Phenomeno (Français):Tome 1 Chapitre 5

From Baka-Tsuki
Jump to navigation Jump to search

C'était un peu après deux heures du matin.

Je laissai mon vélo puis me fraya un chemin à pied jusqu’à l'université.

Bien sûr, le portail était fermé, et l'agent de sécurité me regarda d'un air suspect. Dans un effort d'éviter son regard, je fis un grand détour et longea la barrière en direction des arbres zelkova sur la gauche. Après avoir marché un moment dans cette direction, on arrive à l'aile ouest, qui héberge le Club de Recherche Beatnik.

"Kurimoto Shina -- Krishna."

J'étais si négligeant.

Je n'ai rien remarqué.

Que l'administrateur d'Ikaigabuchi, Krishna, soit une personne dans la même université que moi--

Et qu'en plus elle ait ce visage d'enfant, c’est inimaginable.

Je me dirigea directement jusqu’à la salle plus au fond, et fus choqué en entrant. Il y avait encore des étudiants à l'intérieur en train de discuter. Je me sentais un peu exaspéré, comme si c'était une sorte de château ou il n'y avait jamais de nuit, mais j'imagine que c'était juste comme ça pour les étudiants, et donc je me senti un peu embarrassé d'avoir toujours peur des fantômes. Mes pas étaient lourds alors que j'arrivais au Club de Recherche Beatnik au troisième étage, et j'ai vu de la lumière de l'autre côté de la vitre fumée. J'ai frappé à la porte et entendis une voix familière, alors j'ai dit :

"C'est 'Nagi'. Yamada Nagito."

"C'est ouvert."

Quand j'ouvris la porte, je me trouvai dans une pièce quelque peu vide avec des murs en bétons et d’à peu près une dizaine de tatami.

Il y avait une armoire en métal contre un mur.

Au milieu de la table se trouvait un assez grand bureau.

Et il y avait quatre sièges placés autour de la table, et trois personnes assises.

Au milieu--

Était la fille au visage de bébé qui m'avait donné sa carte de visite en classe.

Ses lunettes aux montures rouges sont aussi étranges que d'habitude, mais elle arborait ce qui semblait être une tenue de prêtresse noire, portait des takageta, et était sur une chaise. Ça lui convenait que trop bien. Je n'avais aucun intérêt dans ce genre de chose, mais à ce moment, je pouvais presque comprendre pourquoi les gens sont intéressés dans les loli et le cosplay, ce qui fait peur.

"Hum, t'es, je veux dire, est-ce que tu es Krishna ?"

Je lui demandai, et la fille afficha un visage dédaigneux avant de hocher la tête.

"Je t'avais prévenu de quitter cette maison immédiatement."

"Hein ?"

"Karasu ne t'as rien dit ?"

"Rien du tout."

Et puis Krishna claqua la langue et dit "Bon, entre."

Je regardai de nouveau dans la pièce et -- à côté de la petite administratrice du site d'occulte était une femme qui semblait être proche de la trentaine et qui ne semblait pas être un étudiant. Elle portait des vêtements simples de style européen et il y avait aussi un homme chauve d’âge moyen qui portait une tenue de moine et qui n'avait absolument pas l'air d'un étudiant.

"Euh... huh... hum."

Je ne savais pas comment les saluer, alors je me suis simplement tenu à l'entrée, et Krishna fit un mouvement du bout de son petit menton comme pour me dire de m'asseoir. Ce que je fis sur la chaise qui avait été préparée pour moi, quand le moine d’âge moyen se mis derrière moi et m'attrapa les épaules de ses bras puissants.

"Hum... hé, qu'est-ce qui se passe ?"

Krishna remonta ses lunettes sur le bout de son nez et demanda.

"Pourquoi est-ce que tu essayes de voir l'autre côté de ton propre chef ?"

Et puis elle commença à me faire la leçon d'une voix dure.

"Tu comprends ? Tant que nous ne regardons pas, ils ne peuvent pas nous voir non plus. Tu peux avoir un intérêt dans l'occulte. C'est naturel et inévitable que les gens soient intéressés dans ce qu'ils comprennent si peu. Cependant, l'autre côté a des problèmes propres. Pour eux, ne pas être capable de voir ne compte pas comme une excuse. Même si tu ne peux pas les voir, les humains ont suffisamment de pouvoir pour pouvoir les ressentir. C'est de l'étrange, alors comprends tout de suite que c'est quelque chose que tu ne peux pas voir et respecte le à sa valeur."

En face de ce visage sérieux, même moi l'idiot peut comprendre.

"Donc, en gros, j'ai été possédé."

Demandais-je, les larmes aux yeux.

"A ce rythme, t'es foutu."

Son expression devient encore plus sévère, et je me paralysai.

"Krishna."

Dit la femme en habits blancs. Elle n'avait pas de maquillage, et tenait un rosaire d'une étrange forme dans sa main.

"C'est déjà un peu à l'intérieur."

...Quoi ? De quoi a l'intérieur ?

"Tu peux le retirer ici ?"

"Je vais essayer."

Elles finissent toutes deux leur étrange conversation.

"Attends, Krishna. Qui c'est eux deux ?"

Demandais-je en essayant de m'échapper du moine puissant.

"Des enquêteurs pour Ikaigabuchi."

Répondit simplement Krishna.

"Enquêteurs ?"

"J'expliquerais plus tard. Maintenant tais-toi et reste immobile."

"C'est inutile, l’hôte n'est pas là."

J'entendis une voix de femme au loin.

"Il faut aller à cette maison."

"Tu as raison."

L'homme d’âge moyen et la voix de Krishna firent un peu écho, comme un enregistrement au ralenti.

Je commençais à m'affaisser. Le moine était fort, mais ce n'était pas la seule raison. C'était comme si je n'avais pas remarqué que j'étais sur le point de flancher après avoir ressenti un énorme poids sur mes épaules -- et aussitôt après avoir réalisé ça, mon corps fit de son mieux pour essayer de me montrer le niveau d'épuisement dans lequel j'étais. Un qui me donnait l'impression de tomber dans un puits sans fond.

"Tu ne peux pas bouger ? Alors ne bouge pas."

Krishna dit ça d'une voix mystérieusement affectueuse, puis je perdis conscience.

Pour être honnête, je ne me rappelle pas trop de ce qui s’est passé après ça. Je crois que j'ai été transporté dans une voiture. Et puis je crois qu'il y a eu beaucoup de secousses. Ma conscience revenu parce que je ressenti un froid familier sur ma peau, comme si ce froid essayait de me geler les os. Mon corps était toujours lourd et j'étais toujours dans le pâté, mais mon instinct me criait de me réveiller, que cet endroit était dangereux.

Quand je revins à moi, j'étais devant cette maison.

L'homme d’âge moyen me portait sur son dos, montant les escaliers du premier étage.

-- Non, non, je ne veux pas y aller.

Je voulais crier, mais en réalité je ne pouvais même pas bouger les doigts. Ne se souciant pas de ma volonté, j'étais porté par cet homme qui se tenait devant l'entrée de cette maison avec Krishna et la femme habillée de blanc. Krishna essaya d'ouvrir la porte. Je pensais l'avoir verrouillée, mais elle s'ouvrit sans clé. L'intérieur brillait d'une lumière éthérée.

"Qui."

Dit fermement Krishna.

Je fermai mes paupières de force.

-- Non. Je ne veux pas voir.

Je me moquais de qui était à l'intérieur, je ne voulais pas avoir affaire à qui que ce soit. J'abandonne. Je décide à cet instant. Si j'étais capable de me réveiller sain et sauf demain matin, j'irais directement dans la maison de mes parents à Shizuoka. En fin de compte, c'était impossible pour moi de vivre dans Tokyo, cette mégapole démoniaque. Je voulais remettre à flot les affaires familiales, et suis venu à Tokyo pour étudier dans cet intérêt, mais je suis trop une lavette pour vivre seul. Je m'en sortirais mieux en vivant dans une zone rurale avec ma famille et mes amis. Mon père et ma sœur qui étaient opposés à cette décision avaient raison, après tout. Aah, ma mère m'a tellement encouragée que je me sens désolé. Mais j'ai essayé. J'ai fait de mon mieux. Mais ces choses qui sont arrivées, je ne pouvais pas m'y attendre, et je ne pouvais rien faire--

"Entrez et fermez la porte."

Dit quelqu'un depuis l'intérieur de la maison.

J'ai reconnu cette voix. Glaciale, pure, mais ferme.

"Si vous voulez savoir ce qui va se passer, alors vous devriez entrer."

Oui -- cette voix.

"Yoishi."

Mon murmure fit écho dans le silence.

  1. "Yoishi?"

"Yoishi ?"

La voix apathique de Yoishi disant "bonsoir" surplomba la voix incrédule de Krishna.

"Il y avait une clé de rechange près de la sortie de la gouttière en bas, je l'ai utilisée pour rentrer."

"Entrons."

À la voix de Krishna, l'homme qui me portait entra dans le hall d'entrée. Et puis il retira ses chaussures et continua en direction du salon. Krishna et la femme habillée de blanc le suivirent. Quand je regardai au-dessus de son épaule, je vis Yoishi assise au milieu de la pièce vide du salon avec une bougie dans une boite de conserve vide. La faible lumière venait de ça.

"Qui es-tu et que fais-tu ici ?"

Krishna avait un ton presque agressif, mais Yoishi répondit apathiquement une nouvelle fois.

"Silence. Si vous avez amené cette personne ici, c'est que vous savez déjà ce qui se passe dans cette maison."

"Yoishi... Je vois."

Krishna grogna.

"Tu es 'Yoishi'. Tu es l'enfant postant sur Ikaigabuchi."

Yoishi resta silencieuse, mais Krishna claqua la langue et continua.

"Je n'ai aucun problème avec le fait que tu sois intéressée par l'occulte. Mais être intéressée et oser mettre son pied sur la frontière est différent. Tu dois réaliser que ce avec quoi tu joues a une frontière assez floue."

"Pas d'inquiétude."

Yoishi répondit calmement au ton accusateur de Krishna.

"Je le sais bien."

... Woaw, elle est imperturbable, même devant Krishna énervée.

C'est pour ça que les filles sont effrayantes, ma grande sœur était effrayante aussi. Et quand ma mère s'énervait vraiment, elle était plus effrayante que mon père.

Cependant, Krishna me semblait un peu attristée.

"Je sais -- Je sais. J'ai déjà vu des enfants comme toi auparavant. C'est pour ça que j'ai dit ça. Les gens qui espèrent des choses des ténèbres entraînent toujours d'autres humains avec eux, aussi, même quand ils ne le font pas exprès. C'est -- extrêmement dangereux."

L'homme d'age moyen me descend lentement de son épaule et me pose, assis, contre un mur. Je n'ai rien d'autre à faire que d'écouter leur conversation. Mon corps sans force me donne l'impression d’être impuissant. Ce qui est arrivé ici, ce qui arrive ici, et ce qui va se passer ici, tout ceci était indépendant du fil que suivait ma vie. Je ne pouvais rien faire contre ça. Tout ce que je pouvais faire était écouter cette conversation étrange et effrayante, et être observateur de ces événements de la même catégorie. Cependant, plus que le désir d'apprendre la vérité, mon désir de fuir était plus fort. Dès que possible, je voulais aller dans un endroit lumineux.

"Krishna."

Juste à ce moment, le moine se mis entre nous deux.

"Ça a commencé."

Avec ses mots, le son commença.

De partout dans le bâtiment, le son fit écho.

.... gratte Gratte gratte gratte Grrrrrrrrrrsssssssssssssssssssssss

Comme si ça surplombait tout, seul ce son fit écho dans la maison. Gratte gratte, gratte gratte, quelque chose crissait. Quelque chose se frayait un chemin. Ce son était le son le plus fort que j'ai pu entendre. C'était presque comme si quelque chose essayait d’aplatir la maison depuis l'extérieur, et je regardais tout autour de moi, paniqué. J’étais en larme, et ce son effrayant emplissait entièrement ma conscience.

-- S'il vous plaît, arrêtez. Pardonnez-moi.

Alors que je commençais à crier en pleurant, Yoishi dit :

"Merveilleux."

Sa voix joyeuse entra dans mes oreilles, et je devins enragé.

-- Merveilleux, tu es complètement folle ? C'est au-delà de la folie de se faufiler dans une maison ou il y a un fantôme et de rester assise la avec juste une bougie. Ah, je comprends, tu es comme ça. Tu es comme une amie des fantômes. Tant mieux. Tu peux dire à ton ami d’arrêter de me faire peur ? Je suis désolé d’être entré dans ta maison. Mais je ne savais pas. J'ai nettoyé avant de partir, alors arrête de me poursuivre et laisse-moi. Je veux dire, dis à ton ami d’arrêter de me suivre jusqu’à mon nouvel appartement et de faire le compte à rebours. Je ne sais pas ce qu'il a contre moi et ma vie mais je suis complètement innocent, dis-lui.

Bien sûr, mon corps ne bouge et pas, encore moins ma bouche, mais je suppliai Yoishi de tout mon être.

Cependant, Yoishi ne suivait pas du tout mes pensées.

"Hé, tu as peur ?"

J'entendais une voix inexplicable, joyeuse, à mon oreille. On dirait que Yoishi était juste à côté de moi, mais je ne pouvais pas ouvrir les yeux. Alors je lui criai dessus de toutes mes forces.

-- Bien sûr que j'ai peur. J'ai super peur. Mon corps ne veut pas bouger, je ne sais pas pourquoi et un son étrange fait écho dans ma tête et il n'y a que des psychopathes et des fantômes autour de moi. Ouais, il n'y a que des psychos dans cette maison. Un administrateur psychotique qui chasse et édite des articles flippants, une femme psychotique qui tient une sorte d'arme bizarre malgré son âge, un psychotique au crâne rasé qui ne semble faire que de la muscu. Et toi. Une fille psychotique toute de noir vêtue et avec une coupe trop droite. Et il y a un abruti de fantôme qui ne se montre jamais mais qui me joue des tours à graver des chiffres. Sérieusement, arrête ce bordel. Et vous êtes tous là à vous amuser durant votre IRL d'urgence ? Vous attendez tous que je me pisse dessus, hein ? Allez, ça suffit. J'avais tort. Je ne veux plus rester ici. Je ne veux plus voir ces chiffres. Le prochain est "一" (un), puis quoi ? Qu'est-ce qui suit ? Je ne veux pas savoir. Je veux dire, si tu veux me tuer, fais la tout de suite, c'est tout. Pas besoin de me faire chier avec tout ça.

-- Cependant

A un certain moment, le son s’arrêta.

Mon monde des ténèbres, avec mes yeux fermés de force, devint un monde de silence.

Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé--

J'en vins à avoir peur que tout le monde soit parti, et j'avais aussi peur que si j'ouvrais les yeux, quelque chose soit là.

Pourtant, je ne pouvais pas juste rester comme ça. J'étais épuisé. Je commençais à abandonner. Si vous voulez me tuer, tuez-moi. Je ne veux pas être coincé et chassé comme ça. Achevez-moi une fois pour toute.

J'ouvris mes yeux pleins de larmes. Je ne vis qu'une maison, inchangée. Et tout le monde était la.

Krishna se tenait devant la porte de la chambre.

La femme habillée de blanc était au milieu du salon avec les yeux clos.

Le moine se tenait à côté de moi, et seul Yoishi me regardait, sans aucune émotion.

Tout le monde se tenait au même endroit que quand j'ai fermé les yeux. Je regardai Yoishi de mes yeux pleins de larmes, puis elle montra mes pieds d'un geste de la tête.

Je suivi son regard.

Jusqu’à mes pieds.

Comme pour fendre l'espace entre mes pieds, une profonde entaille avait été infligée au sol.

"U- uaaaaaah."

Je cria, puis fis de mon mieux pour écarter mon corps sans force. Mais mes hanches refusaient de répondre, tout ce que je pouvais faire était remuer sur place. J'ai quand même essayé de m'écarter.

Vous savez ce qu'il y a.

C'était-- "一".

"Un. La fin. Je suis épuisé, je veux rentrer chez moi. Je veux retourner à Shizuoka."

"Du calme, Nagi."

Dit Krishna. À un moment elle a commencé à m’appeler Nagi, mais je m'en moquais alors que j'essayais de ramper pour m'enfuir. J'étais trop occupé à fuir ce chiffre.

"Non. Quel est l’intérêt de rester là ? C'est ce qui se passera ensuite ? Qu'est-ce qui m'arrivera ?"

"Ressaisis-toi, Nagi."


Krishna parla de nouveau -- rah ça doit être le moine. Une force s’abattit sur mon dos. Et après ça, la femme habillée en blanc dit quelque chose que je ne pouvais pas comprendre. Il y avait des étranges vers que je n'avais jamais entendu auparavant, des mots sans fin qui me rendaient fou--

Mais alors que j'essayais désespérément de m'enfuir, une longue jupe noire me bloqua le chemin.

C'était Yoishi, qui comme toujours, était habillée d'obsidienne.

"Bouge."

Dis-je d'une voix tremblante, mais cette fois ce n'était pas comme des billes de verres, ce n'était pas scintillant, mais plutôt, cette fois Yoishi avait une expression fascinée alors qu'elle tendit le bras vers moi.

"Donne-moi ça."

......... ça ?

"Ce que tu tiens, ça."

Dit-elle, et je regardai ce que j'avais dans les mains.

Je tenais la clé de mon appartement. C'était une clé qui était dans ma poche. Je la tenais à l'envers, et au bout de celle-ci était du bois. Pendant un moment, je ne comprenais pas ce que ça voulait dire. Et puis les copeaux de bois qui étaient au bout tombèrent, pile sur "一" qui avait été gravé à mes pieds.

"Qu..."

-- Pas possible.

-- C'est pas possible.

"Oui."

Dit Yoishi dans un murmure.

"Celui qui gravait ces chiffres dans cette maison, c'était toi."

Sur ces mots--

Ma conscience se retrouva voilée de blanc.