Hidan no Aria:Tome1 Chapitre5

From Baka-Tsuki
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Cinquième Balle : Olmes

1.

Peu importe à quel point j'étais stimulé, je ne pouvais pas maintenir le Hysteria Mode plus que quelques minutes. Le temps que j'arrive au terminal n°2 de l'aéroport d'Haneda [1], j'étais revenu à mon état normal.

Mais j'allais quand même devoir l'arrêter.

Si mes prévisions était correctes...

Aria allait bientôt le rencontrer. Elle allait le rencontrer.

Le Tueur de Butei——— !

Je franchis les barrières de sécurité en montrant ma licence de Butei, ce qui me permis de ne pas avoir à passer sous le détecteur à métaux.

Aria.

Il faut que tu reviennes.

Je ne te laisserai pas affronter le Tueur de Butei.

C'est lui qui a tué mon frère, alors——— Toi, seule, tu n'as aucune chance. Absolument aucune !

Mon frère était très fort.

Plus fort que n'importe qui. Et aussi très intelligent. Son Hysteria Mode était vraiment d'une autre ampleur que le mien.

(Aria——— !)

Cette fois-ci, tu ne t'en sortiras pas une simple blessure au front !

C'est un assassin.

Il va te tuer——— !


Je courus à toute vitesse vers la zone d'embarquement. Les portes pour le vol ANA600 se fermèrent dans mon dos. Le Boeing 737-350 allait décoller pour l'aéroport Heathrown de Londres dans quelques secondes.

- ...Je suis de Butei ! Arrêtez cet avion !

La petite hôtesse de l'air à qui je venais de montrer mon badge Butei me dévisageait avec des yeux ronds.

- M-Monsieur !? Je suis désolé mais, q-qu'est-ce qui se passe ?

- Je n'ai pas le temps d'expliquer ! Arrêtez cet avion !

Elle hocha la tête, effrayée, et partit en courant en direction des escaliers qui menaient au cockpit.

J'aurais voulu la suivre, mais mes jambes se dérobèrent sous moi. Depuis que j'avais quitté Assault, je n'avais plus autant d'énergie qu'avant. J'avais épuisé toutes mes forces pour arriver ici le plus vite possible. J'avais l'impression de ne plus pouvoir faire un pas de plus.

Je... vais réussir à empêcher cet avion de décoller, hein ?

———Au même moment.

Vroum.

L'avion s'ébranla.

Il... avançait !

- Heu... Je, je n'ai rien pu faire. Le pilote a dit que, selon les règles et dans ces conditions, seul un agent de la tour de contrôle est en mesure d'arrêter le vol...

L'hôtesse de l'air qui venait de redescendre du cockpit parlait en tremblant.

- Q-Quel con... !

- N-Ne tirez pas, s'il vous plait ! Êtes-vous vraiment un Butei ? Le pilote était très énervé, il a dit que personne ne l'avait contacté afin qu'il annule le vol...

L-L'enfoiré...!

Que faire ?

Le menacer avec mon pistolet ?

Non, impossible. Vu ce que l'hôtesse de l'air venait de me dire, le pilote ne me faisait aucune confiance. Même si je le menaçais, il décollerait sans doute quand même.

En regardant par un hublot, je vis que l'avion du vol ANA600 était déjà entré sur la piste de décollage.

Si je le forçais à arrêter l'avion maintenant, nous pourrions percuter un autre avion sur la piste.

Utilise ta tête, Kinji. Cette méthode ne peut pas marcher.

L'ennemi avait agit le premier. Si je réfléchissais pas, nous allions perdre.

———J'allais devoir changer de tactique.


L'avion monta lentement en altitude. Enfin, le signe indiquant qu'il fallait garder sa ceinture de sécurité s'éteignit.

Quand j'eus finis de calmer la petite hôtesse de l'air - je n'avais pas d'autre choix - je lui demandai de m'accompagner jusqu'au siège d'Aria... enfin, jusqu'à la cabine d'Aria.

Cet avion était en effet bien différent des avions normaux.

Le premier étage était occupé par un bar très spacieux. Au second, des cabines s'alignaient de chaque côté d'un petit couloir.

J'en avais entendu parler à la télévision———

On appelait ça un « Vol-Croisière ». Chaque passager avait sa propre cabine individuelle. En résumé, c'était un avion ultra-luxueux.

Il n'y avaient pas de sièges normaux mais, comme dans un hôtel de luxe, douze cabines avec chambre et salle de bain. Un avion conçu tout spécialement pour les riches et les célébrités.

- ... Ki-Kinji ?!

Aria me regardait entrer dans sa suite décorée de fleurs fraiches avec des yeux ronds .

Bon. Au moins, on s'était retrouvé.

- ... C'est bien la noblesse, ça. Il a coûté combien le ticket aller-simple de cet avion... 2.000.000 yens ? dis-je en voyant le lit immense.

Aria se leva d'un bond de sa chaise.

- ... Tu rentres sans même avoir frappé à la porte, tu n'as aucune manière !

- Oh, t'as vraiment aucun droit de dire ça.

Impossible de savoir si elle se souvenait de la façon dont elle avait pénétré mon propre appartement. Elle laissa juste échapper un « humpf » énervé.

- ... Pourquoi tu m'as suivi ?

- Pourquoi le soleil se lève-t-il ? Pourquoi la lune brille-t-elle ?

- Arrête ça ! Je vais te percer de trous si tu ne me réponds pas !

Alors... Elle menaçait encore de me tirer dessus——— ? Aria avait posé ses mains de chaque côté de sa jupe.

Cela me détendit un peu.

Génial. Elle avait ses pistolets.

- Loi de Butei, article 2 : « Un contrat ne peut être rompu ».

- ...?

- Je te l'ai promis. Je devais revenir en Assault et m'occuper d'une - et d'une seule - affaire avec toi——— Or, l'affaire du Tueur de Butei n'est pas encore réglé, n'est-ce pas ?

- Que... Mais tu ne fais rien ! Tu ne sers à rien ! cria Aria en dévoilant ses canines.

On aurait dit un lion miniature.

- Rentre chez toi ! Je l'ai bien compris grâce à toi——— Je suis une aria ! Il n'y a pas de Partenaire pour moi sur cette planète ! J'ai décidé de combattre le Tueur de Butei, et tous les autres, seule !

- J'aurais aimé que tu me dises ça plus tôt.

Je m'assis sur un des sièges et regardait avec attention les villes qu'on apercevaient en bas.

- ... Rentre chez toi quand on sera arrivé à Londres, je t'achèterai un ticket en classe économique. Tu n'es plus qu'un étranger pour moi ! Ne m'adresse plus la parole !

- J'ai pas toujours été un étranger ?

- Tais-toi ! Interdiction de parler !


Le vol ANA600, balayé de vents violents, avait finit de survoler la baie de Tokyo.

Aria, jambes et bras croisés, étaient assise sur son siège. Elle regardait avec mécontentement à travers le hublot, les joues gonflées.

J'avais l'impression d'avoir manger un plat empoisonné.

Peu importe où nous allions, Londres ou ailleurs, nous y allions. Nous ne pouvions plus qu'attendre.

- ...Chers passagers, nous avons le regret de vous annoncez que nous sommes forcé de contourner la zone de turbulence créée par le typhon. Pour cette raison, nous atteindrons notre destination avec une demi-heure de retard———

L'avion trembla légèrement, comme pour marquer l'information.

Ce n'était pas grand chose mais...

Broum ! Brooouuum— !

Il y eut un grondement de tonnerre très proche.

Flash——— !

Puis, un grand éclair traversa le ciel... Aria se recroquevilla avec un petit cri, les yeux écarquillés.

- Tu as peur ?

- B-Bien sûr que non. Tu dis n'importe quoi ! Ne m'adresse pas la parole ! Ça m'énerve.

Un nouveau coup de tonnerre secoua la cabine—

- Aaah ! cria Aria.

Je ne pus m'empêcher de rire en la regardant.

Ah~ Alors comme ça, Aria le Quadra avait aussi une faiblesse. Les orages.

- Tu peux aller te cacher sous les draps si tu as peur du tonnerre.

- L-La ferme.

- C'est ce que font les petits enfants, non ?

- Espèce de dé-dé-débile !

Brooouuum——— !

Un nouveau coup de tonnerre assourdissant. Aria, totalement paniquée, était incapable de rester immobile. Elle sauta de sa chaise...

Et alla se réfugier dans le lit, sous les draps. Vraiment.

La scène était telle que je me l'étais imaginé... Oubliant la situation dans laquelle nous nous trouvions, je me mis à rire de façon incontrôlable. C'était vraiment une gamine !

- Aria— J'espère que t'as pris des couches de rechange !

- Imbécile de Kinji ! P-Plus tard, je te percerai de trous !

Ahahah ! Elle tremblait de peur.

Broooouuum——— ! Broooouuum——— !

Impossible de savoir si elle était très malchanceuse ou si le pilote était mauvais, mais l'avion semblait se rapprocher de l'orage.

- .......Ki-Kinji.......

Aria, la voix pleine de sanglots, m'appelait de dessous les draps. Incapable d'en supporter davantage, elle se leva et agrippa ma manche.

- D'accord, d'accord. N'aie pas peur. Je vais allumer la télévision.

Je saisis la télécommande de la main qu'Aria ne serrait pas comme une enfant, allumai la télévision et parcourrai les chaines. Des films et anime défilèrent sur l'écran...

Je finis par choisir une chaine qui diffusait ce qui semblait être une série télévisée historique, destinée aux adolescents.

« ... Ces fleurs de sakura qui tombent sur mon corps, tu les as déjà vu, n'est-ce pas~~ ? »

Ah... C'était... Un film historique sur la vie d'un de mes ancêtres.

Un magistrat célèbre, du nom de Kin Tôyama.

D'après ce que m'avait dit mon frère, lui aussi portait dans ses gênes le Hysteria Mode——— Il était exhibitionniste. À chaque fois qu'il se déshabillait, son intelligence et sa force montait en flèche.

- Allez. Regarde ça, tu vas te détendre.

- H-Hum.

Apparemment la règle qu'avait mise en place Aria et qui m'interdisait de parler ne tenait déjà plus.

Sa main, qui tenait ma manche en tremblant, était petite et frêle...

C'était vraiment la main d'une jeune fille normale.

Et si——— Si...

Si en cet instant, c'était une jeune fille ordinaire.

Et si moi, je n'étais qu'un lycéen des plus banal.

- Aria.

Alors, comme ça, je pouvais poser ma main sur la sienne.

- Ki-Kinji...?

Oui.

Comme un camarade de classe normal. Comme un ami.

C'était la moindre des choses que je pouvais faire pour l'empêcher de trembler.

Après avoir hésité quelques secondes, les doigts d'Aria se refermèrent sur ma main. Et à ce moment précis...

Bang ! Bang !

Un grand bruit résonna dans l'avion———

Ce n'était pas un coup de tonnerre, mais un bruit que nous, lycéens Butei, avions l'habitude d'entendre———

Des coups de feu——— !


Je me précipitai hors de la pièce et vit que l'étroit couloir était en plein chaos.

Tous les passagers des douze cabines étaient sortis, ainsi qu'un grand nombre de membres de l'équipage——— Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux qui s'époumonaient, terrifiés.

Je tournai la tête vers l'avant de l'avion d'où était parti les coups de feu et vis que la porte du cockpit était ouverte.

- ...!

J'aperçus la petite hôtesse de l'air effrayée.

Elle trainait le pilote et le copilote hors de la pièce.

Ils ne bougeaient pas, quelque chose avait du leur arriver.

En la voyant lâcher les deux corps dans le couloir, je sortis précipitamment mon pistolet.

- ...Ne bouge plus !

Elle m'envoya un clin d'œil et retourna dans le cockpit.

« Attention please [2], veuillez rester calme. »

Puis, elle sortit de sa poitrine une petite cartouche qu'elle jeta au sol.

Celle-ci vint rouler jusqu'à mes pieds, me glaçant de terreur.

- Kinji ! cria Aria.

Elle avait enfin vaincu sa peur de l'orage et était sortie de la cabine.

Sssssshhhhhh...!

Je connaissais ce son.

C'était——— Une bombonne à gaz.

Sarin, soman, tabun, phosgène, zyklon B. Tous les gaz toxiques que j'avais étudié en Assault me revinrent en mémoire. S'il était puissant, nous étions fichus.

- ...Rentrez tous dans vous cabines et fermez les portes ! hurlai-je.

Je fis marche arrière vers le compartiment, poussant Aria avec moi.

Au moment où nous allions fermer la porte, une grosse secousse secoua l'avion.

Toutes les lumières s'éteignirent, plongeant les passagers dans la panique.

2.

Les signaux de secours rouge étaient les seuls à percer la pénombre qui régnait dans l'avion.

- ... Kinji ! Est-ce que ça va !?

Je tournai la tête vers la voix inquiète d'Aria, analysant ma respiration.

J'arrivai à... respirer. J'arrivai à voir. Aucun de mes membres n'étaient paralysés.

Tous mon corps fonctionnait correctement. Le gaz que l'ennemi nous avait envoyé semblait sans défense.

- Aria. Cette annonce à l'instant... C'était le Tueur de Butei. Comme je le pensais, il est là.

- ... Comme tu le pensais... ? Tu savais que le Tueur de Butei allait se montrer——— ?

Ses yeux camélias étaient écarquillés.

Je décidai de lui raconter tout ce que j'avais deviné en Hysteria Mode.

- Tu crois que les premiers crimes du Tueur de Butei sont les cas de détournement de la voiture et de la moto, mais j'ai découvert qu'il avait aussi détourné un bateau——— et tué un Butei. Sans doute au cours d'un combat direct.

- ... Qu'est-ce qui te fais croire ça ?

- C'est le seul de ses crimes dont tu n'avais pas connaissance, car tu n'as sans doute pas intercepté son signal électrique.

- Oui...

- Ce qui veut dire que le Tueur de Butei n'a envoyé aucun signal électrique. Il ne contrôlait pas le bateau à distance. Il était lui-même sur le bateau !

J'étais cependant encore septique sur une chose. Comment mon frère avait-il pu ne pas réussir à s'enfuir...

- Une moto, une voiture, un bateau... Les moyens de transport auxquels il s'attaque sont de plus en plus gros. Et puis tout à coup, il s'en prend à des choses plus petites. Mon vélo, puis le bus.

- ...!

- Tu comprends maintenant, Aria ? Ce gars te ciblait depuis le début et tu as totalement marché. Il a fait retomber les charges sur Kanae pour te déclarer la guerre. Et maintenant, comme mon frère——— non, comme le Butei qu'il a tué sur le bâteau, il va te combattre directement. C'est... un détournement.

Aria grinçait des dents en m'écoutant.

À ce moment———

Popo—popopo. Popo—. Popo—popo—po—.

Les lumières des ceintures de sécurité et les signaux de secours se mirent à clignoter d'une drôle de manière.

- ... Du morse japonais...

Les mots qui s'échappèrent de la bouche d'Aria me poussèrent à tenter de déchiffrer le message. L'avion était agité de secousses.


Venez-Venez-I.U-c'est-le-paradis.

Venez-Venez-Je suis-au-bar-du-premier-étage.


- ... Il essaye de nous attirer en bas.

- Parfait. Je vais le percer de trous.

Le front plissé, Aria tira les deux pistolets accrochés sous sa jupe.

- Je viens avec toi. Enfin, je ne sais pas si le moi actuel peut t'être d'une grande aide.

- Tu n'as pas à venir.

Brooouuum——— ! Au coup de tonnerre, le corps d'Aria se raidit.

- Je fais quoi alors ?

- ... V-Viens.


Nous suivîmes les points lumineux qui brillaient au sol et descendîmes avec précaution au premier étage.

Je vis le bar, extrêmement luxueux.

Sous le grand lustre...

Il y avait une fille, assise les jambes croisées et accoudée au comptoir. L'hôtesse de l'air que j'avais vu plus tôt.

- ...!?

Nous pointâmes nos pistolets vers elle, sous le choc.

Elle... portait l'uniforme du Lycée Butei.

Un uniforme——— customisé, couvert de frou-frou et de broderies.

Cette jupe gonflée, couverte de pétales d'œillets... C'était celle que portait Riko à Odaiba.

- Vous avez aussi marché dans celui-là, dit l'hôtesse de l'air.

Et elle ôta le fin masque qui lui collait au visage.

En dessous se trouvait———

- ... Riko !?

- Bonsoir [3].

Elle but une petite gorgée du cocktail bleu qu'elle tenait à la main et me fit une clin d'œil. C'était bien Riko.

J'étais sous le choc.

Quand nous nous étions séparé à Odaiba——— Elle avait pris mon Vespa customisé pour se rendre jusqu'à l'aéroport ? Et après s'être déguisé en hôtesse de l'air, elle avait infiltré l'avion grâce à son badge de Butei ...?

- Beaucoup des personnes intelligentes et douées en combat ont hérité de ces capacités. Au lycée Butei, une grande partie de l'élite se trouve dans ce cas. Mais... Ta famille est différente, Olmes.

- ...!

Un tremblement traversa le corps d'Aria quand elle entendit les derniers mots prononcés par Riko. Elle se raidit.

Olmes——— ?

C'était à ça que correspondait le H du nom de famille d'Aria ?

- Qui... es-tu...?!

Riko rit doucement en voyant le front plissé d'Aria.

Une lumière, à travers un hublot, illuminait son visage.

- Mon nom complet——— est Riko Mine Lupin la Quatrième.

... Lupin... ?

Comme... ce Lupin ? Celui des bouquins d'Inquesta, le célèbre voleur français ?

Riko était l'arrière-petite-fille... d'Arsène Lupin ?!

- Mais... Ma famille ne m'appelle jamais Riko. Aucun d'entre eux n'utilise ce prénom si mignon que ma mère m'a donné. À la place, ils disent cette chose si bizarre...

- Bizarre... ? murmura Aria.

- La Quatrième. La Quatrième. La Quatrième. Mademoiselle la Quatrième— Tous le monde, même mes serviteurs, m'appellent de cette façon. C'est horrible.

- Q-Quel est le problème... Tu es bien la quatrième, non ?

Riko lança un regard furieux à Aria.

- ... Bien sûr qu'il y a un problème ! Vous me prenez pour un numéro ? Vous me prenez pour un morceau d'ADN ? Est-ce que je suis un numéro ? Je suis Riko ! Pas un numéro ! Pourquoi êtes-vous tous comme ça !

Elle avait soudainement explosé.

Mais ces cris ne semblaient pas nous être adressés.

Mais. Mais. Qu'est-ce qu'elle avait ?

- Si je ne surpasse pas mon arrière-grand-père, ma vie ne sera jamais ma vie. Juste celle de l'arrière-petite-fille de Lupin. C'est pour cette raison que j'ai rejoint I.U et obtenu ce pouvoir——— Grâce à ça, je vais pouvoir récupérer ce qui m'a toujours été du——— Mon identité !

Aria l'écoutait avec beaucoup d'attention. Moi, je n'y comprenais rien.

- Attends, attends un peu ! Qu'est-ce que tu racontes...!? C'est qui Olmes, c'est qui I.U ? Le Tueur de Butei... c'est vraiment toi !?

- ... Le Tueur de Butei ? Ah, ça...

Le regard de Riko se posa de nouveau sur Aria.

- Ce n'était qu'un petit jeu. Ma véritable cible est Olmes la Quatrième——— Toi, Aria.

Ses yeux était totalement différents de ceux de la Riko que je connaissais.

C'était le regard qu'a un prédateur qui dévisage sa proie.

- Il y a un siècle, nos arrière-grand-pères se sont battus, mais aucun n'a réussit à prendre l'avantage sur l'autre. Si je bats Olmes la Quatrième aujourd'hui, j'aurais dépassé mon arrière-grand-père. Kinji... Tu as parfaitement rempli le rôle que je t'avais donné, tu le sais ?

Son regard animal s'était posé sur moi.

Elle avait retrouvé son air normal, léger. Elle rit.

- Ceux de la lignée des Olmes se doivent d'avoir un Partenaire. Le premier Olmes qui a combattu mon arrière-grand-père en avait un excellent. Je t'ai choisi afin que tu remplisses cette condition.

- Aria et moi... Tout ça c'était...?

- Oui.

Riko avait retrouvé son air normal, léger. Elle rit.

Elle avait fait semblant d'être Riko l'idiote——— ? Tout ce temps ?

- C'est moi qui ait installé la bombe sur ton vélo et qui ait envoyé des signaux électriques extrêmement faciles à intercepter.

- ... Tu savais que je traçais les signaux du Tueur de Butei...!

- Bien sûr que oui~ C'est ta faute, tu es allée à Connect sans cacher tes intentions~ Mais, comme tu ne t'en sortais pas très bien avec Kinji... J'ai un peu aidé les choses avec le détournement du bus.

- C'est aussi toi qui a détourné le bus...!?

- Kinji~ Quel qu'en soit la raison, un Butei ne doit jamais donner sa montre à quelqu'un d'autre, tu le sais ? Si ta montre est déréglée, tu as peu de chance de réussir à avoir ton bus~

Ma montre——— Alors casser ma montre dans la serre faisait aussi parti de son plan ?

Elle avait trouvé l'excuse de me la réparer pour la prendre et en changer l'heure.

Voilà pourquoi je n'avais pas eu le bus de 7h58———

- Alors... tu avais tout orchestré...!

- Oui. Enfin presque. Des évènements inattendus se sont aussi produits. Après le détournement du bus, tu n'as pas devenu le partenaire d'Aria. Et tu es entré en action dès que je t'ai parlé de la mort de ton frère. Je n'avais pas vu ça venir.

Mon grand frère.

- ... Ne me dis pas que... tu... mon frère... !?

Mon grand frère.

Mon idéal, celui que je respectais le plus.

Elle l'avait... !

Je savais.

Je savais pourquoi mon sang bouillait dans mes veines.

Il était mon point faible.

Je ne pouvais pas rester calme quand ça concernait mon frère——— !

- Hihi~ Allez Aria. Ton Partenaire semble contrarié. Battez-vous tous les deux contre moi— !

Riko. Elle était bien Lupin la Quatrième.

Cela faisait encore parti de son plan, c'est ça...!

- Kinji. Je vais t'annoncer une bonne nouvelle. Tu sais quoi, ton grand frère... est actuellement mon amoureux.

- Ferme-la !

- Kinji ! Elle le fait exprès ! Calme-toi !

- Comment pourrais-je me calmer !

Je ne te laisserai plus déshonorer la mémoire de mon frère——— Plus jamais !

Au moment où j'allais appuyer sur la détente de mon Beretta, que je serrais de toutes mes forces.

L'avion fit une nouvelle fois agité d'une secousse.

- ...!

- Ohlala~ ♪

J'eus un court moment d'absence——— et lâchai mon Beretta.

Il glissa au sol derrière moi dans un bruit métallique.

En tournant la tête——— Je vis le visage souriant de Riko. Elle avait braqué son Walther P99 sur moi.

- Non, non [3]. Ça, tu n'as pas le droit. Ne prend pas part à ce combat. Le partenaire de Olmes n'est pas censé l'assister quand il se bat. Il doit juste, de son point de vue de personne normale, découvrir des indices utiles à révéler le véritable potentiel de Olmes. Si tu ne t'entraines pas à...

Alors que Riko continuait distraitement son raisonnement——— Aria entra en action.

On aurait vraiment dit un petit lion.

Elle tapa du pied sur le sol et dirigea ses deux pistolets jumeaux sur Riko.

Elle pensait sans doute pouvoir gagner vu l'arme que tenait son ennemie.

Habituellement, lors des combats rapprochés entre Butei, vu que ceux-ci portent leurs vestes par-balles, les balles servent plus à assener des « coups » à l'adversaire qu'à véritablement tuer.

En ce moment, le plus important était donc le nombre de balles qu'elles avaient chacune.

Si sous la jupe gonflée de Riko se trouvait deux Uzi de vingt ou trente balles, elle aurait eu un avantage énorme. Mais, le Walther qu'elle tenait dans sa main ne pouvait en contenir que seize.

Quand à Aria, son Colt Government en avait sept. Huit, si elle avait déjà une dans la chambre.

Ses deux Colt équivalaient donc à seize balles. Comme son ennemie.

Mais———

- Aria. Arrête de croire que tu es la seule avec deux pistolets~

Riko jeta son verre à cocktail et de sa main maintenant vide———

Tira un deuxième Walther P99 de sous sa jupe.

- ...!

Mais, ce n'était pas suffisant pour arrêter Aria.

Bang ! Bang ! Elle attaqua Riko en combat rapproché.

- Kss... Espèce de...!

- Haha ! Hahahaha~ !

Aria et Riko tiraient à bout portant.

Loi de Butei, article 9.

Peu importe la situation dans laquelle il se trouve, un Butei ne doit pas tuer.

Aria, suivant cette règle, ne visait pas la tête de Riko.

Et Riko, de la même façon——— ne visait pas la tête d'Aria.

Comme dans un combat à main nu, elles se touchaient presque.

La technique Butei pour les combats rapprochés consistait à tirer sur l'adversaire tout en esquivant ses tirs.

Bang ! Bang !

Les balles se figeaient dans les murs et le plancher. Aucune n'atteignait sa cible.

- ... Ah !

Quand Aria fut à cours de munitions, elle saisit les bras de Riko.

On aurait presque dit qu'elles s'enlaçaient.

Puis, les pistolets de Riko furent eux aussi vides.

Parfait ! En combat à main nu, Aria aurait l'avantage——— !

- Kinji !

J'avais commencé à agir avant même qu'elle ne m'appelle.

Schalk.

J'avais tiré mon couteau papillon, héritage de mon grand frère, et l'avait fait tourné dans ma main.

Sa lame était rouge sous la lumière des signaux de secours.

- Riko, c'est terminé !

Je m'approchai lentement d'Aria par derrière, focalisé sur ses deux pistolets, quand...

- Quel hasard que tu sois toi aussi un Quadra, Aria~ dit Riko. Ça nous fait beaucoup de points communs... Nos ancêtres, notre beauté, notre... titre.

- ...?

- Oui, on m'a donné le même surnom que toi, Aria. « Riko la Quadra ». Cependant...

Je me gelai sur place.

Sans m'en rendre compte.

Devant cette vue si incompréhensible.

C'était quoi... ça ?!

- Ton Quadra n'est pas parfait. Car tu ne connais pas encore... ce pouvoir——— !

Ssshh... Ssshh.

Les deux couettes de Riko——— telle les cheveux de Méduse, se mirent à bouger———

Slash.

Une des mèches s'empara d'un couteau caché dans le dos de Riko et frappa Aria.

- ...!

Aria, encore sous le choc, réussit à esquiver le coup mais———

La deuxième couette avait elle aussi saisit un couteau et du sang frais gicla à la seconde attaque.

- Aah ! cria Aria, en tombant à la renverse.

Du sang rouge, écarlate, coulait de deux entailles qu'elle avait au visage.

- Haha... Haha... Cher arrière-grand-père. Qui aurait cru qu'en 108 ans la différence de niveau entre nos deux familles serait si énorme. Ce n'est même pas un combat. Non seulement elle n'a pas réussit à trouver un partenaire, mais elle n'est même pas capable d'utiliser son propre pouvoir ! J'ai gagné ! J'ai gagné~ ! Aujourd'hui, Riko est enfin Riko ! Haha ! Hahaha ! Hahahaha !

Riko criait presque———

Ses cheveux saisirent Aria, toujours au sol.

Ils avaient l'air très résistants. Contre toute attente, ils soulevèrent facilement une Aria ébahie——— et la jetèrent à mes pieds comme une poupée de chiffon.

- Aria... Aria !

Le visage d'Aria était couvert de sang et ses yeux étaient fermés——— Elle n'avait pas lâché ses pistolets.

Riko tendit la langue vers un des couteaux ensanglanté que tenait sa mèche et le lécha, aux anges.

J'avais du mal à croire ce que je voyais.

Cette fille était un monstre.

Je devais m'enfuir d'ici avec Aria !

J'entendis le grand rire de Riko derrière moi.

« Hahahaha——— ! Dis, dis~ Nous sommes dans un avion, où comptes-tu t'enfuir ? »

3.

Je portai Aria comme une princesse, comme la dernière fois——— Elle était terriblement légère.

Les êtres humains paraissent toujours plus lourds quand ils sont éveillés.

Aria était inconsciente. Son corps était sans vie.

Je décidai de retourner dans sa suite et la déposait doucement sur le lit.

Puis, je pris une des serviettes et essuyai le sang qui lui maculait le visage.

- Ah... gémit Aria.

Elle avait une profonde entaille au dessus de la tempe, derrière ses cheveux.

C'était très mauvais——— Une artère était touchée.

Peut-être pas une artère aussi importante que la carotide, mais il allait quand même falloir arrêter l'hémorragie——— !

- Tiens bon... Ta blessure est légère !

Je sortis à toute vitesse un pansement de ma trousse de secours Butei et le posai avec soin sur sa plaie. Le pansement imbibé de vaseline arrêterait le saignement, mais ça ne serait que temporaire.

Aria eut un faible sourire en entendant mon mensonge. Impossible de savoir si elle m'avait cru.

- Aria !

J'eus un mauvais pressentiment et trifouillai dans les poches réservés aux stylos de ma trousse de secours. J'en sortis enfin une petite seringue marquée « Razzo ».

- Du Razzo——— Ok ! Tu n'as pas d'allergie !?

- ... N-Non...

Le Razzo était un composé de morphine et d'adrénaline. En résumé, c'était un anti-douleur et un calmant très puissant, capable de remettre sur pied n'importe qui.

- Le Razzo doit être injecté directement dans le cœur, c'est d'accord ? L'avertis-je. Je n'ai pas d'autre choix...

Je m'agenouillai sur le lit, les jambes de chaque côté du petit corps d'Aria.

Et avançai les mains vers son uniforme.

- ... S-Si tu fais... des trucs louches... je te...

- Oui, tu dois aller mieux et me percer de trous——— !

J'ouvris la fermeture éclair de sa veste et la rabattis de chaque côté.

- Urg...

Aria eut un petit frisson———

Devant moi se trouvait ce soutien-gorge, aux motifs en forme de cœur, pique, carreau et trèfle.

Sa peau était aussi blanche que de la porcelaine. C'était le dernier vêtement qui protégeait ses adorables seins de jeune fille.

Les battements de mon cœur s'accélérèrent.

Être aussi excité dans un tel moment...

Mais, aaah, merde ! Comment faisait-elle pour être aussi mignonne ?

- Aria...! l'appelai-je.

Je posai une main tremblante sur sa poitrine couleur porcelaine et tâtai, cherchant le sternum.

Son cœur se trouvait——— deux centimètres au-dessus de mes doigts. Près de son soutien-gorge.

- Ki-Kinji...

- Ne bouge pas.

- ... J-J'ai... peur... murmura Aria d'une voix tremblante.

Avec les dents, j'enlevai le bouchon qui fermait la seringue que je tenais dans ma main droite.

- ... Aria, tu m'entends !? Je vais te l'injecter !

Elle ne répondit pas.

Elle ne bougeait plus du tout.

Son cœur——— avait cessé de battre !

Aria !

- ... Reviens à toi !!


Flic.


J'avais plongé d'un geste sec la seringue dans sa poitrine.

Je devais enfoncer le médicament dans le cœur d'Aria. Moins je réfléchirai et mieux ça serait. Si j'hésitai, je le manquerai à tous les coups.

- ...!

Aria eut un spasme.

Son visage se tordit sous l'effet puissant de la drogue.

Mais rien ne pouvait moins m'importer.

C'était la preuve qu'elle était vivante, qu'elle était revenue à elle.

- Ah...!

Aria ouvrit en grand sa petite bouche tremblante, tentant d'aspirer le plus d'air possible.

Comment allait-elle...?

Du sang commençait à remonter dans son visage et sa respiration se faisait de plus en plus forte.

- ... Ah !

Elle se redressa d'un bond, comme un zombie d'un film d'horreur.

- Je... Quoi !? C-C-C-C'est ! C'est quoi ça ! M-Mes seins !?

Apparemment, la drogue était si forte que ses souvenirs étaient encore un peu confus.

- K-Kinji——— ! Encore toi, hein ! Tu... Pourquoi tu veux absolument voir mes seins ! Tu veux te moquer de moi parce qu'ils sont petits ! Et alors, je m'en fiche ! Ils ne grossiront plus ! Peu importe ! C'est comme ma taille, je ferais 1m42 toute ma vie !

Elle était si gênée que son visage et son corps étaient rouge tomate. Elle tentait de fermer la fermeture éclair de sa veste quand elle remarqua enfin la seringue qui était plantée dans sa poitrine.

- Aaaah——— !

Elle laissa échapper un grand cri qui n'avait rien de classe et tira de toutes ses forces sur la seringue.

- A-Aria, souviens-toi ! Tu as été battu par Riko et je t'ai injecté du Razzo———

- Riko.... Riko——— !

Aria se rhabilla en deux-trois mouvements et se leva en s'emparant de ses deux pistolets posés sur le lit.

Avec un regard féroce, elle se dirigea vers la porte de la suite, les jambes vacillantes.

———Oula.

Le Razzo était une drogue puissante, mais c'était aussi un stimulant.

Elle semblait avoir totalement perdu le sens des réalités, son corps ne devait pas très bien supporter le médicament.

Elle n'était pas en condition pour un combat contre Riko——— !

- Aria, attends ! Tu n'as pas réussi à la battre tout à l'heure !

Je me mis devant la porte, lui coupant le passage, et saisis les deux pistolets qu'elle tenaient dans ses mains.

- Ça n'a aucun rapport ! Lâ-che-moi ! Va te cacher dans un coin si tu as peur ! criait Aria en dévoilant ses canines.

Elle n'arrivait pas à se libérer de mon emprise.

- A-Arrête de faire autant de bruit, Aria ! Si Riko nous entends——— Elle va savoir dans quelle suite on se trouve et deviner qu'on n'est pas capable de travailler en équipe !

- Je m'en fous ! Je suis une aria, je vais m'occuper de Riko toute seule ! Tu sais quoi, tu aurais mieux fait de ne pas venir me sauver !

Les deux pupilles écarlates d'Aria qui me dévisageaient étaient remplies de larmes d'énervement.

Que faire ? Je n'arrivais pas à la calmer.

- Et puis, tu me détestes non ? Tu me l'as dis le jour où nous sommes allés à Oumi, quand on cherchait le chat ! Je——— Je m'en souviens très bien !

Aah, tu voudrais pas faire un peu moins de bruit ?

Je devais trouver un moyen de faire taire ses cris perçants.

Mais je ne pouvais pas lâcher ses deux pistolets ou, à tous les coups, elle allait me tirer dessus et réussir à sortir de la pièce.

———Qu'est-ce que je pouvais faire ?

... Il y avait bien une solution.

Un ultime moyen qui toucherait un des points faibles d'Aria.

Mais si je faisais ça———

J'allais très certainement entrer en Hysteria Mode.

Dans cet Hysteria Mode rempli de souvenirs si douloureux, dans cet Hysteria Mode qui avait causé la perte de mon grand frère.

Je m'étais promis de ne jamais montrer ce côté de moi que je détestais tant... et en particulier aux filles.

Mais... Mais !

Mais en cet instant, c'était la seule solution !

Riko devait sûrement être en train de nous chercher. Non, elle devait même sûrement être déjà derrière la porte.

Si elle nous entendait nous disputer, elle allait faire irruption dans la pièce.

Et la suite était facile à deviner.

Moi, désarmé, et Aria——— Elle allait nous tuer——— !


« Je m'en souviens très bien ! Tu m'as dis « je te déteste » ! Et j'ai fais comme si de rien n'était mais——— Je pensais vraiment que tu aurais pu être mon Partenaire et tu as dit que tu me détestais ! ———Tu sais, ça m'a vraiment fait mal——— »


Aaah, Aria.

———Pardonne-moi !


« Alors, c'est bon ! Vu que tu me détestes, je peux faire ce que je veux ! Vu que tu me détestes——— »


Je fis taire Aria.

En posant mes lèvres.

Sur les siennes.


  1. Aéroport international de Tokyo.
  2. En anglais dans le texte.
  3. 3.0 3.1 En français dans le texte.


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