Difference between revisions of "Maria-sama ga Miteru (Français):Volume1 Chapitre3"

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Elle pensa que cette Sachiko - qui faisait ces choses si inattendues - n'en était que plus attirante par cela.
 
Elle pensa que cette Sachiko - qui faisait ces choses si inattendues - n'en était que plus attirante par cela.
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=== Partie 3 ===
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Rosa Gigantea, qui était assise sur le bord de la fenêtre et regardait dehors, leva les yeux en entendant Yumi entrer.
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- Oh, c'est super ! On n'a plus à venir te chercher ?
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Elle me traite vraiment comme une élève de primaire qui serait rentrée toute seule chez elle sans ses parents.
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- Maintenant qu'on m'a attribué le rôle de la Sœur B, je n'ai pas d'autre choix que de venir.
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- Et bien, voilà qu'elle me répond maintenant. Gentille fille.
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Rosa Gigantea sauta sur le sol, rit légèrement et caressa avec affection la tête de Yumi.
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- Je suis arrivée trop en avance ?
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Il n'y avait personne d'autre au premier étage de la Demeure des Roses.
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- Ça ne fait rien, ça ne fait rien. Sers-toi si tu veux boire quelque chose.
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Il y avait une tasse de thé encore fumante sur le rebord de la fenêtre. Apparemment, Rosa Gigantea s'accordait une petite pause.
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- Qu'est-ce que c'est ?
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- Juste de l'eau chaude et du café instantané. Si tu veux boire ça, cherche du sucre et sers-toi.
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- Ah.
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Alors, sans d'autre cérémonie, elle prit une tasse à l'intérieur de laquelle elle versa du café instantané et l'eau de la bouilloire. L'eau était très chaude, et grâce au sucre et au lait en poudre, elle fut capable de se servir un café instantané assez bon.
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- Yumi-chan, tu as nettoyé aujourd'hui ?
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- Ah. Le club de la chorale était dans la salle de musique aujourd'hui et elles m'ont dit qu'elles nettoieraient elles-mêmes en partant, répondit Yumi tout en déposant sa cuillère dans l'évier.
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- La festival de l'école approche... Tout le monde est si désespéré... murmura Rosa Gigantea comme si tout cela ne la regardait pas.
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Et pourtant, la pièce de Cendrillon devait elle-aussi arriver au stade où tout le monde court dans tous les sens. Yumi s'inquiétait de la voir ainsi assise à ne rien faire. Après tout, il restait moins de dix jours et elles étaient encore en train de discuter de la répartition des rôles.
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- Et vous, Rosa Gigantea, vous avez terminé vos obligations de nettoyage ?
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C'était l'heure de la journée où les lycéennes devaient s'occuper du nettoyage et c'est pour cette raison que Yumi avait quitté Shimako et était arrivée à la Demeure des Roses la première.
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- Quand on est en troisième-année, les choses sont plus faciles.
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- Vous avez séché ?
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- Mais non, idiote~ Comment un membre du Yamayurikai pourrait-il séché ? Tout le monde en parlerait si c'était le cas. Non, nous divisons les groupes de nettoyages, et chaque groupe nettoie une fois sur deux. C'est seulement possible parce que les troisièmes-année ont moins à nettoyer, bien sûr.
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Oui, sinon il y aurait trop de monde pour trop peu d’espace. C'était un système où les petits groupes travaillaient bien plus efficacement que si toutes les filles étaient présentes sans savoir quoi faire.
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- Aaah. C'est cool~
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Sans s'en rendre compte, elle avait parlé familièrement. Pour une raison inconnue, quand elle était avec Rosa Gigantea, elle n'avait pas l'impression d'être avec un élève âgée de deux ans de plus qu'elle.
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- Huum... Mais, quand on était en première-année, on nettoyait aussi tous les jours.
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- Rosa Gigantea, en première année...
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- Oh ? Que veut dire ce regard ?
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En réponse à l’expression étonnée de Yumi, Rosa Gigantea lui lança un regard faussement courroucé.
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- Je trouve juste ça... tellement étonnant.
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Difficile de l'imaginer en première-année, sans toute cette prestance.
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- J'espère que c'est un compliment...
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- Oui, bien sûr !
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Yumi répondu avec fermeté et Rosa Gigantea éclata d'un grand rire « Ah Ah Ah ! » avant de se rassoir sur le rebord de la fenêtre et de regarder à l'extérieur.
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Quand on y réfléchissait bien.
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Même ces confiantes troisièmes-année avait été des premières et des deuxièmes-années autrefois à Lillian. Même Rosa Gigantea avait été un jour une jeune élève qui avait accepté un rosaire. Yumi, fascinée, comprit que Rosa Gigantea, comme les autres, la cérémonie du rosaire approchant, avait sans aucun doute traversé des périodes de doutes et d'inquiétudes.
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- Heu.
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- Hum ?
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- Est-ce que je peux vous poser une question ?
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- Oui, mais pas une question compliquée.
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Elle venait d'avoir cours de maths et son cerveau était fatigué, ajouta-t-elle. Même si elle était toujours parmi les dix premières lors des contrôles, elle menait en fait une guerre terrible entre les formules mathématiques et le démon du sommeil.
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- Pourquoi avez-vous fait de Shimako-san votre sœur ?
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- Ce n'est pas une question compliquée, mais elle est inhabituelle. Personne ne m'a jamais demandé pourquoi Shimako...
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- C'est parce qu'elle semble destinée à être choisi un jour.
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- C'est vrai.
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Tout le monde connaissait les talents naturels de Shimako, personne ne devait trouver mauvaix le choix de Rosa Gigantea. Oui, quelque chose comme ça, sans doute.
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- C'est tout l'inverse de moi, dit Yumi, un peu déprimée en pensant à cela.
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- Tu es très timide ?
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- Je suis de la paille.
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- De la paille ? Comment ça ?
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Rosa Gigantea semblait avoir oublié la conversation qu'elles avaient eu lundi, alors Yumi lui expliqua. En se souvenant, Rosa rit aux larmes « Ah oui ! ». Oui, les gens à qui ont dit ce genre de choses ont tendance à mieux s'en souvenir que les autres (et à porter le poids des mots sur leurs épaules).
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- De la paille, et bien, ça va, dit Rosa Gigantea.
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Elle essuya les larmes sur ses joues de la paume de sa main.
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- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
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- Sachiko et toi, vous serez toujours liées si c'est le cas.
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Rosa Gigantea finit sa tasse de café noir instantané et plaça la tasse vide sur le rebord de la fenêtre.
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- Ah.
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Vraiment, quand on parle avec quelqu'un d'intelligent, des nouvelles portes semblent toujours s'ouvrir. On ne pouvait pas savoir si elle parlait sans réfléchir ou si elle abrégeait juste le plan Introduction-Développement-Conclusion de ses pensées.
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- Tu ne penses pas que quelqu'un avec les capacités de Shimako devrait être en charge du Yamayurikai ?
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- Mais, ce n'est pas votre vraie réponse, n'est-ce pas ?
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- Si je réponds en tant que Rosa Gigantea, c'est ma réponse. Mais, personnellement, j'ai d'autres raisons qui sont - bien entendu - secrètes.
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Rosa Gigantea posa ses deux mains sur sa poitrine. Elle semblait lui montrer que ses raisons étaient profondément ancrées dans son cœur.
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- Shimako-san m'a dit que vous recherchiez les mêmes choses chez un partenaire.
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- Hum, oui. Entre autre. Nous sommes assez similaires dans le fait que nous gardons nos distances, afin d'être à l'aise ensemble.
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Rosa Gigantea avait choisi une petite sœur alors qu'il ne lui restait plus que six mois à passer au lycée. Il y avait beaucoup de splendides jeunes filles parmi les deuxièmes années. Et pourtant, elle avait décidé qu'elles n'étaient pour elle, mais que Shimako, elle l'était.
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Et en réponse, Shimako avait pensé que Sachiko ne lui convenait pas et avait choisi Rosa Gigantea. Les relations humaines plongeait toujours Yumi profondément dans ses pensées, qu'elles soient simples ou complexes.
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- De mon point de vue, Shimako doit être un peu jalouse de Yumi-chan, non ?
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Cette réflexion de Rosa Gigantea avait été si abrupte que Yumi s'étouffa à moitié avec son café froid.
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- Mais, pourquoi est-ce que vous changez toujours de sujet ?
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- C'est...
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[[Image:MM_v01_04.jpg|''Rosa Gigantea enlaça soudain étroitement Yumi.''|thumb]]
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Rosa Gigantea semblait sur le point de parler, mais elle enlaça soudain étroitement Yumi.
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- ... parce que je veux voir toutes les mignonnes petites réactions de Yumi-chan~ !
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- Hé... Rosa Gigantea !
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Le café allait se renverser.
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Plus important, peu importe à quel point les pensées de Rosa Gigantea étaient étranges, si en cet instant, quelqu'un les surprenaient, les choses allaient vraiment se compliquer.
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Et, à cet instant précis, quelque chose se passa.
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Alors qu'elle se débattait pour se libérer tout en essayant de ne pas renverser du café, Rosa Gigantea la lâcha soudainement.
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- Voilà le millionnaire. Fini de s'amuser.
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- Millionnaire ?
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Sachiko se tenait dans l'encadrement de la porte.
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- Vous semblez bien vous amuser, toutes les deux. J'ai fais exprès d'être bruyante en montant l'escalier, mais vous faisiez tellement de bruit que vous ne m'avez même pas entendu arriver.
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Sachiko rentra dans la salle et posa son sac sur une chaise. Yumi s'écarta lentement de Rosa Gigantea. La situation était assez embarrassante.
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- Oh, vraiment ! J'ai entendu que tu arrivais, c'est pour ça que j'ai fais un peu de fan-service ! dit Rosa Gigantea, sans une once de méchanceté.
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- Fan-service ?
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Le front de Sachiko tressaillit.
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- Si je voulais vraiment m'en prendre à elle, je l'aurais fait quelque part où personne n'aurait pu nous voir.
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Oh oh. Ça ne va pas.
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Elle faisait exprès de dire des choses juste pour ennuyer la susceptible Sachiko. Que faire, que faire ? À ce rythme, elle allait craquer, craquer, craquer...!
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- Aaah ! hurla Yumi.
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Rosa Gigantea et Sachiko se tournèrent vers elle comme une personne.
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- Heeu...
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Elle avait crié, mais n'avait pas réfléchi à ce qu'elle devait faire ensuite, elle hésita. Aucune idée ne lui vint, alors elle regarda théâtralement sa montre.
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- C'est presque l'heure ! Tout le monde va bientôt arriver ! Rosa Gigantea, vous avez fini votre café ? Je vais nettoyer !
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Ah, pourquoi agissait-elle toujours de cette façon ? Elle savait que n'importe qui aurait dit quelque chose de beaucoup plus crédible. Mais bon, il semblait que la colère de Sachiko avait un peu diminué.
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- Yumi-chan, gentille fille.
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Rosa Gigantea lui tendit sa tasse, ses épaules tremblant légèrement. À en juger par la façon dont elle éviter de croiser le regard de Yumi, elle était en train de se moquer d'elle. Mais, elle se pencha pour lui chuchoter doucement :
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- Sachiko est jalouse de moi.
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- Hein ?
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Elle jeta un coup à d'œil à Rosa Gigantea qui s'étirait avec délice, avant de sortir de la salle en disant d'une voix forte « Je vais aller jeter un coup d'oeil en bas ».
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Il semblait que Rosa Gigantea était en plein malentendu. Sachiko n'était pas le genre de personne à jalouser quelque chose d'aussi futile qu'un enlacement.
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Yumi posa les deux tasses dans l'évier et les recouvra avec application de produit nettoyant.
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Sachiko avait tiré la chaise voisine de celle sur laquelle elle avait posé son sac, s'était assise dessus et avait commencé à lire un livre.
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(J'avais raison.)
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Sachiko se fichait totalement de Yumi.
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- Ah, il n'y a pas d'eau chaude.
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Apparemment, il n'y avait pas de gaz donc le chauffe-eau ne fonctionnait pas. Elle rinça les tasses avec de l'eau froide, contente d'être encore en automne.
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- L'eau gèle dans les conduits en hiver.
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- Vraiment ?
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Yumi était surprise. Pas parce que l'eau gelait, mais plutôt parce que Sachiko avait prêté attention à ce qu’elle se murmurait. Elle pensait que, lisant, elle ne prêterait plus attention à ce qui l'entourait. Bien sûr, ses yeux étaient encore posés sur le livre.
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Après avoir mis les tasses et les cuillères à sécher, Yumi se tourna en direction de Sachiko.
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- Merci beaucoup pour le livret, Sachiko-sama.
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Elle tourna une page. D'où elle se trouvait, Yumi se voyait du livre que des mots compliqués écrit en minuscule.
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- Tu y as jeté un œil ?
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- Heu... Oui, un peu.
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- Pourquoi est-ce que tu baisses la voix ?
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Sachiko leva enfin la tête de son livre.
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- Je... ne pense pas que je pourrais apprendre toutes les lignes de Cendrillon à temps... murmura Yumi, mal à l'aise.
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Un « bien sûr que non » la coupa dans son découragement.
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- Je n'en demande pas tant.
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Qu'est-ce qu'elle demandait, alors ? Yumi fronça avec anxiété son front. Sachiko plaça son livre sur la table, se leva et parla :
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- Je porterai une robe de velours rouge avec des dentelles à l'anglaise.
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Hein ? Mais qu'est-ce qu'elle lui prend ? pensa Yumi avant de réaliser qu'elle avait déjà entendu ces mots auparavant. Ou plutôt, qu'elle avait déjà lu ces mots auparavant. Dans le livret de Cendrillon version Lillian. Juste avant une réplique surlignée en bleu de la Sœur B. C'était une phrase de la Sœur A.
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Elle ne comprenait pas pourquoi Sachiko venait soudainement de dire cela, mais il était clair qu'elle attendait une réponse. Si elle n'était pas capable d'énoncer la suite, Sachiko serait sans doute très déçue.
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- Je porterai ma jupe habituelle.
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Yumi commença à parler, sa décision prise.
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- Mais, je porterai par dessus un manteau couvert de motifs floraux dorés et une broche en diamant. Ce sont des produits très rares.
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Yumi venait juste de terminer sa phrase que Sachiko faisait un pas sur le côté pour se positionner juste derrière elle.
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- Ma sœur, comment trouves-tu mes cheveux ?
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La scène avait changé. Cette fois-ci, Sachiko était Cendrillon.
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Un nouveau danger succédait au précédent. Yumi, de toutes ses forces, essaya de se rappeler les lignes qui suivaient. Heu...
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- Cendrillon, tu ne penses pas aller toi aussi au Bal ?
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- Bien.
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Sachiko posa ses mains sur l'épaule de Yumi.
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- Tu connais bien tes lignes.
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(Hein...?)
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Mais qu'est-ce qui se passe ? Mon cœur bat la chamade.
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Sa main effleura deux fois son épaule droite. Le touché doux, délicat donnait une sensation de fraicheur, totalement différent d'une caresse telle qu’un « Yumi-chan, gentille fille ».
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Peut-être que c'est pour ça que je le ressens si fort. Quand Rosa Gigantea me caresse la tête ou m'enlace, mon cœur ne se s'accélère pas à ce point.
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- Tout le monde est en retard.
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Sachiko se retourna soudain et se dirigea vers la porte. Yumi soupira légèrement, soulagée.
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Elle était gênée. Son cœur battait si fort.
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- Rosa Gigantea n'est pas remontée non plus...
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- Peut-être ont-elles changé le lieu de rendez-vous ? Je vais aller voir.
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- Alors, je viens aussi !
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Yumi la suivit, tentant de refroidir son visage en posant ses mains sur ses joues.
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Au milieu de l'escalier, Sachiko s'arrêta et se tourna soudainement.
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- ........, fais attention.
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Tout d'abord, elle cru qu'elle l'avertissait de la raideur des marches. Mais, elle avait cru entendre quelque chose comme « Rosa Gigantea » dans le début de sa phrase.
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- Faire attention à quoi ?
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Sachiko répondit « à l'escalier, bien sûr » et descendit rapidement les dernières marches.
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(Oh.)
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Elle avait l'impression que Sachiko s'était un peu inquiétée pour elle.
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Mais, tout n'est pas aussi rose dans ce monde.
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Yumi, gravant les mots de Sachiko dans son esprit, descendit les dernières marches avec précaution.
   
   

Revision as of 12:49, 1 August 2011

Un Mercredi de Rêveries, un Vendredi de Bataille

Partie 1

- Qu'est-ce qui se passe, Yumi-san?

Mercredi matin, Katsura se jeta sur elle avant qu'elle n'ait eu le temps de poser un pied dans la salle de classe.

- Qu-Quoi ?

Katsura la saisit par les épaules et la poussa contre les casiers. Katsura baissa sa voix comme si elle était sur le point de commencer une conversation particulièrement diabolique et demanda.

- Il parait que tu va participer à la pièce du Yamayurikai?

- Je ne ferai que danser dans un coin, répondit Yumi avec sincérité.

- Mais ta partenaire est bien Rosa Foetida en bouton?

- Hum... et bien, oui.

- Vraiment?!

La voix de Katsura monta d'un coup de pianissimo à fortissimo[1C 1]. Le son de sa voix lui fit mal aux oreilles et sa tentative de garder leur discussion discrète échoua. Même les élèves qui n'avaient pas encore vu Yumi la remarquèrent.

- Yumi-san, gokigenyô.

- Gokigenyô, Yumi-san.

Les visages angéliques se rassemblaient en nombre. Même elles étaient effrayantes quand elles étaient si nombreuses.

C'était le même sentiment de peur qu'on pourrait avoir si un grand groupe de petites filles ou de bébés vous entouraient

- On parlait justement de toi.

- Ah-Ah bon?

L'incident de la Demeure des Roses il y a deux jours s'était répandu dans toute l'école avant la pause déjeuner du mardi, il était donc évident que l'incident du gymnase se répandrait encore plus rapidement. Il y avait eu beaucoup de témoins, dont une élève de sa classe.

- Tu peux nous expliquer?

- Tu as vraiment rejeté la demande de Sachiko-sama?

- Mais alors, pourquoi est-ce qu'on vous voit encore ensemble?

- Quelle place as-tu au sein du Yamayurikai?

- Quelle est la sœur que tu préfères?

Elles s'étaient toutes retenues jusqu'à présent, mais il semblait que le barrage qui retenait toutes les questions venait de se briser définitivement.

- Et bien...

Yumi bafouillait face à toutes les questions pressantes de ses camarades de classe.

Même si la majorité de ces élèves étaient des filles de riches familles, elles restaient bien des filles. Elles adoraient les ragots et les rumeurs du genre "xxx aime yyy". Si les rumeurs avaient concerné un club, elles ne seraient pas aussi pressées d'obtenir des réponses.

- Qu'est-ce qui s'est passé, Yumi-san? Explique-nous.

Peu importe à quel point elle voulait tout leur expliquer, c'était impossible. Il y avait trop de questions, elle avait déjà oublié les premières qu'on lui avait posées. Et si elle répondait aux questions une par une, ça n'en finirait jamais. Toutes semblaient avoir préparées leurs questions à l'avance et se fichaient de savoir comment Yumi allait se débrouiller pour y répondre.

(Qu'est-ce que je dois faire dans une telle situation?)

Elle pensa à Sachiko.

(Que ferait Sachiko?)

Sourire, sans panique ni empressement.

- Mes amies, je suis vraiment désolée pour tous ces bruits.

Être élégante était impossible, mais Yumi avait l'impression de s'être tout de même assez bien débrouillée. 75 points sur 100, si elle devait se donner une note.

- Beaucoup de choses se sont passées et je dois aider le Yamayurikai pour leur pièce. C'est pour cette raison que les membres du conseil me parlent souvent.

Elles commencèrent à reculer quand Yumi expliqua calmement la situation.

Après tout, elle n'avait rien fait de dérangeant. Rosa Chinensis et Rosa Foetida étaient gentille avec elle, Rei était sa partenaire, tout cela se produisait car c'était des personnes très gentilles, pas spécialement parce que c'était Yumi.

- Et à propos de Sachiko-sama, demanda quelqu'un dans la foule?

- Sachiko-sama ?

- Est-ce qu'elle t'a vraiment demandé de devenir sa Sœur ? Il paraitrait même que tu l'as rejeté.

Tout le monde hocha la tête en entendant la question.

- Sachiko-sama...

Sa voix se coinça dans sa gorge.

Hein ? Quoi ? Que ferait Sachiko ?

Et bien, Sachiko sourirait certainement et dirait "Je vous laisse imaginer ce qui a pu se passer entre nous deux."

Mais Yumi ne pouvait pas dire ça. Laisser imaginer, ça veut dire "imaginez ce que vous voulez". Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait, elle ne pouvait pas répondre quelque chose comme ça.

- C'est impossible, pourquoi Sachiko-sama me choisirait-elle comme Sœur?

C'est impossible. Des larmes coulèrent sur ses joues.

- Yumi-san?!

Ses camarades paniquèrent en la voyant pleurer.

- Oh, Yumi-san. Nous sommes vraiment désolées. Nous ne voulions pas te faire pleurer... Ce n'est pas grave, tu n'es pas obligée de répondre si tu ne veux pas.

Yumi secoua la tête. Elle ne pleurait pas pour éviter de répondre.

Yumi aimait Sachiko.

Elle l'aimait encore. Et à cause de ça, son dernier lambeau de fierté avait rejeté Sachiko.

C'était trop triste, être choisie juste parce qu'elle se trouvait là. Pourquoi Sachiko ne comprenait-elle pas?

Quelle chance elle avait eu, de pouvoir simplement la contempler de loin. Si Sachiko n'avait pas su le nom de Yumi ou son visage, elle n'aurait pas pu lui offrir son rosaire. Elle n'aurait pas eu à agir contrairement à ce qu'elle voulait vraiment.

- Nous sommes désolées. Allez, arrête de pleurer, hein?

Ses camarades lui tendirent des mouchoirs et la serrèrent contre elles. Mais en cette seconde, plus que tout au monde, c'est par Sachiko que Yumi aurait aimé recevoir cette étreinte.

Partie 2

- Tiens.

Elle lui tendit une brochure. Celle-ci était reliée d'une façon simple, mais on voyait qu'un soin important y avait été accordé.

- « Cendrillon, version du Yamayurikai ».

Yumi lut le titre marqué sur la page de garde à haute voix. Ça semblait être le script de la pièce.

- C'est ça. J'ai surligné mes lignes en rose, les tiennes sont en bleu.

- Et?

- Tu dois les retenir et pouvoir les réciter, bien sûr, soupira Sachiko, exaspérée.

- Retenir...

En parcourant les pages, Yumi remarqua qu'il n'y avait quasiment que du rose, et les lignes bleues étaient rares.

- D'accord? S'il te plait, ne me fais pas toujours répéter. Si tu ne veux pas te ridiculiser le jour du festival, tu ferais mieux d'apprendre les lignes roses et les lignes bleues.

- O-Oui.

Son cœur se serra. Le rose représentait les lignes de Cendrillon. Le bleu, celles de la sœur B. Apparemment, le conseil manquait de monde, à tel point que certains devaient jouer deux rôles. Elles avaient alors décidé de donner le rôle de la sœur B à Yumi.

Quitte à jouer dans la pièce, le rôle d'une des sœurs lui convenait très bien.

- Et sinon, pourquoi est-ce que vous déjeunez...ici?

Curieuse, elle questionna avec franchise les trois premières années de la classe de la pêche. Alors qu'elle était à la recherche de Yumi après ne l'avoir pas trouvé dans sa salle de classe, elle avait été guidée jusqu'ici par Tsutako.

Yumi et Shimako s'étaient, comme hier, refugiées derrière l'auditorium pour s'échapper au club du journal.

- Et bien, Sachiko-sama...

Tsutako déchira le papier plastique qui enveloppait son sandwich.

- Il y a une raison superficielle et une raison plus profonde.

Tsutako n'était pas vraiment dans l'obligation de s'échapper au club du journal, mais elle semblait éprouver de la culpabilité à avoir laissé Yumi seule la veille. Tsutako lui expliqua la situation en détail et Sachiko laissa échapper un « Ah... » indifférent.

- Je comprends votre désir d'échapper au club de journal, mais qu'allez-vous faire quand il pleuvra ?

- On sera bien embêtées.

Tsutako, cependant, pouvait se réfugier dans sa salle de photographie quand elle le voulait et ne sembla pas trop s'en préoccuper. Shimako se contentait de tenir compagnie à Yumi, et n'avait pas de réelle raison de manger dehors.

- Il va sûrement pleuvoir demain.

- Hein?!

Yumi leva des yeux inquiets vers le ciel. Celui-ci était si bleu et ensoleillé qu'il semblait impossible de prédire le temps qu'il ferait le lendemain.

- Accepte mon rosaire. Et je me ferai un plaisir d'être interviewée à ta place.

- Vous plaisantez?

- Oh. Et bien, libre à toi de me demander quand tu le voudras.

Sachiko rit et tourna les talons.

- Ah, Sachiko-sama. Est-ce que vous voulez manger avec nous ?

Tsutako essaya de la retenir à leur côté, mais elle refusa « Merci pour l'invitation, mais je peux pas ». La réponse n'était pas surprenante ; elle aurait dû faire le chemin jusqu'à sa salle de cours pour récupérer son bentô puis à nouveau pour revenir ici si elle avait accepté de manger avec le groupe.

- Je voulais lui parler de la photo, mais la voilà qui s'enfuit...

- On n'y peut rien. Sachiko-sama n'aime ni les sakuras, ni les ginkgos.

- Les sakuras et les ginkgos? demanda Yumi.

Si c'était le cas, le simple fait d'aller tous les jours à l'école devait être une torture.

- Oui et c'est la saison. Tout le contraire de moi.

La saison où les cerisiers fleurissaient, la saison où les noix des ginkgos tombaient. Sachiko en avait horreur.

- Allergies?

- Non, elle les déteste, c'est tout.

Cela lui sembla étrangement familier - Ce n'était pas qu'elle allait avoir des boutons, ou une réaction allergiques, elle ne voulait juste pas danser avec lui.

- Elle m'avait dit quelque chose comme « ce n'est pas bon ».

- Les fleurs de cerisier se mangent ?!

- Tu n'es jamais allée à un mariage, Yumi-san ?

Tsutako gloussa. Apparemment, dans certaines cérémonies, on buvait du thé aux fleurs de cerisier. Yumi était déjà allée aux mariages de ses cousins et d'autres proches, mais ces mariages avait été faits à l'occidentale dans une église, et il n'y avait pas eu de telles pratiques.

- On en met aussi parfois dans des petits pains à la pâte de haricot rouge.

Ces petits pains sont complètement en désaccord avec l'image de Shimako, pensait Yumi.

Shimako aimait les sakuras, les ginkgos, la pâte d'haricot rouge, les bulbes de lys.

Sachiko détestait les sakuras, les ginkgos, la compassion, les hommes.

- C'est pourquoi, dit Shimako en souriant, je suis très surprise qu'elle soit venue jusqu'ici pour te voir.

Elle aurait pu aussi bien attendre la fin des cours pour lui donner le script, mais elle s'était dépêchée pour que Yumi l'ait le plus rapidement possible. Au dos du livret, Yumi vit marqué Sachiko Ogasawara d'une jolie écriture.

Sachiko lui avait donné son propre livret.

Et en plus, elle avait surligné toutes les lignes de la sœur B.

- Ça ne lui ressemble pas.

Yumi leva les yeux vers le ciel bleu, l'esprit de la Sainte Vierge. Il n'y avait presque aucun nuage et elle se demanda comment il était possible de prédire la météo par un temps pareil.

Shimako aimait les cerisiers en fleur, les ginkgos, la pâte de haricot rouge, les bulbes de lys.

Sachiko détestait les cerisiers en fleurs, les ginkgos, la compassion, les hommes.

Tsutako aimait prendre des photos, des photos de lycéennes et n'aimait pas vraiment le club du journal.

Et elle-même.

Elle-même aimait les sakuras et détestait les ginkgos.

Et.

Elle pensa que cette Sachiko - qui faisait ces choses si inattendues - n'en était que plus attirante par cela.

Partie 3

Rosa Gigantea, qui était assise sur le bord de la fenêtre et regardait dehors, leva les yeux en entendant Yumi entrer.

- Oh, c'est super ! On n'a plus à venir te chercher ?

Elle me traite vraiment comme une élève de primaire qui serait rentrée toute seule chez elle sans ses parents.

- Maintenant qu'on m'a attribué le rôle de la Sœur B, je n'ai pas d'autre choix que de venir.

- Et bien, voilà qu'elle me répond maintenant. Gentille fille.

Rosa Gigantea sauta sur le sol, rit légèrement et caressa avec affection la tête de Yumi.

- Je suis arrivée trop en avance ?

Il n'y avait personne d'autre au premier étage de la Demeure des Roses.

- Ça ne fait rien, ça ne fait rien. Sers-toi si tu veux boire quelque chose.

Il y avait une tasse de thé encore fumante sur le rebord de la fenêtre. Apparemment, Rosa Gigantea s'accordait une petite pause.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Juste de l'eau chaude et du café instantané. Si tu veux boire ça, cherche du sucre et sers-toi.

- Ah.

Alors, sans d'autre cérémonie, elle prit une tasse à l'intérieur de laquelle elle versa du café instantané et l'eau de la bouilloire. L'eau était très chaude, et grâce au sucre et au lait en poudre, elle fut capable de se servir un café instantané assez bon.

- Yumi-chan, tu as nettoyé aujourd'hui ?

- Ah. Le club de la chorale était dans la salle de musique aujourd'hui et elles m'ont dit qu'elles nettoieraient elles-mêmes en partant, répondit Yumi tout en déposant sa cuillère dans l'évier.

- La festival de l'école approche... Tout le monde est si désespéré... murmura Rosa Gigantea comme si tout cela ne la regardait pas.

Et pourtant, la pièce de Cendrillon devait elle-aussi arriver au stade où tout le monde court dans tous les sens. Yumi s'inquiétait de la voir ainsi assise à ne rien faire. Après tout, il restait moins de dix jours et elles étaient encore en train de discuter de la répartition des rôles.

- Et vous, Rosa Gigantea, vous avez terminé vos obligations de nettoyage ?

C'était l'heure de la journée où les lycéennes devaient s'occuper du nettoyage et c'est pour cette raison que Yumi avait quitté Shimako et était arrivée à la Demeure des Roses la première.

- Quand on est en troisième-année, les choses sont plus faciles.

- Vous avez séché ?

- Mais non, idiote~ Comment un membre du Yamayurikai pourrait-il séché ? Tout le monde en parlerait si c'était le cas. Non, nous divisons les groupes de nettoyages, et chaque groupe nettoie une fois sur deux. C'est seulement possible parce que les troisièmes-année ont moins à nettoyer, bien sûr.

Oui, sinon il y aurait trop de monde pour trop peu d’espace. C'était un système où les petits groupes travaillaient bien plus efficacement que si toutes les filles étaient présentes sans savoir quoi faire.

- Aaah. C'est cool~

Sans s'en rendre compte, elle avait parlé familièrement. Pour une raison inconnue, quand elle était avec Rosa Gigantea, elle n'avait pas l'impression d'être avec un élève âgée de deux ans de plus qu'elle.

- Huum... Mais, quand on était en première-année, on nettoyait aussi tous les jours.

- Rosa Gigantea, en première année...

- Oh ? Que veut dire ce regard ?

En réponse à l’expression étonnée de Yumi, Rosa Gigantea lui lança un regard faussement courroucé.

- Je trouve juste ça... tellement étonnant.

Difficile de l'imaginer en première-année, sans toute cette prestance.

- J'espère que c'est un compliment...

- Oui, bien sûr !

Yumi répondu avec fermeté et Rosa Gigantea éclata d'un grand rire « Ah Ah Ah ! » avant de se rassoir sur le rebord de la fenêtre et de regarder à l'extérieur.

Quand on y réfléchissait bien.

Même ces confiantes troisièmes-année avait été des premières et des deuxièmes-années autrefois à Lillian. Même Rosa Gigantea avait été un jour une jeune élève qui avait accepté un rosaire. Yumi, fascinée, comprit que Rosa Gigantea, comme les autres, la cérémonie du rosaire approchant, avait sans aucun doute traversé des périodes de doutes et d'inquiétudes.

- Heu.

- Hum ?

- Est-ce que je peux vous poser une question ?

- Oui, mais pas une question compliquée.

Elle venait d'avoir cours de maths et son cerveau était fatigué, ajouta-t-elle. Même si elle était toujours parmi les dix premières lors des contrôles, elle menait en fait une guerre terrible entre les formules mathématiques et le démon du sommeil.

- Pourquoi avez-vous fait de Shimako-san votre sœur ?

- Ce n'est pas une question compliquée, mais elle est inhabituelle. Personne ne m'a jamais demandé pourquoi Shimako...

- C'est parce qu'elle semble destinée à être choisi un jour.

- C'est vrai.

Tout le monde connaissait les talents naturels de Shimako, personne ne devait trouver mauvaix le choix de Rosa Gigantea. Oui, quelque chose comme ça, sans doute.

- C'est tout l'inverse de moi, dit Yumi, un peu déprimée en pensant à cela.

- Tu es très timide ?

- Je suis de la paille.

- De la paille ? Comment ça ?

Rosa Gigantea semblait avoir oublié la conversation qu'elles avaient eu lundi, alors Yumi lui expliqua. En se souvenant, Rosa rit aux larmes « Ah oui ! ». Oui, les gens à qui ont dit ce genre de choses ont tendance à mieux s'en souvenir que les autres (et à porter le poids des mots sur leurs épaules).

- De la paille, et bien, ça va, dit Rosa Gigantea.

Elle essuya les larmes sur ses joues de la paume de sa main.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Sachiko et toi, vous serez toujours liées si c'est le cas.

Rosa Gigantea finit sa tasse de café noir instantané et plaça la tasse vide sur le rebord de la fenêtre.

- Ah.

Vraiment, quand on parle avec quelqu'un d'intelligent, des nouvelles portes semblent toujours s'ouvrir. On ne pouvait pas savoir si elle parlait sans réfléchir ou si elle abrégeait juste le plan Introduction-Développement-Conclusion de ses pensées.

- Tu ne penses pas que quelqu'un avec les capacités de Shimako devrait être en charge du Yamayurikai ?

- Mais, ce n'est pas votre vraie réponse, n'est-ce pas ?

- Si je réponds en tant que Rosa Gigantea, c'est ma réponse. Mais, personnellement, j'ai d'autres raisons qui sont - bien entendu - secrètes.

Rosa Gigantea posa ses deux mains sur sa poitrine. Elle semblait lui montrer que ses raisons étaient profondément ancrées dans son cœur.

- Shimako-san m'a dit que vous recherchiez les mêmes choses chez un partenaire.

- Hum, oui. Entre autre. Nous sommes assez similaires dans le fait que nous gardons nos distances, afin d'être à l'aise ensemble.

Rosa Gigantea avait choisi une petite sœur alors qu'il ne lui restait plus que six mois à passer au lycée. Il y avait beaucoup de splendides jeunes filles parmi les deuxièmes années. Et pourtant, elle avait décidé qu'elles n'étaient pour elle, mais que Shimako, elle l'était.

Et en réponse, Shimako avait pensé que Sachiko ne lui convenait pas et avait choisi Rosa Gigantea. Les relations humaines plongeait toujours Yumi profondément dans ses pensées, qu'elles soient simples ou complexes.

- De mon point de vue, Shimako doit être un peu jalouse de Yumi-chan, non ?

Cette réflexion de Rosa Gigantea avait été si abrupte que Yumi s'étouffa à moitié avec son café froid.

- Mais, pourquoi est-ce que vous changez toujours de sujet ?

- C'est...

Rosa Gigantea enlaça soudain étroitement Yumi.

Rosa Gigantea semblait sur le point de parler, mais elle enlaça soudain étroitement Yumi.

- ... parce que je veux voir toutes les mignonnes petites réactions de Yumi-chan~ !

- Hé... Rosa Gigantea !

Le café allait se renverser.

Plus important, peu importe à quel point les pensées de Rosa Gigantea étaient étranges, si en cet instant, quelqu'un les surprenaient, les choses allaient vraiment se compliquer.

Et, à cet instant précis, quelque chose se passa.

Alors qu'elle se débattait pour se libérer tout en essayant de ne pas renverser du café, Rosa Gigantea la lâcha soudainement.

- Voilà le millionnaire. Fini de s'amuser.

- Millionnaire ?

Sachiko se tenait dans l'encadrement de la porte.

- Vous semblez bien vous amuser, toutes les deux. J'ai fais exprès d'être bruyante en montant l'escalier, mais vous faisiez tellement de bruit que vous ne m'avez même pas entendu arriver.

Sachiko rentra dans la salle et posa son sac sur une chaise. Yumi s'écarta lentement de Rosa Gigantea. La situation était assez embarrassante.

- Oh, vraiment ! J'ai entendu que tu arrivais, c'est pour ça que j'ai fais un peu de fan-service ! dit Rosa Gigantea, sans une once de méchanceté.

- Fan-service ?

Le front de Sachiko tressaillit.

- Si je voulais vraiment m'en prendre à elle, je l'aurais fait quelque part où personne n'aurait pu nous voir.

Oh oh. Ça ne va pas.

Elle faisait exprès de dire des choses juste pour ennuyer la susceptible Sachiko. Que faire, que faire ? À ce rythme, elle allait craquer, craquer, craquer...!

- Aaah ! hurla Yumi.

Rosa Gigantea et Sachiko se tournèrent vers elle comme une personne.

- Heeu...

Elle avait crié, mais n'avait pas réfléchi à ce qu'elle devait faire ensuite, elle hésita. Aucune idée ne lui vint, alors elle regarda théâtralement sa montre.

- C'est presque l'heure ! Tout le monde va bientôt arriver ! Rosa Gigantea, vous avez fini votre café ? Je vais nettoyer !

Ah, pourquoi agissait-elle toujours de cette façon ? Elle savait que n'importe qui aurait dit quelque chose de beaucoup plus crédible. Mais bon, il semblait que la colère de Sachiko avait un peu diminué.

- Yumi-chan, gentille fille.

Rosa Gigantea lui tendit sa tasse, ses épaules tremblant légèrement. À en juger par la façon dont elle éviter de croiser le regard de Yumi, elle était en train de se moquer d'elle. Mais, elle se pencha pour lui chuchoter doucement :

- Sachiko est jalouse de moi.

- Hein ?

Elle jeta un coup à d'œil à Rosa Gigantea qui s'étirait avec délice, avant de sortir de la salle en disant d'une voix forte « Je vais aller jeter un coup d'oeil en bas ».

Il semblait que Rosa Gigantea était en plein malentendu. Sachiko n'était pas le genre de personne à jalouser quelque chose d'aussi futile qu'un enlacement.

Yumi posa les deux tasses dans l'évier et les recouvra avec application de produit nettoyant.

Sachiko avait tiré la chaise voisine de celle sur laquelle elle avait posé son sac, s'était assise dessus et avait commencé à lire un livre.

(J'avais raison.)

Sachiko se fichait totalement de Yumi.

- Ah, il n'y a pas d'eau chaude.

Apparemment, il n'y avait pas de gaz donc le chauffe-eau ne fonctionnait pas. Elle rinça les tasses avec de l'eau froide, contente d'être encore en automne.

- L'eau gèle dans les conduits en hiver.

- Vraiment ?

Yumi était surprise. Pas parce que l'eau gelait, mais plutôt parce que Sachiko avait prêté attention à ce qu’elle se murmurait. Elle pensait que, lisant, elle ne prêterait plus attention à ce qui l'entourait. Bien sûr, ses yeux étaient encore posés sur le livre.

Après avoir mis les tasses et les cuillères à sécher, Yumi se tourna en direction de Sachiko.

- Merci beaucoup pour le livret, Sachiko-sama.

Elle tourna une page. D'où elle se trouvait, Yumi se voyait du livre que des mots compliqués écrit en minuscule.

- Tu y as jeté un œil ?

- Heu... Oui, un peu.

- Pourquoi est-ce que tu baisses la voix ?

Sachiko leva enfin la tête de son livre.

- Je... ne pense pas que je pourrais apprendre toutes les lignes de Cendrillon à temps... murmura Yumi, mal à l'aise.

Un « bien sûr que non » la coupa dans son découragement.

- Je n'en demande pas tant.

Qu'est-ce qu'elle demandait, alors ? Yumi fronça avec anxiété son front. Sachiko plaça son livre sur la table, se leva et parla :

- Je porterai une robe de velours rouge avec des dentelles à l'anglaise.

Hein ? Mais qu'est-ce qu'elle lui prend ? pensa Yumi avant de réaliser qu'elle avait déjà entendu ces mots auparavant. Ou plutôt, qu'elle avait déjà lu ces mots auparavant. Dans le livret de Cendrillon version Lillian. Juste avant une réplique surlignée en bleu de la Sœur B. C'était une phrase de la Sœur A.

Elle ne comprenait pas pourquoi Sachiko venait soudainement de dire cela, mais il était clair qu'elle attendait une réponse. Si elle n'était pas capable d'énoncer la suite, Sachiko serait sans doute très déçue.

- Je porterai ma jupe habituelle.

Yumi commença à parler, sa décision prise.

- Mais, je porterai par dessus un manteau couvert de motifs floraux dorés et une broche en diamant. Ce sont des produits très rares.

Yumi venait juste de terminer sa phrase que Sachiko faisait un pas sur le côté pour se positionner juste derrière elle.

- Ma sœur, comment trouves-tu mes cheveux ?

La scène avait changé. Cette fois-ci, Sachiko était Cendrillon.

Un nouveau danger succédait au précédent. Yumi, de toutes ses forces, essaya de se rappeler les lignes qui suivaient. Heu...

- Cendrillon, tu ne penses pas aller toi aussi au Bal ?

- Bien.

Sachiko posa ses mains sur l'épaule de Yumi.

- Tu connais bien tes lignes.

(Hein...?)

Mais qu'est-ce qui se passe ? Mon cœur bat la chamade.

Sa main effleura deux fois son épaule droite. Le touché doux, délicat donnait une sensation de fraicheur, totalement différent d'une caresse telle qu’un « Yumi-chan, gentille fille ».

Peut-être que c'est pour ça que je le ressens si fort. Quand Rosa Gigantea me caresse la tête ou m'enlace, mon cœur ne se s'accélère pas à ce point.

- Tout le monde est en retard.

Sachiko se retourna soudain et se dirigea vers la porte. Yumi soupira légèrement, soulagée.

Elle était gênée. Son cœur battait si fort.

- Rosa Gigantea n'est pas remontée non plus...

- Peut-être ont-elles changé le lieu de rendez-vous ? Je vais aller voir.

- Alors, je viens aussi !

Yumi la suivit, tentant de refroidir son visage en posant ses mains sur ses joues.

Au milieu de l'escalier, Sachiko s'arrêta et se tourna soudainement.

- ........, fais attention.

Tout d'abord, elle cru qu'elle l'avertissait de la raideur des marches. Mais, elle avait cru entendre quelque chose comme « Rosa Gigantea » dans le début de sa phrase.

- Faire attention à quoi ?

Sachiko répondit « à l'escalier, bien sûr » et descendit rapidement les dernières marches.

(Oh.)

Elle avait l'impression que Sachiko s'était un peu inquiétée pour elle.

Mais, tout n'est pas aussi rose dans ce monde.

Yumi, gravant les mots de Sachiko dans son esprit, descendit les dernières marches avec précaution.


  1. Termes de musique.