Hidan no Aria:Tome1 Chapitre6
Dernière Balle : La Bambina da l'Aria
1.
Je fus amené à l'hôpital où, avant de plonger dans un sommeil profond, je priai qu'au moment de rouvrir les yeux, je comprendrais que tout ça n'aura été qu'un rêve.
Mais, ce que j'avais espéré ne s'était pas réalisé. À mon réveil, j'avais vraiment mal partout.
Sur mon corps, à douze endroits différents, j'avais des bleus, des éraflures et des entorses. J'étais bien loin de l'état d'un héros de manga ou de film.
Et en ce moment———
J'étais chez moi, sur mon balcon, admirant tranquillement la ville de Tokyo sous le ciel étoilé.
L'éolienne de l'« île vide » penchait légèrement sur le côté. À ses pieds se trouvait le Boeing 737-350 qu'on avait pas encore déplacé.
Ah~ J'avais un peu détruit ce paysage que j'aimais tant...
- Je ne savais pas——— qu'on pouvait aussi bien les étoiles à Tokyo.
- C'est toujours comme ça après un typhon.
Aria et moi étions en train de discuter sur mon balcon, sous le ciel étoilé.
Aujourd'hui, nous nous étions rendu au commissariat de police pour rendre notre rapport. Après quoi, nous avions été forcé de répondre aux questions des journalistes. Cette journée avait été vraiment fatigante... Je venais à peine de rentrer chez moi.
Et Aria m'avait suivi jusqu'ici...
- Le jugement de ma mère... a été repoussé, dit Aria en détournant les yeux de l'île vide. Le dernier détournement a prouvé que le Tueur de Butei était bien le coupable... L'avocat m'a dit... que le jugement n'aurait lieu que dans plus d'un an.
- Ah bon... répondis-je simplement.
Ce n'était pas une situation où je pouvais dire « félicitations ».
Aria observa un instant les restes du Boeing 737-350 et se tourna vers moi.
- Dis. Tu... Pourquoi... es-tu venu me sauver dans cet avion ?
... Pourquoi ?
Et bien.
Je n'en sais rien moi-même, ne me pose pas ce genre de question.
- ... Parce que tu es tellement idiote que je pensais que tu n'arriverais pas à t'en sortir toute seul face au Tueur de Butei.
- C-Ce... J'aurais bien trouvé quelque chose pour le battre, même toute seule. C'est toi l'idiot !
- C'est vrai... Je suis vraiment idiot d'avoir sauvé quelqu'un d'aussi idiot que toi.
Je posai mes coudes sur la rambarde du balcon et laissait échapper un soupir.
Aria cligna plusieurs des yeux, puis dit à voix basse :
- Désolé, j'ai menti.
- De quoi ?
- Quand j'ai dit que j'aurais bien trouvé quelque chose pour le battre, dit-elle en soupirant.
C'était la première fois que je l'entendais parler ainsi.
- Tu sais, quand on était dans l'avion... j'ai enfin compris... pourquoi j'avais besoin d'un Partenaire. Il y a des choses que je ne peux pas résoudre toute seule. Si tu n'avais pas été là, j'aurais sûrement...
- ...
- ... Alors aujourd'hui, je suis venue te dire adieu.
- ... Adieu ?
- J'ai vraiment besoin de partir à la recherche d'un Partenaire. Même si... j'aurais vraiment aimé que ça soit toi. Mais on s'était fait un promesse.
- Une promesse ?
- Que nous ne ferions qu'une seule mission.
- Ah, oui...
Oui, c'est vrai.
Revenir en Assault et s'associer avec Aria——— pour une seule mission.
Jusqu'à ce que l'affaire du Tueur de Butei soit réglée.
- Loi de Butei, article 2 : « Une promesse ne peut être rompue ». Je ne t'embêterai plus, dit Aria.
Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, comme si elle hésitait à ajouter quelque chose. Puis, elle tourna les yeux vers moi.
- ... Kinji. Tu es un Butei vraiment excellent. À partir de maintenant, je vais respecter ta décision et ne plus... t'appeler mon esclave. Et si... tu changes d'avis un jour... vient me voir, d'accord ? Et cette fois, c'est sûr, tu deviendras...
- ... Désolé.
Je détournai mes yeux des siens.
Je n'avais aucune intention de devenir un Butei.
Il y avait mon frère———
Et puis, j'en avais assez d'être mêlé à toutes ces histoires dangereuses.
- C-Ce n'est rien ! Je comprends ta décision. Et puis tu sais... je suis une aria. Oublie ce que j'ai dis tout à l'heure.
Aria me tourna le dos et rentra dans la pièce. Peut-être qu'elle avait froid.
- ... Aaaah~ ! Ces quatre mois que j'ai passé à Tokyo ont vraiment été pourri ! Je n'ai pas trouvé de Partenaire, je me suis blessée à la tête et je n'ai même pas réussi à utiliser la machine attrape-peluche !
Je l'entendis faire de son mieux pour prendre tout ça à la légère et je... Je me dis qu'il fallait au moins que je fasse semblant d'être de bonne humeur. Je rentrai à mon tour dans l'appartement et me collai un faux sourire aux lèvres.
- Si un jour on se revoit... Je t'apprendrai à utiliser les machines attrape-peluche ! Mais tu sais~ Pour réussir, il faut avoir surtout avoir une bonne intuition sur quelle cible choisir.
- De quoi ? Tu penses que je n'ai pas d'intuition ?
Elle posa ses mains sur ses hanches et leva les yeux vers moi en dévoilant ses canines.
- Ose me sous-estimer et je te perce de trous ! De dix trous... non, plus !
Elle me tira la langue et rit.
Et je ris avec elle.
Je ne savais pas vraiment ce qu'il y avait de drôle, mais je riais, et elle riait.
Je l'accompagnai jusqu'à la porte d'entrée et la regardai enfiler ses chaussures.
- Ah, il est déjà si tard ? ... Il faut que je me dépêche.
- Tu dois aller quelque part ?
- Oui. On va venir me chercher. Vu tout ce qui est arrivé... Le centre Butei de Londres m'a envoyé un de leurs hélicoptères stationnés à Tokyo.
Le centre Butei de Londres.
C'était là-bas qu'Aria travaillait en tant que Butei.
- Avant que ma mère ne soit arrêtée, je faisais vraiment un excellent travail là-bas. Ils m'ont engueulé pour que je revienne, ils ont besoin de moi pour dissimuler leur nullité. Je vais profiter de cette occasion pour bien me préparer pour la suite.
- Tu vas retourner... à Londres ?
- Oui. L'hélicoptère me conduit jusqu'à une base maritime anglaises et de là, je vais prendre un avion à réaction.
Une base maritime... C'était abusé. Comme toujours avec les nobles.
- ... Ça serait bien... si tu trouvais un Partenaire.
- Je vais en trouver un ! Grâce à toi, j'ai compris qu'il en existait un pour moi, quelque part.
- Ah... C'est vrai. Et bien, à plus. Bon courage.
- Oui. Salut !
Aria ouvrit la porte... et sortit.
Je ne fis rien pour l'arrêter.
Et la porte se referma.
L'affaire était réglée... n'est-ce pas ?
......
- ...?
Je n'entendais pas les bruits de pas d'Aria.
Pourtant, elle était obligée de prendre l'ascenseur ou les escaliers pour descendre.
Un peu inquiet, je jetai un coup d'œil par le judas...
- ... Hik... Hik... Huh... Uh...
Derrière la porte, Aria pleurait.
- Non... C'est impossible, Kinji... Y'en a pas... Des gens comme toi... Y'en a pas... J'en trouverai... jamais un... murmurait-elle.
Avec ses poings serrées, elle essuyait encore et encore les larmes qui coulaient sur son visage.
... Aria.
Pourquoi... est-ce tu pleures ?
Tu souriais tout à l'heure, non ?
Tu riais même, pas vrai ?
Alors pourquoi.
Pourquoi est-ce que tu pleures...
Aria.
Mais au final, je n'ouvris pas la porte.
J'avais l'impression qu'en l'ouvrant, ma vie aurait changé.
Je m'enfonçai profondément dans le canapé, les mains posés sur le front.
Faisant semblant de ne pas les avoir vu. Les larmes d'Aria.
Si je fais ça, tout est réglé.
Oui, Kinji. Souviens-toi. Cette fille n'apporte que des soucis et des problèmes. C'est pour le mieux qu'elle s'en aille.
Allez, Kinji. Ouvre le tiroir de ton bureau. Prend le formulaire de demande de changement d'école. Oui, c'est bien. Dernièrement, il s'est passé beaucoup de choses et tu n'as pas eu le temps de le donner mais maintenant, tu ferais mieux d'aller le déposer dans la boite aux lettres de l'administration.
Et après——— Tu pourras aller dans un lycée normal qui t'ouvrira les portes d'une université normale. Tu pourras travailler dans une entreprise et vivre la vie que tu as toujours souhaité.
Et plus... j'y pensais...
Plus la place qu'Aria prenait dans mon cœur et dans ma tête grandissait.
Aria. Aria. Elle était entrée dans ma vie comme un typhon, avait bouleversé mon quotidien et était reparti comme un coup de vent.
... Elle était vraiment particulière.
Je pensais retrouver avec plaisir ma tranquillité quand elle s'en irait...
Alors pourquoi étais-je aussi déprimé ?
C'était d'avoir vu les larmes de cette mignonne petite fille qui m'avait touché ? Moi ? N'importe quoi...
Le léopon accroché à mon portable posé sur le bureau——— semblait lui aussi pleurer.
- Merde ! Kinji... À quoi tu penses, hein. Arrête ça ! Arrête, j'ai dit.
Je me parlai tout seul.
Aria était têtue, elle se battait sans réfléchir... Je l'avais toujours comparé à un petit lion.
Mais elle n'était pas un lion.
C'était un chaton, un chaton abandonné.
Ce genre de chaton...
Qui quitte sa maison et ne sait plus où aller. Qui ne sait pas qui sont ses alliés. Qui se bat jusqu'au sang avec les chiens errants et les corbeaux. Qui ne sait pas quoi faire. Et qui miaule, bloqué sur des détritus au milieu d'une rigole...
- Aria...
Je serrai dans ma main le léopon.
Si Aria voulait secourir sa mère, Kanae——— elle n'allait pas devoir faire face qu'au Tueur de Butei, mais aussi aux autres coupables.
Sur cette terre pourrie, Aria allait combattre, combattre, combattre. Et être blessée.
Ça ne te dérange pas ?
Au moment de me quitter, elle avait encore dit être une aria.
Ça ne te dérange pas, Aria ?
Quand tu n'arrives pas à t'en sortir, quand les Olmes disent que tu es déficiente———
Ça ne te dérange pas d'être un aria !
- Tu sais bien que non, Kinji.
J'étais comme elle——— Un déficient de la famille des Tôyama.
Incapable d'être un allié de la justice.
Mais... Mais.
———Mais être son allié, ça je pouvais sûrement le faire.
Je respirai une grande bouffée d'air.
Il restait encore un peu du parfum d'Aria dans l'appartement.
Cette odeur de gardénia, si douce, si douce.
- Vraiment... Vraiment... Kinji, tu es vraiment... qu'un putain de débile ! Merde ! criai-je.
Je saisis le formulaire pour changer d'établissement——— et le déchirai en deux d'un grand geste.