Papa no Iu Koto o Kikinasai!:Tome 1 Chapitre 1

From Baka-Tsuki
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Chapitre 1 – Yuuta va à l’université[edit]

Après avoir repris connaissance, je me mis à parcourir la pièce dans laquelle je me trouvais d’un regarde hébété, je m’aperçus que la pièce ne m’était pas familière.

"Tu t’es finalement réveillé Segawa Yuuta-kun, en première année de littérature."

Une lumière éblouissante me perça les yeux. Le point d’origine se trouvait devant moi. La lumière semblait venir d’une lampe de bureau ou d’un objet approchant. Je distinguai une ombre juste derrière. Mais comment cette personne connaissait mon nom ? Et ma classe ?

"Uuu……. Urgh!"

Dès que j’ouvris la bouche, l’envie de régurgiter se fit sentir.

Je me sentais mal ….. Mon esprit était totalement vide, je ne pouvais pas réfléchir.

"Tu n’es qu’en première année mais tu as bu jusqu'à en vomir, tu as vraiment des tripes."

L’homme parla de nouveau. Bien qu’il parlait d’un ton autoritaire, sa voix se plaçait plutôt dans les aigus et la silhouette derrière la lumière était assez large.

"Cependant, tu sais comment t’attirer des ennuis"

"Errr. J-… J’ai fait quelque chose de mal ?"

"Quelque de chose de mal ? Je ne peux répondre que par l’affirmative !"

La silhouette éleva encore plus la voix.

"Regarde par toi-même !"

L’homme détourna la lampe et l’orienta vers un coin de la pièce.

Une femme était affalée sur le sol. Ses longues et minces jambes, s’étalaient sur le sol, elle mordillait la manche longue de sa chemise et avait l’air prête à éclater en sanglots à tout moment.

"Ouin, Ouin, Ouin"

Elle a dit ça, elle a vraiment dit ça. Mais son ton monotone, n’avait aucune émotion.

"Oda-kun, Oda-kun ! Mets-y plus de sentiments ! Ne venons nous pas de faire sauter notre couverture pour cela ?"

L’homme avec de l’embonpoint, murmurait ses instructions à la femme (mais je pouvais quand même les entendre clairement). La femme tourna sa tête sur le coté et …

"ouin ouin ouin ……. ?"

"Mais non, je ne t’ai pas dit de le dire en posant une question !" Même si j’ai du mal à appréhender la situation, tout cela ressemble à une gigantesque farce.

"Quoi qu’il en soit ! Première année Segawa Yuuta !"

"Ah, oui"

"Lorsque tu étais saoul, tu as commis des actes indécents envers Oda-kun qui est là. Tu dois maintenant faire face à tes responsabilités ! Et immédiatement !"

"Eh, ?? J’ai vraiment fait cela ?"

Comment est-ce possible ! C’est impensable ! Même si j’étais complètement saoul …

"Des actes indécents ………. ? Je ne me souviens de rien !"

"Oda-kun, qu’est ce que tu as a dire à ce sujet ?"

"…..Hmmm ?"

La femme qui était en train de s’entraîner avec son ‘ouin ouin ouin’ se mit à réfléchir un instant après avoir été exhorté par le grassouillet.

"Rien."

"Est ce que c’est une blague ?"

"Ah, il est devenu suspicieux maintenant ! Oda-kun ! Tu as probablement quelque chose à dire, N’est ce pas ?"

Une fois que l’homme avec l’embonpoint eu fini de parler, la lampe de bureau qui me faisait face s’éleva et une tête apparue juste en dessous.

"Sako-senpai[1], pourquoi tu ne laisses pas tomber ?"

L’homme qui venait de parler tout en posant la lampe par terre, était grand, mince et plutôt beau.

Il me semble que j’ai déjà vu sa tête quelque part…

"Yo ! C’est bien toi Segawa ? On n’a vraiment pas de chance."

"Err……"

On dirait bien que cet Apollon me connaît.

“Eh tu ne te souviens pas de moi ? Pourtant j’étais assis juste à coté de toi il y a peu."

"Ah je me souviens maintenant ! Laisse moi réfléchir un instant … Tu es Nimura !"

Il me fit un clin d’œil puis pointa son index vers moi et s’exclama : "Bingo !"

"Attends un peu, qu’est ce que c’est que cette situation ! Je me souviens d’avoir été à la soirée de bienvenue e-eh ?"

J’essaie de me souvenir ce qu’il s’était passé à cette soirée, mais je n’arrive pas à me souvenir ce qu’il s’est passé après avoir bu ma bière. "Hmph ! Il semblerait que tu ne te souviennes de rien Segawa Yuuta. Alors que tu étais saoul, tu t’es déshabillé et t’es mis à courir partout et tu as même grimpé les décorations à l’extérieur de l’immeuble."

Tout en déclamant sa tirade, l’homme grassouillet (nommé Sako-senpai) changea de position et se tournait vers moi.

Quoi qu’il en soit, c’est totalement différent de ce qu’il avait dit auparavant.

"Et c’est pas tout ! Tu t’en es pris à la police juste devant, aux gens qui passait à coté…. ‘Ne vous approchez pas ! Si vous vous approchez vous allez me forcer à expulser l’énergie interne de mon corps ! Ugh ! Non ! Ne me forcez pas à répandre de nouveau la destruction et la mort !" et juste après, une fumée noire est sortie de ton corps ! Ensuite ta main droite s’est dirigé vers ton entrejambe et a attrapé ton péni… Uwaagh !?"

Smack ! Un son clair interrompit le discours de Sako-senpai.

"Je déteste les histoires obscènes."

La personne au "ouin, ouin, ouin" jeta un chausson dans sa direction.

"Oda-kun, ne te met pas en travers de mon chemin. Un peu plus et nous, le ‘SROR’[2], auront un nouveau membre. En plus, je t’ai déjà dit d’utiliser un éventail lorsque tu fais un tsukkomi. [3]

"Oh c’est vrai."

Elle frappa ensuite la paume de sa main sur son poing comme si elle venait de comprendre quelque chose et elle sortit un éventail en papier de nulle part.

Après cela, elle se mit à frapper Sako-senpai, sans laisser transparaître la moindre émotion, à l’aide de l’éventail en papier dont le son pouvait clairement être entendu.

Att- Atten…. !!! Attends un peu, je n’ai rien fa— !

Thwack ! Thwack !

"Oda-kun ! Arrête ! Ahhh !"

"Non. Non. Non."

Thwack ! Thwack ! Thwack  !

“Ah ! Non ! Quel est cette étrange sensation ! Noooooon—!

Le senpai grassouillet laissa échapper un gémissement dégoûtant puis arrêta de bouger.

Pour une raison inconnue, un sourire satisfait apparu sur son visage et couplé au fait qu’il mordillait son pouce, cela nous donna la chair de poule.

"Vous deux."

La fille au 'ouin ouin ouin' qui, avec un visage dépourvu d'expression, s'était déchaînée avec l'éventail en papier, se retourna et nous dit :

"Laissez moi m'occuper de ça. Vous avez cours demain n'est-ce pas ?"

Est ce que ça veut dire qu'on peut partir maintenant ?

"Hey, Segawa, suivons son conseil pour l'instant."

"Mnn........D'accord."

Tout en quittant la pièce, je jetais un regard en direction de la fille qui, toujours avec son visage impassible était en train d'attacher notre senpai.

Quand nous sortîmes, la nuit était bien avancée ce qui pouvait s'expliquer par le fait que la fête organisée avait commencé en début de soirée.

Un grand terrain apparu devant mes yeux. Nous étions devant un petit bâtiment en béton et il y avait deux ou trois immeubles identiques aux alentours.

"Qu'est ce que c'est que cet endroit ?"

"C'est le bâtiment réservé aux clubs[4], il me semble que quelqu'un l'a déjà dit hier."

C'est vrai, je me souviens vaguement d'une personne mentionnant ces bâtiments hier pendant la visite guidée après la cérémonie d'ouverture des cours. Cela devait être une personne de l'équipe enseignante qui nous a aussi présenté les autres bâtiments de l'université.

L'université Tama spécifique aux études littéraires (qu'on appelle familièrement 'Tamabun'), à laquelle j'irai à partir de demain, a été construite en haut d'une légère colline. Le point le plus haut du campus, sont, la pelouse, le terrain de base-ball et celui de handball. A coté de ces trois emplacements, se trouve le bâtiments réservé aux clubs aussi bien sportifs que culturels.

La visite guidée était principalement à propos de choses ennuyeuses, tel que le programmes des cours ou des conseils sur la façon d'étudier. Le temps qui nous a été consacré ne fut pas suffisant pour faire le tour complet du campus mais il me semble me souvenir que le bâtiment des club a été mentionné à ce moment là.

" Il y a quelques instants, nous étions donc bien dans la salle d'un club de l'université..."

Nous marchâmes sous les lampadaires, dans cette nuit fraîche d'avril, passant à côté du bâtiment des clubs, sur un chemin qui fait le tour du campus et est bordé de sakura [5]. Lorsque nous arrivâmes en bas de la pente, Nimura tourna la tête en direction du bâtiment qu'on ne voyait plus maintenant.

"Segawa, Est ce que tu t'es déjà renseigné sur les différents clubs ?"

"….La cérémonie a eu lieu hier, qui serait aussi impatient de joindre un club ?"

Nimura dit : "Tu es vraiment un nouveau ici." Et il haussa les épaules.

"Si tu veux rencontrer des filles, joindre un club est le meilleur moyen."

Cette phrase me permit de cerner une partie de la personnalité de ce gars.

"Joindre un club ne sera pas suffisant, il doit être relaxant mais aussi tape-à-l'oeil et intéressant. Et plus le club sera intéressant et plus les filles le rejoindront."

"Mais à quoi penses-tu ?"

"Écoute moi, ceux que je recommande sont le club de ski ou le club de voyage. Fait bien attention à ne pas rejoindre des clubs dont le thème est en rapport avec la musique. Les entraînements sont très dur et c'est un club très coûteux."

Ce gars est manifestement un première année comme moi, mais comment fait-il pour s'y connaître autant ?

Il semble n'être entré à l'université que pour draguer les filles.

Et c'est peut-être vrai.

"Au fait qui était ces deux personnes ? Et pourquoi je me retrouve de nouveau à l'école ? J'étais supposé être au bar en face de la station de métro …"

"Huh ? Tu te ne rappelles vraiment pas ? Tu étais complètement saoul bien avant qu'ils ne changent de lieu pour la fête. A cause de ça et du fait que j'étais assis à côté de toi, ils m'ont demandé de te ramener chez toi."

"Eh..... c'est vrai ?"

Nimura confirma d'un hochement de tête.

"Comment dois-je le dire .. .. je suis désolé de t'avoir importuné."

"Ne t'en fais pas, tu n'auras qu'à m'inviter à manger."

Est ce qu'un repas à la cafétéria de l'université suffira ? S'il demande plus, vu l'état de mes finances, je ne pense pas pouvoir accéder à sa requête.

"T'es vraiment quelqu'un, devenir saoul en buvant de la bière sans alcool."

"Eh....... ? Sans alcool ?"

"Et oui. Même si on est tous à l'université, la plupart d'entre nous n'a pas encore vingts ans[6]. Les organisateurs de la soirée ont pris ça en considération."

Je viens juste d'apprendre tout cela.

Comme la couleur et le goût ressemblaient à ceux de la bière, j'ai vraiment cru boire de la bière alcoolisée.

"C'est quand je te traînais dehors pour attraper un taxi que j'ai vu la senpai accroupie sur le trottoir."

"…Ah ?"

"Tu peux me croire, c'est vrai. Ce que tu as vu tout à l'heure les ouin, ouin, ouin, elle m'avait fait le coup à ce moment là."

Elle avait déjà fait ça et dehors dans la rue ?

"Qu'est ce que ces deux là essayaient de faire ?"

"Comment tu veux que je sache ? Ils ont dit qu'ils appartenaient à la société de recherche et d'observations des rues ou quelque chose du style. Et il est probable qu'ils essayaient de recruter des gens de cette façon."

Recruter des gens ? Cela ressemblait plutôt à une tentative d’extorsion.

Ce serait mieux que je n'ai plus rien à faire avec ces gens là.

"Mais elle est vraiment très belle, cette fille qui fait ouin ouin ouin."

"Eh …. vraiment ? La pièce était tellement sombre, alors je j'ai pas vu son visage."

"C'est dommage ! Elle a la beauté d'un top-modèle ou d'une idole. Elle a peut-être déjà été recrutée par une agence."

"T'exagères un peu ..."

Les mots de Nimura me firent regretter de pas l'avoir mieux regarder.

Ma détermination a 'ne rien avoir a faire avec ces gens' vacilla.

"Au fait Segawa-kun."

"Qu- Qu'est ce qu'il y a ?"

Entendre Nimura ajouter -kun à la suite de mon prénom me rendit prudent.

"Est ce que tu habites dans le coin ? Le dernier métro est passé il-y-a longtemps."

C'est donc ainsi que ma rencontre avec Nimura s'est déroulée.

A partir de ce jour, ce gars trouvait toujours une excuse pour venir passer la nuit chez moi, il allait même jusqu'à ramener des mangas, des jeux vidéos et il retournait ensuite chez lui après avoir jouer, manger et pris une douche.

Si on l'écoute, il avait prévu d'inviter des filles chez lui et il ne voulait pas y voir de choses inutiles.

Néanmoins, ce n'est pas une raison pour qu'il laisse ses affaires chez moi.

Cependant, être capable de me faire un ami dès le premier jour me rassura.

"Oh ? On dirait que tu as un trouvé un bon ami." Me dit au téléphone ma sœur.

Il s'était écoulé environ un mois depuis la cérémonie d'ouverture et pendant cet intervalle de temps, je n'ai pas discuté avec ma sœur.

"Mon studio devient de plus en plus petit à cause de lui. Il y a même ramené un matelas récemment."

Le loyer était d'environ cinquante mille yen[7] charges comprises. Pour un studio de cinq ans, le tarif était raisonnable. Dans un coin de cette pièce exiguë, se trouvait un matelas, bien rangé. C'était ainsi depuis que Nimura était sorti.

On dit souvent qu'on ne peut pas juger un livre à sa couverture, mais la personnalité de ce gars allait bien avec son apparence, il était attentif, soigné et il faisait même la cuisine.

Chaque fois qu'il passait la nuit chez moi, il veillait à bien ranger son matelas et m'aidait à préparer le petit déjeuner.

Et ce n'est pas tout, il venait aussi le matin pour ranger le studio, ensuite il se rendait en cours, après être passé chez lui pour y déposer son matelas, et revenait le soir avec son matelas sous le bras.

Ah si Nimura était une fille …. C'est une réflexion que je me fis parfois.

"C'est très rare de voir une personne comme lui de nos jours, il t'aide même à faire les tâches ménagères pour te remercier de ton hospitalité. Ton ami Nimura est probablement très apprécié des filles non ?"

"Ugh......"

"Les hommes sont comme les femmes, ceux qui peuvent faire les tâches ménagères et la cuisines sont les plus populaires ! J'essaie d'orienter mon mari sur cette voie. Yuuta, tu devrais prendre exemple sur lui et trouver une petite amie rapidement. Comme ça vous pourrez vous marier dès que tu auras ton diplôme."

"Hey....."

Ma sœur était encore en train de me taquiner.

Bien avant cela, elle m'incitait déjà à avoir une petite amie en me répétant toutes les deux ou trois phrases des choses du genre : 'trouve toi une petite amie', 'dépêche toi de te marier' etc.

Il est possible que je sois la raison derrière ses paroles.

Plus précisément, depuis le temps où j'ai pris mes distances d'avec elle. Il y a environ 4 ans ma sœur s'est mariée.

Son mari est un employé de bureau ordinaire. Même si je dis cela, il possède des terrains en ville, et il achète même quelques titres en bourse, il fait donc parti des gens que je qualifie de riche.

Je connais pas les détails de leur rencontre ; en réalité elle n'a jamais voulu me le raconter. Mais après de nombreux efforts pour arriver à séduire ma sœur qui était souvent trop affectueuse, il réussit à la mener à l'autel.

Pour être honnête, j'étais fortement opposé à leur union et je ne pouvais pas imaginer que ma sœur puisse, ne serait-ce qu'un instant, penser à l'épouser.

Après tout, c'était un Ojisan[8] qui a dix ans de plus que ma sœur, qui a divorcé deux fois et qui a eu deux filles de ses précédents mariages.

N'importe qui ayant un peu de jugeote, ne donnerait pas sa bénédiction comme cela.

Et pour moi, dont les parents sont morts il y bien longtemps, elle est plus qu'une sœur, elle remplace mes parents.

Avec sa beauté étincelante et son charisme, ma sœur était la fille parfaite de beaucoup de personne de l'école primaire, elle recevait des lettres d'amour environ trois fois par jour ou bien des déclarations qui se tenait derrière un bâtiment de l'école.

À chaque fois c'était le même refrain, j'étais jaloux et je devenais méchant sans le savoir. En tant que frère dévoué, comment puis-je refréner des émotions comme l'envie, la jalousie et la douleur ? Impossible je ne peux pas !

Ces émotions sont toujours enfouies au fond de mon cœur.

En plus il y a d'autres raisons qui me poussèrent à prendre mes distances.

"Hina a dit qu'elle voulait voir son Ojisan, hein Hina-chan ?"

Hina était la fille que ma sœur avait eu avec cet homme détestable qui avait divorcé deux fois.

Elle est probablement en train de dormir sur les genoux de ma sœur.

"…N'est-ce pas impossible pour un enfant de deux ans de dire ça ?"

"Elle aura bientôt trois ans maintenant, et de nos jours, les bébés parlent dès deux ans. Elle peut même citer le nom de tous les animaux qu'elle a vu dans une émission TV ! Elle a aussi remercier Shingo en disant :'Merci Papa !' N'est-elle pas super !"

Je ne vois vraiment pas ce qui est super.

Je me rappelle la dernière fois que l'ai vue, elle fêtait son premier anniversaire, cela doit donc faire maintenant presque deux ans.

A cette époque, elle était un bébé qui passait l'essentiel de son temps à pleurer ou dormir …

"Pourquoi tu ne viens pas à la maison de temps en temps, je veux qu'Hina soit capable de se rappeler de ton visage plus rapidement."

"Mon visage, huh.... Non oublie, je ne veux pas vous déranger toi et ta famille—" 

"Yuuta ne dit pas de bétises." m'interrompit-elle avec un ton dur.

"Après m'être mariée avec Shingo, je me suis retrouvée avec deux filles. Bien sûr nous ne sommes pas liées par le sang et nous n'avons pas passé assez de temps ensemble pour qu'elles m'appellent Maman...... Cependant, je les ai toujours considérées comme ma vraie 'famille'. Tout comme Hina, elles sont mes filles."

Je pouvais plus ou moins imaginer l'expression sur le visage de ma sœur à l'autre bout du téléphone.

Elle devait probablement avoir l'air fâchée mais avec une pointe de tristesse.

Elle avait la même expression chaque fois que je faisais quelque chose de mal.

"Yuuta c'est la même chose pour toi. Peu importe la distance qui nous sépare, tu feras toujours parti de ma famille."

"Désolé."

"Ce n'est rien."

La voix de ma sœur retrouva sa gentillesse habituelle.

Ensuite elle me dit : "Lorsque tu auras trouvé une personne à qui tu tiens et que vous aurez fondé une famille, tu comprendras." et elle raccrocha.

"Une personne à qui je tiens, huh....."

Est-ce pour cela qu'elle n'arrête pas de me pousser à avoir une petite amie ?

Mais … ce n'est pas une tâche facile.

Pour quelqu'un comme moi qui vient juste d'entrer à l'université et qui n'a eu qu'une personne qu'il peut considéré comme un ami, Nimura Kouichi, c'est trop difficile. Je poussais ensuite un long soupir puisque je ne risquais pas d'être entendu.

Ding dong !

La sonnette retentit au moment exact où je finissais ma conversation avec ma sœur, comme s'il n'attendait que cela. Le studio où je logeais était parfaitement situé, à seulement cinq minutes à pied de l'école. En d'autres termes c'était un endroit isolé prêt de la colline.

Je ne voyais qu'une seule personne que cela pouvait être en dehors de mon propriétaire et de ma sœur. Je venais juste de raccrocher avec ma sœur donc ça n'était pas elle et mon propriétaire ne viendra jamais après dix heures du soir sauf s'il y avait un gros problème.

Il ne restait donc qu'une possibilité.

"Voilà, voilà, j'arrive." dis-je avant d'ouvrir la porte.

"Segawa-kun, laisse moi dormir ici ce soir."

Comme prévu, c'était Nimura.

Comme s'il était chez lui, il se faufila dans le studio, s’assit à sa place habituelle après avoir déposé les sacs de courses sur la table.

"Hey..... Tu es venu quasiment tous les soir cette semaine."

"Ça n'a pas d'importance. Tiens prends une glace en cadeau."

Comme les fois précédentes, il m'offrait toujours quelque chose lorsqu'il venait passer la nuit chez moi.

Était-ce une de ses techniques secrètes pour être populaire avec les filles ?

Ah, peut être devrais-je lui demander son avis à propos de la discussion que j'ai eu avec ma sœur.

...Tout bien réfléchi non. J'ai l'impression que la réponse ne va pas me plaire et ne pourra pas s'appliquer à mon cas.

"Hmm ? Segawa-chan, quelque chose ne va pas ?"

"Non rien de bien important. Tiens je vais prendre la Häagen-Dazs."

"Ah non c'est à moi ! Toi tu auras la Garigari [9]"

"Tu crois vraiment qu'une glace Garigari suffit pour te faire héberger pour la nuit chez quelqu'un ?"

Après avoir dit ça, j'ouvris l'emballage rouge cramoisie de cette onéreuse crème glacée[10]. Je déchirais ensuite le plastique qui la recouvrait et je finis par lécher la surface de la glace.

"Uwaa !? C'est ignoble ! T'es un élève de maternelle ou quoi ?"

"“Heh heh~♪"

Je lançais un regard qui en dit long à Nimura qui était en train de commencer à manger sa glace Garigari avec un pointe d'amertume et je me mis à profiter de ma glace à 300yen.


Le jour d'après— Le son perçant de mon alarme me tira de mon sommeil.

"Ugh..."

Le réveil que m'avait donné ma sœur quand j'ai emménagé était incroyablement bruyant. Ma sœur qui avait beaucoup de mal à se lever le matin, utilisait ce réveil lorsqu'elle allait encore à l'école afin d'être debout à six heures pour préparer le petit déjeuner et le repas du midi, il était donc évident que le volume n'était pas négligeable.

"Ugh … Oh non, les cours commencent à neuf heures aujourd'hui ….... Oi ! Nimura, debout !" dis-je en utilisant mon pied pour réveiller Nimura qui dormait comme un loir.

Au final, nous avons joué aux jeux vidéos jusqu'au lever du soleil.

Le jeu auquel nous avons joué est celui dont le but est d'éjecter l'autre joueur de l'écran, il s'appelle Smash Bros ou quelque chose comme ça.

Pour information, mon record est de treize victoires et soixante-quatre défaites. Contrairement à ce que laisse penser les chiffres, j'ai beaucoup progressé ces derniers temps.

Après tout, je ne pouvais pas gagner au début et les matchs étant souvent à sens unique avec mon personnage qui se retrouvait roué de coups et bloqué d'un côté de l'écran peu importe le nombre de fois où je jouais.

"Attends, ce n'est pas le moment de penser à ça. Oi ! Nimura, les cours commencent dans quinze minutes !"

"Ah—… Je vais sécher aujourd'hui~"

Allongé par terre, il me fit un signe de la main. Il était évident que Nimura n'allait pas se lever.

"Tu n'es pas limite au niveau de tes absences ?"

"C'est pourquoi … Segawa-kun, je compte sur toi pour répondre à ma place lors de l'appel~"

Sérieusement … Je vais ignorer ce gars qui essaie de fusionner avec le tapis.

Je me dépêchai de finir de préparer mon sac, j'attrapai une tranche de pain qui datait déjà de quelques jours.

Je descendis les escalier en métal qui résonnèrent à chacun de mes pas, et je cachai les clés de l'appartement sous un pot de fleur à coté des boîtes aux lettres.

Lorsqu'il quittait mon studio, Nimura venait chercher les clés ici, puis verrouillait la porte et reposait les clés dans la cachette.

Après avoir remis le pot de fleur à son emplacement, je me dirigeai vers le chemin de terre devant l'appartement.

J'entrais dans le campus de l'université par la plus petite entrée, la porte ouest et je pris un café au lait au distributeur qui se trouve devant le club du Bien-être.

Je m'en servis pour tremper le bout de pain que j'avais attrapé avant de partir afin de terminer mon petit déjeuner.

Je continuais mon chemin sur le campus, empruntant la pente où l'on trouvait tous les sakura constatant que les sakura de mai avait déjà fanés, je vis l'amphi 3 dans lequel aurait lieu mon premier cours. On dirait que je ne vais pas être en retard aujourd'hui.

Contrairement à d'habitude, la salle de classe était pleine.

Les seuls étudiants qui suivent les cours de culture générale, qui ont lieu tous les mercredis à neuf heures, sont les premières années qui veulent obtenir des points avant l'année prochaine, les secondes années qui ont trop de temps libre et les dernières années a qui il manque des points et qui essaient de combler le trou.

Mais l'autre raison c'est que ce cours est un cours bonus qui fait gagner des points à partir du moment où l'on y assiste, ce qui explique que le taux de présence est très élevé. Bien que ce soit Nimura qui ait découvert ça et qui m'a conseillé de joindre ce cours, je fus celui qui répondit à sa place lors de l'appel.

Peu importe, je n'oublierai pas de lui demander un cadeau en contrepartie. Alors que j'étais en train d'examiner la salle de classe pour trouver un endroit où m’asseoir, le professeur entra à son tour.

Sans d'autres alternatives, je chercha donc un siège vide.

"Hmm....... Tu......."

Au moment où je me suis assis, la personne à côté se tourna vers moi.

"Ça fait longtemps, comment vas-tu ?"

"Eh...... ?"

Je devais avoir une expression ridicule sur mon visage.

Cependant, c'était juste dut au fait que cette personne m'adresse subitement la parole.

C'était une vraie beauté.

Elle était vraiment magnifique, du genre qu'on ne voit qu'à la télévision où dans les films. Elle avait de longs cheveux , et une silhouette parfaite, ses yeux était si large qu'ils couvraient presque la moitié de son visage. Et elle avait aussi une… …énorme poitrine.

On aurait dit que la fille me connaissait, car elle me parlait de façon familière. Aussi abasourdi que je le fus, une beauté comme elle, qui plus avec une paire de seins pareil, comment cela se faisait-il que je ne la reconnaisse pas ?

"Er...... Ah......."

"Tu ne te souviens pas de moi ?"

Sous le coup de la confusion, elle pencha ensuite sa tête.

Cette posture stimula ma mémoire.

Je me souviens avoir déjà vu cette gestuelle quelque part.

C'est ça, je me rappelle d'une personne qui inclina sa tête sur le côté et aussi qui mordillait la manche de sa chemise.

"Ah, ahh … … AAHH ! Tu es la fille qui fait 'ouin' !"

Je me levais tout en criant, obscurcissant le fait qu'on était toujours en classe.


Après avoir été mis à la porte du cours, je me suis dirigé en direction des bancs, situés entre le chemin avec les sakura et les bâtiments scolaires, en compagnie de la fille qui fait 'ouin'.

Les étudiants se réunissent ici pour boire ou fumer dès qu'ils ont une pause. Bien qu'il y eu d'autres emplacements plus spacieux avec des bancs dans le campus, la plupart des premières années se regroupaient ici à proximité de leur salle de cours.

Mais à part nous deux, il n'y avait quasiment personne.

C'était compréhensible car nous venions d'être chassé de l'amphi au milieu de la première heure.

"Erm...... Désolé, c'est de ma faute."

"C'est pas grave, le cours n'est pas aussi intéressant que je le pensais."

Enfin, pas autant intéressant qu'elle le pensait...... Est ce qu'elle voulait vraiment suivre le cours ?

Moi, au contraire, je n'étais présent que pour gagner des points supplémentaire en assistant au cours, cette réflexion me mis mal à l'aise.

Mais ce que je voulais comprendre c'est comment cette beauté glaciale pouvait être si inexpressive, ses sourcils n'ayant pas bougé d'un millimètre jusqu'à présent.

En outre, ses traits finement ciselés et son expression inamovible, m'ont donné l'impression de parler à une statue.

"Je suis Oda Raika, en seconde année de master de _."

"Eh …… ?"

"Je me présente. Les gens font ça d'habitude quand ils se rencontrent pour la première fois ."

"Err, ah...... c'e-c'est vrai ! Erm, je suis......"

"Je sais qui tu es, tu es Segawa Yuuta en première année de master de littérature."

Elle répondit à ma place avant que j’eus le temps d'ouvrir la bouche. Enfin elle a du estimer qu'il n'était pas nécessaire que je me présente car elle se souvenait parfaitement de la nuit de la soirée d'intégration.

"Une question. Pourquoi tu m'appelles la fille qui fait 'ouin' ?"

"Eh ? Ah, oh … C'est parce que ce sont les premiers mots que tu as prononcés le soir où on s'est rencontré et ça m'a marqué."

"Ouin ouin ouin ?"

"Oui c'est exactement ça ! S- senpai c'est ce que tu as dit ce soir là non ?"

"Oh ça me revient. C'est Sako-senpai qui me l'avait demandé...... Maintenant je comprends pourquoi je suis la fille qui fait ouin."

"Je suis désolé de t'avoir donné ce surnom étrange."

Peu importe comme on le voit, la personne qui fait ouin est un surnom bizarre et ça me laissa sans voix. On dirait vraiment ce que disent les Ojisans dans les mangas.

"Alors c'est pour ça...... Ouin ouin ouin...... Ouin ouin ouin...... Hmm."

"Erm...... Oda-Senpai ?"

À la façon dont elle hochait la tête, on aurait dit qu'elle venait de comprendre quelque chose.

"Oda-senpai...... Ah c'est à moi que tu parles ?"

"Err...... je ne vois personne d'autre."

"C'est vrai. Mais je n'aime pas ça, appelle moi Raika-chan."

"Eh !? C'est trop rapide pour m'adresser à toi de façon aussi familière alors qu'on vient de faire connaissance."

"Alors appelle moi la fille qui fait ouin."

"C'est encore plus bizarre."

Même si je fus à l'origine du surnom, l'utiliser me posait problème.

"Alors comment veux-tu m'appeler ?"

Senpai gonfla ses joues et fit la moue, son visage montrant son mécontentement.

Mais on n'y voyait pas de colère.

C'est plutôt comme si elle faisait semblant d'être fâchée.

"Err...... Pourquoi pas Raika-san ?"

"Raika-san...... Personne ne s'est jamais adressé à moi de cette façon. Hmm, c'est bien."

On dirait qu'elle aime bien ça.

C'est vraiment une personne unique, enfin je devrais plutôt dire, 'bizarre'......

Je me souviens qu'elle et le senpai grassouillet avait l'air d'appartenir à ce club sinistre.

"On fait comme ça. Dans ce cas je t’appellerai Yuuta à partir de maintenant."

"Err....... Est ce que c'est okay de m'appeler directement par mon prénom ?" "Et bien, comme tu es mon cadet, est ce que ce ne serait pas étrange si je t'appelais Yuuta-san ?"

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Err. Dans ce cas, la plupart des gens s'adresserait à moi en utilisant Segawa-kun.

"C'est tout, ravie de t'avoir rencontré Yuuta"

Tout en disant cela, Raika-san se tourna vers moi.

A cet instant, je cru percevoir un faible sourire remplaçant son habituel visage inexpressif...... Mais je n'en étais pas sûr.

En réalité c'est probablement un mouvement de moins de deux centimètres. Même si......

(…...Eh ? C'est bizarre.)

Au même moment, un changement se fit dans mon cœur.

Boum boum ! Boum boum ! Boum boum ! Ce fut un choc qui secoua l'intérieur de mon corps. Non, c'était mes battements de cœur, cela ressemblait à une voiture qui passait à coté de moi, avec énorme caisson de basse et une sono à fond.

(M- mais qu'est ce que c'est ? Mon cœur bat si rapidement......)

"Au revoir Yuuta."

Après avoir dit ces quelques mots, Raika-san s'en alla.

Je ne pouvais que regarder fixement sa silhouette s'éloigner.

"A-Attends un peu, qu'est ce qui se passe ? Quel est cette douleur énorme dans ma poitrine ?"

Est-ce une maladie quelconque ?

Non, je ne suis pas malade.

Même sans n'avoir eu aucune expérience de ce genre, je me rendis à l'évidence que ce genre de battement de cœur ne pouvait indiquer qu'une seule chose.

"Peut-être, peut-être … C'est … C'est …"

Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé ensuite. Je me rappelle juste que quand j'ai recouvré la raison, je me trouvais dans l'entrée de mon studio, et je vis la silhouette de Nimura avec un tablier qui préparait des légumes dans la cuisine.

"Eh ? Tu es déjà rentré ? Tu m'as couvert pour l'appel ?"

"Ouais …"

"Qu'est ce qu'il y a ? Tu as séché les cours ? J'étais en train de préparer des ramens végétariens."

"Ouais......" répondis-je timidement tout en m'asseyant devant la table basse.

Mon cœur était toujours en train de battre la chamade, le sourire de Raika-san imprégné dans mon esprit.

"J'ai prévu de cuisiner des légumes et de les épaissir ensuite, est ce que tu as de la farine chez toi ? Sinon j'irai en acheter au supermarché du coin."

"Ouais......"

A ce moment, Nimura constata qu'il y avait quelque chose qui clochait chez moi et observait mon expression d'un air confus.

"Oi ! Segawa-chan, tu te comportes de façon bizarre."

"Ouais......"

"Attends un peu, tu ne devrais pas répondre ouais à cette question" Nimura enleva son tablier et s'assit en face de moi.

"Qu'est ce qu'il s'est passé ? Je te préviens, je n'accepterai pas rien pour réponse."

"J'ai vu cette personne ?"

"Qui donc ?"

"Elle a dit s'appeler Oda Raika, une senpai en deuxième année de sociologie."

"Oda Raika...... Oh ! Celle de la soirée d'intégration. Enfin plutôt d'après la soirée. Et bien, c'est une beauté comme on n'en fait plus."

"Ouais....... Elle est tellement belle...... Vraiment......"

"… Attends, Segawa-chan. Je trouve que tu te comportes bizarrement."

"Ah bon ?"

"Oui, tu agis vraiment bizarrement ! Mais bon j'ai même petite idée derrière la tête sur le pourquoi du comment."

Ce jour fut le premier de ma vie où je tomba amoureux.


"Oi ! Segawa ! Segawa-kun !!"

Je marchais rapidement le long de la route sinueuse, qui s'étendait jusqu'au point le plus haut de la colline.

Ma destination était bien entendu le bâtiment des clubs. J'y allais pour voir Raika-san qui y était probablement.

"Mais attends moi ! Au moins laisse moi terminer !"

"Qu'est ce qu'il y a ?"

Je m'arrêta et me retourna, pour voir Nimura qui me courrait après, couvert de sueur.

"Huff— huff— …… Attends une minute que je reprenne mon souffle...... Et que je boive un coup."

La pente était assez raide et nous n'avions même pas fait la moitié du chemin.

Au vu de l'état d'essoufflement de Nimura, je me demandais jusqu'à quel point il manquait d'exercice.

Enfin, l'abandonner ici serait pitoyable, nous fîmes donc une halte devant un distributeur.

"Pfiou— Je revis......"

Nimura laissa échapper un soupir de relâchement juste après avoir avalé d'une traite sa boisson énergisante.

"Okay, je t'écoute, pour quelles raisons tiens-tu tant à refréner mes ardeurs."

"Ah c'est vrai."

Il se tapa la jambe comme s'il venait juste de se souvenir de la réponse.

"Je vais être direct, laisse tomber avec elle !"

"Non. Point final."

"Eh !? Ne soit pas si impulsif ! Écoute moi !"

La persévérance de Nimura me poussa à m'asseoir avec lui sur le banc pour l'écouter.

"Erm— Je vais essayer de le dire simplement, cette personne, Oda Raika est un trop lourd fardeau pour toi."

"Comment tu peux en être sur ?"

"Ne soit pas impatient, laisse moi continuer. Dans tous les cas, apprendre des choses sur elle t'intéresse non ?"

C'est vrai, les seules informations que j'ai sur elle sont son nom et sa classe.

Pendant que je me faisais cette réflexion, Nimura sortit de sa poche un calepin avec une couverture à l'aspect toilé.

"Oda Raika, vingt ans, deuxième année de master de sociologie. Elle est arrivée première lors de ses examens d'admission, et semble aussi être très bonne en sport. Elle a établi un record qui consistait à ne pas perdre de point lors de ses matchs de tennis en cours d'éducation physique, alors que parmi ses adversaires il y avait des membres du club de tennis."

"Wow......"

Raika-san est stupéfiante, comme je l'imaginais...... Non, elle l'est encore plus que je le pensais.

"Elle est bonne aussi bien dans les études que dans le sport. J'ai entendu dire que juste après son entrée à l'université beaucoup de club on fait des pieds et des mains pour la recruter, pendant que le nombre de garçon qui la draguait ne cessait de croître. Pas seulement ceux de l'école mais ceux des écoles alentours venaient aussi pour ne serait-ce que l’apercevoir."

Les personnes ayant vu Raika-san de leurs propres yeux ne pourrait qu’acquiescer avec cette incroyable description.

"MAIS !"

Tout à coup Nimura éleva la voix.

"À l'heure actuelle, il n'y a aucun garçon qui essaie de l'approcher ! Je dirais même plus, ça ne se limite pas aux hommes, à ses côtés, personne ne peut être considéré comme son ami ! Segawa Yuuta, qu'est ce que ça t'apprend ?"

"Qu'elle est très introvertie."

"Ok j'ai compris ! Y'a un problème avec tes yeux !"

"Quoi, ce n'est pas vrai ? J'ai dit quelque chose d'inexact ?"

"Non tu n'as pas tort mais tu n'as pas raison non plus."

On aurait dit que Nimura parlait par métaphore.

"Quoi qu'il en soit...... Cette Oda Raika est une incroyable excentrique."

"Excentrique...... ?"

"Pourquoi aurait-elle rejoint un club étrange comme la société de recherche et d'observations des rues dans ce cas ?"

La société de recherche et d'observations des rues—C'est vrai c'est le nom que j'ai entendu cette nuit là.

"La société de recherche et d'observations des rues huh...... D'accord, ça signifie que je pourrais être avec Raika-san si je rejoins le club !"

"Qu..... Ugh...... C'est vrai mais…"

"Okay, je vais m'inscrire tout de suite. Je crois me souvenir que je peux avoir le formulaire d'inscription à l'accueil."

"J'abandonne......"

Je laissais Nimura assis sur le banc alors qu'il se tenait la tête et je me dirigeai vers l'accueil.

À peine le formulaire dans mes mains, je le remplis immédiatement.

Je rendis ensuite le formulaire dûment complété et je marchai en direction de l'endroit où Raika-san et moi nous étions rencontrés pour la première fois—Le bâtiment des clubs, et je rejoignis le club de recherche et d'observations des rues ce jour là.


Les trois mois qui suivirent passèrent en un éclair—

La région d'Hachiouji était en plein cœur de l'été. Pour nous étudiants, c'était l'heure de nos examens, juste avant les vacances.

Dès que la cloche retentit, un soupir de soulagement et de résignation se fit entendre dans la classe.

"Je n'en peux plus......"

Tout en disant cela faiblement, Nimura posa sa tête sur le bureau derrière moi.

"Je comprends, merci"

Je récupérai les copies qui venaient de derrière moi, y ajoutais la mienne et celle de Nimura.

"Moi je voudrais savoir pour quoi les cours d'anglais sont obligatoires ? Pourquoi on ne peut pas se contenter du Japonais ?"

"Avec juste le japonais comme langue, tu seras vite limité. L'anglais est quand même la langue la plus parlée au monde et tu pourras toujours t'en servir après avoir fini de l'apprendre."

"Je ne quitterai jamais le Japon !"

"Nimura, c'est ton droit, mais la personne avec qui tu traînais il n'y a pas si longtemps n'était pas un étudiant étranger ?"

"Elle est originaire de Chine. Et je parle la langue un petit peu."

Cet homme est capable de faire preuve d'une volonté impressionnante lorsque cela concerne les femmes.

S'il était sorti avec une étudiante anglaise, je suis sûr qu'il parlerait couramment la langue après six mois.

D'un certain côté on peut dire que c'est une personne intelligente et il ne se trompe pas quand il doit choisir dans quoi faire des efforts.

Aujourd'hui était le dernier jour de nos partiels de milieu d'année.

Après ça, c'est les vacances tant attendues.

Cet été, nous allons pouvoir profiter des activités tel que la plage, la natation, les feux d'artifices. Et les vacances d'été sont longues. Cela signifie qu'on va pouvoir faire ce qu'on peut pendant cette période. Enfin c'est valable pour les gens qui sont en couples ou ont beaucoup d'amis.

Pour les étudiants pauvre comme moi, la pause estivale est une période où l'on passe le plus clair de son temps à faire des petits boulots. Non ça risque de ne pas être le cas.

"Bon...... Puisque les examen sont finis, allons faire un tour au club."

"C'est bien que j'y aille de temps en temps."

Nimura me suivit jusqu'au bâtiment des clubs, sur la route du campus qui nous était devenus familière. Trois mois plus tôt, il avait rejoint avec moi le club de recherche et d'observations des rues pour je ne sais quelles raisons.

Mais il semblerait qu'il faisait régulièrement le tour des clubs, donc rejoindre le 'SROR' n'était peut être qu'une passade.

Nous marchions à perdre haleine, sur ce chemin qui tournait et virait jusqu'à ce que l'on arrive au bâtiment des clubs après avoir monté des escaliers bien connu pour leur pente dépassant les quarante degrés.

Comme son nom l'indique, le bâtiment est réservé au clubs culturels et sportifs, et la société de recherche et d'observations des rues à laquelle nous appartenions, aussi appelé 'SROR', y possédait une salle dédiée.

Nous grimpions les escaliers à l'extérieur du bâtiment jusqu'à atteindre le deuxième étage et nous vîmes un objet étrange au centre du couloir. C'est difficile à expliquer mais on pouvait immédiatement distinguer deux choses étranges.

Tout d'abord, les deux magazines au centre du couloir. Sur l'un on pouvait voir une femme arborant un sourire séduisant et dans une tenue très légère peu commune et sur l'autre, qui était un manga, une fille avec des oreilles de chats était sur la couverture, une banane dans la bouche et de la salive qui en dégoulinait.

En d'autres termes, les deux magazines était des magazines pornos. Il était tous les deux placés au centre du couloir. Le fait qu'ils aient été disposé de façon à pouvoir lire le titre, me fit penser que cela avait été fait sciemment.

Cependant il y avait un autre objet étrange derrière les magazines. Pour faire simple, cet objet était une énorme boîte de carton. Sur celui-ci on pouvait voir des trous carrés qui devait servir pour espionner, il était donc évident que quelqu'un se cachait dedans.

"Qu'est ce que c'est ?"

Finalement, Nimura posa une question sensée.

"Fait comme si tu n'avais rien vu."

"Err, ça va être difficile......"

Bien que je murmurais les instructions à Nimura, il s'exclama

"Cela doit être Raika-san non ?"

Après avoir réalisé que Nimura prévoyait d'attraper la boîte, je me dépêchais d'attraper sa main.

Les yeux qui étaient visible à travers l'interstice appartenaient sans aucun doute à Raika-san. Qui plus est, son sac à main favori, avec l'inscription Raika, était posé à côté. Peu importe ce qu'on en dit, les choses étaient disposées pour qu'on les remarque. Et pourtant Raika-san se cachait sérieusement. C'était ce qui était le plus effrayant.

"W- Wow, trop cool de trouver un magazine porno ici !"

J'étais convaincu que ma performance d'acteur était minable.

Quoi qu'il en soit, je faisais mine de ne pas avoir remarqué la boîte en carton et je ramassa le magazine.

"…Oi ! Nimura ! Fait comme moi !"

"O- okay...... Wow ! C'est vrai ! Je me demande qui a bien pu mettre ça ici ?"


Raika-san serait sûrement satisfaite avec ça non ? Tout en y réfléchissant, je jetais un coup d’œil au carton.

Il n'y avait aucun mouvement à l'intérieur.

On dirait que la farce allait devoir continuer.

"Eh, okay ! Voyons voir un peu...... Wow ! Qu'est ce que c'est ~!"

"Fait moi voir Segawa-kun...... Uwaa ! Quelle coquine~"

Même si sa voix sonnait faux, Nimura continua le jeu d'acteur avec moi."

"Nimura-kun, Nimura-kun, fait moi voir le tien."

"D'accord, on fait l'échange."

Je donnais le magazine porno à Nimura après avoir pris le manga.

"Whoa ! C'est......"

Bien que le manga ciblait des gens aux mœurs particulières, le contenu était intense et remplit de jeunes filles. L'ouverture du livre entraîna l'accélération immédiate de mon rythme cardiaque.

Hmmm... quand j'y pense, le manga avec la fille aux oreilles de chat à l'air sympa. Je devrais essayer de le chaparder....... Alors que j'étais en train de planifier mon larcin, une paisible sonnerie, totalement en contraste avec la situation, retentit à l'intérieure de la boîte.

A l'instant d'après, le couvercle de la boîte s'ouvrit et Raika-san se mit debout.

"Okay...... Mnn...... D'accord...... J'ai compris."

Après avoir raccroché, Raika-san se tourna vers nous.

"Kaichou [11] ne viendra pas aujourd'hui."

"Oh, quel dommage......"

Il y eu ensuite un silence gênant.

"Rentrons dans la salle."

Après ça, Raika-san entra rapidement dans la salle, comme si rien ne s'était passé.

Comme personne n'était venu depuis une semaine, la salle sentait le renfermé.

Nous décidions d'aérer la pièce en premier. Comme il n'y avait pas de gadgets high-tech comme l'air conditionné, nous mîmes en marche ce qui s'en rapprochait le plus, à savoir le ventilateur et nous l'avons ensuite placé prêt de la porte ce qui eut pour effet de dissiper l'odeur rapidement.

Au fait, je ne sais pas si Nimura a délibérément décidé de me laisser en tête à tête ou s'il ne voulait pas rester dans la pièce à la chaleur étouffante mais il était parti depuis longtemps.

En d'autres termes, j'étais seul dans la salle avec Raika-san.

"Tiens, c'est pour toi."

"Ah, oh."

Dès que je réalisa que nous étions seuls, ma voix se mit à trembler à cause de ma nervosité.

J'ai bu le jus de fruit que senpai m'avait donné tout en jetant subrepticement des coups d’œil dans sa direction.

Senpai sorti alors son appareil photo favori et se mit à regarder les photos.

Au moment où je me disais ça, Raika-san tourna lentement la tête vers moi et me mis l'appareil photo devant les yeux.

"Regarde la photo que j'ai prise."

"Pffft !"

L'instant où j'ai ouvert le magazine porno était immortalisé.

"A- attends un peu ! Supprime cette photo tout de suite !"

"Non."

"Err, um....... Qu'est ce que tu vas bien pouvoir faire de cette photo de toute façon ?"

"… Heh."

"Qu'est ce que c'est que ce sourire expressif !?"

En faisant abstraction de mon inquiétude, Raika-san rangea l'appareil dans les méandres de son sac à main.

Comme vous le voyez, Raika-san est un peu étrange.

Si Nimura était là, il aurait dit que d'utiliser le terme un peu pour essayer d'estomper ça, prouve bien que l'amour rend aveugle......

"Alors, qu'est ce que tu as fait comme expérience aujourd'hui ?"

"Hmm— C'est un secret."

"Encore...... ?"

Ce qui intéresse Raika-san c'est d'observer les gens.

Et c'est précisément ce que nous, les membres de la société d'observation et de recherche des rues aussi connu sous le nom de SROR, sommes censés faire.

Le club que Raika-san et Kaichou ont fondé, avait pour habitude de monter des combines pour mettre les gens dans des situations embarrassante pendant qu'ils se cachait non loin de là pour analyser la réaction des victimes. Il paraît qu'ils ont été convoqués dans le bureau de l'équipe enseignante à plusieurs reprises parce qu'ils faisaient toujours leurs farces à proximité de l'entrée de l'école.

Et c'est à cause de ça que le nombre de prétendant de senpai a diminué.

Récemment, Raika-san a pris en compte les possibles réactions des parents, elle n'a donc pas fait de combines trop olé olé. Au lieu de cela, elle a centré ses observations sur quelques personnes.

En fait ces quelques personnes se résument à une seule, moi évidemment.

L'incident d'aujourd'hui est probablement lié à une expérience qui dépasse totalement ma capacité de compréhension.

Trois mois et quelques ont passé depuis le moment où je suis tombé fou amoureux de Raika-san. Et rien n'a changé depuis ce temps, notre relation n'a pas progressé d'un millimètre.

"Je disais, est ce que c'est marrant de me jouer des tours comme ça ?"

"C'est pour mieux te connaître."

"Eh...... ?"

"C'est pour mieux te connaître."

Cette réponse me laissa sans voix.

Mieux me connaître......?

Est ce que ça voudrait dire que …

"J'ai découvert un truc aujourd'hui. Yuuta préfère les mangas."

"Ah ?"

"Et aussi, tu aimes les oreilles de chats. Tes fantasmes ont été exposés."

"Guwagh...... !?"

Bam !

Je n'ai pu m'empêcher de frapper ma tête sur la table.

Quel est ce sentiment de vide qui m'envahit ?

"Non je suis pas particulièrement attiré par les oreilles de chat. Je le jure !"

"Et ça, ça ne te fait rien ?"

Raika-san plaça ses mains sur sa tête, pour faire de fausses oreilles de chat.

"Uuu...... !?"

"Regarde, regarde, des oreilles de chats."

"U, uuu......"

Comment est-ce possible, c'est à la fois sauvage et mignon......

"Mnn, tu as réagis. C'est confirmé, tu fantasmes sur les oreilles de chat."

Même si Raika-san hocha la tête en signe de satisfaction, ce n'était pas à cause des oreilles de chat mais c'est dû au fait que ce soit toi qui l'ait fait. Cela me rendit incapable de contrôler mes pulsations cardiaques. Voila ce que j'aurais du dire : je ne peux pas me retenir, est ce que je peux me jeter sur toi ? Tu as des oreilles de chat après tout.

"Raika-san !"

Au moment où je me levais, et où mon cœur allait l'emporter sur ma raison......

"Uwaa !"

Cette fois,ce fut mon téléphone qui coupa le silence.

Sérieusement, il fallait que ce soit maintenant … Tout en râlant intérieurement, je pris le téléphone et je pu voir que c'était ma sœur qui voulait me joindre.

"Allô ? C'est toi Sœurette ? Pourquoi m'appelles—"

"Ramène toi à l'arrêt de bus !"

"Huh... ?"


Le bâtiment du campus dans lequel j'étudie est assez éloigné de l'arrêt de bus où était ma soeur.

Les étudiants qui vont à l'école en train doivent ensuite prendre le bus. Dans tous les cas, ce n'est pas un trajet qu'on s'amuserait à faire tous les jours.

Certains étudiants viennent en vélo jusqu'à l'arrêt de bus, garent leurs bicyclettes au parking prévu à cet effet juste en face. Les plus courageux font le trajet jusqu'à l'université.

C'est pourquoi, les gens voulant se rendre à mon appartement, à cinq minutes de l'université, devaient venir en bus s'ils n'avait pas de vélo ou de voiture.

Après que Raika-san et moi ayons quitté le club, nous marchâmes jusqu'à l'entrée sud, le long de la pente.

On pouvait voir l'arrêt de bus depuis l'entrée de l'université, ainsi que ma sœur, qui était en train d'éponger la sueur avec un paquet de sac à ses pieds.

"Yuuta—!"

Ma sœur m’aperçut rapidement, et me fit signe de la main.

Elle n'avait pas seulement une belle silhouette contrairement à moi, avec une robe ample, on ne voyait pas qu'elle avait subit une grossesse, elle était époustouflante. Cela ne manquait pas d’attirer l'attention des passants.

C'est tellement embarrassant......

"Bien dans ce cas, je te laisse."

"Ah......"

Après avoir dit cela, Raika-senpai s'en alla.

Comme nous n'aurons pas souvent l'occasion de nous voir pendant les vacances, cet au revoir me laissa un goût amer dans la bouche. Attends, je devrais l'inviter pendant les vacances, juste nous deux..... Mais y penser et le faire c'est totalement différent.

"Hey! Yuuta, Yuuta!"

"Ah…… Onee-san."

"Ah vraiment, ne reste pas planté là, dépêche-toi, aide moi à porter les sacs !"

Après avoir regardé la silhouette de Raika-san s'éloigner, je transportai les sacs jusqu'à la maison.

"Heh heh, ça faisait longtemps !"

Ma grande sœur accrocha son bras au mien.

Les passants me lançaient des regards de braises sûrement parce qu'ils me soupçonnaient de sortir avec deux beautés.

—À vrai dire, je ne suis pas chanceux. J'ai des regrets.

Cependant, à l'idée de passer du temps avec ma sœur alors qu'on ne s'est pas vu depuis un moment, me réchauffa le cœur.


"Pfiou— ! Enfin arrivé—!"

À peine entrée, ma sœur s'affala par terre.

"Attends un peu, qu'est ce que c'est que ça ? Pourquoi t’as autant de trucs !"

"C'est tout pour toi évidemment !"

La majorité des choses dans le sac était de la nourriture, il y avait aussi des serviettes de bain, des chaussettes, des sous-vêtements etc.

"Pourquoi t'as ramené tout ça ? Je peux très bien les acheter moi même."

"Tu as beau dire ça mais vous les garçons, vous traitez ces choses là à la va-vite."

Juste après ça, elle ouvrit mon placard à vêtement sans me demander ma permission et y plaça mes sous-vêtements.

"Ah—vraiment, tes affaires sont en pagaille, tu devrais faire attention à tout bien ranger."

"Uuu...... Désolé"

Cela me fit penser à l'époque où nous vivions ensemble.

"Onee-san, pourquoi es-tu là cette fois ?"

"Pour quoi d'autres, je suis là pour voir si tout va bien, car tu ne m'appelles jamais. "

"C'est parce que je suis trop occupé. Je vais en cours, à mon boulot, etc."

Tout en donnant ces excuses bidons, je fixai ma sœur, en train de replier mes affaires, et dont la silhouette me rendit nostalgique.

Mes parents sont morts dans un accident alors que j'étais encore à l'école primaire et depuis nous avons vécu en nous aidant l'un, l'autre.

Nous n'avions pas de famille sur laquelle nous pouvions compter, et onee-san était encore au lycée. Son professeur lui a suggéré de m'envoyer en famille d'accueil mais onee-san refusa catégoriquement.

Nous avons fait tout ce chemin avec l'argent laissé par nos parents et le salaire du travail à temps partiel de ma sœur.

J'ai pu compter sur le soutien d'onee-san et mon prêt étudiant jusqu'à mon entrée à l'université.

C'est pourquoi je ne veux pas lui causer plus de soucis.

Après s'être mariée, Onee-san a le droit a une vie heureusement avec ses enfants.

Je n'ai pas envie d'être un fardeau pour elle— c'est tout à fait normal de penser ça non ?

"Yuuta, que vas-tu faire pendant tes vacances ?"

"Bosser."

"Ah non pas ça, en fait je voulais savoir si tu allais rentrer."

"Mais c'est ta maison, pas la mienne......"

"Sérieusement, je t'ai déjà dit ça plusieurs fois, ma maison est ta maison." Me dit Onee-san en se tournant vers moi avec un ton marquant sa colère.

"…Compris. Je viendrais pendant la pause estivale."

Je ne pouvais qu'accepter après sa dernière remarque.

"Vraiment ? Super. Alors juste pour une demi journée, j'aimerai que tu t'occupes des enfants."

"......Huh ?"

La requête d'onee-san me pris au dépourvu.

"En vérité, il y a un rendez vous auquel je dois absolument assister avec Shingo. Mais laisser les trois enfants à la maison sans surveillance nous inquiète. On pourrait même dire que Shingo-san est trop protecteur, quel imbécile de père......"

Et oui, c'est bien le genre de ma sœur.

Non seulement elle est très bonne pour s'occuper des gens, mais elle l'est aussi pour mener les gens à la baguette.

Elle me met toujours à contribution lorsque je vais chez elle.

"C'est bien que tu aies accepté si rapidement. Mais tu verras, tu n'auras pas grand chose à faire car Sora et Miu savent s'occuper d'Hina."

Sora et Miu...... Ah c'est vrai. Ce sont les filles que mon beau frère a eu de ses précédents marriages. En incluant la cérémonie de marriage, je ne les ai vues que deux fois donc je ne me rappelle plus trop à quoi elles ressemblent.

"Je vais mettre les choses au clair, même si elles sont mignonnes, tu n'as pas le droit de les toucher."

"Mais qui ferais ça! Ce sont encore des enfants! Je ne pourrais pas, même si je le voulais."

"Plus facile à dire qu'à faire~"

Onee-san me fit un sourire éloquent.

La dernière fois que je l'avais vu c'était il y a environ deux ans. Je me souviens qu'elle venait juste d'accoucher.

La plus âgée des filles devaient avoir environ dix ans à l'époque et doit être au collège ...... Gah à quoi je pense là.

"Enfin de toute façon, il n'y a rien à craindre, tu préfères toujours les filles plus âgées que toi non ?"

"F-foutaises."

"Est-ce dut au fait que je t'ai élevé jusqu'à présent, que tu es devenu un siscon?"

"M-m-m mais qu'est ce que tu racontes ! Et comment peux-tu dire ça alors que tu es ma sœur!"

"Quoi, ce n'est pas la vérité ? Et la fille qui était avec toi tout a l'heure n'est-elle pas plus vielle que toi ?"

"Cette fille......est une senpai de mon club."

"Mais tu l'aimes non ?"

"Qu..."

C-comment elle a deviné ?

Après avoir vu l'expression sur mon visage, elle laissa échapper un : 'j'en étais sûre.'

Et mince..... je ne peux vraiment rien lui cacher.

"Ah—Mais on dirait que tes préférences ont changé depuis que tu es à l'université. Lire ce genre de livre..."

Avant que j'ai pu le réaliser, elle avait ouvert mon sac de cours, et avait sorti tout le contenu. Le manga porno que j'avais emprunté sans la permission de Raika-san est dedans......

"Attends !"

Je me dépêchai d'arracher l'objet du délit des mains de ma sœur.

"Oh, allez fait voir~"

"Non ! Non veut dire non !"

"Ta sœur te demande de la laisser voir, lâche le livre !"

Contrairement à son apparence, onee-san qui était très forte, ne lâcha pas prise. J'y mis toutes mes forces mais j'étais vaincu peu après.

"Il te manque encore dix ans d'expérience si tu veux espérer me vaincre. Allez, donne moi ce livre."

"Noon—! Oublie moi sur ce coup là."

Je fis de mon mieux pour protester tout en étant écraser par onee-san qui était à califourchon sur moi et me tirait par l'oreille mais au même moment—

"Segawa~ J'ai un rancard plus tard, alors laisse moi … utiliser … ta salle de bain......"

Après avoir poussé la porte d'entrée sans ménagement, Nimura se figea devant la scène.

"Err, comment dire...... On dirait que je dérange … Désolé !"

"Mais c'est quoi cette réaction !? Oi ! Attends !"

Ignorant mes protestations, Nimura sorti en courant du studio tout en s’efforçant de retenir ses larmes.

Les deux semaines suivantes passèrent en un éclair, et le jour promis arriva.

Ce jour était le jour où je devais rendre visite à onee-san.

Au fait, jusqu'à présent, j'avais l'habitude de passer mes vacances d'été à bosser et jouer aux jeux vidéos.

Durant la pause estivale, j'ai pu croiser Raika-san au club, mais comme il n'y avait aucune activité prévue, notre relation n'a pas progressé, du coup, je me faisais traiter de poule mouillée par Nimura un jour sur deux. Mettant cela, de coté pour le moment, je me livrais une âpre bataille avec la route en cette chaleur étouffante d'été.

" Err...... Cela devrait être par là non …?"

En m'aidant de ma mémoire brumeuse, je pris la direction de la petite route menant au quartier résidentiel.

Je suis dans le quartier Ikebukuro situé dans le district de Toshima, la station de métro est bondée comme celle de la ville, le paysage changea en quelques instants lors que je suis entré dans les rues du vieux quartier résidentiel.

"Il fait super chaud."

La matinée n'était pas encore terminée que l'on pouvait déjà distinguer des vagues de chaleurs s'échapper de l'asphalte sous mes pieds.

Je leva la tête et regarda en direction du soleil qui était éblouissant comme pour renforcer l'effet de chaleur et j'ai eu soudainement le sentiment que quelqu'un me faisait une farce.

Pour une fois la météo ne s'est pas trompée en disant que ce serait le jour le plus chaud de l'année.

Et il fallu que ce soit le jour même où je devais me rendre dans ce quartier délabré d'Hachiouji......

"Ah ! C'est ici !"

Après avoir monté une légère pente, une super villa comme on en voit dans les séries TV, apparue devant mes yeux. "Mais...... cette maison est gigantesque."

Mon beau frère se nommait 'Takanashi'. Sa famille vit ici depuis longtemps, il paraît même qu'ils étaient un des principaux propriétaires terrien du coin.

Si j'en crois ma sœur, ce n'est plus si le cas maintenant, car leurs terres ont été partagées équitablement entre les différents membres de la famille et le seul bien que son mari possède actuellement et cette maison. Je pris une grande inspiration puis appuya sur la sonnette, une voix agréable me répondit.

"Bonjour, puis-je savoir qui vous êtes ?"

" Ah... Je suis Segawa, Segawa Yuuta. Err... je suis le petit frère de ta nouvelle maman......" "Oh ! Okay. J'ouvre tout de suite."

Pfiou...... La chance. Je me demandais ce que j'aurais fait si elle avait dit : 'Désolé, je ne connais personne de ce nom.'

Après quelques instants, j'entends des bruits de pas se rapprocher de la porte d'entrée.

"Désolé pour l'attente !"

La personne qui ouvrit la porte était une jeune beauté, coiffée avec deux nattes sur le côté, ressemble à une idole—

"Wow ! Ça fait longtemps ! Tu te souviens de moi ?"

"Ah, err...... Et bien …..."

Ma mauvaise habitude fut exposée au grand jour immédiatement. À chaque fois que je vois une jolie fille, ma bouche se met à ne plus fonctionner correctement. Avec ses cheveux blonds sur son visage délicat et ses membres fins, cette fille était aussi belle qu'une poupée.

"Tu te t'en rappelles pas n'est ce pas ? Puis que ça fait un... deux......oui c'est ça, deux ans depuis la dernière fois où l'on s'est vu. Regarde tu ne trouves pas que j'ai grandi ?"

La fille juste devant moi déclama sa tirade d'une traite.

Je n'avais même pas le temps de lui répondre.

"Ah désolé ! Je suis tellement contente que je n'arrête pas de parler. Il faut chaud dehors, dépêche-toi de venir à l'intérieur."

"O-okay......"

Au final, je n'ai pas eu l'occasion de lui demander son nom. Err..... Qui était la blonde déjà......?

D'après son apparence, elle est probablement au collège...... ? Ça voudrait dire que c'est l’aînée, Sora-chan ?

La fille me guida jusqu'au salon, sans que j'ai la réponse à ma question.

"S'il te plaît, attend là un instant, je vais appeler les autres."

Elle partit juste après avoir dit ça.

Dans le spacieux salon, dont une partie servait de salle à manger, il y avait un large écran plasma, et un ensemble de sofa autour de ce téléviseur. Si ma mémoire est bonne, il n'y avait pas une télé si grande la dernière fois que je suis venu. Ils l'ont sûrement changée récemment. A en juger par la sueur de mon corps qui devenait froide je compris que l'air conditionné était en route.

C'est à ce moment que je remarque une boîte remplit de jouets pour enfant à proximité de la télévision.

"Hmm......"

Je pris un jouet qui ressemblait à un petit ordinateur portable. Les touches étaient rangées en ordre. Quand j'ai tapé dessus aléatoirement, une voix de femme prononça la lettre correspondante.

"Uwaa !"

Je fus assez surpris.

On dirait que ce jouet a été conçu dans le but de faire apprendre l'anglais à des jeunes enfants.

On dirait que ma sœur est très enthousiaste concernant l'éducation des enfants non ? Attendez, j'ai plutôt l'impression que c'est un jouet choisi par son mari.

En vérité, les jouets actuels sont sophistiqués et pédagogique.

"Oi-tan, t'es qui ?"

"Uwaa !?"

Une mystérieuse fille est apparue derrière moi. Enfin je devrais dire une très jeune fille.

La fille me fixa avec ses doigts dans sa bouche.

C'était lors de son premier anniversaire que je l'avais vu pour la dernière fois...... Oh je vois. Maintenant qu'elle a grandit et qu'elle atteint les trois ans, elle commence à ressembler à ma sœur.

"C'est mon mien......."

Lorsqu'elle constata que j'avais pris pris un de ces jouets, elle se mit à faire la moue, tout en donnant l'impression d'être au bord des larmes. "Ah, err, c'est euh......."

C'est mauvais ! Elle va se mettre à pleurer si ça continue !

Les choses commençaient à tourner à vinaigre, je sortis une trompette en plastique du coffre à jouet.......

Toot toot toot toot toot—♪

"Huh !?"

L'instant d'après, les yeux de la petite s'illuminèrent.

On dirait que mon plan a marché !

"Super ! Oi-tan trop cool !"

"Okay, okay. Ça me fait plaisir que tu sois contente."

"Encore, encore"

"Bon d'accord."

Toot toot toot~ ♪

"Ahahahahahaha ! Super, super !"

Vraiment, je ne pensais pas que ça fonctionnerait aussi bien.

Je n'ai pas pensé une seconde que la fillette aimerait ça autant.

Aurais-je du talent ?

"À moi, à moi"

Elle m'arracha la trompette des mains, pris une grande inspiration …

Pffffiout~♪

"Uuuu...... Encore !"

Pffffiout~♪Pffffiout~♪Pffffiout~♪

Elle n'arrivait qu'à produire ce son rigolo.

"Uuu ! Pourquoi marche pas~"

Elle ne semblait pas satisfaite du son qui sortait de la trompette, elle n'arrêtait pas de marmonner 'non, non !' tout en hochant la tête après plusieurs essais infructueux, exprimant son mécontentement.

Même si elle n'était encre qu'un bambin, elle était déjà très ambitieuse. Si jamais elle rejoint un groupe dans le futur, elle sera sûrement la première a se disputer avec les autres membres du groupe juste pour une question de différence de goût musical qui l’amènera à quitter le groupe.

" Comment faire Oi-tan—?"

"Même si tu me demandes, je … Eh ? Attends un peu. Oi-tan c'est moi ?"

"Oui Oi-tan est Oi-tan."

Une réponse digne des plus grands philosophes. J'en reste bouche bée.

"Tu veux pas m'appeler onii-chan plutôt ? Tu sais j'ai même pas vingt ans."

"Mais Oi-tan est Oi-tan~"

La petite n'arrêtait pas de donner des coups de doigts en plein mon visage avec son index tout en continuant de parler. Oi ! Pas les yeux ! Pas les yeux !

"Oublie, je parlerai avec tes parents pour voir comment tu dois m'appeler. Tu veux apprendre à jouer de la trompette ?"

"Ouais, Montre moi !"

Elle me donne des ordres et oublie les honorifiques si vite ? Les gamins sont vraiment des mystères.

"Okay, …Si tu en es capable, je t'apprendrais. Cependant ce sera vraiment difficile, tu vas tenir ?"

"Uuu—Hina peut !"

Les enfants sont faciles à berner, regardez comment elle est devenue enthousiaste en si peu de temps.

Très bien, je vais jouer avec elle pour l'instant. Même si je ne passe qu'une demie journée ici, je vais m'attacher à construire une relation saine. Qui plus est, devoir m'occuper de la petite qui ressemble à ma grande sœur mais en miniature est une sorte de victoire pour moi. 

"Bien, bien. Première question, Où sont les toilettes ?"

"Toilettes~"

"Err... Il faut que je me lave la figure parce que tu n'as arrêté de toucher mon visage avec tes doigts pleins de salive. Et j'en profiterai pour éponger ma sueur."

"Tu peux laver visage là—"

"Oh ! Merci."

Après avoir tapoté affectueusement ma nièce sur la tête, j'ai quitté la salle à manger et suivi la direction qu'elle m'avait indiqué après lui avoir demandé de m'attendre.

En y repensant, c'était ici que j'ai commis une erreur fatale.

Plutôt que de dire que je n'étais pas attentif, je préfère dire que je m'étais habitué à vivre seul, j'ai fait preuve de négligence.

Quoi qu'il en soit, ce fut à ce moment que j'ouvris promptement, et sans pensées coquines, la porte de la salle de bain.

La possibilité qu'une personne puisse être à l'intérieur ne m'avait pas traversé l'esprit.

"Eh...... ?"

Juste après avoir ouvert la porte de la salle de bain, je tombais nez à nez sur une fille.

Elle devait avoir quatorze ou quinze ans. Bien que son visage dispose de toutes les caractéristiques nécessaire pour que les adolescents disent d'elle qu'elle est mignonne, son visage encore trop enfantin pour être considéré comme celui d'une femme, et la disposition de ses muscles......Bref je m'égare, sa poitrine était toujours en période de croissance.

Si on me demandait comment j'ai eu autant de détail sur son physique, c'est parce que la fille avait enlevé son haut, et s’apprêtait à en faire de même avec sa jupe.


"Qui...... es-tu ?"

Me demanda la jeune fille d'une voix tremblante.

"Err, ah...... Comment dire.... Je suis de la famille......huh ?"

"Ah c'est vrai ? Alors, Yuri-san est......"

"Ouais ! C'est ça ! Je suis son petit frère."

"Ahahahahah !"

"Hahahahah !"

Nous eûmes tous les deux un rire gêné.

"KYAAAAAAAAAAAAAA !"

"Uwaaaaaaaaa ! Désolé, désolé désoléééééééééééééééééééééé !"

Le fait d'avoir fermé la porte à toute vitesse ne suffirait pas à réparer mon erreur.

"Err......Je me présente, je suis votre oncle, Segawa Yuuta."

Les trois sœurs étaient assises sur le sofa en face de moi, une table entre nous.

"Alors on doit se présenter nous aussi, onee-chan."

"…Hmph !"

La fille que j'avais croisé dans la salle de bain à l'instant—l’aînée Sora-chan, tourna sa tête sur le côté, refusant de me regarder.

"Onee-chan, allez......C'était un accident, ça n'aidera pas que tu sois fâché après Oji-san "

La cadette essaya de la raisonner.

C'est probablement à cause de la différence de première impression d'avec sa sœur mais je trouve que Miu-chan est très amicale.

Le comportement qu'elle affiche est tellement mature qu'il est difficile d'imaginer qu'elle n'a que dix ans.

Après tout, même un siscon invétéré comme moi (je devrais avoir honte de parler comme ça de moi) a vacillé, cela prouve bien que ses manières sont inhabituelles.

"Désolé pour ça, onee-chan est assez réservée."

"Miu ! Ne dis pas de choses inutiles !"

Après avoir été grondée par sa sœur, Miu-chan me tira la langue malicieusement. Peut importe ce qu'elle peut faire, le moindre geste de cette fille est incroyablement mignon.

"La dernière fois qu'on s'est rencontré, Hina devait avoir un an non ? Cela fait donc deux ans qu'on ne s'était pas vu ..."

"Oui, c'est vrai......Ça fait vraiment longtemps."

"Oji-san tu te souvenais de nos visages ?"

"P-plus ou moins......"

"Ah ! Oji-san tu viens de mentir !"

Uuu...... Elle est futée.

"Pas tout à fait......Enfin, je ne vous ai pas reconnues immédiatement toutes les deux car vous êtes devenues très jolies."

"Ah~Vraiment~La flatterie ne te mènera nulle part~"

Je pensais avoir une bonne réponse mais seule Miu-chan me répondit.

La plus âgée me regardait toujours de son air grincheux comme pour me dire "Arrête la flatterie !" Enfin c'est pas grave, ça prouve bien que je suis encore au bas de l'échelle pour ce qui est de l'interaction avec les femmes......*Soupir*

"Oi-tan, et Hina et Hina ?"

"Oui, Hina est aussi plus mignonne."

"Ehehehe—♪"

En la voyant venir vers moi toute contente, je lui ai caressé la tête gentiment.

"Ah mais au fait, où est ma …... Où sont votre mère et votre père ? Je ne les vois nulle part."

Ma sœur m'avait demandé de venir plus tôt. C'est pour ça que je suis venu le matin alors que je trouvais ça beaucoup trop tôt.

"Oto-san[12] et Yuri-san sont partis depuis longtemps."

"Eh !? Vraiment ?"

Depuis longtemps...... Mais à quelle heure sont-ils sortis...... ?

À vrai dire, qu'est-ce qui est si important qui les pousse à laisser leur trois enfants à la maison ?

"Ah quel casse-tête. Je suis venu tôt mais je ne sais quoi faire."

"Tu n'as pas à te préoccuper de ça. Tu as juste besoin de rester à la maison."

"Huh......Vraiment ?"

"Vraiment."

Si j'en crois ce que dit Miu-chan, comme il s'agit d'un quartier qui est en ville, il y a souvent des démarcheurs et des gens bizarres qui sonnent à la porte.

Et c'est pour ça que leur père ne voulait pas les laisser seules à la maison.

Leur père était un peu soulagé que j'ai décidé de rester ici. En effet, je pouvais être considéré comme un adulte. Ceci explique cela.

"Oji-san, tu peux te faire comme un invité ici et te reposer. Ah mais peut-être que tu as faim ? Même si c'est un peu tôt, je peux t'aider à faire la cuisine."

À l'écouter, on aurait dit que Miu-chan allait faire le repas toute seule. Obéissante, attentionnée et mignonne...... Je comprends que son père s'inquiète.

En y repensant, c'est pas grave que je sois traité comme un chien de garde.

Mais est ce que ça veut dire que je n'ai qu'à rester là à ne rien faire et attendre que ma sœur rentre ?

Me demander de rester seul dans un endroit qui ne m'est pas familier, avec les trois filles......En plus changer de pièce et quitter le salon me semble dangereux.

"Ne rien avoir à faire est ennuyant......"

Affalé sur le canapé, je me demandais comment j'allais pouvoir passer le temps, c'est à ce moment là que mon regard à croiser celui de l’aînée Sora-chan.

"…Hmph !"

Elle m'en veut toujours......Enfin c'est compréhensible, je suis fautif, faire irruption dans la pièce où une fille se change...

Mais je me suis déjà excusé plein de fois et en plus c'était un accident......Oublions ça, il faut simplement que je fasse attention à ce qu'elle ne me déteste pas plus.

"Oi-tan ! Oi-tan !"

"Guwaaagh !?"

Alors que je pensais à tout ça, je fus soudainement attaqué par derrière.

Quelqu'un avait attrapé ma tête depuis l'arrière du canapé et l'avait tournée sans aucune pitié.

"Hina......C'est dangereux, ne fait plus ça."

"Hmm— ……Okay"

Je ne suis pas sur qu'elle ait bien compris, mais en voyant le sourire radieux de ma nièce, je décidai d'oublier cet incident.

" Alors, à quoi tu veux jouer ?"

" À ça, à ça.......jeu vidéo !"

" Oh...... Un jeu vidéo huh. Quel genre de jeu ?"

Hina pris une manette rectangulaire d'un tiroir du meuble télé.

Je le reconnais, c'est une console où l'on fait des gestes devant l'écran. À cause de Nimura, ma connaissance en jeux vidéos s'est amélioré et ça a piqué mon intérêt.

"D'accord. Mais je te préviens, même si tu es petite, je ne te laisserai pas gagner."

Après cette déclaration qui me fit passer pour un gamin, je pris la manette.

Nous commençâmes à jouer immédiatement. C'était un de ces jeux où l'on doit se servir de la manette comme d'une épée pour combattre.

"Hey ! Ah—"

"Uwaa ! A-Attends un peu ! Tricheuse !"

Elle frappa la première. Elle veut profiter de l'occasion pendant que je me familiarise avec les commandes.

Les petits de son âge aiment bien ce genre de ruse.

Cependant...... !

Mon adversaire est une fillette de trois ans !

Même si elle utilise des coups bas comme celui-ci ce n'est rien en comparaison du vice que peux avoir un adulte.

"Prends ça, et ça, et ça !"

Après avoir joué un peu, je compris qu'il n'était pas nécessaire de faire de grands mouvements amples et que d'utiliser seulement les mouvements du poignet permettaient d’exécuter des attaques plus rapides.

Après avoir découvert cette technique, la fillette qui ne savait que faire de grands gestes ne représentait plus de challenge pour moi. Les rôles furent renversés en un instant et c'était devenu un combat à sens unique.

"Prend ça ! Aha"

"Ahh—"

Ce fut une victoire facile.

"Guwahahaha ! Tu vas devoir t’entraîner encore au moins dix ans si tu veux pouvoir gagner contre moi ! "

"Uuu~J'ai perdu~ !"

Lorsqu'elle me vit faire étalage de ma victoire, Hina se mit à bouder, marquant son mécontentement.

Ma nièce venait sûrement d'apprendre grâce à moi que la vie est sans pitié, non ?

"…S'en prendre à un enfant alors que tu es un adulte." Me dit avec dédain Sora-chan qui avait assistée à toute la scène.

"Non......C'est juste que......Ugh, je pensais que ce ne serait pas gentil de ma part de la prendre à la légère parce que c'est un enfant, c'est pour ça......"

Sora-chan me foudroya du regard avec une expression disant : 'Quelles pitoyables excuses, tu devrais avoir honte'

Hina qui venait juste de prendre et était en pleurs, s'était rendu au côté de Sora-chan.

"Sora nee-taannnnnn~ !"[13]

"Okay, okay, ne pleure pas. Oji-san est vraiment un gamin~"

…On dirait que j'ai été trop loin.

Après m'avoir encore une fois foudroyé du regard, Sora-chan pris la manette qu'Hina avait utilisée plus tôt.

"Onee-chan va te venger Hina."

"Uuu.....O-On refait une partie ?"

Ressentant une aura imposante qui ne me laissait guère le choix, je saisis la manette à mon tour.

"Hah— !"

Sora-chan se jeta sur moi à peine la partie commencée.

"Uwa ! Mais c'est quoi cette technique !?"

Sora-chan utilisait sa manette très efficacement, attaquant furieusement.

Cette fille......C'est une pro !?

"Zut ! Je ne vais pas me laisser faire !"

C'est juste un jeu. Mais mon honneur en tant qu'homme aurait été piétiné si je devais perdre contre une collégienne. En plus, Nimura, celui qui m'a initié aux jeux vidéos, se moquerait probablement de moi.

C'est pour quoi j'ai utilisé toutes mes forces dans la bataille contre Sora-chan.

Cependant......

"Heh !"

"Uwaa !?"

Après avoir découvert mon point faible et en avoir tiré avantage, Sora-chan remporta rapidement la partie.

"Pfiou......Je t'ai vengée Hina !"

"Uwaa~Sora nee-tan trop forte !"

Sora-chan essuya calmement la sueur de son visage, pendant qu'Hina était accroché à sa jambe et utilisait tout son corps pour montrer sa joie.

Pour ma part, on aurait dit que j'avais perdu mon souffle, appuyé par terre les deux mains contre le sol. On dirait que j'avais vraiment trop forcé. C'est vraiment un jeu très épuisant......Contrairement à moi, les enfants sont débordant d'énergie.

"Même si tu es un adulte... Tu es faible."

"Faible~"

Uuu......C'est encore plus regrettable que je n'avais rien à dire pour ma défense.

C'est pourquoi je décidai d'admettre ma défaite sans ronchonner et je tendis la manette à Hina.


Au final Sora-chan pris ma place en tant qu'adversaire d'Hina car j'étais trop fatigué pour continuer, pendant tout ce temps, le repas avait été préparé, et Miu-chan, qui s'était vêtue d'un tablier, nous invita à venir nous mettre à table.

Le menu était composé de nouilles et de curry. À voir les nouilles dans le grand saladier en verre, la chaleur de l'été se dissipa d'un coup. Et le curry faisait parti de mes plats favori parce que c'est un plat était doux et épicé en même temps. Ma sœur a probablement préparé ça à l'avance.

Tout en mangeant, Miu-chan bavarda amicalement avec moi, mais l’aînée avait l'air toujours fâchée et on aurait dit qu'elle ne voulait pas établir une relation d'amitié avec moi.

C'est bizarre. On dit pourtant qu'une amitié naît entre deux personnes après que ceux-ci ont combattu l'un contre l'autre de toutes leurs forces. Même si c'était juste un jeu vidéo.

"Les roses ! Toutes pour Hina !"

"D'accord, D'accord j'ai compris. Mais prend ton temps pour manger."

Pour sa sœur qui avait demandé spécifiquement les nouilles roses, Sora-chan les sépara du reste précautionneusement.

En vérité, c'est une gentille fille...... Et elle sait très bien s'occuper des autres.

"Oji-san est à l'université maintenant n'est-ce pas ? Comment ça se passe ?"

"Comment dire, ...C'est plus facile que le collège et le lycée. Il n'y pas beaucoup de devoir et les pauses sont assez longues."

Miu-chan avait l'air très intéressé par la vie à l'université et posa un tas de question dessus. Je peux comprendre ce qu'elle ressent, car lorsque j'étais encore au lycée, je pensais que les étudiants avait la belle vie.

"Alors, tu as réussi à avoir une petite amie après être entré à l'université?"

"Errr......P-Pourquoi tu demandes ça si soudainement......"

"Les étudiants ont souvent l'occasion de rencontrer des gens dans leurs club, les fêtes et tout ça non ? Et comme tu es séduisant, je me demandais juste si tu as une petite amie."

Séduisant ? Moi ?

Même si des mots comme cela ne me font d'habitude ni chaud ni froid, venant de la bouche de Miu-chan, je me sentis heureux. 

"Err......Pas vraiment....."

"Mais y'a quelqu'un qui te plaît n'est-ce pas ?"

"Eh !? Qu'est ce que te fais dire ça !?"

"Ah— donc y'a bien quelqu'un. Quel genre de personne c'est ? Est ce qu'elle est belle, ou mignonne ? Ah, Mais comme Oji-san est un siscon, elle ressemble plus à une grande sœur non ?"

Les mots sortirent de la bouche de Miu-chan aussi rapidement que les balles sortent d'une mitrailleuse.

Mais pourquoi est ce que ma sœur et cette gamine m'ont traité de siscon si rapidement ?

"Alors, elle est comment ?"

"N-non, c'est que euh....."

"Allez ça n'a pas d'importance~Tu peux bien le dire à ta jolie nièce~"

Miu-chan s'approcha de moi, avec une légère expression de séductrice dans le regard.

Ses actions et ses paroles n'ont vraiment rien d'une fille de dix ans de cours élémentaire, et dégage une aura indescriptible. Même moi, qui n'a pas d'expérience avec les filles, je compris qu'elle faisait parti de la catégorie de celles qu'on appelle petite peste. Ou peut-être on pourrait dire qu'elle a un talent pour faire dire au garçon 'Est ce qu'elle m'aime ?'

"Miu ! Arrête ça !"

"Eh~ Qu'est ce que tu as ? Tu ne veux pas connaître la réponse toi aussi onee-san ?"

"Ç-ça ne m’intéresse pas du tout !"

"Mensonges~Je sais que tu t'es lavée deux fois dès que tu as entendu qu'Oji-san allait venir. Mais il y a eu ce fâcheux incident avant la deuxième fois......"

"Miu !"

"Oups …... Je vais aller faire mes devoirs dans ma chambre !"

"Miu ! Reste là !"

Miu-chan sortit en courant de la pièce.

Au final, dans la pièce il ne restait plus que Sora-chan, rouge comme une pivoine, Hina, qui se frottait les yeux car elle tombait de sommeil après le repas, et moi qui ne savait pas trop quoi dire et regardait partout de façon embarrassé.

"…Ce n'est pas ce que tu crois."

"Eh ?"

Avec sa tête baissée et son visage rouge comme une tomate, Sora-chan parla d'une toute petite voix.

"J'étais en sueur après avoir nettoyé toute la maison.......C'e-C'est pour ça que j'ai voulus prendre une deuxième douche......C'e-C'est tout !"

"Okay, okay, j'ai compris."

Avec ses yeux revolvers, je ne pouvais rien dire d'autre que 'j'ai compris'.

Après ça, Sora-chan se leva de table et partit à la recherche de Miu-chan...

"Ah tant que j'y pense, Hina, va dans ta chambre si tu veux dormir !"

"Mnn...... Uguwau......"

Mais elle revint précipitamment, souleva Hina, qui était en train de s'endormir mais continuait encore d'enfourner des nouilles dans sa bouche et s'en alla.

Voila comment je me suis retrouvé seul dans le salon.

  • Soupir*

Enfin un peu de paix et de tranquillité.

Cependant, avoir trois filles dans la maison c'était vraiment éprouvant.

En y réfléchissant, ma sœur était vraiment impressionnante, car elle devait s'occuper d'elles tous les jours.

Et moi, j'ai eu envie d'abandonner après seulement deux heures.

"Ah......Je suis vanné......"

Je fis le trajet de la table à manger jusqu'au canapé pour ensuite m'y écrouler.

Ayant joué au jeux vidéos sérieusement venant juste de finir de manger, couplé au fait que je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière, mes yeux se fermèrent tout seul.

"Qu'importe...... Je fais vais la sieste aussi."

Je tombai ensuite dans les bras de Morphée.


"Oji-san......Oji-san"

On dirait que quelqu'un m'appelle.

"Réveille-toi, je veux te demander de l'aide pour mes devoirs. Oji-san~"

Uuu...Je sens que ça va être pénible.

Et tu devrais faire des devoirs par toi même, c'est à ça que ça sert d'étudier.

"Wow, Oji-san est sérieux pour une fois !"

Bien sûr, je suis un étudiant sérieux après tout. Je ne sèche jamais les cours, et je ne participes jamais aux fêtes qui sont organisées. Ah c'est pas tout à fait vrai, j'ai été expulsé du cours une fois.

"Vraiment, pourquoi Oji-san a commencé à raconter toutes ces choses énigmatiques......"

Rah laisse tomber, laisse moi dormir encore cinq minutes..... Je finirais mon rapport à mon réveil.

"Soupir..... Je vois que je n'ai pas le choix, je vais devoir me débrouiller seule."


Dong Dong dong.......

"Oi-tan! O— i— tan—!"

Boum !

"Guwagh !?"

Quelque chose atterrit lourdement sur mon ventre.

J'ouvris les yeux immédiatement et je vis une gamine qui ressemblait à une mini onee-san assise sur mon ventre. À voir la façon dont elle s'était servit de tout son corps pour exprimer sa joie, je ne pouvais me résoudre à être fâché après elle, même si c'était lourd et très douloureux.

"Hina...... Qu'est ce que tu fais, tu as presque broyé mes entrailles."

"Quoi être entrailles ?"

"Les entrailles c'est les entrailles. Mais c'est un peu ragoutant et pour des raisons de morale, je ne peux apprendre ça a un enfant de trois ans. Enfin ça n'a pas d'importance, descend de mon ventre. J'ai encore envie de dormir un peu."

"Eh~"

Je déplaçai la petite qui faisait la moue en protestation, et je fermai les yeux à nouveau.

Hina continua de protester, en me tapotant la tête, me mit ses doigts dans mes narines et bien d'autres choses agaçantes, mais comme je ne montrais aucune réaction, elle stoppa et s'en alla.

"Soupir...... Je vais enfin pouvoir me reposer......"

Je m'endormis à nouveau.


"… Oi, Réveille-toi, Réveille-toi !"

Encore...... Encore quelqu'un qui m'appelle.

Cette fois-ci, c'était différent des fois précédentes où les deux personnes m'avait réveillé sans plus de considération, la personne me parlait doucement, d'une voix troublée.

"Hey, réveille-toi...... Tu vas attraper froid à dormir ici."

Mais qu'est ce que tu racontes ? Comment tu peux attraper un rhume si facilement alors que la chaleur de l'été est écrasante.

"Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas t'enrhumer, l'air conditionné est toujours en marche. En plus tu étais en train de frissonner, comme si tu avais attrapé froid."

Ah ! C'est vrai. En y repensant, il faisait un peu frisquet.

"Quoi qu'il en soit, réveille-toi. Ou alors...... je serai vraiment embarrassée."

Pourquoi est ce que tu serais embarrassée...... ?

Tant pis, je n'ai pas encore récupéré. Je vais dormir jusqu'à ce que ma sœur revienne.

"S-s'il te plaît ! Arrête de dormir !"

D'accord, désolé. Bonne nuit.

"Vraiment...... Dans ce cas, je ne vais plus me faire de soucis pour toi !"

On dirait que la personne a laissé tomber. Je pu entendre des pas lourds marquant le mécontentement de la personne.

Mmm......Continuons la sieste.


…Huh ?

J'ouvris les yeux de la façon qu'on actionne un interrupteur.

Je regardai autour de moi. Le soleil semblait s'être couché depuis longtemps et la pièce était plongée dans la pénombre.

"Oups...... J'ai dormi trop longtemps."

Je devais normalement m'occuper de la maison en l'absence des parents, si jamais ils découvraient que j'avais laissé les enfants sans surveillance et que j'avais passé mon temps à dormir, je risquerai de prendre une raclée par ma sœur.

Cette pensée me mit mal à l'aise et je sautais du canapé.

Au même moment, j'ai remarqué une couverture qui avait glissé de mon corps vers le sol.

"C'est......Qui aurait fait ça pour moi ?"

En examinant mieux la pièce, l'air conditionné avec été réglé pour être beaucoup moins fort.

"Était-ce Miu-chan...... ?"

D'après son odeur, on aurait dit que la couverture venait d'être lavée.

"… Mnn ? Qu'est ce que c'est ?"

J’aperçus une petite chaussette sur le sol, à coté de la couverture. D'après la taille elle appartenait à Hina.

"Peut-être avait-elle utilisé la chaussette pour me couvrir parce qu'elle n'avait rien d'autres ?"

Même si le fait qu'Hina puisse s'inquiéter pour ma santé me rendait heureux, mettre sa chaussette que l'on vient juste de retirer sur quelqu'un d'autre, cette personne aurait l'impression d'être rudoyée.

"Mais au fait, où sont les enfants ?"

On aurait dit qu'à part moi, la maison était vide.

Je me retournais et vu une note sur la table.

'On est parti faire les courses au supermarché. Miu'

Elles m'ont laissé, et sont sorties seules ?!

Il ne sera plus question de raclée là, je risque d'être offert en sacrifice par ma sœur !

Je me dépêchai de mettre mon téléphone et mon portefeuille dans ma poche et je courrais jusqu'à la porte d'entrée.

Alors que je m’apprêtais à sortir en courant de la maison après avoir mis mes chaussures, la porte s'ouvrit d'elle même et la figure familière d'un homme d'âge mur apparut.

"… Qui es-tu maudit démon ?"

"Eh …?"

L'homme me questionna tout en me fusillant du regard.

"Tu as dupé mes filles, en profitant de mon absence pour venir, tu as vraiment du cran !"

"Ah !? Er, attendez un peu, je ne comprends rien à ce que vous racontez......"

"Tu ne comprends rien ? Alors je vais engraver cela dans ton corps ! Goûte à la grandeur de l'amour paternel !"

"Uwaaaaaaa ! A-attendez un peu ! C'est une méprise !"

"Il n'y a pas de méprise ! Parle ! Sur laquelle de mes filles as-tu posé tes griffes ?"

"Mais je n'arrête pas de vous dire qu'il s'agit d'un quiproquo !"

L'homme hurla soudainement de colère et se rua sur moi, brandissant un chausse-pied qu'il avait pris dans l'entrée.

"Espèce de vermine qui s'en prend à mes princesses ! Parle ! C'est Sora !? Ou alors c'est Miu !? Laquelle as-tu—"

À cet instant, son regard se fixa sur quelque chose et l'homme se figea.

Son regard était fixé sur mes mains.

Et dans mes mains, se trouvait la chaussette d'Hina qui était tombée par terre.

"P-p-peut-être est...... e -est-ce Hinaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !"

"Comment est-possible—!"

Même si je dis ça par réflexe, la colère de l'homme atteignit son apogée.

"Je ne peux pas te laisser partir...... Je n'aurais jamais cru que tu choisirais Hina, la plus jeune des trois …... ! Maudit pédophile......Je dois te tuer de mes propres mains !"

"Laissez moi m'expliquer !"

À cet instant, l'homme en face de moi se transforma en démon enragé à cause de son amour pour ses filles, et leva le chausse-pied qu'il tenait dans ses mains—

"Arrête-ça, idiot de mari !"

La personne qui jeta un chausson à la tête de l'homme n'était autre que …ma grande sœur.

"Je suis tellement désolé, je te présente mes plus plates excuses Yuuta."

L'homme qui était mon beau-frère par alliance était redevenu amical après son passage en mode démon. Il semble être quelqu'un de plutôt introverti, mais l'aura meurtrière qu'il avait laissée transparaître tout à l'heure était on ne peut plus réelle.

"Vraiment......Shingo-san est trop impulsif."

Après que ma sœur m'avait sauvé d'une mort par chausse-pied, nous étions rassemblés autour de la table, sur laquelle était posé le repas. J'ai appris qu'ils devaient revenir bien plus tard mais mon beau-frère n'arrêtait pas de se plaindre en pleurant et en disait qu'il voulait voir ses filles, ils n'eurent d'autre choix que de rentrer plus tôt.

"Papa est toujours comme ça, il attaque les hommes dès qu'ils approchent de la maison."

"Ah ah, c'est trop embarrassant. Ahaha !"

Est-ce un sujet sur lequel on peut passer l'éponge juste en rigolant ?"

Peut-être qu'il traite les hommes approchant comme des ennemis parce qu'il a des filles trop mignonnes ?

Je me demande combien de voisins mâles ont été sacrifiés.

"Qu'est ce qu'il y a ? Vous vous sentiez seul parce que Papa n'était pas là ?"

"Mnn. Pas du tout ! Oji-san était là."

"A-ah bon …...Ha, haha...... c'est pas grave."

Même s'il riait, il me regardait fixement.

"Hina, est ce que tu as été sage aujourd'hui ?"

"Mnn. Hina toujours sage !"

"Oh, vraiment ? C'est bien. Tu veux jouer aux jeux vidéos avec Papa ?"

"Eh~ Papa nul, non, Hina jouer avec Oi-tan !"

"Eh?Ah,mnn......"

Err— Je sentis son regard me transpercer.

"Ah, erm...... Papa......"

"Oh ! Sora. Quelque chose ne va pas ?"

"Erm......Et bien...... La chose dont on a parlé, vous l'avez acheté pour moi … ?"

"Ah ! Ça...... Je me rappelle que Maman s'en est occupée."

"Je m'en suis souvenu. Je te l'apporterai dans ta chambre tout à l'heure."

"Super ! Merci beaucoup ! Yuri-san est la meilleure !"

Sora-chan étreignis joyeusement ma sœur. Voir son sourire si heureux après avoir été boudé toute la journée, me pris de court.

"Ha ! Ha : Ha ! Sora, papa a participé aussi tu sais."

"Mnn, merci."

Cette fois-ci le remerciement fut plus froid. Le père qui s'attendait à un super câlin, se mit à faire un caprice tout seul sur le canapé.

"D'accord, D'accord, Shingo-san ne fait pas cette tête. Au moins moi je sais que tu as fait des efforts."

"Yu- Yuri-san...... !"

Il était en pleurs lorsqu'il serra ma sœur dans ses bras.

Voir une famille réunit comme cela, me fit constater en tant qu'observateur que ma sœur avait l'air très heureuse.

Même si son mari est beaucoup plus vieux qu'elle, et même si elle a des filles avec qui elle n'est pas lié par le sang, ils sont devenus une famille......

Cela me rendit à la fois heureux mais me fit aussi me sentir un peu seul. Je ne puis m'empêcher de penser..... Est ce que je peux être comme eux, fonder une famille avec quelqu'un ?

Coïncidence troublante, le visage de Raika-san refit surface à ce moment précis. Mais quand je revins à la réalité, je me dis que le seul qui m'attendrait était probablement Nimura.

…Devrais-je essayer de l'inviter à sortir ? Au moins à cet instant précis, je possédais le courage de le faire.

Enfin, je pense que je m'en suis pas trop mal sorti aujourd'hui.

"Onee-san......Puisque tu tu n'as probablement pu besoin de moi pour veiller sur ta maison......Je vais rentrer chez moi."

"Yuuta. Qu'est ce que tu racontes, tu peux rester ici."

"Comme l'a dit Yuri, tu peux rester ici, je promets de ne plus t'attaquer."

"Tu n'a pas à t’inquiéter Oji-san. En plus, hier, Onee-chan a nettoyé une chambre de fond en comble juste pour toi.

"Miu ! Pourquoi est ce que tu racontes tout ça !"

"Ah fait pas attention à ça, ce n'est pas ce que tu crois......"

Comment dire ? Je ne veux pas partir parce que je me sens mal à l'aise ou quoi que ce soit …

"A vrai dire...... J'ai un truc à faire."

"Est-ce important ?"

Me demanda ma sœur en me fixant du regard.

"Ouais." répondis-je sans hésitation.

"Je vois. Dans ce cas on ne peut rien y faire."

"Oi-tan, reste—"

Hina s'accrocha fort à ma jambe tout en protestant.

"Je suis désolé. Je reviendrai une autre fois et je jouerai avec toi. Je resterai même dormir comme ça je pourrais jouer avec Hina toute la journée." dis-je tout en caressant la tête d'Hina.

" Oji-san tu devras jouer avec moi aussi la prochaine fois. Allez onee-chan, dit quelque chose. "

" Pourquoi, je n'en ai pas besoin ! "

Sora-chan détourna ensuite son regard du mien.

Après avoir vu nos réactions, un sourire de soulagement apparu sur le visage de ma sœur.

"Yuuta, prochainement, Shingo et moi allons partir en voyage à l'étranger pendant une semaine, alors j’espère que tu pourras venir à la maison pendant ce temps là. J'ai fait ce test aujourd'hui parce que je voulais voir comment ça se passerait. Je te payerai, alors n'oublie pas de venir ici la semaine prochaine."

"E-ehhhhhhhhh—!?"

Les cris qui résonnèrent dans toute la maison après la déclaration de ma sœur furent ceux des trois filles.

Ah, c'est donc ça ! Donc aujourd'hui n'était qu'une répétition.

En voyant le sourire heureux sur le visage de ma sœur, le même qu'un enfant dont la farce qu'il avait préparé venait de porter ses fruits, je ne pu protester. D'ailleurs cela me rendait joyeux de pouvoir faire oublier le fait que je n'étais pas venu depuis longtemps.

"… D'accord. Je serai là."

Je dois faire tout mon possible pour établir de bonnes relations avec elles la prochaine fois.

C'est sur cet échange que je quittai la chaleureuse et confortable maison, accompagné par les joyeux au revoir d'Hina.

Je me dirigeai vers l'arrêt de bus, parcourant les rues qui étaient devenues complètement sombres.

Cet endroit est différent d'Hachiouji, on ne pouvait pas distinguer les étoiles ici.

"En fait......Mon beau-frère est quelqu'un de gentil. " me dis-je alors que j'étais en train de marcher.

"Sora-chan et Miu-chan paraissent aimer ma sœur comme quelqu'un de leur famille du plus profond de leurs cœurs......Contrairement à moi, qui était jaloux comme un enfant. Je suis vraiment un idiot."

Depuis que mes parents sont morts, les expériences que j'ai vécues avec ma sœur étaient pour la plupart tristes.

Quand bien même, elle a continué à s'occuper de nous deux jusqu'à présent, et elle a réussit à trouver une famille aussi joyeuse.

Je devrais appeler Raika-san en rentrant. Elle doit sûrement être encore éveillée.

Si c'est le cas, j'essayerai de trouver le courage nécessaire pour l'inviter à un rancard.

Cette seule pensée, rendit mes pas plus léger.


Au final, je ne l'ai pas invité.

Nimura m'a passé un savon, en utilisant des mots comme 'Mauviette', 'Bon à rien', etc. Pendant que ma sœur à l'autre bout du fil qui avait eu vent de l'affaire, était plutôt déconcertée par ma performance.

Elle a fini par me dire la chose suivante :

"Ça ne fait rien, n'abandonne pas et continue. Ta persévérance est ton principal atout."

Ce fut la dernière fois que je parlais à ma sœur.

Exactement dix jours après cette conversation, l'avion dans lequel ma sœur et son mari se trouvait, a été porté disparu.


Notes de traduction[edit]

  1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Senpai
  2. L'acronyme est expliqué plus bas Société de Recherche et d'Observations des rues
  3. (élément d’un duo comique, celui qui réagit au propos de l’autre en le corrigeant et le tournant au ridicule http://fr.wikipedia.org/wiki/Manzai pour plus d’information
  4. On peut aussi appeler ça société ou cercle
  5. Une espèce de cerisier qu'on trouve principalement au Japon http://fr.wikipedia.org/wiki/Sakura
  6. La majorité légale au Japon est à 20 ans et non pas 18 comme en France.
  7. Environ 380€
  8. Désigne un homme d'un certain âge
  9. Une marque de sucette glacée, populaire au Japon
  10. crème glacée enrobée de chocolat genre sucette glacée http://smartcanucks.ca/wp-content/uploads/2010/05/haagen-dazs.jpg
  11. diminutif du président du club SROS
  12. ici on le traduit par père
  13. nee-tan est utilisé par les petits enfant et remplace onee-san


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