Zero no Tsukaima - Français : Volume 3 Chapitre 1

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Chapitre 1 : La lignée du Zéro (50%)

À la fin de la rue Bourdonne où se situait le palais de Tristain, des membres de la Garde Magique patrouillaient la zone devant les portes du palais du haut de leurs montures. « La guerre est imminente. » Cette rumeur avait commencé à se répandre dans la ville quelques jours auparavant. On disait qu’il ne fallait plus grand chose pour que « Reconquista », la faction aristocrate ayant conquis Albion, ne se mette à envahir Tristain.

Dans un tel climat, les soldats gardant le palais ne pouvaient s’empêcher d’être tendus. Dans les cieux du palais royal, les créatures magiques et navires étaient interdit de vol, et chacune des personnes entrant dans le palais était minutieusement identifiée et fouillée.

Les tailleurs, les patrons de pâtisseries ou les marchands n’étaient pas épargnés, ils étaient stoppés et inspectés aux portes afin d’éviter que des mages déguisés par une illusion ou des personnes sous le contrôle d’un enchantement puissent s’infiltrer dans le palais.

À cause de cette tension, lorsqu’un dragon de vent apparut dans les airs au-dessus du palais, la garnison des gardes mages fut en état d’alerte.

La Garde Magique était composée de trois corps qui gardaient le palais royal à tour de rôle. Lorsqu’un devait le faire, les deux autres se reposaient ou s’entraînaient. Ce jour-là, c’était le corps de la Manticore. Chevauchant leurs manticores, les nobles volèrent droit vers le dragon de vent. Il y avait 5 silhouettes sur son dos, ainsi qu’une taupe géante retenue par la bouche du dragon.

Les gardes mages les avertirent qu’il s’agissait d’une zone de vol prohibée mais le dragon de vent, ignorant leurs mots, atterrit dans la cour du palais.

Sur le dragon se trouvait une très belle fille aux cheveux d’un rose blond, une grande dame avec des cheveux d’un rouge ardent, un garçon blond, une fille portant des lunettes, assez petite, et un garçon aux cheveux noirs. Ce garçon transportait une épée à deux mains derrière son épaule.

Les gardes de la manticore encerclèrent rapidement le dragon de vent et tirèrent leurs baguettes en forme de rapière, se mettant ensuite en garde, déjà prêts à lancer leurs sorts. Un homme taillé de roc et moustachu hurla un ordre aux intrus à l’air si suspect.

« Vos baguettes à terre ! »

En retour, l’expression des intrus devint hostile, mais la petite fille aux cheveux bleus parmi eux fit non de sa tête.

« Palais royal. »

Le groupe consentit avec une certaine réserve et, comme demandé, jetèrent leurs baguettes au sol.

« Voler au-dessus du palais royal est actuellement interdit. Ne le saviez-vous pas ? »

Une fille aux cheveux d’un rose blond sauta doucement du dragon et se présenta d’une voix ferme :

« Je suis la troisième fille du duc de La Vallière, Louise Françoise, et non quelqu’un de louche. Je demande une audience avec sa Grandeur, la princesse. »

Le commandant tordit sa moustache en regardant intensément la fille. Il connaissait le Duché de Vallière : Après tout, ils étaient une famille de nobles très renommée.

Le commandant baissa son arme.

« Vous êtes la troisième fille du Duc de la Vallière ? »

« Bien sûr. »

Louise se redressa et regarda droit dans les yeux du commandant.

« Je vois… Vous avez les yeux de votre mère. Soit, quel est la raison de votre présence ? »

« J’ai bien peur d’être dans l’incapacité de vous le dire. C’est un secret. »

« Alors je me vois dans l’obligation de refuser votre demande. Je ne peux vous permettre une audience avec sa Grandeur sans savoir votre but. Je pourrais perdre ma tête à cause de choses de ce genre ! » répondit-il, d’un ton inquiet.

« Ce n’est pas comme si nous pouvions le révéler ! » cria Saito tout en sautant du dos du dragon de vent.

Suite à la réplique de Saito, le commandant le scruta. Il avait un visage jeune. Des vêtements qu’il n’avait jamais vus auparavant. Un petit nez. Un teint jaune. Une épée à deux mains attachée derrière ses épaules.

Bien que son origine fût tout sauf claire, le fait qu’il n’était pas un noble était certain.

« Quel impoli roturier. Ce n’est pas ainsi que devrait parler un serviteur à un noble. Faites silence. »

Saito fronça ses sourcils et se tourna vers Louise : C’était beaucoup trop pour lui. Certes, il n’était même pas du niveau d’un serviteur, il était un familier, mais le ton dédaigneux du commandant l’enrageait. Serrant la poignée de Derf derrière son épaule, Saito demanda à Louise :

« Dis, Louise. Je peux m’occuper de ce gars ? »

« Arrête de fanfaronner. Ce n’est pas parce que tu as battu Wardes que tu peux te permettre d’agir avec autant d’arrogance. »

En entendant leur conversation, le commandant fit des yeux ronds. Wardes ? Wardes, comme le Vicomte Wardes, le commandant du corps du Griffon ? Vaincu ? Qu’est-ce que cette histoire invraisemblable ?

Décidant de ne pas y penser plus, le commandant leva sa baguette magique à nouveau.

« Au nom du fondateur, qui pouvez-vous bien être, vous tous ? Quoiqu’il en soit, je ne peux pas vous autoriser à voir sa Grandeur. »

Le commandant s’exprima d’une voix dure. La situation commençait rapidement à échapper à leur contrôle. Louise fixa Saito.

« Q-Quoi ? »

« C’est à cause de toi et de ton bavardage inconsidéré qu’ils nous pensent suspicieux ! »

« Tout est de la faute de cet homme à la barbe et de sa stupide attitude ! »

« Ferme-la. Tu aurais juste dû garder ta bouche fermée ! »

Voyant cette scène étrange devant lui, le commandant en profita : Les gardes mages levèrent tous leurs baguettes.

« Arrêtez-les ! »

Conformément aux ordres du commandant, les mages commencèrent leurs incantations quand soudainement… Une personne parée d’un manteau violet apparut des portes du palais. Voyant Louise encerclée par les gardes mages, elle courut vers elle comme si sa vie en dépendait.

« Louise ! »

Remarquant la silhouette d’Henrietta fonçant vers elle, le visage de Louise brilla tel une rose fleurissante.

« Princesse ! »

Sous les regards des gardes mages, les deux s’enlacèrent l’une l’autre.

« Tu… Tu es revenue saine et sauve. J’en suis vraiment heureuse. Louise, Louise Françoise… »

« Princesse... »

Les yeux de Louise commencèrent à se troubler par des larmes naissantes.

« La lettre... Je l’ai ramenée. »

Passant sa main dans la poche de sa poitrine, Louise en sortit doucement la lettre. Henrietta acquiesça et serra avec détermination les mains de Louise.

« Tu es véritablement ma meilleure amie. »

« Vos mots sont trop gentils, Princesse. »

Cependant, après avoir remarqué l’absence de Wales dans le groupe, l’expression d’Henrietta s’assombrit.

« Je m’y attendais… Prince Wales s’est sacrifié pour son royaume. »

Louise ferma les yeux et acquiesça doucement.

« …Mais, pourquoi le Vicomte Wardes est absent ? A-t-il prit une autre route ? Ou est-t-il… peut-être… tombé au champ de bataille ? Mais, si c’est le Vicomte, ça ne devrait… »

La mine de Louise était sinistre. Avec beaucoup de mal, Saito se décida à l’expliquer à Henrietta.

« Wardes était un traître, Princesse. »

« Un traître ? »

Une ombre s’insinua dans l’expression d’Henrietta. Puis, remarquant les regards fixes du corps de la Manticore autour d’eux, Henrietta s’expliqua brièvement.

« Ce sont mes invités, commandant. »

« Soit. »

En entendant cela, le commandant rangea sa baguette, avec un peu de mauvaise volonté, et ordonna à ses troupes de faire de même.

Henrietta se tourna à nouveau vers Louise.

« Que vous est-il arrivé exactement lors de ce voyage ? … Quoiqu’il en soit, retirons-nous tous les deux dans ma salle avant de continuer. Vous autres, prenez s’il-vous-plaît du repos dans les autres salles. »

Laissant Kirche, Tabitha et Guiche dans la salle d’attente pour les audiences, Henrietta amena Saito et Louise dans sa propre chambre. Henrietta s’assit dans une petite chaise délicatement faite et plaça ses coudes sur son bureau.

Louise expliqua l’entière situation à Henrietta.

De quelle manière Kirche et les autres les avaient rejoints en route.

De quelle manière ils avaient pris un bateau pour Albion et furent ensuite attaqués par des pirates.

Leur découverte du fait que le capitaine des pirates était le Prince Wales.

Le refus de fuir du Prince Wales, même s’il en avait la possibilité.

Eux deux ratant le navire à cause du mariage avec Wardes.

La soudaine révélation de la vraie nature de Wardes au milieu du mariage… son meurtre du prince et son vol de la lettre de Louise… qui fut ensuite récupérée.

… À quel point les ambitions de la « Reconquista » étaient grandes… D’unir tout Halkeginia à leur but suprême de libérer les Terres Sacrées des elfes.

Même si l’alliance entre Tristain et Germania était sauve, Henrietta continuait à se désoler.

« Ce Vicomte était un traître… Comment cela se peut ? D’avoir un traître parmi les gardes mages… »

Regardant la lettre qu’elle avait écrite à Wales, des larmes se formèrent et se mirent à couler sur ses joues.

« Princesse… »

Louise tenait silencieusement les mains d’Henrietta.

« C’est moi qui ait pris la vie du Prince Wales. Après tout, c’est moi qui ai choisi le traître comme messager… »

Saito nia de la tête.

« Le Prince avait déjà prévu de rester dans son royaume. Ce ne fût pas la faute de votre Grandeur. »

« Louise, a-t-il, au moins, lu ma lettre ? »

Louise acquiesça.

« Oui, Princesse. Prince Wales a lu la lettre de votre Grandeur. »

« Donc, Prince Wales ne m’aimait pas. »

Henrietta nia de sa tête avec regret.

« Alors… Même après que vous ayez demandé au Prince de s’échapper ? »

Henrietta acquiesça en regardant la lettre de ses yeux encore troublés par les larmes.

Louise se rappela des mots de Wales. Il persévérait à lui dire qu’ « Henrietta ne m’a pas dit de m’enfuir ». C’était tout comme Louise l’avait pensé : Un mensonge.

« Ahh, tous les espoirs sont morts avec toi. Que vais-je faire moi, mon amour perdu ? »

Henrietta le murmura dans un souffle, toujours choquée.

« L’honneur était-il plus important que moi ? »

Mais Saito avait compris les choses différemment. Wales était resté non parce qu’il voulait protéger son honneur, mais plutôt afin de protéger Henrietta des problèmes… Et de montrer aux traîtres que les familles royales d’Halkeginia n’étaient sûrement pas quelque chose à prendre à la légère.

« Ce n’est pas tel que vous le pensez, Princesse. C’était parce qu’il ne souhaitait causer aucun problème à Tristain. Du moins, je l’ai compris comme ça. »

Henrietta regarda inexpressivement Saito.

« Pour ne pas me causer de problèmes ? »

« Sa fuite, disait le prince, aurait juste donné aux traîtres une parfaite excuse pour envahir Tristain. »

« Même si le Prince Wales ne s’était pas réfugié à Tristain, il y avait une grande chance qu’ils nous envahissent. Mais, sans une raison valable de le faire, la paix peut être préservée. Au prix de sa vie, il essaya d’empêcher le début d’une guerre. »

« … Même dans cette situation, il ne voulait pas causer de problèmes. Sans doute… »

Henrietta dit cela puis, soupirant profondément, regarda dehors par la fenêtre.

Saito répéta lentement les mots de Wales dont il se rappelait.

« Je me suis battu avec bravoure, je suis mort avec courage. Ceci… C’est ce qu’il m’a demandé de dire. »

Henrietta répondit par un sourire triste. Quand une princesse, aussi belle qu’une fragile rose, était ainsi, l’air lui-même devenait pesant. Le cœur de Saito souffrit à cette vue.

Henrietta, reposant ses coudes sur une table à côté d’une belle statue taillée dans le marbre, demanda tristement :

« Se battre avec bravoure, mourir avec courage. C’est votre privilège en tant qu’homme. Mais ceux qui sont laissés derrière, que sont-ils censés faire ? »

Saito était forcé au silence. Il n’avait rien à répondre. Baissant sa tête, et assez mal-à-l’aise, il frappa doucement de son pied le canapé.

« Princesse… Si seulement j’avais plus essayé de convaincre le Prince Wales. »

Henrietta se leva et attrapa la main de Louise entre les siennes pour stopper son murmure.

« Tout va bien, Louise. Tu as accompli de manière splendide ta mission en me ramenant la lettre. Je ne t’avais jamais dit de lui dire de s’échapper, donc ne t’inquiète pas à ce sujet. »

Henrietta ria un peu en souriant.

« Maintenant qu’il n’y a plus aucun obstacle à mon mariage, notre pays va être capable de former une alliance avec Germania sans problèmes. Dans une telle situation, il ne sera pas très simple pour Albion de nous envahir. La crise est surmontée, Louise Françoise. »

Henrietta dit cela avec autant d’enthousiasme qu’elle le pouvait.

Louise prit de sa poche le Rubis de l’Eau qu’Henrietta lui avait confiée.

« Princesse, tenez, je vous le rends. »

Henrietta refusa.

« Garde-le, s’il-te-plaît. C’est le moins que je puisse faire pour exprimer ma gratitude. »

« Je ne peux oser accepter un tel trésor. »

« Pour une telle loyauté, une récompense adéquate doit être attribuée. C’est bon, mets-le. »

Louise acquiesça et l’enfila à son doigt.

En voyant ça, Saito se rappela de l’anneau qu’il avait pris des mains du Prince Wales. Le sortant de la poche arrière de son pantalon, il le plaça dans les mains d’Henrietta.

« Princesse, ceci est un mémento du Prince Wales. »

Tout en acceptant l’anneau, Henrietta manqua de souffle sous l’effet de la surprise.

« N’est-ce pas le Rubis du Vent ? L’as-tu eu du Prince Wales ? »

« Oui. Avant de mourir, il m’a passé l’anneau. Il m’a dit de le donner à votre Grandeur. »

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En vérité, Wales était déjà mort quand il l’a retiré de son doigt… Mais Saito l’a dit ainsi. Il l’a dit ainsi, croyant que cela aiderait le coeur blessé d’Henrietta à guérir, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Henrietta mit le Rubis du Vent à son doigt. Puisqu’il était pour Wales, il était trop large pour les siens… Mais quand Henrietta murmura le sort “Diminution”, l’anneau devint de plus en plus étroit et finalement atteignit la taille parfaite pour son doigt.

Henrietta caressa tendrement le Rubis du Vent. Se tournant vers Saito, elle lui fit un sourire timide.

« Merci, gentil familier. »

Un sourire triste rempli de chagrin, mais aussi un sourire de gratitude envers Saito. Son sourire était si noble que Saito fut paralysé par sa beauté, et ne put que marmonner de manière incohérente en réponse.

« Cet homme, il est mort bravement. N’est-ce pas ? »

Saito acquiesça aux mots d’Henrietta.

« Oui. Ce fut le cas. »

Henrietta, en regardant la douce brillance du Rubis du Vent, déclara doucement :

« Alors je… Je vais vivre bravement aussi. »


•••


Durant le vol par dragon du Palais Royal à l’Académie de la Magie, Louise ne dit pas un mot. Peu importe à quel point Kirche insistait pour savoir le contenu de la lettre qu’Henrietta avait écrit à Wales, Louise et Saito gardèrent leurs lèvres scellées.

« Eh, n’allez-vous pas au moins me dire quel était votre mission ? Puis, que le Vicomte soit un traître, cette histoire est vraiment choquante. »

Kirche regarda fiévreusement Saito.

« Quoiqu’il en soit, mon chéri l’a attaqué ? »

Saito, après avoir vérifié d’un coup d’œil au visage de Louise s’il pouvait, acquiesça.

« O-oui. Mais il s’est échappé… »

« Même, c’est déjà un exploit ! Eh, quelle était votre mission exactement ? »

Saito baissa la tête. Louise s’enfonça encore plus dans le mutisme.

Kirche fronça les sourcils puis se tourna vers Guiche.

« Eh, Guiche ! »

« Quoi ? »

Avec une fausse rose dans la bouche, Guiche, jusque-là dans la lune, se tourna vers elle.

« Sais-tu ce qu’il y avait dans la lettre que la Princesse Henrietta nous avait envoyé récupérer ? »

Guiche, tout en fermant les yeux, répondit :

« Je ne le sais pas vraiment. Seul Louise le sait. »

« Louise le Zéro ! Pourquoi tu ne me le dis pas ?! Eh, Tabitha ! Qu’est-ce que tu en penses ? Moi, je pense que je suis prise pour une idiote ! »

Kirche secoua Tabitha alors qu’elle lisait un livre : Sa tête suivit le mouvement de son corps afin de pouvoir continuer à lire tranquillement.

Suite aux tremblements créés par Kirche, le dragon de vent perdit son équilibre et fut forcé de décélérer brutalement. Guiche, étant le plus bas sur le dragon, n’arriva plus à se tenir et tomba. « Gyaaaaaa ! » cria t-il lors de sa chute, mais comme c’était Guiche, personne n’y prêta attention. À mi-chemin, il sortit sa baguette et utilisa « Lévitation ». Il flotta doucement jusqu’au sol, évitant ainsi la mort de justesse.

Louise perdit elle-aussi son équilibre, mais Saito l’empêcha doucement de tomber en soutenant sa taille de sa main, afin de donner un appui à son corps. Louise rougit en voyant sa main sur sa taille.

Ce matin, quand l’on s’enfuyait d’Albion, Saito m’a embrassé. À ce moment, j’ai prétendu être endormie.

Mais pourquoi ? Pourquoi l’avoir prétendu ?

Et si la cause était l’amour ?... Cependant, je ne veux pas admettre une pensée pareille comme vraie, Saito est mon familier ; En plus, il n’est même pas un noble.

Rien qu’imaginer aimer une personne qui n’était pas un noble était dur pour elle. « Les nobles et les roturiers sont deux sortes différentes d’êtres humains. » … Louise ayant grandi avec ce genre de croyances, son trouble tournait en perplexité. Enfin, la vérité de ces sentiments comptait peu pour l’instant.

Finalement, sentant la main de Saito bouger un peu autour de sa taille, Louise cria avec colère :

« Ê-être si audacieux, j-je vais me mettre en colère si tu continues ! »

« Tu semblais sur le point de tomber. Comme Guiche. » répondit Saito, en rougissant lui-aussi.

« Aucun problème, même si Guiche tombe, c’est juste Guiche. » affirma Louise, toujours un peu troublée par ce qui venait de se passer.

« C-c’est que, lui, même s’il tombe, il n’aura aucun souci. Mais toi, ça serait gênant si tu tombais, puisque tu ne peux pas utiliser la magie. »

« Un simple familier comme toi ose insulter son maître ? »

Louise prit une brève aspiration et détourna rapidement son regard. Cependant, elle ne semblait pas fâchée.

« Tu deviens trop audacieux. Pff. »

Bien qu’elle maugréa et se plaignit, elle n’essaya pas de retirer la main de Saito de sa taille. Au contraire, elle s’appuya et se blottit contre lui. Elle continua tout de même à regarder ailleurs. Saito jeta un bref regard au visage de Louise.

Ses joues blanches étaient légèrement teintes de rose et elle mordait doucement sa lèvre inférieure. Même si Henrietta était magnifique… Louise était incroyablement mignonne, pensa t-il. Il appuya un peu plus sa main sur sa taille, tout en sentant sa taille et ses cuisses être serrées un peu plus contre son corps.

C’est alors que Kirche se tourna dans leur direction et murmura légèrement :

« Depuis quand êtes-vous aussi proches, tous les deux ? »

Louise, réalisant soudain comment cela devait apparaître aux autres, rougit furieusement et envoya Saito, en plein rêve éveillé, dans les nuages, en le poussant.

« Rien n’est arrivé ! Abruti ! »

Le cri de Saito résonna derrière lui durant sa chute, mais avant qu’il ne s’écrase au sol, Tabitha, tout en lisant un livre, bougea mollement sa main et jeta le sort de « Lévitation » sur Saito.

Saito atterrit doucement dans la plaine et vit Guiche, marchant depuis sa chute sur la route au milieu de la verdure avec un sourire amer.

Guiche s’arrêta alors et s’adressa à Saito avec son snobisme habituel.

« Toi aussi tu es tombé, non ? »

Saito répondit de manière lasse.

« J’ai été jeté par-dessus bord. »

« I-ils ne reviennent pas, n’est-ce pas ? »

Saito leva les yeux au ciel. Dans le ciel bleu, un dragon de vent disparut rapidement à l’horizon.

« … On dirait bien. »

« Bien, marchons alors. Dire que cela va prendre la moitié d’un jour à pied. »

Avec une mine déprimée, Guiche commença à marcher. Saito n’était pas sûr de la raison mais quelque part, il se sentait un peu impressionné par Guiche.

« D’ailleurs, tu… euh… comment dire… Il y a quelque chose que je souhaitais te demander. Dis-moi s’il-te-plaît. »

Guiche le marmonna à Saito tout en trifouillant de ses doigts sa rose artificielle.

« Quoi ? »

« Sa Grandeur… eh bien… a-t-elle dit quelque chose à mon propos ? Est-ce vrai qu’elle va me récompenser de cette mission avec la promesse d’avoir ce rendez-vous secret dont je lui ai parlé dans ma lettre ? »

Pour un moment, Saito ressentit de la pitié envers Guiche. Henrietta n’avait même pas mentionné la lettre « G », du nom de Guiche, dans leur conversation.

« Mettons-nous en route. »

Saito, faisant comme s’il n’avait rien entendu, augmenta son allure. Guiche le poursuivit.

« Eh, est-ce vrai ou non ? »

« Allez, marche. C’est bon pour ton corps. »

« Quo-oi, t-tu, Sa Grandeur, Je… »

Sous les chauds rayons du soleil, les deux continuèrent à marcher en direction de l’Académie de la Magie.


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