Date A Live : Tome 1

From Baka-Tsuki
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Illustrations[edit]



Prologue : Rencontre Accidentelle -Restart-[1][edit]

... Il retient son souffle.

C'était une scène inimaginable.

C'était comme si une partie de la ville avait disparu.

Un énorme cratère que même la chute d'une météorite n'aurait pu créer se trouvait à la place.

Des silhouettes humaines flottaient dans le ciel.

Encore plus absurde que ce qu'il pouvait voir dans ses rêves les plus fous.

Cependant, Shidou ne remarquait même pas cette anomalie.

... Devant ses yeux se trouvait quelque chose d'encore plus extraordinaire.


Une fille.

Une fille, entourée d'une étrange lumière, se tenait debout ici.

« Ah... »

Enveloppé de sa faible voix, son murmure s'effaçait petit à petit.

La présence de la fille était si imposante qu'elle écrasait celles de toute autre chose.

Semblable au métal, mais s'apparentant aussi au tissu, sa tenue était faite d'une étrange matière qui captivait l'attention.

Une jupe qui émettait de la lumière était attachée à sa tenue, et était si belle qu'elle pouvait provoquer des pertes de conscience chez n'importe qui.

Cependant, la beauté de la fille elle-même faisait de l'ombre à tout cela.

Ses long cheveux noirs se faufilaient, tels une panache de fumée, autour de ses épaules et de sa taille.

Regardant froidement le ciel, ses yeux étaient d'une couleur étrange et difficile à décrire.

Sa silhouette, qui rendrait probablement jalouse même une déesse, était entourée de lassitude, alors qu'elle restait silencieuse, les lèvres plissées.

La vue de Shidou ;

Son attention ;

Même son cœur ;

... À cet instant, tous lui furent dérobés.

C'était...

Excessivement ;

Anormalement ;

Si intensément ;

Beau.

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« ... Quel est... »

Médusé, Shidou ouvrit la bouche pour la première fois.

Même si ma gorge et mes yeux doivent être détruits pour blasphème..., pensa-t-il.

La fille baissa lentement son regard.

« ... ton nom ? »

Sa voix, portant la question provenant du fin fond de son cœur, fit vaciller l'air.

Cependant.

« ... Je n'ai rien de tel. »

Avec un regard triste, la fille répondit.

« ... »

À ce moment, leurs regards se croisèrent.

Et ainsi commença l'histoire d'Itsuka Shidou[2].



Chapitre 1 : La Fille sans Nom[edit]

Partie 1[edit]

« Ahhh... »

C'était le pire réveil possible.

Après tout, hormis quelques personnes spéciales, n'importe qui serait mécontent par le fait de se faire réveiller par sa sœur qui danse sur un rythme de samba tout en écrasant complètement son ventre, sa poitrine ou sa tête.

Lundi 10 avril

Les vacances de printemps s'étant terminées la veille, c'était le jour de la rentrée.

Tout en frottant ses yeux endormis, Shidou déclara d'une faible voix :

« Ahh, Kotori. Ma mignonne petite sœur. »

« Ohhhhh ?! »

Ce n'est qu'à ce moment qu'elle remarqua que Shidou était réveillé. La petite sœur avec un pied sur le ventre de Shidou, Kotori, tourna la tête tout en ajustant l'uniforme scolaire de son collège.

Ses longs cheveux, coiffés en deux couettes, oscillèrent, alors qu'elle fixait Shidou avec ses yeux aussi ronds que des glands.

Accessoirement, bien qu'elle ait été attrapée en train de marcher sur quelqu'un tôt dans la matinée, elle n'avait pas l'air de secrètement jurer, « Merde » ou « Je me suis fait choper ! ». Tout au contraire, on aurait dit qu'elle était vraiment heureuse que Shidou soit debout.

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Oh et, depuis la position de Shidou, on avait une vue parfaite de sa culotte.

Ce n'était pas comme si on ne pouvait en avoir qu'un aperçu. Même l'impudence a ses limites.

« Qu'est-ce qu'il y a, mon adorable onii-chan[3] ? »

Kotori répondit, sans sembler vouloir bouger ses pieds.

Dans le cas où vous vous le demanderiez, Shidou n'était pas adorable.

« Eh bien, descends. Tu es lourde. »

Kotori fit un hochement de tête exagéré et sauta du lit.

On aurait dit que le ventre de Shidou avait pris un gros coup.

« Gfhu ! »

« Ahahaha, gfhu ! Ahahahaha ! »

« ... »

Sans un mot, Shidou tira le drap au-dessus de sa tête.

« Ahh ! Hé~ ! Pourquoi est-ce que tu te recouches ?! »

Kotori éleva la voix, secouant lentement Shidou.

« Seulement dix minutes de plus... »

« Pas question~ ! Lève-toi à la fin ! »

Après s'être assis et avoir fait une horrible grimace à cause de la secousse, Shidou ouvrit sa bouche avec un gémissement.

« C-Cours... »

« Hein ? »

« ... En fait, j'ai été infecté par le virus 'si je ne dors pas 10 autres minutes je chatouillerais ma sœur à mort', alias T-virus... »

« Qu-Quoi ?! »

Kotori était aussi surprise qu'une personne ayant trouvé un message caché par des extraterrestres.

« Cours... tant que j'arrive à me retenir... »

« M-Mais, qu'est-ce que tu vas faire ? »

« Ne t'inquiète pas pour moi... tant que tu es saine et sauve... »

« Pas question ! Onii-chan ! »

« Gaaaahh ! »

« Kyaaaaaaaaaaa ! »

Shidou repoussa sa couette, bougeant ses deux mains et grognant de façon excitée, tandis que Kotori fuit en poussant un grand cri.

« … Pff »

En soupirant, il se recouvrit avec son drap. Il regarda l'heure, il n'était pas encore six heures.

« C'est trop tôt pour réveiller les gens... »

Ronchonnant, il se souvint soudain de quelque chose.

Alors que son cerveau à moitié endormi se réveillait petit à petit, ses souvenirs de la nuit précédente refirent surface.

Ses deux parents étaient partis en voyage d'affaire la veille.

À cause de ça, Shidou était temporairement responsable de la cuisine, et comme il a du mal à se lever le matin, il avait demandé à Kotori de le réveiller.

« Ah... »

Gêné par le fait qu'il avait peut-être fait quelque chose de mal, il sortit rapidement de son lit.

Tout en se recoiffant et en retenant un bâillement, il sortit d'un pas lourd de sa chambre.

À ce moment, le petit miroir suspendu au mur attira son attention.

Un garçon dont la frange était sur le point de gêner sa vue, probablement parce qu'il n'était pas allé chez un coiffeur depuis un moment, lançait un piètre regard à Shidou.

« ... »

Non seulement sa déclinante vue, mais son apparence avait également énormément dégradé.

En soupirant, il descendit les escaliers et entra dans le salon.

« … Hum ? »

Une vision quelque peu différente de l'ordinaire le salua.

La table en bois qui était habituellement au milieu du salon était retournée sur le coté, comme si elle était devenue une barricade. Derrière ceci, une tête avec deux couettes tremblait légèrement.

« ... »

En marchant silencieusement, Shidou s’approcha de la table retournée.

Bien entendu, Kotori était assise là-bas serrant ses genoux, tramblante.

« Graaaaahh ! »

« Kyaa ! Kyaaaaaaa ! »

Lorsque Shidou la saisit par les épaules, Kotori lâcha un cri de désespoir tandis que ses membres se relâchaient.

« Calme-toi, calme-toi ! Je suis redevenu normal. »

« Gyaaaa ! Gyaa… ah ? O-Onii-Chan ? »

« Ouais, c'est bien moi. »

« Tu… Tu n'es plus du tout effrayant ? »

« Tout va bien maintenant. Je chuis l'ami de Kotowi. »

« Oh, ohhhhhh. »

Pendant que Shidou lui parlait comme un bébé, le visage de Kotori se relaxait lentement.

C'était comme si elle était un écureuil fauve sauvage qui ouvrait son cœur.

« Désolé, désolé. Je vais tout de suite faire le petit déjeuner. »

Après avoir lâché la main de Kotori et s'être levé, Shidou remit la table à sa place et alla à la cuisine.

Travaillant dans une large société d’électroniques qu'ils ont eux-même créée, les parents de Shidou étaient souvent tous deux absents de chez eux.

Dans ces moments-là, c'était toujours de la responsabilité de Shidou de préparer les repas, il était donc déjà habitué. En fait, il était même sûr qu'il savait mieux manier les ustensiles de cuisine que sa mère.

Alors que Shidou était en train de chercher des œufs dans le frigo, il entendit le son de la télévision venant de dernière lui. Il semblerait que Kotori se soit calmée et avait allumé la télé.

Maintenant qu'il y pensait, il lui semblait que Kotori avait l'habitude de manger tout en regardant son horoscope ou une émission de voyance.

Eh bien, la plupart des prédictions viennent habituellement à la fin des programmes principaux, et ne sont bien entendu que des spéculations. Après avoir zappé toutes les chaînes, Kotori commença à regarder ce qui semblait être un journal télévisé ennuyeux.

« ... Plus tôt ce matin, dans la banlieue de la ville de Tenguu... »

« Huh ? »

En entendant par hasard le contenu du journal télévisé qui ne sert d'habitude que de fond sonore, Shidou leva un sourcil.

La raison était simple. Depuis la voix claire du journaliste, il entendit le nom d'une rue familière.

« Mmm ? C'est très proche d'ici. Quelque chose s'y est passé ? »

Se penchant sur le plan de travail, il réduit plissa les yeux et fixa la télévision.

À l'écran, l'image d'une rue ridiculement détruite était diffusée.

Les bâtiments et les routes avaient été réduits en une montagne de gravats.

La dévastation était telle un impact de météorite, ou peut-être un bombardement aérien.

Shidou froissa les sourcils, et dit en relâchant son souffle :

« Ahhhh… C'était donc une déchirure spatiale[4]

Comme s'il en avait assez entendu, il secoua la tête.

Une "déchirure spatiale" était un phénomène de tremblement dans une large zone.

C'est un terme générique donné aux explosions, aux tremblements, aux disparitions, et aux autres choses similaires qui arrivent pour des raisons inconnues à des lieux et moments hasardeux.

Comme les caprices d'un monstre géant, détruisant les rues pour son plaisir, c'était des phénomènes très irraisonnables.

La première apparition d'une telle chose datait d'il y a trente ans.

C’était arrivé en plein milieu de l'Eurasie ; cette région qui contenait des pays comme l'Union Soviétique, la Chine et la Mongolie, a complètement disparu en une seule nuit.

Pour la génération de Shidou, regarder les photos des manuels scolaires était déplaisant.

C'était comme si tout avait était raclé dans une certaine zone, ne laissant rien derrière.

Le nombre de victimes a été compté à environ 150 millions de personnes. C'était la catastrophe la plus grande et la plus meurtrière de l'histoire de l'humanité.

Dans les six mois qui ont suivis, des incidents similaires se sont produis à plus petite échelle partout dans le monde.

Shidou ne pouvait se rappeler du nombre exact, mais c'était dans les environs de cinquante.

Sur terre, aux pôles, dans les océans, même sur de petites îles, de tels cas ont été confirmés.

Bien entendu, le Japon n'était pas une exception.

Six mois après le "Désastre du Ciel d'Eurasie", les régions du sud de Tokyo jusqu'à la préfecture de Kanagawa sont devenues des sphères de terre retournée, comme si une gomme leur avait gratté dessus.

C'est vrai, cela incluait la zone où Shidou vivait en ce moment.

« Mais ça s'est soudainement arrêté pendant un moment, non ? Pourquoi ils redeviennent de plus en plus fréquents ? »

« Je me demande pourquoi… ? »

À la question de Shidou, Kotori, toujours en train de regarder la télé, inclina sa tête.

Après cet incident au Sud du Kanto, aucune déchirure spatiale n'avait été détectée depuis un certain temps.

Cependant, il y a cinq ans, en commençant par un coin de la ville re-développée de Tenguu, ces phénomènes mystérieux commencèrent à refaire surface de nouveau un peu partout.

En outre, la plupart se passait... au Japon.

Bien entendu les humains ne sont pas restés les bras croisés à ne rien faire pendant ces vingt-cinq ans d'intervalle.

Commençant il y a trente ans par les zones qui avaient fini leur re-développement, des refuges souterrains se sont rependus de manière explosive.

Ceci avec le fait qu'il est maintenant possible d'observer des signes précurseurs de déchirures spatiales, une équipe certifiée par la JSDF[5] a été fondée en réponse au désastre.

Leur objectif était de voyager dans les zones sinistrées pour pouvoir reconstruire les bâtiments et les routes détruits, mais leur travail ne pouvait être décrit que par le mot "magie".

Après tout, des rues complètement détruites pouvaient, en une période excessivement courte, être restaurées comme si de rien n'était.

Leur travail était top secret et donc aucune information n'était disponible au public, mais quand on voit un bâtiment effondré restauré en une seule nuit, on ne peut s’empêcher de penser que c'est un tour de magie.

Cependant, même si les réparations étaient très rapides, cela ne voulait pas dire que les déchirures spatiales étaient sans danger.

« Tu n'as pas l'impression que la zone alentour a vu beaucoup de déchirures spatiales ? Spécialement l'année dernière. »

« … Hmm, on dirait, huh. Peut-être que c'est trop tôt... »

Kotori marmonna, tout en appuyant son corps contre l'accoudoir du sofa.

« Trop tôt ? Pour quoi ? »

« Nnn…, riem. »

Cette fois, ce fut Shidou qui pencha la tête.

Ce n'était pas à cause de ce que Kotori avait dit, mais plutôt parce que la dernière partie de sa phrase semblait un peu étouffée.

« ... »

Silencieusement, il contourna le plan de travail, et marcha en direction du côté du sofa où Kotori s'était appuyée.

Peut-être que Kotori l'avait remarqué, car pendant que Shidou se rapprochait, elle tournait doucement sa tête ailleurs.

« Kotori, tourne-toi de ce côté un instant. »

« ... »

*bonk*

« Guhh ! »

Kotori cacha sa tête avec ses mains, et se retourna avec une secousse. Un bruit bizarre venait de sa gorge.

Voyant l'objet à l'intérieur de sa bouche comme il s'y attendait, Shidou lança un léger soupir, « Comme je le pensais. »

Même si elle n'avait pas encore pris le petit déjeuner, Kotori avait son bonbon préféré, un Chupa Chups, dans la bouche.

« Hé ! Ne ne t'ai-je pas déjà dit de ne pas manger de sucreries avant les repas ? »

« MMMmmm ! MMMmmmmm ! »

Tandis qu'il essayait de confisquer le bonbon en tirant le bâton, Kotori tentait de résister en serrant les dents.

Shidou froissa les sourcils alors qu'il cherchait un endroit où donner un coup, puisqu'il ne voulait pas frapper quelqu'un ayant de si mignons traits.

« … Mon Dieu... Tu as intérêt à finir ton petit déjeuner ! »

Finalement ce fut Shidou qui abandonna. Il caressa la tête de Kotori, et retourna dans la cuisine.

« Ohh ! Je t'adore, Onii-chan ! »

Shidou fit convenablement un geste de la main et retourna au travail.

« … Maintenant que j'y pense, aujourd'hui c'est la cérémonie d'ouverture du collège, non ? »

« Oui~ »

« Tu reviendras donc pour le déjeuner… Kotori, tu veux quelque chose pour ce midi ? »

Après que Kotori ait fini de réfléchir avec un « Hmmmm », elle secoua sa tête, et se leva soudainement.

« Le plat deluxe pour enfants ! »

C'était un menu pour les enfants offert dans un restaurant familial voisin.

Shidou redressa son corps, et donna ainsi une révérence de pardon.

« Ceci n'est pas disponible dans notre magasin. »

« Ehh~ »

Sa sucette à la bouche, Kotori répondit avec une voix mécontente.

Shidou lança un long soupir et haussa les épaules.

« Apparemment, je ne peux rien y faire, il y a un événement spécial aujourd'hui alors mangeons au resto pour le déjeuner. »

« OHHHH ! C'est vrai ?! »

« Ouais. Alors, retrouvons-nous devant le restaurant habituel après les cours. » dit Shidou, et Kotori frotta ses mains d'excitation.

« Ne reviens pas sur tes mots ! C'est une promesse ! Tu dois être là-bas même si un séisme démarre ou si un incendie surgit ou si une déchirure spatiale se produit ou si le restaurant est occupé par des terroristes ! »

« Non. S'il y a des terroristes, ce ne sera pas possible de manger là-bas. »

« Tu dois être là ! »

« Très bien, très bien, j'ai compris. »

En entendant la réponse de Shidou, Kotori leva vigoureusement ses mains en l'air avec un « Whoooo~ ! ».

Shidou n’envisageait même pas le fait qu'il était un peu trop généreux. Eh bien, aujourd'hui était un jour spécial tout de même.

À partir de ce soir ils allaient devoir prendre leurs repas chez eux pendant un bon moment, mais aujourd'hui c'était la cérémonie d'ouverture pour eux-deux. Un peu de luxe pouvait leur être permis.

Eh puis, qui sait si un déjeuner pour enfant qui coûte 780 yens compte vraiment comme du luxe ?

« Mmmm... »

Shidou s'étira légèrement, et ouvrit la petite fenêtre de la cuisine.

Le temps s'était éclairci. On dirait qu'aujourd'hui va être une belle journée.

Partie 2[edit]

Il était environ 8:15 quand Shidou arriva au lycée.

Après avoir vérifié les listes de classes affichées dans le couloir, il entra dans la salle de classe où il allait passer cette année.

« Deuxième année[6], classe 4, huh ? »

Depuis la déchirure spatiale qui s'est produite trente ans plus tôt, les régions du Sud de Tokyo jusqu'à la préfecture de Kanagawa ; en d'autres mots, les vides régions de terre créés par les déchirures spatiales, ont été reconstruites comme des villes tests utilisant de nouvelles technologies.

L'école publique où Shidou était inscrit, le Lycée Raizen, en était un exemple.

À la pointe de la technologie, cette école que l'on peut difficilement croire publique, fut construite il y a quelques années seulement, tout était donc encore presque neuf. Bien entendu, étant un lycée construit dans une vielle région sinistrée, il était équipé des derniers modèles d'abris souterrains.

Pour ces raisons beaucoup de demandes d'inscription sont réalisées, et donc Shidou, qui a décidé de postuler juste parce que « c'est proche de la maison », a dû travailler très dur.

« Mmmm... »

Avec un léger fredonnement, il jeta un coup d’œil à la classe.

Il y avait encore pas mal de temps avant le début des cours, mais un grand nombre de personnes étaient déjà rassemblées.

Il y avait des personnes ravies d'être dans la même classe, d'autres assises seules et qui avaient l'air ennuyées, et des gens avec d'autres réactions variées… mais il n'y avait pas l'air d'avoir des connaissances de Shidou.

Lorsque Shidou bougea sa tête pour chercher son siège marqué sur le tableau,

« ... Itsuka Shidou. »

Subitement, de derrière lui, une faible voix s'adressa à lui sur un ton monocorde.

« Huh… ? »

Il ne reconnut pas la voix. Curieux, il se retourna.

Une fille svelte était là.

La fille avait des cheveux qui atteignaient à peine ses épaules et un visage ressemblant à celui d'une poupée.

Il n'y avait sûrement personne d'autre qui pouvait plus ressembler à une poupée qu'elle.

Quoique noble comme un être artificiel soigneusement créé, en même temps, son visage n'exprimait aucune émotion.

« Eh… ? »

Shidou jeta un coup d’œil aux alentours, puis inclina sa tête.

« … Moi ? »

Puisqu'il ne trouvait pas d'autre Itsuka Shidou proche, il se pointa du doigt.

« Oui. »

Impassible, la fille répondit immédiatement, donnant un petit hochement de tête vers Shidou.

« Pourquoi tu connais mon nom… ? »

Shidou demanda, et la fille, comme si confuse, inclina sa tête.

« Tu ne t'en souviens pas ? »

« … Um. »

« Je vois. »

Shidou répondit avec hésitation, et la fille, semblant exagérément abattue, donna un court commentaire et marcha vers un siège près d'une fenêtre.

Ainsi, elle s'assit sur sa chaise, sortit quelque chose ressemblant à un manuel technique épais, et commença à le lire.

« Qu'est-ce… qu'il se passe, exactement ? »

Shidou se gratta la tête et fronça les sourcils.

Dans tous les cas, on aurait dit qu'elle connaissait Shidou, mais se sont-ils rencontrés quelque part avant ?

*whack*

« Gefhuu ! »

Pendant que Shidou était plongé dans ses pensés, une sublime tape le frappa dans le dos.

« QU'EST CE QUE TU FAIS, TONOMACHI ?! »

Il sut immédiatement qui était le responsable, et cria en frottant son dos.

« Hé, tu sembles bien en forme, Itsuka la bête sexuelle. »

L'ami de Shidou, Tonomachi Hiroto, avant même d'être ravi de se retrouver dans la même classe, comme pour montrer ses cheveux bien coiffés et son corps musclé, croisa ses bras et pencha légèrement son corps en rigolant.

« … Bête… Qu'est-ce que tu as dit ? »

« Bête sexuelle, satanée brute. Je te lâche des yeux quelques instants et tu deviens plus viril. Depuis quand et comment es-tu devenu proche de Tobiichi, huh ? »

Lui demanda Tonomachi, en serrant la tête de Shidou avec son bras tout en souriant d'un air narquois.

« Tobiichi… ? C'est qui ? »

« Allez, ne joue pas les imbéciles. Tu viens d'avoir une heureuse discussion avec elle, n'est-ce pas ? »

Tonomachi montra de la tête le siège près d'une fenêtre.

Là-bas, il y avait la fille de tout à l'heure.

Comme si elle avait remarqué leurs regards, la fille leva les yeux du livre, et tourna son regard vers eux.

« ... »

Shidou serra sa gorge pendant qu'il détournait pitoyablement son regard.

D'un autre coté, Tonomachi sourit et la salua de la main d'une façon trop amicale.

« ... »

La fille, ne montrant aucune réaction, reprit sa lecture.

« Là, regarde, elle est tout le temps comme ça. Parmi toutes les filles, elle est la plus froide, ayant été comparée au pergélisol[7], à la Guerre Froide ou au Mahyadedosu[8]. Comment tu as fait pour qu'elle s'ouvre à toi ? »

« Huh… ? D-De quoi tu parles ? »

« C'est pas vrai, tu ne sais vraiment rien ? »

« … Hum, était-elle vraiment dans notre classe l'année dernière ? »

Lorsque Shidou lui dit ceci, Tonomachi tendit ses mains comme pour dire « je ne peux pas y croire », en faisant une tête surprise. C'était quelqu'un qui aimait imiter les réactions occidentales.

« Allez mec, c'est Tobiichi, Tobiichi Origami. C'est le super génie dont notre école est fière. Tu n'as jamais entendu parler de ça ? »

« Non, c'est la première fois que j'entends ça mais… est-elle si extraordinaire que ça ? »

« Extraordinaire ne peut même pas la décrire. Ses notes sont toujours les meilleures de l'année, et à l’examen blanc y a pas longtemps elle a eu des résultats de fou et elle a été directement classée dans le top national. »

« Huuuh ? Pourquoi une telle personne est dans une école publique ? »

« Je sais pas. Peut-être un truc à voir avec sa famille ? »

Donnant un haut haussement d'épaules, Tonomachi continua.

« En tout cas, ce n'est pas tout, ses notes d'EPS sont également très bonnes, et en même temps c'est une beauté. Elle a été troisième dans le "Classement des Copines les Plus Voulues : Top Treize", je crois. Tu ne l'as pas regardé ? »

« Je ne savais même pas que ça existait. Ou plutôt, top treize ? Pourquoi choisir un tel nombre ? »

« Parce que les filles qui ont organisé ceci étaient treize. »

« … Aaah. »

Shidou rigola faiblement.

« Au passage, le "Classement des Copains les Plus Voulus" va jusqu'au meilleur 358ème. »

« Autant ?! La fin du classement doit être proche du top des moins voulus non ? Est-ce que c'est également le choix de l'organisateur ? »

« Ahh. Il ne savait vraiment pas quand abandonner. »

« Tu es à quelle place Tonomachi ? »

« 358ème place. »

« C'était toi l'organisateur ?! »

« Les raisons qui m'ont amené à cette place sont : « il est trop passionné », « il a l'air d'être poilu », et « il a l'air de puer des pieds ». »

« Comme je le pensais, c'est la pire des places ! »

« Eh bien, au dessus il n'y a que les gens qui n'ont reçu aucun vote. Au moins avec mes points négatifs, j'ai réussi à gagner dans cette catégorie. »

« C'est pousser le bouchon un peu trop loin ! Avec une telle place, ça aurait été mieux d'abandonner. »

« Ne t'inquiète pas Itsuka. Tu as participé en tant que M. Anonyme et tu as eu 1 vote et la 52ème position. »

« Pourquoi tu me dis ça ! »

« Eh bien les autres raisons sont : « il n'a pas l'air intéressé par les femmes », et « sérieusement, il a l'air d'être homo ». »

« Quelle humiliation ! »

« Calme-toi. Dans le « Meilleur Couple Sélectionné par les Fujoshis[9] », notre couple est en tête. »

« ÇA NE ME REND PAS DU TOUT HEUREUX ! »

Shidou cria. Il était un peu inquiet d'être dans le couple à la première place.

Cependant, Tonomachi n'avait pas l'air de s'en préoccuper (ou plutôt, il semblait avoir tourner la page), et tandis qu'il se croisait les bras, il retourna au sujet initial.

« Eh bien de toute façon, ce n'est pas exagéré de dire que c'est la personne la plus connue de l'école. Itsuka, ton ignorance parvient même à surprendre le grand Tonomachi. »

« Quel genre de personnage tentes-tu d'être ? »

Au moment où Shidou dit sa phrase, la sonnerie familière dont il avait prit l'habitude d'entendre depuis sa première année retentit.

« Oups. »

Maintenant qu'il y pensait, il n'avait pas encore vérifié sa place.

Shidou suivit les instructions du plan de classe écrit au tableau, et posa son sac sur un siège deux rangs à coté des fenêtres.

À ce moment-là, il le remarqua.

« … Ah »

Comme si c'était un coup du destin, le siège de Shidou était à coté de celui de la personne qui a eu les meilleurs résultats de l'année.

Tobiichi Origami avait fermé et mis de côté son livre avant que la cloche ait fini de sonner.

Elle réajusta sa position pour faire face au tableau, dans une posture si belle qu'elle avait l'air d'être faite au centimètre près.

« ... »

Se sentant légèrement mal à l'aise pour aucune raison, Shidou tourna ses yeux vers le tableau tout comme l'avait fait Origami.

Comme si on attendait le bon moment, la porte de la classe s'ouvrit bruyamment. De là une petite femme portant de minces lunettes à monture apparut et marcha derrière le bureau du professeur.

Aux alentours, les élèves murmurèrent de manière excitée.

« Donc c'est Tama-chan... »

« Ah, c'est Tama-chan. »

« Sérieusement ? Ouaiiis ! »

... En général, de bonnes choses étaient dites.

« Très bien, bonjour tout le monde. Pour l'année qui suit, je serai votre professeur principal, mon nom est Okamine Tamae. »

La professeure en charge des sciences sociales, Tamae Okamine, surnommée Tama-chan, parlait d'une voix lente et s'inclina. Peut-être la taille n'était pas très bonne, puisque ses lunettes glissèrent un peu, et elle se hâta de les remettre en place avec ses deux mains.

Son visage enfantin et son petit corps qui faisait bien plus jeune que son âge, combinés à son attitude décontractée, lui firent gagner une très grande popularité auprès des élèves.

« … ? »

Au beau milieu de tous les élèves excités, l'expression de Shidou devint rigide.

Origami, qui se trouvait à sa gauche, regardait intensément vers Shidou.

« ... »

À un moment, leurs yeux se croisèrent. Shidou détourna à la hâte son regard.

Pourquoi regardait-elle Shidou ; non, elle ne le regardait pas forcément, il y avait la possibilité que c'était quelque chose derrière lui, mais pour le moment Shidou ne pouvait pas se calmer.

« … Qu–Qu'est-ce qu'il se passe exactement… ? »

Il murmura silencieusement, tandis qu'une goutte de sueur lui tombait du visage.


Depuis, environ trois heures ont passé.

« Itsuka~, tu n'as de toute façon rien à faire, si ? Tu veux manger quelque chose ? »

La cérémonie d'ouverture avait fini, et pendant que les élèves finissaient leurs préparations et quittaient la classe, Tonomachi, son sac suspendu au dessus de son épaule, engagea la conversation.

À part pendant les périodes d'examens , c'était rare que les cours se finissent le matin. Par-ci et par-là, des groupes d'amis étaient en train de choisir où déjeuner.

« Désolé, j'ai quelque chose de prévu aujourd'hui. »

« QUOI ? Une fille ? »

« Ahhh, eh bien… ouais. »

« IMPOSSIBLE !! »

Tonomachi fit un V avec ses bras tout en levant un genou, faisant une réaction ressemblant à Glico[10].

« Qu'est-ce qui s'est passé pendant les vacances nom de Dieu ?! Tu n'es pas satisfait même après avoir réussi à gentiment parler avec cette Tobiichi, et maintenant tu as promis à une fille de déjeuner avec elle ?! Ne nous nous étions pas promis de devenir des magiciens[11] ensemble ?! »

« Non, je ne me souviens pas d'une telle promesse… et de toute façon, c'est juste Kotori. »

Shidou répondit, et Tonomachi lança un soupir de soulagement.

« Nom de Dieu, ne me fais pas peur ! »

« Tu es le seul qui a sauté des étapes. »

« Meh, si c'est Kotori-chan alors il n'y a aucun problème. Je peux venir aussi ? »

« Mm ? Ahh, je pense qu'il n'y a aucun problème... »

Pile au moment où Shidou finit, Tonomachi plaça ses coudes sur le bureau de Shidou, et parla d'une voix faible.

« Hé hé, Kotori-chan est en seconde année au collège[12], non ? Est-ce que c'est bon pour elle d'avoir un copain ou un truc du genre maintenant ? »

« Huh ? »

« Uhm, il n'y a aucune arrière-pensée derrière cette question mais, quel est l'avis de Kotori-chan sur un type qui a trois ans de plus qu'elle ? »

« … En fait, ne t'en préoccupe pas. N'ose même pas venir. »

Shidou plissa ses yeux, et poussa, agacé, le visage de Tonomachi qui s'était rapproché.

« Haha. Dans tous les cas, je ne suis pas un type assez idiot pour vous déranger lors de votre rassemblement familial. J'essayerai de jouer fair-play. »

« Tu en dis toujours trop. »

S'arrachant la joue, Tonomachi fit une expression inattendue tout en parlant.

« Mais mec, ne penses-tu pas que Kotori-chan est super mignonne ? Pouvoir vivre avec elle sous le même toit doit être super. »

« Si tu avais actuellement une petite sœur, je pense que tu aurais une opinion différente. »

« Ah… On entend souvent ça. C'est donc vrai que les gens qui ont des petites sœurs n'ont pas ce genre de fantasmes. »

« Ouais, ce ne sont pas des filles. Ce sont juste des créatures appelées "Petites Sœurs". »

Shidou affirma fortement, et Tonomachi sourit humblement.

« C'est vraiment le cas, huh ? »

« C'est vraiment le cas. Si tu veux en venir avec quelque chose qui n'est pas vraiment une fille, cela sera probablement une petite sœur. »

« Alors, une grande sœur ? »

« … Onnashi[13] ? »

« Wooow, une femme de ville ! »

En rigolant, Tonomachi répondit.

... À ce moment.


UUUUUUuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu----------------


« Huh ?! »

Les fenêtres de la classe se secouèrent violemment tandis qu'une sirène désagréable résonnait depuis la rue.

« Qu-Qu'est-ce qui se passe ? »

Tonomachi ouvrit la fenêtre et regarda dehors. Surpris par la sirène, un nombre incalculable de corbeaux s'envolèrent dans le ciel.

Les élèves restants dans la classe ont tous arrêté leurs conversations et se fixaient du regard, les yeux écarquillés.

Suivant la sirène, une voix mécanique qui faisait une pause entre chaque mot, probablement pour mieux faire comprendre, retentit.

« ... Ce n'est pas, un exercice. Ce n'est pas, un exercice. Des signes précurseurs, ont été observés. L'apparition, d'une déchirure spatiale, est prédite. Les personnes à proximité, s'il vous plaît dirigez-vous vers l'abri le plus proche, immédiatement. Je répète -- »

À cet instant, le silence de pierre qui régnait dans la classe fut remplacé par le halètement des élèves.

... Une alerte à la déchirure spatiale.

C'était bel et bien ce qu'ils pensaient.

« Hé hé… Sérieusement ? »

Tonomachi s'exprima d'une voix sèche tout en transpirant abondamment.

Cependant, en termes de tension et d'anxiété, Shidou, Tonomachi et leurs camarades de classe étaient relativement calmes.

Tout du moins, aucun étudiant n'était en crise de panique.

Après que la ville eut été sévèrement endommagée il y a trente ans, les enfants comme Shidou étaient constamment entraînés aux consignes d'évacuation depuis l'école maternelle.

En plus, c'était un lycée. Un abri souterrain pouvant abriter tous les élèves existait.

« L'abri est par là-bas. Si on s'y cache calmement tout devrait bien se passer. »

« Ouais, tu as raison. »

Tonomachi hocha la tête aux mots de Shidou.

Aussi rapidement que possible sans courir, ils quittèrent la classe.

Le couloir était déjà rempli d'élèves, formant une queue vers l'abri.

... Shidou froissa ses sourcils.

Il y avait une personne allant dans la direction opposée à la queue : une étudiante était en train de courir vers la sortie.

« Tobiichi… ? »

C'est vrai, se précipitant hors du couloir avec sa jupe battante c'était cette Tobiichi Origami.

« Hé ! Qu'est-ce que tu fais ! L'abri est de l'autre coté... »

« Je vais bien. »

Origami s’arrêta pendant un moment, ne disant que ça, et elle reprit sa course.

« Bien… qu'est-ce que… ? »

Hébété, Shidou tourna sa tête et joignit la queue avec Tonomachi.

Il était un peu inquiet pour Origami, mais peut-être avait-elle oublié quelque chose et était allée le chercher.

En effet, même si l'alerte avait été donnée, cela ne voulait pas dire qu'une déchirure spatiale allait tout de suite se produire. Si elle revenait rapidement elle serait en sécurité.

« C-Calmez-vous s'il vous plaît ! Tout, va bien donc, doucement ! Rappelez-vous « okashi », O-Ka-Shi ! Ne pas pousser, ne pas courir, craaaane[14] ! »

En face résonnait la voix de Tamae, qui dirigeait les élèves.

En même temps, quelques petits gloussements s'échappèrent des élèves.

« … Voir quelqu'un qui est encore plus nerveux que moi me calme va savoir pourquoi. »

« Ahh, je comprends un peu ce que tu veux dire. »

Shidou lança un petit rire, et Tonomachi fit de même.

Face à un professeur qui n'apparaît pas du tout fiable comme Tama-chan, plutôt que de se sentir en danger, en réalité le stress des élèves semblait avoir chuté.

Et ainsi, Shidou se rappela de quelque chose, chercha dans sa poche et il en ressortit son téléphone portable.

« Hm ? Qu'est qu'il y a, Itsuka ? »

« Rien. 'xcuse moi un instant. »

Tout en évitant la question, il sélectionna le nom "Itsuka Kotori" dans son répertoire et appela.

« … Fait chier. Est-ce qu'elle a réussi à évacuer ? »

Si elle n'a pas encore quitté l'école tout devrait bien se passer.

Le problème est qu'il y avait la possibilité qu'elle ait quitté l'école et qu'elle se dirigeait vers le restaurant.

En fait, il devrait y avoir des abris publics proches, donc normalement il n'y a aucun problème… mais pour une raison inconnue Shidou ne pouvait pas se débarrasser de ce mauvais présentement.

Ne faisant pas attention au fait que l’avertissement avait déjà été émis, pour une raison inconnue une image avec la silhouette de Kotori attendant Shidou comme un chiot obéissant apparut dans ses pensées.

Dans sa tête, les mots de Kotori, « C'est une promesse ! », tourbillonnaient et résonnaient.

« E-Eh bien on s'était fait la promesse absolue de se rejoindre là-bas même si une déchirure spatiale se produisait, mais… même elle, elle ne serait pas aussi idiote… Oh, c'est vrai, j'ai ça. »

Le portable de Kotori devrait avoir la localisation GPS installée.

Manipulant son portable, il afficha une carte de la ville à l'écran, sur laquelle était affichée une icône rouge.

« ... »

Voyant cela, la gorge de Shidou s'obstrua.

L'icône affichait la position de Kotori juste en face du restaurant familial où ils devaient déjeuner.

« Cette grosse idiote... »

Jurant, il ferma d'un coup sec son portable sans quitter l'application, et s'échappa de la file d'élèves.

« H-Hé, où tu vas, Itsuka ! »

« Désolé ! J'ai oublié quelque chose ! Pars devant ! »

Répondant à Tonomachi tout en regardant de l'autre coté, il courut vers la sortie en luttant contre le flux de la queue.

Ainsi Shidou changea rapidement ses chaussures et, ayant l'air de presque tomber en avant, il se précipita dehors.

Passant le portail de l'école, il dégringola la colline en face.

Courant aussi vite que possible, Shidou éleva un cri.

Ce qui s'étalait dans le champ de vision de Shidou était une scène vraiment étrange.

Des routes sans aucune voiture qui circulait, une ville dénuée de traces d'activités humaines.

Dans les rues, dans les parcs, même dans les supérettes, il n'y avait pas une seule personne.

La présence des gens qui étaient là il y a à peine quelques minutes était toujours présente, mais leurs silhouettes avaient disparu. C'était comme une scène de film d'horreur.

Depuis le désastre d'il y a trente ans, c'était ce Tenguu qui s'est prudemment redéveloppée tout en faisant face nerveusement aux déchirures spatiales. Qu'importe les lieux publics, même le pourcentage de famille ayant un abri était le plus haut du pays.

À cause des déchirures spatiales fréquentes récemment, les gens évacuaient rapidement.

Cependant…

« Pourquoi cette idiote ne bouge pas d'ici… ! »

Il lâcha un cri, puis ouvrit son portable tout en continuant de courir.

L'icône montrait que la position de Kotori n'avait pas changé.

Tout en décidant que la punition de Kotori serait une rafale déchaînée de pichenettes au front, il continua de bouger ses pieds très vite vers le restaurant familial.

Il ne faisait rien pour réguler sa course. Juste il sprintait sans relâche vers le restaurant familial aussi vite qu'il le pouvait.

Ses pieds lui faisaient mal, et les bouts de ses doigts s'engourdissaient.

Sa tête était étourdie, sa gorge commença à se serrer, et un cliquetis pouvait être entendu depuis sa bouche.

Cependant, Shidou ne s’arrêta pas. Des choses comme le danger ou la fatigue ne parvenaient pas à son cerveau, puisqu'il était rempli par la simple pensée de se rendre où était Kotori.

Mais...

« ... ? »

Tout en courant, Shidou avait jeté un coup d’œil vers le haut. Il pensait qu'il avait vu quelque chose bouger au bord de sa vision.

« Qu'est-ce que c'est... que ça... »

Shidou plissa ses sourcils.

Ils étaient trois... ou peut-être quatre. Dans le ciel, des choses ressemblant à des humains étaient en train de flotter.

Mais, Shidou arrêta immédiatement de se préoccuper de ça.

La raison...

« Uwahhhh… !? »

Shidou couvrit instinctivement ses yeux.

La rue en face de lui a soudainement été engloutie dans une lumière aveuglante.

Ce fut suivi d'une explosion assourdissante, et une féroce onde de choc attaqua Shidou.

« Qu'est-ce... »

Shidou se protégea la tête avec ses bras par réflexe et mit toutes ses forces dans ses jambes mais c'était futile.

La force du vent qui était telle celle d'un énorme typhon le balaya en l'air et il dégringola plus loin derrière.

« Que… Qu'est-ce qui s'est passé nom de Dieu… ? »

Tout en frottant ses yeux toujours vacillants, il se remit debout.

« ... Huh... ? »

Voyant le paysage qui s'étendait devant lui, Shidou lâcha un bruit stupéfait.

Après tout, la rue qui était en face de lui il y a quelques secondes, pendant le court instant où Shidou avait fermé ses yeux...

Sans laisser de traces, elle avait "disparue".

« Qu-Qu'est-ce que c'est, que s'est-il passé nom de Dieu, c'est... »

Il bafouilla, dans la confusion.

Qu'importe la métaphore que vous utiliseriez, ça ne serait pas une blague.

C'était comme si une météorite s'était écrasée.

Non, tout au contraire, c'était comme si tout sur terre avait totalement disparu.

La rue en face avait été raclée en un bol peu profond.

Et, au coin de la rue qui est devenu comme un cratère...

Il y avait quelque chose comme un amas de métaux qui s'éleva.

« Qu'est-ce que… ? »

À cause de la distance, il ne pouvait pas discerner les petits détails mais... il voyait une forme qui ressemblait à quelque chose comme un trône où un roi dans un RPG s'assiérait.

Cependant, ce n'était pas le plus important.

Il y avait une fille vêtue d'une étrange tenue, qui semblait s'être levée du trône avec son pied sur l'accoudoir.

« Cette fille... pourquoi est-elle dans un tel lieu ? »

Il ne pouvait que vaguement voir, mais il pouvait distinguer que ses longs cheveux noirs et sa jupe qui émettait une lueur mystérieuse. Quoiqu'il n'avait sûrement pas faux à propos de son sexe.

La fille analysait nonchalamment la zone et se tourna soudainement dans la direction de Shidou.

« Un… ? »

Elle remarqua Shidou… Probablement. C'était trop loin donc il ne pouvait pas vraiment savoir.

Pendant que Shidou s’interrogeait dessus, la fille fit un mouvement supplémentaire.

Avec un mouvement ondulant, elle avait l'air d'avoir saisi un manche qui avait poussé de l'arrière du trône, et qui fut doucement retiré.

C'était... avec une large lame, une grosse épée.

Donnant un éclat irréel comme celui d'un arc-en-ciel, ou d'une étoile, c'était une bien étrange lame.

La fille agita l'épée, et la trace laissée dessina un chemin de lumière flou.

Et ensuite...

« Hein… ?! »

La fille se mit en face de Shidou, et avec un grondement, elle balança fortement l'épée horizontalement.

Il baissa instantanément sa tête. Non, pour être plus précis, les jambes de Shidou, qui avaient jusqu'à présent supporté son corps, perdirent de leur force, et du coup la position de son corps chuta.

« Qu'est-ce... »

La trace de l'épée passa à l'endroit où la tête de Shidou avait été.

Bien entendu, il n'était pas à une distance où l'épée pouvait physiquement l'atteindre.

Cependant, il a vraiment...

« … Haaah... »

Avec ses yeux grands ouverts, Shidou tourna sa tête derrière lui.

Les maisons, les magasins, les arbres, les panneaux, etc, qui étaient derrière Shidou ont tous été réduits à la même hauteur en un instant.

Une seconde plus tard, le son de la destruction résonna comme un tonnerre lointain.

« Eeek… ?! »

C'était au-delà de la compréhension de Shidou. Tremblant, son cœur se resserra.

... Qu'est-ce que ça veut dire ?

La seule chose qu'il comprit fut que si sa tête n'avait pas était abaissée à l'instant, il aurait été comme la scène derrière lui, raisonnablement rétréci.

« N-Ne te moque pas de moi… ! »

Comme s'il traînait un corps qui avait été découpé à la taille, Shidou rampa derrière lui. Aussi vite que possible, aussi loin que possible, je dois m'échapper de cet endroit… !

Cependant.

« ... Toi aussi… huh »

« … ?! »

Une voix extrêmement fatiguée retentit au-dessus de sa tête.

Sa vision, qui était laissée de coté, reprit le dessus.

En face de lui se dressait une fille qui n'était pas là plus tôt.

C'est vrai, c'était la même fille qui se tenait au milieu du cratère jusqu'à présent.

« Ah... »

Involontairement, sa voix s’échappa.

Elle avait environ le même age que Shidou, ou peut-être un peu moins.

À l'intérieur de ses cheveux atteignant ses genoux, il y avait un visage qui était à la fois beau et noble.

En son centre, une paire d'yeux qui émettait un éclat mystérieux, un peu comme du cristal qui reflétait diverses couleurs dans toutes les directions, était préservée.

Sa tenue était très étrange. Ayant la forme d'une robe de princesse, elle était faite d'une matière qu'on ne pouvait distinguer du tissu ou du métal. En plus, sa couture, l'intérieur, sa jupe, et autres, étaient composés d'une couche mystérieuse de lumière qui n'avait même pas l'air d'être de la matière physique.

Et dans ses mains, elle tenait l'immense épée qui faisait à peu près sa taille.

L'anormalité de la situation.

L'étrangeté de son apparence.

La singularité de son existence.

N'importe laquelle de ces choses était plus que suffisante pour attirer l'attention de Shidou.

Cependant.

Oui, cependant.

La chose qui vola les yeux de Shidou n'était pas si impure.

« ... »

À ce moment.

La peur de la mort, même le besoin de respirer, furent oubliés, tandis que ses yeux était scotchés vers la fille.

C'était tout ça.

La fille, était juste trop intensément… Belle.

« ... Quel est... »

Hébété, Shidou parla pour le première fois.

Même si ma gorge et mes yeux doivent être détruits pour blasphème, pensa-t-il.

La fille baissa lentement son regard.

« … Ton nom ? »

Sa voix, portant la question provenant du fin fond de son cœur, fit vaciller l'air.

Cependant.

« ... Je n'ai rien de tel. »

Avec un regard triste, la fille répondit.

« ... »

C'est à ce moment-là. Les regards de Shidou et de la fille se croisèrent pour la première fois.

En même temps, la fille sans nom, avec une grande mélancolie, comme sur le point de pleurer, dégaina son épée une autre fois avec un bruit faisant *kachiri*.

« Attends, attends, attends ! »

Avec ce petit bruit, ses tremblement réapparurent. Shidou cria sous le désespoir.

Mais la fille lança uniquement un regard confus à Shidou.

« … Quoi ? »

« Qu-Qu'est-ce que tu as l'intention de faire… ?! »

« Évidemment, je vais rapidement te tuer. »

Entendant le fille répondre comme si de rien n'était, son visage devint bleu.

« P-Pourquoi… ! »

« Pourquoi… ? N'est-ce pas évident ? »

Avec un visage épuisé, la fille continua.

« ... Après tout, tu n'es pas venu me tuer aussi ? »

« Huh… ? »

Face à cette réponse inattendue, la bouche de Shidou s'ouvrit grandement.

« … Il n'y a aucun moyen que je fasse ça. »

« ... Quoi ? »

La fille regarda Shidou avec un mélange de surprise, de doute et de confusion.

Cependant, la fille détourna immédiatement son regard, tournant son visage vers le ciel.

Comme s'il y était poussé aussi, Shidou regarda également vers le ciel...

« Quoooo… ?! »

Ses yeux s'ouvrirent encore plus largement qu'avant, son souffle coincé dans sa gorge.

Après tout, il y avait quelques humains habillés bizarrement qui flottaient dans le ciel ; et en plus de ça, venant de leurs armes dans leurs mains, des choses semblables à des missiles furent tirées en grand nombre vers Shidou et la fille.

« W-Woaaaaaaaaaaaaah ?! »

Instinctivement, il lâcha un cri.

Cependant... même après quelques secondes, Shidou était toujours en vie.

« Hein ? »

Stupéfait, sa voix s'échappa.

Les missiles qui furent lancés depuis le ciel flottaient sans bouger en l'air plusieurs mètres au-dessus de la fille, comme s'ils étaient saisis par une main invisible.

La fille donna un soupir exaspéré.

« … Ce genre de choses est inutile, ils n’apprennent jamais rien. »

En disant cela, la fille leva la main qui ne tenait pas l'épée, et la serra fermement.

Ainsi, le nombre incalculable de missiles se déformèrent, comme s'ils étaient compressés, et ils explosèrent là où ils étaient.

Même l'ampleur des explosions était terriblement faible. C'était comme si toute la puissance avait été absorbée à l'intérieur.

Il pouvait en quelque sorte comprendre la confusion de ces personnes flottantes autour en l'air.

Cependant, ils n’arrêtèrent point leurs attaques. Un après l'autre, des missiles furent tirés.

« ... Hmpf. »

La fille lança un autre léger soupir, faisant une tête qui donnait l'air que des larmes pouvaient sortir à tout moment.

C'était le même visage que quand elle avait dirigé son épée vers Shidou avant.

« ... »

En voyant cette expression, Shidou sentit son cœur battre encore plus fort que quand il était sur le point de perdre sa vie.

Quelle étrange scène c'était.

Qui était la fille, il n'en avait aucune idée. Qui étaient les personnes en l'air, il n'en avait aucune idée non plus.

Cependant, le fait que la fille était plus forte que ces gens volants en l'air, il l'avait au moins compris.

C'est pour ça qu'il pensait à cette question :

Elle est la plus forte.

... Alors pourquoi fait-elle cette tête ?

« … Disparaissez, disparaissez. Que tout, absolument tout… Disparaisse… ! »

Tout en disant cela, elle dirigea l'épée qui dégageait une lueur aussi mystérieuse que ses yeux, en direction du ciel.

D'un pas lourd, d'un air triste, elle balança ingénument l'épée.

En un rien de temps... le vent hurla.

« … W-Wah… ! »

Une onde de choc féroce attaqua la zone, tandis que les taillades volaient en direction du ciel le long de la lame.

Les personnes volantes en l'air se pressèrent de l'esquiver, et abandonnèrent leurs positions.

Mais juste après, venu d'une autre direction, un rayon laser d'une énorme puissance fut tiré vers la fille.

« … ! »

Il se couvrit involontairement les yeux.

Sans surprise, le rayon laser semblait avoir touché un mur invisible dans l'air autour de la fille et fut arrêté. Comme un feu d'artifice explosant dans un ciel nocturne, il se propagea dans toutes les directions, scintillant à la perfection.

Cependant, comme si le rayon laser avait continué, quelque chose atterrit derrière Shidou.

« Q-Qu'est-ce qui se passe nom de Dieu... »

Depuis un bon bout de temps, Shidou n'avait compris quoi que ce soit de ce qui s'était passé.

Il avait l'impression de regarder une mauvaise rêverie.

Cependant... voyant la silhouette qui venait juste d’atterrir, le corps de Shidou se raidit.

Elle portait une machine, ou quelque chose du genre.

Couverte de haut en bas d'une combinaison inhabituelle, c'était une fille.

Elle portait des gros propulseurs dans son dos, et une arme en forme de sac de golf dans ses mains.

La raison pour laquelle le corps de Shidou se figea était simple. Il reconnut cette fille.

« Tobiichi… Origami… ? »

Il marmonna le nom que Tonomachi lui avait appris ce matin.

La fille avec une apparence trop mécanique était sa camarade de classe, Tobiichi Origami.

Origami jeta un coup d’œil à Shidou.

« Itsuka Shidou… ? »

Comme une réponse, elle appela le nom de Shidou.

Bien qu'elle était surprise, son visage ne montrait aucune expression. Cependant, c'était juste un peu, mais sa voix portait un ton perplexe.

« … Huh ? Qu-Qu'est-ce que tu fais avec cette combinaison... »

Il réalisa lui-même que c'était une question stupide, mais qu'après l'avoir posée.

Bouleversé par tout ce qui venait de se passer, il ne savait même plus pour quoi s'inquiéter.

Cependant, Tobiichi détourna rapidement son regard de Shidou, vers la fille en tenue.

Après tout,

« ... Fmph »

La fille balança son épée de la même façon qu'avant vers Origami.

Origami se rua immédiatement, évitant les endroits où l'épée fut balancée, et se rapprocha de la fille à une vitesse incroyable.

Depuis le dessus de l'arme dans la main d'Origami, une lame faite de lumière apparut.

Visant la fille, Origami la balança vers le bas de toutes ses forces.

« ... Ugh »

La fille unit légèrement ses sourcils, arrêtant le coup avec l'épée dans sa main.

... À ce moment-là.

Depuis l'endroit où les épées se croisèrent, une onde de choc violente fut crée.

« W-Wa-Waaaahhhhhhhh ?! »

Avec un cri pitoyable, il se mit en boule et parvint d'une certaine manière à le supporter.

Origami fut repoussée, et pendant un moment elles se séparèrent et se lancèrent des regards furieux avec leurs armes posées.

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« … »

« … »

Entourant Shidou, les regards fixes aiguisés de la mystérieuse fille et d'Origami se mélangèrent.

Ça pouvait vraiment être appelé une situation critique. Elles étaient dans un état où il semblerait que n'importe quelle provocation signifierait la reprise du combat.

« ... »

Shidou d'un autre coté se sentait mal à l'aise.

Transpirant du front, et en pensant qu'il devait s'échapper de cet endroit, il traînait doucement son corps horizontalement à travers le terrain.

Cependant, à ce moment-là, son téléphone portable dans sa poche se mit soudainement à sonner avec une mélodie enjouée.

« ... ! »

« ... ! »

C'est devenu le signal.

La fille et Origami sautèrent du sol à peu près en même temps, s'affrontant pile en face de Shidou.

« Gyaaaaaaaah ! »

Affrontant l'écrasante pression du vent, Shidou fut balayé sans pitié, et il s'évanouit après avoir frappé un mur.

Partie 3[edit]

« ... Quelle est la situation ? »

Portant une jupe et un uniforme militaire cramoisi suspendu à ses épaules comme une cape, une jeune fille entra sur le pont et posa la question.

« Commandant. »

Le type qui attendait à coté du siège du capitaine donna un salut aussi parfait que ceux que l'on pouvait voir dans des manuels militaires.

La fille qui fut appelée commandant n'y jeta qu'un coup d’œil, puis donna un coup de pied aux orteils du type.

« Oww ! »

« Laisse tomber les salutations et explique la situation. »

Tout en disant ceci au type qui avait une expression tourmentée, ou plutôt, ravie, elle s'assit dans le siège du capitaine.

Le type se redressa immédiatement.

« Oui. L'attaque a commencé aussitôt que "l'Esprit" est apparu. »

« AST ? »

« On dirait. »

AST, Anti Spirit Team[15]

Portant des armures mécaniques pour chasser les Esprits, attraper les Esprits, tuer les Esprits ; supérieurs aux humains, mais pas tout à fait au même niveau que des monstres ; ce sont des magiciens modernes.

En d'autres mots ... la fait est que même être à un niveau surhumain n'était pas assez pour se battre d'égal à égal avec un Esprit.

La puissance des Esprits est d'une autre ampleur.

« ... Nous avons confirmé dix personnes. En ce moment nous sommes en train d'en suivre une, qui s'est engagée au combat. »

« Montrez-moi le visuel. »

Au mot de la commandante, des séquences en temps réel furent visibles sur le grand écran du pont.

Dans une large rue à deux pâtés de maisons du centre-ville, deux filles en train de se battre tout en agitant de grosses armes aux alentours étaient montrées.

Avec le choc des armes, des éclats de lumière s’échappaient, le sol se fissurait, et les bâtiments s’effondraient. Il était difficile de se dire que cette scène était réelle.

« Elle est plutôt bonne. Mais bon, contre un Esprit elle ne va probablement pas pouvoir faire long feu. »

« Comme vous dites, mais c'est aussi un fait que nous ne pouvons rien faire non plus. »

« ... »

La commandante leva son pied, et avec le talon de sa botte elle écrasa le pied du type.

« Guhgii ! »

Ignorant le type qui était en train de faire un visage extrêmement heureux, la commandante soupira rapidement.

« Je l'ai compris sans que tu me le dises. Je suis également fatiguée de pouvoir seulement observer. »

« Donc, vous voulez dire que... »

« Oui. La Table Ronde a enfin donné son accord. La plan commence maintenant. »

À ces mots, on pouvait entendre les membres de l'équipage sur le pont prendre un grand souffle.

« Kannazuki. »

La commandante s'inclina légèrement sur le dossier du siège, et leva une petite main droite avec son index et son majeur tenus droit. C'était comme si elle demandait une cigarette.

« Oui, chef. »

Le type chercha rapidement dans sa poche, et tira une petite sucette. Il retira rapidement mais prudemment l'emballage.

Et puis, il s'agenouilla à coté de la commandante, et dit « bon appétit » tandis qu'il plaça la sucette entre les deux doigts de la commandante.

La commandante la mit dans sa bouche, et le bâton commença à bouger de haut en bas.

« … Ahh, maintenant que j'y pense, où est notre importante "arme secrète" ? Il n'a pas répondu au téléphone tout à l'heure. Je me demande s'il est correctement allé dans un abri ? »

« Laissez-moi enquêter... et, huh ? »

Le type tordit son cou, perplexe.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Eh bien, ça. »

Le type pointa l'image. La commandante déplaça son regard là-bas... « ah », elle fit un petit bruit.

Près de la bataille entre l'Esprit et la membre de l'AST, la silhouette d'un garçon habillé d'un uniforme scolaire était étalée.

« … Pile au bon moment. Allez le récupérer. »

« Bien reçu. »

Le type donna une autre révérence polie.



Chapitre 2 : Début de l’Entraînement[edit]

Partie 1[edit]

– Ça faisait longtemps.

Dans ma tête, une voix que j'avais entendue quelque part auparavant résonna.

– Enfin, enfin on se retrouve, xxx.

Une voix remplie de nostalgie, chaleureuse.

– Je suis ravi. Mais, juste un peu plus longtemps, attends juste un peu plus longtemps.

Qui es-tu, je lui demandais, mais il ne donnait aucune réponse.

– Je ne te quitterai plus jamais. Je ne referai définitivement plus jamais d'erreur. C'est pourquoi,

Et là, la voix mystérieuse se coupa.

Partie 2[edit]

« … Haa ! »

Shidou reprit connaissance,

« Uwahh ! »

et lâcha un grand cri.

Eh bien évidement. Après tout, une femme qu'il ne reconnaissait pas était en train de maintenir sa paupière ouverte avec ses doigts, tout en éclairant son œil avec ce qui semblait être une lampe-stylo.

« … Mm ? Il se réveille. »

Dit la femme avec une tête étrangement fatiguée et une voix neutre et absente.

Elle semblait être en train de vérifier les mouvements des globes oculaires de l'inconscient Shidou, et donc son visage était exceptionnellement proche. Il pouvait sentir une légère odeur agréable, probablement l'odeur de son shampoing.

« Q, Qu-Qu-Qu-Qu-QUI ETES-VOUS ? »

« … Mm, aah. »

Cette femme, toujours la tête dans les nuages, se leva, balayant tristement sa frange de coté.

Comme un peu de distance fut créée entre eux deux, il devint possible de voir la femme entièrement.

Elle était vêtue d'une sorte d'uniforme militaire, et devait avoir la vingtaine. Ses cheveux en bataille, ses yeux décorés avec de larges cernes noires, et l'ours en peluche couvert de cicatrices dont la tête était pour une raison ou une autre en train de sortir de la pochette de son uniforme militaire, étaient ses principaux traits caractéristiques.

« … Je suis l'officier d'analyse ici, Murasame Reine. Malheureusement l'officier médical n'est pas là... Mais ne t'inquiète pas. Même si je n'ai pas le brevet, je peux au moins m'occuper de quelques soins simples.

« ... »

Il ne pouvait pas s’empêcher de s'inquiéter.

Parce que, cette femme appelée Reine semblait clairement en moins bonne santé que Shidou.

En fait, depuis quelques temps, comme si elle dessinait un petit cercle avec sa tête, son corps se balançait en titubant.

Shidou, maintenant redressé, se rappela de ce que Reine venait juste de lui dire.

« ... Ici ? »

Il demanda, regardant les alentours.

Shidou était en train de dormir sur un simple lit tubulaire. Il y avait tout autour un rideau blanc qui agissait comme une cloison de séparation. Cet endroit ressemblait à l’infirmerie d'une école.

Cependant, le plafond était un peu hors du commun. Des tubes et des fils étaient visibles.

« C-C'est où, ici… »

« … Ah, C'est le cabinet médical du <Fraxinus>. Tu étais inconscient donc nous t'avons amené ici.

« <Fraxinus>… ? Et j'étais inconscient… Ah ! »

C'est vrai, Shidou a été mêlé dans la bataille entre la fille mystérieuse et Origami, et il a été assommé.

« … Um, uhm, puis-je poser quelques questions ? Beaucoup trop de choses qui me sont incompréhensibles se sont passées... »

Dit Shidou tout en se grattant la tête.

Cependant, Reine ne répondit pas, se détournant silencieusement de Shidou.

« Ah... S'il vous plaît attendez… »

« … Suis-moi. Il y a quelqu'un que je veux te présenter… Je sais que tu as beaucoup de questions, mais je suis mauvaise pour expliquer les choses. Si tu veux plus de détails précis tu dois demander à cette personne. »

En disant cela, elle ouvrit les rideaux. Derrière les rideaux il y avait une salle un peu plus grande. Environ six lits étaient alignés, et au fond de la pièce se trouvaient quelques outils médicaux inhabituels.

Reine se tourna vers ce qui était apparemment l'entrée, et oscilla vers sa direction.

Elle trébucha immédiatement, et avec un *bang*, elle frappa sa tête contre le mur.

« ... ! E-Est-ce que vous allez bien ? »

« … Uuuu. »

Elle n'est pas tombée. Reine, gémissant, s'appuya contre le mur.

« Aah, désolé. Ces derniers temps je n'ai pas suffisamment dormi. »

« Ça fait combien de temps que vous ne dormez pas ? »

Shidou demanda, et Reine, après y avoir un peu réfléchi, leva trois doigts.

« Trois jours. C'est évidant que vous devez être fatiguée. »

« … Peut-être trente ans ? »

« L'échelle est trop différente ! »

Shidou s'était même préparé à une réponse d'environ trois semaines, mais cette réponse était totalement inattendue.

Et ça outrepassait évidemment l'âge qu'elle semblait avoir.

« … Eh bien, c'est vrai que je ne me rappelle plus de la dernière fois que j'ai dormi. J'ai quelque chose comme une insomnie extrême. »

« C'est... C'est donc ça... »

« … Oh. Ahh, excuse moi, c'est l'heure de mes médicaments. »

Reine chercha soudainement dans sa poche, et y sortit une boîte de comprimés.

Elle ouvrit ensuite la boîte, et elle déversa les comprimés dans sa bouche comme si elle les buvait.

« Hé ! »

Sans aucune hésitation, le grand nombre de comprimés dans la bouche de Reine firent *crunch crunch crunch gulp*.

« … Qu'est-ce qu'il y a, tu es bruyant. »

« Combien vous en avez avalés ! Et de toute façon, c'était quoi votre médicament ?! »

« … C'était tous des somnifères. »

« Vous allez mourir ! Ce n'est pas une bonne blague ! »

« … Mais ce n'est pas très efficace de toute façon. »

« Quel genre de corps avez-vous ! »

« … Eh bien c'est sucré et délicieux donc c'est bon. »

« C'est pas du Ramune[16] à la place ? »

Après l’enchaînement de cri, Shidou expira un profond souffle.

« … Quoi qu'il en soit, par ici. Suis-moi. »

Reine remit la boîte vide dans sa poche, et une nouvelle fois elle commença à marcher avec une démarche dangereuse, ouvrant la porte du cabinet médical.

« ... »

Shidou se pressa de mettre ses chaussures, et quitta la pièce en la poursuivant.

« Qu'est-ce que, c'est… »

À l'extérieur de la pièce, il y avait un édifice comme un couloir étroit.

Les murs et sols de couleur pâle et de style mécanique rappelaient sans raison à Shidou l'intérieur d'un cuirassé spatial qui apparaissait dans quelques films de space opéra[17] ou les couloirs d'un sous-marin.

« … Qu'est-ce que je suis en train de faire ? »

Shidou, ne sachant plus quoi que ce soit, commença lentement à bouger ses pieds.

Comptant seulement sur le dos de Reine qui chancelait avec des pas instables, dans le couloir qui était comme un plateau de cinéma, les pas résonnaient.

Après avoir marcher pendant un certain temps.

« … On y est. »

Au bout du chemin, en face d'une porte avec un petit panneau électrique à côté, Reine s'arrêta et dit.

L'instant d'après, le panneau électrique fit un léger *bip*, et la porte s'ouvrit tranquillement en coulissant.

« ... Là, s'il te plaît entre. »

Reine marcha à l'intérieur. Shidou la suivit derrière.

« … C'est... »

Il admira le paysage de l'autre coté de la porte.

Pour expliquer en une seule phrase, c'était un endroit comme le pont d'un navire. En face de la porte que Shidou traversait, le sol s’étendait en un demi-ovale, et au centre il y avait un siège qui semblait être celui du capitaine.

En outre, des escaliers étaient gentiment inclinés sur les deux côtés menant au niveau inférieur, où les membres de l'équipage pouvaient être vus en train d'utiliser des consoles qui avaient l'air compliquées. C'était globalement sombre, et les écrans éparpillés par-ci et par-là dégageaient de la lumière, ce qui affirmait désagréablement leurs présences.

« … Je l'ai amené. »

Reine balança vertigineusement sa tête tout en parlant.

« Bon boulot. »

Le grand type se tenant à coté du siège du capitaine donna une légère révérence comme un majordome. Il avait des cheveux ondulés et un nez qui n'avaient pas l'air japonais. C'était un homme jeune avec une apparence qui pouvait apparaître dans des romans BL[18].

« Bonjour. Je suis le vice-commandant ici, Kannazuki Kyouhei. Heureux de te rencontrer. »

« O-Ok... »

Tout en se grattant la joue, il donna une petite révérence avec sa tête.

Pendant un instant, Shidou avait pensé que Reine était en train de parler à ce type.

Cependant... il se trompait.

« Commandant, l'officier d'analyse Murasame est revenue. »

Kannazuki appela, et depuis le siège du capitaine qui avait son dos face à eux, un petit gémissement fut émit, pendant que le siège se tournait lentement vers eux.

Et ensuite.

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« Je te salue. Bienvenue, au <Ratatoskr>. »

La voix de celle appelée "commandant" sonnait un peu trop charmante, tandis que la silhouette d'une jeune fille portant un uniforme militaire cramoisi sur ses épaules devenait visible.

Ses cheveux était attachés par deux larges rubans noirs. Elle avait une petite carrure, des yeux aussi rond que des glands, et une Chupa Chups dans sa bouche.

Shidou regarda en fronçant les sourcils. Après tout, qu'importe de quelle manière vous la regardiez.

« … Kotori ? »

C'est vrai, qu'importe si vous vous référiez à l'apparence, à la voix, ou à l'aura qui l'entourait, bien qu'il y avait plusieurs différences, cette fille était sans l'ombre d'un doute la mignonne petite sœur de Shidou, Itsuka Kotori.

Partie 3[edit]

« Itsuka, Shidou. »

Marmonnant d'une faible voix que personne ne put entendre, son visage apparut dans la tête d'Origami.

Sans aucun doute, c'était le garçon de ce moment-là. Il n'a y aucun moyen que la mémoire d'Origami se trompe.

C'était un peu honteux, mais ils ne se sont rencontrés que cette seule fois, et donc on ne pouvait rien n'y faire s'il ne reconnaissait pas Origami. Depuis qu'elle est rentrée au lycée elle a essayé divers moyens pour se rapprocher de lui, mais ils ont tous échoué.

Et maintenant, il y avait un problème encore plus urgent.

« Pourquoi, était-il dans un tel endroit ? »

Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi il était sorti dans la rue après l'alerte à la déchirure spatiale.

Et aussi... il l'avait définitivement vue.

Origami, dans l'équipement spécial, et l'Esprit.

« Sergent-chef Tobiichi, les préparatifs sont terminés ! »

« ... »

À la voix soudaine du mécanicien, Origami secoua droit son visage rabaissé.

Puis elle se concentra immédiatement sur un ordre dans sa tête.

L'ordre progressait le long de la tenue faite de câblages qui enveloppait le corps d'Origami, passant par les propulseurs dans son dos, et activa le Realizer intégré.[19]

Enveloppé dans un équipement dont la forme ne semblait pas être adaptée pour voler, le corps d'Origami se mit à flotter légèrement en l'air.

JGSDF[20] : La Base de Tenguu.

Dans un hangar situé sur l'un des coins de la base, suivant les instructions du mécanicien, Origami atterrit dans son dock personnel comme si elle s'asseyait, remit les armes à leurs places respectives, et finalement, expirant un profond souffle, elle désactiva tous les Realizers.

Au même moment, le poids de l'équipement et le stress accumulé dont elle n'avait ressenti même pas un fragment il y a quelques instants pesèrent sur son corps simultanément.

Le bruit d'une machine démarra derrière elle, et les propulseurs qu'elle portait furent déconnectés.

Cependant, ce ne fut pas avant environ trois autres minutes, que Origami put partir de cet endroit.

Cela arrivait tout le temps après l'utilisation du CR-Unit. Retournant d'un état surhumain à un état normal, le corps devenait anormalement lourd.

Combat Realizer Unit[21]. Généralement appelé CR-Unit.

C'était le nom donné à l'équipement tactique qui utilisait la technologie miraculeuse, le Realizer, que les humains ont obtenu après la large déchirure spatiale d'il y a 30 ans.

Il prend les résultats calculés par ordinateurs, et en déformant les lois de la physique, il les manifeste dans le monde réel.

En gros, même si il y a quelques restrictions, c'est une technologie qui transforme l'imagination en réalité. Cela a été appelé un système qui produisait cette fameuse "magie" par des moyens scientifiques.

En même temps, c'était le seul moyen pour les humains de se battre contre les Esprits.

« Libérez le passage ! Les brancards arrivent par ici. »

Une voix hurlante vint de la droite.

Bougeant seulement ses yeux, Origami remarqua un membre d'escouade couvert avec la même tenue faite de câblages sur le brancard.

« … Fait chier, merde, cette salope… ! Je le jure, je vais la tuer putain… !

Le membre d'escouade sur le brancard gardait un bandage trempé de sang sur son front et grommelait amèrement des insultes tout en étant transporté ailleurs.

« ... »

Il ne devrait y avoir aucun problème s'il pouvait jurer avec tant de vigueur. Perdant son intérêt, Origami replaça son regard où il était.

En fait, si le traitement est effectué en utilisant un Realizer à usage médical, du moment que la blessure n'est pas extrêmement grave, ça pouvait être soigné en un rien de temps. Quand Origami s'était brisée la jambe avant, le lendemain elle pouvait marcher de nouveau.

« ... »

Tout en expirant un long souffle, Origami jeta un léger coup d’œil vers le haut.

Elle se rappela du combat d'aujourd'hui.

... La calamité qui détruira le monde, les Esprits.

C'était une anormalité que même un groupe de surhumains comme Origami ne pouvait espérer égratigner.

Apparaissant de nulle part, disséminant la destruction sur un coup de tête, ils étaient des monstres du même niveau que les désastres naturels.

« ... »

À la fin, même le combat d'aujourd'hui finit avec l'Esprit perdu, bien que c'était plutôt l'Esprit qui avait décidé de quitter la scène.

Perdu ne veut pas dire que l'Esprit était mort.


Tout ce que ça voulait dire c'est que l'Esprit s'est échappé dans une autre dimension.

Bien qu'il y ait des archives dans les registres où il semblerait que les actions de l'AST repoussaient les Esprits, Origami ainsi que tous les autres membres directement impliqués dans le combat le savaient.

Les Esprits ne ressentent absolument aucune menace d'eux, et quand ils se perdent, c'est purement à cause d'un coup de tête des Esprits.

« ... »

Son expression n'avait pas changé du tout.

Cependant, Origami se mordit fortement les molaires.

« Origami »

La voix qui provenait de l'intérieur du hangar stoppa les pensées d'Origami.

« ... »

Silencieusement, elle se retourna vers la voix. Son corps ne s'était probablement pas encore habitué, comme sa tête était encore extrêmement lourde.

Le Basic Realizer[22] équipé dans la tenue faite de câblages, une fois commencé, peut étendre un territoire personnel quelques mètres autour de la personne.

Ce territoire est l'essence du CR-Unit. Comme son nom l'indique, c'est un espace dans lequel les pensées de l'utilisateur peuvent devenir réalité.

Ça a la capacité de modérer tous les impacts externes, ainsi que de permettre à la gravité à l'intérieur d'être librement contrôlée. Aussi longtemps que le territoire est étendu, les membres de l'AST peuvent devenir des surhumains.

C'est pourquoi en contre-coup, pour un court instant après l'utilisation d'un CR-Unit, il est difficile de bouger le corps librement.

« Bon Boulot. »

Là-bas, portant la même tenue faite de câblages qu'Origami, se tenait une femme à la mi-vingtaine avec sa main sur sa hanche.

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Capitaine Kusakabe Ryouko. L'officière commandant l'AST à laquelle Origami appartenait.

« Tu as été super, en chassant cet Esprit toute seule… J'ai donné une stricte leçon à Tomonara et Kagaya. Ils pensaient à quoi, à battre en retraite et à te laisser seule face à l'Esprit. »

« Je ne l'ai pas fait partir. »

Origami répondit, et Ryouko haussa ses épaules.

« Eh bien, Je vais devoir le rapporter comme ça au supérieur. Si on ne montre pas quelques résultats le budget va tomber. »

« ... »

« Allez, ne fais pas cette tête. Je te félicite après tout. Dans cette situation où la position d'as est encore vide, tu fais de super efforts. Aussi, si tu n'avais pas été là, le nombre de personnes supplémentaires qui seraient morts n'aurait pas été qu'un ou deux.

  • Fuuuu*, elle expira.

« Mais hé, »

Ryouko affûta son regard, attrapa la tête d'Origami et la tourna vers elle.

« Tu en as fait un peu trop. Veux-tu tant que ça mourir ? »

Avec son regard aiguisé toujours fixé sur Origami, Ryouko continua.

« Est-ce que tu comprends vraiment quel genre d'adversaire tu affrontes ici ? C'est un monstre pour l'amour de Dieu. Un ouragan avec de l'intelligence. Est-ce que tu comprends ? Dans le cadre de tes compétences, réduis les dégâts au minimum, dans le cadre de tes compétences, rends le perdu aussi vite que possible. C'est notre job. Ne t'expose pas inutilement au danger. »

« C'est faux. »

Origami répondit tout en regardant Ryouko droit dans les yeux, et une nouvelle fois elle ouvrit un peu ses lèvres.

« Battre les Esprits, c'est le devoir de l'AST. »

« ... »

Ryouko fronça les sourcils.

En tant que capitaine de l'AST, elle était supposée avoir compris le nom de l'Anti Spirit Team bien mieux qu'Origami.

Parce qu'elle le comprenait, elle déclara.

... On ne peut rien faire d'autre que de réduire les dégâts.

Cependant, tout en admettant ça, Origami se répéta une nouvelle fois.

« Je vais, détruire, les Esprits. »

« ... »

Ryouko lâcha un soupir, et enleva ses mains de la tête d'Origami.

« … Je n’envisageait pas d'entendre ton opinion personnelle. Pense ce que tu veux. Cependant, s'il semblerait que tu vas contre les instructions au beau milieu du champ de bataille, tu seras retirée de l'équipe. »

« Je comprends. »

Origami donna une réponse courte, leva son corps qui s'était enfin ajusté, et s'en alla.

Partie 4[edit]

« … Donc, ça là c'est un monstre qu'on appelle un Esprit, et ça c'est l'AST. C'est l'équipe anti-Esprit du JGSDF. Tu t'es mis dans une situation bien inquiétante. Si on ne t'avait pas récupéré, tu serais probablement déjà mort deux ou trois fois à l'heure qu'il est. Donc, ensuite… »

« A-Attends un instant ! »

Shidou leva sa voix, tentant de retenir Kotori qui avait commencé ses rapides explications.

« C'est quoi ça ? Après tous les soucis que le commandant se donne pour te fournir directement une explication. Si tu veux pleurer, fais le donc avec plus de dignité. Puisque c'est comme ça, je peux au moins te donner le privilège spécial de me lécher le bout des pieds. »

Levant légèrement son menton, avec un regard fixe qui semblait rabaisser Shidou, un torrent d'injures qui n'étaient pas digne de Kotori débordait de sa bouche.

« Vr-Vraiment ? »

La voix remplie d'une grande joie venait de celui qui se tenait debout derrière Kotori, Kannazuki. Kotori répondit immédiatement « Pas toi. » et lui donna un coup de poing sur le plexus solaire[23].

« Gah… ! »

Regardant cet échange, Shidou ouvrit sa bouche surprit.

« … Ko-Kotori… C'est toi ? Tu étais en sécurité ? »

« C'est quoi ça, as-tu oublié le visage de ta petite sœur, Shidou ? Je savais que tu étais nul pour mémoriser les choses, mais je ne m'attendais pas à ce que tu sois si mauvais. Peut-être que ce serait une bonne idée de te réserver immédiatement une place dans une maison de retraite. »

Une traînée de sueur glissait sur le visage de Shidou.

Il se pinça la joue. Ça faisait mal.

L'adorable sœur de Shidou n'était pas supposée s'arrêter de l'appeler "Onii-chan".

Se grattant l'arrière de la tête, Shidou lâcha une voix inquiète.

« … D'une certaine manière, je suis tellement désorienté que c'est comme si l'intérieur de ma tête était devenu un Crocodile Panic[24]. Qu'est-ce qu'il se passe nom de Dieu ? Ou plutôt, où suis-je ? Qui sont ces personnes ? Aussi… »

Kotori, hochant de la tête « ok, ok », tendit sa paume et arrêta Shidou.

« Calme-toi. Si je ne comprends pas ce que tu me demandes, il n'y a aucun moyen que je puisse te répondre. »

Disant cela, Kotori pointa du doigt l'écran du pont.

Là, des images de la fille aux cheveux noirs que Shidou avait rencontrée plus tôt, mais aussi des humains en armure mécanique, étaient diffusés.

« Uhmm… tu as dit… Esprit ? »

Shidou demanda tout en se grattant la joue. Il se rappela le mot que Kotori avait utilisé dans son explication plus tôt.

Apparaissant hasardeusement sur Terre, un monstre d’origine inconnu.

« Oui. Elle est un être qui n'existe pas originellement dans notre monde. En apparaissant dans ce monde, contre sa volonté, la zone environnante est soufflée. »

Avec un "boum", Kotori unit ses deux mains, puis elle les ouvrit, simulant une explosion.

Shidou grimaça, avec sa main toujours sur sa joue.

« … Désolé, l'échelle est un peu trop grande c'est donc dur de comprendre. »

Entendant cela, Kotori haussa ses épaules, « Tu ne comprends toujours pas après tout ça ? », et soupira.

« Ce que je suis en train de dire est que les déchirures spatiales, ou plutôt le phénomène qu'on a appelé ainsi, sont les contre-coups de l'apparition d'Esprits comme cette fille dans notre monde. »

« Qu... »

Shidou unit inconsciemment ses sourcils.

Un séisme dans l'espace ouvert. Une déchirure spatiale.

Un phénomène extrêmement excessif qui entamait l'humanité, dans ce monde.

Toutes les raisons derrière ceci, c'est cette fille… ?

« Eh bien… l’ampleur de la destruction varie. Ça pourrait être limité à quelques mètres, ou être large comme… à peu près l'étendue d'un trou géant sur le continent. »

Kotori fit un large cercle avec ses bras.

Elle était sûrement en train de parler de la première déchirure spatiale d'il y a trente ans… celle qui fut surnommée le Désastre du Ciel d'Eurasie.

« La chance était de ton côté, Shidou. Si l'échelle de l'explosion de cette fois était un peu plus large, tu aurais pu être instantanément terrassé. »

« ... »

C'était effectivement comme elle le disait. Encore maintenant, le corps de Shidou se recroquevillait.

Voyant Shidou comme ça, Kotori ferma à moitié ses yeux.

« Et de toute façon, pourquoi tu es sorti alors que l'alarme était en train de sonner ? Es-tu un idiot ? Est-ce que tu voulais mourir ? »

« Non ce n'est pas… parce que tu étais, regarde ça. »

Shidou sortit son téléphone de sa poche, et montra les données de la position de Kotori. Comme attendu, l'icône de Kotori était arrêtée en face du restaurant familial.

« Hm ? Ahh, ça. »

Cependant, Kotori sortit son téléphone portable de sa poche.

« Ahh… ? Pourquoi tu as, ça ? »

Shidou regardait successivement l'écran de son téléphone portable et le téléphone portable que Kotori tenait devant ses yeux. Puisque Kotori était à cet endroit, il pensait qu'elle avait fait tomber son téléphone en face du restaurant.

Kotori haussa ses épaules, et lâcha un long soupir.

« Je me demandais pourquoi tu étais allé dehors alors que l'alerte était donnée, donc c'était la raison. Tu pensais vraiment que j'étais si stupide que ça, espèce d'idiot de frère. »

« M-Mais… Euh, pourquoi c'est… »

« C'est simple. C'est parce qu'on est en face du restaurant familial maintenant. »

« Hein… ? »

« Bien alors. Je suppose que ça serait plus rapide si je te le montre… Désactivez le filtre. »

Suivant les mots de Kotori, le pont obscur s’éclaircit immédiatement.

Néanmoins, ce n'était pas la lumière qui s'était allumée. En fait, c’était comme si un rideau sombre qui couvrait le plafond avait soudainement été enlevé.

Le ciel bleu s’étendit alors autour d'eux.

« Qu-Qu'est ce que c'est… »

« S'il te plaît ne fais pas de vacarme. L'extérieur est identique à ce que tu vois. »

« On est… là... »

« Mhmm. On est actuellement à 15 000 mètres au-dessus de la ville de Tenguu. Pour ce qui est de la localisation, ça coïncide avec le restaurant familial où on avait prévu de se retrouver. »

« On est... »

« Ouais. Ce <Fraxinus> est un dirigeable. »

En croisant les bras, Kotori lâcha un petit sourire satisfait *fufun*. C'était comme un enfant se vantant de son jouet préféré. Ou… plutôt, c'était sûrement plus proche d'une mère présentant l'enfant qu'elle avait tendrement élevé.

« U-Un dirigeable… ? C'est quoi ça nom de Dieu. Pourquoi tu es à l'intérieur d'un truc pareil ? »

« C'est pourquoi, ne t'ai-je pas dit d'écouter mes explications dans l'ordre ? Même un poisson rouge pourrait s'en rappeler dix secondes[25] après. »

« Uuuu... »

« … Cependant, penser que cet endroit serait trouvé par l'application de traçage d'un téléphone portable, on a totalement négligé ça. On a baissé notre garde après avoir appliqué "Invisibilité" et "Évitement" en utilisant nos Realizer. On devra trouver quelque chose pour ça plus tard. »

Tout en marmonnant des mots que Shidou ne comprenait pas, Kotori plaça sa main sur son menton.

« D-De quoi est-ce que tu parles ? »

« Ahh, ne t'inquiète pas pour ça. Je ne m'attendais pas à ce que tu comprennes ça de toute façon, Shidou. Après tout, ton cerveau est plus petit que celui d'un crabe. »

« ... »

« Commandante. Le miso de crabe n'est pas fait avec du cerveau mais avec des tripes. »

Une goutte de sueur tomba du visage de Shidou tandis que Kannazuki disait ça sûr de lui.

« ... »

Kotori bougea ses doigts, lui faisant signe de venir, et Kannazuki donna une légère révérence.

Et ensuite, *pa*, le bâton de la sucette qu'elle venait de finir fut envoyé vers ses yeux.

« Nuaaaaghh ! »

Se cramponnant à son œil, Kannazuki tomba en arrière.

« E-Est-ce que vous allez bien ? »

Il n'avait pas l'air de faire semblant. Shidou leva la voix inquiet.

Cependant, lorsqu'il s’apprêtait à se ressaisir, il s'arrêta de bouger.

Kannazuki, tombé par terre, tira un mouchoir de sa poche, et l'air fou de joie, il l'entoura calmement autour du bâton de sucette que Kotori venait juste de lui lancer.

« Désolé, je t'ai causé du souci ? Je vais bien, c'est une récompense dans notre domaine de travail. »

Disant cela, Kannazuki se redressa instantanément, et se tint parfaitement droit.

Quel genre de domaine de travail, Shidou ne voulait pas particulièrement connaître les détails.

« Kannazuki. »

« Oui. »

Kotori leva deux doigts, et Kannazuki sortit deux nouveaux bonbons et les lui passa.

« Donc, revenons au sujet. AST. C'est l'unité spécialisée dans les Esprits. »

Tout en parlant, Kotori montra un groupe de personnes qui était diffusé à l'écran.

« … Une unité spécialisée dans les Esprits… que font-ils spécifiquement ? »

En entendant le question de Shidou, Kotori leva les sourcils comme si la réponse était évidente.

« C'est simple. Si un Esprit apparaît, alors ils volent à sa rencontre et s'occupent de lui. »

« Ils s'occupent de lui… ? »

« Généralement, ils l'exterminent. »

« … ! »

Ce n'était pas que ce que Kotori lui avait dit qui l'avait surpris.

Cependant… Shidou fut attaqué par l'impression que son cœur était en train d'être tordu.

« E-Exterminent… ? »

« Ouais. »

Nonchalamment, Kotori affirma de la tête.

Shidou avala sa salive. Le son de ses battements de cœur était affreusement bruyant.

Il avait compris ce qu'ils avaient dit. Les Esprits. Ils étaient certainement une existence dangereuse.

Mais… peu importe, aller jusqu'à les tuer.

Soudainement, Shidou vit la visage de cette fille dans sa tête.


( … Après tout, tu n'es pas venu me tuer aussi ? )


Le sens caché derrière ces mots que la fille avait dit, il le comprit enfin.

En même temps que ce visage qui avait l'air de pouvoir faire tomber des larmes à tout moment.

« Eh bien, si tu considères ça normal, les avoir morts serait probablement la meilleure solution pour nous. »

Apparemment sans aucune émotion particulière, Kotori parla.

« P-Pour... quoi ? »

« Tu demandes pourquoi ? »

Avec une expression déformée, Shidou demanda comme s'il gémissait, et Kotori plaça de manière raffinée ses mains sur son menton.

« Il n'y a rien de bizarre à ce propos, si ? Ce sont des monstres. Juste en apparaissant dans ce monde ils causent des déchirures spatiales. Ce sont les plus mauvais et les plus mortels des poisons ! »

« Mais, tu ne l'as pas dit avant ? Que les déchirures spatiales n'avaient rien à voir avec leurs propres volontés. »

« C'est vrai. Au moins, on pense que l'explosion de leur première arrivée en ce monde est sans rapport avec les intentions des Esprits eux-même… Mais, les destructions ont laissé des cicatrices et il y a les victimes dues aux combats des Esprits et de l'AST. »

« … Mais ce n'est pas ce pourquoi les personnes de l'AST les attaquent ? »

« Eh bien, ça pourrait être le cas. Cependant, c'est seulement une supposition. Il se pourrait que, si l'AST ne faisait rien, les Esprits se feraient une joie de commencer leurs activités destructrices. »

« Ça… ne se produirait probablement pas. »

Kotori pencha sa tête avec émerveillement à la déclaration de Shidou.

« Tu as des preuves ? »

« Quelqu'un qui détruirait des rues pour s'amuser... ne ferait pas une tête pareille. »

Quelque chose comme ça était probablement trop vague et faible pour être appelé une preuve mais… pour aucune raison, Shidou y croyait du fond du cœur.

« Donc ce n'est probablement pas dans leurs intentions n'est-ce pas ? Mais pourtant… »

« Qu'ils le font volontairement ou non n'est pas le problème. Dans tous les cas, le fait est que les Esprits provoquent des déchirures spatiales. Ce n'est pas que je ne vois pas où tu veux en venir, mais tu ne peux pas laisser une existence aussi dangereuse qu'une bombe nucléaire seule juste parce que tu te sens désolé pour elle. Aujourd'hui s'est conclu avec seulement une petite explosion, mais on ne peut pas être sûrs que la prochaine fois ça ne sera pas du même niveau que le désastre d'Eurasie. »

« Mais même… les tuer… »

Shidou débattait obstinément, et, marmonnant « Mon Dieu », Kotori haussa ses épaules.

« Vous ne vous êtes rencontrés que pendant quelques minutes, et en plus c'était quelqu'un qui a failli te tuer, mais tu es toujours de son côté… Peut-être que, tu es tombé amoureux d'elle ? »

« T-Tu déconnes. Je me demandais seulement s'il n'y avait pas d'autre moyen. »

« Un autre moyen, hm. »

En entendant les mots de Shidou, Kotori lâcha un long soupir.

« Bon alors écoutons-le, quelle autre solution penses-tu qu'il y ait ? »

« C'est... »

Les mots s'arrêtèrent.

Dans sa tête, il avait finalement compris ce que Kotori lui avait dit.

Une aberration qui laisse de profondes cicatrices sur Terre juste en apparaissant… les Esprits.

Une telle chose doit être éliminée le plus vite possible.

Cependant, c'était seulement pour un seul instant.

Shidou en avait été témoin. Le visage de la fille, qui semblait être sur le point de pleurer.

Shidou l'avait entendue. La voix de la fille, remplie de tristesse.

… « Ahh, c'est faux », c'était ce qu'il pensait.

« … De toute façon. »

De la bouche de Shidou, des mots commencèrent à déborder naturellement.

« Si… on n'en parle pas comme il le faut avec eux une seule fois… on ne saura pas. »

La peur de faire face directement à la mort de ce moment était toujours marquée au plus profond de son être.

C'était honnêtement une peur qui ferait fuir n'importe qui.

Cependant, Shidou ne pouvait pas juste laisser la fille comme ça.

Parce qu'elle était… semblable à Shidou.

Entendant les mots de Shidou, les lèvres de Kotori s'enroulèrent en un sourire espiègle.

C'était comme si elle était en train de dire « J’attendais ces mots ».

« Je vois. Donc, laisse moi t'aider. »

« Hm… ? »

Alors que la bouche de Shidou était grande ouverte, Kotori ouvrit largement ses bras.

Reine, et Kannazuki, et l'équipage déployé en bas, et aussi le dirigeable, le <Fraxinus>, c'était comme si elle les désignait tous.

« J'ai dit, on va t'assister sur ça. Tout le pouvoir du <Ratatoskr> se dirigera vers le support de Shidou. »

Avec un mouvement élégant, Kotori plaça ses doigts sur ses genoux.

« D-De quoi tu parles. Je n'ai pas... »

« Laisse moi répondre à ta première question. Celle à propos de qui nous sommes. »

Comme pour repousser les questions de Shidou, Kotori leva sa voix.

« Ok ? Il y a en gros deux façons pour pouvoir interagir avec les Esprits. »

« Deux… ? »

Shidou demanda, Kotori donna un hochement de tête exagéré, et leva ensuite son index.

« La première, c'est l'approche utilisée par l'AST. La méthode de leur extermination à travers un affrontement de puissance. »

Suivant cela, son majeur se leva aussi.

« L'autre est… la méthode de la discussion avec les Esprits. On est <Ratatoskr>. On est une organisation créée afin de résoudre les déchirures spatiales sans tuer les Esprits, à travers la conversation. »

« ... »

Shidou resserra ses sourcils de réflexion. Le but exact de cette organisation, et la raison pour laquelle Kotori faisait partie de cette organisation, il y avait tant de questions dans sa tête, mais… pour le moment, il posa la question qui était la plus présente dans son esprit.

« … Donc, pourquoi une telle organisation va me soutenir ? »

« Tu te trompes sur toute la ligne. Dans un premier temps, l'organisation appelée <Ratatoskr> est une organisation créée pour le bien de Shidou. »

« Ha, haaaa… ?! »

Shidou a exprimé un abattement magnifique, et lâcha une voix hystérique.

« Attends deux secondes. Maintenant je suis plus désorienté qu'avant. Pour mon bien ? »

« Oui. Eh bien, il serait plus correct de dire que c'est une organisation qui fixe le rôle de Shidou dans les négociations avec les Esprits afin de résoudre le problème des Esprits. De toute façon, c'est une organisation qui n'existerait pas si Shidou n'existait pas. »

« A-Attends. Qu'est-ce que tu veux dire ? Est-ce que toutes ces personnes ont été réunies pour cette raison ? Ou plus important, pourquoi moi ! »

Shidou demanda, et tout en faisant rouler le bonbon autour de sa bouche, Kotori murmura.

« Mm, eh bien, Shidou est spécial. »

« Ce n'est pas une explicationnnnnnnn ! »

Incapable de résister, il cria.

Cependant Kotori sourit bravement, et fit un mouvement de haussement d'épaules.

« Oh eh bien, au final, tu comprendras la raison. Ce n'est pas bien ? Je suis en train de dire que nous, tous les membres et toute notre technologie, soutiendrons tes actions. Ou… as-tu l'intention de te dresser entre les Esprits et l'AST sans préparation ? Tu mourras, c'est sûr. »

Kotori fronça ses sourcils et parla d'une voix froide. Sans le remarquer, Shidou retint son souffle.

C'était comme Kotori l'avait dit. Shidou était juste en train de chanter ses idéaux et ses espoirs, mais il n'avait aucun moyen de les rendre réalité.

Les choses qu'il voulait dire étaient si nombreuses qu'on aurait dit qu'elles pouvaient déborder depuis l'intérieur de sa gorge, mais il parvint d'une manière ou d'une autre à l'endurer, et demanda seulement ce qui pouvait faire avancer le sujet.

« … Donc pour ça, la méthode de la conversation, qu'est-ce qui doit être fait en particulier ? »

Un petit sourire flotta sur le visage de Kotori.

« À propos de ça. »

Elle plaça ensuite ses mains sur son menton,

« Fais en sorte que l'Esprit… que la fille tombe amoureuse de toi. »

Avec un sourire suffisant, elle dit fièrement ça,

...

Après quelques secondes.

« … Quoi ? »

Une goutte de sueur tomba du visage de Shidou tandis qu'il fronçait ses sourcils.

« … Désolé, je n'ai pas vraiment compris. »

« Comme je l'ai dit, deviens ami avec elle, parle avec elle, flirt avec elle, sors avec elle, et rends-la folle amoureuse de toi. »

Entendant Kotori dire cela comme si c'était rien, Shidou cacha sa tête avec ses mains.

« … Hm, et pourquoi ça résoudrait le problème des déchirures spatiales ? »

Kotori plaça un seul doigt sur son menton et avec un « Mmmm » elle fit geste qu'elle était en train de penser.

« Si on veut une solution pour les déchirures spatiales sans utiliser la force, alors on doit convaincre l'Esprit non ? »

« Ça semble correct. »

« Pour ça, ne serait-il pas plus rapide de faire en sorte que l'Esprit aime ce monde ? Oh, ce monde est si merveilleux~, s'ils deviennent comme ça, alors même un Esprit n'irait au hasard saccager tout qu'il voit. »

« Je vois. »

« Ainsi, eh bien, ne le dit-on pas souvent ? Si tu tombes amoureux alors le monde entier te semble plus beau. Et donc, sors avec elle, et rends la fille amoureuse de toi ! »

« Non, il y a quelque chose qui ne va pas en suivant cette logique. »

Il était évident que cette logique allait tomber à l'eau. Tandis qu'une trace de sueur descendait le visage de Shidou, il commenta.

« J-Je ne peux pas aller jusqu'au bout d'une telle chose… »

« Tais-toi poule mouillée. »

Alors que Shidou tentait d'exprimer sa plainte, Kotori la couvrit d'un voix forte qui ne lui laissait pas le choix.

« Je ne permettrai pas à l'AST de tuer les Esprits~, il doit y avoir un autre moyen~, mais je n'aime pas la manière du <Ratatoskr>… ? Si tu as l'intention d'être naïf alors fais-le au moins avec modération satané cafard. Qu'est-ce que tu peux faire par toi-même ? Sache où sont tes propres limites. »

« Ugghh… »

« Je n'ai pas besoin de l’autorisation de ce que tu as sous le pantalon. Mais, si tu ne veux pas tuer les Esprits… alors tu n'as pas le choix sur la méthode. »

Pour une raison ou une autre, un sourire diabolique flottait sur le visage de Kotori.

En réalité, c'était comme elle le disait.

Sans pouvoir ni support, même si Shidou voulait parler avec cette fille Esprit une nouvelle fois, ça ne serait pas possible.

La méthode de l'AST est hors de question… même le groupe de Kotori voulait probablement piéger les Esprits pour son gain personnel, vu que c'était la seule raison auquel il pouvait penser.

Cependant… le fait est qu'il n'y avait pas d'autre moyen.

« … Je comprends. »

Shidou hocha de la tête amèrement, et le sourire de Kotori remplit son visage.

« … Yoroshiku. En regardant les données disponibles actuellement, la prochaine fois qu'un Esprit va apparaître sera au moins dans une semaine. On commencera l’entraînement demain. »

« Hein… ? Un entraînement... ? »

Shidou s'exprima, abasourdi.

Partie 5[edit]

Le lendemain.

« Suis-moi. »

« Hein ? »

Soudainement,

Origami attrapa la main de Shidou, tandis qu'il laissa échapper une voix confuse.

« Ah, a-attends... »

Sa chaise se renversa en fracas, et il fut traîner hors de la salle de classe par Origami.

Derrière lui, Tonomachi restait la bouche grande ouverte, et pour une raison ou une autre plusieurs groupes de filles s'agitaient en faisant *kyaa, kyaa*.

Tout en s'imaginant qu'une autre rumeur allait commencer à se rependre aux alentours, Shidou suivit Origami. Eh bien, au moins, c'est bien mieux que d'être aperçu comme étant "le meilleur couple" avec Tonomachi, se dit-il.

Mardi 11 Avril.

La veille, Shidou avait assisté à une scène étrange et inimaginable.

Au final, après cela, Shidou fut conduit vers une autre pièce où il reçut une explication détaillée de la situation, qui dura jusqu'à tard dans la nuit par un homme qu'il ne connaissait pas (honnêtement, il ne se rappelait plus vraiment de la dernière partie), et après avoir signé divers formulaires, il avait finalement été autorisé à rentrer chez lui.

Sans même prendre un bain il se jeta sur son lit, et avant qu'il ne le remarque c'était déjà le matin.

Il a traîné son corps mou à l'école, et a enduré les cours tout en frottant ses yeux fatigués, et sa journée s'est enfin finie... pensait-il au moment où l’événement se produit.

Sans un mot, Origami montait les escaliers jusqu'à rejoindre la porte fermement verrouillée du toit, et lâcha enfin sa main.

Le vacarme des élèves sortant de cours semblait si affreusement loin.

Bien qu'il y avait quelques personnes à moins de dix mètres, on aurait dit que c'était un endroit désolé, isolé.

« Hein, euhh... »

Même s'il n'avait aucun sentiment particulier pour Origami, pour une raison ou une autre, être amené dans un tel endroit par une fille, il se sentait embarrassé. Le regard de Shidou était vague.

Cependant, tout d'un coup,

« Hier, pourquoi tu étais dans un endroit pareil ? »

Elle parla tout en regardant Shidou droit dans les yeux.

« Eh bien, il semblait que ma sœur n'avait pas encore rejoint d'abri malgré l'alarme qui sonnait, donc je la cherchais... »

« Je vois. Tu l'as trouvée ? »

Shidou répondit, et avec son visage impassible, ne montrant même pas un air surpris, Origami répondit.

« … A-Ah... Ouais. »

« Je vois. C'est bien. »

Après avoir dit ceci, les lèvres d'Origami continuèrent de bouger.

« Hier, tu m'as vue. »

« A-Ahh... »

« Ne le dis à personne. »

Alors que Shidou était sur le point de confirmer ce qu'elle venait de dire, Origami lui dit ceci d'une voix autoritaire.

"Je me demande comment elle réagirait si je lui répondais « Si tu ne veux pas que tout le monde le sache alors tu as intérêt à écouter ce que je te dis, héhéhé » ", pouvait-on dangereusement lire sur le visage de Shidou.

Mais comme prévu, Shidou n'avait pas autant de courage. Il inclina lentement sa tête en avant.

« De plus, ce n'est pas qu'à propos de moi, mais de tous ceux que tu as vus ou entendus hier. Ça serait mieux si tu pouvais tout oublier. »

Elle était sans aucun doute... en train de parler de l'Esprit.

« … Tu veux parler de cette fille ? »

« ... »

Origami regarda simplement silencieusement Shidou.

« H-Hé... Tobiichi. Cette fille... »

Il avait déjà entendu parler des Esprits de la part du <Ratatoskr>, mais Shidou lui demanda quand même.

Au final, c'était uniquement le point de vue de Kotori et de son organisation. Si c'était celui des personnes comme Origami, qui avaient croisé le fer avec eux, il pensait qu'ils allaient probablement avoir un avis différent là-dessus.

« C'était un Esprit. »

Origami donna une courte réponse.

« C'est une chose que je dois vaincre. »

« … Cet Esprit, est-ce une mauvaise personne... ? »

Shidou tenta de lancer la question.

Quand il le fit, c'était bref, mais il pensait avoir vu Origami se mordre les lèvres.

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« Mes parents... il y a cinq ans, ils ont été tués par un Esprit. »

« … Qu… »

La réponse inattendue bloqua les paroles de Shidou.

« Je ne veux pas qu'il y ait davantage de victimes comme moi. »

« … C'est, donc ça... »

Shidou plaça sa main sur sa poitrine.

Il essayait d'une quelconque manière de calmer les battements intenses et profonds de son cœur.

Cependant, une pensée troublante lui vint soudainement à l'esprit. Tout en se grattant la joue, il demanda à Origami, qui le regardait toujours droit dans les yeux.

« Maintenant que j'y pense, Tobiichi... à propos des Esprits, et des trucs du genre, est-ce que ce n'est pas embêtant pour toi de parler d'eux... ? Eh bien, bien que je te l'ai demandé... »

« ... »

Origami resta silencieuse quelques instants.

« Aucun problème. »

« C-C'est donc comme ça ? »

« Si tu n'en parles à personne. »

« … Et si j'en parle ? »

« ... »

Une nouvelle fois, ses mots s’arrêtèrent quelques instants.

« Ça serait problématique. »

« Je vois... ça ne serait pas bon… Je te le promets, je ne le dirai à personne. »

Avec un hochement de tête, Origami approuva.

À la fin de la conversation, Origami détourna son regard de Shidou, et descendit les escaliers.

« … Fuuu... »

Ne voyant plus le dos d'Origami, Shidou s'appuyait sur le mur et lâcha un soupir. Bien qu'ils n'aient fait que parler, il éprouvait un très grand stress.

« Ses parents, tués par un Esprit... hein. »

*Pong*, il se frappa la tête contre le mur, et murmura.

Les Esprits étaient considérés comme des calamités qui détruiront le monde. Une telle chose... s'est probablement déjà produite.

« … J'étais un peu trop naïf, après tout... »

Origami et Kotori, même si leurs chemins étaient différents, elles agissaient selon leur conviction.

Mais qu'en est-il de Shidou ?

Les dures paroles qu'il a dites à Kotori hier, pouvait-il dire la même chose à Origami ?

« ... »

*Haaa*, il lâcha un souffle. Il ne pensait pas avoir tort dans ses décisions, mais il éprouvait un sentiment complexe.

Puis, lorsque Shidou s’apprêtait à descendre les escaliers.

« Aaaaaaaaaaaaaaah !! »

Venant du couloir, il entendit le cri d'une élève.

« … ?!  Qu-Qu'est-ce qu'il y a ? »

Bondissant à la hâte les escaliers et jetant un coup d’œil, il vit que quelques élèves s'étaient rassemblés dans le couloir.

Au milieu, il remarqua une femme vêtue d'une blouse blanche effondrée par terre.

« Qu-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

« Cette femme semble être une nouvelle professeure, et... elle est soudainement tombée... ! »

Je leur demandais, et la fille à proximité répondit rapidement.

« Je n'ai pas vraiment compris, mais pour le moment, ramenons l’infirmière... »

Tandis que Shidou commençait à rétablir la situation, la femme écroulée dans une blouse blanche attrapa sa jambe.

« Ou-Ouaaaah ?! »

« … Ne vous inquiétez pas pour moi. J'ai juste trébuché. »

Tout en parlant, la femme souleva lentement son visage qui était collé au sol.

« V-Vous êtes... ! »

Une longue frange, et d’épaisses cernes. Elle portait des lunettes, mais il n'y avait aucun moyen pour qu'il puisse oublier ce visage.

« … Hm ? Ahh, tu es... »

La femme, l’Officier Analyste du <Fraxinus>, Murasame Reine, dit en se remettant lentement sur ses deux pieds.

« Qu-Qu'est-ce vous faites dans un tel endroit... ? »

« … Tu ne vois pas ? Je suis devenue professeure. Plus spécifiquement, je vais enseigner la physique, mais je vais aussi devenir l'assistante du professeur principal de la classe 2-4. »

Tout en exposant son badge sur sa poitrine, Reine répondit. D'un autre coté, l'ours en peluche couvert de cicatrices sortait de la poche de poitrine directement au dessus du badge.

« Non, il n'y a aucun moyen que je sache ça ! »

Un cri... à ce stade, Shidou remarqua qu’étrangement tous les regards étaient pointés vers eux.

« Ah... I-Il semblerait que cette personne va bien. »

Il tendit son bras et aida Reine à se lever.

« ... Mm, merci. »

« Pas de soucis. Discutons un peu tout en marchant. »

Prêtant attention à ses alentours, Shidou proposa.

Marchant au même rythme que Reine, ils partirent d'un pas lourd.

« Uhm, Officier Analyste Reine ? »

« … Mm, ahh, appelle-moi juste Reine. »

« Hein ? »

« … Je vais aussi t’appeler par ton prénom. On dit que la coordination et la coopération est le fruit de la confiance. »

Reine hocha quelques fois de la tête, et regarda le visage de Shidou.

« Uhm, tu étais... Shintarou, c'est ça ? »

« Pas du tout ! »

Il n'y avait aucune confiance là-dedans.

« … Bon alors Shin, cela peut paraître soudain. »

« Qu'est-ce qu'il y a avec ce splendide changement de sujet ?! Ou plutôt vous m'avez même donné un surnom bizarre ! »

Ses cris jaillirent. Cependant, Reine continua comme si elle n'avait pas entendu les mots de Shidou.

« … La préparation de l’entraînement dont Kotori parlait hier est fini. Je te cherchais. C'est parfait, dirigeons-nous sans plus attendre vers le bureau de physique. »

Tout ce que dirait Shidou maintenant serait inutile, donc il abandonna toute riposte, et après un gros soupir, lui posa une nouvelle question.

« Je vais faire quoi exactement pour cet entraînement ? Uhm... Reine-san. »

« … Hm. Je l'ai entendu de Kotori, mais Shin, il semblerait que tu n'aie jamais fréquenté de fille avant non ? »

« ... »

Ma chère sœur, pourquoi tu divulgues les aventures de ton frère avec les femmes (même s'il n'y en a aucune) à tout le monde ?

Une veine sortait du visage de Shidou et il donna un hochement de la tête ambigu.

« … Ce n'est pas comme si je veux te faire culpabiliser. C'est très bien d'avoir une solide morale… Mais, ça ne va pas t'aider quand tu vas séduire les Esprits. »

« Ugh... »

Renfrognant, il poussa un gémissement.

C'était probablement quand ils passaient à coté de la salle des professeurs, quand...

« … Ah ? »

Shidou vit quelque chose d'étrange et s’arrêta.

« … Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Regardez-ça... »

De là où il regardait, la professeure principale Tama-chan était en train de marcher ; derrière elle, une minuscule ombre avec des cheveux séparés en deux se retourna à ce moment-là.

« Ah ! »

Peut-être qu'elle a remarqué le regard de Shidou, mais la minuscule ombre, le visage de Kotori s’éclaircit soudainement.

« Oniii-chaaaaaaan ! »

Sur-le-champ, comme si aspirée vers lui, Kotori lança une attaque surprise sur le ventre de Shidou.

« Hagaa... ! »

« Ahahaha, tu as dit hagaa ! C'est le maire ! Ahahahaha ! »[26]

« Ko-Kotori... ?! Pourquoi es-tu dans ce lycée... »

Shidou demanda tout en retirant d'une certaine manière Kotori qui s'était accrochée à son ventre, et de derrière Kotori, l'enseignante Tama-chan se pressa de venir.

« Ah, Itsuka-kun. Ta sœur est venue, et donc on était justement sur le point de l'annoncer. »

« A-Ahh... »

Jetant un coup d’œil, Kotori portait les chaussons pour les invités, et avait un laissez-passer pour les invités sur la poitrine de l'uniforme scolaire de son collège. Il semblerait qu'elle soit entrée à l'école après avoir correctement suivi les règles.

« Oh, madame, merci ! »

« Mais de rien. »

L'enseignante retourna un sourire à Kotori qui agitait énergiquement sa main.

« Oh là là, quelle adorable petite sœur. »

« Haa... ouais. »

Alors qu'une goutte de sueur glissait sur son visage et avec un sourire amère, Shidou donna une réponse ambiguë.

Après avoir souri et avoir fait un salut de la main à Kotori, l'enseignante s'en alla vers la salle des professeurs.

« … Donc, Kotori. »

« Hein, Quoii ? »

Tout en ouvrant ses yeux arrondis, Kotori pencha sa tête.

Ce comportement appartenait à la mignonne petite sœur que Shidou connaissait.

« Toi... ces trucs la nuit dernière, comme le <Ratatoskr>, ou les Esprits... »

« Parlons de ça une autre fois. »

Sa voix avait le même ton que d'habitude, mais pour une raison inconnue, elle semblait exercer une sorte de pression, c'est pourquoi Shidou se tut.

Puis, venant de derrière Shidou, la voix calme de Reine résonna.

« … Tu es en avance, Kotori. »

« Mm, parce que j'ai quitté le <Fraxinus> à mi-chemin. »

Même si elle avait dit de parler de ça plus tard, elle a dit le nom du dirigeable comme si de rien n'était.

Sentant que c'était une peu irrationnel, Shidou plaça une main sur son front.

Regardant cela avec un sourire insouciant, Kotori descendit les escaliers comme si elle guidait Shidou.

« De toute façon, hé, onii-chan. On y va ? »

En disant cela, Kotori tirait sa main.

« Wh... Whoa, j'ai compris alors ralentis. »

Il se faisait beaucoup traîner par les filles aujourd'hui. Tout en pensant tranquillement à ce genre de chose, ils arrivèrent à leur destination.

Troisième étage du bâtiment et de l'école, bureau de physique.

« Allez, rentre, rentre~♪ »

« Ne le dis pas comme "hey ho"! »[27]

Incité par Kotori, Shidou ouvrit la porte coulissante.

Tout de suite après, il fronça ses sourcils et se frotta les yeux.

« … Hé. »

« … Quoi ? »

Reine répondit au mots de Shidou en inclinant sa tête.

« C'est quoi cette salle ? »

Le bureau de physique n'était pas une salle où les étudiants rentraient normalement, et en fait, Shidou n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait contenir.

Mais, il l'a déjà clairement compris.

… Ce n'était pas le bureau de physique.

Après tout, le champ de vision de Shidou était rempli par un grand nombre d'ordinateurs, d'écrans et de divers appareils électroniques qu'il n'avait jamais vus avant.

« … Ce sont les équipements de la salle ? »

« Pourquoi tu réponds avec une question ! Ou plutôt avant ça, ce n'est pas le bureau de physique ? Qu'est-il arrivé au professeur responsable de cet endroit ! »

C'est vrai. A l'origine, c'était supposé être le seul endroit, autre que les toilettes, où le gentil et honnête professeur de physique âgé Chousoka Beshiyouichi (surnommé chapeau de pierre née[28]) pouvait se relaxer.

Maintenant, la silhouette du professeur Chousoka Beshiyouichi ne pouvait être vue nulle part.

« … Ahh, lui. Hmm. »

Reine plaça sa main sur son menton et donna un petit hochement de tête.

« ... »

« ... »

« ... »

« ... »

Et ainsi, quelques secondes s'écroulèrent.

« … Oh eh bien, rester ici ne changera rien. Rentre s'il te plaît. »

« C'est quoi la suite du "hmm" ?! »

Quelle incroyable capacité à ignorer les choses. C'est une compétence que le peuple japonais devrait absolument apprendre de nos jours.

Reine fut la première à entrer dans la salle, et s'assit sur une chaise placée au fond de la salle.

Ensuite, Kotori entra dans la salle à son tour, en passant devant Shidou.

Puis, d'une façon très accoutumée, elle libéra ses cheveux attachés par des rubans blancs et les rattacha avec des rubans noirs qu'elle avait sortis de sa poche.

« Pfiou. »

Et quand elle le fit, c'était comme si l'aura entourant Kotori changeait.

Elle desserra ensuite lentement le col de son uniforme, et s'écroula sur une chaise proche de Reine avec un gros bruit sourd.

Et puis, du sac qu'elle portait, Kotori sortit ce qui semblait être un petit classeur.

À l'intérieur, alignés à la merveille dans une boite, se trouvait plusieurs saveurs de Chupa Chups.

C'était le fameux porte-bonbons.

Kotori en choisit un, le mit dans sa bouche, et envoya un regard qui semblait rabaisser Shidou, qui était toujours debout à l'entrée de la salle.

« Tu vas rester encore combien de temps debout comme ça, Shidou ? Ou essayes-tu de devenir un épouvantail ? Tu ferais mieux d’abandonner. Avec ton visage stupide, je ne pense pas que tu sois capable de chasser les corbeaux. Ah, mais puisque c'est si répugnant peut-être que, d'un autre coté, les humains ne s'approcheront pas de toi. »

« ... »

Voyant sa sœur qui s'était transformée en une reine en quelques secondes, Shidou plaça sa main sur son front.

Le changement de ruban a probablement activé un interrupteur qui change son état d'esprit.

C'était comme quand on retournait un pion au Reversi, de manière impressionnante comme Dr. Jekyll & Mr. Hyde.

« … Kotori, laquelle des deux est ta vraie personnalité... ? »

« Tu es vraiment rude. Tu ne seras jamais populaire avec les femmes à ce rythme. Ahh, c'est donc pour ça que tu es toujours puceau. Je suis désolé d'avoir fait remarquer une chose si évidente. »

« … Hé. »

« D'après les statistiques, plus d'un homme sur deux qui ont atteint leur vingt-deuxième anniversaire sans jamais être sorti avec une fille reste puceau toute leur vie. »

« Ça veut dire que j'ai encore cinq ans ! Ne sous-estime pas le futur moi ! »

« Les personnes qui parlent uniquement des possibilités et de leur espérance de vie, à la fin, la seule chose qu'ils disent c'est 'Je vais travailler dur à partir de demain'. »

« Guh... »

Réalisant qu'il ne pouvait pas gagner ce débat, il serra ses dents et ferma la porte.

« … Bon, de toute façon Shin, l’entraînement est sur le point de commencer. S'il te plaît assieds-toi là-bas. »

Disant cela, Reine indiqua une chaise située entre elle et Kotori.

« … Ok. »

Shidou avait déjà réalisé que toutes ses plaintes seraient inutiles, et donc il suivit leurs instructions et il s'assit sur la chaise.

« Maintenant, commençons immédiatement la tort... *cough* *cough*, commençons l’entraînement. »

« Tu viens juste de dire "torture" n'est-ce pas. »

« Tu t'imagines des choses. Reine. »

« … Ahh. »

Kotori parla, et Reine approuva tout en croisant ses jambes.

« … Quelle que soit tes intentions, afin que tu puisses te joindre à nos plans, tu dois au minimum remplir une certaine condition. »

« C'est quoi ? »

« … Pour l'expliquer de manière simple, tu dois t'habituer à interagir avec les filles. »

« Interagir avec les filles... hein ? »

« … Ahh. »

Reine hocha de la tête. Pour une raison ou une autre, on aurait dit qu'elle était sur le point de s'endormir à tout moment.

« … Tu ne dois pas seulement briser la garde de ta cible, mais afin de gagner son affection, établir une conversation est essentiel. Même si on peut te donner des instructions sur les lieux où aller et sur quoi dire... si la personne en question est stressée alors ça ne va pas marcher. »

« Une conversation avec une fille... ça ne peut pas être aussi dur. »

« Je me le demande. »

Kotori attrapa soudainement la tête de Shidou, et la poussa fortement dans les seins de Reine.

« … ?! »

« … Mm ? »

Reine lâcha un étrange bruit.

Ses joues étaient attaquées par une sensation douce et chaleureuse, et avec cela, un parfum qui semblait lui faire fondre le cerveau traversait son nez. Shidou retira instantanément la main de Kotori de sa tête et releva sa tête d'un coup.

« … Qu-qu-qu-qu'est-ce tu fais... ! »

« Hmm, ce n'est pas bon, huh. »

Kotori haussa ses épaules de façon moqueuse.

« Tu comprends maintenant non ? Si tu ne peux pas supporter quelque chose comme ça alors ce n'est vraiment pas bon. »

« Non, cet exemple est clairement étrange non ?! »

Cependant Kotori n'avait pas l'intention de l'écouter, tandis qu'elle secouait sa tête de déception.

« Vraiment, tu es un triste puceau, huh. Oh là là, est-ce que je viens juste de penser que tu étais un peu mignon ? »

« L-La ferme. »

« … Eh bien, c'est bon non ? C'est à cause de ça qu'on est venus ici après tout. »

Disant cela, Reine croisa ses bras. Sa poitrine naturellement formidable en était encore plus accentuée.

Ou plutôt, elle "chevauchait" ses bras.

« ... »

Pour une raison ou une autre, la regarder le gênait, puis sans le remarquer ses yeux se baladait.

Un entraînement pour s'habituer aux femmes.

Les mots dits par Reine traversaient l'esprit de Shidou.

En outre, c'est plus ou moins devenu "comment éviter d'être nerveux dans des situations érotiques"... ou quelque chose du genre.

Kotori et Reine, qu'est-ce qu'elles ont exactement prévu de faire faire à Shidou ici...

« Ravale ta salive. C'est dégoûtant. »

Plaçant ses coudes sur le bureau, Kotori dit avec les yeux à moitiés fermés.

« … ! N-Non ce n'est pas ce que tu crois Kotori ! J-Je n'étais pas... »

« … Oh eh bien, on ne devait pas immédiatement commencer ? »

Coupant la conversation entre Kotori et Shidou, Reine remit correctement ses lunettes.

« Haa, a-attendez, je ne me suis pas encore préparé... »

Avec sa voix tremblante à cause du stress, Shidou redressa son dos.

Sans lui prêter attention, Reine marmonna « … Mm », et comme tout à l'heure elle se rapprocha de Shidou.

Comparée à la fois précédente où ils étaient rentrés en contact sans aucun avertissement, son cœur battait beaucoup plus rapidement.

Ahh, quoi ? Qu'est-ce qu'elle va faire au juste … ?!

Avec son cœur battant comme ça il ne pouvait même plus bouger. Tout en faisant une expression digne d'un protagoniste d'un shōjo des années 80, Shidou ferma fermement ses yeux.

Cependant, qu'importe à quel point il attendait, rien ne se produisait.

Ouvrant ses yeux et jetant un coup d’œil, Reine a simplement allumé l'écran sur le bureau.

« Hein... ? »

Tandis que Shidou fixait d'un air ahuri l'écran, le mot "Ratatoskr" adorablement dessiné apparut à l'écran.

Ensuite, avec un air pop, de jolies filles aux cheveux colorés furent montrées dans l'ordre, et un logo qui semblait être le titre, "Donne-moi de l'amour, mon petit Shidou", bougeaient en rythme.

« C-C'est... »

« … Ouais. C'est ce qu'on appelle un jeu de simulation de drague. »

« C'est un galge[29] ?! »

Shidou lâcha un cri perçant.

« Oh là là, tu t'imaginais quoi ? Il semblerait que seul ton imagination soit de première classe, dégouttant. »

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« … N, c-c'est... »

Cherchant ses mots... d'une manière ou d'une autre il parvint à calmer les battements de son cœur en se raclant la gorge.

« J-J'étais juste, en train de me demander si quelque chose de ce genre comptait réellement comme de l’entraînement... »

Silencieusement, Kotori le regarda comme si elle voyait quelque chose de sale.

Il souhaitait qu'elle dise au moins quelque chose. Ce silence, ce silence est insupportable.

« ... Eh bien, ne dis pas ça s'il te plaît. C'est simplement la première étape de l’entraînement. De plus, ce n'est pas quelque chose que tu peux trouver en magasin, il a été créé par toute l'équipe du <Ratatoskr>. Cela reproduit de façon réaliste des situations qui peuvent se passer dans la réalité. Ça devrait au moins être capable de te préparer. Au passage, c'est 16+. »

« Ahh... donc ce n'est pas 18+. »

Shidou disait cela sans aucune signification particulière, et Kotori le regarda d'un regard plein de dégoût.

« Tu es le pire. »

Puis, Reine se gratta la tête.

« … Shin, tu n'as pas 16 ans ? Tu ne devrais pas être autorisé de jouer à des jeux 18+, si ? »

« Mais ce n'est pas subitement différent de ce que vous avez dit il y a quelques instants ?! »

Il cria, mais Kotori et Reine ne semblaient pas vouloir lui répondre.

« … Mm, alors commençons. »

« D'accord, d'accord... voyons. »

Malgré le pressentiment que quelque chose clochait, Shidou prit la manette dans ses mains comme incité.

Jouer à un galge alors que ta sœur et ta professeure te regardent, quel genre de châtiment est-ce, pensa-t-il.

Parcourant rapidement le monologue du protagoniste, le jeu avançait.

Puis, l'écran devient soudainement sombre.

« Bonjour, onii-chan ! C'est une belle journée qui s'annonce aujourd'hui ! »

En même temps que ces mots, un joli CG[30] apparut à l'écran.

Une petite fille, probablement la petite sœur du protagoniste, était dessinée penchée.

Ou plutôt, elle était en train de marcher sur le protagoniste endormi.

Avec sa culotte complètement visible.

« Ce n'est pas possible !! »

Tout en serrant la manette, Shidou haussa la voix.

« … Qu'est-ce qu'il y a Shin ? Il y a un problème ? »

« Vous n'avez pas dit que cela reproduisait des situations qui pouvaient se passer dans la réalité ?! »

« … C'est vrai, il y a quelque chose de bizarre ? »

« Bizarre ou pas, un truc pareil ne pourrait... jamais... »

S’arrêtant au milieu de sa phrase, de la sueur apparut sur le front de Shidou.

Il a réalisé que pour une raison ou une autre, une expérience extrêmement similaire semblait s'être produite hier matin justement. »

« … Quoi ? »

« … Ne vous en faites pas, ce n'est rien. »

Tout en ayant l'impression que quelque chose clochait énormément, Shidou reprit le jeu.

Après avoir un peu avancé le texte, quelques mots apparurent au milieu de l'écran.

« Hein... ? C'est quoi ça ? »

« Mm, ce sont des choix. Tu choisis la prochaine action du protagoniste parmi l'un d'entre eux. Tes points d'affections varieront selon ton choix, alors fais attention. »

Disant cela, Kotori montra du doigt le coin de l'écran en bas à droite. Là-bas, il y avait un objet comme un compteur avec son pointeur sur zéro.

« Hmm... je vois. Donc c'est bon si je choisis juste l'un d'entre eux non ? »

Shidou détourna ses yeux du compteur de point d'affection et regarda les choix.


① « Bonjour. Je t'aime Ririko. » Embrasse tendrement ta sœur.
② « Je suis réveillé. Ou plutôt, tu m'as totalement réveillé. » Traîne ta sœur dans le lit.
③ « Je t'ai eue, idiote ! » Attrape la jambe qui t'écrase, et réalise une prise de soumission.


« … C'est quoi ces trois choix, nom de Dieu ?! Il y a quoi de réel la-dedans ?! Je n'ai jamais fait l'un de ces trucs ! »

« Peu importe, mais le temps limite est presque écoulé. »

« Hein... ?! »

Comme l'a dit Kotori, le nombre affiché sous les choix était progressivement en train de diminuer.

« … Je suppose que je n'ai pas le choix. »

Dit Shidou comme s'il poussait un gémissement, et il choisit le choix le plus normal, ①.


« Bonjour. Je t'aime Ririko. »

Je pris tendrement ma sœur, Ririko dans mes bras.

Alors qu'elle était dans mes bras, le visage de Ririko se remplit immédiatement de mépris, et elle me poussa au loin.

« Eh... hé, quoi, tu vas arrêter ça ? C'est répugnant. »


Le compteur de points d'affection chuta jusqu'à -50.

« C'était supposé être réel ! »

Tout en frappant la manette sur son genou, Shidou cria.

« Ahhhh, tu es un idiot. Même si c'est ta sœur, c'est évident que c'est ce qu'il va se produire si tu lui fais soudainement un câlin. Doux Jésus, heureusement que c'est un jeu, si ça se produisait en vrai, un adorable trou d'aération apparaîtrait dans le ventre de Shidou. »

« Alors je suis supposé faire quoi ! »

Shidou hurla à propos de ce traitement extrêmement irraisonnable, et Kotori fit comme si elle n'avait rien entendu.

Avec un soupir, elle alluma un écran LCD en face d'elle.

« Ah... ? Tu fais quoi ? »

« Même si c'est un entraînement, il faut qu'il y ait un peu de tension. »

À l'écran, un décor qui lui était familier était diffusé. C'était l'entrée du Lycée Raizen.

Là-bas, dans l'objectif de la caméra, se tenait un homme d'age mûr portant l'uniforme du lycée.

« Qu'est-ce qu'il a ce type ? »

« C'est un membre de notre équipage. »

Disant ceci, Kotori sorti quelque chose comme un micro de nulle part et se mit à parler dedans.

« C'est moi. Shidou s'est trompé de choix. Fais-le. »

« Huh ? »

L'homme filmé fit une révérence.

« Huh... ? Qu-Quoi ? »

Shidou fronça ses sourcils, et l'homme filmé sortit de sa poche un morceau de papier. Il le tendit ensuite en face de la caméra.

Le moment où il le vit, Shidou reçu un choc, comme si son cœur s'était arrêté.

« C-C'est... »

Voyant sa réaction, un sourire montrant qu'elle était en train de grandement apprécier cela fit surface sur le visage de Kotori.

« C'est vrai. C'est le poème que le jeune Shidou, influencé par les mangas, a écrit : "Etude : hommage à ce monde corrompu". »

« Pour...pour-pour-pour-pourquoi tu as ça... ?! »

C'était sans aucun doute le poème que Shidou avait écrit dans son cahier de brouillon au collège. Mais avant d'aller au lycée, c'était devenu embarrassant et il aurait dû le jeter.

« Fufu, je pensais que ça serait pratique un de ces jours alors je l'ai repris. »

« Qu, qu-qu-qu'est-ce que tu manigances... ! »

Tout en souriant, Kotori émit l'ordre, « Fais-le ».

« Oui. »

Avec une réponse brève, l'homme plaça poliment le poème dans le casier à chaussures le plus proche.

Ainsi, quelques étudiants qui viendront à l'école demain finiront par lire le poème dans lequel Shidou a mit toute son âme !

« Qu... Qu'est-ce que tu fais ! »

« N'en fais pas tout un plat, tu devrais avoir honte. Si tu foires quand tu interagis avec les Esprits alors ça ne se finira pas avec un truc de ce genre. Ce n'est pas une question qui concerne uniquement Shidou, mais il y a également la possibilité qu'on puisse nous aussi être touchés. Par conséquent, afin de te faire prendre conscience du danger, j'y ai inséré des pénalités. »

« C'est trop duuuuur ! Ou plutôt, je ne serais pas le seul qui serait humilié ?! »

Shidou hurla, et Reine hocha de la tête, plaçant ses main sur son menton.

« … En effet, ce que dit Shin a du sens. »

« ! C-C'est vrai ! »

Avec cette aide inattendue, le visage de Shidou s'illumina. Cependant,

« … Dans ce cas, quand Shin sélectionne un mauvais choix, on devrait aussi faire face à une sorte de pénalité. »

Disant cela, elle commença à retirer lentement sa blouse blanche.

« Att... vous faites quoi ?! »

« … Um, tu n'étais pas en train de dire que c’était injuste que tu sois le seul à être pénalisé ? Donc, quand Shidou fait une erreur dans ses choix je vais alors retirer un habit comme ça. »

Dit-elle, et sans sembler particulièrement gênée, elle croisa ses bras.

« Ce n'était pas ce que je voulais diiiiiiiire ! »

« Peu importe, continue de jouer. »

Kotori impatiente donna un coup de pied à la chaise.

Avec le visage sur le point de pleurer, Shidou abandonna et fit face à l'écran.

Mais, si les choix qui apparaîtront plus tard sont tous comme ça, il n'était pas sûr de pouvoir choisir les bons en toute sécurité.

« … Hé Kotori, dans l’intérêt d'apprendre, je peux essayer tous les choix ici ? »

« Uwah, avoir la trouille et penser comme un roturier, quel honte. »

« L-La ferme, c'est la première fois que je joue à un truc du genre alors laisse-moi tranquille ! »

« Mon Dieu, alors d'accord. Juste pour cette fois. Sauvegarde ici, alors. »

« D-D'accord... »

Après la sauvegarde de Shidou, il redémarra le jeu et retourna au premier choix.

« ... »

Avec un visage lugubre, il regarda fixement les choix... il semblait vraiment n'y en avoir aucun de correct.

Mais le ③ n'avait pas l'air de vouloir augmenter ses points d'affection. En procédant par élimination, il choisit le ②.


« Je suis réveillé. Ou plutôt, tu m'as totalement réveillé. »

Me levant de manière chancelante, je tira Ririko dans le lit et je poussa la couverture au-dessus d'elle.

« Ah... , qu-qu'est-ce que tu fais ! »

« Je ne peux pas m'en empêcher. C'est à cause de Ririko que c'est devenu ainsi. »

« !! Noon, arrête ! Noooooooon ! »

« Ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas. »


L'écran devient noir.

Ensuite, le développement se passa en un instant.

La petite sœur, effondrée en larme. Le protagoniste, battu par le père. Le bruit clair des menottes. Le protagoniste, riant tout seul dans une pièce sombre.

Avec ce CG en arrière-plan, une triste musique ainsi que le générique de fin commencèrent à défiler.

« C'est quoi ce bordeeeeeeeel ! »

Incapable de résister, Shidou hurla.

« Si tu fais soudainement quelque chose du genre, alors c'est évident que c'est le résultat qui t'attend, espèce de délinquant sexuel.

« Alors le ③ est la bonne réponse ?! »

Shidou redémarra le jeu, et retourna pour la troisième fois au premier choix, et il choisit cette fois le ③.


« Je t'ai eue, idiote ! »

Je tortillai les jambes de ma sœur, pour faire une prise de soumission... ou plutôt pour essayer.

« Naïf. »

Elle entortilla son corps, échappant à ma prise, et comme ça, elle balance ses jambes dans mon dos et attrape les miennes dans un splendide sharpshooter[31].

« Wooaaa... ?! »


Ensuite, à cause des blessures reçus à ce moment-là, le protagoniste devint paraplégique et fut forcer de vivre sa vie sur une chaise roulante. Ainsi, le jeu prit fin.

« Hé, le ① n'était pas le bon choix après tout ?! Et normalement ta petite sœur ne devrait pas être capable d'effectuer ce genre de technique ! »

« Hum. »

Dès que Shidou dit cela, Kotori le traîna par le col et le jeta contre le sol, attrapant instantanément ses jambes et lui fit un sharpshooter.

« Gah... ?! »

« Hum, gah ? Appelle ta mère au moins. »

Disant cela, elle lâcha Shidou et elle remit de manière rafraîchissante ses cheveux en place.

« H-Hé toi, où tu as appris un tel... »

« C'est les moyens d'autodéfense d'une dame. »

Dit-elle simplement.

L'image que Shidou avait d'une dame changea soudainement en celle d'un catcher professionnel bourré de muscles.

« Ugh... , alors à propos de ça, c'est quoi la bonne réponse à la fin ? »

« Mon Dieu, tu vas même demander au créateur la réponse ? Que tu es pitoyable. »

Tout en parlant, Kotori attrapa la manette de Shidou, recommença la partie et continua d'avancer jusqu'au premier choix.

Puis elle décida de regarder silencieusement l'écran sans rien choisir.

« … ? Tu fais quoi ? Si tu ne te dépêches pas... »

Avant que Shidou puisse finir de parler, le nombre affiché en-dessous des choix devint zéro.


« Mmm... dix autres minutes... »

« Allez ! Réveille-toi à la fin ! »


Et ainsi, une conversation extrêmement normale fut montrée à l'écran.

Le compteur de points d'affection resta immobile.

« Quo... »

« Tu ne penses pas qu'il y a quelque chose qui cloche pour choisir des choix si bizarres ? »

Rigolant avec mépris, Kotori rendit la manette à Shidou.

« Je vais faire une exception et te laisser continuer ma partie, donc dépêche-toi et continue. Oh, et à partir de maintenant il y aura des pénalités. »

« Guh..., grr... »

Tout en ressentant quelque chose d'indescriptible, Shidou saisit la manette.

Continuant le jeu, une enseignante mettant en avant sa très forte poitrine apparut à l'écran.

Même si c'était déjà irréaliste, Shidou l'ignora et poursuivit l'histoire.

Puis,


« Aaah ! »


Avec un cri, l'enseignante trébucha dans le vide et chuta de telle manière que le visage du protagoniste était serré contre ses seins.

Comme prévu, la manette a été jetée sur le bureau.

« Il n'y a, aucun moyen ! Quelque chose comme... »

Il commença à parler, mais un fois encore Shidou eut des sueurs froides, et reprit d'un air découragé la manette. Il avait l'impression que quelque chose du genre, même si la situation était différente, s'était produit il y a seulement quelques minutes.

« Qu'est-ce qu'il y a, Shidou ? »

« … Rien »

Silencieusement, il reprit le jeu.

Quant il le fit, des choix apparurent à l'écran.


① « Après une telle chose... je commence à vous apprécier madame. » L'embrasser gentiment.
② « C-C'est la déesse des seiiins ! » Saisir sa poitrine.
③ « Maintenant ! » Effectuer une clé de bras.


… Encore une fois, aucun ne semblait sensé.

« Donc c'est comme ça... ! »

Shidou serra fermement ses poings. Ça doit suivre le même exemple que le précédent.

Il attendit que le compteur affiche zéro, et comme prévu du texte s’afficha à l'écran.


« … aaaaah ! Vous faites quoi ?! Pervers ! C'est un pervers ! »


L'enseignante beugla, et les points d'affection chutèrent jusqu'à -80.

« C'est quoi ce bordel ! »

Cria Shidou, et Kotori agita simplement sa tête de mépris.

« Si tu apprécies ses seins aussi longtemps sans essayer de te sortir de là, cette réaction parait évidente. »

« Alors je suis supposé faire quoi ? »

« Est-ce que tu as lu le texte avant le choix ? Elle est la conseillère du Club de Judo, Goshogawara Chimatsuri. Tu dois lui faire une prise, et détourner son attention sur ses seins vers le combat. »

« Comment je suis censé savoir ça nom de Dieu ! »

« Eh bien, un échec est un échec. Fais-le. »

« Oui, chef. »

L'homme filmé sortit une nouvelle fois un morceau de papier de sa poche, et il le montra à la caméra.

Dessus il y avait le grossier dessin d'un personnage ainsi qu'un cadre détaillé.

« C... C'est ! »

« Exact. C'est le manuscrit du personnage inédit que Shidou avait créé avant. »

« Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ?! »

Malgré le cri de Shidou, l'homme accrocha le bout de papier sur un autre casier à chaussures.

« Arrêtez arrêtez arrêteeeeeeeeeeeez ! »

Shidou s'empara de sa tête et cria, et Reine commença à faire quelques mouvements avec un bruit de froissement.

« … Reine-san ! »

Il avait oublié. Elle avait dit qu'à chaque fois que Shidou recevait une pénalité, elle se déshabillait.

Eh bien, puisque Shidou était un adolescent en bonne santé, ça serait un mensonge de dire que ça ne le rendait pas heureux... mais, pour une raison inconnue, ça le dérangeait.

Fort heureusement, Reine portait encore plein de vêtements sur elle. S'il fait attention de ne plus choisir de mauvaise réponse alors...

« … Mm. »

Pile quand Shidou pensait ceci, Reine bougea lentement ses mains dans son dos, fit quelque chose qui provoqua un cliquetis, puis mit ses mains à l'intérieur de ses vêtements, et elle retira son soutien-gorge.

« Vous commencez par là ?! »

Shidou hurla, et Reine pencha sa tête sur le côté.

« … Il y a un problème ? »

« Non, mais vous ne vous déshabillez pas clairement à l'envers ?! Ou plutôt, vous n'avez pas besoin de retirer plus de vêtements ! »

« … Hmm ? Ce n'est pas injuste ? Je peux encore continuer... »

« Vous voulez juste vous déshabiller, n'est-ce pas ? »

Shidou éleva sa voix, et une nouvelle fois avec un *bam* sa chaise reçut un coup de pied.

« Je me fiche de ça mais bougez-vous. Regarde, le prochain personnage est déjà apparu. »

En disant cela, Kotori montra de la main l'écran.

« Guh... »

N'ayant pas le choix, Shidou reprit le jeu.

Cette fois, ce qui était montré à l'écran était une scène avec une fille qui semblait être de la même année que le protagoniste. Elle le percuta dans un coin du couloir, et tomba merveilleusement dans une position où ses jambes étaient en forme de M et sa culotte totalement visible.

« ... ! »

Tout en recherchant dans ses souvenirs, Shidou serra son poing, et dit d'une voix forte.

« Il y en a aucun ! Celui-ci, celui-ci je suis sûr qu'il ne s'est pas produit !! »

« … Ah bon ? Cependant je pense que ça se produit de manière imprévue... »

C'était ce que disait Reine, mais ce genre de chose ne lui est absolument jamais arrivé avant. Shidou secoua sa tête de certitude.

Mais, sa chaise reçut un autre coup de pied.

« Ce n'est pas un jeu où tu essayes de savoir si une telle scène est réelle ou pas. Fais-le correctement. Si tu fais une erreur au prochain choix... regarde. »

Disant cela, Kotori alluma l'ordinateur en face d'elle.

« … Ah ? »

Shidou fronça ses sourcils tandis qu'un film était diffusé à l'écran.

… L'arrière-plan était la chambre de Shidou. Là-bas, un Shidou torse-nu était debout.

« Ce... n'est... »

Le visage de Shidou devint pale.

Après tout, c'était...

« Special•Instant Lighting Blaaaaaaaaaast ! »[32]

Dans la vidéo, Shidou faisait une pose avec ses deux mains collées sur sa taille, et il les poussa soudainement en avant de toutes ses forces.

Kotori faisait une expression sur son visage indiquant qu'elle ne pouvait apprécier autre chose que ça en ce moment.

« Ouais, c'est, avant quand Shidou restait à la maison seul... *pf*, quand il pratiquait sa technique mortelle inédite dans sa chambre... *haha*, une vidéo... »

Dit Kotori tout en éparpillant son rire , incapable de résister.

« NoooooooooooOOOooooooooooOooooooooooOOoooooooooon... ! »

Shidou lâcha son plus magnifique cri du jour.

« Kotori ! Pas ça ! S'il te plaît, tout mais pas ça ! »

« Fufu, alors tu as intérêt à sélectionner le bon choix la prochaine fois... Ahh, et si tu abandonnes en plein milieu, je vais mettre la vidéo en ligne sur un site. »

« ... »

Avec un visage qui était à deux doigts de pleurer, Shidou reprit la manette une nouvelle fois.



Chapitre 3 : Ton Nom est...[edit]

Partie 1[edit]

« Que pensez-vous de ça ! »

La manette toujours dans sa main gauche, Shidou leva son poing serré en l'air.

Cela faisait dix jours, en incluant les jours de repos, depuis le début de l'entraînement avec Kotori et Reine après les cours.

Shidou a finalement atteint la fin heureuse du jeu.

… Mais bon, il ne voulait même pas compter le nombre de fois où ses vielles cicatrices ont été réouvertes durant ces derniers jours.

« … Mm, il en a fallu du temps, mais disons que la première étape a été complétée. »

« Et il semblerait qu'il ait vu tous les CG, donc pour le moment, j'imagine que c'est acceptable… Mais tout de même, il n'a fait que seulement intéragir avec des filles virtuelles. »

Fixant de leurs yeux le générique de fin se déroulant derrière lui, Reine et Kotori poussèrent des soupirs.

« Eh bien alors, pour la prochaine étape... changeons pour des vrais filles. Notre horaire est un peu serré, après tout. »

« … Hm, est-ce que tout ira bien ? »

« C'est bon. Même s'il échoue, la seule perte à déplorer serait la place de Shidou dans la société. »

« Qu'est-ce que tu viens d'insoucieusement dire ! »

Shidou était en train d'écouter silencieusement leur conversation, mais il ne put se contrôler et les interrompit.

« Uggh, tu étais en train de nous espionner ? Tu as toujours de si mauvaises habitudes, hum. Saleté de voyeur, mateur. »

Dit Kotori tout en se fronçant les sourcils et en couvrant sa bouche avec sa main.

« Ce n'est pas de l’espionnage ou quoi que soit si vous parlez en face de moi ! »

Cria Shidou, et Kotori avec un « Ouais de toute façon » soutenait sa main comme pour le faire taire.

D'une certaine manière, ça lui donnait l'impression d'être celui qui venait de dire quelque chose de bizarre à la place.

« Donc, Shidou. À propos du prochain entraînement... »

« … Je ne suis bizarrement pas motivé mais, quoi ? »

« Voyons... Je me demande quelle personne choisir. »

« Ah ? »

Shidou pencha sa tête de coté, tandis que Reine commençait à faire fonctionner le terminal en face d'elle. Dans les écrans d'affichages alignés au-dessus du bureau, diverses images de l'intérieur de l'école apparurent.

« … C'est vrai, allons-y avec quelque chose de sûr en premier temps, qu'est-ce que vous en pensez d'elle ? »

Disant cela, Reine montra du doigt le coté droit d'une image, vers l'enseignante Tama-chan.

Pendant quelques instants, Kotori fronça ses sourcils...

« … Ahh, Je comprends. C'est bon, faisons ça. »

Immédiatement, un mauvais sourire apparut.

« … Shin. La prochaine étape a été décidée. »

« Qu-Quel genre d’entraînement c'est ça ? »

Retenant son anxiété, Shidou demanda, et en affirmant sa question, Reine répondit.

« … Ahh. Pendant les entretiens, quand un Esprit apparaît, nous te ferons cacher ce minuscule interphone dans ton oreille, et tu feras face aux problèmes en suivant nos instructions. Nous voulons reproduire des situations réelles dans cet entraînement, et pouvoir l'utiliser une fois. »

« Donc, je dois faire quoi ? »

« … Pour le moment, va séduire l'enseignante Okamine Tamae. »

« Quoi ?! »

Levant ses sourcils, il hurla.

« Il y a un problème ? »

Comme si elle appréciait la réaction de Shidou, Kotori dit tout en souriant.

« Bien sûr... ! Il n'y a aucun moyen que je puisse... ! »

« Tu devras affronter des adversaires bien plus dur durant le vrai truc tu sais ? »

« C-C'est, vrai, mais... ! »

Shidou répondit, et Reine se gratta la tête.

« … Je pense qu'elle est appropriée pour être ta première adversaire. Il est plus que probable que, même si tu te confesses, elle n'acceptera pas de sortir avec toi, et elle n'a pas l'air de vouloir en faire une rumeur non plus… Eh bien, si tu ne veux absolument pas le faire, on peut bien essayer de changer pour une élève... »

« Uuuu... »

Une scène désagréable apparut dans la tête de Shidou. La fille que Shidou avait appelé retournait dans la salle de classe et elle rassemblait ses amies. « Hé hé, Itsuka-kun vient juste genre, de me dire qu'il m'aimait~ » « Hein~, sérieusement~ ? Bien qu'il n'a pas l'air d'être intéressé par les filles, c'est vraiment osé de sa part. » « Mais il n'y a aucune chance pour lui~ » « Ouais, aucune chance, il a l'air d'être du genre super lugubre~ » « Ah~, tu l'as dit~, ahahahaha. »

… Il semblerait qu'un nouveau trauma venait de naître.

Concernant ceci, si c'était Tamae, alors il ne semblerait y avoir aucune chance qu'une telle scène se produise. Qu'importe à quel point elle paraissait jeune, c'était une femme adulte. Elle va sûrement l'ignorer comme si c'était une blague.

« Donc, que vas-tu faire ? En réalité, l'échec équivaudrait à la mort, alors qu’importe laquelle tu choisis, on avait prévu de te laisser qu'une seule chance. »

« … La prof s'il-vous-plaît. »

Demanda donc Kotori, et alors que des sueurs froides glissait le long de son dos, Shidou répondit.

« … Bien. »

Avec un petit hochement de tête, Reine sortit un petit appareil depuis le tiroir du bureau, et le passa à Shidou. Elle sortit ensuite ce qui semblait être un récepteur avec un micro et un casque attaché dessus et elle le posa sur le bureau.

« C'est quoi ? »

« … Essaye de le mettre dans ton oreille. »

Exécutant les ordres, il le mit dans son oreille droite.

Après l'avoir fait, Reine saisit le micro, et comme si elle murmurait, elle bougea ses lèvres.

« … C'est comment, tu peux m'entendre ? »

« Woah ?! »

Soudainement, la voix de Reine résonna dans son oreille. Étonné, les épaules de Shidou tremblèrent et il sursauta.

« … Bien, c'est correctement connecté. Est-ce que le volume est bon ? »

« U-Uh... ouais, je pense... »

Shidou répondit, et Reine porta immédiatement le casque qui était placé sur le bureau.

« … Mm, d'accord. Il n'y a aucun problème de notre coté aussi. »

« Hein ? Est-ce qu'il a réussit à capter ce que je viens de dire ? Mais il n'y a rien de semblable à un microphone de mon coté... »

« … C'est équipé d'un microphone très sensible. Le bruit de fond est automatiquement filtré, et il nous transmet uniquement les sons importants. »

« Haaah... »

Shidou soupira d'admiration, tandis que Kotori sortait de l’intérieur du bureau ce qui semblait être un autre gadget minuscule.

Donnant une chiquenaude avec son doigt, juste comme ça, il étendit ses ailes et dansait dans le ciel comme un insecte.

« C-C'est quoi ça ? »

« … Regarde. »

Disant cela, Reine alluma l'ordinateur en face d'elle et en tira une vidéo.

Il y été diffusé le bureau de physique avec Kotori, Reine et Shidou à l'intérieur.

« Donc c'est... »

« … Une camera ultra-petite est très sensible. On te suivra avec ça. Fais attention à ne pas le confondre avec un moustique et le détruire. »

« Uhm... c'est impressionnant. »

*boom*, il reçut un coup de pied au fesse.

« Qu'importe, dépêche-toi et vas-y satanée tortue. La cible est au couloir du 2ème étages dans le bâtiment est. C'est à côté. »

« … Bien. »

Réalisant que tout ce qu'il dirait serait ignoré, Shidou fit un léger hochement de tête.

S'il faisait encore traîner les choses, il y avait la possibilité qu'elles changent de cible pour une autre personne. Shidou bougait d'une manière ou d'une autre ses jambes réticentes et quitta le bureau de physique.

Puis, regardant de gauche à droite au pied de l'escalier, il aperçut le dos de Tamae dans le hall.

« Mad... »

Au beau milieu de sa phrase, sa voix fut coupée.

Il était assez proche d'elle pour qu'elle puisse l'entendre... mais il voulait éviter d'attirer l'attention des élèves qui étaient toujours à l'école et des autres professeurs.

« … J'imagine que je n'ai pas le choix. »

En trottinant, Shidou chassa le dos de Tamae.

Après quelques mètres, il semblerait qu'elle aille remarquée les pas de Shidou, tandis que Tamae s’arrêta et se retourna.

« Oh, Itsuka-kun ? Qu'est-ce qui se passe ? »

« … U-Um... »

Bien que c'était un visage qu'il voyait quasiment tous les jours, la considérer comme une cible à séduire augmenta instantanément sa nervosité. Shidou bafouilla involontairement.

« Calme-toi. Ne l'oublie pas, c'est un entraînement. Même si tu échoues, tu ne vas pas mourir. »

Dans son oreille droite, la voix de Kotori résonnait.

« Même si tu le dis... »

« Hein ? Tu disais ? »

Réagissant au murmure de Shidou, Tamae pencha son cou.

« Ah, ce n'est rien... »

Probablement en train de devenir furieuse comme Shidou n’arrivait pas à faire avancer la conversation, une voix résonna une nouvelle fois de l'interphone.

« Tu ne sers vraiment à rien. Pour le moment ne prenons pas de risque, et tente de lui dire un compliment. »

… Non, attends. Shidou abandonna immédiatement l'idée. Dans un livre pour les nuls qu'il a lu y a quelques jours, plutôt que de complimenter directement l'apparence de la femme, il semblerait que parler d'autre chose est le bon choix à faire pour continuer la conversation. Dans ce cas, complimenter leurs vêtements ou accessoires, et apprécier plus directement leur sens inné de la mode est apparemment le bienvenu.

Prenant une décision, il ouvrit la bouche.

« A-Au passage, cette tenue... est jolie. »

« Hein... ? À bon ? Ahaha, tu m’embarrasses. »

Le visage de Tamae était rouge de joie tandis qu'elle souriait tout en se grattant le dos de sa tête.

Ohh ? Ce n'est pas une sacré bonne réponse ? Shidou serra doucement ses mains.

« Oui, ça vous va très bien ! »

« Huhu, merci. C'est actuellement l'une de mes favorites. »

« Cette coupe de cheveux est aussi très jolie ! »

« Hein, vraiment ? »

« Oui, et aussi, ces lunettes aussi ! »

« Ah, ahahahaha... »

« Et ce cahier d'appel est aussi super bizarrement cool ! »

« Uhm... Itsuka-kun... ? »

Tandis qu'elle devenait de plus en plus perplexe, son visage montrait progressivement un sourire narquois.

« Tu en as trop dit satané chauve. »

Dans son oreille droite, il pouvait entendre une Kotori ébahie.

Mais même si on lui dit ça, il n'avait aucune idée de quoi dire ensuite. Pendant un moment, ils restèrent silencieux.

« Huum... C'est tout ce dont tu voulais me parler ? »

Tamae inclina sa tête.

Elles pensaient probablement qu'il ne restait plus beaucoup de temps, alors que cette fois une voix fatiguée pouvait être entendue dans son oreille droite.

« … Oh eh bien. Alors, s'il-te-plaît répète après moi ce que je te dit. »

Il était reconnaissant pour ça. Shidou inclina un peu sa tête en avant, montrant qu'il a compris.

Et ensuite, sans y penser, il répéta tous ce qu'il entendait tel quel.

« Um, madame. »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Je trouve récemment qu'aller à l'école peut être très amusant. »

« À bon ? C'est bien n'est-ce pas. »

« Ouais… C'est depuis que vous êtes devenue notre professeure principale. »

« Hein... ? »

Surprise, les yeux de Tamae s'ouvrit grandement.

« Qu-Qu'est-ce que tu essayes de dire, mince alors. Qu'est-ce qu'il te prend soudainement. »

Shidou continua, répétant les mots de Reine.

« En fait, depuis pas mal de temps, je... »

« Ahaha... ce n'est pas bon. J'apprécie tes sentiments, mais tu sais, je suis professeure. »

Tout en tapotant le cahier d'appel, Tamae donna un sourire amer.

Comme attendu d'une enseignante, d'une adulte. Il semblerait qu'elle avait prévu de le rejeter sans aucune hésitation.

« … Hm. On doit attaquer maintenant. »

Reine, qui inventait sans relâche les phrases, donna un petit soupir.

« Si je m'en souviens bien, elle a 29 ans cette année. Ensuite Shin, essaye de dire ça. »

Reine donna les instructions pour les prochaines lignes. Tout en se vidant totalement la tête, Shidou bougea sa bouche.

« Je suis sérieux. Je veux sérieusement vous... »

« Humm... c'est problématique pour moi. »

« Je veux sérieusement, vous épousez ! »

... *Twitch*.

Au moment où Shidou parla de mariage, le visage de Tamae semblait légèrement changer.

Et puis après un court silence, une faible voix parla.

« … Es-tu vraiment sérieux ? »

« Hein..., ah, haa... ouais. »

Incertain à cause du soudain changement d'atmosphère, Shidou répondit, et Tamae fit soudainement un pas en avant et attrapa le manche de la chemise de Shidou.

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« Vraiment ? Quand Itsuka-kun pourra se marier, j'aurai déjà plus de 30 ans tu sais ? Déjà, est-ce que c'est d'accord ? Doit-on aller saluer nos parents maintenant ? Après avoir eu ton bac, est-ce que tu viendras vivre chez moi ? »

Comme si elle était une personne différente, ses yeux scintillaient et luisaient, et avec un souffle irrégulier, Tamae se rapprocha de Shidou.

« Eh... hum, madame ? »

« … Hm, il semblerait que c'était trop efficace. »

Shidou fit quelques pas en arrière, sidéré, Reine parla avec un soupir.

« Qu-Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Dans un volume assez bas pour éviter que Tamae entende, il questionna Reine.

« … Eh bien, célibataire, femme, 29 ans, pour une telle personne le mot magique "mariage" est comme une formule mortelle. Tandis que ses anciens camarades de classe commencent chacun de leur coté à fonder leurs propres familles, ses parents commencent à lui mettre la pression, et le mur de la trentaine se rapproche d'elle, elle est dans une position très dangereuse… Mais déjà, elle a l'air un peu trop désespéré. »

D'une voix légèrement perplexe, ce qui est rare pour elle, Reine répondit.

« C-C'est super et tout mais, qu'est-ce que je fais de ça... ! »

« Hé Itsuka-kun, est-ce tu es disponible maintenant ? Tu n'es pas encore assez vieux pour signer le registre de mariage, donc pour le moment faisons un pacte de sang. On pourra probablement emprunter un ciseau dans la classe d'art. Ne t’inquiète pas, je ferai en sorte que ça ne fasse pas mal. »

Se rapprochant de Shidou, des mots déballaient de la bouche de Tamae. Shidou lâcha un bruit ressemblant à un cri.

« Ah, si tu restes là sans rien faire, ça risque d'être problématique ensuite. Tu as accompli ta mission, alors donne une excuse appropriée et échappe-toi. »

Shidou se racla la gorge, et après avoir rassembler ses idées, ouvra sa bouche.

« Dé-Désolé ! Je ne crois pas être prêt pour aller tout de suite aussi loin... ! S'il-vous-plaît oubliez tout ce qu'il vient de se passer... ! »

Criant, Shidou fila.

« Ah, I-Itsuka-kun ?! »

Entendant le voix de Tamae l'appelant derrière, il continua de courir.

« Pfiou~, cette enseignante a vraiment du caractère. »

Le rire insouciant de Kotori pouvait être entendue. Avec ses jambes toujours en train de bouger, Shidou éleva sa voix.

« Ne te fout pas de ma gueule... ! Pourquoi tu es en train de rigoler avec tant... »

Juste au moment où il commençait à parler.

« D'insouc... ?! »

« … ! »

Puisqu'il était concentré sur l'interphone, Shidou percuta une élève qui venait juste d'apparaître depuis un coin, et chuta.

« … D-Désolé, tu vas bien ? »

Disant cela, il se releva. Et...

« Hein... ?! »

Shidou avait l'impression qu'on serait son cœur. Après tout, c'était cette mademoiselle Tobiichi Origami.

Ce n'est pas tous aussi. Quand elle est tombée, il semblerait qu'elle ait atterri sur son derrière, et elle était justement par hasard en train de faire face à Shidou avec ses jambes écartées comme la lettre M… C'était blanc.

Il détourna involontairement son regard. Cependant, Origami n'avait pas l'air de paniquer du tout,

« Je vais bien. »

Dit-elle, et elle se releva.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Puis, Origami questionna Shidou.

Mais elle n'avait pas l'air de demander pourquoi Shidou était en train de courir dans le couloir. Si c'était pour quelque chose... c'était ça, probablement pourquoi Shidou avait la tête tournée vers le bas avec sa main sur son front.

« … Rien, ne n'inquiète pas pour ça. J'étais juste choqué de tomber sur une situation que je pensais définitivement impossible... »

La dernière forteresse s’effondra. La capacité de simulation du <Ratatoskr> est à craindre. Pour une raison ou une autre, ça en avait presque l'air que le jeu était actuellement plutôt bien fait.

« Je vois. »

Disant seulement ceci, Origami commença à descendre les escaliers.

A ce moment là, la voix de Kotori résonna dans son oreille droite.

« ... C'est une occasion parfaite, Shidou. Continuons notre entraînement avec elle. »

« H-Hum ?! »

« Ça serait probablement meilleur si on pouvait obtenir des données sur quelqu'un de la même génération, au lieu d'un professeur. Aussi, même si elle n'est pas un Esprit, elle est une membre importante de l'AST. Tu ne penses pas qu'elle est une vraiment bonne référence ? De ce que je peux en dire, elle n'a pas l'air d'être du genre à répandre des rumeurs non plus. »

« Toi... tu me cherches ou quoi ? »

« Tu n'as pas envie de parler avec les Esprits ? »

Shidou retint son souffle, et se mordit la lèvres inférieur.

Se préparant, il lança sa voix vers le dos d'Origami.

« To-Tobiichi. »

« Quoi ? »

Origami se retourna avec un timing qui semblait être comme si elle était en train d'attendre l'appelle.

Shidou fut légèrement surpris, mais il reprit son souffle et ouvrit ses lèvres. D'une manière ou d'une autre il semblerait que grâce à l’expérience du cas de Tamae, il était beaucoup plus calme qu'avant. C'est vrai, s'il n'en fait pas trop, alors c'est bon, aussi longtemps qu'il n'en fait pas trop.

« Tes vêtements, ils sont jolies. »

« Uniforme scolaire. »

« … C'est vrai. »

« Pourquoi tu as choisi ses vêtements sale fourmi. »

Même si c'était juste le nom d'un insecte il avait l'impression de souffrir d'une quantité immense d'insulte. Mystère !

C'est parce que ça a marché avec l'enseignante... ! En se disant ça, il secoua légèrement la tête.

« … Doit-on l'aider ? »

Elle était probablement en train de devenir impatiente, tandis que Reine offrit son aide une nouvelle fois.

Quoiqu'il se sentait encore mal à l'aise, il n'avait pas l'assurance pour pouvoir continuer la conversation à lui tout-seul. Shidou fit un léger hochement de tête.

Suivant les mots qu'il entendait dans son oreille droite, il laissa échapper sa voix.

« Hé, Tobiichi. »

« Quoi ? »

« Je, en fait... Je te connaissais déjà il y a quelque temps. »

« Je vois. »

Toujours avec des phrases courtes, Tobiichi répondit avec des mots inimaginables.

« Je te connaissais aussi. »

« … ! »

Bien qu'il était extrêmement surpris au fond de lui, il ne pouvait faire un seul bruit. Il semblerait que s'il dit autre chose que ce que Reine lui dit, l'ambiance actuelle serait immédiatement détruite.

« … C'est donc comme ça. J'en suis heureux… Aussi, être dans le même classe que toi pour la deuxième année me rends très heureux également. Durant toutes cette semaine, j'étais toujours en train de te regarder pendant les cours. »

Uwaah, même Shidou pensait que c'était troublant. Alors qu'il pensait aux stalkers[33], il avait l'impression que cette phrase serait digne de ce qu'ils diraient.

« Je vois. »

Cependant, Origami,

« Je te regardais aussi. »

Dit-elle, regardant Shidou droit dans les yeux.

« ... »

Il se racla la gorge. En réalité, Shidou se sentait gêné et il n'a pas regardé une seule fois Origami pendant les cours.

Comme si pour calmer son cours battant vite, il répéta les mots qui entraient dans son oreille.

« Vraiment ? Ah, mais en réalité, ce n'est pas tout. Après les cours, je reste dans la salle de classe et je renifle tes habits de gym. »

« Je vois. »

Il pensait que la réponse évidente à cette réplique serait un*dong*, mais l'expression d'Origami ne changea point.

Plutôt,

« Je le fais aussi. »

Tu le fais aussi, à qui ?! Avec son propre accord ?! Si c'est le cas alors dit-le !

Le visage de Shidou commençait à être rempli de sueur.

Et aussi, les phrases de Kotori et Reine ne sont pas devenus plutôt étranges ?

Mais avec sa tête qui tourne, c'était impossible pour Shidou de continuer la conversation avec ses propres mots.

« … À bon ? D'une manière ou d'une autre, il semblerait qu'on soit fait l'un pour l'autre. »

« Oui. »

« Alors, si c'est bon pour toi, tu ne sortirais pas avec moi ? Ou alors on ne saute pas des étapes un peu trop vite qu'importe la manière que l'on regarde ! »

Il ne prêtait plus attention à l’entraînement ou quoi que soit. Incapable de le supporter, il se retourna et cria.

Du point de vue d'Origami, il était un taré qui venait juste de se confesser et ensuite joua hasardeusement un gros tsukkomi[34] sur lui-même.

« … Eh bien, je ne pensais pas que tu irais vraiment de l'avant et que tu le disses. »

« Tu n'étais pas celle qui m'as dit de juste le dire comme ça ! »

Après avoir lâché son ressentiment, il lâcha ensuite un soupir et se retourna vers Origami.

Origami était aussi impassible que d'habitude... mais peut être que c'était son imagination, que comparée à son expression d'il y a quelques minutes, juste un petit peu, ses yeux semblaient être plus grandement ouverts.

« Ah, hum, à propos de ça... désolé, c'était... »

« Ça ne me gêne pas. »

« … Hein ? »

Shidou lâcha un bruit ahuri. Il était complètement abasourdi. Sa bouche s'ouvrit faiblement, et ses membres devinrent flasques. En gros, son corps tout entier était interloqué.

… Attends, c'est quoi ça. Elle vient de dire quoi cette fille ?

« Qu-Quoi ? »

« J'ai dit, ça ne me gêne pas. »

« Qu-Quququququququququoi ? »

« Ça ne me gêne pas de sortir avec toi. »

« … ?! »

De la transpiration coulait à flot sur le visage de Shidou. Il plaça légèrement sa main sur le coté de sa tête, calme-toi, calme-toi, se disait-il.

Il n'y a aucun moyen. Si tu penses à ça normalement il n'y a aucun moyen. Aucune fille ne serait d'accord pour sortir avec un garçon avec lequel le nombre de conversations eu peut être compté.

… Eh bien, ce n'était probablement pas impossible, mais il ne s'attendait définitivement pas à ce genre de réponse de la part d'Origami.

… Non attends. Les sourcils de Shidou firent un mouvement convulsif. Peut-être, qu'Origami avait mal compris quelque chose.

« Ah, ahh... c'était à propos d'aller avec moi à un endroit non ?

« … ? »

Origami pencha légèrement sa tête.

« C’était ce que tu voulais dire ? »

« Eh, ah, non... Hum, Tobiichi, tu pensais que je disais quoi ? »

« Je pensais que tu voulais avoir une relation avec moi. »

« … ! »

Le corps de Shidou se mit à trembler tandis que sa tête fut frappée par la foudre.

Pour une raison ou une autre, entendre le mot "relation" de la part d'Origami semblait terriblement immoral.

« J'ai faux ? »

« N-Non... Tu n'as pas tord... Mais. »

« Je vois. »

Origami répondit comme si rien ne s'était passer.

L'instant d'après, Shidou regretta sa décision.

… Pourquoi, pourquoi j'ai dit un truc de genre « Tu n'as pas tord » ! Non, je peux encore le faire, je peux encore le transformer en malentendu.

Mais.


UUUUUUUuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu—————


« ?! »

A ce moment là, sans prévenir, l'alarme résonna autour d'eux.

A peu près au même moment, Origami leva légèrement son visage.

« Une urgence. À plus tard. »

Disant cela, elle tourna des talons et descendit précipitamment les escaliers.

« H-Hé... »

Cette fois quand Shidou l’appela, elle ne s’arrêta pas.

« Qu-Qu'est-ce que je dois faire, à propos de ça... »

Sous peu, il entendit une voix dans l'interphone.

« Shidou, c'est une déchirure spatiale. Pour le moment tu vas retourner dans le <Fraxinus>. Revient immédiatement.

« A-Alors, c'est un Esprits après tout... ? »

Shidou demanda, et peu de temps après, Kotori répondit.

« Oui. La localisation prévue pour son apparition est... iciau lycée Raizen. »

Partie 2[edit]

Il est 17:20.

Les trois personnes qui se sont rendues dans la frégate, le <Fraxinus>, flottant au-dessus de la ville tout en restant hors de vue des étudiants qui évacuaient, examinaient les diverses informations diffusées à l'écran dans le pont.

Maintenant vêtues de leur uniformes militaires, Kotori et Reine s'échangaient de temps en temps quelques mots et hochaient de la tête de manière expressive, mais Shidou ne comprenait pas vraiment ce que les nombres sur l'écran voulaient dire.

La seule chose qu'il pouvait comprendre... c'était une carte dans le coté droit de l'écran, centrée sur le lycée de Shidou.

« Je vois, mm. »

Après s'être assis sur le siège du capitaine, et avoir échangé quelques mots avec son équipage tout en léchant sa Chupa Chups, Kotori eut un petit sourire au coin des lèvres.

« Shidou. »

« Quoi ? »

« Prépare-toi. On va t'envoyer sur le terrain tout de suite. »

« ... »

Les mots de Kotori rendaient le corps de Shidou tendu.

Eh bien, il s'imaginait bien que ça se passerait ainsi, et il était supposé être déterminé aussi.

Mais pour commencer, il ne pouvait plus du tout cacher sa nervosité vu qu'il devait enfin agir pour de vrai.

« ... Vous l'envoyez déjà sur le terrain, commandant ? »

Se tenant debout derrière le siège du capitaine, tout en regardant l'écran, Kannazuki lui demanda soudainement.

« L'adversaire est un Esprit. L'échec équivaudra à la mort. Est-ce qu'il a reçu assez d'entr... gefu. »

Alors qu'il n'avait pas encore fini de parler, le poing de Kotori pénétra dans le plexus solaire de Kannazuki.

« Questionner mes décisions, tu es devenu plutôt arrogant, hein Kannazuki. Comme punition, jusqu'à que j'en décide autrement, tu vas parler comme un porc. »

« O-Oink. »

Pour une raison ou une autre, comme s'il était déjà habitué à ça, Kannazuki répondit.

Regardant la scène, Shidou essuya la sueur qui avait fait surface.

« … Mais, Kotori, je crois que Kannazuki-san a raison... »

« Ara, Shidou, tu peux comprendre la langue des porcs ? Comme prévu de la part de quelqu'un qui leur ressemble. »

« Ne sous-estime pas les porcs ! Ils sont contre toute attente des animaux incroyables, tu sais ! »

« Je le sais. Ils adorent la propreté et ils sont forts. Il est même dit qu'ils sont plus intelligents que les chiens. C'est pourquoi pour mon compétent subordonné qu'est Kannazuki, ou pour mon honorable frère qu'est Shidou, c'était avec le plus grand des respects que je vous appelais porc. Porc. Sale Porc. »

« … Guuu. »

Ça n'avait pas l'air d'être utilisé pour témoigner du respect.

Cependant, Kotori comprenait probablement la question de Kannazuki et l'anxiété de Shidou. Le bâton de son bonbon pointait tout droit vers le haut, et elle fit un geste vers l'écran.

« Shidou, tu es vraiment chanceux, tu sais. »

« Hein... ? »

Suivant le regard de Kotori, il regarda l'écran.

Comme attendu, un nombre au sens inconnu dansait autour de l'écran, mais... Sur la carte à droite, il remarqua quelque chose de différent.

À l'intérieur du lycée de Shidou, il y avait une unique icône rouge, et l'entourant, plusieurs petites icônes jaunes étaient montrés.

« Le rouge, c'est l'Esprit, et les jaunes, c'est l'AST. »

« … Et, il y a quoi de bien dans tout ça ? »

« Regarde les points de l'AST. Ils ne bougent pas. »

« Ahh... On dirait. »

« Ils attendent que l'Esprit sort. »

« Pourquoi ? Ils ne vont pas se lancer à l'intérieur ? »

Shidou pencha sa tête, et Kotori donna un gros haussement d'épaule.

« Au moins réfléchit avant de parler. J'ai tellement honte, même la moisissure est légèrement plus intelligente que toi. »

« C-Comment oses-tu ! »

« Les CR-Unit n'ont pas étaient crées pour combattre dans des petits espaces en premier temps. Même si tu déploies un territoire, il y a beaucoup d'obstacles et le couloir est étroit, alors à l'intérieur d'un bâtiment, ta mobilité va être fortement réduite, sans mentionner ta visibilité aussi. »

Disant cela, Kotori claqua ses doigts. Comme si pour y répondre, l'image à l'écran changea pour des séquences en temps réel à l'école.

Un trou en forme de bol peu profond apparut dans la cour de récréation, et les routes, et même une partie du bâtiment scolaire à côté était clairement découpée. C'était exactement comme Shidou avait été témoin ce jour-là.

« Après être apparue dans la cour, il semblerait qu'elle soit rentrée à l'intérieur de l'établissement scolaire à moitié détruit. Ce n'est pas si souvent que tu as autant de chance, car maintenant, tu peux entrer en contact avec l'Esprit sans être dérangé par l'AST. »

« … Ohhh, je vois. »

Il comprit le raisonnement.

Cependant, les mots de Kotori provoquèrent la considération de Shidou sur quelque chose, tandis qu'il fermait légèrement ses yeux.

« … Si l'Esprit était apparu dehors comme d'habitude, comment j'étais supposé l'approcher ? »

« Soit tu attends que l'AST soit complètement hors d'état de nuire, ou alors tu fonces en plein milieu de la bataille, quelque chose du genre. »

« ... »

Shidou comprit plus profondément qu'auparavant à quel point il était chanceux de la situation actuelle.

« Mm, alors bougeons vite... Shidou, tu n'as pas retirais ton interphone, non ? »

« Ah, non. »

Il toucha son oreille droite. Comme prévu, l'interphone qu'il était en train d'utiliser il y a quelque instant était toujours là.

« D'accord alors. La camera te suivra, alors si tu es dans le pétrin, fait un signe, et tape deux fois l'interphone. »

« Mm... J'ai compris. Mais bon... »

Shidou referma légèrement ses yeux, et regarda vers Kotori et Reine, qui était dans leurs propres places dans le niveau inférieur du pont.

De ce qu'il avait vu pendant l'entrainement, Shidou pensait que les personnes qui devaient le soutenir était peu compétentes.

Devinant probablement ce à quoi il pensait en regardant son visage, Kotori fit un brave sourire.

« Ne t'inquiète pas Shidou. Il y a pas mal de gens compétent au sein des membres du <Fraxinus>. »

« A-Ah bon ? »

Répondit Shidou avec un visage exprimant ses doutes, et Kotori secoua sa cape avec un *floomp* et se leva.

« Comme... »

Et avec vigueur, elle montra du doigt l'un des membres de l'équipage dans le pont inférieur.

« S'étant marié cinq fois, le Maître Romantique <Trop Tôt FatiguéBad Marriage>[35] Kawagoe ! »

« Mais ça veut dire qu'il a divorcé quatre fois n'est-ce pas ? »

« Se ventant de sa grande popularité avec les Philippiennes dans les boutiques la nuit, <President> Mikimoto ! »

« C'est totalement grâce à l'argent non ? »

« Ses rivales en amour ont rencontrée la malchance une par une. La femme de 2:00 <Poupée de PailleNail Knocker>[36] Shiizaki ! »

« Elle leur a sûrement lancer des malédictions ! »

« L'homme avec une centaine de femmes <Celui Surpassant les DimensionsDimension•Breaker>[37] Nakatsugawa ! »

« On parle de femmes avec une troisième dimension non ?! »[38]

« À cause de son très profond amour, maintenant la loi lui interdit de se rapprocher à plus de 500 mètres de son bien-aimé <Deep Love>[39] Minowa ! »

« Pourquoi il y a des personnes comme ça ici ! »

« … Tout le monde, tout comme l'équipage, leurs compétences sont belles et bien réelles. »

Depuis le pont inférieur, la voix marmonnée de Kotori pouvait être entendue.

« M-Même si tu dis ça... »

« Qu'importe, dépêches-toi et part à la fin. Si l'Esprit sort alors l'AST va affluer. »

Shidou avait commencé à se plaindre, et Kotori donna vigoureusement un coup de pied sur ses fesses avec un *bong*.

« … Oh, t-toi... »

« Ça devrait bien se passer même si tu ne t'en préoccupes pas. Si c'est Shidou, même si tu meurs une ou deux fois, tu peux immédiatement commencer une nouvelle partie. »

« Ne te moque pas de moi, je suis quoi, un plombier ? »[40]

« Mamma Mia[41]. Un frère qui ne croit pas en sa sœur est un mauvais frère, tu sais. »

« Je ne veux pas entendre ça de la part d'une sœur qui n'écoute pas son frère. » dit Shidou, avec un soupir, et il marcha sans discuter vers la sortie.

« Bonne chance. »

« Ouais. »

En réponse à Kotori qui avait levé son pouce, il fit un léger signe de la main.

Son cœur était toujours en train de battre la chamade, mais... Il n'y avait aucun moyen pour qu'il puisse laisser passer cette chance.

Les vaincre, les faire tomber amoureuse, ou sauver le monde.

Il ne pensait pas à de si grande chose.

C'était juste... Qu'il voulait parler une nouvelle fois avec cette fille.


Le transporteur placé dans les zones inférieures du <Fraxinus> utilisait apparemment un Realizer pour transporter/extraire instantanément toutes choses tant qu'il n'y avait aucun obstacle entre celui-ci et sa cible.

En premier temps, ça donnait l'impression d'avoir quelque chose comme le mal de mer, mais après quelques utilisations, il était plus ou moins habitué à ça.

Après avoir confirmé que son environnement avait instantanément changé du <Fraxinus> à l'arrière du lycée partiellement détruit, Shidou secoua légèrement sa tête.

« Bon alors, en premier temps, je dois... » commença-t-il à dire, quand ses mots furent stoppés.

C'était parce que, comme une mauvaise blague, le mur du bâtiment en face des yeux de Shidou avait été découpé, et il regardait droit à l'intérieur.

« L'avoir en face des yeux, c'est incroyable. »

« Bien, parfait, entre dans le bâtiment depuis cet endroit. »

Depuis l'interphone attaché à son oreille droite, la voix de Kotori pouvait être entendue.

Shidou murmura « … Compris » tout en se grattant la joue, et entra dans le bâtiment scolaire. S'il perd trop de temps, l'Esprit risque de vagabonder dehors, et avant ça, la possibilité que Shidou se fasse repérer par l'AST et qu'il soit mis sous quarantaine était là aussi.

« Maintenant, dépêchons-nous. La réponse de l'Esprit est à trois étages au-dessus de toi, dans la quatrième classe en face. »

« Compris... »

Shidou prit une profonde inspiration, et se précipita dans les escaliers les plus proches.

En moins d'une minute, il arriva en face de sa destination.

Sans ouvrir la porte, il ne pouvait pas confirmer la silhouette à l'intérieur, mais juste en se disant qu'il y avait peut être un Esprit à l'intérieur provoqua naturellement des battements aussi bruyant qu'une sonnerie d'alerte de la part de son cœur.

« Euh... C'est, la classe 2-4. Ce n'est pas ma classe ? »

« Ara, à bon. Ça nous arrange plutôt bien. On ne peut pas dire que tu as l'avantage du terrain, mais c'est probablement bien mieux qu'un endroit qui t'est totalement inconnu. » dit Kotori.

Mais en fait, ça ne faisait pas si longtemps que ça depuis qu'il était dans cette classe, alors ce n'était pas comme s'il était vraiment familier avec.

De toute façon, il doit prendre contact avec l'Esprit avant qu'elle agisse sous un coup de caprice. Shidou se serra la gorge.

« … Hé, bonsoir, qu'est-ce que tu fais ici ? »

D'une faible voix, il répéta sans compter son salut.

Se décidant, Shidou ouvrit la porte de la salle de classe.

L'état de la salle de classe, teinté en rouge par le soleil couchant, était projeté dans sa rétine.

« ... »

Un moment passa.

Les petits mots qu'il avait préparés dans sa tête était complètement tombés à l'eau.

« Ah... »

De la quatrième rangée depuis le tableau, la seconde colonne depuis la fenêtre... Pile sur le bureau de Shidou, la fille aux cheveux noirs avec l'étrange tenue enveloppée autour de son corps était assise avec un genou levait.

Ses yeux, qui dégageaient un éclat irréel, étaient à demi fermés tandis qu'elle regardait le tableau, abasourdie.

La moitié de son corps éclairait par le coucher du soleil, la fille était si mystérieuse, qu'elle pouvait priver quiconque la regardait pendant un moment de sa capacité à penser.

Cependant, cette scène qui était proche de la perfection, fut immédiatement réduite en morceaux.

« … Mu ? »

La fille remarqua l'intrusion de Shidou, alors qu'elle ouvrit pleinement ses yeux et le regarda.

« … ! H-Hé... ! »

Tout en essayant de se calmer, Shidou leva la main... Ou était sur le point de.

... Hyun.

Il pensait que la fille lui faisait un signe de la main par hasard, et une trace de lumière sombre passa à côté de la joue de Shidou.

Un moment plus tard, la porte de la salle de classe que la main de Shidou était en train de saisir, ainsi que la fenêtre du couloir derrière, se brisèrent dans un vacarme.

« … ?! »

Soudainement confronté à ça, il se figea immédiatement sur place. Il tenta de toucher sa joue, et il y avait un peu de sang en train de couler.

Cependant, il ne lui était pas permis de rester abasourdi.

« Shidou ! »

La voix de Kotori fit trembler ses tympans jusqu'à en avoir mal.

Tout en faisant une expression sombre, la fille balança son bras au dessus de leur tête. Au-dessus de la paume de sa main, il y avait ce qui semblait être une tache ronde de lumière noire.

« Att... »

Plus rapide que son cri, il se précipita derrière un mur et se cacha.

Un instant plus tard, un jet de lumière éclata à travers l'endroit où Shidou se trouvait auparavant, passsant facilement à travers le mur extérieur du bâtiment scolaire et continuant à l'extérieur.

Même après ça, des jets de lumière noire étaient tirés sans relâche.

« A-Attends ! Je ne suis pas ton ennemi ! »

Depuis le couloir qui était devenu plutôt ouvert à l'extérieur, il laissa échapper sa voix.

Ensuite, il semblerait que les mots de Shidou furent entendus, car les jets de lumière s’arrêtèrent par la suite.

« … Haa, je peux rentrer ? » murmura Shidou, comme s'il parlait à lui-même.

« De ce que je peux en voir, elle n'était pas sur ses gardes. Si elle le voulait, ça aurait été facile pour elle de faire sauter le mur et Shidou avec… D'un autre côté, on perd du temps et l’agacer est une mauvaise idée. Allons-y. » répondit Kotori.

La caméra était probablement déjà rentrée dans la salle de classe.

Ravalant sa salive, Shidou se tint debout devant l'entrée de la classe qui est maintenant sans porte.

« ... »

La fille le fixait intensément du regard. Comme si elle se demandait s'il était sur le point d'attaquer, ce regard était rempli de doute et de précaution.

« C-Calme-toi pour le m... »

Levant ses deux mains pour montrer qu'il n'éprouvait aucune hostilité, il fit un pas à l'intérieur de la salle de classe.

Cependant,

« … Stop. »

Au même moment, la voix de la fille résonna... *pshh*, le sol en face des pieds de Shidou fut brûlé par un rayon de lumière. Shidou se figea immédiatement sur place.

« ... »

La fille regarda attentivement Shidou de la tête aux pieds, et ouvrit sa bouche.

« Qui es-tu ? »

« … Ahh, je suis... »

« Deux secondes. »

Alors que Shidou était sur le point de lui répondre, pour une raison ou une autre Kotori l'arrêta.


L'écran dans le pont du <Fraxinus> était en ce moment en train de diffuser le visage de l'Esprit, la fille enveloppée d'une tenue faite de lumière.

Son visage charmant, décoré d'un regard épineux, était en train de fixer du regard le coté droit de la caméra, vers Shidou.

Autour d'elle, il y avait un tas de paramètres commençant avec les mots "niveau d'affection". Reine était en train d'utiliser le realizer pour analyser et afficher l'état mental de la fille.

Avec l'aide de l'IA construit à l'intérieur du <Fraxinus>, leur conversation était affichée sans décalage en bas de l'écran en tant que texte.

D'un coup d’œil, on aurait exactement dit le jeu utilisé par Shidou pour l'entraînement.

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Les membres d'équipage sélectionnés étaient en train de regarder l'écran du galge diffusé dans l'écran géant avec un sérieux absolu.

C'était une scène extrêmement irréaliste.

Puis... Kotori leva soudainement un sourcil.

« Qui es-tu ? »

Au moment où l'Esprit dit ces mots à Shidou, l'écran vacilla, et une sirène résonna dans le pont.

« C-C'est... »

Coupant la voix confuse d'une personne de l'équipage, une fenêtre apparut en plein milieu de l'écran.


① « Je suis Itsuka Shidou. Je suis venu te sauver ! »

② « Je suis juste une personne sans défense, s'il-vous-plaît ne me tuer pas. »

③ « Avant de demander le nom de quelqu'un, présente-toi d'abord. »


« Un choix... »

Le bâton du bonbon de Kotori se releva soudainement.

Le realizer pour l'analyse que Reine contrôlait, en conjonction avec l'IA du Fraxinus, détectait le changement de certaine chose comme le rythme cardiaque de l'Esprit ou des faibles ondes cérébrales, et affichait instantanément différentes réponses possible à l'écran.

Ces choix ne sont affichés uniquement que quand l'état mental de l'Esprit devient instable.

En d'autres mots, avec la bonne décision, une personne pouvait gagner les faveurs d'un Esprit.

Cependant, si une personne fait une erreur...

Kotori bougea immédiatement sa bouche près du micro, arrêtant la réponse de Shidou.

« Deux secondes. »

« ... ? »

Un bruit comme un souffle en train d'être retenu pouvait être entendu dans le haut-parleur. Il se demandait définitivement pourquoi Kotori l’arrêtait là.

Il ne pouvait pas laisser l'Esprit attendre pour toujours. Kotori se retourna vers l'équipage et ordonna.

« Choisissez le choix qui vous semble être correct ! En cinq secondes ! »

Tous en même temps, les membres d'équipage utilisèrent la console en face d'eux. Le résultat de ce sondage s'afficha immédiatement dans l'écran en face de Kotori.

Le plus populaire était... le numéro ③.

« … On dirait qu'on partage tous le même avis. »

Dit Kotori, et l'équipage fit oui de la tête en unisson.

« ① semble être évidant en premier temps, mais tant que l'adversaire pense encore à la possibilité qu'il soit un ennemi, dire un truc du genre semblerait juste suspicieux. Et ça semble également être un peu répugnant. »

Dit Kannazuki, tout en se tenant droit debout.

« … ② est hors de question. Au cas où il parvient à s'échapper, ça serait la fin pour lui. »

Dit ensuite Reine, depuis le pont inférieur.

« C'est vrai. À ce point-là, ③ a logiquement du sens, et si tout se passe bien on peut même contrôler la direction de la conversation. »

Kotori donna un léger hochement de tête, et se rapprocha une nouvelle fois du micro.


« H-Hé, qu'est-ce que tu viens de dire... »

Ayant arrêté sa phrase tout en étant exposé au regard tranchant de la fille, Shidou se tenait au milieu d'une atmosphère désagréable.

« … Je te le demande une nouvelle fois. Qui es-tu ? »

Dit la fille, comme si furieuse, ses yeux devenant de plus en plus tranchant.

Puis, à ce moment-là, la voix de Kotori résonna finalement dans son oreille droite.

« Shidou. Tu peux m'entendre ? Répond exactement comme je te le dis. »

« D-D'accord. »

« ... Avant de demander le nom de quelqu'un, présente-toi d'abord. »

« ... Avant de demander le nom de quelqu'un, présente-toi d'abord… Quoi ? »

Aussi tôt qu'il le dit, le visage de Shidou devient pale.

« Qu-Qu'est-ce tu viens de me faire dire... ? »

Cependant, c'était déjà trop tard. Au moment où elle entendit la voix de Shidou, le visage de la fille se déforma, cette fois levant ses deux bras et créant des boules de lumière.

« ... »

Il frappa avec précipitation le sol, dégringolant vers la droite.

Un instant plus tard, une boule de lumière noire fut jetée à l'endroit où Shidou se tenait. Un trou géant s'ouvrit dans le sol qui semblait traverser tout le chemin jusqu'au premier étage ou au rez-de-chaussée.

« … Ouwaa... »

« Hein, c'est bizarre. »

« Ce n'est pas ce que tu devrais dire... Tu essayes de me tuer ? »

Répondant à Kotori qui semblait être sincèrement confuse, Shidou se redressa tout en se tenant la tête.

Puis...

« C'est ta dernière chance. Si tu n'as aucunement l'intention de me répondre, je te considérerai comme un ennemi. »

Dit la fille, au-dessus du bureau de Shidou. Nerveux, Shidou ouvrit immédiatement sa bouche.

« J-Je suis Itsuka Shidou ! Je suis un élève ici ! Je n'ai aucune intention hostile ! »

« ... »

Dit Shidou tout en levant ses deux bras, et avec un regard suspicieux, la fille descendit du bureau de Shidou.

« … Reste comme ça. Actuellement, tu es à portée de mes attaques. »

« ... »

Signalant qu'il avait compris, Shidou hocha de la tête tout en maintenant sa posture.

Marchant lentement, la fille s'approcha de Shidou.

« … Mm ? »

Puis, pliant légèrement sa taille, elle fixa du regard le visage de Shidou pendant quelques instants, et « Mu ? » , elle fronça ses sourcils.

« Hé, on ne s'est pas déjà rencontrés avant... ? »

« Ah... ahh, ce mois... Je crois, le dix de ce mois. Dans la ville. »

« Ohh. »

Comme si elle s'en souvient, la fille frappa légèrement ses deux mains ensembles, et retourna dans sa précédente posture.

« Je m'en souviens maintenant. Tu es celui qui a dit des choses plutôt étranges. »

Voyant qu'une petite quantité de sévérité avait disparu de son regard, pendant un moment la nervosité de Shidou diminua.

Cependant,

« Gi... ?! »

L'instant d'après, la frange de Shidou fut saisie et son visage fut forcé à regarder en l'air.

La fille inclina son visage comme si elle regardait dans les yeux de Shidou, tandis qu'elle laissa vagabonder son regard.

« … Si je m'en rappelle, tu as dit que tu n'avais aucunement l'intention de me tuer non ? Hmph... Je vois à travers ton plan. Dis-moi, à quoi tu joues ? As-tu l'intention de m'attaquer par-derrière une fois m'avoir fait baisser ma garde ? »

« ... »

Shidou leva légèrement ses sourcils, se mordant fortement les molaires.

Ce n'était pas parce qu'il craignait la fille.

Les mots de Shidou : je ne suis pas venu te tuer ; de tels mots, cette fille ne pouvait pas du tout croire en eux.

C'est parce qu'elle a été exposée à un milieu où elle ne pouvait pas les croire.

Il se sentait malade, et ne pouvait pas le supporter.

« Les humains ne... »

Involontairement, Shidou laissa échapper sa voix.

« … veulent pas tous te tuer. »

« ... »

Les yeux de la fille s'arrondissent, alors qu'elle enleva sa main des cheveux de Shidou. Et puis pendant un petit instant, d'un regard interrogatif, elle fixa le visage de Shidou, puis ouvrit légèrement ses lèvres.

« … Ah bon ? »

« Ahh, oui. »

« Les personnes que j'ai rencontrées, ils m'ont tous dit de mourir. »

« ... »

Sans rien dire, la fille bougea sa main en arrière.

Elle ferma à moitié ses yeux et plissa ses lèvres... Faisant un visage signalant qu'elle ne pouvait toujours pas croire aux paroles de Shidou.

« … Alors je te le demande. Si tu n'as aucunement l'intention de me tuer, alors pour quelle raison tu es là maintenant ? »

« Uh, c'est... umm. »

« Shidou »

Juste au moment où Shidou commençait à bégayer, la voix de Kotori résonna dans son oreille droite.


« … Un autre choix hum. »

Kotori se lécha les lèvres, regardant les choix diffusés au milieu de l'écran.


① « Bien sûr, je suis venu te rencontrer. »

② « Qu'importe, ce n'est pas si important que ça n'est-ce pas ? »

③ « C'est juste une coïncidence. »


L'écran en face d'elle rassembla instantanément les opinions des membres de l'équipage. Le ① était le plus populaire.

« Eh bien, pour le ②, après avoir regarder sa dernière réaction c'est probablement impossible… Shidou, pour le moment dit lui simplement que tu es venu la rencontrer. »

Kotori parla au micro, et montré à l'écran, Shidou ouvrit la bouche tout en se tenant debout.

« C'était pour te voir. »

La fille n’afficha aucune expression.

« Me voir ? Pourquoi ? »

Le moment où la fille inclina sa tête et dit ceci, une nouvelle fois des choix apparurent à l'écran.


① « Je veux davantage te connaître. »

② « C'est pour qu'on tombe amoureux l'un de l'autre. »

③ « J'ai des choses que j'aimerais te demander. »


« Mm... Qu'est-ce qu'on doit faire. »

Kotori se gratta le menton, et l'écran en face d'elle lui montré le ② comme étant la plus populaire des réponses.

« C'est mieux d'y aller avec une attaque directe, commandant. Lui montré sa virilité ! »

« Si tu ne le dis pas clairement cette dame ne va rien comprendre ! »

Depuis le pont inférieur, les voix des membres de l'équipage résonnèrent.

Kotori y réfléchit puis elle croisa ses jambes.

« Eh bien, ça va probablement bien se passer. Le ① ou le ③ mèneront probablement à une autre question au lieu d'une réponse… Shidou, va pour le ② : c'est pour qu'on tombe amoureux l'un de l'autre. »

Elle dit son ordre au micro. À ce moment-là, les épaules de Shidou commencèrent à trembler.

« Ah... c'est, tu sais. »

Recevant l'ordre de Kotori, les mots de Shidou étaient bafouillés et son regard était vague.

« Quoi, tu ne peux pas le dire ? Ou tu es apparu en face de moi pour aucune raison ? Ou alors... »

Les yeux de la fille devinrent une fois de plus dangereux. Shidou laissa échapper sa voix.

« C-C'est pour... qu'on... tombe amoureux l'un de l'autre ? »

« ... »

Au moment où il dit ça, la fille croisa ses bras et les balança horizontalement.

En un instant, juste au dessus de la tête de Shidou une lame de vent le survola ; coupant à travers le mur de la salle de classe et s'échappant dehors. Quelques brins de cheveux de Shidou furent coupés et dansaient dans les airs.

« Uwaa... ?! »

« … Je n'ai pas envie d'écouter tes plaisanteries. » dit la fille, avec une expression très mélancolique.

« ... »

Shidou se serra la gorge.

À ce moment-là, la peur qu'il ressentait jusqu'à maintenant disparut, et son cœur se mit à battre la chamade.

… Ahh, c'était ça, c'était cette expression.

Cette expression, que Shidou méprisait tellement.

Comme si on se considérait comme haïe par le monde, une expression qui montrait toute perte de foi envers celui-ci.

Inconsciemment, la gorge de Shidou trembla.

« Je suis venu ici... pour pouvoir... te parler. » dit Shidou ; et ne semblant pas comprendre le sens de sa phrase, la fille leva un sourcil.

« … Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Juste ça. Je, veux, te parler. Je m'en fiche sur quoi. Même si tu n'en as pas envie et que tu m'ignores, ça me va. Mais, je veux juste que tu saches une chose. Je... »

« Shidou, calme-toi. » dit Kotori, comme si elle lui donnait un avertissement.

Cependant, Shidou ne pouvait être arrêté.

Après tout, jusqu'à maintenant, cette fille n'avait personne qui lui tendait la main.

Après tout, avec seulement une phrase, elle aurait pu être dans une situation complètement différente, mais cette personne qui allait lui dire cette phrase, n'existait pas en ce monde.

Pour Shidou, il a son père, sa mère, et il a aussi Kotori.

Mais, cette fille n'a personne.

Puisque c'est le cas... Shidou doit le faire.

« Je... ne vais jamais ignorer ton existence. » dit Shidou, prenant un lourd pas en avant, comme si pour prononcer clairement chaque mot.

« ... »

La fille leva ses sourcils, et dévia son regard de Shidou.

Et ensuite, après un court silence, elle ouvrit sa bouche avec un craquement.

« … Shidou. Tu as dit que tu étais Shidou ? »

« … Oui. »

« Tu ne vas vraiment jamais ignorer mon existence ? »

« Ouais. »

« Pour de vrai pour de vrai ? »

« Pour de vrai pour de vrai. »

« Pour de vrai pour de vrai pour de vrai ? »

« Pour de vrai pour de vrai pour de vrai. »

Répondit Shidou sans s'arrêter, et la fille se caressa les cheveux, et se leva tout en laissant échapper ce qui semblait être un reniflement, puis elle retourna son visage.

« … Hmpf. »

Levant ses sourcils et faisant un ricanement, elle croisa ses bras.

« Tu essayes de tromper qui avec ces mots, idiot~ idiot~. »

« Comme je te l'ai dit, je suis... »

« … Mais tu sais, ça. »

Tout en faisant une expression compliquée, la fille continua.

« Je ne sais pas à quoi tu ressembles à l'intérieur, mais tu es le premier humain avec qui j'ai pu avec une conversation convenable… Pour avoir plus d'information sur ce monde, tu me seras peut être utile. »

Disant cela, elle ricana une nouvelle fois.

« … H-Hum ? »

« Je suis en train de dire que ça ne me gêne pas de parler uniquement avec toi. Mais c’est juste pour obtenir des informations. Mm, c'est très important. Les informations sont super importantes. »

Tout en parlant, c'était juste un peu, mais le visage de la fille semblait être légèrement plus tendre.

« A-Ah bon... » répondit Shidou, en se grattant le visage.

Avec ça... Eh bien pour le moment le premier contact peut être considéré comme réussi.

Tandis que Shidou restait debout perplexe, la voix de Kotori résonnait dans son oreille droite.

« … Bon boulot. Juste continue comme ça. »

« A-Aahh... »

Puis, la fille commença à faire le tour de la salle de classe à grands pas.

« Mais, n'essaye pas de faire quoique ce soit de suspicieux, ou j'ouvrirais un tunnel dans ton corps. »

« … OK, j'ai compris. »

Entendant la réponse de Shidou, la fille laissa lentement ses pas résonnaient dans la salle de classe.

« Shidou. »

« Q-Quoi ? »

« Je vais te le demander alors. C'est quoi exactement cet endroit ? C'est la première fois que je vois un tel lieu. »

Disant cela, elle marcha aux alentours tout en donnant de petit coup aux tables renversées.

« Ehh... ahh, c'est une école ; une salle de classe, eh bien, un endroit où des élèves du même age[42] que moi vont pour étudier et apprendre. On s'assoit sur ces bureaux, comme ça. »

« Quoi ?! »

Les yeux de la fille s'enroulèrent par surprise.

« Ils se font tous remplis d'humains ? Ne plaisante pas. Il doit y en avoir vers quarante. »

« Non, c'est la vérité. »

Tout en disant cela, Shidou se gratta la joue.

Quand la fille apparaît, l'alarme d'évacuation est déjà en train de sonner dans les rues. Les humains que la fille a vus étaient probablement que des membres de l'AST. Il n'y avait probablement pas autant de monde non plus.

« Hé... »

Sur le point d’appeler la fille, les mots du Shidou restèrent bloqués dans sa gorge.

« Mu ? »

Remarquant probablement l'état de Shidou, la fille froissa ses sourcils.

Et puis, après avoir mit sa main sur son menton pendant un moment, comme si elle réfléchissait,

« … Je vois, pour pouvoir avoir une conversation avec quelqu'un, c'est nécessaire hum. »

Ainsi, elle hocha de la tête,

« Shidou… Tu veux m'appeler comment ? »

Dit-elle, s'asseyant sur l'une des chaises proches.

« … Hum ? »

Ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire, il lui demanda.

Croissant ses bras en faisant la moue, elle continua d'un ton arrogant.

« Donne-moi un prénom. »

« … »

Après un bref silence.

… Si sérieuuuuuuuuuuuuse !!

Cria Shidou au fin fond de lui.

« M-Moi ?! »

« Ouais. Je n'ai pas prévu de parler avec qui que ce soit d'autre de toute façon. Il n'y a aucun problème. »


« Uwahh, on a un autre gros problème là. »

Assis sur le siège du capitaine, Kotori se gratta la tête.

« … Hmm, qu'est-ce qu'on doit faire. »

Depuis le pont inférieur, Reine hocha de la tête, comme si elle y répondait.

Dans le pont, la sirène n'avait pas sonné, et aucun choix n’apparaissait à l'écran.

Si l'IA montrait juste des noms au hasard, alors il y en aurait trop à montrer.

« Calme-toi Shidou. Ne te précipite pas et ne dit pas de prénom bizarre. »

Disant cela, Kotori se leva, et éleva sa voix vers son équipage.

« Tout le monde ! Pensez immédiatement à un prénom pour elle et envoyez-les dans mon terminal ! »

Après avoir dit ça, elle laissa tomber son regard sur l'écran. Quelques membres avaient déjà envoyé des noms.

« Ahem... Kawagoe ! Misako n'est pas le nom d'une de tes ex-femmes ! »

« D-Désolé, je ne pouvais pas penser à autre chose... »

Depuis le pont inférieur, une voix désolée pouvait être entendue.

« … Doux Jésus, voyons... Urarakane ? Kimimoto, tu prononces ça comment ? »

« Kurarabell ! »

« Je t’interdis d'avoir des enfants pour le restant de ta vie. »

Elle montra du doigt l'homme membre de l'équipage et éleva sa voix.

« Désolé ! L’aîné est déjà à l'école primaire ! »

« L'aîné ? »

« Oui ! J'en ai trois ! »

« Et au passage, c'est quoi leur prénom ? »

« Du plus vieux au plus jeune : Pureblue, Fullmonty et Seraphim ! »

« Change leur nom d'ici une semaine, et déménage loin de leurs écoles. »

« J'ai besoin d'aller aussi loin ? »

« Pense aux sentiments de tes enfants qui ont reçu des prénoms bizarres satané chauve. »

« C'est bon ! Récemment, tout le monde fait pareil ! »

*Gong Gong*, un son étouffé résonna dans le pont.

Shidou était probablement en train de taper sur l'interphone.

Regardant à l'écran, la fille avait ses bras croisés, et était en train de se taper le coude impatiemment.

Kotori examina rapidement l'écran. Il n'y avait rien d'utile. *Haaa*, elle laissa échapper un gros soupir.

Ses subordonnés n'avaient absolument pas la moindre idée. Déçu, Kotori secoua sa tête.

Elle regarda la magnifique apparence de la fille. Un prénom qui lui irait à merveille serait à la fois quelque chose d'élégant et de raffiner dans un style ancien. Oui, comme...

« Tome. »

« Tome ! Ton prénom sera Tome ! »

Aussitôt que Shidou le dit, une lumière purement rouge brilla dans la salle de contrôle, et un bruit *pii pii* commençait à résonner.

« Alerte verte, mécontentement ! »

Un membre de l'équipage éleva sa voix tout en ayant l'air paniqué.

À ce moment-là, les points d'affections diffusés sur le grand écran chutèrent rapidement.

Suivant cela, en face des pieds de Shidou dans l'écran, *zugagagagagagagan !*, des petites balles de lumières s’abattirent rapidement par terre telle une mitrailleuse.

« Nuwahhhhhhhhh ?! »

« … Kotori ? »

Questionna Reine.

« Hum ? C'est bizarre. Je pensais que c'était un superbe nom avec un style ancien. »


« … Je ne sais pas pourquoi, mais on aurait dit que tu te moquais de moi. »

Dit la fille tandis que des veines éclataient dans son front.

« … ! D-Désolé... Attend un peu. »

Réfléchissant calmement dessus, Tome était clairement hors de question. Tout en s’accroupissant et en regardant la fumée s’élevait du sol, Shidou maudissait sa propre étourdisse. Nos excuses envers toutes les vieilles femmes de la nation, mais ce n'est plus un prénom approprié pour les filles d'aujourd'hui.

Ou plutôt en premier temps, il n'avait jamais considéré le fait qu'il allait devenir parrain à travers une rencontre soudaine. Qu'importe à quel point il essayait de se calmer, qu'en il y pensait sa vision commençait à devenir floue. Cependant, il n'y avait aucun moyen qu'il parvienne à soudainement trouver le nom d'une fille. Un nom, un nom, un nom... Il survola les noms féminins de celles qu'il connaissait. Mais il n'avait pas beaucoup de temps. Tandis qu'il y réfléchissait, le visage de la fille montré du mécontentement.

« … To-Tohka. »

Depuis la bouche soucieuse de Shidou, le nom sortit.

« Mm ? »

« C-C'est... comment ? »

« ... »

Après un moment de silence...

« Oh eh bien. C'est mieux que Tome. »

Voyant cela, Shidou eut un sourire difficile et amer et se gratta l'arrière de sa tête.

Cependant... Un plus grand regret se forma au plus profond de sa pensée.

Après tout, c'était parce qu'ils se sont rencontrés la première fois le 10 Avril[43], quel simple prénom.

« … Qu'est-ce que je fais... »,

« Tu as dit quelque chose ? »

« Ah, non, rien... »

Il agita ses mains. La fille semblait légèrement curieuse, mais elle n'insista pas.

Immédiatement, elle partit vers Shidou aux pas de course.

« Alors... Tohka, comment tu l'écris ? »

« Ahh, ça... »

Shidou marcha vers le tableau, saisit un morceau de craie, et écrit « 十香 ».

« Hmm. »

Avec un petit hochement de tête, la fille imita Shidou et traça sur le tableau avec son doigt.

« Ah, si tu n'utilises pas de la craie alors les mots... » commença-t-il à dire, mais il arrêta ses mots.

La surface touchée par le doigt de la fille était nettement découpée, et les deux mots "十香" restèrent grossièrement incrustés.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« … Rien. »

« Je vois. »

Disant cela, la fille fixa du regard les mots qu'elle a écrits pendant un moment, et donna un léger hochement de tête.

« Shidou. »

« Q-Quoi ? »

« Tohka. »

« Hein ? »

« Tohka. C'est mon nom. Ce n'est pas merveilleux ? »

Ah, ahh...

C'était d'une certaine manière... embarrassant. De différente manière.

Déviant légèrement son regard, Shidou se gratta la joue.

Cependant, la fille, Tohka, bougea une nouvelle fois ses lèvres.

« Shidou. »

… Même Shidou comprenait les intentions de Tohka.

« To-Tohka... »

Shidou appela ce nom, et semblant satisfaite, les bords des lèvres de Tohka tournèrent vers le haut.

« ... »

Son cœur bondit.

Maintenant qu'il y pense, c'était la première fois, qu'il voyait le sourire de Tohka.

Puis, à ce moment-là.

« …? »

Soudainement, l'établissement scolaire fit face à d'énormes explosions et des tremblements.

Il supporta instantanément son corps avec sa main contre le tableau.

« Qu-Qu'est-ce que... ?! »

« Shidou, baisse-toi par terre. »

La voix de Kotori résonna dans son oreille droite.

« Hein... ? »

« Vite. »

Ne savant pas ce qu'il se passe, Shidou fit comme on lui dit et se posa par terre.

L'instant d'après, *gagagagagagaga...*, un son bruyant résonna, brisant les fenêtres de la salle de classe toutes en même temps, et créant un nombre inimaginable de trou fait par des balles dans le mur derrière. C'était comme une scène d'action dans un film sur la mafia.

« C-C'est quoi nom de dieu... ! »

« On dirait une attaque depuis l'extérieur. Probablement pour tenter de faire sortir l'esprit… Ahh, ou peut être que c'est pour faire effondrer le bâtiment scolaire, et ainsi se débarrasser des endroits où l'Esprit pourrait se cacher. »

« Quo... , c'est absurde... ! »

« Mais quand même, c'est au-delà de mes prévisions. Pour eux d'en venir avec une tactique si agressive. »

Puis, Shidou leva sa tête.

Tohka avait une expression qui semblait être la même que celle qu'elle avait auparavant avec Shidou, regardant fixement de l'autre côté des fenêtres brisées.

Inutile de le dire, les balles étaient inefficaces contre Tohka, même les fragments de verres brisés ne pouvait la toucher.

Cependant, ce visage semblait grandement souffrir.

« … Tohka ! »

Sans s'en apercevoir, Shidou hurla son nom.

« ... »

Avec étonnement, le regard de Tohka se déplaça de l'extérieur vers Shidou.

Même maintenant, des coups de feu accablants étaient en train de résonner, mais l'attaque sur la salle de classe de la 2-4 s’arrêta un moment.

Tout en se préparant à la prochaine attaque, il se mit debout. Puis, Tohka baissa sombrement ses yeux.

« Dépêche-toi et cours, Shidou. Si tu restes avec moi, tu vas être touché par tes camarades humains. »

« ... »

Shidou restait silencieux, et se serra la gorge...

Certainement, il devrait fuir. Mais...

« Tu as deux choix : fuir ou rester. »

Il entendit la voix de Kotori. Après avoir un peu hésité,

« … Comment est-ce que je peux fuir, à un moment pareil... »

« Tu es tellement un idiot. »

« … Dit ce que tu veux. »

« C'était un compliment… Je vais te donner quelques bons conseils. Si tu ne veux pas mourir, alors reste aussi proche de l'Esprit que possible. »

« … OK. »

Formant une ligne droite avec ses lèvres, Shidou s'assit en face des pieds de Tohka.

« Hum... ? »

Les yeux de Tohka s'ouvrirent grandement.

« Qu'est-ce que tu fais ? Dépêche-toi et... »

« Je sais ça... ! Mais là maintenant, c'est l'heure de notre conversation. Quelque chose du genre, ne t'inquiète pas pour ça… Tu veux des informations à propos de ce monde non ? Si c'est quelque chose que je peux répondre, alors qu'importe le nombre de questions que tu as j'y répondrai. »

« … ! »

Tohka fut surprise pendant un instant, et puis elle s'assoit, en face de Shidou.

Partie 3[edit]

« ... »

Son corps enveloppé dans une tenue de câblages, Origami était en train de tenir une gatling géante à deux mains.

Se préparant à appuyer sur la gâchette pour tirer, une quantité inimaginable de balles furent éparpillées dans l'établissement scolaire.

Comme son territoire était étendu, elle ne ressentait quasiment pas le recul, mais c'était à l'origine une gatling de large rayon qui serait montée sur un véhicule dans un champ de bataille. Faisant face au bombardement de tous les cotés, l'établissement scolaire se remplissait progressivement de trous.

Cependant... ce n'était pas un équipement anti-Esprit qui utilisait le Realizer. C'était simplement une arme pour détruire le bâtiment et forcer l'Esprit à sortir.

« … Alors ? Est-ce que l'Esprit est enfin sorti ? »

Venant de l'interphone à l'intérieur du casque, la voix de Ryouko pouvait être entendue.

Ryouko était juste à côté d'Origami, mais en plein milieu des coups de feu, sa voix ne pouvait pas l'atteindre.

« Je ne peux toujours pas le confirmer. » sans abandonner l'attaque, elle répondit.

Tout en continuant sa fusillade, Origami ouvrit grandement ses yeux et balaya l'établissement scolaire qui s'écroulait.

Ils étaient à une distance où il serait normalement impossible de voir quelque chose, mais avec son territoire étendu, Origami pouvait actuellement même lire les mots présents sur les annonces attachées sur le tableau d'affichage sur le côté du bâtiment.

Ensuite... Origami referma légèrement ses yeux.

Classe 2-4, la salle de classe d'Origami.

À cause de leurs attaques, le mur extérieur était complètement détruit, et elle vit la silhouette de la cible, de l'Esprit.

Cependant...

« … Mm ? C'est... »

Dit Ryouko d'une voix douteuse.

Après tout, à l'intérieur de la salle de classe, en plus de celle de l'Esprit, la présence d'un humain, qui semblait être un jeune homme, était confirmée... Probablement un élève qui avait été trop lent pour s'échapper.

« Qu-Qui est-ce ? Se fait-il attaquer... ?

Tout en se fronçant les sourcils, Ryouko laissa échapper sa voix.

Cependant, comme si elle ne l'avait pas entendue, Origami continuait de regarder fixement la salle de classe.

Elle avait l'impression que la silhouette du jeune homme à côté de l'Esprit lui était familière.

« ... ! »

Les yeux d'Origami s'ouvrit grandement.

Après tout... le jeune homme était son camarade de classe, Itsuka Shidou.

« … Origami ? »

Venant de derrière elle, Ryouko l'appela d'une voix perplexe.

Cependant Origami ne répondit pas, elle donna simplement une commande dans sa tête.

Une commande pour que le Realizer qui enveloppe son corps lui permet de se déplacer le plus rapidement possible.

« Tu fais quoi, Origami ?! »

« — C'est dangereux. S'il te plaît évite d'agir hasardeusement toute seule. »

Comme prévu, ils remarquèrent l’anomalie. Les transmissions de Ryouko et du quartier général arrivèrent à peu près en même temps.

Cependant Origami ne pouvait être arrêtée. Elle lâcha immédiatement le gatling, tirant la lame laser Anti-Esprit de courte portée <No Pain>[44] de sa taille, et chargea vers l'école.

Partie 4[edit]

A l'intérieur d'une salle de classe faisant face à une pluie de balle, Shidou était en train de regarder et de parler avec une fille.

… Évidemment, c'était la première fois qu'il vivait une telle expérience dans sa vie.

Probablement dut aux pouvoirs de Tohka, un nombre inimaginable de balle, comme si ils les évitaient, perçaient l'établissement scolaire.

Mais déjà, pouvoir voir des balles passaient en face de ses yeux n'était pas quelque chose qu'on l'on pouvait vivre tous les jours. Il avait l'impression que s'il bougeait à peine un peu il serait touché, alors Shidou resta parfaitement immobile tandis qu'il continuait la conversation.

Le contenu de la conversation n'avait rien de spécial.

Tohka lui posait des questions qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de demander à qui que ce soit, et Shidou répondait. Ce simple échange était juste suffisant pour donner un heureux sourire à Tohka.

Depuis exactement combien de temps ont-ils parlé... Quand à l'intérieur de l'oreille de Shidou, il entendit la voix de Kotori.

« Les nombres se sont stabilisés. Si c'est possible, essaye de lui poser une question aussi Shidou. On a vraiment besoin de ses informations sur les Esprits. »

Ayant reçu l'ordre, Shidou y réfléchit un peu dessus, puis se mit à parler.

« Hé... Tohka. »

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Juste exactement... quel genre d'être es-tu ? »

« Hm ? »

À la question de Shidou, Tohka fronça ses sourcils.

« … Je ne sais pas. »

« Tu ne sais pas… ? »

« C'est la vérité. Il n'y a rien que je puisse faire à propos de ça... Je ne sais plus exactement quand c'était, mais je suis soudainement née ici. C'est ça. Mes souvenirs sont déformés et vagues. Je n'ai aucune idée à propos de ce genre de chose comme quel genre d'être je suis. »

« A-Ah bon... ? » dit Shidou tout en se grattant la joue, et Tohka fit la moue et croisa ses bras.

« C'est comme ça. Je suis soudainement née dans ce monde, et à ce moment-là le groupe mecha mecha était déjà en train de danser dans le ciel. »

« Le groupe... Mecha mecha ? »

« Ces gens agaçants qui volent autour. »

Il semblerait qu'elle était en train de parler de l'AST. Involontairement, Shidou donna un sourire ironique.

Puis, venant de l'interphone, un léger son électronique comme le bruit quand vous répondez juste à un jeu télévisé de quiz résonnait.

« C'est le moment, Shidou ! »

« Hum... ? De quoi ? »

« La barre d'humeur de l'Esprit est déjà au-dessus de 70. Si tu veux faire quelque chose c'est le moment. »

« Faire quelque chose... et je dois faire quoi ? »

« Mm, c'est vrai. Pour le moment... essaye de l'inviter à un rendez-vous ? »

« Hum... ?! »

Entendant les mots de Kotori, Shidou laissa échapper accidentellement sa voix.

« Mm, qu'est-ce qu'il y a Shidou ? » répondit Tohka en entendant la voix de Shidou, en le regardant.

« ... ! Ne t'inquiète pas. »

« ... »

Bien qu'il tenta précipitamment de le cacher, Tohka fixa du regard Shidou avec ses yeux exprimant sa curiosité.

« Invite-la à la fin. Le meilleur moyen pour augmenter votre intimité c'est de vous lâcher comme ça après tout. »

« ... Même si tu dis ça, le moment où elle apparaît il y a l'AST... »

« C'est d'autant plus la raison. La prochaine fois qu'elle apparaît, je te laisserai t'échapper avec elle vers un gros bâtiment. L'aquarium, le théâtre ou un grand magasin, je te laisse le choix. S'il y a un bâtiment souterrain alors c'est encore mieux. Si tu fais ça, alors l'AST ne pourra probablement pas vous gêner. »

« ...M-mm. »

« Qu'est-ce que tu es en train de murmurer depuis un moment… ! Un plan pour m'éliminer après tout ?! »

« N-Non, non ! C'est un malentendu ! »

Il arrêta précipitamment Tohka, dont les yeux devinrent tranchant et des boules de lumière apparurent du bout de ses doigts.

« Alors dit-le moi. Tu disais quoi ? »

« Guh... »

Grognant tandis que de la sueur coulait sur son visage, une voix l'insistant à le faire résonnait dans l'oreille droite de Shidou.

« Allez, accepte-le à la fin. Rendez-vous ! Rendez-vous ! »

À ce moment-là les membres de l'équipage dans le pont était probablement aussi stimulés, comme de l'autre coté de l'interphone, un grondement comme un chant de rendez-vous pouvait être entendu.

« Ren•dez•vous »

« Ren•dez•vous »

« Ren•dez•vous »

« Raah j'ai compris à la fin ! »

Shidou abandonna et cria.

En réalité, ce n'était pas qu'il ne comprenait pas les raisons de Kotori, il savait que c'était important de préparer le terrain pour la prochaine rencontre... mais bon, vous savez, c'est un peu gênant.

« Hé, Tohka. »

« Mm, qu'est qu'il y a ? »

« Hu-Hum... la prochaine fois. »

« Mm ? »

« Est-ce que tu ne voudrais pas... allez à un rendez-vous avec moi ? »

« C'est quoi un rendez-vous ? »

« C-C'est... »

Pour une raison ou une autre il se sentait très gêné, tandis qu'il détournait son regard et se grattait la joue.

Puis, à ce moment-là, dans son oreille droite, la voix légèrement plus forte de Kotori entra.

« ... Shidou ! L'AST arrive ! »

« Hum... ?! »

Dans un volume que Tohka en face de lui pouvait probablement entendre, Shidou ne fit pas attention et s'exprima haut et fort.

Pendant un certain temps ; à l'extérieur de la salle de classe qui dégager une impression de pleine air, Origami apparut.

« ... ! »

En un instant, les émotions de Tohka devinrent plus sombre, et elle tendit sa main vers elle.

Puis, sans perdre de temps, depuis la machinerie peu raffinée dans sa main, une lame laser apparut, tandis qu'Origami chargeait vers Tohka.

Des étincelles, comme ceux produit dans un atelier de soudage, s’éparpillaient autour de la zone.

« Ku— »

« ... Quelle grossièreté ! »

Tohka laissa échapper un cri, se débarrassant d'Origami avec la main qui a arrêtée la lame de lumière.

« ... »

Se serrant un peu les dents, Origami fut projetée en arrière... Mais, elle corrigea immédiatement sa posture, et atterrit à la perfection sur le sol remplit de trou.

« Tch... C'est encore toi. » dit Tohka, comme si remplit de haine, secouant légèrement la main qui vient d’arrêter la lame de lumière.

Origami jeta un coup d’œil à Shidou, puis donna un soupir comme si elle était rassurée.

Cependant elle prépara immédiatement son arme inhabituelle et lança un regard froid vers Tohka.

« ... »

Voyant son état, Tohka jeta discrètement un coup d’œil à Shidou, puis enfonça son talon sur le sol en-dessous de ses pieds.

« — <Roi du MassacreSandalphon> ! »

Instantanément, le sol de la salle de classe se gonfla, et de là le trône apparut.

« Qu... »

« Shidou, retraite ! Laisse le <Fraxinus> te récupérer tout de suite. Si c'est possible essaye de partir avec elle ! »

Shidou resta immobile, abasourdi, et puis il entendit le cri de Kotori.

« Même si tu dis ça... »

Tohka tira l'épée de l'arrière du trône, et donna un coup d'épée vers Origami.

L'onde de choc venant de cette unique attaque, souleva très facilement le corps de Shidou, et le projeta hors de l'école.

« Uwahhhhhhhh ?! »

« Super ! »

En même temps que la voix de Kotori résonnait, le corps de Shidou était enveloppé d'une sensation de légèreté.

Tout en ressentant une étrange sensation de flotter, Shidou fut récupéré par le <Fraxinus>.



Chapitre 4 : Rendez-vous Surprise[edit]

Partie 1[edit]

« … Ah ben ouais, normalement on ferme l'école s'il lui arrive un truc comme ça. »

Shidou descendait la route raide en face de l'école tout en se grattant l'arrière de sa tête.

C'était le lendemain, après avoir rencontré l'Esprit nommé Tohka.

Shidou était allé à l'école comme d'habitude, et dès qu'il a vu le portail verrouiller et le bâtiment scolaire qui avait été réduit à un tas de gravats, il soupira devant sa stupidité.

Il était là quand l'école fut détruite, alors normalement, quiconque serait capable de deviner sa fermeture... mais quand on assiste à une scène si irréaliste, c'était possible qu'il avait inconsciemment perdu toute sa tête.

En plus, il avait passé toute la nuit en réunion avec les autres, à revisionner la vidéo enregistrée de sa conversation avec Tohka et à y réfléchir dessus, alors il avait surement du mal à réfléchir à cause du manque de sommeil.

« Pfff... Je suppose que je dois au moins faire un peu les courses alors. »

Laissant échapper un simple soupir, il se tourna vers une direction différente que celle vers sa maison.

Il est vrai qu'il ne leur reste plus d’œuf et de lait, et juste retourner directement à la maison lui semblait d'une certaine manière bizarre.

Cependant... en l'espace de même pas quelques minutes, Shidou s'arrêta de nouveau.

Il y avait un panneau sur la route où il était écrit : « Ne pas entrer. »

« Oh, la route est fermée... ? »

Mais même si le panneau n'était pas là, c'était aussi clair que le jour que la route était inutilisable.

Le sol asphalté a été réduit en morceaux, les murs de béton ont été fragmentés, et même l'immeuble s'est effondré.

C'était comme si une guerre avait eu lieu ici.

« … Ah, c'est... »

Il se rappelait de cet endroit. C'était une partie de l'endroit où c'est produit la déchirure spatiale, celle qui lui a permit de rencontrer Tohka.

Il semblerait que les forces de réparation ne s'en étaient pas encore occupés, comme la scène désastreuse n'avait pas changé en dix jours.

« … »

Lorsqu'il se rappela l'apparence de la fille, il laissa échapper un petit soupir.

… Tohka.

L'Esprit ; la fille qui a amené quatre désastres ; qui n'avait pas le moindre nom jusqu'à hier.

Hier, après avoir discuter avec elle beaucoup plus longtemps qu'auparavant, le pressentiment de Shidou était juste.

La fille possédait bel et bien une quantité inimaginable de pouvoir.

Au point que toutes les organisations du monde étaient d'accord pour la considérer comme une menace.

Le paysage s'étalant devant lui en était une preuve.

Quelque chose comme ça ne pouvait vraiment pas être laisser au hasard.

« … dou... »

Mais en même temps, il n'y avait aucun moyen qu'elle puisse utiliser ce pouvoir imprudemment, comme un monstre sans pitié et irréfléchi.

« … i, dou... »

Shidou détestait ce visage mélancolique qu’elle portait. Il ne pouvait pas du tout le tolérer.

« Hé, Shidou... »

… Eh bien, ses pensés circulaient dans sa tête, alors avant qu'il ne s'en rende compte, il a fini par rebrousser tout le chemin jusqu'au portail de l'école.

« … Arrête de m'ignorer ! »

« … Hum ? »

Une voix résonna, de l'autre coté de la zone verrouillée.

Shidou pencha sa tête dans la confusion.

Comme si elle coupait en deux l'air glacé, c'était une belle voix.

C'était semblable à une voix qu'il avait entendue quelque part... pour être plus précis, à l'école la veille.

… C'était une voix qui n'avait pas prévue d'entendre à un tel moment et à un tel endroit.

« U-Umm... »

Shidou focalisa son regard dans cette direction alors qu'il comparait la voix qu'il venait juste d'entendre avec celle de ses propres souvenirs.

Et ensuite, son corps tout entier se figea.

Elle était pile en face de ses yeux.

Une fille était légèrement penchée au sommet de la montagne de débris, portant une tenue qui n'était clairement pas adéquat à son environnement.

« T-Tohka ?! »

En effet, à moins que les yeux ou l'esprit de Shidou lui jouait des tours, le fille était sans aucun doute l'Esprit qu'il avait rencontré à l'école la veille.

« Alors tu le remarque enfin, i~diot i~diot. »

Le visage de la fille, assez beau pour envoyer des frissons au dos d'une personne, était teint de mécontentement. Elle frappa avec son pied le tas de débris avec un *thump*, et s'approcha de Shidou le long du chemin asphalté à peine intact.

Probablement parce que c'était sur son chemin, Tohka éjecta d'un coup de pied le panneau "Ne pas entrer" avec un grognement et arriva en face de Shidou.

« Q-Qu'est-ce que tu fais, Tohka... ? »

« … Mm ? Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Pourquoi tu es à un tel endroit... ?! »

Shidou jeta un coup d’œil derrière lui tout en criant, et vit la présence de diverses personnes comme un groupe de femme en train de parler et un voisin qui était en train de promener son chien.

Personne n'était en train de prendre refuge dans un abri. Cela veut dire, l'alerte à la déchirure spatiale n'avait pas sonné.

En gros, cela veut dire que ni le <Ratatoskr> et ni l'AST n'ont détectés de signe précurseur avant l'apparition de l'Esprit.

« Même si tu me le demandes pourquoi... »

Cependant, la personne elle-même ne semblait pas du tout se soucier de sa situation étrange. Elle croisa ses bras, comme si elle ne savait pas pourquoi Shidou était en train d'en faire tout un plat dessus.

« Tu n'es pas celui qui m'a invité, Shidou ? À ce... rendez-vous. »

« Quo... »

Les épaules de Shidou tremblèrent face à sa déclaration irréfléchie.

« T-Tu t'en souviens... ? »

« Hm ? Comment, tu penses que je suis une idiote ou quoi ? »

« Non, ce n'est pas ce que je voulais dire... »

« … Hmph, qu'importe. Plus important Shidou, allons-y à ce rendez-vous à la fin. Rendez-vous rendez-vous rendez-vous rendez-vous. »

Tohka ne s’arrêta pas de répéter le mot "rendez-vous" avec une unique intonation.[45]

« J-J'ai compris ! J'ai compris, alors arrête de répéter ce mot ! »

« Hein, pourquoi ? … Ah, Shidou, ne me dit pas que tu as pris l'avantage du fait que je ne sais pas ce que ça veut dire, et que tu m'as appris un mot indécent et obscène ? »

Avec ses joues colorées rouges vives, Tohka dressa ses sourcils.

« … ! Pas du tout, pas du tout ! C'est un mot complètement pur ! »

Il se gratta la joue quand il dit ça.

C'était un peu un mensonge. Aussi loin que les humains étaient concernés, c'était un mot qui pouvait être extrêmement impur.

Shidou se retourna de coté avec un regard gênant.

Les femmes étaient en train de ricaner, le regardant comme si elles venaient de voir quelque chose de charmant.

Eh bien, il y avait également aussi un peu de doute mélangé dans leur regard, à cause de l'apparence bizarre de Tohka.

« … Mm ? »

Tohka semblait avoir également remarquer leur regard. Elle se cacha derrière Shidou, et elle les regarda intensément.

« … Shidou, ce sont qui ? Des ennemies ? Dois-je les tuer ? »

« Hu... Hum ?! »

Les épaules de Shidou tremblèrent à cause des mots que Tohka venait de lâcher sans prévenir.

« Non, non, non, pourquoi est-ce que tu dis ça ? Ce sont juste des femmes tout à fait ordinaire. »

« Qu'est-ce que tu es en train de dire, Shidou ? Ces regards pétillants et enflammés... ça ne ressemble pas à ceux des oiseaux de proie ? Il n'y a aucun moyen que je ne sois pas leur cible... Elles pourraient devenir problématiques à l'avenir si on les laisse faire. Je pense que c'est mieux si on s’occupe d'elles tout de suite. »

… Eh bien, il est vrai que leurs yeux scintillaient, mais...

En premier temps, il doit trouver un nouveau sujet de conversation.

« Ne t'inquiète pas. Ne te l'ai-je pas dis ? Il n'y a pas beaucoup d'humains qui t'en veulent. »

« … Hmph. »

Bien que Tohka ne baissa toujours pas sa garde, au moins elle avait l'air de se calmer.

« Qu'importe. Alors, à propos de ce rendez-vous... »

« Avant ça, allons ailleurs, d'accord ? » dit Shidou à Tohka, qui reparla de ça nullement intimidée, et partit précipitamment.

« Mm. Hé, Shidou, où on va ! »

Tohka le suivit juste après, et éleva sa voix de mécontentement tout en marchant derrière lui.

Accompagné de Tohka, Shidou entra dans une ruelle désertée, et laissa finalement échapper un soupir de soulagement.

« Alors tu t'es calmé. Sheesh, quelle étrange personne. Qu'est-ce qu'il y a qui cloche ? »

Tohka fronça ses sourcils de déception.

« Tohka... Qu'est-ce qu'il s'est passé après tout ces trucs hier ? »

Il avait plein de question qu'il aimerait pouvoir poser, mais la première qui sortit de sa bouche fut celle-là.

Les lèvres de Tohka bougèrent d'un air légèrement renfrogné.

« Rien, vraiment, c'était juste comme d'habitude. Je balance mon épée qui ne coupe rien du tout, je tire avec mon canon qui ne touche rien du tout… Et au final, mon corps disparaît comme ça. »

« … Disparaît ? »

Shidou pencha sa tête, perplexe.

Maintenant qu'il y pense, Kotori et les autres avaient ce genre de pressentiment, mais ils ne comprenaient pas vraiment comment cela marchait.

« C'est juste comme voyager d'un monde à un autre. »

« Q-Quelque chose comme ça existe... ? C'est quel genre d'endroit ? »

« Je ne sais pas vraiment. »

« … Quoi ? »

Shidou fronça les sourcils à sa réponse.

« L'instant où j'arrive là-bas, je rentre naturellement dans un état semblable à un sommeil profond. De ce que je m'en souviens, c'était comme si j’errais autour d'un endroit ténébreux… Pour ma part, c'est comme s'endormir. »

« Alors, est-ce que tu viens dans ce monde quant tu te réveilles ? »

« Ce n'est pas totalement ça. »

Tohka secoua sa tête et continua.

« En premier temps, je ne pouvais jamais choisir quand venir ici, je suis envoyée ici au hasard et je reste coincée de ce coté. Eh bien, je suppose que c'est comme être brusquement réveillé. »

« … »

Shidou retint son souffle.

Il comprenait que les déchirures spatiales se produisaient quand les Esprits apparaissaient dans ce monde, mais si ce que Tohka disait était vrai, alors ce n'était pas de leur propre plein gré qu'ils apparaissaient ici.

Dans ce cas, les déchirures spatiales ne sont-elles pas justement un genre d'accident ?

Forcer la responsabilité à Tohka, aux Esprits, est trop irraisonnable qu'importe la manière que l'on regarde ceci.

À ce moment-là, une question supplémentaire traversa l'esprit de Shidou.

Il y avait une partie de l'histoire de Tohka à l'instant qui ne convenait pas vraiment à ce qu'elle disait.

« … Qu'est-ce que tu veux dire par "pouvais" ? C'était différent aujourd'hui ? »

« … »

Les joues de Tohka eurent un léger mouvement convulsif, sa bouche se courba, et elle dévia son regard vers une pente.

« Hmph, c-comme si je le savais. »

« Réponds-moi correctement. Ça peut être quelque chose de très important. »

Mais Shidou insista.

C'était ainsi : si Tohka était venue dans ce monde de son plein gré aujourd'hui, alors ça pourrait être la raison pour là quel il n'y a pas eu de déchirure spatiale.

Mais pour une raison ou une autre, les joues de Tohka devenaient légèrement rose, et son regard était tranchant.

« Tu es si têtu. Cette conversation est déjà finie. »

« Non, mais... »

Shidou commença à parler, mais Tohka piétina le sol avec un pied.

L’asphalte où elle a mis son pied s'illumina immédiatement, et des rayons de lumière furent émis de là.

« Houa... ?! »

Quand la lumière toucha Shidou, il s'éparpilla en un feu d'artifice avec un crépitement.

« … Allez, dépêches-toi et dis-moi ce qu'un rendez-vous veut dire. » dit impatiemment Tohka.

« … Gah. »

Face à ce ton intransigeant, Shidou ne pouvait rien faire et devint silencieux.

S'il lui posait d'avantage de question, cela résulterait à un rayon de lumière comme hier.

Shidou prit son temps pour réfléchir avant de parler.

« … C'est quand un garçon et une fille sortent et s'amusent ensemble... je crois. »

« Ah bon ? »

Tohka le fixa du regard, comme si elle était en admiration devant la déception que c'était.

« O-Ouais... »

Même s'il dit ça, il était encore préoccupé car il n'était jamais allé à un rendez-vous aussi.

Autrement dit, il ne connaissait que quelques bricoles grâce aux mangas et aux feuilleton, c'est tout.

Mais Tohka rouspéta avec ses bras croisés sur sa poitrine.

« … Alors en gros, hier tu disais que tu voulais t'amuser avec moi, juste nous deux ? »

« … E-Eh bien... oui... je suppose. »

Pour une raison ou une autre, c'était 20% plus embarrassant quand il le disait ainsi. Il répondit tout en se grattant la joue avec un air gêné.

« Je vois. »

Les joues de Tohka rougirent légèrement tandis qu'elle hocha de la tête, et elle prit de large foulée depuis la ruelle.

« H-Hé, Tohka... »

« Quoi, Shidou ? On ne va pas sortir s'amuser ? »

« … ! Tu es d'accord avec ça... ? »

« Tu n'as pas dis que tu le voulais ? »

« Ah... Eh bien, c'est vrai, mais... »

« Alors dépêches-toi, ou sinon je vais changer d'avis. », dit Tohka tandis qu'elle se remit à marcher.

Et puis, Shidou réalisa un énorme problème.

« T-Tohka ! Tes vêtements ne sont pas bon… ! »

« Quoi ? »

Les yeux de Tohka s’élargirent, extrêmement surprise, quand Shidou dit cela.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec mes vêtements ? C'est mon armure et mon territoire. Je ne tolérerais pas tes insultes. »

« Tu attires trop l'attention comme ça... ! Même l'AST le découvrira ! »

« Mm. »

Ayant l'air d'avoir réalisé que ça risque d'être effectivement problématique, Tohka eut un visage déplaisant.

« Qu'est-ce que je dois faire alors ? »

« Eh bien, tu dois changer tes vêtements, mais... »

Une unique goutte de sueur ruissela de la joue de Shidou. Il n'y avait aucun vêtement pour femme ici, et faire tout le chemin vers un magasin risque d'être difficile aussi.

Et également, son porte-monnaie n'était pas si rempli.

Tout en se creusant la tête pour des idées, Tohka s'exprima impatiemment.

« Quel genre de vêtement serait bon ? Juste dis-le moi. »

« Hein ? Ah... »

Même si elle lui demandait quel genre, il n'arrivait pas à avoir la moindre idée pour le moment.

Mais à cet instant-là, un uniforme familier passa à travers son champ de vision.

« Ah... »

Une lycéenne qu'il ne reconnaissait pas se balader le long de la rue avec un visage fatigué.

C'était probablement une élève qui pour une quelconque raison, ne savait pas que l'école était fermée, tout comme Shidou.

« Tohka, par-là. Des vêtements comme ça seraient probablement bons. »

« Mm ? »

Tohka regarda vers la direction que Shidou lui montra du doigt, et plaça sa main sur son menton.

« Hmm, je vois. Alors ça serait donc bon, hum ? » dit Tohka.

Elle leva bien fort son index et son majeur de sa main droite en même temps.

Puis, une boule de lumière noir apparut du bout de ses doigts, visant la lycéenne.

« Attends, tu penses faire quoi ?! »

Nerveux, Shidou frappa la main de Tohka.

À ce moment-là, la photosphère tirait des doigts de Tohka, rafla les cheveux de l'élève, et frappa le mur derrière elle.

Un *thunk* étouffé résonna, et des petits fragments du mur s'éparpillèrent autour.

« Eek... ?! »

Les épaules de la fille tremblèrent devant le soudain événement, et elle regarda frénétiquement autour d'elle.

Mais comme si elle en concluait que c'était parce qu'elle était à moitié endormie, elle inclina sa tête de confusion et partit.

« Qu'est-ce que tu fais ? Tu m'as fais raté. »

« Ce n'est pas du tout ce que tu devrais direeeeeeee ! C'est ma ligne ! »

« J'étais sur le point de l’assommer et de lui prendre ses vêtements, mais... »

Tohka inclina sa tête comme si elle demandait ce qui clochait avec ça.

Shidou laissa échapper un profond soupir du fin fond de son ventre, et plaça sa main contre son front.

« Écoute, Tohka. Tu ne peux pas attaquer les gens. Tu ne peux juste pas faire ça. »

« Pourquoi pas ? »

« … Ça ne t'ennuyait pas quand l'AST t'attaquait ? Écoute-moi... tu ne dois pas faire les choses que les gens ne vont apprécier pas. »

« … Hmpf. »

Les lèvres de Tohka se nouèrent d'insatisfaction quand Shidou dit cela.

Plutôt que de ne pas être du même avis que lui, il semblerait qu'elle n'appréciait pas trop sa façon de lui parler comme si elle était un enfant.

« … Je comprends. Je m'en souviendrai. » dit Tohka en acceptant, avec cette expression.

Ensuite, elle leva légèrement son visage comme si elle se souvenait de quelque chose, et dit :

« … On n'a pas le choix. Je vais devoir moi-même m'occuper de ses vêtements, d'une manière ou d'une autre. »

Avec ça, elle claqua ses doigts.

Pile quand elle fit ça, la robe qu'elle portait commença à se dissoudre dans l'air... ou il semblerait, mais ensuite comme si c'était en train d'être remplacé, des particules de lumière se rassemblèrent autour d'elle, s'enroulant autour de son corps et formant une nouvelle silhouette.

Après quelques secondes, Tohka se tenait debout, vêtue du même uniforme du Lycée Raizen que la lycéenne.

« Qu... C'est quoi ça ? »

« J'ai défait mes vêtements et j'en ai créé des nouveaux. J'ai juste copié ce que j'ai vu alors les détails risque d'être mal fait, mais ça ne devrait pas être un problème. » dit Tohka tandis qu'elle croisa ses bras avec un *hmph*.

« Si tu pouvais faire ce genre de truc alors tu aurais dû le faire depuis le début ! » cria Shidou, et Tohka agita ses mains autour comme pour dire "J'ai compris, j'ai compris.".

« Plus important, on va où ? »

« À-À propos de ça... »

Shidou toucha son oreille droite comme si pour chercher de l'aide.

Puis, il le réalisa enfin. En ce moment même, Shidou n'avait pas l'interphone dans son oreille.

Et bien entendu, il n'y avait aucune caméra qui flottait autour.

De toute façon, l'équipage du <Fraxinus> de Kotori n'avait pas du tout détecté la présence de Tohka.

En d'autre mots, ils étaient complètement seuls.

Shidou se sentit un peu étourdi.

Le stress rendit son estomac douloureux.

Il y avait une grosse différence quand Kotori et Reine étaient derrière lui pour lui donner des bons conseils.

« Qu'est-ce qu'il y a, Shidou ? »

« … Rien. »

Shidou prit quelques profondes inspirations, et commença à marcher avec raideur. Peu de temps après, Tohka s'exprima.

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« … Shidou. Tu marches trop vite. Ralentis un peu. »

« … A-Ah, désolé... »

Il réajusta son allure après avoir eu la remarque. Leur vitesse de marche étaient différentes pour commencer, alors c'était juste normal que Shidou se retrouvait au final en face... c'était d'une quelconque manière une étrange impression.

C'était définitivement comment c'était d'accompagner quelqu'un.

Pour Shidou, qui n'est jamais allé nul part avec une fille de sa vie, c'était une nouvelle expérience (au passage, la Kotori sautillant et se pavanant en face de Shidou ne pouvait pas vraiment être utilisé comme une référence).

Pensant ainsi, Shidou jeta un coup d’œil à Tohka en train de marcher derrière lui.

Ce qu'il voyait n'était pas un monstre qui pouvait diviser la terre en deux avec un coup d'épée, mais plutôt une fille ordinaire.

Alors qu'ils quittaient la ruelle et entrait dans une large rue où divers magasins s'alignaient sur les cotés, Tohka fronça ses sourcils et jetait nerveusement des coups d’œil autour d'elle.

« … Q-Qu'est-ce que c'est que tous ces gens. Est-ce qu'ils préparent une guerre ?! » dit Tohka d'une voix sérieuse, tout en restant en alerte dans toutes les directions.

Il semblerait qu'elle soit surprise par le nombre incomparable de gens et de voitures par rapport à ce qu'elle avait l'habitude de voir.

Puis, du bout des doigts de ses deux mains, un total de dix petites boules de lumière apparurent. Shidou l’arrêta précipitamment.

« Comme je l'ai dit ! Il n'y a personne qui veut s'en prendre à toi ici ! »

« … Pour de vrai ? »

« Pour de vrai. »

Dit ainsi Shidou, et Tohka regarda attentivement autour d'elle une nouvelle fois, et supprima les boules de lumière pour le moment.

Puis... de manière imprévue, la prudence qui remplissait le visage de Tohka disparut.

« Hum... ? Hé Shidou, c'est quoi cette odeur ? »

« … Une odeur ? »

Il ferma ses yeux et renifla son environnement, et comme Tohka l'a juste dit, une odeur parfumée subsistait dans l'air.

« Ahh, c'est probablement ça. »

Disant cela, il montra du doigt la boulangerie à droite.

« Ooohh. » dit-elle tout simplement, et Tohka fixa du regard vers cette direction.

« … Tohka ? »

« Mm, qu'est-ce qu'il y a ? »

« Tu veux rentrer ? »

« … »

Demande Shidou, et les bouts des doigts de Tohka avaient des mouvements convulsifs alors qu'un sourire se dessinait sur son visage. Puis pile au bon moment, *guurururu*, l'estomac de Tohka fit un gargouillement. Il semblerait que même les Esprits pouvaient avoir faim.

« Si Shidou veut rentrer alors je serais obliger de te suivre. »

« … Je veux y aller. Je veux vraiment y aller. »

« Ah bon, alors je n'ai pas le choix ! » répondit Tohka, d'une manière excessivement joyeuse, et ouvra triomphalement la porte de la boulangerie.


« ... »

Cacher dans l'ombre des murs, Origami regardait fixement le couple en train de parler en face de la boulangerie, et sans changer d'un moindre millimètre l'expression sur son visage, elle laissa échapper un léger soupir.

Elle était allée à l'école juste pour découvrir qu'elle était fermée, et sur le chemin du retour, elle avait remarqué Shidou en train de marcher côte à côte avec une fille.

C'était déjà une situation extrêmement sérieuse. Comme une amante, elle commença discrètement à les suivre.

Cependant... il y avait encore un plus gros problème que ça.

Cette fille, Origami la reconnaissait.

« … L’Esprit. »

Silencieusement, elle murmura.

C'est vrai. Le monstre. L’anormalité. La calamité qui détruira le monde.

La chose qui n'était pas humaine, que le groupe d'Origami était supposé anéantir, était en train de porter un uniforme et de marcher derrière Shidou.

« … »

Mais si elle réfléchissait calmement dessus, une telle chose n'était pas possible.

Avant qu'un Esprit apparaisse, en tant que signe précurseur, une onde de choc d'un niveau anormal aurait été détectée. Il n'y avait aucun moyen que l'équipe d'observation de l'AST l'ait raté.

Mais dans ce cas, l'alerte à la déchirure spatiale aurait du sonner comme la veille, et un ordre lui serrait envoyer.

Origami sortit son portable de son sac et l'ouvrit. Il n'y avait aucun message.

Dans ce cas, alors cette fille n'était pas un Esprit après tout, mais juste quelqu'un qui avait une malheureuse ressemblance avec elle.

« … Ça ne peut pas être ça. »

Rapidement, ses lèvres bougèrent. Il n'avait aucun moyen qu'Origami puissent confondre le visage de l'Esprit avec quelqu'un d'autre.

« ... »

Origami appuya sur quelques boutons dans son portable, ouvrit son répertoire et appela un numéro enregistré.

Puis.

« … AST, Sergent-Chef Tobiichi. A-0613. »

Après avoir déclarée sa position et son code ID, elle ne s'attarda pas à directement dire la raison de l'appelle.

« Envoyez-moi une machine d'observation. »

Partie 2[edit]

« Ah, Reine~. Si tu n'en manges pas alors laisse-les moi. »

« … Mm, d'accord. Sers-toi. »

Kotori tendait sa fourchette, et piqua la framboise dans le plat en face de Reine. Elle amenait ensuite délicatement sa fourchette dans sa bouche, savourant le goût sucré et acide du fruit.

« Mmm, yum. Pourquoi tu n'aimes pas ça, Reine ? »

« … Ce n'est pas acide ? »

Disant cela, Reine avala d'un trait le thé à la pomme rempli avec beaucoup de sucre.

En ce moment même, elles étaient toutes les deux dans un café à l'avenue Tenguu.

Kotori était en train de porter des rubans blancs et son uniforme scolaire, alors que Reine avait une chemise légèrement colorée et un jean.

Kotori était allée à l'école comme d'habitude mais, dû à la déchirure spatiale de la veille, l'école de Kotori avait plus ou moins souffert de quelques dégâts, alors elle était fermée.

D'une certaine manière, rentrer directement à la maison après ça lui semblait quelque peu bizarre, alors elle appela Reine pour pouvoir aller joyeusement manger un morceau.

« … Oh, vu que c'est le bon moment, alors dis-moi. »

Reine se mit à parler comme si elle se souvenait de quelque chose.

« Qu~oi ? »

« … Désolée que ça soit une question si fondamentale, mais Kotori, pourquoi tu l'as choisis pour négocier avec les Esprits ? »

« Mm... »

Entendant la question de Reine, Kotori fronça ses sourcils.

« Tu ne le diras à personne ? »

« … Je le promets. »

D'une faible voix, Reine approuva. Voyant cela, Kotori l'accepta et lui répondit. Murasame Reine était une femme de parole.

« En fait, je ne suis pas liée par le sang avec mon grand frère. C'est une situation digne d'un galge. »

« … Hmm ? »

N'ayant l'air ni amusée ni surprise, Reine pencha légèrement sa tête. Elle analysa rapidement les mots de Kotori, et fit une pose qui semblait demander : "et en quoi ça à voir avec ma question ?".

« C'est pour ça que je t'adore, Reine~. »

« ... »

Reine était perplexe.

« Ne t'en préoccupe pas~… Alors, ensuite. Je me demande quel âge j'avais à ce moment-là, c'était il y a très longtemps, je ne m'en rappelle plus, mais Grand Frère a été abandonné par sa mère biologique, et notre famille l'a accueilli, ou quelque chose comme ça. C'était il y a si longtemps que je ne m'en rappelle plus trop, mais apparemment il causait quelques problèmes au début. C'était à un niveau où il avait l'air de pouvoir partir à tout moment et aller se suicider. »

« ... »

Pour une raison ou une autre, les sourcils de Reine bougèrent de surprise.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« … Rien, s'il te plaît continue. »

« Mm. Eh bien, on ne pouvait pas faire grand chose pour lui. Pour quelqu'un qui n'avait pas encore atteint dix ans, avoir une mère est quelque chose de très important, alors pour mon frère, c'était probablement un gros événement qui reniait totalement son existence… Mais bon, il semblerait qu'après un an sa condition s'est stabilisée. »

Expirant fortement, elle continua.

« Probablement à cause de ça, Grand Frère est étrangement devenu sensible au désespoir qui habite les gens. »

« … Au désespoir ? »

« Mm. Des choses du genre : penser que le monde te renie, que cette personne ne sera jamais aimée par qui que ce soit. Eh bien, en gros comme il était avant. S'il voit quelqu'un de si triste, même s'il ne le connait ni d'Ève ni d'Adam, il irait probablement les aider sans aucune arrière-pensée. »

C'est pourquoi, dirent ses yeux tandis qu'elle les lança vers le bas.

« Alors, je me suis dit, "si c'est lui ?"… La seule personne qui m'est venue à l'esprit pour réconforter les Esprits fut grand frère. »

Dit alors Kotori, et Reine dit « … Je vois. » tout en baissant son regard.

« … Mais ce que je veux entendre, ce n'est pas ce genre de raisonnement. »

« ... »

Aux mots de Reine, les sourcils de Kotori bougèrent de surprise.

« Alors qu'est-ce que tu veux dire ? »

« … C'est pénible quand tu joues à la plus maline. N'essaye pas de me faire croire que tu ne comprends pas ce que je veux dire… Qu'est qu'il est exactement ? »

Reine était la meilleure analyste du <Ratatoskr>. En utilisant les realizers spécialisés, qu'importe la structure matérielle, juste en analysant la répartition de la chaleur corporelle et les mesures des ondes cérébrales, elle pouvait pratiquement comprendre les subtilités des émotions d'une personne.

… Même les pouvoirs cachés et les traits particuliers à l'intérieur d'une personne.

Kotori donna un bruyant soupir.

« Eh bien, au moment où j'ai laissé Grand Frère à Reine, je le savais en quelque sorte que ça allait se produire pourtant~. »

« … Ahh, désolé mais je l'ai un peu analysé… Je pensais que c'était plutôt bizarre d'engager une personne tout à fait normale dans cette stratégie sans une bonne raison. »

« Mm, ça ne me gêne pas vraiment~. En fin de compte, ça va probablement devenir quelque chose que tout le monde connaît de toute façon~. »

Accompagné du bruit d'ouverture de la porte et de la voix de la serveuse s'exprimant "Bienvenue", Kotori haussa ses épaules.

Elle prit ensuite la paille qui était coincée à l'intérieur d'une tasse en face d'elle et suça d'un coup le jus de framboise restant.

Puis...

« Puufghfghghhfgh ?! »

Voyant le couple qui venait juste de rentrer dans le magasin s’asseoir derrière Reine, le jus qu'elle avait sucé dans sa bouche fut éjecté d'une force étonnante.

« ... »

D'une certaine manière, il semblerait que le couple ne l'a pas remarqué, mais Reine, assisse en face de Kotori, n'était pas à l'abri de l'impact. Non à couvert, elle était couverte. Eh bien en gros, elle était totalement trempée.

« Désolée, Reine... »

« … Mm. »

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Silencieusement, Kotori s'excusa, et comme si rien ne c'était passé, Reine sortit un mouchoir de sa poche et essuya son visage.

« … Qu'est-ce qu'il y a Kotori ? »

« Mmm... Je crois avoir vue quelque chose pas très scientifique ou peut être irréaliste. »

« C'était quoi ? »

Répondant à la question de Reine, Kotori montra silencieusement du doigt derrière Reine.

« … ? »

Reine tourna sa tête autour... et s'arrêta soudainement de bouger.

Quelques secondes plus tard, sa tête revint doucement à sa position initiale, alors qu'elle amena son thé à la pomme dans sa bouche.

Puis. *pfffft*, elle cracha le thé vers Kotori.

« … C'était trop surprenant. »

Peut être que c'était la manière de Reine de montrer son agitation.

Mais on devrait s'en douter. Après tout, derrière Reine, le frère de Kotori, Itsuka Shidou, était assis avec une fille.

Ce n'est pas tout. La dite fille était celle que le groupe de Kotori avait surnommée de calamité, un Esprit.

« Ehhhh... qu'est-ce qu'il se passe ? »

Kotori s'essuya le visage avec le mouchoir que Reine lui avait passé, tandis qu'elle demanda d'une faible voix.

Au passage, le mouchoir de Reine avait l'image d'un ours imprimé en plein milieu. Dû aux taches du jus de framboise et du thé à la pomme, il avait pris l'apparence d'un Kikaider.[46]

Elle chercha dans sa poche et regarda dans son téléphone. Il n'y avait aucun message du <Ratatoskr>. Ce qui veut dire, ils n'ont détecté aucun trouble dû à l'apparition d'un Esprit.

Mais c'était sans aucun doute l'Esprit, Tohka. Il n'y avait aucun moyen qu'il y ait tant de si jolie fille.

« Est-ce qu'il y a un moyen pour que les Esprits apparaissent sans qu'on les remarque ? »

« … Quelles sont les chances que ça soit juste une ressemblance ? »

Kotori y réfléchit un moment.

Mais elle secoua immédiatement sa tête.

« Si c'est le cas, alors Grand Frère serait en train de sortir avec une fille normal. Si tu me demandes lequel me semble le plus réaliste entre ça ou un Esprit qui apparaît silencieusement... alors le dernier gagne de justesse. »

« … Je vois. »

C'était un commentaire plutôt rude, mais Reine l'accepta facilement.

« … Mais si c'est le cas, alors c'est problématique. Je me demande si Shin peut s'occuper de l'Esprit tout seul. »

« Mm... »

Puis, alors qu'elles plaçaient toutes les deux leur main sur leur bouche et gémissaient, elles entendirent la conversation des deux personnes assissent derrière Reine.

« Hum, alors on doit choisir ce qu'on veut manger depuis ce livre ? »

« Oui, c'est ça. »

« Un pain aux champignons. Ils n'ont pas de pain aux champignons ? »

« Umm je crois que c'est un peu... Ou plutôt, tu ne viens pas juste d'en manger sans t’arrêter à la boulangerie tout à l'heure ? »

« Je veux encore en manger. Que diable est donc cette poudre... ce fort pouvoir attractif... si c'était relâché imprudemment dans la nature alors les résultats seraient catastrophiques... les gens vont se mettre à trembler à cause du manque et ils vont sans aucun doute commencer une guerre pour les champignons. »

« Impossible. »

« Grr, qu'importe. Commençons la découverte d'un nouveau goût. »

« Ouais ouais... mais il ne me reste que 3000 yen. »

« Mm ? C'est quoi ? »

« Je dis ça car tu n'arrêtes pas d'acheter des trucs à manger alors mon argent est en train de disparaître. »

« Mmm, ce n'est facile la vie ici. Eh bien alors, je suppose qu'on a pas le choix. Attends un peu, je vais rassembler des fonds. »

« A-Attends ! Tu comptes faire quoi ! »

Écoutant leur conversation, Kotori lâcha un long soupir.

Prenant les rubans noirs de sa poche, elle attacha avec ses cheveux.

C'était la manière de Kotori de changer sa mentalité. Maintenant, Kotori s'est transformée du mode mignonne petite sœur dans le mode commandante.

Puis, ouvrant son téléphone portable, elle contacta le <Ratatoskr>.

« … Ahh, c'est moi. C'est une urgence… Commencez la stratégie de code F-08 : Opération <Vacance à Tenguu>. Que tout le monde se mette immédiatement à leur place. »

Entendant cela, le visage de Reine se contracta.

Attendant que Kotori finisse son appel, elle éleva sa voix.

« Es-tu sérieuse à ce propos, Kotori ? »

« Oui. C'est une situation où on ne peux lui donner aucun ordre. Il n'y a aucun autre moyen. »

« … Je vois. Puisque c'est comme ça, alors c'est partie pour la route C[47]… Hmm, alors de ce pas je m'en vais. Je vais négocier à l'avance avec les magasins. »

« Je t'en prie. »

Disant cela, Kotori sortit un Chupa Chups de sa poche, et la mit dans sa bouche.

Partie 3[edit]

« ... »

Comparant les chiffres écris sur le reçu dans sa main avec le contenu de son porte-monnaie, Shidou soupira. Il ne lui restait plus beaucoup, mais heureusement c'était une somme qu'il pouvait tout juste payer.

« Allez, allons-y Tohka. »

« Mm, déjà ? » dit Tohka, le questionnant du regard.

Shidou se leva rapidement comme s'il était pressé. S'ils restaient ici encore plus longtemps alors les seules voies possibles seraient de laver la vaisselle ou de manger et s'enfuir.

Alors que Shidou se dirigeait vers le comptoir, Tohka le rattrapa. Elle n’émettait plus du tout cette dure hostilité de tout à l'heure envers la clientèle autour. Il semblerait qu'elle s'était vraiment bien habituée à avoir des gens à côté d'elle.

Pour le moment, Shidou était soulagé, alors qu'il plaça le reçu avec trois billets qui faisaient 90% de son argent restant sur le comptoir.

« J'aimerais payer s'il-vous-plaît. » dit Shidou à l'employée se tenant au comptoir.

« … ?! »

Il fronça grandement ses sourcils, et il fit un pas en arrière.

C'était parce que, l'employée qui se tenait debout ici était...

« … Merci de votre visite. »

Il reconnaissait la femme avec d'épaisses cernes sous ses yeux et qui avait l'air excessivement fatiguée.

« Qu-Qu-Qu-Qu... »

« Mm ? Qu'est qu'il y a Shidou, un ennemi ?! »

Tohka tourna son visage tremblant vers Shidou qui est visiblement troublé.

« N-Non, ce n'est pas ça... »

Il dénia faiblement la question de Tohka.

Puis, Shidou fixa du regard l'employée vêtue d'un uniforme extrêmement mignon avec un ours en peluche assis sur son épaule, ses yeux fatigués rayonnant.

Pendant un instant, il pensait avoir ressenti un regard noir comme si pour lui dire "si tu dis à qui que ce soit que je travaille ici alors je vais te tuer", mais il réalisa vite qu'il y avait une signification différente.

« … Voici votre monnaie et votre reçu. »

Pendant ce temps, alors que Shidou était toujours choqué, Reine avait rapidement complété la transaction. Elle lui rendit le reçu tout en tapant sa surface. Tout en bas de celui-ci, "On va t'aider. Continue ton rendez-vous comme si de rien n'était." était écrit.

En d'autres mots, le regard noir à l'instant était pour que Shidou continue le rendez-vous sans laisser Tohka découvrir qu'ils se connaissaient... probablement.

« N-Ne t'inquiète pas pour ça. » dit Shidou à Tohka, alors qu'il remplissait sa poche avec le reçu.

Le regard noir de Reine redevint son habituel regard vide.

Elle prit ensuite une bande de papier colorée depuis le tiroir des registres et le passa à Shidou.

« … C'est un ticket de tombola pour le quartier commercial. Quand vous quitterez le magasin, si vous suivez la route à droite vous atteindrez la place pour le tirage au sort. Si vous êtes intéressés, s'il vous plaît passez faire une visite. »

En plus d'avoir expliqué de manière détaillée la localisation de la tombola, la dernière partie était très clairement dite.

Shidou se gratta la joue. Plutôt que "si vous êtes intéressés", elle voulait probablement dire de définitivement y aller.

Ceci dit, ils l'auraient probablement fait même si elle n'avait pas insisté là-dessus.

« Shidou, c'est quoi ça ? »

Parce que Tohka était en train d'examiner attentivement le ticket de tombola avec grand intérêt.

« Tu veux y aller ? »

« Tu veux y aller, Shidou ? »

« … Ouais, j'ai hâte d'y aller. »

« Alors allons-y. »

Tohka quitta joyeusement le magasin à grand pas.

Après avoir donner une légère révérence à Reine, Shidou courra après elle.


« … Bon travail, Reine. »

Cachée dans l'ombre du comptoir, Kotori se leva après avoir confirmé qu'ils étaient tous les deux partis du magasin.

« … Je ne m'y habituerais jamais, merci. »

Reine souleva le ourlet de l'uniforme excessivement à fanfreluche, et dit d'une voix monotone.

C'était la stratégie de code F-08 : Opération <Vacances à Tenguu>.

<Ratatoskr> avait considéré toutes les possibilités, et avait regroupé plus de mille stratégies sous différents noms de code. C'était l'une de ces stratégies.

Dans le cas où l'Esprit échappait aux radars, et rencontrait directement Shidou... l'équipage du <Fraxinus> devra se mêler à la foule dans les rues et il aidera Shidou dans l'ombre.

Pour cette raison, l'équipage entier à passer une formation d'au moins un mois pour pouvoir jouer la comédie.

« Ça te va bien. Très mignon. » dit Kotori, tout en léchant un bonbon, puis elle sortit immédiatement son téléphone et appela un numéro.

« Ahh, c'est moi. Ils viennent juste de quitter le magasin… Mmm, restez aussi naturel que possible. Si vous vous ratez, je vais vous faire écorcher. »

Rassemblant de manière concise les informations et la pénalité, elle décrocha.

« Le second groupe semble être prêt… Voyons, on devrait retourner dans le <Fraxinus>... Même si on ne peut pas leur parler, on doit au moins savoir ce qu'ils font. »

« … Ouais, faisons ça. »

Entendant les mots de Reine de derrière elle, Kotori eut un sourire au coin des lèvres.

« Maintenant, que notre rendez-vouscombat commence. »


« Hum, une tombola... Je crois que c'est ça. »

Alors que Shidou et Tohka quittèrent le magasin et marchaient le long de la rue, ils voyaient une longue table bordée de croix rouges et une large roue de loterie placée sur la table.

Il y avait deux hommes vêtus de manteau happi[48], un se tenant debout près de la roue de loterie et l'autre s'occupant des récompenses. Derrière eux, il y avait diverses choses qui semblaient être les prix, comme une bicyclette ou un sac de riz qui étaient alongés. Il y avait déjà quelques personnes en train de faire la queue.

« ... »

Shidou se gratta la joue.

Il ne s'en rappelait que vaguement... mais en plus des hommes vêtus de manteau happi, il semblait se souvenir d'avoir également déjà vu les visages des clients dans la queue à l'intérieur du <Fraxinus>.

« Oooh. »

Mais il n'y avait aucun moyen pour que Tohka s'inquiète pour quelque chose comme ça. Saisissant le ticket de tombola qu'elle a reçu de Shidou (ou plutôt, puisqu'elle semblait vraiment le vouloir alors il le lui passa), ses yeux brillaient.

« Allez, faisons la queue. »

« Mm. »

Puis, Tohka hocha de la tête, et ils firent la queue.

Regardant les clients en face tourner la roue, sa tête et ses yeux tournaient autour au même rythme que cette dernière.

Rapidement, le tour de Tohka vint. Imitant les précédents clients, Tohka passa le ticket au festivalier, et elle plaça sa main sur la roue de loterie. En y regardant de plus près, le festivalier était Trop Tôt FatiguéBad Marriage Kawagoe.

« Est-ce que je dois juste faire tourner cette chose ? »

Disant cela, elle fit tourner la roue. Quelques secondes plus tard, une boule rouge de consolation sortit de la roue de loterie.

« … Pas de chance. Le rouge c'est pour... »

Alors que Shidou commença à parler, Kawagoe sonna la cloche dans sa main bruyamment.

« Premier prix ! »

« Oooh ! »

« H-Hein... ? »

Shidou fronça ses sourcils mais... voyant l'autre festivalier derrière Kawagoe sortir un marqueur rouge et repasser avec la boule dorée à côté de "premier prix" sur le tableau des prix, il arrêta sa voix.

« Félicitations ! Le premier prix est une paire de ticket pour deux pour Dreamland[49] ! »

« Oh, c'est quoi ça Shidou ?! »

« … Un parc d'attraction ? Je n'en ai jamais entendu parler par contre... »

Shidou répondit avec doute à Tohka qui a reçu les tickets dans une ambiance transportée par la joie.

Immédiatement après, Kawagoe rapprocha sans hésitation son visage.

« Il y a une carte imprimée sur le ticket, alors vous devez définitivement passer une visite ! Vous devriez y aller tout de suite ! »

« … D-D'accord... »

Faisant un pas en arrière comme si on lui mettait la pression, il regarda l'arrière du ticket. Il y avait effectivement une carte dessus. Et c'était extrêmement proche. « Il y a toujours eu un parc d'attraction dans ces environs... ? »

Shidou inclina sa tête, mais bon, c'était l'ordre du <Ratatoskr>. Il doit y avoir quelque chose là-bas.

« Tu veux y jeter un coup d’œil, Tohka ? »

« Mhmm ! »

Tohka était pleine de joie, alors peut être autant y aller et voir ce que c'est.

L'endroit était vraiment proche. Depuis la tombola, c'était à environ une centaine de mètres le long d'une allée. Les deux côtés étaient toujours alignés de bâtiment, ce n'était pas un endroit où une personne penserait qu'un parc d'attraction fut construit.

Cependant...

« Oooh ! Shidou ! Il y a un château ! On va là-bas ?! »

Tohka exprima une excitation encore plus fort que jamais auparavant, alors qu'elle montrait du doigt le lieu en face d'eux.

Tout en pensant que c'était ridicule, Shidou regarda la carte sur le ticket et tourna son visage en face.

Instantanément, Shidou se figea sur place.

Certainement, même si c'était petit, il y avait un château occidentale. Sur l'enseigne, "Dreamland" était écrit.

Et en dessous de ça, il y était écrit : "Repos : Deux heures : 4000 yen ; La nuit : 8000 yen".

En d'autres mots, c'était un love hotel[50] que seulement les adultes pouvaient entrer.

« O-On part Tohka... ! J'ai accidentellement pris le mauvais chemin ! »

« Mm ? Ce n'est pas ça ? »

« Non ce n'est pas ça. A-Allez, allons-y. »

« On ne peut pas aussi s'arrêter là-bas ? Je veux y aller. »

« … ! N-Non non non. Pas aujourd'hui ! D'accord ?! »

« Mmmm... d'accord. »

Il se sentait désolé d'avoir déçu Tohka, mais cet endroit lui était impossible après tout. Shidou se tourna pour lancer un regard noir à Kotori qui était probablement en train de tout regarder au-dessus d'eux, et se retourna.


« Doux Jésus, faire tout le chemin ici juste pour faire demi-tour ? Quelle poule mouillée, même pour mon frère. »

Assis sur le siège du commandant du <Fraxinus>, Kotori haussa ses épaules avec un soupir.

« … Oh eh bien, tu t’attendais à quoi. Lui faire soudainement ça est cruel. » dit Reine tout en opérant la console, assisse dans le pont inférieur.

Les nombres affichés à l'écran due à ses analyses étaient beaucoup plus stables qu'hier. Bien que ce n'était pas assez pour être considéré comme de l'amour, les nombres montraient que Tohka éprouvait une profonde amitié envers Shidou.

« Même s'ils ne vont pas à la fin des choses, même si ce n'est qu'un simple baiser alors ça sera échec et mat. »

Disant cela, le bâton du bonbon bougea tout autour, et elle expira de ses narines.

« … Qu'est-ce qu'on doit faire ensuite ? »

« Mm, voyons. Allons-y avec "former un couple" et "labyrinthe à sens unique". »


« Haa... haa. »

Bien qu'ils n'aient pas couru, mystérieusement Shidou était à cours de souffle. Alors qu'ils étaient sortis dans une route avec divers magasins et bâtiment alignés, il ralentit sa cadence.

« Tu ne te sens pas bien, Shidou ? »

« Non, ce n'est pas ça... »

« Alors qu'est-ce qu'il y a ? »

Tohka inclina sa tête et demanda.

« … Pendant un moment, mes pensées étaient tournées vers ma sœur, là-haut. »

«  Là-haut ? »

Étant légèrement surprise, Tohka demanda.

« Ahh. Elle était une si mignonne petite sœur... »

Penser qu'elle souffrait d'un tel dédoublement de personnalité... il soupira.

« Ah bon... »

Voyant Tohka soudainement émettre une aura sérieuse, Shidou réalisa soudainement. La façon dont il venait juste de parler à l'instant, c'était comme si Kotori était morte.

« Ahh, ce n'est pas ça Tohka, c'est.... »

Les mots de Shidou s’arrêtèrent.

« S'il vous plaît servez-vous. »

Soudainement, une fille avait sorti un paquet de mouchoir en face de ses yeux.

Il tendit sa main et l'accepta, et la fille fit un léger hochement de la tête et s'en alla.

« Shidou ? C'est quoi ? »

« Ahh, c'est ce qu'on appelle un mouchoir... »

Disant cela, Shidou tordit son cou.

Les mouchoirs en papier donnés dans les rues avaient généralement pour but de faire de la publicité. Cependant, sur l'emballage du paquet de mouchoir, outre l'illustration d'un couple en train de se tenir la main et la phrase "Si vous êtes heureux, alors tenez-vous la main !", il n'y avait rien d'autre dessus. Est-ce une sorte d'organisation religieuse ?

Puis, alors qu'il se le demandait, depuis le magasin d'électronique à sa droite, il entendit une voix qu'il avait déjà entendue quelque part.

Venant des nombreux postes de télévision alignés dans la vitrine, une étrange émission était en train d'être diffusée.

« Quo... ?! »

Shidou fronça ses sourcils et lâcha un bruit.

Il y avait plusieurs commentateurs sur le plateau comme dans les programmes d'information diffusés la journée, mais chacun d'entre eux étaient des personnes qu'il reconnaissait du <Fraxinus>.

« Une personne qui ne tient pas la main de sa compagne lors de leur premier rendez-vous n'est qu'un bon à rien après tout. »

« C'est vrai. Si tu es un homme alors ça doit t'être évident. »

« ... »

Puis alors que Shidou restait silencieux, le nombre de couples les entourant avait augmenté à un niveau anormal.

Qui plus est, ils se tenaient la main de manière intime, et disait de manière périodique « C'est si chouette de se tenir la main ! » ou « C'est comme si nos cœurs sont connectés ! » et des trucs similaires, comme si voulu.

Ayant légèrement la tête qui tourne, Shidou plaça sa main sur son front.

C'était probablement ça après tout.

Il lâcha un gros soupir.

Après quelques secondes, Shidou plaça le paquet de mouchoir dans sa poche, et en essayant de calmer son cœur, il se tourna pour regarder Tohka.

« H-Hé, Tohka... »

« Mm, quoi ? »

Tohka inclina sa tête d'un air interrogateur. Shidou se racla la gorge, et puis il tendit sa main.

« Uhm, tu veux... qu'on se tienne la main ? »

« La main ? Pourquoi ? »

Sans aucune mauvaise intention, comme si un pur point d'interrogation flottait au-dessus d'elle, Tohka lui demanda.

D'une certaine manière, ça semblait plus embarrassant que d'être rejeté.

« … Pas faux. Je me demande pourquoi ? »

En réalité, ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait expliquer. Alors qu'il regardait ailleurs, Shidou tira sa main...

« Mm. »

… en arrière, mais la main de Tohka saisit celle de Shidou.

« ... »

« Mm ? C'est quoi cette expression sur ton visage. Tu n'es pas celui qui a demandé à ce que l'on se tienne la main, Shidou ? »

« A-Ahh. »

Shidou secoua légèrement tête, et ils commencèrent à marcher.

« Mm, ce n'est pas si mal, se tenir la main. »

Disant cela Tohka sourit, et elle renforca légèrement sa prise.

« … O-Ouais. »

Il réalisa que juste en touchant la petite, douce, et légèrement plus froide main, son visage devenait naturellement rouge.

Autant que possible, il essaya d'éviter de penser à cette sensation, tandis qu'il marchait tout en pensant à autre chose.

Puis, après avoir marcher droit devant pendant quelques temps, il vit un panneau jaune et noir devant qui symbolisait une zone sous construction. Des hommes portants des casques étaient occupés à travailler.

« Mm... On ne peut pas passer par là hum. All... »

Shidou se tourna vers la droite, mais cette fois, le long du chemin un panneau "Ne pas entrer." était placé.

« Ah ? »

Tout en pensant que c'était suspicieux, il se retourna à contrecœur vers le chemin d'où ils venaient.

Mais, cette fois, le chemin qu'ils venaient juste de traverser, était bloqué par un panneau.

« ... »

Qu'importe la manière que l'on regarde c'était trop bizarre. Shidou regarda en plissant les yeux les ouvriers.

Effectivement, il reconnut certaines personnes. C'était l'équipage du <Fraxinus>.

Muet, Shidou se retourna vers la colline, et regarda la route qui s'étendait à sa gauche.

La seule route de disponible était celle-là.

« … Alors ils sont en train de nous dire de passer par là hum. »

« Mm ? Qu'est-ce qu'il y a Shidou ? »

« Non, rien… Pour le moment, on passe par là ? »

« Mm, d'accord. »

Tout en faisant un visage comme si juste marcher ainsi était amusant, Tohka approuva.

« Bon alors, allons-y Shidou ! »

« O-Ouais... »

D'une manière maladroite, Shidou marcha vers le chemin à gauche.



Chapitre 5 : Impitoyable Pourfendeur[edit]

Partie 1[edit]

Il était 18:00.

Les rayons du soleil couchant s’étendaient sur un groupe de bâtiment en face de la gare de Tenguu, les teintant d'orange.

Dans un petit parc où on pouvait observer cette magnifique scène, deux personnes, un garçon et une fille, marchaient.

Il n'y avait rien de particulier à propos du garçon. C'était un lycéen tout à fait ordinaire.

Cependant, la fille...

« … Fuuu. »

Kusakabe Ryouko se léchait les lèvres tout en plissant les yeux.

« Le taux de correspondance est de 98,5%. C'est vraiment trop haut pour que ça soit une simple coïncidence. »

Les Esprits.

Les désastres qui détruiront le monde.

Les filles qui ont transformées tout un terrain en une terre desséchée il y 30 ans, et qui ont causées un énorme incendie il y a 5 ans, et qui étaient classées dans la même catégorie que les pires désastres du monde.

Cependant, la silhouette qui était reflétée dans la rétine de Ryouko en ce moment même était juste celle d'une mignonne fille.

« Permis de tirer ? »

Silencieusement... ou d'une autre manière, une voix très froide, fut envoyée au dos de Ryouko.

Elle ne se retourna pas. C'était Origami.

Équipée de le même tenue de câblage et des mêmes unités de propulsion que Ryouko, se main droite tenait un fusil anti-Esprit qui était plus grand qu'elle : <Cry•Cry•Cry>.[51]

« Pas maintenant. Reste prête à intervenir. Les supérieurs sont probablement encore en train d'en discuter. »

« Je vois. »

N'ayant l'air ni soulagée, ni déçue, Origami hocha de la tête.

En ce moment même, se tenant prêts dans un périmètre d'un kilomètre autour du parc, Ryouko et les autres membres de l'AST étaient au nombre total de dix, séparés en cinq pairs.

Le fait qu'il y avait que deux personnes étaient l'une des raisons pour se déplacer en pair.

D'avantage plus loin que le parc, dans la zone urbaine, il y avait un terrain plat en construction. Pendant la journée, il y avait des rangées de camions, de grues et autres, mais à cette heure-ci c'était déjà calme.

Quelques heures auparavant, quand il fut décidé que le fille qu'Origami avait vue était un Esprit, la permission d'utiliser les CR-unit fut immédiatement donnée.

Cependant, les représentants de la haute sphère comme le Ministre de la Défense et le Chef du Personnel étaient toujours en réunion pour décider du plan d'action.

La principale question était : est-ce qu'il faut l'attaquer, ou pas ?

Vu que c'était une apparition où aucune déchirure spatiale fut détectée, l'alerte n'avait pas été donnée.

Cela voulait dire que même pas un seul résident avait évacué, alors si l'Esprit devenait fou furieux maintenant, il y aurait de sérieux dégâts.

D'un autre coté, ça serait mauvais de provoquer l'Esprit en faisant sonner l'alerte maintenant. C'était une situation difficile.

Cependant...

« C'est maintenant ou jamais. » dit Origami, de sa voix plate habituelle.

C'était comme Origami l'avait dit, c'était une belle opportunité pour l'AST.

Parce qu'en ce moment même, l'Esprit n'avait pas manifesté sa tenue astrale sur son corps.

Cette coquille extérieure qui, comme le territoire de Ryouko, enfermait et faisait de l'Esprit la plus forte, l'ultime, l’invincible forme de vie qu'elle est, n'était pas actuellement enveloppée autour d'elle.

Si c'était maintenant, il y avait des chances que leurs attaques l'atteignent.

Mais ce n'était rien de plus qu'une simple possibilité, et en ce moment même ce qui était nécessaire était un moyen sûr d’administrer un coup fatal du premier coup. C'était la raison pour laquelle Origami était en train de tenir le fusil spécial anti-Esprit.

Le tireur lâche un cri, le trajet laisse échapper un crissement, et la cible lâche son cri d'agonie.

Par conséquent, Cry Cry CryC C C.

Sans territoire étendu, le recul briserait la poignée du tireur, c'était une arme de folie.

Cependant, Ryouko ne s'imaginait pas qu'un jour elle aurait besoin de cette arme.

« … Les supérieurs évasifs vont peut être juste donner la permission d'attaquer dans cette situation. » dit Ryouko.

« Ça serait embêtant sinon. » répondit immédiatement Origami.

« Eh bien, c'est le cas si tu es dans le terrain. Mais la signification de "un Esprit a tout ravagé après que la permission d'attaquer fut donnée et ne put être traité du premier coup" contre "un Esprit a tout ravagé au hasard, mais on n'avait aucune idée qu'il était apparu" est vraiment différente en terme de responsabilité. »

« C'est ennuyeux mais c'est comme ça qu'ils prennent leurs décisions. »

« Eh bien, il y a pas mal de gens qui pense plus à leur position qu'à la vie d'un groupe d'individu. »

Disant cela, elle haussa ses épaules.

L'expression sur le visage d'Origami ne changea point du tout, mais pour une raison ou une autre, elle semblait déçue.

Puis... à ce moment-là, une voix mélangée avec du bruit parvint aux oreilles de Ryouko.

« Oui oui, c'est l'équipe alpha, quelle est la décision fi... hein ? »

Ryouko ouvrit grandement ses yeux quand elle reçu à travers ses oreilles les nouvelles instructions.

« … D'accord. »

Disant seulement ça, elle coupa la connexion.

« Je suis surprise. Ils nous ont donnés la permission de tirer. »

Honnêtement, c'était un peu inattendu. Elle avait complètement supposé que ça serait un autre ordre, de rester préparer.

Attends... Hier, l'ordre d'attaquer l'école était également un coup agressif qui normalement ne serait pas autorisé. Il y a probablement eu quelques remaniements du personnelle au-dessus.

Oh bon, Ryouko doit juste faire son propre boulot. Particulièrement en ce moment même c'était... d'ordonner à son meilleur soldat d'appuyer sur la détente.

« Origami, tu tires. Parmi toutes les personnes ici présentes, tu es la plus adepte pour ça. L'échec ne sera pas toléré. Finis-la moi une bonne fois pour toute en un tir. »

En réponse à ses mots.

« D'accord. »

Comme prévu, Origami répondit sans montrer la moindre émotion.

Partie 2[edit]

Dans le parc coloré par le soleil cochant, Shidou et Tohka étaient tous les deux les seuls personnes en vue.

De temps en temps, les bruits des voitures et les cris de la foule pouvaient être entendus au loin, mais c'était un endroit paisible.

« Ohh, la vue est impressionnante ! »

Depuis quelques temps, Tohka était en train de se pencher au-dessus du grillage et elle regardait fixement les rues colorées par le crépuscule sur la ville de Tenguu.

En suivant la route guidée habilement ( ? ) par les membres du Fraxinus, ils arrivèrent à un parc avec une superbe vue sur la ville, juste au moment où le soleil commençait à se coucher.

Ce n'était pas la première fois que Shidou venait ici. C'était plutôt le genre d'endroit secret qu'il aimait.

La personne qui avait choisi cet endroit comme destination était, eh bien... probablement Kotori.

« Shidou ! Comment ça se transforme ?! »

Tohka montra du doigt un train lointain et demanda avec ses yeux en train de scintiller.

« Malheureusement un train ne se transforme pas. »

« Ah, donc c'est plutôt du genre à fusionner ? »

« Eh bien, ça se connecte bien ensemble. »

« Ohhhh. »

Tohka donna un étrange hochement de tête de satisfaction, puis elle se retourna pour faire face à Shidou, mettant son poids sur le grillage.

Tohka, avec le coucher de soleil progressant lentement en arrière-plan, était d'une beauté indescriptible, comme si c'était une peinture.

« … Vraiment. »

Comme pour changer de sujet, Tohka « Mmmmm », s'étira.

Puis, soudainement, son visage afficha un sourire insouciant.

« C'est une chose super, ce rendez-truc. Je me suis vraiment, hum, beaucoup amusée. »

« ... »

C'était un coup inattendu. Même s'il ne pouvait pas le voir, ses joues étaient probablement rouges vifs.

« Qu'est-ce qu'il y a, ton visage est rouge, Shidou. »

« … C'est le coucher de soleil. »

Disant cela, il baissa son regard.

« Vraiment ? »

Tohka s'inclina vers Shidou, et comme si elle regardait vers le haut, elle le scruta.

« ... »

« Comme je le pensais, c'est rouge n'est-ce pas. Est-ce que c'est une sorte de maladie ? »

Lui dit Tohka, à une distance où il pouvait sentir son souffle.

« N... c-ce n'est, pas... »

Tout en déviant son regard, à l'intérieur de la tête de Shidou, le mot "rendez-vous", tournoyait autour.

De ce qu'il avait vu en manga et en film, si un couple visitait un si merveilleux endroit à la fin de leur rendez-vous, ça se finissait par...

Naturellement, les yeux de Shidou bougèrent vers les douces lèvres de Tohka.

« Mm ? »

« … ! »

Tohka n'avait rien dit, mais il avait l'impression qu'elle avait vu à travers ses pensées idiotes, et il dévia une nouvelle fois son regard et recula.


Tout en essuyant la sueur sur son front avec son manche, Shidou jeta un rapide coup d’œil au visage de Tohka.

Il y a dix jours, et aussi hier, l'expression mélancolique qu'elle avait sur son visage s'était pas mal effacée. Expirant un petit souffle de son nez, il avança d'un pas pour faire face à Tohka une nouvelle fois.

« … Tu vois ? Est-ce qu'il y a eu une seule personne qui a tenté de te tuer ? »

« … Mm, ils étaient tous gentils. Honnêtement, même encore maintenant j'ai du mal à y croire. »

« Ah... ? »

Shidou tordit son cou, et Tohka donna un sourire amusé avec un air d'auto-mépris.

« Qu'il y ait autant d'humain qui ne me rejette pas, qui ne nie pas mon existence… Ce groupe mecha mecha... uhh, comment il s'appelait déjà. A... ? »

« Tu veux dire l'AST ? »

« Ouais, eux. Ça semble plus réaliste de se dire qu'ils étaient tous à leur ordre, et ils travaillaient ensemble pour me décevoir. »

« Hé hé... »

C'était sans aucun doute une pensée absurde mais... Shidou ne pouvait pas en rire.

Car pour Tohka, c'était normal.

Continuer d'être rejetée, était normal.

C'était si... triste.


« … Alors donc, je serais également un pion de l'AST ? »

Demanda Shidou, et Tohka secoua vigoureusement sa tête.

« Non, Shidou est uhm... définitivement quelqu'un dont les proches sont pris en otage et menacés. »

« Qu-Qu'est-ce que c'est que ce rôle... »

« … S'il-te-plaît ne me laisse pas croire que tu es aussi un ennemi. »

« Hein ? »

« Rien. »

La questionnant, cette fois-ci c'était au tour de Tohka de dévier son regard.

Comme si elle se forçait à changer ses expressions sur son visage, elle se le frotta avec ses mains, et elle se retourna.

« … Mais vraiment, aujourd'hui était un jour très, très important. Que ce monde soit si gentil, si amusant, si beau... Je ne pouvais même pas l'imaginer avant. »

« Je, vois... »

Les lèvres de Shidou formèrent un soupir tandis qu'il lâcha un soupir.

Cependant, comme si pour répondre à l'expression de Shidou, Tohka fronça ses sourcils tandis qu'un sourire desséché fit surface.

« Ces types... les pensées de l'AST, je pense plus ou moins les comprendre maintenant. »

« Hein … ? »

Shidou fronça ses sourcils d'une manière interrogative, tandis que Tohka affichait une expression légèrement triste.

C'était un peu différent de l'expression mélancolique que Shidou détestait... mais c'était une expression imbue d'un léger sentiment de sévérité, qui juste en y regardant pouvait tordre le cœur d'une personne.

« À chaque fois... que je viens dans ce monde, je détruis des parties de ces choses si merveilleuses. »

« ... »

Shidou stoppa son souffle.

« M-Mais, cela n'a rien à voir avec ta propre volonté non... ? »

« … Mm. L'apparition, son effet, je ne peux pas le contrôler. »

« Alors... »

« Mais pour les résidents de ce monde, la destruction résultante ne change pas. La raison pour laquelle l'AST essaye de me tuer, au final... je l'ai compris. »

Shidou ne pouvait pas immédiatement répondre.

Le regard triste de Tohka causa sa poitrine à tant se resserrer qu'il ne pouvait plus correctement respiré.

« Shidou. C'est mieux si... je n'existe plus, après tout. »

Disant cela... Tohka sourit.

Ce n'était pas le sourire innocent qu'il avait pu regarder cet après-midi.

C'était celui d'un patient malade qui réalisait que sa propre fin est proche... un faible, douloureux sourire.

Avec un raclement de gorge, il avala sa salive.

À son propre insu sa gorge était devenue desséchée. Tout en ressentant une légère douleur alors que l'eau s'infiltrait dans sa gorge, il parvint d'une manière ou d'une autre à ouvrir sa bouche.

« Ce n'est... pas comme ça... »

Pour pouvoir mettre plus de puissance dans sa voix, Shidou serra fermement ses poings.

« Je veux dire... il n'y a pas eu de déchirure spatiale aujourd'hui non ! Il doit y avoir quelque chose qui était différent de d'habitude... ! Si on peut trouver ce que c'est... ! »

Cependant, Tohka secoua lentement sa tête.

« Même si on parvient à trouver une solution, ça ne change pas le fait que je suis transportée ici à une date hasardeuse. Le nombre d'apparition ne va probablement pas baisser. »

« Alors... ! C'est bon si tu ne retournes jamais de ce côté ! »

Cria Shidou, et Tohka leva sa tête, ses yeux grands ouverts.

C'était comme si elle n'avait pas pensé, ou considéré cette idée.

« Quelque chose comme ça... ce n'est pas... »

« Est-ce que tu as déjà essayé ?! Ne serais-ce qu'une seule fois ? »

« ... »

Tohka se mordit les lèvres et se tut.

Tout en se serrant la poitrine, comme si pour essayer de supprimer les palpitations irrégulières, Shidou trempa sa gorge avec sa salive.

C'était quelque chose qu'il disait sous un coup de tête mais... si quelque chose comme ça était possible, alors il n'y aurait plus jamais de déchirure spatiale.

Ainsi, si Tohka doit être amenée hasardeusement dans ce monde sans aucun respect de sa volonté, elle n'a qu'à juste rester ici depuis le tout début.

« M-Mais, tu sais, il y a beaucoup de choses que j'ignore. »

« Ce genre de chose, je peux tout t'apprendre. »

Aux mots de Tohka, une réponse immédiate.

« Je vais avoir besoin d'un lit, et de nourriture. »

« Je... vais faire quelque chose pour ça ! »

« Des choses inattendues risque de m'arriver. »

« Si ça se produit alors je résoudrai tes problèmes ! »

Pendant un court instant, Tohka se tut, puis elle ouvrit légèrement ses lèvres.

« … Est-ce que ce qu'il m'est vraiment permis, pour moi de vivre ? »

« Oui ! »

« Puis-je vraiment rester dans ce monde ? »

« Ouais ! »

« … La seule personne qui dirait ça, c'est Shidou, et uniquement Shidou. Qu'importe l'AST, même les autres humains, ils n'accepteront définitivement pas un être si dangereux dans leur espace de vie. »

« Comme si je saurais à propos de ça... !!! Qu'en est-il de l'AST ?! Qu'en est-il des autres personnes ?! Tohka ! S'il te rejettent ! Alors encore plus fort qu'eux tous réunies ! Je t'accepterai ! »

Il cria.

En face de Tohka, Shidou lui tendit fermement sa main.

Les épaules de Tohka tremblèrent un peu.

« Prends ma main ! Pour le moment... on se contentera de ça ! »

Tohka baissa son regard, et resta pendant quelques instants plongée dans le silence le plus total, comme si elle réfléchissait, puis leva lentement sa tête, et tendit lentement sa main.

« Shidou... »

Puis.

Au moment où leur main se touchait.

« ... »

Les bouts des doigts de Shidou se tordirent soudainement.

Il ne savait pas pourquoi mais... il sentit un énorme frisson.

Comme si une langue rugueuse était en train de lécher son corps de la tête aux pieds, un sentiment désagréable.

« Tohka ! »

Involontairement, de sa gorge il cria ce nom.

Et avant que Tohka puisse répondre...

Avec ses deux mains, il poussa Tohka aussi loin qu'il le pouvait.

La mince Tohka ne pouvait supporter l'impact soudain, alors elle roula en arrière comme dans les mangas.

Même pas un instant plus tard.

« … Ah. »

Dans un coin entre sa poitrine et son estomac, Shidou ressentit un énorme impact.

« Qu... Qu'est-ce que tu fais ! »

Couverte de sable, Tohka se plaignit mais c'était difficile de lui répondre.

Il ne pouvait plus respirer.

Il lui était même dur de garder sa position et de ne pas perdre connaissance.

De toute façon, quelque chose, semblait, mauvais.

« Shidou ? » dit Tohka, étonnée.

Cherchant la raison, il bougea sa main droite tremblante vers ses côtes.

Quelque chose était bizarre.

Après tout, il n'y avait rien, i...


« Ah... »

À travers sa vision renforcée par son territoire, Origami entendit ce son s'échapper de sa gorge tandis qu'elle regardait la silhouette de Shidou s’écroulait.

Pendant quelques instants son corps se raidit, alors qu'elle se tenait face contre terre sur le terrain plat qui était préparé pour la construction de nouveaux appartements, tenant prêt le fusil anti-Esprit <Cry Cry CryC C C>.

Quelques secondes plus tôt.

Origami démarra le realizer de <Cry Cry CryC C C>, appliqua une barrière offensive sur la balle spéciale qui était chargée, visa parfaitement sa cible et appuya sur la détente.

Il n'y avait aucune chance de rater.

… Si Shidou n'avait pas soudainement bousculé l'Esprit.

La balle tirée par Origami... au lieu de l'Esprit, elle coupa nettement à travers le corps de Shidou.

« ... »

Cette fois, aucun son ne s'échappa.

Elle avait l'impression que son doigt, celui qui a appuyé sur la détente, frissonnait très légèrement.

Après tout, à l'instant, j'ai juste, Shidou...

« … Origami ! »

« ... »

La voix de Ryouko la ramena sur terre.

« Tu le regretteras plus tard ! Je te réprimanderai à mort plus tard ! Mais pour le moment... »

Disant cela, Ryouko jeta un coup d’œil vers le parc, terrifiée.

« Essaye juste de ne pas mourir... ! »


« Shidou ? »

Elle appela son nom, mais il n'y avait aucune réponse.

C'était pourtant évident. Dans la poitrine de Shidou, il y avait un large trou plus grand que la main tendue de Tohka.

Sa tête était désorientée, elle ne comprenait pas.

« Shi... dou. »

Tohka s'accroupit à côté de la tête de Shidou et lui pinça les joues.

Il ne répondait pas.

La main qui était tendue vers Tohka il y a quelques instants était totalement trempée de sang.

« U, wa, aaa, aaaa... »

Quelques secondes plus tard, son cerveau commença à comprendre la situation.

… Elle reconnaissait cette odeur de cramée qui les enveloppait.

C'était celui du groupe qui essayait de tuer Tohka... l'AST.

C'était un très joli coup. Probablement... cette fille.

Si elle se faisait touchée dans son état actuel sans sa tenue astral, même Tohka ne s'en sortirait pas sans blessure.

Encore moins si c'était le totalement inoffensif Shidou.

« ... »

Tohka ressentit un terrible vertige, alors qu'elle plaça ses mains sur les yeux de Shidou, lesquelles étaient toujours en train de fixement regarder le ciel, et ferma lentement ses paupières.

Puis, elle enleva la veste de l'uniforme qu'elle portait, et couvrit avec gentillesse le corps de Shidou.

D'un pas chancelant, Tohka se leva, et tourna son visage vers le cieux.

...Ahh, ahhh.

C'est impossible. C'est impossible après tout.

Pendant un moment... Tohka avait pensé qu'il serait peut être d'accord de vivre dans ce monde.

Si Shidou était là, alors peut être que les choses s'arrangeraient, pensait-elle.

Ça serait probablement difficile et lourd, mais ils seraient peut être capable de le faire, pensait-elle.

Cependant.

Ahh, cependant,

C'était, impossible, après tout.

Ce monde... a choisi de rejeter Tohka après tout.

Et c'était de la manière la plus vile et la plus mauvaise possible... !

« … <Tenue Astrale : DixièmeAdonaï Melek> »

Depuis le fin fond de sa gorge, ce nom s'exprima. La tenue astrale. Le plus fort de tous, les territoires de Tohka.

Instantanément, le monde, chanta.

Le paysage environnant s'écrasa et se déforma, s'enveloppa autour du corps de Tohka, et prit la forme d'une tenue solennelle.

Et puis, une membrane brillant énormément devint la jupe et à l'intérieur de la tenue... la calamité était là.

*Crak, crak*

Le ciel se brisa.

Comme s'il exprimait son mécontentement à Tohka, qui provoqua soudainement l'apparition de sa tenue.

Tohka rabaissa légèrement son regard.

Dans une vallée qui était plate comme le sommet d'une montagne qui fut découpée, les personnes qui viennent juste d'attaquer Shidou étaient là.

Tohka enfonça son talon dans le sol.

Instantanément, le trône qui conservait son épée géante apparut de là.

Avec un *boom*, Tohka sauta du sol, atterrissant sur l'accoudoir du trône, et retira l'épée de son dos.

Puis.

« Aaaaa. »

Sa gorge trembla.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. »

Comme si le ciel tremblait.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA... !!! »

Comme si le sol grondait.

C'était comme si elle engourdissait sa tête, comme si elle essayait de s'épuiser.

« Comment oses-tu. »

Ses yeux, des larmes se formaient.

« Comment oses-tu comment oses-tu comment oses-tu comment oses-tu comment oses-tu comment oses-tu. »

Tohka mit de la force dans sa main tenant l'épée, et tua la distance en face de ses yeux.

« Qu... ?! »

« ... »

Sans laisser le temps de cligner des yeux, Tohka s'était déplacée vers la vallée qu'elle regardait jusqu'à présent.

En face d'elle se trouvait une femme avec ses yeux grands ouverts, choquée, et une fille avec une expression sur son visage dénuée de tout sens.

Tout en voyant ce visage haïe et méprisé, Tohka hurla.

« <Sandalphon : La Dernière ÉpéeHalvanhelev> !!! »

Immédiatement, des fissures traversèrent le trône où Tohka était, augmentant davantage la taille de la lame de l'épée.

Avec une longueur dépassant les dix mètres, une épée excessivement démesurée.

Cependant, Tohka la secoua légèrement, puis la balança vers les deux femmes.

La lumière brillante de la lame devint encore plus intense, et en un instant elle se glissa dans le sol en-dessous avec les lignes s'étendant de l'épée.

L'instant d'après, une énorme explosion attaqua les zones environnantes.

« Qu... »

« … Gu. »

Sautant à droite et à gauche juste à temps, elles lâchèrent toutes les deux une voix remplie de terreur.

Mais ça devrait être évident. Après tout, avec juste un coup, Tohka fendit la large zone plate en deux morceaux le long de la longueur.

« Espèce... de monstre... ! »

La femme cria, balançant quelque chose comme une épée non raffinée à Tohka.

Mais il n'y avait aucun moyen pour qu'une telle chose puisse l'atteindre, avec sa tenue astrale de vêtue. Juste en lui jetant un regard, elle dispersa l'attaque.

« Impossible... »

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Le visage de la femme était rempli de désespoir.

Mais tout en lui montrant aucun intérêt, Tohka regarda vers la fille.

« … Ah, ah. C'est toi, c'est toi. »

Silencieusement, ses lèvres s'ouvrirent.

« Mon ami, mon meilleur ami, Shidou, celle qui l'a tué, c'était toi. »

Dit Tohka, et juste légèrement, pour la première fois, le visage de la fille se déforma.

Cependant, une telle chose n'était plus importante.

Une existence pouvant stopper Tohka avec La Dernière ÉpéeHalvanhelev matérialisé, n'existait pas en ce monde.

Regardant en bas vers la fille avec ses yeux qui étaient colorés de pure ténèbres, elle sombra calmement dans la folie.

« … Tuer, détruiretuer, effacertuer, tout. Meurs, prends finmeurs, périemeurs. »

Partie 3[edit]

« Commandant... ! »

« Je sais. Pas besoin d'en faire un boucan. Tu n'es pas un singe en période d'accouplement. »

Tout en faisant rouler son bonbon autour de sa bouche, Kotori répondit à ses subordonnés paniqués.

Le pont du <Fraxinus>. Dans le moniteur central, le décédé Shidou avec son corps totalement découpé, mais aussi le visuel de l'Esprit, le combat de Tohka, étaient diffusés.

Elle pouvait comprendre les troubles de son équipage.

La situation était immensément, absolument, de manière dévastatrice, sans espoir.

La sirène de la déchirure spatiale avait enfin commencé à sonner, mais avant que les résidents puissent complètement évacuer, le combat entre Tohka et l'AST avait déjà commencé.

Le seul point positif était que c'était dans un site en construction inoccupé... mais un coup de Tohka écrasait facilement cet optimisme.

Un pouvoir de destruction transcendantale qui rendait la précédente Tohka inoffensive en comparaison.

Juste un seul coup séparait la zone de construction coûteuse en deux, avec en son centre une profonde abîme.

Et aussi... la mort soudaine d'Itsuka Shidou, qui était supposé être l'arme fatal du <Fraxinus>.

Le groupe de Kotori était dans la pire des situations imaginables.

Mais,

« Eh bien, il a manqué un peu d’élégance, mais je suppose que ça passe pour notre chevalier. Je ne pourrais pas supporter de voir ça si la princesse aurait été touchée tout à l'heure. » dit Kotori dans un ton pas très sérieux, et le bâton de sa friandise bougea.

Les membres d'équipages envoyaient des regards terrifiés vers Kotori.

Mais ils ne lui en voulaient pas. Après tout, elle venait juste de perdre son frère.

Cependant parmi eux, seuls Reine et Kannazuki montraient des réactions différentes.

Reine était en train de suivre le combat de Tohka de près, collectant des données, comme si tout était normal.

Cependant, Kannazuki était dans un état différent. Son visage se nuançait de rouge, et de la salive coulait de sa bouche.

En regardant de plus près, il avait un visage comme s'il était en train de penser à quelque chose comme « Ahh... ouvrir un si large trou dans mon corps *twitch twitch*. Ça serait plutôt excellent. Non, j'en suis sûr, j'en suis sûr que ça serait excellent. M-Mais il n'y a aucun intérêt si j'en meurs. »

« Doux Jésus. »

« Hauu ?! »

Kotori donna un coup de pied sur le tibia de Kannazuki, puis elle se leva.

Puis elle expira fortement du nez, et avec ses yeux à demi-fermés elle annonça.

« Arrêtez de flâner autour et retournez à votre travail. Il n'y a aucun moyen que ça soit la fin pour Shidou, non ? »

C'était vrai.

C'était maintenant, le vrai travail de Shidou.

« C-Commandant ! C-C'est... ! »

Un membre de l'équipage depuis le pont inférieur était en train de regarder le côté gauche de l'écran, vers quelque chose dans le parc qui était en train d'être montré, et laissa échapper une voix pleine de surprise.

« … Ça vient. »

Changeant la position de sa sucette, un sourire se forma.

Dans l'image, allongé dans le parc, couvert avec un uniforme scolaire, Shidou était diffusé à l'écran mais... l'uniforme scolaire, commença soudainement à prendre feu.

Ce n'était pas parce qu'il commençait à disparaître car il a été créé par un Esprit, non plus parce que les rayons du soleil commençait à le brûler.

C'était parce que, ce n'était pas l'uniforme qui brûlait.

L'uniforme brûla et tomba, révélant le corps merveilleusement consacré de Shidou.

Et puis, les membres d'équipage du <Fraxinus> laissèrent échapper une nouvelle fois une voix pleine de surprise.

« L-La blessure est... »

C'est vrai, la blessure. La section qui s'était transformée en un trou béant, était en train de brûler.

Les braises s'embrassèrent jusqu'à que la blessure de Shidou ne pouvait plus être vue, puis elle s'éteignirent graduellement.

Et puis après que les flammes aient fini de brûler, on voyait le corps parfaitement restauré de Shidou.

Et puis...

« Mm... chauuuuuuuuuudddddddd ?! »

Voyant le feu qui était toujours en train de produire de la fumée sur son ventre, il sursauta.

Tapotant son ventre avec un regard troublé, il éteignit le feu.

« … H-Hum ? Je suis... Pourquoi ? »

Le pont éclata.

« Qu... C-Commandant, c'est... »

« Je ne l'avais pas dit ? Si Shidou meurt une ou deux fois, il peut immédiatement recommencer une nouvelle partie. »

Tout en se léchant les lèvres, Kotori répondit à son équipage.

L'équipage envoya simultanément des regards interrogateurs, mais elle les ignora.

« Récupérez-le immédiatement… La seule personne qui peut arrêter cette fille, c'est Shidou. »

Partie 4[edit]

… Il ne comprenait pas.

Tout en se tapotant à un rythme régulier le ventre, Shidou plissa ses sourcils.

Il y avait un gros trou dans le blazer et la chemise qu'il portait, et sa cravate était déchirée en plein milieu.

Mais pour le moment, Shidou ne prêta aucun regard envers son apparence embarrassante.

Il y avait quelque chose d'autre qui attira son attention.

« Pourquoi... suis-je en vie... ? »

En touchant une nouvelle fois son ventre, il murmura.

Quelques instants auparavant, il avait eu un mauvais pressentiment, et il poussa soudainement Tohka.

Puis juste après, un trou s'ouvrit dans son ventre... et il perdit connaissance.

Il y avait actuellement un trou sur ses vêtements, et une grande quantité de sang était encore visible. Ça n'avait pas l'air d'être un rêve.

« Oh, c'est vrai... Tohka... ! »

Cette attaque ciblait sans aucun doute Tohka.

Comment va exactement Tohka ? Il regarda dans de la zone, cherchant sa silhouette.

Puis, depuis une vallée encore plus grande que le parc où Shidou était, une lumière noire apparut... puis après, le bruit d'une énorme explosion ainsi qu'une onde de choc s'éparpillèrent.

« Uwahh... ?! »

Pris par surprise, il tomba par terre, éventé par le vent.

« Qu-Qu'est-ce, que... ! »

Tout en laissant échapper un cri, il regarda vers la source... Le corps de Shidou se figea sur place.

Le paysage qu'il voyait, comparé à celui d'avant qu'il ne perde connaissance, avait complètement changé.

Vers cette direction il y avait la zone de construction, ainsi que des montagnes et autres qui n'ont pas été touchés depuis que le terrain a changé il y a 30 ans...

Les lieux ont été dévastés, comme s'ils ont été frappés par une attaque aérienne.

Non... c'était légèrement différent. Si c'était quelque chose, c'était comme si une énorme épée aurait coupé à travers à de nombreuses reprises, laissant derrière elle un grand nombre de bords tranchants.

« Quoi... »

Alors qu'il était en train de marmonner, abasourdi,

« Nuahhh... ! »

Shidou avait l'impression que son corps perdait toute sa masse.

Ce n'était pas la première fois qu'il avait cette impression. C'était le système de transfère du <Fraxinus>.

« Par là ! »

Le membre d'équipage du <Fraxinus> qui l'attendait lui dit d'une voix forte.

« H-Haa... »

Toujours légèrement confus, Shidou fut conduit vers le pont.

Et quand il arriva,

« … On s'est bien réveillé, Shidou ? »

Sur le siège du capitaine au niveau supérieur du pont, le bâton d'un Chupa Chups bougeant autour, Kotori parla.

« Kotori. »

Shidou tapa doucement sur son oreille en train de tinter, et fronça ses sourcils.

« … Je n'arrive pas à comprendre la situation. Qu'est-ce qu'il s'est exactement passé ? »

« Mm, Shidou a été attaqué par l'AST, alors la princesse a craqué et veut maintenant les tuer. »

Disant cela, elle lui indique d'un geste de regarder diagonalement vers le haut… vers le grand écran dans le pont.

« Qu... »

Il y avait Tohka, balançant une épée géante et découpant les montagnes, et aussi les silhouettes des membres de l'AST en train de riposter.

Non... ce n'était pas quelque chose qui pouvait être appelé une riposte.

Aucune de leurs attaques n'atteignait Tohka.

D'un autre côté, les balancements de Tohka, qu'importe si c'était un coup direct ou juste l'onde de choc, balayaient facilement les magiciens et brisaient leur formation, comme si leur territoire n'existait pas.

Le combat n'était qu'à un sens... Comme la marche d'un roi.

« Elle a perdu toute sa tête. On dirait qu'elle ne peut vraiment pas supporter le meurtre de Shidou. » dit Kotori, en haussant ses épaules.

« … Qu'est-ce que tu veux dire... ! Ah oui ! Plutôt, pourquoi je suis en vie ?! » hurla Shidou.

Mais Kotori ricana comme si elle savait évidemment pourquoi.

« Eh bien, parlons de ça plus tard. Pour le moment, tu as autre chose à faire. » dit Kotori, tout en regardant l'image de Tohka.

« Autre chose... à faire ? »

« Ouais. On ne veut pas de décès dû aux Esprits. »

« … C'est évident, n'est-ce pas ! » hurla Shidou.

Kotori plissa ses yeux comme si cela l'amusait.

« OK, splendide, M. le Chevalier… Alors allons-y. Allons arrêter la princesse. »

Kotori dévia son regard de Shidou après avoir dit cela, et puis elle éleva sa voix.

« Faites demi-tour avec le <Fraxinus> ! Bougez-le vers le champ de bataille ! Réduisez l'incertitude à un mètre ! »

« Compris. »

Plusieurs membres d'équipage qui semblaient être des timoniers répondirent à l’unisson.

Puis, avec un bruit forcé, le <Fraxinus> secoua légèrement.

« Ko-Kotori ! »

« Mm, qu'est-ce qu'il y a Shidou ? »

« Tu parlais d'arrêter Tohka... est-ce que c'est vraiment possible ?! »

« Qu'est-ce que tu dis ? Ce n'est pas selon la possibilité, mais selon ton audace, Shidou. »

Kotori leva ses sourcils, surprise.

« M-Moi ?! »

« Bien sûr. Quand est-ce que tu vas te décider... Seul Shidou peut le faire. »

« E-Et comment exactement je le fais... ! » demanda Shidou, alors que de la sueur coulait sur son visage.

Kotori sortit la Chupa Chups de sa bouche.

Et puis, un sourire espiègle s'afficha sur son visage.

« Tu ne le sais pas ? Il n'y a qu'un seul moyen pour sauver une princesse maudite. »

Disant cela, ses lèvres plissées et le bonbon se croisèrent, simulant un baiser.

Partie 5[edit]

C'était la pire situation possible.

Les dix membres de l'AST prêts à intervenir étaient déjà tous au combat, mais qu'importe blesser l'Esprit, ils ne pouvaient même pas espérer s'en approcher.

Non... même avant cela, l'Esprit n'avait qu'Origami dans sa tête.

Après tout... il n'y a aucun lion qui marche tout en se souciant des fourmis.

« Uwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh... !!! »

Relâchant un rugissement tel un cri attristé et en pleurs, l'Esprit balança son épée surdimensionnée vers le bas.

« ... »

Origami démarra les propulseurs, entortilla son corps et s'échappa dans le ciel, tout en évitant le coup.

Mais... l'onde de choc provoquait par la pression de l'épée envahit son territoire et attaqua le corps d'Origami.

« Guh... »

Pendant un petit instant, elle s'est montrée imprudente.

« … AAAAAAAAHHH ! »

L'Esprit rugit.

Puis de toutes ses forces elle fit tourner ses épaules et l'épée trancha à travers l'air, une nouvelle fois la balançant vers Origami.

« … Origami !!! »

Ryouko hurla. Mais... c'était trop tard.

L'épée de l'Esprit toucha le territoire d'Origami.

… En un instant.

« ... »

Origami réalisa que son jugement était bien trop naïf.

Elle avait essayé de déterminer d'une manière plus ou moins précise la puissance des ondes de choc mais... elle avait tord. Ce pouvoir venait clairement d'un tout autre monde.

Qu'importe si on compare ce pouvoir avec le sien, même juste considérer une stratégie contre cette chose était blasphématoire ; le fourreau d'un roi impitoyable.

En terme de temps, seulement 1,5 seconde s'est écroulée.

Son territoire.

Supposé se vanter d'un pouvoir absolu, le château d'Origami.

« ... »

Sans un bruit, sans un cri, il fut écrasé.

Le corps d'Origami fut lancé du ciel vers la terre.

« Aa... »

« Origami ! »

La voix de Ryouko semblait si lointaine.

Probablement quand elle a perdu son territoire, le fardeau sur sa tête semblait avoir d'une manière ou d'une autre disparu, mais à la place tout son corps lui fit instantanément mal. Il n'y avait pas qu'un ou deux os fracturés. Du sang inonda la combinaison de câblage de ses blessures, dont elle ignorait l'emplacement, créant une sensation désagréable. Sa tête qui devint soudainement lourde, comme si elle se rappelait de la gravité, bougea légèrement.

De ses yeux, elle ne pouvait voir que la silhouette floue de l'Esprit debout en train de flotter dans les airs. En tenant l'épée avec un air très triste, c'était la silhouette d'une affreuse petite fille.

« … C'est la fin. »

L'Esprit leva son épée, et s’arrêta.

Tout autour de l'Esprit, une quantité innombrable de petite tâche de lumière apparut, chacun libérant une lueur noire, et elles convergèrent vers la lame de l'épée comme si elles étaient aspirées.

Elle n'avait pas besoin d'explication pour comprendre ce qu'il se passait.

L'Esprit rassemblait toutes ses forces pour ce coup-ci.

Si elle l'encaisse dans son état actuel, sans son territoire, alors elle allait sans aucun doute mourir. Elle doit l'esquiver d'une certaine manière.

Cependant, son corps était lourd et douloureux, comme si elle ne pouvait même pas essayer de le bouger.

Ryouko et les autres membres de l'AST sont déjà incapables de se battre. Il n'y avait plus rien sur terre qui pouvait arrêter l'Esprit.

Elle attendait que l'épée prenne une lueur sombre.

L'Esprit força sur sa main en train de tenir l'épée.

Puis... à ce moment-là.

« TooohkaaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaa... !!! »

Venant du ciel.

Venant d'un endroit encore plus élevé en altitude que l'Esprit.

Un tel cri pouvait être entendu.

« Hein... »

Même si sa vie était hautement menacée, Origami laissa quand même échapper cette voix surprise.

Après tout, ce cri venait du garçon qu'Origami avait tué il y a un instant.


« La princesse vole hum... bon Shidou, on te lâche ici. Parachute ? Tu n'en as pas besoin. On n'est pas si élevé que ça, et de toute façon, quand tu te rapprocheras d'elle, on te fera planer dans les airs… Ahh, uum, ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas. C'est limité aux cibles se trouvant en-dessous du <Fraxinus> par contre… Hein ? Si tu t'égares hors de portée ? Mmm... eh bien, il y aura une magnifique fleur rouge qui éclora par terre, une rouge vive par contre. »

Après avoir dit à Shidou le moyen pour arrêter Tohka, Kotori jeta un coup d’œil au moniteur tout en disant ceci. Puis elle gloussa.

« A-Attends ! C'est déjà assez dur comme ça, mais pourquoi tu... ! »

« Eh bien tu sais, si on a à peu près les mêmes chances de réussir, alors on ne devrait pas plutôt choisir la manière la plus amusante possible ? »

« Tu vas être la seule qui va apprécier çaaaa ! »

« Si agaçant. Attrapez-le. »

« Oui ! »

Dit Kotori, et de nul part deux hommes musclés apparurent et retenaient les deux mains de Shidou.

Ainsi, Shidou fut tiré avec eux.

« Ahh, va au diable, je ne l’oublierai pas Kotoriii ! »

« Qu'importe. Je ferai attention alors passe un bon voyage... »

Entendant une telle voix, Shidou qui fut traîné dans un environnement clos de la partie inférieur de la coque,

« Bonne chance. »

N'ayant même pas le temps de se plaindre, il fut jeté en l'air.

« Gyahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh... ?! »

Un vent féroce attaquait son uniforme scolaire enveloppant son corps et aussi les muscles sur son visage.

Une sensation sans fin de zéro gravité. Il n'avait plus du tout peur des montagnes russes.

Puis... alors qu'il était si terrifié qu'il avant l'air d'être sur le point de perdre connaissance, Shidou vit une ombre.

« … ! »

Il étendit ses membres, et il fixa son regard flou vers cette fille.

Et puis.

« TooohkaaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaa... !!! »

Avec toutes ses forces restantes, il hurla ce nom.

Même pas l'instant d'après, la gravité qui tirée son corps se fondit en une sensation d’apesanteur.

C'était probablement le soutien du <Ratatoskr>. Ça ne changeais pas le fait qu'il était toujours en train de tomber, mais si c'est comme ça.

« ... »

Tohka semblait avoir remarqué la voix de Shidou ; sans bouger cette épée géante, elle fit face vers le haut.

Ses joues et le bout de son nez étaient rouge vif, et ses yeux étaient trempés.

C'était une apparence pas très convenable.

Ses yeux croisèrent ceux de Tohka.

« Shi... dou... ? »

Comme si elle ne comprenait pas la situation, Tohka murmura.

Alors que sa vitesse de chute ralentissait graduellement, Shidou plaça ses mains sur les deux épaules de Tohka. Avec l'aide de Tohka se tenant debout dans les airs, il s'arrêta enfin.

« H-Hé... Tohka. »

« Shidou... c'est, vraiment, toi... ? »

« Ahh... ouais, je crois. » dit Shidou, et les lèvres de Tohka frissonnèrent.

« Shidou, Shidou, Shidou... ! »

« Mhm, qu... »

Alors qu'il commençait à lui répondre, une lumière intense remplit les bords de ses yeux.

L'épée que Tohka arrêta en plein milieu d'un coup lâchait une lueur noire qui transformait le paysage environnant en ténèbres.

« Qu-Qu'est-ce que c'est... »

« … ! Oh non... ! Le pouvoir est... »

Au même moment quand Tohka fronça ses sourcils, de la lumière s'échappait de la lame comme de la foudre perçant la terre.

« To-Tohka, qu'est-ce que... »

« Je ne peux plus contrôler La Dernière ÉpéeHalvanhelev... ! On doit le libérer quelque part... ! »

« Et où ?! »

Sans rien dire, Tohka regarda vers le sol.

En suivant son regard, il remarqua Origami allongée là-bas, elle semblait avoir l'air d'être sur le point de mourir d'un moment à l'autre.

« … ! Tohka, toi... ! N-Ne le tire pas là-bas ! »

« A-Alors qu'est-ce que tu veux que je fasse ! Ça déjà atteint un stade critique ! »

Même en disant cela, l'épée que Tohka tenait était toujours en train de tirer des jets de foudres noires autour d'eux. Comme avec une mitrailleuse, les tirs continus de barrage creusaient la terre.

Puis, à ce moment-là, Shidou se rappela des mots de Kotori.

« … Tohka. U-Uhm, calme-toi et écoute-moi. »

« Qu'est qu'il y a ! Ce n'est pas le moment pour... »

« C'est à propos de ça ! La solution au problème est... peut être... là ! »

« Qu'est-ce que tu as dit ?! Qu'est-ce que je dois faire ?! »

« A-Aahh. Uhm... »

Cependant, Shidou n'était pas capable de le sortir immédiatement de sa bouche.

Après tous, la méthode dite par Kotori était trop incompréhensible, illogique, et manquer d'explication...

« Dépêche-toi ! »

« … ! »

Shidou prit sa décision et ouvrit sa bouche.

« C-C'est, uhm... ! Tohka ! E-Embrasse, moi... ! »

« … Quoi ?! »

Tohka fronça ses sourcils.

Mais c'était prévu. Pendant cette période de crise, il lui dit une telle chose. Il ne pouvait rien n'y faire si elle le prenait comme une sorte de mauvaise blague.

« D-Désolé, juste oublie ça. Pensons à d'autre... »

« C'est quoi s'embrasser ?! »

« Hum... ? »

« Dis-le moi vite ! »

« … S-S'embrasser c'est quand uhm, tu amènes tes lèvres sur celles de quelqu’un d'autre et... »

Coupant la réponse de Shidou.

… Sans aucune hésitation, Tohka pressa ses lèvres sur celles de Shidou.

« … ?! »

Ses yeux s'ouvrirent aussi grandement qu'il le pouvait, alors qu'il lâcha un bruit étouffé.

Les lèvres de Tohka était si douce, si humide, et lâchaient même une agréable odeur provoquant l’euphorie dans son cerveau. Les baisers n'ont pas un goût de citron. Le baiser de Tohka avait le goût du parfait qu'elle a mangé au déjeuner.

Puis, juste après.

… Des fissures se formèrent sur l'épée de Tohka, élevée dans le ciel, puis il s'écroula, se dissolvant dans l'air.

Puis, les particules de lumière qui formaient l'intérieur de la tenue enveloppant le corps de Tohka ainsi que sa jupe disparurent, comme s'ils étaient pleinement ouverts.

« Qu... »

Tohka laissa échapper une voix remplie de confusion.

« … ?! »

Mais Shidou était encore plus surpris.

Ce n'était pas à cause des vêtements ou de l'épée de Tohka en train de disparaître. Ou qu'il l'avait entendu de Kotori, même s'il avait quelques doutes dessus.

Si c'était quelque chose, c'était parce que Tohka a parlé alors qu'ils étaient toujours en train de s'embrasser, alors les lèvres qui étaient en contact se tortillèrent, lui provoquant un genre d'état chaotique qu'il ne pouvait plus exprimer avec son vocabulaire.

… Le corps de Tohka devint mou, chutant vers le sol.

Par réflexe, tout en hésitant un peu, il serra Tohka dans ses bras avant qu'elle ne tombe. Plutôt faiblement. Timidement.

Avec leur tête vers le bas, leurs lèvres et leur corps unis, ils descendirent tous les deux.

La tenue astrale de Tohka s'est transformée en un tas de particules de lumière, laissant derrière une trace.

Cela aurait probablement pu être une scène de fantaisie.

Cependant, Shidou n'avait pas le temps de s'en rendre compte.

Il tombait tout doucement tout en supportant Tohka... avec son corps en dessous, ils atterrirent au sol.

Il restaient ensemble comme ça pendant un moment,

« Puuua... ! »

Comme si elle prenait un moment de répit, les lèvres de Tohka s'écartèrent, et elle redressa son corps.

« D... D-D-D-D-D-Désolé, Tohka ! On m'a dit que c'était le seul moyen... ! »

Shidou sursauta immédiatement quand Tohka bougea son corps, sautant en arrière et en même temps enroulant son corps, finissant avec un dogeza[52] sautant.

Eh bien, pour être précis ce fut Tohka celle qui donna le baisser, mais d'une manière ou d'une autre il avait l'impression que ce n'était pas ça le problème.

Cependant, plusieurs secondes se sont écroulées, mais elle n'a pas marché sur la tête de Shidou ou jurer.

« … ? »

Pensant que c'était étrange, il leva sa tête.

Tohka était juste assise là-bas avec un mystérieux regard sur son visage, touchant ses lèvres avec son doigt.

Ou plutôt, avant ça...

« Pwua... ?! »

Le visage de Shidou devint rouge vif comme s'il était sur le point de saigner du nez, et il devint rigide.

La tenue astrale qu'elle portait s’effondrait en morceau ici et là, Tohka était à moitié nue et la regarder était juste embarrassant.

« … ! »

La réaction de Shidou semble avoir fait comprendre à Tohka la situation. Elle couvrit précipitamment sa poitrine.

« N-N-N-Non Tohka, j'étais juste... »

« N-Ne regarde pas, idiot... !!! »

Même si elle ne connaissait pas la signification d'un baiser, elle semblait pouvoir être normalement embarrassée.

Tout en rougissant, Tohka jeta un mauvais regard.

« Dé-Désolé... ! »

Troublé, il ferma ses yeux.

« Ce n'est pas bon ! Tu n'as pas les yeux totalement fermés, n'est-ce pas ! »

« A-Alors qu'est-ce que je dois faire... ! » dit Shidou, et après quelques instants, son corps tout entier ressentit une nouvelle fois une sensation chaleureuse.

DAL v01 299.jpg

« Hein... »

Involontairement, il rouvrit ses yeux.

En face de ces derniers il y avait les cheveux purement noirs de Tohka, et ses épaules nues. Le fait était... que leur corps se sont joint douillettement.

« … Maintenant, tu ne seras plus capable de me voir. »

« A-Aahh... »

Est-ce que c'est vraiment bon ? Tout en pensant à ça, et incapable de bouger son corps, il resta fermement immobile.

Après un moment.

« … Shidou. » dit faiblement Tohka.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Est-ce que... on ira à d'autre rendez-vous une prochaine fois... ? »

« Ouais. Ce genre de chose, je le fais avec toi quand tu veux. »

Shidou affirma sans hésiter.



Épilogue[edit]

Partie 1[edit]

« … C'est tout. »

Kotori était dans la salle de communication spéciale à l'intérieur du <Fraxinus> que seulement elle était autorisée à entrer.

En face de la table ronde montée au centre de la salle sombre, Kotori conclut son rapport.

Le rapport concernant la capture et la récupération de l'Esprit.

Autour de la table ronde, incluant Kotori, on pouvait entendre un total de cinq autres personnes respirer.

Mais... en réalité, la seule personne dans le <Fraxinus> était Kotori. Les autres membres étaient en train d'assister à la réunion à travers des haut-parleurs installés sur la table ronde.

« … Donc ça veux dire que son pouvoir est bel et bien réel, huh. »

Parlant d'une voix légèrement étouffée, c'était l'animal en peluche laid en forme de chat assis à droite de Kotori.

Eh bien, en fait la voix venait du haut-parleur en face de l'animal en peluche, mais du point de vue de Kotori c'était comme si c'était le chat laid qui parlait.

Et les autres n'avaient pas de diffusion vidéo d'elle, c'était quelque chose que Kotori a arbitrairement choisi.

À cause de cela, cette salle plutôt d'intérieur du <Fraxinus> était devenue un espace étrangement fantaisiste. C'était presque comme la séance de thé folle d'Alice au Pays des Merveilles.

« C'est pourquoi j'ai dit, si c'est Shidou alors ça va marcher. »

Kotori croisa fièrement ses bras, et cette fois une sourie avec un visage triste à sa gauche parla silencieusement.

« … Tes simples revendications ne constituent pas de véritable preuve. Après tout, tu ne vas pas t'attendre à ce que nous croyons facilement à ce pouvoir d’auto-résurrection... ou l’habilité d'absorber les pouvoirs des Esprits. »

Kotori haussa ses épaules.

Oh eh bien, elle ne pouvait rien n'y faire là-dessus.

Installés les divers systèmes d'observation et d'analyse pour confirmer l'habilité de Shidou avait pris... environ cinq ans.

Puis de tout façon, pendant ce temps le <Fraxinus> fut construit et un équipage fut rassemblé. En terme de timing, ça s'est fait pile au bon moment.

« Qu'en est-il de l'état de l'Esprit ? »

Cette fois la voix venait d'à côté du chat laid, d'un chien bleu ayant l'air très stupide avec de la bave suspendue à son visage.

« On est en train de la surveiller depuis sa récupération dans le <Fraxinus>... et son état est très stable. Pas même une fissure dans l'espace-temps ne fut détectée. Des analyses détaillées seront nécessaires pour savoir quelle quantité exacte de pouvoir elle lui reste, mais au moins, ce n'est pas à un niveau où "juste exister détruit le monde". » dit Kotori.


Puis, parmi les quatre animaux en peluche, trois d'entre eux retenaient leur souffle en même temps.

« Alors, au moins à l'état actuel des choses, l'Esprit peut exister dans ce monde sans problème ? »

Dans une voix clairement excitée, le chat laid parla. Kotori le fixa du regard avec dégoût tandis qu'elle répondit calmement « Oui. ».

« En plus, il serait difficile pour elle de se perdredisparaître dans une autre dimension avec ses propres pouvoirs. »

« … Alors, qu'en est-il de lui ? Il a absorbé autant de pouvoir d'Esprit. Quelque chose d'anormal s'est-il produit ? »

Cette fois, la sourie triste demanda.

« Pour le moment aucune anormalités n'ont été détectés, que ça soit pour Shidou ou le monde. »

« Comment ? Ce sont des calamités qui peuvent détruire le monde ! Pouvoir sceller leurs pouvoirs à l'intérieur d'un humain, et n'avoir rien d'anormal se produire... » déclara le chien stupide.

« N'a-t-on pas eu la permission de l'utiliser car il a été conclu qu'aucun problème ne se produirait ? »

« … Qu'est-il exactement ? Avec une telle habilité... c'était comme si c'était un Esprit. »

Ce n'est pas seulement le visage de sa peluche, mais il est également stupide ? Kotori soupira à l'intérieur de son cœur et ouvrit sa bouche par devoir.

« … Son pouvoir de résurrection est comme je l'ai précédemment expliqué. Regardant son pouvoir d’absorption, on est actuellement en train d’enquêter dessus. » dit Kotori, et pendant un moment les animaux en peluches restèrent silencieux.

Puis quelques secondes plus tard, l'animal en peluche qui n'avait pas encore parler jusqu'à présent, un écureuil en train de tenir dans ses bras une noix, parla silencieusement.

« … De toute façon, bon travail, Commandant Itsuka. Vous avez obtenu de brillants résultats. J’ai des grandes attentes pour vous à l'avenir. »

« Affirmatif. »

Pour la première fois, Kotori redressa sa posture, et plaça sa main en face de sa poitrine.

Partie 2[edit]

« … Fwaaah. »

Une semaine s'était passée depuis cet incident, on était maintenant lundi.

À l'intérieur du bâtiment scolaire totalement reconstruit par les Forces de Restaurations, un nombre assez important d'élèves s'était déjà rassemblé.

Au milieu de cette foule, Shidou soupira de façon distraite, et regarda fixement vers la toiture de la salle de classe.

… Ce jour-là.

Shidou s'était immédiatement évanoui après ce qu'il s'était passé, et quand il rouvrit ses yeux, il se trouvait allongé dans l’infirmerie du <Fraxinus>.

Puis, il passa un vaste examen médical dans le complexe... mais depuis qu'il avait perdu connaissance, il n'a pas pu voir une seule fois Tohka. Même quand il demandait de parler à Tohka, la seule réponse qu'il obtenait était qu'elle subissait des examens, alors même au tout dernier jour il n'a pas pu la rencontrer.

« … Ahh. »

Comme si ces dix derniers jours mouvementés qu'il avait passé depuis sa rencontre avec Tohka n'étaient qu'un rêve, les jours tout bonnement ordinaire étaient... pour être honnête, si vides et démotivants, tellement qu'il avait l'impression de mourir.

Cependant... il y avait une chose, une autre chose qui restait dans les pensés de Shidou encore plus.

Ce jour-là, Shidou a définitivement échangé un baiser avec Tohka.

À ce moment-là, la tenue que Tohka portait avait fondu et disparu... et au même moment, il avait l'impression que quelque chose de chaleureux s'infiltrait dans son corps.

… Quelle était exactement cette impression ?

« ... »

Silencieusement, il toucha ses lèvres.

Trois jours se sont déjà écroulés, mais il avait l'impression que la sensation était toujours là. Shidou rougit légèrement.

« … C'est sérieusement dégouttant. Qu'est-ce que tu fais, Itsuka ? »

« ... ! T-Tonomachi. Si tu es là alors dis-le. »

Recevant soudainement une question, Shidou retourna sa tête dans sa position initiale.

« … Je l'ai fait, normalement. En fait, je t'ai même appelé. Si tu me laisses sentir seul comme ça alors je vais en mourir tu sais. »

Disant cela, il enfourcha le siège vide en face et enfonça ses épaules sur le bureau de Shidou.

« Non, je ne le savais pas. De toute façon, retourne à ta place. Les cours vont bientôt commencer. »

« C'est bon. Tama-chan va être en retard de tout façon. »

« Doux Jésus... c'est notre professeur, tu sais ? Tu devrais arrêter avec ce surnom qui sonne comme celui d'un chat ou peut être celui d'un phoque. »

« Haha, c'est mignon, alors c'est bon non ? Même s'il y a une certaine différence d'âge, elle est toujours complètement dans mes critères. »

« Ahh... alors demande-la en mariage. Elle va probablement accepter. »

« Huh ? De quoi tu parles ? »

Puis, à ce moment-là la porte de la salle de classe s'ouvrit avec un cliquetis, et les épaules de Shidou tremblèrent un peu.

… Instantanément, la salle de classe était en effervescence.

Mais c'était attendu. Après tout, cette Tobiichi Origami était venue à l'école enveloppée de partout par des bandages.

« … ! »

Il ne pouvait rien faire à par perdre son souffle.

En utilisant un Realizer, la plupart des blessures pouvaient être instantanément guéries. Mais après trois jours entiers de passés, si elle avait toujours autant de bandages, c’est que ses blessures devaient être très graves.

« ... »

Avec tous les regards sur Origami, elle marcha vers Shidou avec des pas incertains jusqu'à se retrouver en face de lui.

« H-Hé, Tobiichi, je suis content que tu ailles bi... »

Il commença à dire d'un ton gêné, mais soudainement Origami a disparu du champs de vision de Shidou.

Juste après, Shidou réalisa qu'Origami était en train de donner une profonde révérence.

« T-Tobiichi... ?! »

La salle de classe devient bruyante, et tous les yeux se fixèrent vers Shidou et Origami.

Mais, comme si elle ne prêtait aucunement attention à tout cela, Origami continua.

« … Désolée. Même si ce n'est pas quelque chose qui peut être pardonnée avec une simple excuse. »

De ce qu'il avait entendu plus tard... l'attaque qui ciblait Tohka a été tirée par Origami. Elle s'excusait probablement pour ça.

« Quo... Itsuka, tu as fais quelque chose à Tobiichi... ? »

« Je n'ai rien fait ! Si c'est le cas, alors ça ne serait pas plutôt à moi de m'excuser ! »

Shidou répondit à Tonomachi qui lui envoyait un regard suspicieux.

Dans tous les cas, il n'avait aucun moyen pour pouvoir expliquer la situation en détail. Shidou se mit de nouveau en face d'Origami.

« J-Je vais te pardonner, alors pour le moment redresse ta tête... » dit Shidou, et de manière imprévue Origami se redressa sans discuter.

« Mais... »

Puis, l’instant d'après, elle attrapa la base de la cravate de Shidou.

« … ?! »

Ses expressions froides ne changeant point du tout, Origami rapprocha son visage.

« Pas de tromperies. »

« … Huh ? »

En commençant par ceux de Shidou, les yeux des spectateurs sen transformèrent en points.

Pile au bon moment, la sonnette annonçant le début des cours sonna.

Tout en jetant des coups d’œil à Origami et à Shidou avec intérêt, les élèves retournèrent à leur propre place.

Cependant, Origami continua de regarder intensément le visage de Shidou toute seule.

Puis, la déesse du salut apparut.

« Boooonjour, tout le moooonde. Les cours commencent. »

Ouvrant la porte, l'enseignante Tama-chan entra dans la salle de classe.

« … ? T-Tobiichi-san, qu'est-ce que tu faais ? »

« ... »

Origami jeta silencieusement un coup d’œil à Tamae, et puis relâcha la cravate de Shidou et retourna à sa place.

Cependant, c'était pile à côté de Shidou. Il ne pouvait pas lâcher un soupir de soulagement.

« O-OK, est-ce que tout le monde est à sa place ? » dit d'une voix très joyeuse Tamae, tout en ressentant l'agitation dans la classe.

Puis, elle se frappa les mains comme si elle se rappelait de quelque chose, et hocha de la tête.

« Oh c'est vrai, avant de faire l'appel aujourd'hui, j'ai une surprise… ! Rentre ! »

Disant cela, elle appela vers la porte qu'elle venait elle-même de traverser.

« Mm. »

Puis... comme si pour y répondre, une telle voix pouvait être entendue.

« Quo... »

« ... »

Au même moment Shidou et Origami restaient bouche bée.

« … Je passe dans cette classe à partir d'aujourd'hui, mon nom est Yatogami[53] Tohka. Heureuse de vous rencontrer. »

Portant un uniforme de lycéenne, Tohka entra avec un énorme sourire sur son visage.

En face d'une telle beauté qui pouvait faire mal aux yeux juste en la regardant, la classe redevint bruyante.

Ignorant les regards, Tohka prit un morceau de craie, et d'une écriture médiocre écrit le mot "Tohka" sur le tableau. Elle hocha ensuite de la tête comme si elle était satisfaite.

« Qu... toi, pourquoi tu es... »

« Nu ? »

Tohka se tourna pour voir la source de la voix. Elle donna un étrange éclat, une lueur illusoire.

« Ohh, Shidou ! Tu m'as manqué ! »

Elle appela ensuite le nom de Shidou d'une forte voix, et sautilla jusqu'à être pile à côté du siège de Shidou... pile où Origami se tenait il y a quelque instant.

Une nouvelle fois, Shidou devint le centre d'attention de sa classe.

Murmure, murmure. De partout, des théories sur leur relation et aussi sur la connexion avec ce qui s'est passé avec Origami avant pouvait être entendues.

De la sueur se forma sur le front de Shidou tandis qu'il dit d'une faible voix que les autres élèves ne pouvaient pas entendre.

« T-Tohka... ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Mm, tous ces examens sont finis… Il semblerait que 99% de mes pouvoirs ont disparu. »

Suivant l'exemple de Shidou, Tohka répondit d'une faible voix.

« Eh bien... ça s'est bien passé pour moi. Je ne cause plus la souffrance de ce monde juste en existant. Puis, eh bien, ta sœur a fait pas mal de truc. »

« E-Et ton nom de famille... ? »

« C'était quoi son nom, cette femme endormie me l'a donnée. »

« Doux Jésus... »

Shidou se gratta la tête et s'étala sur son bureau.

Il était content que Tohka puisses être libre, mais il y avait probablement d'autre moyen pour le faire.

Mais, avec un regard innocent.

« Qu'est-ce qu'il y a Shidou. Tu as l'air ramolli… Ahh, est-ce que ça peut être que, tu te sentait seul quand j'étais parti ? » dit-elle tout en restant complètement sérieuse.

À un volume assez fort pour que les personnes autour puissent l'entendre, qui plus est.

Le vacarme dans la classe atteint son point culminant.

N'ayant jamais était autant mal à l'aise de sa vie, Shidou parvint d'une manière ou d'une autre à parler.

« Quoi... Ne dis pas quelque chose de bizarre comme ça. »

« Hmpf, quel froideur. Bien que tu me courais derrière si sauvagement ce temps-là. »

Disant cela, elle plaça ses mains sur ses deux joues, et fait un regard embarrassant.

« … ?! »

Il savait que l'ambiance avait changé. Il y avait même des personnes en train d'envoyer des textos discrètement derrière leur bureau. Comme ça, ça ne pendra pas beaucoup de temps pour que l'école toute entière connaisse le nom de Shidou.

Shidou essaya une nouvelle fois d'une forte voix.

« N-Non, Tohka ! Si tu le dis comme ça les gens vont mal comprendre ! »

« Nu ? Tu es en train de dire que c'est un malentendu ? Même si c'était ma première fois... »

« … ?! »

… Coup critique. Probablement, Kotori et Reine lui ont enseigné quelques trucs inutiles.

Ignorant les ordres de leur professeur, la classe devint folle furieuse.

Puis, immédiatement... Tohka bougea son visage vers la droite.

« Hein... ? »

En face des yeux stupéfaits de Shidou, quelque chose qui semblait être un stylo trancha horizontalement à travers l'air à une vitesse impressionnante.

« Uwah ?! »

Surpris, il chercha l'origine. Là-bas, toujours dans une posture comme si elle venait juste de jeter un stylo, il y avait Origami avec un regard glacial.

« … Nu ? »

« ... »

Tohka et Origami. Leur regards se croisèrent.

« Nu, que fais-tu ici nom de dieu ? »

« C'est ma phrase. »

C'était immédiatement devenu une situation critique.

… Cependant, elles ne semblaient pas vouloir se battre ici.

Mais bien entendu. D'un coté elle a perdu presque tous ses pouvoirs, et de l'autre elle était sans son équipement et blessée.

« O-OK ! Arrêtez ! On arrête ça maintenant ! OK ! Ne vous battez pas ! »

L'enseignante Okamine se mit précipitamment entre les deux, et parvint d'une certaine manière à calmer la situation.

Cependant.

« Maintenant, la place de Yatogami-san va être... »

La professeure commença à chercher une place pour Tohka, mais

« Pas besoin… Bouge. »

Tohka lança un regard tranchant à l'élève à côté de Shidou, du côté opposé d'Origami.

« E-Eeek ! »

Affrontant cette pression, la lycéenne tomba de sa chaise.

« Mm, merci. »

Disant cela, Tohka s'assit calmement, et regarda vers Shidou.

Mais en faisant cela, elle ne croisa pas le regard de Shidou mais plutôt d'Origami.

« ... »

« ... »

Elles se fixèrent silencieusement du regard.

Shidou était très heureux que Tohka pouvait continuer à vivre dans ce monde. Il se sentait également reconnaissant envers Kotori et son équipage qui ont beaucoup fait.

Aussi, il se sentait honnêtement soulagé de savoir qu'Origami était parvenue à survivre.

C'était sans aucun doute ce qu'on pouvait appeler le meilleur résultat possible.

Mais, c'était...

« Uuuuuuugh... »

Inondé avec d'étranges regards des deux côtés, Shidou maintenait droit sa tête.



Postface[edit]

Heureux de vous revoir, ça faisait un moment. C'est Tachibana Koushi.

Est-ce que "Date•A•Live Tohka Dead End" vous a plu ?

Ma première idée pour cette série était "Ne serait-il pas complètement surréaliste que les membres d'une organisation secrète jouent sérieusement à un galge ?".

Un truc du genre : une beauté en deux dimensions est affichée sur le grand écran du pont, le commandant, le visage en sueur, fait un choix, la fille donne une mauvaise réponse et « Qu... quoi ?! » *Beep, Beep* ! Alerte, Alerte ! Ou quelque chose comme ça. Tiens bon Rodry ! Son niveau d'affection a seulement un peu chuté ! Médecin ! Médeciiiiiiin !

Avec ça comme base, et en essayant diverses choses, cette série fut créée. J'en serais heureux si vous l'avez appréciée.

Le nombre de volumes qu'elle fera n'a pas encore été décidé, mais elle va continuer. La page suivante devrait contenir l'aperçu du prochain tome, alors allez la voir s'il vous plaît.

Et mon autre série "Soukyuu no Karma" est toujours en cours. Si "Date a Live" vous a intéressé, je serais heureux si vous pouviez aussi aller jeter un œil à cette série.


En tout cas, ce projet a été réalisé grâce à l'implication de nombreuses personnes.

La première est sans aucun doute Tsunako-san, l'illustrateur[54]. J'étais déjà stupéfait lors de la phase de conception des personnages. Qu'est-ce qu'il a avec cette quantité et cette qualité ? C'est d'un tel niveau que j'ai sérieusement envie de tout rendre publique !

Si l'histoire se vend bien, peut-être qu'une telle chose se produira... non, hmm ? (Clin d’œil)

En commençant par mon éditeur et en incluant toutes les personnes impliquées, merci d'avoir travaillé aussi dur.

Vous m'avez fait réaliser quelque chose de basique : un livre ne peut être fait par une seule personne.

Et plus que tout, j'aimerais offrir mes plus sincères remerciements à vous, qui avez choisi ce livre.


Eh bien donc... hmm, rencontrons-nous de nouveau dans le second volume de "Date a Live" et dans le huitième volume de "Soukyuu no Karma".

Tachibana Koushi.




Notes de traduction[edit]

  1. Recommencer
  2. Au Japon, on dit d'abord le nom d'une personne et ensuite son prénom
  3. Grand frère, dit de manière très proche
  4. Ou séisme spatial, tremblement de l'espace, ect... le terme "spacequake" étant impossible à traduire correctement en français, puisque inventé.
  5. Forces japonaises d'autodéfense
  6. L'équivalent de la 1ère au Japon
  7. Pergélisol
  8. Sort de glace avancé dans Dragon Quest : Joker
  9. Fille fan de romance, voir plus, d'hommes homosexuels
  10. Glico
  11. Il y a longtemps était dit sur un célèbre forum japonais (2ch) que si vous restiez vierge jusqu'à vos 30 ans, vous deveniez magicien
  12. C'est l'équivalent de la 4ème au Japon
  13. C'est un jeu de mot. "Onnashi" provient de la séparation des deux pictogrammes de "Grande Soeur" (姉 -> 女市). En même temps, sa prononciation est similaire à "Onnaji", signifiant "Idem".
  14. C'est un moyen mémo-technique : O de 'Osanai' (ne pas pousser), Ka de 'Kakenai' (ne pas courir) et Sha de 'Shaberanai' (ne pas parler). Mais Tamae confond le 'Shaberanai' avec 'Sharekoube', qui signifie 'crâne'
  15. Equipe Anti-Esprit
  16. Boisson gazeuse non alcoolisée japonaise
  17. Sous-genre de la science-fiction, les plus connus des films de space opéra sont Star Wars et Star Trek
  18. Boys Love, romance homosexuelle entre hommes
  19. Si vous ne comprenez pas cette phrase, dites-vous que l'ordre est devenu un signal électrique.
  20. Force terrestre d’autodéfense japonaise
  21. Unité de Combat au Realizer
  22. Realizer basique
  23. Réseaux de fibres nerveuses situé au niveau de l'abdomen (http://fr.wikipedia.org/wiki/Plexus_c%C5%93liaque)
  24. Une machine de jeu. Imaginez-vous donc que la tête de Shidou ressemble à ceci.
  25. Ou trois secondes si vous venez de l'est.
  26. Référence à Mike Haggar, dit Hagaa en japonais, personnage de certains jeux d'arcade de Capcom
  27. 'Rentre' se dit 'Hairou' en japonais, qui ressemble phonétiquement à "hey ho", phrase des sept nains.
  28. Appareil de Doraemon qui rend son porteur indétectable
  29. Jeu vidéo centré sur l’interaction avec des filles-animés attirantes.
  30. Illustration dans les visual novels et autres jeux vidéos
  31. Prise de catch d'origine japonaise. Image de la prise ici
  32. Spécial•Rayon de Foudre Instantané
  33. Une personne qui suit et espionne de manière obsessionnelle une autre
  34. Du verbe tsukkomu ( 突っ込む ), signifiant quelque chose comme interrompre ou couper la parole, il a généralement le rôle du partenaire du boke dans la comédie japonaise. Le tsukkomi est généralement le plus intelligent et le plus raisonnable du groupe, et critiquera, par des abus physique et moral, généralement le boke pour ses erreurs et ses exagérations.
  35. Mauvais Mariage
  36. Frappeuse de Clou
  37. Briseur de Dimension
  38. En géométrie dans l'espace, la troisième dimension fait référence à la profondeur de l'objet. En gros, Shidou demande si ces femmes sont bien réelles et non des personnages d'animé/de manga qui n'ont pas de profondeur, ou de troisième dimension.
  39. Amour Profond
  40. Référence au personnage de Jeux Vidéo : Mario.
  41. Célèbre phrase de Mario
  42. Au Japon, le redoublement est très rare.
  43. En Japonais, le dixième jour s'écrit 土日, or 土 peut se lire "too" et 日 peut se lire "ka".
  44. Aucune Douleur
  45. Tohka le prononce mal.
  46. Référence à une franchise japonaise du même nom.
  47. Petite référence aux visual novels, les "routes" étant les différentes histoires possibles dans le jeu.
  48. Manteau traditionnel japonais porté durant les festivals.
  49. Pays/Terre des rêves.
  50. Love Hotel : Hôtel particulier au Japon où les couples y vont pour pouvoir faire... des trucs 18+.
  51. Cry : Cri
  52. Une révérence japonaise utilisée pour de sincère excuse
  53. 夜刀神 => 夜 (Nuit) 刀 (Épée) 神 (Dieu), donc cela veut dire quelque chose du genre "Épée Divine Nocturne"
  54. Nous n'avons aucune information viable concernant son sexe, alors nous utiliserons le masculin par défaut.