais d’abord, il faudrait qu'une fille veuille bien tomber du ciel !
   
  +
... Et ça, c'est complètement impossible.
Mais tout d’abord, il faudrait une fille qui veuille bien tomber du ciel !
 
   
  +
Car une fille qui tomberait du ciel serait tout sauf normale.
... Moi je pense que c'est quelque chose de complètement impossible.
 
   
  +
À tous les coups, elle emmènerait le personnage principal dans un monde étrange où on le forcerait à devenir un défenseur de la justice.
Une fille qui tombe du ciel serait tout sauf normale.
 
   
  +
Et ça ne lui n'apporterait au final que des problèmes et du danger.
Si une chose de ce genre arrivait, à coup sûr on serait emmené dans un monde étrange où tout le monde se tromperait sur votre compte en pensant que vous êtes un allié de la justice.
 
   
Quand on y pense, une telle chose n'apporterait rien d’autre que des problèmes et du danger.
 
   
  +
C'est pourquoi, moi, Kinji Tôyama——
   
  +
Je suis bien heureux si aucune fille ne tombe du ciel.
Du moins, moi, Kinji Tooyama———
 
   
  +
Je veux juste une vie normale, devenir quelqu'un d'ordinaire.
Je serai heureux même si aucune fille ne tombait du ciel.
 
   
  +
Et pour commencer, il faudrait que je change d'école. Que je quitte ce lycée de fous...
Je veux juste vivre une vie ordinaire, comme les gens normaux.
 
   
Cela dit, il faudrait d'abord que je quitte cette école ridicule...
 
   
  +
... ''Ding Dong'' ...
   
....''Ding Dong''.....
 
   
  +
J’ouvris les yeux en entendant un léger coup de sonnette.
   
  +
... Oh non.
J’ouvris les yeux en entendant le faible son de la sonnette.
 
   
  +
Je m’étais encore endormi en caleçon.
... Oh non.
 
   
  +
Je regardai l’heure sur mon téléphone portable, posé près de mon oreiller—— Il était sept heures.
On dirait bien que je me suis encore endormi avec rien que mon caleçon.
 
   
  +
(Qui ça peut être aussi tôt...?)
Je vérifiai l’heure sur mon téléphone portable posé près de mon oreiller——— Il était sept heures.
 
   
  +
Autant faire comme si je n'étais pas là.
(Qui ça peut être si tôt...?)
 
   
  +
Mais cette façon si ''légère'' de sonner à la porte me donnait un mauvais pressentiment.
Peut-être devrais-je faire comme si je n'étais pas chez moi.
 
   
  +
À contrecœur, j'enfilai une chemise et le pantalon de mon uniforme, traversai ce grand appartement dans lequel je vivais seul... Et regardai à travers le trou de la serrure pour savoir qui était là.
Mais cette façon timide de sonner à la porte me donnait un mauvais pressentiment.
 
   
  +
Comme je l'avais deviné——
À contrecœur, j'enfilai la chemise et le pantalon de mon uniforme tout en traversant la grande pièce de mon appartement... et regardai à travers le trou de la serrure pour voir qui était là.
 
   
  +
- ... Tss.
Et comme je le pensais——— ''elle'' était là.
 
   
  +
———C'était Shirayuki.
« ...Zut. »
 
   
  +
Elle portait un uniforme impeccable du lycée Butei - une chemise blanche, avec une cravate et une jupe cramoisies - et s'arrangeait les cheveux en se regardant dans un miroir de poche qu'elle tenait à la main.
———Shirayuki était debout devant la porte.
 
   
Une chemise toute blanche. Une cravate et une jupe cramoisies.
 
   
  +
Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici ?
Elle était vêtue de l'uniforme marin du lycée Butei et tenait dans sa main une boîte à maquillage qu'elle utilisait pour s'arranger les cheveux.
 
   
  +
Elle se mit à respirer profondément.
Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ?
 
 
Alors que je m'interrogeais, elle se mit à respirer profondément.
 
   
 
Comme d’habitude, je ne la comprenais pas.
 
Comme d’habitude, je ne la comprenais pas.
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———J’ouvris la porte.
 
———J’ouvris la porte.
   
« Salut, Shirayuki. »
+
- Salut Shirayuki.
   
Elle ferma et rangea rapidement sa boîte à maquillage.
+
Elle ferma son miroir et le mit dans sa poche.
   
Puis...
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Et...
   
« Kin-chan ! »
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- Kin-chan !
   
  +
Elle me salua en utilisant mon vieux surnom, un grand sourire sur le visage.
Un sourire illumina son visage quand elle me salua avec mon ancien surnom.
 
   
« Je croyais t’avoir dis d’arrêter de m’appeler comme ça. »
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- Je croyais t’avoir dis d’arrêter de m’appeler comme ça.
   
« Oh, d-désolé... Mais je pensais tu étais sorti, Kin-chan et... Oh, désolé ! Je t’ai encore appelé Kin-chan et... Oh non, je suis vraiment désolé Kin-chan, hum...  »
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- Oh, d-désolé... Mais je pensais tu étais sorti, Kin-chan et... Oh, désolé ! Je t’ai encore appelé Kin-chan et... Oh non, je suis vraiment désolé Kin-chan, je...
   
Son visage palissait de plus en plus et elle posa ses deux mains sur sa bouche.
+
Son visage palissait de plus en plus. Elle posa ses deux mains sur sa bouche.
   
... Mon désir de me plaindre disparut instantanément.
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... Ma volonté de me plaindre avait totalement disparu.
   
Shirayuki Hotogi.
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Shirayuki Hotogi.
   
On peut le deviner à la façon dont elle s'adresse à moi, nous sommes amis d’enfance. Comme son nom l'indique, sa peau était aussi blanche que la neige <ref name="shirayuki">Shirayuki s'écrit 白雪 en japonais, littéralement « neige blanche »</ref> et ses longs cheveux noirs lui arrivaient au-delà de la taille.
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On pouvait le deviner à la façon dont elle s'adressait à moi, nous étions amis d’enfance. Comme son nom l'indiquait <ref name="shirayuki">Shirayuki s'écrit 白雪 en japonais, littéralement ''neige blanche''.</ref>, sa peau était aussi blanche que la neige et ses longs cheveux noirs lui arrivaient au-delà de la taille.
   
 
[[Image:Hidan no Aria 01-015.jpg|thumb|Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.]]
 
[[Image:Hidan no Aria 01-015.jpg|thumb|Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.]]
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Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.
 
Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.
   
Exactement ce qu'on pouvait attendre d’une ''miko'' <ref name="miko">Jeune fille au service d'un sanctuaire shinto. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Miko_(shinto%C3%AFsme) Wikipedia].</ref> du sanctuaire Hotogi. Elle était comme une Yamato Nadeshiko <ref name="Yamato Nadeshiko">Une Yamato Nadeshiko est, dans le Japon traditionnel, une épouse parfaite. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Miko_(shinto%C3%AFsme) Wikipedia].</ref> sortie d’un livre.
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Exactement ce qu'on pouvait attendre d’une miko <ref name="miko">Jeune fille au service d'un sanctuaire shintoïste. Voir [http://fr.wikipedia.org/wiki/Miko_(shinto%C3%AFsme) Wikipedia].</ref> du sanctuaire Hotogi. Elle était telle une Yamato Nadeshiko <ref name="Yamato Nadeshiko">Une Yamato Nadeshiko est une « épouse parfaite » dans le Japon traditionnel.</ref> sortie d’un livre.
   
« Écoute, cet endroit est le dortoir pour garçons, tu ne devrais pas venir ici sans raison. »
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- Écoute, cet endroit est le dortoir des garçons, tu ne devrais pas venir ici sans raison.
   
« Hmm, m-mais, j’étais à un stage d’entraînement au Ise Jingu <ref name="Ise Jingu">Grand sanctuaire japonais dédié à la déesse Amaterasu.</ref> jusqu’à hier... Je n'ai rien pu faire pour toi alors... »
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- Hum, m-mais jusqu'à hier, j’étais à un stage d’entraînement au Ise Jingu <ref name="Ise Jingu">Grand sanctuaire japonais dédié à la déesse Amaterasu.</ref>... Et je n'ai rien pu faire pour toi alors...
   
«  Ce n'est pas la peine. »
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-  Ce n'est pas grave.
   
« ... M-mais... Oh... »
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- ... M-mais... Oh...
   
« ... D'accord, d'accord ! »
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- ... D'accord, d'accord !
   
Je décidai de la laisser entrer quand je vis les larmes qui commençaient à inonder ses yeux.
+
Je décidai de la laisser entrer quand je vis les larmes qui commençaient à lui monter aux yeux.
   
« Je... J’espère que je ne te dérange pas. »
+
- Je... J’espère que je ne te dérange pas.
   
 
Elle me fit une courbette parfaite à 90 degrés et enleva ses souliers noirs, les plaçant avec précaution près de la porte.
 
Elle me fit une courbette parfaite à 90 degrés et enleva ses souliers noirs, les plaçant avec précaution près de la porte.
   
« Alors, pourquoi es-tu venu ici ? »
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- Alors, pourquoi es-tu venue ?
   
J'étais trop fainéant pour utiliser une chaise, je décidai donc de m'asseoir sur la table basse.
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J'étais trop fainéant pour utiliser une chaise et décidai de m'asseoir sur la table basse.
   
« Je-je voulais te donner ça. »
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- J-Je voulais te donner ça.
   
Elle défit la pièce de vêtement japonaise qu’elle avait entre les mains tout en s'asseyant devant la table basse.
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Elle s'assit devant moi et défit la pièce de tissu japonais qu’elle avait entre les mains.
   
Puis, elle plaça un jyuubako <ref name="jyuubako">Équivalent d'une boîte à bento, mais possède plusieurs étages. [http://casabento.com/shop/284-1407-home/bento-box-ikebana-jyubako-black.jpg Image].</ref> de couleur cramoisi sur la table et ouvrit le couvercle peint.
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Puis, elle plaça le ''jyûbako'' <ref name="jyûbako">Équivalent d'une boîte à bento, mais possède plusieurs étages. [http://casabento.com/shop/284-1407-home/bento-box-ikebana-jyubako-black.jpg Image].</ref> cramoisi qui se trouvait à l'intérieur sur la table et ouvrit le couvercle peint.
   
Dans le jyuubako se trouvait une omelette moelleuse, des crevettes bouillies et sucrées parfaitement alignées, du saumon argenté, des petits kakis qui avaient dû coûter cher et du riz blanc brillant.
+
Il contenait une omelette moelleuse, des crevettes bouillies et sucrées parfaitement alignées, du saumon argenté, des petits kakis qui avaient dû coûter cher et du riz blanc brillant.
   
« ...Ça ne t'a pas pris trop de temps de préparer tout ça ? »
+
- ... Ça ne t'a pas pris trop de temps de préparer tout ça ?
   
Shirayuki me tendit des baguettes laquées et répondit à ma question.
+
Shirayuki me tendit des baguettes laquées avant de répondre à ma question.
   
« N-ne t’inquiètes pas, je me suis juste levée un peu plus tôt que d’habitude. J’étais très inquiète, tu n'as manger que de la nourriture de la supérette du coin pendant toutes les vacances de printemps, alors... »
+
- N-Ne t’inquiètes pas, je me suis juste levée un peu plus tôt que d’habitude. J’étais très inquiète, tu n'as du manger que des plats de la supérette du coin pendant toutes les vacances de printemps...
   
« Mais ça ne devrait pas te concerner. »
+
- Ça ne te regarde pas.
   
Malgré cette réponse, je pris le juubako et décidai de manger le petit-déjeuner qu'elle m'avait préparé. Sa cuisine était aussi délicieuse qu'à l'ordinaire ; en particulier les préparations à la japonaise.
+
Malgré cette réponse, je saisis le ''jyûbako'', avec la ferme intention de manger le petit-déjeuner qu'elle m'avait préparé. Sa cuisine était aussi délicieuse qu'à l'ordinaire. En particulier les préparations à la japonaise.
   
Shirayuki baissa les yeux quand une teinte rose commença à envahir son visage. Elle prit une mandarine qu'elle éplucha, enlevant avec soin les veines blanches qui la recouvraient et la posa dans un bol.
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Shirayuki baissa les yeux et une teinte rose commença à envahir son visage. Elle prit une mandarine qu'elle éplucha, enlevant avec soin les veines blanches qui la recouvraient et la posa dans un bol.
   
 
Elle l'avait sans doute épluché pour moi.
 
Elle l'avait sans doute épluché pour moi.
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Et bien... Peut-être que je devrais au moins la remercier.
 
Et bien... Peut-être que je devrais au moins la remercier.
   
Après en avoir terminé avec le délicieux repas, je m'attaquai à la mandarine de Shirayuki et levai les yeux vers elle.
+
Après avoir terminé le délicieux repas, je m'attaquai à la mandarine de Shirayuki. Je levai les yeux vers elle.
   
« ... Heu, merci pour ces repas que tu me prépares toujours. »
+
- ... Heu, merci pour ces repas que tu me prépares toujours.
   
« Oh, non. C'est moi qui devrait te remercier, merci beaucoup ! »
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- Oh, non. C'est moi qui devrait te remercier, merci beaucoup !
   
« Pourquoi tu devrais me remercier ? Hé, arrête de t'incliner comme ça devant moi, on dirait que tu me vénères ou quelque chose dans le genre. »
+
- Pourquoi tu devrais me remercier ? Hé, arrête de t'incliner comme ça devant moi, on dirait que tu me vénères ou quelque chose dans le genre.
   
« M-mais, tu as mangé tout ce que je t'ai préparé et tu me remercies même pour ça, alors je pense que c'est plutôt à moi qui devrait te remercier... »
+
- M-Mais, tu as mangé tout ce que je t'ai préparé et tu me remercies même pour ça, alors je pense que c'est plutôt à moi de te remercier...
   
Elle leva vers moi un visage plein de joie, des petites larmes au coin des yeux.
+
Elle leva vers moi un visage ravi. Elle avait de petites larmes au coin des yeux.
   
 
Oh, arrête ça.
 
Oh, arrête ça.
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Pourquoi agis-tu toujours d'une manière aussi modeste ? Tu devrais avoir plus confiance en toi.
 
Pourquoi agis-tu toujours d'une manière aussi modeste ? Tu devrais avoir plus confiance en toi.
   
Regarde un peu ta poitrine bien remplie.
+
Regarde un peu ta poitrine bien développée.
   
Alors que cette pensée me traversait l'esprit, inconsciemment je...
+
Cette pensée me traversa l'esprit et inconsciemment je...
   
Dévisageai ses seins.
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Regardai ses seins.
   
Elle me remerciait d'une courbette et le clivage profond, accentué par le soutien-gorge noir en dentelle, était parfaitement visible.
+
Elle me remerciait d'une courbette et le clivage profond, accentué par son soutien-gorge noir en dentelle, était parfaitement visible.
   
 
(Noir... Ça ne peut pas être noir !)
 
(Noir... Ça ne peut pas être noir !)
   
J'essayais de détourner les yeux de ces seins qui portaient un soutien-gorge pas vraiment destiné à une lycéenne. Mais...
+
J'essayai de détourner les yeux de ces seins, qui portaient un soutien-gorge peu adapté à une lycéenne. Mais...
   
 
Mon cœur commençait à s'emballer.
 
Mon cœur commençait à s'emballer.
   
Dangereuse sensation, tout mon sang se mit à se concentrer dans une partie extrême de mon corps.
+
Dangereuse sensation, tout mon sang se mit à se concentrer au centre de mon corps.
   
———C'est très mauvais.
+
———C'était très mauvais.
   
  +
J'étais en train de me mentir.
Je mentais.
 
   
J'essayai d'ignorer cette sensation.
+
Je devais essayer d'ignorer cette sensation.
   
« Merci pour le repas. »
+
- Merci pour le repas.
   
Je me levai en hâte, essayant d'échapper à Shirayuki.
+
Je me levai en hâte, échappant à Shirayuki.
   
Pfffiu. Je m'en suis tiré pour aujourd'hui.
+
Pffiuu~ Je m'en étais tiré pour aujourd'hui.
   
Shirayuki reprit le jyuubako vide, s'avança vers le canapé et ramassa mon uniforme d'école.
+
Shirayuki reprit le ''jyûbako'' vide, s'avança vers le canapé et ramassa la veste de mon uniforme d'école.
   
« Tiens, Kin-chan. Nous sommes des deuxième-années à partir d'aujourd'hui ! Prend l'uniforme pare-balle. »
+
- Tiens Kin-chan. Nous sommes des deuxième-années à partir d'aujourd'hui ! N'oublie pas l'uniforme pare-balle.
   
Après avoir enfilé l'uniforme, je m'avançai jusqu'à la télévision et prit un pistolet.
+
Après avoir enfilé la veste, je m'avançai jusqu'à la télévision et prit un pistolet.
   
« Je ne pense pas que ce soit la peine de prendre un pistolet, il n'y a que la cérémonie d'ouverture aujourd'hui. »
+
- Je ne pense pas que ce soit vraiment la peine de prendre un pistolet, il n'y a que la cérémonie d'ouverture aujourd'hui.
   
« Tu dois toujours l'avoir avec toi, Kin-chan, c'est une règle de l'école. »
+
- Tu dois toujours l'avoir avec toi, Kin-chan. C'est une règle de l'école, dit Shirayuki.
   
Elle parlait tout en s'agenouillant devant moi, me forçant à enfiler la ceinture à laquelle était attaché l'étui du pistolet.
+
Agenouillée devant moi, elle me forçait à enfiler la ceinture à laquelle était attaché l'étui du pistolet.
   
Une règle de l'école... « Les étudiants du lycée Butei sont obligés d'avoir toujours sur eux une arme à feu et une arme blanche dans le domaine de l'école. », c'est bien ça ?
+
C'était une des règles... « Sur le domaine de l'école, les étudiants du lycée Butei sont obligés d'avoir toujours sur eux une arme à feu et une arme blanche », c'est bien ça ?
   
Ouais, ce n'est pas normal.
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Oui, cela n'avait rien de normal.
   
Je détestais l'admettre, mais rien au lycée Butei n'était ''normal''.
+
Et je détestais l'admettre, mais rien au lycée Butei n'était ''normal''.
   
« Et puis, on ne sait pas quand le ''Tueur de Butei'' frappera de nouveau... »
+
- Et puis, on ne sait pas quand le ''Tueur de Butei'' frappera de nouveau...
   
 
Elle leva vers moi des yeux inquiets.
 
Elle leva vers moi des yeux inquiets.
   
« Le ''Tueur de Butei'' ? »
+
- Le ''Tueur de Butei'' ?
   
« Oui. Nous avons reçu une lettre à propos de meurtres en série, aux environs du Nouvel An. »
+
- Oui. Nous avons reçu une lettre à propos des meurtres en série, aux environs du Nouvel An.
   
 
Je me rappelai vaguement avoir en effet reçu une lettre de ce genre à cette époque.
 
Je me rappelai vaguement avoir en effet reçu une lettre de ce genre à cette époque.
   
Si je me rappelais bien, c'était un psychopathe qui installait des bombes sur des véhicules, rendant ainsi hors de combat les victimes, les faisaient entrer dans un hélicoptère armé d'une mitraillette et piloté à distance, avant de les mener jusqu'à la mer et de les jeter du haut d'une falaise.
+
Si je me souvenais bien, c'était un psychopathe qui installait des bombes sur les véhicules de ses victimes, afin de leur couper toute liberté de mouvement. Puis, sous la menace d'un hélicoptère piloté à distance et armé d'une mitraillette, il les conduisait jusqu'à la mer et les jetait du haut d'une falaise.
   
« Mais, je pensais qu'il avait été arrêté. »
+
- Mais je croyais qu'il avait été arrêté...
   
« Il paraît qu'il y a un criminel qui s'inspire de lui qui traine dans les environs. Et puis, ce matin, quand j'ai un peu tiré les cartes, j'ai vu que tu allais bientôt avoir des problèmes en rapport avec une fille... Je ne supporterai pas que quelque chose t'arrive... »
+
- Il paraît qu'un criminel s'inspirant de lui traine dans les environs. Et puis ce matin, quand j'ai tiré les cartes, j'ai vu que tu allais bientôt avoir des problèmes en rapport avec une fille... Je ne supporterai pas que quelque chose t'arrive...
   
 
Des problèmes en rapport avec une fille ? Il devait bien y avoir un fond de vérité dans ce qu'elle avait prédit, puisque je devais ''la'' supporter si tôt dans la journée.
 
Des problèmes en rapport avec une fille ? Il devait bien y avoir un fond de vérité dans ce qu'elle avait prédit, puisque je devais ''la'' supporter si tôt dans la journée.
   
Les yeux de Shirayuki se mirent à se remplir de larmes et je me rappelai que si je violais encore une des règles de l'école, mon objectif actuel de quitter Butei pour une école normale ne ferait que se compliquer davantage.
+
Les yeux de Shirayuki se remplirent de larmes. Il est vrai que si je violais une des règles de l'école, mon objectif actuel qui était de quitter Butei pour une école normale ne ferait que se compliquer.
   
Peut-être que ce n'est pas une si mauvaise idée de s'armer.
+
Peut-être que n'était-ce pas une si mauvaise idée de s'armer ?
   
« C'est bon, je prend le pistolet avec moi, d'accord ? Allez, arrête de pleurer. »
+
- C'est bon, j'ai le pistolet, tu vois ? Allez, arrête de pleurer.
   
 
Je laissai échapper un soupir en prenant le couteau papillon <ref name="balisong">Aussi appelé ''balisong'', c'est un couteau qui se déplie. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:ButterflyKnife.jpg Image].</ref>, héritage de mon frère décédé, et le glissai dans ma poche.
 
Je laissai échapper un soupir en prenant le couteau papillon <ref name="balisong">Aussi appelé ''balisong'', c'est un couteau qui se déplie. [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:ButterflyKnife.jpg Image].</ref>, héritage de mon frère décédé, et le glissai dans ma poche.
   
Curieusement, Shirayuki commença à me dévisager en posant ses mains sur ses joues.
+
Curieusement, Shirayuki me dévisageait, les mains posées sur les joues.
   
« Kin-chan... Tu es tellement stylé. Ça ne m'étonne pas que tes ancêtres soient des alliés de la justice... Tu as vraiment ce genre d'aura autour de toi. »
+
- Kin-chan... Tu as vraiment la classe. Ça ne m'étonne pas que tes ancêtres aient été des alliés de la justice... Tu as vraiment ce genre d'aura autour de toi.
   
« Hé, arrête. J'ai l'impression d'être un gamin. »
+
- Hé, arrête ! J'ai l'impression d'être un gamin.
   
Shirayuki sortit alors un badge de nul part et l'accrocha sur ma poitrine, alors que je continuai de me plaindre.
+
Alors que je continuais à me plaindre, Shirayuki sortit un badge de je-ne-sais-où et l'accrocha sur ma poitrine.
   
Il y avait écrit ''Kinji Tooyama'' dessus.
+
Dessus était écrit ''Kinji Tôyama''.
   
Quand le mois d'avril venait, au lycée Butei, les étudiants devaient porter un badge marqué de leur nom.
+
Le jour de la rentrée, les étudiants du lycée Butei devaient porter un badge à leur nom.
   
Bien sûr, je comptais ignorer cette règle, mais Shirayuki avait tout deviné.
+
Bien sûr, je comptais ignorer cette règle mais Shirayuki avait tout deviné.
   
Typique... de celle qui était la présidente du conseil des étudiants de l'école, du club de jardinage, du club de couture et du club de volley. En plus de ça, ses notes dans toutes les matières étaient excellentes. Pas étonnant qu'un fainéant comme moi ait du mal avec elle.
+
Bien vu de celle qui était... la présidente du conseil des étudiants, du club de jardinage, du club d'art et du club de danse. En plus de ça, ses notes étaient excellentes dans toutes les matières. Pas étonnant qu'un fainéant comme moi ait du mal avec elle.
   
« Je vais voir mes mails. Tu peux partir sans moi. »
+
- Je vais voir mes mails. Tu peux partir sans moi.
   
« Hum, mais si tu veux, je peux faire la vaisselle pendant que... »
+
- Hum, si tu veux je peux faire la vaisselle pendant que...
   
« Pas la peine. »
+
- Pas la peine.
   
« ... Oh, d'accord. Et bien, hum, si tu pouvais m'envoyer un sms plus tard, ça me ferait plaisir. »
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- ... Oh, d'accord. Et bien, hum, si tu pouvais m'envoyer un sms plus tard, ça me ferait plaisir.
   
Elle parla avec un air légèrement embarrassé et avec une courbette appuyée.
+
Elle parlait avec un air légèrement embarrassé et des courbettes appuyées.
   
Puis, elle sortit hors de la pièce après ce long salut.
+
Ebnfin, elle sortit hors de la pièce après un dernier long salut.
   
...Pfffiu.
+
... Pffiuu.
   
 
Enfin, mes problèmes étaient terminés.
 
Enfin, mes problèmes étaient terminés.
Line 265: Line 263:
 
Je m’assis devant l'ordinateur pour vérifier paresseusement mes mails et naviguer un peu sur internet.
 
Je m’assis devant l'ordinateur pour vérifier paresseusement mes mails et naviguer un peu sur internet.
   
En jetant un coup d’œil à la pendule, je vis qu'il était déjà 07h55.
+
Quand je jetai un coup d’œil à la pendule, je vis qu'il était déjà 7h55.
   
 
Oups, je crois que j'ai trop paressé.
 
Oups, je crois que j'ai trop paressé.
   
———Je suis vraiment en retard pour le bus de 07h58.
+
———Je suis en retard pour le bus de 7h58.
 
   
   
Line 278: Line 275:
 
———Toute ma vie.
 
———Toute ma vie.
   
Je regretterai d’avoir manqué ce bus de 07h58.
+
Je regretterai d’avoir manqué ce bus de 7h58.
   
   
Car, peu de temps après, une fille allait surgir et tomber du ciel.
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Car peu de temps après, une fille allait tomber du ciel.
   
 
Et cette fille s'appelait Aria H. Kanzaki.
 
Et cette fille s'appelait Aria H. Kanzaki.
   
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===Notes de traduction===
 
   
 
<references />
 
<references />
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Latest revision as of 22:56, 23 January 2014

Recharge[edit]

——Pensez-vous que les jeunes filles peuvent tomber du ciel ?


Moi, j'en ai vu une dans le film que j'ai regardé hier.

C'est vrai que c'est un bon concept de manga ou de film.

Un bon prologue à des évènements étranges et mystérieux à venir.

Le personnage principal devient ensuite un défenseur de la justice, et une aventure épique peut commencer.


Mais d’abord, il faudrait qu'une fille veuille bien tomber du ciel !

... Et ça, c'est complètement impossible.

Car une fille qui tomberait du ciel serait tout sauf normale.

À tous les coups, elle emmènerait le personnage principal dans un monde étrange où on le forcerait à devenir un défenseur de la justice.

Et ça ne lui n'apporterait au final que des problèmes et du danger.


C'est pourquoi, moi, Kinji Tôyama——

Je suis bien heureux si aucune fille ne tombe du ciel.

Je veux juste une vie normale, devenir quelqu'un d'ordinaire.

Et pour commencer, il faudrait que je change d'école. Que je quitte ce lycée de fous...


... Ding Dong ...


J’ouvris les yeux en entendant un léger coup de sonnette.

... Oh non.

Je m’étais encore endormi en caleçon.

Je regardai l’heure sur mon téléphone portable, posé près de mon oreiller—— Il était sept heures.

(Qui ça peut être aussi tôt...?)

Autant faire comme si je n'étais pas là.

Mais cette façon si légère de sonner à la porte me donnait un mauvais pressentiment.

À contrecœur, j'enfilai une chemise et le pantalon de mon uniforme, traversai ce grand appartement dans lequel je vivais seul... Et regardai à travers le trou de la serrure pour savoir qui était là.

Comme je l'avais deviné——

- ... Tss.

———C'était Shirayuki.

Elle portait un uniforme impeccable du lycée Butei - une chemise blanche, avec une cravate et une jupe cramoisies - et s'arrangeait les cheveux en se regardant dans un miroir de poche qu'elle tenait à la main.


Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici ?

Elle se mit à respirer profondément.

Comme d’habitude, je ne la comprenais pas.

———J’ouvris la porte.

- Salut Shirayuki.

Elle ferma son miroir et le mit dans sa poche.

Et...

- Kin-chan !

Elle me salua en utilisant mon vieux surnom, un grand sourire sur le visage.

- Je croyais t’avoir dis d’arrêter de m’appeler comme ça.

- Oh, d-désolé... Mais je pensais tu étais sorti, Kin-chan et... Oh, désolé ! Je t’ai encore appelé Kin-chan et... Oh non, je suis vraiment désolé Kin-chan, je...

Son visage palissait de plus en plus. Elle posa ses deux mains sur sa bouche.

... Ma volonté de me plaindre avait totalement disparu.

Shirayuki Hotogi.

On pouvait le deviner à la façon dont elle s'adressait à moi, nous étions amis d’enfance. Comme son nom l'indiquait [1], sa peau était aussi blanche que la neige et ses longs cheveux noirs lui arrivaient au-delà de la taille.

Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.

Elle avait des yeux calmes et doux, ainsi que de longs sourcils.

Exactement ce qu'on pouvait attendre d’une miko [2] du sanctuaire Hotogi. Elle était telle une Yamato Nadeshiko [3] sortie d’un livre.

- Écoute, cet endroit est le dortoir des garçons, tu ne devrais pas venir ici sans raison.

- Hum, m-mais jusqu'à hier, j’étais à un stage d’entraînement au Ise Jingu [4]... Et je n'ai rien pu faire pour toi alors...

-  Ce n'est pas grave.

- ... M-mais... Oh...

- ... D'accord, d'accord !

Je décidai de la laisser entrer quand je vis les larmes qui commençaient à lui monter aux yeux.

- Je... J’espère que je ne te dérange pas.

Elle me fit une courbette parfaite à 90 degrés et enleva ses souliers noirs, les plaçant avec précaution près de la porte.

- Alors, pourquoi es-tu venue ?

J'étais trop fainéant pour utiliser une chaise et décidai de m'asseoir sur la table basse.

- J-Je voulais te donner ça.

Elle s'assit devant moi et défit la pièce de tissu japonais qu’elle avait entre les mains.

Puis, elle plaça le jyûbako [5] cramoisi qui se trouvait à l'intérieur sur la table et ouvrit le couvercle peint.

Il contenait une omelette moelleuse, des crevettes bouillies et sucrées parfaitement alignées, du saumon argenté, des petits kakis qui avaient dû coûter cher et du riz blanc brillant.

- ... Ça ne t'a pas pris trop de temps de préparer tout ça ?

Shirayuki me tendit des baguettes laquées avant de répondre à ma question.

- N-Ne t’inquiètes pas, je me suis juste levée un peu plus tôt que d’habitude. J’étais très inquiète, tu n'as du manger que des plats de la supérette du coin pendant toutes les vacances de printemps...

- Ça ne te regarde pas.

Malgré cette réponse, je saisis le jyûbako, avec la ferme intention de manger le petit-déjeuner qu'elle m'avait préparé. Sa cuisine était aussi délicieuse qu'à l'ordinaire. En particulier les préparations à la japonaise.

Shirayuki baissa les yeux et une teinte rose commença à envahir son visage. Elle prit une mandarine qu'elle éplucha, enlevant avec soin les veines blanches qui la recouvraient et la posa dans un bol.

Elle l'avait sans doute épluché pour moi.

Et bien... Peut-être que je devrais au moins la remercier.

Après avoir terminé le délicieux repas, je m'attaquai à la mandarine de Shirayuki. Je levai les yeux vers elle.

- ... Heu, merci pour ces repas que tu me prépares toujours.

- Oh, non. C'est moi qui devrait te remercier, merci beaucoup !

- Pourquoi tu devrais me remercier ? Hé, arrête de t'incliner comme ça devant moi, on dirait que tu me vénères ou quelque chose dans le genre.

- M-Mais, tu as mangé tout ce que je t'ai préparé et tu me remercies même pour ça, alors je pense que c'est plutôt à moi de te remercier...

Elle leva vers moi un visage ravi. Elle avait de petites larmes au coin des yeux.

Oh, arrête ça.

Pourquoi agis-tu toujours d'une manière aussi modeste ? Tu devrais avoir plus confiance en toi.

Regarde un peu ta poitrine bien développée.

Cette pensée me traversa l'esprit et inconsciemment je...

Regardai ses seins.

Elle me remerciait d'une courbette et le clivage profond, accentué par son soutien-gorge noir en dentelle, était parfaitement visible.

(Noir... Ça ne peut pas être noir !)

J'essayai de détourner les yeux de ces seins, qui portaient un soutien-gorge peu adapté à une lycéenne. Mais...

Mon cœur commençait à s'emballer.

Dangereuse sensation, tout mon sang se mit à se concentrer au centre de mon corps.

———C'était très mauvais.

J'étais en train de me mentir.

Je devais essayer d'ignorer cette sensation.

- Merci pour le repas.

Je me levai en hâte, échappant à Shirayuki.

Pffiuu~ Je m'en étais tiré pour aujourd'hui.

Shirayuki reprit le jyûbako vide, s'avança vers le canapé et ramassa la veste de mon uniforme d'école.

- Tiens Kin-chan. Nous sommes des deuxième-années à partir d'aujourd'hui ! N'oublie pas l'uniforme pare-balle.

Après avoir enfilé la veste, je m'avançai jusqu'à la télévision et prit un pistolet.

- Je ne pense pas que ce soit vraiment la peine de prendre un pistolet, il n'y a que la cérémonie d'ouverture aujourd'hui.

- Tu dois toujours l'avoir avec toi, Kin-chan. C'est une règle de l'école, dit Shirayuki.

Agenouillée devant moi, elle me forçait à enfiler la ceinture à laquelle était attaché l'étui du pistolet.

C'était une des règles... « Sur le domaine de l'école, les étudiants du lycée Butei sont obligés d'avoir toujours sur eux une arme à feu et une arme blanche », c'est bien ça ?

Oui, cela n'avait rien de normal.

Et je détestais l'admettre, mais rien au lycée Butei n'était normal.

- Et puis, on ne sait pas quand le Tueur de Butei frappera de nouveau...

Elle leva vers moi des yeux inquiets.

- Le Tueur de Butei ?

- Oui. Nous avons reçu une lettre à propos des meurtres en série, aux environs du Nouvel An.

Je me rappelai vaguement avoir en effet reçu une lettre de ce genre à cette époque.

Si je me souvenais bien, c'était un psychopathe qui installait des bombes sur les véhicules de ses victimes, afin de leur couper toute liberté de mouvement. Puis, sous la menace d'un hélicoptère piloté à distance et armé d'une mitraillette, il les conduisait jusqu'à la mer et les jetait du haut d'une falaise.

- Mais je croyais qu'il avait été arrêté...

- Il paraît qu'un criminel s'inspirant de lui traine dans les environs. Et puis ce matin, quand j'ai tiré les cartes, j'ai vu que tu allais bientôt avoir des problèmes en rapport avec une fille... Je ne supporterai pas que quelque chose t'arrive...

Des problèmes en rapport avec une fille ? Il devait bien y avoir un fond de vérité dans ce qu'elle avait prédit, puisque je devais la supporter si tôt dans la journée.

Les yeux de Shirayuki se remplirent de larmes. Il est vrai que si je violais une des règles de l'école, mon objectif actuel qui était de quitter Butei pour une école normale ne ferait que se compliquer.

Peut-être que n'était-ce pas une si mauvaise idée de s'armer ?

- C'est bon, j'ai le pistolet, tu vois ? Allez, arrête de pleurer.

Je laissai échapper un soupir en prenant le couteau papillon [6], héritage de mon frère décédé, et le glissai dans ma poche.

Curieusement, Shirayuki me dévisageait, les mains posées sur les joues.

- Kin-chan... Tu as vraiment la classe. Ça ne m'étonne pas que tes ancêtres aient été des alliés de la justice... Tu as vraiment ce genre d'aura autour de toi.

- Hé, arrête ! J'ai l'impression d'être un gamin.

Alors que je continuais à me plaindre, Shirayuki sortit un badge de je-ne-sais-où et l'accrocha sur ma poitrine.

Dessus était écrit Kinji Tôyama.

Le jour de la rentrée, les étudiants du lycée Butei devaient porter un badge à leur nom.

Bien sûr, je comptais ignorer cette règle mais Shirayuki avait tout deviné.

Bien vu de celle qui était... la présidente du conseil des étudiants, du club de jardinage, du club d'art et du club de danse. En plus de ça, ses notes étaient excellentes dans toutes les matières. Pas étonnant qu'un fainéant comme moi ait du mal avec elle.

- Je vais voir mes mails. Tu peux partir sans moi.

- Hum, si tu veux je peux faire la vaisselle pendant que...

- Pas la peine.

- ... Oh, d'accord. Et bien, hum, si tu pouvais m'envoyer un sms plus tard, ça me ferait plaisir.

Elle parlait avec un air légèrement embarrassé et des courbettes appuyées.

Ebnfin, elle sortit hors de la pièce après un dernier long salut.

... Pffiuu.

Enfin, mes problèmes étaient terminés.

Je m’assis devant l'ordinateur pour vérifier paresseusement mes mails et naviguer un peu sur internet.

Quand je jetai un coup d’œil à la pendule, je vis qu'il était déjà 7h55.

Oups, je crois que j'ai trop paressé.

———Je suis en retard pour le bus de 7h58.



———Toute ma vie.

Je regretterai d’avoir manqué ce bus de 7h58.


Car peu de temps après, une fille allait tomber du ciel.

Et cette fille s'appelait Aria H. Kanzaki.


Notes de traduction[edit]

  1. Shirayuki s'écrit 白雪 en japonais, littéralement neige blanche.
  2. Jeune fille au service d'un sanctuaire shintoïste. Voir Wikipedia.
  3. Une Yamato Nadeshiko est une « épouse parfaite » dans le Japon traditionnel.
  4. Grand sanctuaire japonais dédié à la déesse Amaterasu.
  5. Équivalent d'une boîte à bento, mais possède plusieurs étages. Image.
  6. Aussi appelé balisong, c'est un couteau qui se déplie. Image.


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