Hidan no Aria:Tome2 Chapitre3

From Baka-Tsuki
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Troisième Balle : Un Oiseau en Cage

1.

Pour un Butei, être garde du corps était le travail le plus commun qui soit.

Les Butei étaient habituellement chargés de protéger des VIP comme des politiciens, des célébrités ou des chefs d'entreprise qui avaient besoin d'une protection pour eux ou pour leurs enfants. Mais parfois, les Butei dont la vie était menacée demandaient aussi la protection d'autres Butei.

Pour ce genre de travail, la norme était habituellement de vivre dans la maison du client mais... suite à la forte demande de ce dernier - c'est à dire de Shirayuki - il fut décidé que ce serait elle qui irait vivre chez moi.

Je n'avais aucune intention de vivre dans un appartement / dortoir rempli de filles prêtes à me faire entrer en Hysteria Mode à chaque instant, mais mes protestations n'y changèrent rien...

Au fait, ça se faisait de déménager le jour suivant la requête de protection ?

- Mutô-kun, tu es sûr de vouloir faire ça gratuitement ? Laisse-moi au moins payer l'essence...

- Noon— Je vous dis que ce n'est pas la peine ! Ce n'est vraiment rien du tout !

Mutô - qui bizarrement vouvoyait Shirayuki alors qu'ils avaient le même âge - descendit du van de Logi avec lequel il l'avait accompagné. Puis, il commença à sortir ses bagages à l'aide de mouvement si rapides qu'ils en donnaient la nausée.

Mutô... était vraiment quelqu'un d'aussi serviable d'habitude ?

- Heu... Mais si je ne me trompe, ce bâtiment est le dortoir des garçons n°3, n'est-ce pas ?

- Ah... Oui.

- Est-ce que... vous comptez utiliser une des chambres libres comme entrepôt ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'appeler quand vous voudrez retourner au dortoir des filles ! Et... A-Après, on pourrait... prendre un thé ou manger un...

- Ah, Kin-chan !

Le visage de Shirayuki s'éclaircit instantanément quand elle me vit sortir du hall de l'immeuble.

Mutô, interrompu dans sa phrase, regarda Shirayuki, me regarda, regarda de nouveau Shirayuki. Un point d'interrogation s'éleva de son visage mécontent.

- Kin... Tôyama ?

- T-Tu vois, Mutô-kun. Je vais vivre dans l'appartement de Kin... de Tôyama-kun à partir d'aujourd'hui.

- De Kinji——— ?

- Je te préviens, ce n'est que pour le boulot. J'ai été désigné pour être le garde du corps de Shirayuki. C'est à cause d'Aria. Va pas te mettre à raconter n'importe quoi— lui expliquai-je.

Mutô ouvrit la bouche sans rien dire.

... C'était quoi cette réaction ?

Ça serait plutôt à moi d'être incapable de parler.

Moi— qui allait être obligé de vivre avec deux monstres prêts à exploser à chaque instant.


En retournant dans mon appartement - qui ressemblait toujours aux restes d'un champ de bataille - je découvris Aria, près de la fenêtre, qui trafiquait quelque chose.

Fronçant les sourcils, je vis qu'elle installait des détecteurs infrarouges, achetés plus tôt dans la petite boutique de l'école.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Ça se voit, non ? Je transforme ton appartement en forteresse.

- Arrête ça !

- Pourquoi es-tu aussi étonné ? C'est ce que font tous les Butei. C'est la base de la base pour un garde du corps, non ? Je vais installer tout un tas d'alarmes afin de repérer tout suspect qui s'approcherait du client. Par chance, comme tout est cassé, on trouve facilement des endroits où les placer.

- C'est toi qui a tout cassé.

- OK. Maintenant, le haut de la fenêtre.

Ignorant avec splendeur mes protestations, Aria tendit les bras afin d'installer une alarme sur la fenêtre, au-dessus de l'étagère. Mais, elle n'arrivait à l'atteindre du haut de ses 1m42 et se mit à sauter en poussant de petits cris jusqu'à ce qu'un plat en métal qui se trouvait là lui tombe en plein sur la tête. Bien fait pour toi.

Une voix nous parvint depuis l'entrée———

- D-Désolé du d-dérangement... balbutia Shirayuki en pénétrant dans l'appartement.

Elle enleva ses petites chaussures qui faisaient parties de l'uniforme Butei et les aligna avec soin, faisant voleter autour d'elle ses longs cheveux noirs et lisses qui brillaient avec l'éclat d'un diamant.

Puis, elle s'inclina profondément devant moi, dans une courbette d'au moins 90°.

- P-Prends soin de moi à l'avenir. Je m'appelle Shirayuki Hotogi.

Je le sais bien.

- Je suis encore inexpérimentée, pardonne d'avance mes erreurs !

- On se connait depuis longtemps... pourquoi es-tu aussi nerveuse ?

- Ah... C'est l'idée de v-vivre dans l'appartement de Kin-chan qui me fait paniquer...

Shirayuki eut un petit rire stressé.

Paniquer ?

Tu ne te rappelles pas avoir fait irruption ici avec tes sabres la dernière fois ?

- Hum, comme je viens de déménager, je vais faire le ménage. En plus, c'est un peu de ma faute si tout est dans cet état.

Shirayuki s'avança dans l'appartement et... dévisagea d'un regard malsain Aria - qui à présent installait une caméra sur la fenêtre de la cuisine.

- Fufu~ Et puis, je dois aussi m'occuper des gros déchets.

Elle tourna vers moi son habituel visage souriant, mais sa jolie voix résonnait dans ma tête.

... No comment.

Cependant...

Me rappelant le piège mortel qu'elle avait installé dans le casier d'Aria, je préférais l'avertir :

- ... Arrête avec les cordes à piano, c'est compris ?

Shirayuki arrondit ses yeux aux longs cils.

- Les cordes à piano ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

... C'est ça, fais semblant.

Baah. Il valait mieux pour moi que j'évite de me mêler de leur conflit à l'avenir.

Après tout, je tenais à la vie.


Contrairement à Aria - jeune fille noble qui n'avait pas effectué une seule tâche ménagère de sa vie - Shirayuki était une vraie déesse du nettoyage.

Je pensais que mon appartement avait atteint un état qu'il était maintenant impossible de régler, mais elle ramassa avec soin tous les déchets, passa l'aspirateur dans de grands gestes, appliqua du mastic sur le sol et les murs afin de combler les trous de balle, changea le tapis... Et en un peu moins de trois heures, l'appartement était à nouveau comme neuf

Elle alla même jusqu'à créer un magnifique bouquet avec des gypsophiles qu'elle avait fait poussé dans la serre.

- ... Impressionnant... murmurai-je.

J'installai près du mur la commode en bois de paulownia que Shirayuki avait laissé dans le hall du dortoir.

Quand j'avais proposé de l'aider à nettoyer, elle m'avait rétorqué « Je ne te laisserai jamais faire une chose pareille ! » avant de se mettre au travail. C'était donc la seule chose que j'avais trouvé à faire pour l'aider.

... Soudain.

Aria, voyant que Shirayuki entrait dans la cuisine, courut jusqu'à moi à petit pas.

- Kinji. Tu as pensé à vérifier la commode ? Elle pourrait contenir des choses dangereuses...

- Comment ça des choses dangereuses ? Ce sont les affaires de Shirayuki.

- Quelqu'un aurait pu mettre quelque chose à l'intérieur pendant le déménagement, tu ne penses pas ?

- Tu sais quoi —— Ça s'appelle de la paranoïa.

- Loi de Butei, article 7 : « Préparez-vous avec pessimisme, agissez avec optimisme. ». Je suis occupée là, je dois installer des lignes de sécurité sur la véranda. Alors dépêche-toi d'inspecter la commode ou ça va être le festival des trous de balle pour toi.

C'était quoi ce festival...

- ... Très bien, très bien.

- Pas la peine de le répéter deux fois !

Avant de sortir sur la véranda, une boite à outil dans les bras, Aria me lança un dernier regard meurtrier...

N'ayant pas vraiment le choix, je décidai de vérifier l'intérieur de la commode.

… À tous les coups, il n'y allait rien avoir de dangereux à l'intérieur.

J'ouvris un des tiroirs et ne vis que du maquillage et autres cosmétiques.

Je tirai vers moi un autre tiroir et———

- …?

Découvris tout un tas de petits sacs bizarres.

Ils étaient gonflés, de couleurs différentes et serrés les uns contre les autres. On sentait qu'ils avaient été rangés avec soin, comme des bonbons. De petits rubans les maintenaient fermés.

- …?

Les sacs étaient séparés en deux compartiments, dont le nom était marqué sur des petites planches en bois : « normal » et « compétition ». Les « normaux » étaient d'un blanc éclatant. Les « compétitions » étaient noirs.

« Compétition » ——— ?

Est-ce que ça avait un rapport avec Butei ?

À cette pensée, je saisis un des sacs suspects.

Vu comme il brillait, il devait être en 100% soie. Au toucher, il semblait aussi fin qu'un fil.

En l'ouvrant, je découvris une pièce de vêtement rectangulaire, recouverte d'une magnifique dentelle.

Par endroit, elle était presque transparente. Des deux mains, je la dépliai...

- …!

Bam !

Je la remis dans le sac noir et refermai le tiroir à toute vitesse.

Il y avait bien ici...

Des choses dangereuses.

Pour être plus précis, des choses dangereuses pour moi.

Dans tous... dans tous les petits sacs de ce tiroir... Il y avait des sous-vêtements !

Plus important——— Mon frère m'avait pas mal appris quand il était encore en vie, je savais donc——— Ces strings, ces culottes taille basse, c'était même de la lingerie fine, destinée aux adultes.

C-Cette Shirayuki.

Cette Yamato Nadeshiko toujours modeste, toujours polie... Portait ce genre de sous-vêtements ?

Maintenant que j'y pensais, le jour où j'avais malencontreusement aperçu ses seins, elle portait un soutien-gorge noir, ce que j'avais trouvé étrange pour la jeune fille parfaite qu'elle était...

B-Bon.

Calme-toi, Kinji.

Si tu rentres en Hysteria Mode dans une telle situation... tu ne seras rien d'autre qu'un pervers !

- Ah, Kin-chan ! Je suis désolée, tu as monté la commode alors que c'était mes affaires...

Entendant une voix dans mon dos, je me retournai d'un bond.

Shirayuki s'était approchée de moi sans que je ne m'en aperçoive. Elle enlevait avec enthousiasme la paire de gant couleur crème qu'elle portait et nouait autour de sa taille un tablier à dentelle, par-dessus son uniforme. Apparemment, la prochaine étape de son grand nettoyage allait être de faire la cuisine.

- Ah, je, non. Ce n'est rien. Je t'aide juste pour les travaux physiques.

- Merci beaucoup, Kin-chan... Comme je le pensais, tu es très fort. Tu es bien un garçon.

Ses yeux se plissèrent de bonheur. Apparemment, elle n'avait pas vu ce que je venais de faire.

Cette jupe, ce tablier———

Je ne pouvais m'empêcher de poser les yeux sur ses splendides courbes, si féminines.

Contrairement à celles de cette pré-pubère d'Aria, les formes de Shirayuki étaient secrètement réputées auprès des étudiants.

D'après les dires des idiots qui l'avaient regardé en cachette lors de ses leçons de natations, Shirayuki en maillot de bain était au même niveau qu'une mannequin.

G-Gloups.

Je tentais de m'imaginer Shirayuki portant les sous-vêtements « compétition » que je venais de voir.

Elle n'était qu'une amie d'enfance, mais si je faisais une telle chose, j'étais fichu.

À cette pensée, instantanément———

- … Ah— … heu, oui. Aria va être ton garde du corps quelques temps. Je dois sortir un peu.

- Ah bon, où ça ?

- Bah... dehors, dehors. N'importe où.

- Ah... Très bien. Je suis vraiment désolé de t'avoir posé cette question. Je suis vraiment désolée.

Je voulais quitter cet endroit le plus rapidement possible. En m'entendant, Shirayuki s'excusa plusieurs fois.

Et à vrai dire, ça m'arrangeait qu'elle soit actuellement si obéissante. Si seulement ça pouvait durer...


[...En cours...]


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