Utsuro no Hako:Tome 1 27755th time

From Baka-Tsuki
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27755e fois[edit]


« Allez, n'y a-t-il pas quelque chose de différent chez moi aujourd’hui ? Hm ? »

Kokone s'approche de moi, ressemblant toujours à la même. Elle m'avait déjà posé cette question avant. C'était déjà quoi la bonne réponse ?

« ... Tu t'es mise du mascara. »

« Oh ! Bien joué, Kazu-kun ! »

On dirait que j'ai raison.

« ... Alors, c'est comment ? »

« Oui, tu es mignonne », dis-je sans hésitation. Encore une fois, la réponse est correcte. Je n'étais pas trop sérieux, mais Kokone est satisfaite au moment où elle entend « mignonne » et hoche la tête avec un sourire.

« Mhm, mhm. Je vois, tu as de l'avenir, Kazu-kun. Hey, toi—celui à la personnalité tordue ! Tu devrais suivre son exemple. » Elle croise les bras avec satisfaction et tourne sa tête vers Daiya.

« Je préfère arracher cette langue plutôt que de dire ça. »

« Ah, la planète entière pousserait un soupir de soulagement. S'il-vous-plait faîtes donc. »

« Non, pas ma langue... Je parle de la tienne »

« Haha ! Donc tu désires un intense baiser langoureux avec moi ? Pitié ne te laisse pas emporter par ta fascination pour moi~ »

Sans même prendre conscience de la situation où je suis, ils commencent à s'insulter à la vitesse de la lumière, comme d'habitude.

Peu après, Daiya soulève la question de l'étudiante transférée.

« S'il-te-plaît, viens vite Otonashi-san »



« Je suis Aya Otonashi. Je ne suis intéressée par personne sauf Kazuki Hoshino et le propriétaire. »

À ce moment, la salle de classe devient bruyante.

Umm, Otonashi-san ? Tu es une nouvelle élève, alors bien sûr tu peux éviter tes camarades de classe le premier jour. Mais ça fait presque un an que je suis dans cette classe, donc ça marche pas pour moi, tu vois ?

« Qu'est-ce qu'elle veut dire par "le propriétaire" ? De quoi est-il propriétaire ? Veut-elle dire "la personne qui possède Hoshino" ? »

« Ne serait-ce pas tout simplement sa "petite copine" ? »

« Ce qui veut dire que Kazuki-kun a une "petite copine" et que la nouvelle élève Otonashi-san la cherche, mais pourquoi ? »

« Je suppose qu'il y avait quelque chose entre lui et Otonashi-san. Peut-être qu'ils sortaient ensemble... Donc il joue double jeu ?! »

« Exactement ! Ça doit être ça ! Et c'est plus marrant ! »

« Donc tout en étant troublé par des sentiments d'haine et d'amour, elle a pourchassé Hoshino et a intégré notre école. Je suis sûre de ça. »

« Ce qui veut dire... que Hoshino a séduit une telle beauté ?! Sérieux !! »

Nos camarades de classe continue à leur guise tout en nous ignorant, nous, le centre de leur discussion. Où diable leurs viennent ces idées ?

« Donc, Hoshino... tu ne faisais que te jouer de moi... »

« Quoi ?! Tu étais l'autre victime ?! »

« Non... J'étais probablement juste un extra... La troisiè... non, il doit y en avoir d'autres. »

« Quoi... le salaud ! »

Kokone fait semblant de pleurer pendant que Daiya en profite pour faire entendre sa voix d'une manière inhabituelle. Sérieusement, pourquoi ces deux-là s'entendent seulement dans ces situations...

« ... Voilà qui est ennuyeux » murmura Otonashi-san. « Grâce à toi, je suis devenue encore plus sujette à curiosité. »

Err... En quoi est-ce que c'est ma faute ?



Juste après le premier cours, Otonashi-san et moi nous précipitons dehors. Alors que certains de mes camarades m'encouragent naturellement, je sens aussi quelques regards assoiffés de sang de certains des garçons—Mais pas le temps de se tracasser à ce sujet.

On se pose à notre endroit habituel : l'arrière du bâtiment de l'école.

On ne prendra pas la peine de revenir en classe.

« Je vois. Travailler avec toi veut dire que je m'engouffre directement dans ton réseau de relations. Mince... voilà qui n'est pas pratique. »

Non, je suis à peu près sûr que le problème vient de ce que tu leur a dit.

« Mais c'est la première fois en 27 755 itérations que les rejeter a eu un effet négatif. C'est vraiment amusant. »

« Umm, je ne sais pas si tu devrais trouver ça drôle... »

« Ne dis pas ça. Même pour moi les nouvelles expériences sont assez palpitantes. Et les circonstances ont beaucoup changé juste parce qu'on travaille ensemble. Voilà un changement bienvenu. »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Il y a pu avoir des indices que je n'ai pas remarqué quand j'étais seule. »

De mon point de vue, ça vaut définitivement le coup de coopérer, mais... euh...

Étonnamment, elle pourrait avoir raison. Après tout, elle ne savait pas comment la classe 1-6 marchait avant aujourd'hui. Elle ne peut pas comparer aujourd'hui avec les jours d'avant. Par exemple, elle ne sait pas que mon amour pour Mogi-san a évolué entre aujourd'hui et hier—c'est-à-dire pendant la Classe Rejetée.

« Mais qu'est-ce qu'on fait maintenant, spécifiquement ? »

« ... À propos de ça, Kazuki. J'y réfléchissais encore et suis arrivée à la conclusion que tu pourrais encore être la clé de la Classe Rejetée. »

« Hein ? Tu me suspectes encore ? »

« Ce n'est pas ça. Laisse-moi te poser une question : comment est-ce que tu gardes ta mémoire ? »

« Eh... Qui sait ? »

« C'est un vrai mystère, hein...? Je peux sentir certaines différences entre toi et les autres, mais n'est-ce pas étrange que tu sois le seul qui conserve sa mémoire ? »

« Eh bien... je suppose oui. »

« Donc, je suppose que ta faculté est également motivée par les objectifs du propriétaire. »

« E..ehh...? »

« Tu es lent, comme toujours. En d'autres termes, il pourrait aussi être dans l'intérêt du propriétaire que tu gardes tes souvenirs. »

Le but de la Classe Rejetée est que je conserve ma mémoire ?

« C'est impossible. Je ne garde pas tout le temps ma mémoire, non ? Sans toi, j'aurais probablement continué à perdre ma mémoire comme tout le monde. »

« Effectivement, c'est le défaut de mon hypothèse. Cependant, il est possible que le maintien de la mémoire est tout aussi corrompu que la reproduction de ce monde du passé. On pourrait expliquer cela si tu prends en compte cette contradiction: le passé ne peut être complètement reproduit si tu conserves ta mémoire. »

Cela serait effectivement possible. Mais cela me semble absurde.

« Déjà, pourquoi est-ce qu'on me laisserait conserver ma mémoire ? »

« Comment est-ce que je devrais le savoir ? » répond-elle crûment. « Mais je sais quel sentiment anime le plus les gens. »

« Quoi ? »

Otonashi-san me fixe profondément des yeux et dit.

« L'amour. »

« ... l'amour... ? »

Son regard terrifiant m'empêche un instant de lier le mot à son sens. Aah l'amour ?

« Otonashi-san, c'était assez romantique de ta part. »

Otonashi-san me regarde froidement.

« Pourquoi ? Un amour suffisamment intense n'est pas différent de la haine de toute façon. »

« Pas différent de la haine ? » Je suis déconcerté. « ... I-Ils sont complètement différents ! »

« Ce sont les mêmes choses... Non, ils sont différents. L'amour est juste pire que la haine, les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est dégoûtant. C'est juste répugnant. »

Répugnant, hein...

« Ça n'a pas d'importance maintenant. Kazuki, y a-t-il une personne que tu as en tête ? »

« Tu veux dire quelqu'un qui est amoureux de moi? Impossible qu'il— »

J'allais dire qu'il n'y avait personne comme ça, mais je me rappelle tout d'un coup.

Il y a une personne.

Si elle ne rigolait pas quand elle m'a avoué au téléphone, alors il y a une candidate.

« On dirait que tu as pensé à quelqu'un. »

« ... »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« ... Err, eh bien. Cette fille qui m'aime, elle n'est pas forcément le coupable, pas vrai ? »

« Bien sûr que non. Ce n'est pas suffisant pour prouver sa culpabilité. Mais il n'y a aucune raison de ne pas enquêter sur cette possibilité »

« Enfin... je veux dire, c'est impossible qu'elle soit la coupable. »

« Qu'est ce qui te fait dire ça ? »

Je sais que je ne veux juste pas qu'elle soit le coupable.

« Nous avons autant de temps que nous voulons tant que nous restons à l'intérieur de la Classe Rejetée. Nous devons profiter de chaque occasion pour se rapprocher du propriétaire. »

« ... Mais jusqu'à maintenant tu n'as jamais réussi avec cette méthode, non ? »

« Tu es vraiment effronté aujourd'hui, tu sais ? Mais tu as raison. Pourtant, nous avons comme nouvel indice que la conservation de ta mémoire fait partie des intentions du propriétaire. Je n'ai encore jamais enquêté avec cette hypothèse. On pourrait obtenir de nouvelles informations comme ça. »

« Mais— »

« Ne voudrais-tu pas l'innocenter le plus rapidement possible justement parce que tu lui fais confiance ? »

Oui. Otonashi-san a raison.

Je dois également avoir mes doutes sur cette personne, ce qui ne me donne pas envie d'enquêter sur elle.

« ... Ok j'ai compris. Je vais t'aider. »

« Tu ne devrais pas juste m'aider, mais prendre les devants. »

Elle a raison. Je suis celui qui veut sortir de cette Classe Rejetée.

... Mais... Quelque chose m'a fortement dérangé depuis un bout de temps maintenant. Il y a quelque chose de bizarre.

« Eh bien, allons-y. »

« A-Attends une seconde. »

« Pourquoi tu hésites ?! Ma patience commence à atteindre ses limites ! »

Ce qui me dérange— ah, je vois.

Quand j'identifie la source de ce malaise, mes oreilles s'échauffent.

« Mh ? Qu'est ce qui se passe Kazuki ? Ton visage est rouge. »

« Ah, non, c'est juste que— »

Pourquoi est-ce qu'elle m'appelle "Kazuki" au lieu de "Hoshino" ?

« Quoi ? De quoi tu parles ? ... Hé, pourquoi ton visage ne s'arrête pas de rougir ? »

« ... D-Désolé. Oublie »

Depuis quand est-ce qu'elle m'appelle par mon prénom ? Pas même mes parents ne s’adressent à moi comme ça. [1] Je suppose que mon visage est encore plus rouge maintenant.

« ...? ... Euh OK, je suppose ? En tout cas, allons-y. »

"Otonashi-san" me tourna son dos et commença à marcher.

« O-Ouais... »

Est-ce que je devrais aussi commencer à l'appeler par autre chose que "Otonashi-san" ? Si je suivais son exemple, je devrais l'appeler... "Aya" ?

... Nononononon !!! Je peux pas ! Je peux pas ! Hors de question !!!

Il faut au moins "Aya-san"... Non, c'est toujours inadmissible. Mais "Otonashi-san" fait trop réservée. Il faut quelque chose de plus facile à dire et un peu plus décontractée.

« Ah... »

Une idée me vient. C'est aussi assez embarrassant à dire, mais puisque j'ai déjà utilisé ce nom plusieurs fois, ça devrait marcher.

« ... Maria. »

Quand je murmure son nom à voix basse, "Otonashi-san" s'arrête et se retourne. Ses yeux écarquillés.

« Ahh ! D-Désolé !! » Je m'excuse instinctivement après avoir remarqué son brusque réflexe.

« ... Pourquoi tu t'excuses ? Tu m'as juste surprise. »

« ... Alors tu n'es pas en colère ? »

« Pourquoi je serais en colère ? Appelle-moi comme tu veux. »

« J-Je vois... »

Otonashi-sa... non, la bouche de "Maria" se détend.

« Mais parmi tous les choix possible, tu as quand même choisi Maria... Heh »

« Ah, euh... si tu n'aimes pas... »

« Ça ne me dérange pas. J'ai juste une nouvelle fois confirmé quelque chose. »

« Err... Qu'est-ce que tu as confirmé ? »

Pour une raison qui m'est inconnue, Maria sourit tendrement.

« Que toi, Kazuki, es un compagnon amusant. »



Je fouille dans quelque chose.

Nous sommes revenus dans la salle de classe, et maintenant je fouille dans les affaires de la fille qui avait l'air de m'aimer.

Bien sûr, je ne le fais pas car je le veux, et je me sens aussi très miteux.

Là, elle est en Éducation Physique. Maria a décidé qu'au lieu de lui parler directement, on devrait saisir cette opportunité pour chercher des indices dans ses affaires.

Puisque je suis silencieusement arrivé à la même conclusion, j'ai obéi tout en me sentant miteux.

Au fait, cette fouille ne peut porter ses fruits que si je suis celui qui le fait. Maria a déjà cherché à travers les affaires de tout le monde, plusieurs fois. À en juger par l'état actuel des choses, elle n'a rien trouvé d'utile jusqu'à maintenant, ce qui était assez attendu. Maria ne va pas remarquer les changements suspects puisqu'elle ne nous a connus qu’une journée.

« Euhhh... »

La fille a tracé des traits propres et colorés pour structurer ses manuels. Ses notes sont écrites soigneusement avec des petites et rondes lettres. Et elle a utilisé beaucoup de couleurs ici aussi. Un chat est dessiné sur le bord gauche de l'une est page. Et voilà un autre dessin sur la page suivante, au même endroit. Le même chat à la page suivante... À ce moment-là j'ai réalisé que c'était un folioscope. Quand je le feuillette, le chat s'envole sur une fusée, fusée qu'elle a faite à partir d'une boîte de conserve. Je souris avant que le regard noir de Maria me contrôle.

Tout compte fait, j'ai trouvé un tas de trucs de filles. Ses affaires sont généralement de couleur rose ou blanche. Son iPod est rempli de J-Pop. Son portefeuille n'est pas à l'intérieur de son sac, elle doit probablement le porter sur elle.

« Oh ! »

Je trouve un téléphone portable soigneusement décoré, une mine de renseignements personnels.

J'espérais trouver des indices, mais le portable est verrouillé, je ne peux pas creuser plus loin... mais d'un autre côté, je suis soulagé que je ne puisse pas le faire.

Je vérifie la trousse à maquillage à côté du miroir rose. Ça, ça devrait être le fond de teint, ça un rouge à lèvre, ça un eye-liner, et là les ciseaux qu'elle utilise pour égaliser ses sourcils, et enfin un objet qui semble tout à fait nouveau... du mascara, je suppose.

« — »

Oh ?

Quelque chose est étrange.

« As-tu trouvé quelque chose, Kazuki ? »

« ... Je ne sais pas encore... »

Je fouille à travers le contenu de trousse une fois encore. Je ne pense pas qu'il y a un indice à l'intérieur.

« Maria, est-ce que tu remarques quelque chose d'étrange à propos de cette trousse ? »

« Non ? J'ai déjà cherché à l'intérieur avant, mais je n'avais rien trouvé de spécial— »

Son visage se fige en plein milieu de sa phrase.

« —attends, ça ne se peut pas. Elle ne devrait pas avoir cet objet. Impossible qu’en 27 755 boucles j'ai raté ça. Mais... apparemment— »

« Hein ? Tu as trouvé quelque chose ? »

« ...Kazuki. Après avoir vu ça, tu aurais tu sentir quelque chose. »

« ...Hein ? ...Mhh, bah, je pensais qu'elle n'était pas du genre à se maquiller. »

« Bon sang ! »

Maria se crispe amèrement son visage.

Je continue de chercher à l'intérieur de la pochette pour trouver plus d'indice. À l'intérieur je sens quelque chose de familier et le sort.

« Ah— »

Ça se déclenche...

Quand je vois les emballages familiers, mes souvenirs refont surface.

«  Est-ce que tu aurais accepté ma confession si j'avais choisi une approche différente ? »

« Aah, d'accord. Alors j'ai juste besoin de continuer à me confesser jusqu'à ce que je réussisse, n'est-ce pas ? »

Pas possible.

Pas possible.

Pas possible.

Je ne peux pas croire à une telle absurdité.

C'est juste une coïncidence. Cela doit être juste une coïncidence, mais les souvenirs qui refont surface dans mon esprit sont bien trop ridicules pour n'être que le produit de mon imagination…

« — Maria, qu'est-ce que t'adore grignoter ? »

« ... Pourquoi est-ce que tu parles de ça ? » Maria me regarde et fronce les sourcils. « ... Hé, qu'est-ce qu’il se passe Kazuki ? Tu n'as pas l'air de se sentir bien ! »

« ... Tu sais, mon snack préféré, c'est l'Umaibō. »

Je montre l'objet que j'ai enlevé de la trousse.

C'est un emballage d'Umaibō.

« J'aime particulièrement la saveur Corn Potage. Mais je suis le seul à le savoir parce que ça n’intéresse personne. Je mange souvent des Umaibō dans la salle de classe, mais pour ce qui est de la saveur, j'en mange de tous les goûts tout le temps. Personne ne devrait savoir que je préfère les Umaibō aromatisé au Corn Potage ! »

«  Mais tu n'aimes pas le goût Teriyaki Burger tant que ça ? »

« Quelle saveur aimes-tu le plus ? »

Je prie m'être trompé et jette un œil à l'emballage encore une fois.

Peu important combien de fois je le regarde, rien ne change.

Ce n'est pas assaisonné au Teriyaki Burger. C'est un Umaibō au Corn Potage.

Les souvenirs qui sont revenus me crient dessus.

Même si c'est juste une coïncidence qu'elle ait un Umaibō au Corn Potage dans son sac, les images de mes souvenirs tout justes récupérés sont indéniables.

Elle est la propriétaire.

« Kazuki. »

Maria saisit fermement mes épaules. Ses ongles s’enfoncent dans ma chair et me ramène à la réalité.

« Elle est définitivement la propriétaire. Nous sommes arrivés à notre but... enfin, pas totalement. »

Après que Maria crache ces mots avec beaucoup d'amertume, je demande « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Quelqu'un qui fait une erreur aussi stupide ne pourrait pas me tromper pendant 27 755 "transferts d'écoles". »

« Mais Maria, tu dois admettre que tu ne savais pas qui était le propriétaire. »

« Ce n'est pas vrai. J'ai probablement découvert son identité plusieurs fois déjà, mais je n'ai pas pu retenir qu'elle était la propriétaire ».

« Hein ? Pourquoi pas ? »

« Je ne peux pas dire avec certitude, mais je suppose que la Classe Rejetée a une autre fonction. Cela serait logique. La Classe Rejetée fonctionne tant que la propriétaire croit qu'elle est dans une boucle immuable. Mais si quelqu'un d'autre savait qu'elle était la propriétaire, cette condition préalable s'effondrerait. Par conséquent, dès que quelqu'un découvre qu'elle est la propriétaire, ce souvenir est effacé. »

« ... Mais on sait qui est la propriétaire cette fois. »

« Certes. Mais ce n'est pas une raison pour se réjouir. » Dit Maria avec un ton vexé. « Si l'on ne fait rien, nous allons perdre cette indice encore un fois. »

Je vois. À moins de battre le propriétaire pendant ce tour, nous allons oublier tout de cette itération et chercher le coupable depuis le début une nouvelle fois.

Maria est clairement ennuyée et mastique ses lèvres. N'avoir qu'une chance d'accomplir quelque chose pourrait être très frustrant, surtout qu'elle s'est habituée à tout refaire si besoin.

« ... Mais Maria, la vie n'est-elle pas aussi n'est décidé qu'en une fois ? Peu importe à quel point le problème est trivial, il n'y a aucun bouton reset pour le dernier point de sauvegarde. »

Je suis assez fier de cette réplique, mais Maria m'effraie avec ses yeux impitoyables.

« À quoi sert cet encouragement maladroit ? »

Elle soupire même.

« D-Désolé... tu avais l'air un peu irrité. »

En entendant mes excuses, Maria se détend un petit peu.

« Ouais, je le suis. Mais pas parce que notre situation est défavorable. »

« ... Mais plutôt parce que ? »

« Ne comprends-tu pas ? Même si j'ai déjà découvert à plusieurs reprises qu'elle était la propriétaire, la Classe Rejetée est encore là. Tu vois ce que je veux dire ? »

Je lui fais signe de la tête que non.

Je ne sais pas si c'est dirigé à moi, le coupable, ou elle-même, mais Maria exprima ses mots avec beaucoup d'agacement:

« J'ai perdu face au propriétaire de nombreuses fois déjà. »



« Kokone. »

« Oh, l'expert de l'amour, Kazuki Hoshino, est finalement arrivé ! »

Comme toujours, Kokone me taquinait.

C'est la pause déjeuner pour le moment. Maria et moi avons fini par sauter tous nos cours du matin, donc tout le monde a commencé à nous taquiner. Mais grâce au désintérêt complet de Maria, nos camarades ont très vite abandonné. Leurs regards curieux sont toujours concentrés sur nous par contre. Bah, il fallait s'y attendre.

« Écoute, Kokone. Pour te dire la vérité… »

Je m'arrête. Parce que le visage de Kokone est passé de doux à grave, et elle me tirait par mes manches.

Après avoir jeté un coup d’œil à Maria, Kokone me dirige hors de la salle de classe.

« Kazu-kun, s'il-te-plaît n'évite pas ma question et donne-moi une réponse honnête. »

Juste à côté de la porte, Kokone lâche ma manche et continue de parler.

« Quelle est la nature de ta relation avec Otonashi-san? »

« ... Pourquoi tu me demandes ça ? »

Dis-je, en sachant déjà la réponse. Kokone baisse son regard, sans me répondre.

« Je ne peux pas décrire ma relation avec Maria très facilement. »

Kokone reste silencieuse, tout en fixant le sol.

« Mais j'aime quelqu'un d'autre qu'Otonashi-san. »

Kokone écarquille ses yeux quand elle entend mes paroles et me regarde.

« Donc… »

Mais Kokone ne dit pas autre chose. Mais elle déplace son regard, ce que je remarque tout de suite.

Elle scrute la salle de classe à la recherche de quelqu'un.

Ses yeux s'arrêtent.

Et ils sont fixés sur… Kasumi Mogi.

Le premier jour de mars, je n’étais pas encore tombé amoureux de Mogi-san. Et pendant cette itération, la 27755è, je ne suis pas entré en contact avec elle de quelque manière que ce soit.

« Kokone, pour te dire la vérité, il y a quelque chose que je voudrais que tu fasses. C'est… »

« Ouais. Tu n'as pas besoin de le dire. Je pense que notre discussion a tout éclairci pour moi » dit Kokone avec un sourire. La salle d'éducation cuisinière[2], après l'école—ça marche pour toi ? Je te dirais tout à ce moment-là ! »

Pourquoi la salle de cuisine, je m'étonne un moment mais je me rappelle que Kokone est membre du club d'Éducation Domestique.

« On sera probablement les seuls là-bas aujourd'hui. »

Quand j'hoche la tête, elle me regarde encore. Je n'arrive pas à deviner ses pensées.

« Kazuki. »

Maria, qui nous surveillait d'à travers la porte, m'appelle. Voilà probablement le signe pour moi de faire marche arrière.

« À plus tard » dis-je à Kokone, je suis sur le point de me retourner

« Ah, attends une seconde ! »

Kokone m'arrête. Je la regarde dans les yeux encore une fois.

« Euh, je peux te demander ? Ah, mais tu n'es pas obligé de répondre bien sûr... »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Qui est la personne que tu aimes, Kazu-kun ? »

Je réponds sur le coup.

« Mogi-san ! »

Au moment où elle entend ça, Kokone baisse sa tête tout en cachant son visage. Mais j'ai déjà remarqué.

Kokone souriait.



Les cours sont finis.

On entend quelqu'un crier à l'intérieur de la cuisine. Au moment où on entre, nous nous rendons compte immédiatement que quelque chose a mal tourné.

Nous avions raté cette exceptionnelle occasion.

Comme prévu, Kokone Kirino et Kasumi Mogi sont dans la cuisine. Non, plus précisément Kokone Kirino et ce qu'était avant Kasumi Mogi sont présentes.

La salle est tachée de sang.

Le coupable tient un couteau de cuisine ensanglanté.

« Kazu-kun. »

Alors qu'elle remarque ma présence, son expression reste la même.

« ... P-Pourquoi… »

Je ne comprends pas. Pourquoi a-t-elle fait ça ?

Couverte de sang, Mogi-san me regarde. Elle est aussi inexpressive que toujours. Mais je remarque une lumière qui scintille dans ses yeux et me juge.

Aah, oui. C'est vrai. Je suis tout autant à blâmer pour cette situation.

« Ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal… »

Mogi-san murmure sans relâche quelque chose ressemblant à une malédiction.

Je ne veux pas écouter ça. Je veux juste couvrir mes oreilles. Mais même ça je ne peux pas le faire. J'ai perdu contrôle de mon corps aussitôt que j'ai vu Mogi-san couverte de sang. Ses mots envahissent mes oreilles. Je tente désespérément d'éviter de saisir le sens de ces mots. Mais c'est vain… les mots me submergent tel une avalanche, ils déferlent sur moi et couvrent mon corps paralysé.

Mogi-san est en train de parler.

Mogi-san prononce les mots qui me condamnent.

« Ça fait mal ! »

  1. C'est bien connu, au Japon, c'est une preuve de familiarité que d'appeler quelqu'un par son prénom, et encore plus sans honorifique. On s'addresse plutôt via le nom de famille. Bien que dans les lights novels/mangas et autres, les auteurs ont tendance à exagérer la gêne de ces situations.
  2. Au Japon comme dans d'autres États, on y enseigne une matière qu'on ne fait pas en France, "Home Economics" traduisible par "Éducation Domestique" . Ils y apprennent notamment à cuisiner ou coudre. La "cooking room" est la salle où ils apprennent à cuisiner.
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