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Revision as of 15:33, 15 July 2014

Fichier 20 : Toutes sortes d'offrandes

Quand je revins de mon voyage scolaire à Kyoto, une étrange fille se trouvait dans ma chambre.

Elle avait l'air typiquement japonaise.

Cependant, elle semblait d'une certaine façon bien plus extravagante qu'une simple prêtresse.

— Ah !! Je n'en reviens pas ! Elle disait donc vrai. Tu m'as moi, alors comment oses-tu revenir à la maison avec l'odeur d'une autre femme comme si de rien n'était ?!

— ... Hum, à qui ai-je l'honneur ?

— Sakuya ! Sakuya Konohana-hime !! Je ne te laisserai pas dire que tu ignores que je suis vénérée dans le temple du coin !! Tu me pries tous les ans pendant ta visite du Nouvel An, et c'était grâce à ma divine protection que tu as pu passer tes concours d'entrée au collège ! Et toi... Et toi... Wahhh !! Je n'arrive pas à croire qu'un de mes précieux fidèles soit tombé sous le charme d'une femme qu'il a rencontré pendant un voyage !! Je me suis faite NTR[1] !!

Elle semblait proférer des choses horribles à mon encontre, mais elle était semble-t-il également une déesse. Une déesse japonaise. Mais c'était quoi cette histoire comme quoi je l'aurais trompée ?

— Ne joue pas au plus fin avec moi !! Tu suintes l'odeur de la protection divine d'une autre déesse !!

— Une protection divine ?

— Exactement, une protection divine !! Tu as visité plusieurs temples Shinto et bouddhistes quand tu étais à Kyoto, pas vrai ?! Et tu as jeté des tonnes de pièces dans chacune des boîtes à offrandes !! T-Tu m'as trahie... T'as déjà une déesse comme moi, et toi, tu vas quand même chercher la protection divine de toutes sortes d'autres déesses !! Je n'en reviens pas !!

Tout en gémissant, Sakuya Konohana-hime (une déesse) me brossait violemment les épaules et le buste. C'était comme si elle tentait d'enlever le pollen en début de printemps. Peut-être qu'elle essayait de faire partir cette « odeur » de moi.

Mais si les offrandes étaient interdites, alors...?

— Hum.

— Quoi ?!

— À tout hasard, je n'étais pas censé acheter de charmes non plus ?

— Gyaaaaaaaaahhhhhhhhhhh !! Suinter la protection divine d'une autre déesse ne t'a pas suffi, il fallait en plus que tu achètes un a-a-accessoire...?!

— Je me suis dit que ça ferait un bon souvenir de Kyoto.

— Ils ont des choses plus sûres comme les yatsunashi[2] !! Au fait, je les préfère nature !!

— Tiens.

Je tendis une boîte de couleur pâle à l'étrange déesse. Il semblerait que cela mit Sakuya-hime de meilleure humeur. Elle prenait apparemment ça comme une offrande.

Pendant que la déesse dévorait la pâtisserie japonaise, elle dit :

— Franchement, c'est ridicule de se dire d'acheter un charme « tant qu'à faire » en visitant un temple. Ce genre de choses dénature la voie suivie par ta vie en utilisant la protection divine du dieu du temple. Si tu en achètes un sans but précis, tu vas finir par t'écarter du chemin où tu te trouves.

— Il n'est pas préférable d'avoir autant de bonne fortune que possible ?

— Idiot. Tu peux dériver du droit chemin en faisant les choses trop bien. Le destin tragique de l'homme qui gagne au loto est monnaie courante. Les japonais ont la malheureuse habitude de ne s'en remettre qu'aux dieux quand ils ont des problèmes, mais c'est comme ça qu'il faut penser quand il est question de ce genre d'objets. Pendant la révision de ses examens, on achète un charme académique. Quand on est à la recherche d'un travail, on achète un charme d'affaire. Et si on fait accidentellement tomber enceinte sa petite amie, on achète un charme pour un accouchement facile. Le vrai rôle des charmes est d'encourager la bonne fortune pendant ces instants occasionnels et difficiles. Ce ne sont pas le genre de choses qu'on peut acheter bon gré mal gré pour en faire des straps de portable.

— Oh, je vois.

— Et c'est pour cette raison que je vais confisquer ce charme !! Il me tape vraiment sur le système. Je ne peux tout simplement pas te pardonner le fait que tu te couvres de l'odeur de la protection d'une autre déesse !!

La déesse arracha de mes mains le charme, poussa un cri de colère, et le jeta dans un coin de la pièce.

Mais c'est alors que le charme se mit à briller.

— La jalousie d'une déesse est un bien triste spectacle. Tu vas causer des catastrophes inutiles, alors arrête-toi, dit une nouvelle voix.

Avec un bruit visqueux, le bras d'une femme sortit soudain du charme qui était trop petit pour contenir ne serait-ce qu'un portable. En un rien de temps, une épaule, un visage, et un buste suivirent. Quelques secondes plus tard, une déesse toute entière était sortie.

Sakuya Konohana-hime fit claquer sa langue.

— Alors te voilà, sale voleuse !!

— Je préfèrerais que tu m'appelles Kushinada-hime. Et tu es bien trop intolérante. Ne t'énerve pas autant juste parce qu'il a jeté deux-trois pièces dans une boîte à offrandes pendant un voyage.

— Ce fidèle se contente toujours de suivre le mouvement, alors il faut que je l'arrête tant que c'est encore possible ! Il vient juste de déposer de l'argent dans la boîte à collecte à côté de la caisse enregistreuse de la supérette !!

Je levai la main et posai une question.

— J'ai une question. Les boîtes à offrandes et les boîtes à collecte sont complètement différentes, non ?

— L'ONG à qui va l'argent collecté est une filiale d'une organisation bouddhiste. Alors vu de façon plus globale, c'est une sorte d'offrande.

— Je pense aussi que ça leur permet d'obtenir des réductions d'impôts en tant qu'organisation religieuse. Mais quoi qu'il en soit, j'ai l'impression que la réaction de Sakuya Konohana-hime est comme allergique...

— Quoi ?! Dans ce cas, et si je te disais que ce fidèle jette toujours des pièces dans une fontaine dès qu'il en voit une ?!

— Ça le rendrait coupable.

Coupable ? ... Mais pourquoi les gens ressentaient-ils le besoin pressant de jeter des pièces dans l'eau ?

— Alors que fais-tu ici, Kushinada-hime-san ?

— Le « hime » signifie princesse, alors il n'est pas nécessaire d'ajouter le suffixe honorifique « -san » en plus. Ce serait comme s'adresser à son professeur avec « sensei-san ».

— Très bien, Kushinada-hime.

— Kyaaahh !! Il a dit mon nom sans suffixe☆

— Saletééééééééééééééééééé !! cria de rage Sakuya Konohana-hime.

M'étais-je fait avoir ?

Sakuya Konohana-hime pointa son index en direction de Kushinada-hime.

— T'es venue ici pour annoncer qu'il était à toi, pas vrai ?! Pendant que j'étais partie pour le Kannazuki[3], tu me l'as chipé sans vergogne ! Je me suis dépêchée de revenir après avoir entendu quelqu'un se vanter dans le Royaume Izumo, et voilà ce que je trouve ?!

— Exactement. Et brosser les épaules de mon fidèle ne fera pas partir ma protection divine. Hi hi hi.

— C'est pas ton fidèle !! C'est le mien !!

Le boucan devait être devenu trop fort parce que j'entendis le bruit d'une fenêtre de la maison à côté s'ouvrir. Mon amie d'enfance, Tanaka-san, une fille qui allait dans une école différente de la mienne, en sortit la tête.

— Hé, c'est pas bientôt fini, oui ? Et où est le yatsuhashi nature que tu m'avais promis ?

— Une déesse est en train de le manger.

Je pointai du doigt et les yeux de Tanaka-san s'écarquillèrent de surprise.

— T'as ramené avec toi deux déesses bizarres de ton voyage ?! Me dis pas que ce sont des souvenirs !!

Pendant ce temps, les poils des déesses s'hérissèrent.

— Quelqu'un qui appartient à un Inugami[4] ?! Tu ne vas tout de même pas t'opposer à un véritable dieu avec ça, chien !!

— Je crois qu'un Inugami est plus un Yôkai[5] qu'un dieu.

— Un Inugami ? Qu'est-ce que vous racontez ?

Je me souvenais vaguement que Tanaka-san possédait un golden retriever futé d'un âge inconnu prénommé Jason-kun. Elles parlaient de lui ?

— ... Si ça continue, je ne serais pas surprise qu'un Tsukumogami[6] fasse son apparition.

— Ces esprits anthropomorphiques sont vraiment problématiques. Ils ne laissent jamais de marbre avec leur caractérisation.

Les deux déesses commencèrent à s'inquiéter, mais quelque chose de bien différent de leurs peurs arriva.

Soudain, une fille au teint mat et vêtue d'une robe très osée entra en trombe par la fenêtre sans crier gare.

— Bonjour. Je suis Lakshmi-chan d'Inde.

— Ne traverse pas l'océan sans prévenir !! On essaye tant bien que mal de mettre en place un univers japonais ici !!

— Hein ? Quand est-ce que c'est à mon tour ?! cria Tanaka-san, mais avec tout ce qui se passait, personne ne lui prêtait la moindre attention.

— Eh bien, le syncrétisme du Shinto et du bouddhisme a conduit au mélange des deux et le bouddhisme et l'hindouisme se sont pas mal mélangés en Inde, alors il y a un lien. Et je rentre parfaitement dans la catégorie des dieux japonais grâce à Kisshôten des Sept Dieux de la Fortune.

— Tss !! Alors t'es une déesse de la bonne fortune et tu montres autant ta peau ! C'est pas le moment pour l'apparition d'une déesse aussi redoutable !!

— Ce nouveau personnage semble tout droit sorti d'un light novel qui a cédé aux sirènes du fan-service après avoir échoué à la mise en place d'une histoire sérieuse.

Mais pourquoi Lakshmi-san (une déesse) avait traversé l'océan pour venir chez moi ?

Quand j'eux posé la question, Lakshmi-san (une déesse de la fortune) sourit et dit : — Eh bien, fidèle...

— C'est mon fidèle !! L'appelle pas comme ça !!

— Je suis venue t'apporter le malheur.

— Oh, je croyais que t'étais une déesse de la bonne fortune.

— La petite sœur Kokuanten est une déesse qui retire la bonne fortune, mais elle n'était plus en état de le faire vu qu'elle ne tenait plus en place et était trop gênée pour apparaître devant toi. Je pense qu'elle est peut-être tombée amoureuse de toi. Et donc, j'ai été chargée de reprendre la bonne fortune à sa place, fidèle. En deux mots, tu t'accapares trop de déesses☆ Si rien n'est fait, tu pourrais te retrouver tout en haut de l'échelle de l'humanité et la population terrestre de 7 milliards d'êtres humains pourrait se retrouver unifiée en une seule personne. C'est pour cette raison que je suis venue mettre fin à ça.

— Tu dis ça, mais t'as juste l'intention d'entourer mon fidèle toi et ta sœur en prétextant une surveillance constante, pas vrai ?

— Bien entendu. Les déesses sont des chaudasses, elles aussi☆

— Saleté !! Dis pas ça avec un grand sourire aux lèvres !!

— Hi hi. Oh, fidèle. N'as-tu jamais rêvé de coucher avec deux sœurs en même temps ?

— Ne te laisse pas avoir !! Kokuanten est peut-être une petite sœur, mais elle est connue pour être moche comme un pou !!

Non.

Hum.

J'avais une question sur un tout autre sujet.

— Kushinada-hime, tu es venue ici parce que j'avais fait une offrande dans ton temple, pas vrai ?

— Il y a aussi le charme.

— Et Sakuya Konohana-hime, pour toi, c'était les offrandes que j'ai faites tous les ans pendant ma visite du Nouvel An, n'est-ce pas ?

— N'oublie pas que cet endroit tombe sous ma juridiction !!

— Et toi, c'est quoi ta raison, Tanaka-san ?

— Hein ?! M-Ma raison ?!

À travers la fenêtre, je pouvais voir Tanaka-san, hésitante, tentant de chercher ses mots dans la maison voisine, mais son golden retriever, Jason-kun, sortit d'un placard en disant :

— Un Inugami ne cherche qu'à réaliser les désirs de son maître, et en l'occurrence, c'est toi ici.

— Et enfin, Lakshmi-san, tu es venue te charger de ma bonne fortune, hein ?

— Oui.

— Alors... Hum...

— Quoi ? Quelque chose te dérange ?

Eh bien...

Ce serait mentir si je disais non.

— Bah, vous voyez, j'ai visité beaucoup d'autres temples Shinto et bouddhistes quand j'étais à Kyoto.

— Et donc ?

— Si j'ai fait des offrandes dans chacun d'entre eux, et pas seulement celui de Kushinada-hime, est-ce chacune de ces déesses va venir chez moi ?

— ...

— ...

— ...

— Hum... dit Lakshmi-san comme si ça n'avait rien à voir avec elle. Le Kannazuki est sur le point de se terminer et donc, tous les dieux du Japon vont rentrer dans leur domaine respectif. Alors est-ce que tous les dieux de ce pays vont revenir du coup ?

J'entendis un grand bruit comme si une grande foule criait dehors.

Le bruit se faisait de plus en plus proche.

Sakuya Konohana-hime et Kishinada-hime échangèrent un regard et parlèrent.

— ... C'est la guerre.

— Oui. Une guerre a éclaté.


  1. Acronyme japonais pour Netorare, utilisé pour définir un certain genre de jeux érotiques où l'être aimé du personnage principal se retrouve séduit ou pris par une autre personne. Cela est censé produire un sentiment de jalousie chez le joueur/lecteur.
  2. Gâteaux japonais, spécialité de Kyoto.
  3. Référence au dixième mois du calendrier traditionnel japonais. Signifie littéralement « le mois sans dieu ».
  4. Littéralement « dieu chien ».
  5. Littéralement « monstre bizarre ».
  6. Littéralement « esprit de 99 ans ».